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[RP]L'arrivée du cortèze royal *

Armoria
De temps à autre, ses regards erraient, se perdaient un peu. Le château aux tours gris ardoises soulignées d'arrondis de pierres plus claires se dressait fièrement sur la ville, tours solides comme les pattes d'un éléphant, et striées comme elles, et revêtues d'une certaine élégance dans leur force ; pourtant, les traces des derniers combats étaient encore visibles par endroits.

Un murmure lui échappa : Doux Christos, pourquoi avoir fait la sourde oreille sur se fichu traité ? Pourquoi n'y avoir point apporté les modifications demandées qui en auraient fait autre chose qu'un château de cartes ? Quelle folie... Il ne manquait plus que ces petites choses pour que je signe : la solidité du texte.

Elle frissonna.

Mais que peut changer un bout de parchemin et un peu de cire contre une haine aussi vieille et si viscérale ? Cela aurait-il changé quelque chose, si le traité avait été signé ? Faooeit avait déjà le mors aux dents avant son élection...

Philippe-Lévan la regarda, et lui dit qu'il n'avait rien compris à son murmure. Elle secoua doucement la tête, passa une main sur les cheveux de son fils.

Rien... Rien, je crois. Rien sur quoi je puisse apporter remède, en tout cas.
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[Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique]
Mariealice
Odeur désagréable, regard se baissant pour découvrir un SE vomissant tripes et boyaux, note mentale de lui faire porter des médications pour qu'il se remette vite.

Non loin un ancien SE, l'air buté, réflexion faite qu'elle aurait espérer un sourire, sourire qu'elle avait pourtant quand il venait lui demander aide.

Projectiles atterrissant sur un coche, sans qu'elle puisse voir lequel, soupir. Et après elle passerait encore des heures, des jours, à faire entendre que l'Anjou aussi était à défendre à certains qui ne voyaient que ce qu'ils voulaient. Dans les deux camps. Oui camps était le bon mot, à croire qu'au premier geste de trop, un combat s'engagerait. Lassitude sans nom tandis que le cortège continuait. Que chacun pense et fasse ce qu'il voulait.

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Chabinne
Jour qui se veut originale.
Un cortège royal en Anjou. Qui l'aurait cru?

Adossée contre un mur, foule devant elle, elle voit peu et ça a pas l'air de la déranger tant que ça.

Les ruelles sont remplis d'habitants, tous sont sortis saluer.
Une odeur nauséabonde envahit le lieu.
Sûrement un qui s'est bourré pour surmonter la scène et qui a fait une jolie galette.
Froid omniprésent, c'est qu'ils sont courageux les Angevins pour sortir par ce temps juste pour voir le défilé.

Et étrangement, les seules personnes qui sourient, ont l'air légèrement coincés, encore une fois, faudra mettre ça sur le compte de l'hiver.

Y a des choses qui traversent la foule.
Pourra pas dire que l'Anjou a si changé que ça.

La brune se demande bien laquelle des deux parties est la plus hypocrite?
Ou peut être par naïveté croire à la bonté des royalistes.

Rancune, déception, indépendance, haine, chagrin, nostalgie...
Sentiments des Angevins.

Elle s'en retourne à sa place de tavernière, se bourrer avec les autres angevins.

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Kilia
Elle vacille, a du mal à reprendre pied. Canelle lui apporte un verre d'eau et elle le boit pour faire passer son mal. Celui qui la ronge à l'intérieur.
L'Anjou accueille, l'Anjou aime.
Chaque personne invité en Anjou à la porte grande ouverte. La fête, les joutes avaient été fait pour chaque individu.
Mais aujourd'hui les soldats arborant fièrement les blasons, les symboles, ce symbole du pouvoir, ce symbole du fléchissement, était de trop.
Elle retourna à l'intérieur aidé par sa fidèle servante.

Fermes la fenêtre Canelle,veux-tu, j'ai besoin de l'obscurité.

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[J'aime pas le nouveau forum!]
Vendettal
En vacances en Bretagne, Vendettal avait rejoint Angers en vitesse à l’annonce du cortège royale. Pourquoi ? Pour qui ? Bonne question. Elle se le demandait encore. En même temps c’était pas tous les jours que le Roy et sa clique daignaient bouger leurs fesses. Alors fallait bien s’assurer qu’ils ne reprennent pas le château une seconde fois !

Elle traînait donc ses braies dans les rues où quelques badauds comme elle avaient fait le déplacement. Quand soudain le cortège arriva. Ils avaient l’air tous beaux et fières sur leurs montures. La parade, ça avait l’air de les connaître, pioufff ! Pourtant, des gerbes s’étalaient un peu partout et une odeur infecte asphyxiait l’air.

Sentant qu’elle allait vomir aussi, elle se concentra et se mit à chanter afin pour ne pas régurgiter elle aussi , au passage du cortège.


Prom'nons-nous dans les voies
Pendant qu’ le loup arrive au pas
Si il nous aimait, il se montrerait,
Mais comm’il n’aime pas, il se mont’ra pas.
Loup, y'es-tu ? Entends-tu ?Que fais-tu ?

Le loup : Chuttt ! Je suis planqué dans mon carrosse.

Prom'nons-nous dans les voies
Pendant qu’ le loup arrive au pas
Si il nous aimait, il se montrerait,
Mais comm’il n’aime pas, il se mont’ra pas.
Loup, y'es-tu ? Entends-tu ?Que fais-tu ?

Le loup : Non… je n’entends que moi.

Prom'nons-nous dans les voies
Pendant qu’ le loup arrive au pas
Si il nous aimait, il se montrerait,
Mais comm’il n’aime pas, il se mont’ra pas.
Loup, y'es-tu ? Entends-tu ?Que fais-tu ?

Le loup : Rien du tout ! Enfin si, j’essayes de me faire aimer d’un peuple dont je me fous complètement et je bastonne pour qu'il courbe l’échine.

Sauvons-nous!

Et Vendettal s’enfuit en courant. Mais elle stoppa sa course un minute en apercevant Mariealice, lui décrocha un petit sourire et reprit sa fuite vers d'autres horizons.
Abraxes
V’là t'y pas mon Prince Grenouille ?

Abraxes sursaute d'aise en entendant une juvénile voix amie, fortement pintée certes mais bien identifiable (ou d'autant plus reconnaissable que familière dans cet état, justement ?).

À l'improviste, deux bises goulues sur ses joues achèvent de le tirer des rêveries embrumées et moroses dans lesquelles il marine depuis le matin, affalé devant une enfilade de chopes à côté desquelles il a soigneusement posé ses chausses, toujours neuves, pour mieux masser ses pieds meurtris par le voyage.

Il se redresse et bredouille tant bien que mal, ébloui :


Oh, ma Duduchesse, excucusez mon inconvenance, j' vous attendions plus…

D'un coup, tout lui revient : le cortège, pas de cortège, pas de taverne, une taverne, une première chope, une deuxième chope, une… Il ferme les yeux pour faire cesser le tournoiement douloureux du décompte.

Il voudrait lui demander si elle a vu le Roy, si la Cour était flamboyante, si la fête était belle — mais il lui trouve un drôle d'air, pas mutin et virevoltant comme à l'accoutumée, et quelque chose retient ses questions dans sa gorge. Il voudrait juste lui dire des choses réconfortantes, il se demande s'il ne devrait pas simplement lui offrir son épaule comme coussin et lui raconter une histoire pour la dérider, ou l'endormir comme elle voudra.


– Il était une fois, dans un pays doux et fier, hospitalier et libre, un éleveur de cochons qui, le soir venu, croyant se changer en grenouille pour batifoler peinard dans la mare, se transformait, contre son gré, en prince, tout gauche dans ses braies de manant… Or…
Melior_fee
Melior se tenait adossée contre un mur, observant l'étrange spectacle qui s'offrait à elle. Le passé, semblait-il, pesait lourd, et l'enfant dans le carosse devait en faire là l'étonnante expérience, la politique et ses âffres.
Le cortège avançait, avec autant de dignité possible.
Les Angevins manifestaient leurs sentiments. La veuve ne jugeait pas, elle avait vu la générosité et l'ouverture d'esprit de ce peuple et l'avait aimé pour cela, souhaitant même en faire partie. L'Angevin était fier, également, avec un brin d'anticonformisme.
Le roy se montrait particulièrement transparent au milieu de ce tumulte. Comment avancer sans sa présence ? Melior estimait qu'il était pourtant essentiel à ce moment précis qu'il se présentât face aux Angevins et calmât les choses. Un roy, ne se devait-il pas d'être fédérateur ?
D'une voix claire et posée, elle lança :


Et nunc reges, intelligite... erudimini, qui judicatis terram .

Les paroles se perdraient sûrement dans le tumulte...hélas.
Armoria
Le cortège continuait à avancer en dépit de tout. Mille fois, elle songea à réagir aux provocations, regardant le Roy, impétueuse. Mille fois, elle se souvint des paroles de Tithieu et de ces gens qui voulaient à tout prix entretenir une position de mal-aimés de France qui leur convenait au fond fort bien.

Majesté, je pense souligner auprès de la Duchesse le peu de propretés de ses rues... C'est regrettable, dans si belle ville qu'honore ce beau château.

Son visage ne changea pas d'expression. Neutre. Serein. Plus qu'au coeur de la ville, c'était vers l'avenir que roulait le cortège. Tomber dans le piège trop facile des provocations ? Non, pas elle... Regarder l'avenir et songer à son devoir.

Songer que ces mêmes gens qui se manifestaient de la sorte auraient hurlé au scandale si la Cour avait évité l'Anjou. Et pour quoi l'éviter ? L'Anjou était en France, et le cortège visitait la France. Toute la France.

Vers l'avenir.


Les chiens aboient et la caravane passe, Majesté.

Et quand il faudrait parler pour l'Anjou, chez les Feudataires, à la Pairie, elle le ferait. En mettant de côté ce qui était en train de se passer. Parce que le devoir était plus fort que tout, lumière qui la guidait en tous temps et en tous lieux. Ce devoir auquel elle avait sacrifié le tendre de son coeur, jusqu'à sa vie de femme, ce devoir qui après lui avoir tout pris, était tout ce qui lui restait.
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[Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique]
Acedia
Passe par ici ou passe par là, drôle de choix.
Mais que faire, deux rues s'offrent à elle, la droite porteuse de mauvaises nouvelles ou rencontres à ce qu'on disait.
Alors devait-elle prendre la rue du coeur, celle de gauche afin que plaisir s'offre à ses yeux.


Hum,... décide toi ma vieille, c'est qu'il fait plutôt froid alors que tu médites ! râlait Acedia, les pieds et le corps a se geler.

Regard vers le ciel. Et passe l'oiseau côté droite. Médite une seconde et se dit que le destin venait de lui dicter son choix.
Pas après pas, foulées légères, mains planquées dans des poches imaginaires, Acedia les yeux rivés sur le volatile faillit se faire percuter par un convoi.

Stoppa net.
Et regarda passer ce cortège aux somptueuses richesses.
Moue dubitative qui se fige sur son visage.
Qui pouvait mériter d'être convoyé dans de telles splendeurs sur roues ?
Elle avait bien déjà vu passer de la charrette mais jamais aussi bien drapée.

Remarqua pourtant une fleur, un Lys.
Sourit en coin voyant cela, se pourrait-il que ce soit celui dont lui avait parlé voila peu en études, son maitre à penser ?
Pourtant cette fleur de Lys associée à cette couleur qu'elle crut percevoir comme étant jaune, association qui ne lui plut que peu car selon le langage des fleurs, le Lys jaune était la représentation de l'orgueil.
Alors Acedia fit volte face, avec en pensée l'idée qu'il ne pouvait s'agir de cette grande figure du Royaume dont on lui avait parlé car l'orgueil ne pouvait certes pas être ce qui le représentait.

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Fitzounette
[Mais pour bien comprendre ça tu vois, faut être né ici...]

Elle sourit. Voir ces étoiles dans ses yeux, entendre son bégaiement troublé, de quoi alléger le poids de ses peines et lui faire oublier ses nombreux tourments. Et s'il suffisait de ces quelques attentions pour les rendre heureux ? Et si c'était cela le secret ? Faire sentir aux gens qu'ils vous importent. Les considérer, les respecter, parfois même, les aimer... Si seulement le Roy pouvait l'entendre...

Et en ce Saumurois, ce gueux, ce simple éleveur de cochon, il y a tant de poésie. Elle observe les chopes alignées, les chausses neuves fermant la marche et éclate d'un rire sincère. Elle leur commande deux autres séries de chopes et vient s'installer tout près de lui. Et comme si elle avait entendu son invitation, elle pose la tête son épaule. Car qu'est la noblesse sans son peuple sur qui s'appuyer, compter, et même parfois, se reposer ? Rien...


Ainsi donc, la petite Duchesse écoute le doux croassements de son prince grenouille, même si une toute autre ritournelle la hante... Et elle murmure :

Or donc, il savait, mieux que quiconque arracher de doux sourires à la petite Reyne tourmentée. Elle ne chantait plus, elle se sentait perdue. Mais il avait le don de la rapeller à la poésie et la beauté des choses et de la vie, lui contant d'étranges et cocasses romances...

Elle reste là, ne pensant plus à se rendre au Castel. Il est le seul qui aurait pu l'y mener, mais ne l'a pas souhaité. Croyez vous au hasard ?
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Rowenda
[Un toit d'Angers]

Une arbalète a portée de main le blond breton regardais passer l'escorte royale dans la rue en contrebas, un carrosse richement décoré, l'arrogance royaliste... Et dans l'escorte quelques visages éteint, ceux prisonniers de leurs fonctions et manipulés par la pairie, d'autres fiers de leur place auprès du roy...
En parlant du roy il brillait une fois de plus par son absence, toujours caché pour mieux agir en douce le parricide.

Il soupire et regarde un instant la foule, souriant en reconnaissant quelques Angevins, de ceux qui ne plient pas genoux devant le roi, il regarde à nouveau l'escorte puis se recule sur le toit...
Inutile de faire remarquer sa présence icelieu, les bretons sont assez peu apprécier ces temps ci par les françois, et manquerais plus qu'un de ces idiots veulent se faire bien voir...

Il s'allonge donc sur son toit et jette un œil a son arbalète, le maréchal a interdis la moindre bêtise... Bien dommage cela dit, il soupire et regarde le ciel songeur, repensant a Nathan et a la Bretagne, repensant a la brune qui est sans doutes là, perdue dans cette foule.

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"L'ancien forum ou rien !"
Seleina
Le tours d'Angers la belle... Les souvenirs se pressèrent, drôles, émouvants pour la plupart, certains plus sombres, nostalgie d'un temps enfui à jamais ou l'insousciance l'emportait sur la gravité des événements parce qu'alors ils étaient encore en vie.

Que f'sait elle là dans ce cortège royal... Elle qui avait honni jusqu'à son nom. Il y avait si longtemps... Depuis elle s'était perdue.

Aujourd'hui il lui semblait qu'plus rien n'avait d'importance.. Les idées qui jadis l'avaient animée, la f'sant monter aux créneaux, l'avaient aussi amputée de ses ailes.

Se battre contre des moulins... A quoi bon.

Profiter de l'aubaine, faire un bout de chemin en bonne compagnie, tous les royalistes étant loin d'être des sots, voilà c'qui l'avait décidée.

L'accueil glacial ne l'avait pas étonnée. La foule se pressait, les visages se fermaient... Désaveu d'un peuple pour son roy qui n'entendait pas, qui l'avait oublié...
Fierté d'un peuple orgueilleux, gouailleur et indépendant qu'elle avait appris à connaître et qui lui rappelait tant...

Quelques gamins des rues se mirent à chanter à tue-tête, mêlés, protégés par la foule soudain ragaillardie...


Vous qu'en main tenez tout votre peuple
Pille tant l'hyver que l'este,
Voyez qu'il a trop povre este.

C'est par déplaisirs, faim et froidure
Que les povres gens meurent souvent,
C'est sans déplaisir, fain et froidure,
Que seigneurs entre eux vont battant.

Seigneurs nous tenez comme rebelles,
Parlant plus en hault qu'en bas ton.
Justice ne menez qu'au baston.


Elle eut soudain honte de se trouver là, ferma les yeux, inspira...L'air s'insinua dans ses poumons, lui faisant mal.

Elle baissa la tête, passant son chemin.
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Troubadour à la confrérie. Vivre des mots et pour les mots.
Abraxes
Le soir tombé estompait la pièce d'une pénombre intime que rehaussait par instant le rougeoiement d'une brève flamme dans l'âtre, éphémère car la bûche était presque consumée. Depuis un moment déjà la taverne s'était vidée des quelques familiers ou passants venus étancher leur soif, soif de revanche pour beaucoup, soif de partage et de liesse pour quelques-uns, soif avide et dure pour la plupart, soif de ceux qui ont trimé tout le jour sans lever la tête vers aucun cortège et qui s'en jettent un à la va-vite pour mieux rentrer s'écrouler sur leur paillasse.

Maintenant, c'est comme si le temps immobilisé faisait attention à de tout petits détails : des chopes, des chausses, une tête sur une épaule…
Quel instant parfait, songea Abraxes. Elle a souri, elle a écouté, elle a fredonné… On fait de la route pour voir le Roy, et l'on retrouve un visage ami qu'on voyait tout aussi bien dans son propre village, mais qui donne un sens au déplacement. Tout est bien.

Il se demanda si la duchesse sentait, tout comme lui, ce qu'avait de réconfortant en ce jour précis cette image des deux moitiés d'Anjou réunies par les circonstances, pas pour longtemps peut-être, noblesse et plèbe de connivence pour préserver cet indéfinissable esprit de liberté qui souffle doucement par ici et qui fait le charme de notre contrée.

Ou bien tout simplement la petite Reyne de l'Anjou s'était-elle endormie avant la conclusion du conte, délassée sans être aucunement délaissée ? Le prince grenouille se sentait moins gauche, en fin de compte (en fin de conte ?) — et utile.
Balestan
Balestan, appuyé sur son bâton et emmitouflé dans sa cape, observa le cortège royal qui s'en allait. Inutile de se mêler à la foule, se dit-il. Je suis encore une fois arrivé trop tard.

Et puis, pour quoi faire ? Applaudir ? Balestan repensa à la condamnation tardive de l'invasion de l'Anjou par le Poitou et à l'aide royale qui était arrivée bien trop tard, après que les angevins se soient eux-mêmes débarrassés des envahisseurs poitevins.

Non, il n'y avait décidément pas de raison d'aller voir ce cortège de plus près, et encore moins d'applaudir...
Nebisa
Parfois les bonnes résolutions et la patience sont un luxe inabordable... La Malemort avait pris place au sein du cortège, dans le dernier coche, s'étant levée fort tard et de méchante humeur.

D'un oeil endormi elle avait suivi le parcours se remémorant ça et là les anecdotes de sa précédente visite, revoyant les remparts ou ses fléches avaient occis les ennemis du Roy, la chapelle ou elle s'était livrée au pêché de chair avec Bralic, la fenêtre du salon ou elle avait cautérisé la main tranchée du Prince de Montmorency, celle du salon ou elle avait soigné et recousu Gomoz, alors Grand Duc de Bretagne avant qu'il ne soit envoyé vers Paris...

Elle avait revécu ces événements avec au coeur la douce satisfaction de savoir enfin la Paix revenu et la fidélité au Roy enfin transmise au peuple Angevin, libre de s'épanouir dans le giron du Royaume de France comme n'importe quel autre des sujets du Roy... Oh... certes certains irrécupérables préféraient voir l'Anjou comme un éternel mouton noir, refusant l'évidence, commettant les pires désastres en se croyant au dessus de la vindicte populaire... Mais au fond, qui était sorti grandi de l'invasion poitevine ? Le Comte Faooeit et ses mensonges ? Ses pillards se cachant derrière leurs blasons et leurs "Infini Gourou" ? Ou plutôt le Duché meurtri, agonisant qui n'avait cédé, jamais renoncé et qui, à présent, sous l'égide d'une Duchesse incarnant son avenir et sa force, voyait s'annoncer une nouvelle destinée ? Là ou le Poitou pillait et détruisait, l'Anjou bâtissait et affichait un prestige à faire trainer une langue de trois lieux de long aux soit disant économistes Poitevins...

Bien sur certains reprocheraient au Roy de n'être pas intervenu.. Mais qu'avait-il fait sinon ce qu'il pouvait faire ? Quand le chœur unanime des Feudataires avaient condamné le Poitou, quand il était connu que la parole et l'honneur poitevins ne valaient plus rien, la dignité et la détermination de l'Anjou avaient marqué les cœurs et les esprits...

Oh oui, la victoire qui comptait, la Victoire qui marquerait l'histoire, cette victoire là, l'Anjou l'avait gagné haut la main et... si par chance, il savait agir avec sagesse, sur le long terme, cette victoire se transformerait en puissance... Mais pas par la guerre, pas sur le modèle Poitevin non... L'Anjou était au dessus de celà...Enfin elle l'espérait...

Dans le silence de la foule, dans les yeux qui se détournait, la Malemort entendait des reproches muets, des questions sans réponses et son cœur se sera devant l'impossibilité qu'elle avait à donner réponse, à faire comprendre que le Roy n'était pas Aristote, qu'il ne pouvait faire changer les hommes en un claquement de doigts et que, s'il aimait son peuple angevin, il ne pouvait se soustraire aux réalités de la vie et par magie rendre le monde juste ...

Arrivée là de ses pensées, l'outrage d'un jet d'immondice sur les voitures du convois acheva de ruiner la patience de la Chieuse qui, s'entend se lever le vent de l'insoumission, abandonne flegme et retenue pour faire stopper le convoi et mettre pied à terre tandis que les autres voitures poursuivaient leur chemin.


Est ce là digne façon de saluer son Roy ? Est ce là tout ce que l'on doit retenir de l'accueil angevin ?

Son regard impérieux jauge chacun des passants, d'un ton mordant elle reprend.

Quel courage ! Bravo ! Croyez vous donc qu'agir comme des enfants soit une façon de vous faire respecter ? Nom d'un chien, mais qu'avez vous dans le crane ? Vous voulez vous exprimer ? Vous avez des revendications ? Des reproches à formuler ? La Cour passe sous vos yeux et vostre rhétorique se réduit à ça ? Et bien allez y ! Montrez vostre courage. Vous avez un Grand Officier sous la main, qu'attendez vous ? J'étais habituée à plus de courage et d'audace venant de l'Anjou, mais si vous préférez ... vous adonnez à ces piètres expédiant au lieux d'user de vos cerveaux, après tout pourquoi pas. C'est une habitude comme une autre...

Et la Malemort d'attendre, les mains sur les hanches, le menton relevé ... Certains oseraient-ils parler ou en serait-elle quitte pour prendre un bain en regagnant ses appartements ? La dernière fois qu'elle avait harangué la foule comme cela, elle avait vu un Gerfried fort contrarié venir troubler la quiétude de son discours, et mettre fin au ravage du mobilier ducal...

Ceci étant, si vous avez des propos concrets à formuler... C'est hautement préférable.
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