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[RP] La clairière de la Foi

Caline
La blonde répond du tac au tac à la brune, la réflexion sort même plus vite qu'elle ne l'a pense - si si c'est possible :

Réformé, lui ça m'étonnerait bien qu'il le soit ! teuh teuh teuh...excusez moi...teuh teuh...je vous demandais au cas ou...


La bretonne tourne la tête, et ses azurs se posent avec plus d'acuité sur le Sieur Sancte, celui qui quelques minutes auparavant faisait la lecture, elle ne perdrait rien à lui demander après tout...

Merci, je ne manquerais pas de passer en taverne, je pense qu'il me faudra les écumer toutes...teuh teuh...

Mais avant tuer le mal par le mal, ça ou la discrétion d'un sonneur de cloches, c'est tout choisi! Si elle veut avoir la moindre chance de le surprendre et de s'en sortir, elle va devoir prendre un remède de cheval !

Merci pour vos renseignements demoiselle. Je vais vous laisser et me rentrer pour soigner cette vilaine toux..

La bretonne esquisse un fin sourire, hoche la tête pour joindre le geste à son salut et prend la direction de la ville...
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Matalena


Fin de la treizième séance.



Les semaines passaient. Longues. Mornes. Sans doute un effet de l'hiver, et de cette nappe blanche qui s'était répandue partout sur les terres de la cité des Saules, assourdissant les pas, les chants, les sons dans leur globalité. Un vent de silence qui étouffait la vie, blottie au sein des chaumières et des tavernes comme une flamme dans l'âtre qui s'accroche à son dernier morceau de charbon pour ne pas s'éteindre. Dans le secret de son atelier, la femme s'était confectionné un manteau épais. Du cuir souple à l'extérieur, doublé d'une laine épaisse. Si ce n'était sa taille et ses proportions menues, on aurait pu la prendre pour un homme.
La clairière était sujette à une tranquillité telle qu'elle en arrivait à se demander si la foi de ses frères et sœurs subissait les outrages du temps. Mais non. Plus probablement, c'était leur communauté qui s'étiolait. Une situation qu'elle souffrait sans pour autant savoir comment y remédier. Peut-être était-ce une idée qu'elle se faisait... Ou peut-être les choses suivaient-elles une évolution naturelle contre laquelle il ne fallait point se dresser.

Sa main gantée dégagea la neige de la petite table de bois qui leur servait d'autel pour y déposer une bougie. Elle battit le briquet contre un morceau d'étoupe, s'énerva, souffla, jura, et enflamma la mèche. Petite lueur jaune dans la nuit.


Un jour de notre histoire, souvenons-nous...
Il nous a parlé de paix, de justice,
De liberté, de bonté, d'amour,
De partage et de pardon...
Nous en souvenons-nous ?
Qu'avons-nous fait ?

Guerres et rancunes
Courses à l'inutile, au superflu,
Intolérances, jalousies...
Le tout baignant dans une bonne conscience...
Est-Il venu pour rien ?


Agenouillée sur le sol, elle retira sa capuche de son visage, et baissa la tête, mains jointes. Les paupières closes sur ses yeux d'une noirceur intense qui n'avait rien du velouté bleu que l'on prêtait aux belles.

Deos. Pour cette nouvelle année qui commence, comme à chaque jour de notre vie, protèges ceux qui nous sont chers. Veille sur la quiétude de leurs âmes, que la vie leur soit douce, et l'amour sincère. Guide-les sur le chemin que tu a tracé pour eux, comme tu le fais pour moi. Permets-nous de demeurer dans la lumière de Ta volonté. Éloignes nos âme des tentations, et protèges-nous du Mal... Amen.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Sancte


Début de la 14e séance.

Cadre HRP: Prêche consultable IG "Hors de la Ville". Si vous n'êtes ni invité, ni en visite, ni Aristotélicien Réformé, merci de ne pas en tenir compte.



1. D'un arbre séculaire,
Du vieux tronc d'Alexandrie,
Durant l'hiver austère,
Un frais rameau jaillit ;
Et sur le sol durci,
Dans la nuit calme et claire,
Une rose a fleuri.

2. Par la parole ardente
Des prophètes réunis,
Dieu, de sa voix clémente,
Annonçait sa suprématie,
Tous fils d'Oanylone,
Enfantés par l'Unique,
Puis élevés au summum.

3. Prophètes sans apparence,
Des pauvres, vous faites des Rois.
Vous connaissiez nos souffrances,
Et nous avez guidé par la foi.
Nous t'en prions, Seigneur,
Comble notre espérance
Pour un monde meilleur.

4. Exauce nos prières,
Pour tes faibles fils, notre Père fort,
Toi qui vit nos misères,
Sur nos martyrs et dans nos corps.
Et quand nous devrons mourir,
Fais-nous franchir la porte
Du Royaume à venir.

AMEN.


Vingt-deux ! R'v'la l'Pasteur, dans sa robe noire évasée. De ses voyages, il avait pourfendu plus d'emmerdes que les moulins comptaient d'oeillards. C'est donc avec un plaisir tout particulier qu'il retrouva sa clairière et ses habitués, sous la blancheur d'un pâle soleil hivernal. Comme souvent, le chapiteau n'était que clairsemé par quelques courageux ou huguenots expérimentés qui se donnaient encore la peine de se rendre au culte, en vue de se retrouver entre religionnaires, et tentés d'éloigner ensemble, par le puissant levier de la communauté, les comportements déjetés honnis par le Seigneur.

"Souvent les feux de la passion,
Ôtent les fruits du jugement,
Cruelle défaite pour la raison,
Dont l'acédie est seul ciment.

Mais que la belle le jour soupire,
Et qu'elle soit la nuit travaillée,
Voilà le plus solide empire,
De son tourment si redouté.

Toute demoiselle fort respectable,
Dès qu'elle avance en galant âge,
D'un mariage pur et profitable,
En tire toujours grand avantage.

Trop souvent reîtres et lansquenets,
Pourchassent les jupons des coquettes,
Quand nobliaux et courtisans,
N'épousent que fille belle et honnête.

Tel amour relève du mirage,
Aux premières lueurs de l'Orient,
Et chacun reprend son voyage,
Au doux crépuscule du Ponant.

Qui se pique d'une trop fraîche amour,
Vit au jour d'hui puis meurt demain,
Aveuglé par les beaux atours,
Fort éloignés du quotidien.

Toute aventure sur aventure,
Réjouit la vue, maudit le cœur,
Et place en fort mauvaise posture,
Qui y espérait son bonheur.

Le siège sacré de nos pensées,
N'est accablé par le malheur,
Si un seul être vient s'y greffer,
Pour le pire, parfois le meilleur.

La fidélité des amants,
Est une bénédiction du ciel,
Si elle rompt, nul affolement,
Tu lui pé-ta toute son oseille."

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Crystal
Après une longue absence, Crystal fut enfin de retour à la maison. Laissant sa descendance aux bons soins de son blondinet ressuscité, elle se rendit à la clairière afin de se recueillir quelques instant.

Le prêcheur était là. Crystal s'agenouilla, fermant les yeux et écoutant le prêche, priant dans son fort intérieur pour la paix de ceux qui les avaient quittés depuis peu.

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Matalena
Fait bien moins anodin qu'il n'y pouvait paraitre de prime abord : la réformée se trouvait ce jour en de forts bonnes dispositions. Repue par un lourd repas arrosé avec la vivacité des valeurs retrouvées et un sommeil réparateur sur un lit de planche qui ne changeait des geôles que par l'odeur, la jeune femme adressa à ses deux camarades le plus radieux des sourires avant de s'installer pour la prière. A force de ne rencontrer qu'emmerde sur galère à chacune des sorties, elle allait sans doute finir par radoter comme une vieille carne que Point de Montauban, Point de Salut. Enfin, il en était d'autres qui pourtant réussissaient bien dans la vie, pas d'affolement donc.
Toute occupée qu'elle était du plaisir simple de sa présence ici, son esprit benoitement formé à la prière renvoya le chant avec ferveur et volupté.
Du mois jusqu'à ce qu'on enchaine sur une chanson paillarde. La discipline fit qu'elle se retint de hausser des arcs sceptiques sur son front sans en moins penser. Alors on récapitule "Bourrage, Mariage, Fidélité, Infidélité, Vengeance" tu parles d'un truc aguicheur... Une de ses épaules se haussa en un petit mouvement dédaigneux, genre la prudasse de service qui ne se sent pas concernée, voire même avec un geste réprobateur au couplet sur l'oseille. Vision prémonitoire, révélatrice de l'état d'esprit du Lecteur, ou habituel refrain sur la fidelité/mariage/abstinence en dehors, seuls le temps/la commère du coin le diraient.

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Asophie
Bon, on était venue. Vraiment. On avait évité de se planquer dans un coin cette fois. C'est qu'on était pas foule, du coup, pas moyen d'être discrète. Alors on écoute. On chante, plus ou moins juste. On marmonne. Regard discret à droite : faut faire un truc particulier? Regard discret à gauche : a priori non. Pas de répons à ânonner, pas de posture à prendre, génuflexion, extension? Non, a priori, non.
Donc on écoute sagement. On prend un air concentré. On se recueille... On prie silencieusement pour les morts.
Et puis on écoute le chant, dubitative... On se sent concernée? Forcément. De là à dire qu'on comprend si y a un message subliminale, on en laissera rien paraître. Alors, tout comme Matalena, pareil! Même si c'est ptet pas pour les mêmes raisons qu'on tâche de garder un air impassible...

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Chronique et Galerie "L'Escarboucle" / Atelier Rose Noire
Crystal
Finissant sa prière intérieur, Crystal levait un oeil sur les deux femmes qui vinrent la rejoindre. Elle leur adressa tour à tour un chaleureux sourire.

Revenue à l'écoute du narrateur, elle fut quelque peu....surprise, par les phrases qu'il débitait, chantonnait. Elle fronçait légèrement les sourcils, "mais qu'est ce qu'il nous braille lui?" pensait-elle.

était-il d'humeur taquine? titilleuse ? qu'est ce qu'il lui prenait tout à coup?
Regardant autour d'elle, Crystal se demandait si elle était bien à la clairière, ou bien devant une bonne choppe à moitié grisée par le breuvage dans une taverne !

Etonnée, mais pour le moins amusée, elle secouait légèrement la tête, sourire en coin, et soupire du genre "ralalahh"

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Sancte, incarné par Asophie


Ça y est. En ouvrant les vannes de sa créativité, Iohannes venait de signer son arrêt de mort. Elles ne comprenaient visiblement pas ce qu'il leur racontait. Pire encore. Elles se demandaient s'il n'était pas drogué. Flegmatique, il ne s'offusqua pas du dédain qu'elles affichaient à son égard au travers de leur haute méconnaissance de la véritable poésie, celle qui distingue le bourrin de bas étage du preux chevalier réformé qu'il était. Plus il en dirait pour se justifier, plus il les assommerait lourdement sous le poids de ses mots. Néanmoins, son regard embrassant les rangs arrières de l'assistance où perçaient quelques éclats de rire gênés, il ne put s'empêcher d'esquisser un souris canaille. Au milieu du chapiteau, il ne pouvait franchement en vouloir à ce regroupement d'individus qui venaient de découvrir la haute fibre artistique qui palpitait obscurément en son for intérieur, et qui aujourd'hui irradiait au travers de son auguste personne sous la forme d'une magnifique ode à l'amour véritable et au trésor que constitue la fidélité. Forcément. De sa part. Ça calme.

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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la gloire !"
S.I. - Chevalier Errant de la Réforme Aristotélicienne.
Matalena
[Barbares, ils ne comprennent rien à mon art...]





Fin de la quatorzième séance


La jeune femme s'avança dans la clairière, prenant garde de ne pas faire craquer les branches mortes qui s'étaient accumulées à la fonte des neiges.
Parfois si plein de vie, l'endroit ne brillait plus que par un silence profond, dont on ne saurait dire s'il était synonyme de mort ou de sérénité. Seuls quelques endurcis de la couenne se risquaient céans ces derniers mois... Et eux-mêmes parfois se faisaient discrets. Politique, combats, voyages, tensions amoureuses, ou autres ? Les sujets d'occupation étaient aussi nombreux que probables, et retenaient les réformés loin de leurs origines.
Elle se plaisait naïvement à croire que, si lointains puissent être ces compagnons, ils pensaient parfois les uns aux autres, et priaient pour le bonheur de leurs frères.
En écartant un nid de feuilles du plat de la main, la brune déposa sur l'autel un parchemin qu'elle fixa au bois brut avec une épaisse chandelle. Sans un souffle de vent pour la faire chavirer, la flamme s'éleva, claire et solitaire, aisément visible de loin à travers la plaine. Peut-être croyait-elle que cette simple étincelle dans la nuit tombante suffirait à guider les âmes égarées vers des cieux plus cléments.







Mon Dieu, me voici prêt à faire ta volonté :
j'irai partout où tu m'appelleras,
je consolerai tes enfants affligés
autant que tu me donneras de vie,
de force et de liberté. Je demande
ton secours et la conduite de ta
bonne et sage Providence, afin que
je puisse réussir dans mon dessein
et exécuter ma résolution à la gloire
de ton nom et à l'édification de ton Eglise.
Et quoi qu'il me puisse arriver, fais
que je te glorifie partout, dans la liberté
ou dans la prison, au milieu de ton peuple
ou devant tes ennemis, dans la vie
ou dans la mort.
*





*Prière de Gardien Givry

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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Asophie
Emmitouflée dans une sombre mante, Sophie s'en vint à la Clairière... Au moins, celle-ci, n'était pas déserte et c'est avec un grand réconfort qu'elle retrouva Matalena. Posant ses fesses sur une souche, elle alluma une chandelle, comme une pensée pour ceux qui étaient loin, en peine, ou ceux pour qui elle s'inquiétait, malgré sa colère...
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Chronique et Galerie "L'Escarboucle" / Atelier Rose Noire
Matalena
L'arrivée de la vicomtesse fut accueillie non sans une certaine gratitude, bien qu'aucun mot n'ai été prononcé. Que ce fut par ses manières étranges ou sa mécompréhension des enjeux relationnels, la réformée avait achevé de créer autour d'elle un mur de solitude qui se faisait parfois plus pesant que n'importe quelle culpabilité. Plutôt que de s'en défendre, elle s'embrigadait dans un quotidien de labeur harassant qui l'empêchait de penser, d'agir, la laissant glisser dans une reposante mais néfaste catalepsie.
Les flammes douces dans la nuit qui régnait à présent en maîtresse du ciel apaisaient les tourments de son âme, de même que la discrète présence de son acolyte. Après un instant de recueillement, la jeune femme se tourna vers la noble, elle aussi absorbée dans des pensées lointaines qui s'attachaient aux êtres absents.


Je finis par me dire que mes aspirations sont sans doute trop hautes pour être possibles dans un monde de pêcheurs, et me condamnent à rester éternellement insatisfaite de ce qui s'offre à moi. Quand je vois la laideur, les mensonges, les tromperies... Cela ne me fait pas envie. Et pourtant...

Allez savoir si son interlocutrice saisirait le fond de sa pensée. Dans les faits, elle fixait toujours le vide devant elle, semblant s'adresser à elle-même, ou à personne.
Ses iris, si sombres à cet instant qu'il était impossible de les distinguer des pupilles, semblaient luire d'une résolution naissante. Quittant la posture agenouillée qui lui torturait les rotules, la jeune femme se leva, s'approcha résolument de sa compagne, et pris ses mains délicates et blanches dans les siennes.


Merci d'être venue. Je vais quitter Montauban un temps, de nouveau, pour racheter mes lâchetés et respecter mes engagements. Portez-vous bien.

Elle lâcha sa prise, se drapa dans son épaisse cape de laine doublée de cuir tanné, et fila vers la ville, laissant peut-être une jeune femme perplexe, dans l'ombre.
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« Ne confondez pas le sombre avec l'obscur. L'obscur accepte l'idée de bonheur; le sombre accepte l'idée de grandeur. »
Victor Hugo

Asophie
Au sein de l'obscurité où sa timide chandelle finissait de dispenser une lueur timide, Sophie essayait de trouver près de Matalena un peu de paix et de sérénité, se demandant sincèrement si le Seigneur lui pardonnerait les écarts de sa chair et les faiblesses de son cœur, sans pourtant réellement parvenir à s'en repentir.

La voix de la languedocienne la tira de ses méditations.


"...laideur... mensonges... tromperies..."


Tout cela résonna en elle comme un écho, et ses yeux pupilles d'obsidiennes se fixèrent presque désespérément sur la petite flamme... "Lux Perpetua". Se raccrocher à la lumière éternelle, celle qui chasse les ténèbres et qui brille même faiblement en chaque être, cette parcelle divine qui, au-delà de ses noirceurs, peut servir de guide et éviter la damnation...
Soudain, ses mains froides se retrouvèrent dans celles de Matalena. Elle les serra imperceptiblement et tout un tas de questionnements lui vinrent à l'esprit. "Racheter ses lâchetés..."? Mais avant même qu'elle ait le temps de les formuler, la Ladiveze disparaissait dans la nuit. A la silhouette déjà engloutie par l'ombre, elle n'eut que le temps de jeter :


"Bonne route à vous, Matalena. Que Dieu vous garde..."

Une de plus qui partait. Pourvu que ce ne soit pas définitif. Et, se retrouvant seule dans la clairière, le silence s'abattant sur ses épaules comme tout le reflet de sa solitude, elle laissa couler quelques larmes.
Et la flamme mourut...

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Chronique et Galerie "L'Escarboucle" / Atelier Rose Noire
Asophie
A la faveur d'un autre soir, elle revint, telle une ombre solitaire glissant entre les lambeaux de brume d'un triste crépuscule.
Ce n'était pas vendredi. Il n'y aurait pas de prêche. Il n'y aurait pas de chant. Simplement, une âme était en train de vouloir quitter un corps. Un soleil était en train de s'éteindre. Une étoile voulait aller rejoindre le firmament et non plus illuminer les soirs de Montauban.

A nouveau, elle alluma une chandelle au sein de cette clairière de la Foi, Foi qui vacillait en cette heure injuste autant que la flammèche sous la légère brise.

Tant de culpabilité, tant de colère! Quelques jours, à peine... Durant quelques jours, elle s'était retirée du monde et voilà que le monde voulait lui soustraire un de ses trésors. Un de ceux que l'on croit acquis et éternel tant est si bien qu'on finit par les négliger... "Car c'est du temps de leur vivant qu'il faut aimer ceux que l'on aime... Comment as-tu pu l'oublier ne serait-ce qu'un instant? Comment as-tu pu sombrer dans une mélancolie égoïste?" Voilà ce que se disait l'escarboucle qui s'était laissé aller à devenir cendre froide.


"Lux Perpetua, ma vieille! La lumière, ça se veille, ça s'entretient, ça se protège... Elle n'est éternelle que si elle est choyée..."

Sophie se morigénait devant la pauvre chandelle, témoin silencieux et fragile de sa désespérance amère. Ainsi, demeura-t-elle dans l'obscurité humide de ce sous-bois, regardant la petite flamme ronger la mèche et fondre la cire, perdue dans une mélancolie coupable, sans espérer que Dieu l'entende autrement qu'à travers elle-même.

"Ma Folie... Qu'est-ce que tu fais..? T'as pas le droit...!


Entre larmes sèches et rage intérieure, entre douleur sourde et colère rentrée, elle finit par abandonner à la petite flamme le seul mot qui lui venait dans un souffle :

"Pardon..."
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Chronique et Galerie "L'Escarboucle" / Atelier Rose Noire
Crystal
Le Soleil recommençait à peine à percer, la douceur revenait petit à petit. Crystal s'en allait à la clairière, qui était déserte. Elle scrutait les alentours. Tout était calme. Elle s'installait là, fermait les yeux quelques instant en prenant une grande bouffée d'air.

Ces lieux avaient quelque chose d'apaisant, de réconfortant, de rassurant. Un calme et une douceur qui vous enveloppent, vous réchauffent.

Allongée dans l'herbe, faisant le vide autour d'elle et au fond de son esprit, une douce brise lui caressant le visage, elle écoutait les feuilles et branchages s'incliner doucement. Le seul endroit où la blonde pouvait espérer se ressourcer était ici.

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Luz
Que rêver de mieux qu'une forêt pour ce ressourcer ...

Comme à chaque voyage, l'hispanique s'évadait quelques heures choisissant pour ce frileux début de printemps, la clairière de Montauban.

Les écureuils joueurs, se délectaient des rayons qui se posaient sur les branches les plus hautes, donnant ainsi une atmosphère feutrée, que la brune recherchait.
La mousse humide étouffait ses pas, et la féline se mouvait sans bruit, bien que la chasse n'était pas son fort, elle aurait pu aisément là s'adonner à cette activité afin de pouvoir manier ses armes.
Bientôt, Luz la brune impulsive en manque d'entrainement, pourrait librement jouer avec des maîtres d'armes, cela ne devait pas manquer chez le comte de Trévière... il lui tardait tant de la retrouver, sa moitié, qui lui avait donné un but pour rejoindre le Royaume de France.
Quelle année formidable, riche en émotions, et rebondissement l'hispanique avait vécut, subit à d'autres moments, un peu plus douloureux, mais quel aboutissement voilà quinze jours...

Un doux sourire flottait sur ses lèvres finement ourlées, à l'instant où elle pensa à lui. Une vie de nouvelle, où les propositions et projets fusaient, ne restait plus qu'à les mettre en oeuvre, espérant déménager rapidement, chose moins sure hélas.
Pour l'heure seul comptait de se hâter pour ne point manquer cet anoblissement, que sa soeur avait tant mérité, un instant important que pour rien au monde la brune ne voulait rater.

Flânant encore un peu, son esprit vagabondait à vitesse folle, mais finissant toujours par revenir sur celui, à qui elle appartenait, caressant son alliance, symbole de leur promesses...

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