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[RP] La clairière de la Foi

Sofio_de_valmonte
On va où?

On sera ou demain?

Besoin de laisser- passez? Amour?


Tant de questions auxquelles il répondait par un sourire ou la faisait taire par un baiser, l'art de détourner des questions par d'autres questions comme si elle semblait niaise a ce point. Tout ce dont elle savait c'est que parti d'Armagnac avec ses chariotes pour pouvoir tirer sa collection de cailloux encombrante, un mariage les attendait en route, celui de Marie et Théo, elle qui les pensait déjà marié fut assez surprise et ce n'est qu'une fois arrivée a Montauban que le souvenir de la croix huguenote refit surface.

L'endroit ne fut pas difficile à trouver, une clairière vers l'Ouest derrière un fort, un léger coup d'œil en arrivant , soulagement rien n'était fini, c'était de sa faute d'ailleurs le retard, avoir voulu jusqu'au bout tenir tête au prévôt d'Armagnac et l'incendier de courriers désobligeants.

De l'église des réformés elle ne connaissait que les rumeurs que son duché propageait, presque rien, mis à part qu'ils mangeaient les enfants, tuaient les bons Aristoliciens et étaient pourvus de petits yeux lubriques qui parfois viraient au rouge les soirs de pleines lunes, mais le sort pouvait se conjurer en récitant le credo, pas de chance, malgré qu'elle avait vraiment essayé maintes fois de l'apprendre, il n'avait jamais voulu entrer en sa mémoire, par sécurité et sans rien dire a son époux elle avait rempli sa poche de gros sel, évitée soigneusement de passer sous une échelle la contournant, ce qui fut assez comique au verger, aucun chat noir n'avaient croisé leurs routes et pas de nains en vue, tout devait pouvoir se passer sans que le soleil ne tombe que la lune les engouffre ni que la crosse de Ivrel s'abatte sur elle a son retour en Auvergne, un retour qui ne saurait tarder, peut être une guerre prochaine anxiété et envie étaient venues se mêler aux diverses annonces communiquées en chambre des nobles, si elle devait mener le tout, il lui fallait apprendre la tempérance et pour cela elle comptait sur lui.

Serrant sa main dans la sienne elle attendait qu'il prenne les devants pour aller saluer les futurs mariés, plus loin se trouvait Kiv, Marie avait revêtu une superbe robe lui allant à merveille, ils arboraient tous deux leurs croix comme depuis un bon moment déjà, elle n'avait même pas remarqué si ils la portaient a Belrupt, pensant avec un léger sourire sadique que la nuit de noces risquait de comporter des calculs sur les ratios et les points de combats, mouvement sur la main tenue elle se pencha a l'oreille de son aimé.




Ils sont beaux hein?dites vous y croyez aux rumeurs sur les griffes acérées des réformés?

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--Junior_du_lourdou


P'pa et M'man se mariaient et pour l'occasion M'man m'a fait un costume. c'est po très drôle d'êt'e un p'ti garçon pac'que les M'man écoutent jamais ce que disent les enfants. J'ai eu bo lui dire que le costume me gratte, rien à faire, elle a rien voulu savoir. Alors résigné j'ai mis le joli costume qui gratte. On est parti devant avec Dame Cunégonde ainsi que mes frères et soeurs pour la "clairière de la foi". Moi je dirais que c'est tout au plus un pré, mais je risque de me faire tirer les oreilles par M'man et P'pa si je leur dit ça. "pffff ça me gratte !!" Enfin, nous y sommes arrivés et ensuite on a vu arriver Messire Sancte et Dame Matalena qui doivent marier P'pa et M'man. C'est un grand jour pour P'pa et M'man. D'ailleurs, les voilà qui arrivent. Ohhhhh !! Comme ils sont bo !! M'man est la plus jolie !! Bon voui P'pa aussi est très bo lui aussi mais M'man et ben c'est... M'man quoi !! La plus belle... Comme dit P'pa !! Je vais risqué un coucou de la main à M'man qui nous sourit et nous fait un p'ti signe de la main ! Je regarde du coté de Dame Cunégonde ?? C'est bon elle regarde po et donc je fais coucou à M'man. "Crich ! Crich !! ça me gratte toujours". M'man a dit que Tonton Kiv viendrait ainsi que Tonton Morphey et sa femme Sofio. J'aime bien Tonton Kiv, il nous laisse faire plein de bêtises !! Hihihihihihi !! "Aie, aie, aie, ça gratte toujours" Ahhhhhhh !! Voilà enfin Tonton Kiv !! Coucouuuuuuuuuuu Tonton Kiiiiiiiiiiiiiiiiv, on est làààààààààààà !!
Ouchhhhhhhhhh !! J'allais me précipiter au devant de Tonton Kiv mais c'était sans compter sur Dame Cunégonde qui me rattrappe de justesse. Pfffffffff !! Elle est po très drôle mais je dois lui obéir sinon c'est tirage d'oreilles de suite. Et voilà Tonton Morphey et sa femme Sofio. Regard jeté vers Dame Cunégonde et je risque un petit coucou vers Tonton Morphey et à Sofio. Je rentre la tête dans les épaules pour éviter le tirage d'oreilles et jette un oeil vers Dame Cunégonde avec un magnifique sourire, histoire de l'amadouer. Po sur d'y arriver vu qu'elle fronce les sourcils et prononce mon prénom et nom en entier.

Messire Theodore-Junior Du Lourdou, allez vous cesser de remuer comme si un million de vermine couraient dans vos pantalons ?

Et voilà comment un petit garçon est coupé dans sa soif de découvertes toutes plus interessante les une que les autres.... "pfffffffff et ça me gratte toujours."


Morphey_de_valmonte
Après un séjour de quelques jours en Armagnac mis à profit pour réunir leurs possessions, c'est sans se retourner qu'ils avaient pris la route au Nord, en direction de la Guyenne.
D'Agen il garderait le souvenir d'une cabane de pierre dissimulée au bout d'un chemin de terre.
Il serra la main de sa femme dans la sienne, posant sur elle un regard chargé de tout l'amour qu'il ressentait, un amour ineffable d'une belle rigueur et d'une telle densité qu'il en percevait la saveur sur sa langue, qu'il sentait une glorieuse chaleur brûler au plus profond de sa poitrine.
Souvent, en l'écoutant parler, il lui semblait s'entendre penser. Et cette fusion totale lui donnait le sentiment d'un tout enfin reconstitué. En un mot, De Valmonte était heureux.

Le matin suivant ils arrivaient à Montauban la Réformée où leurs amis devaient s'engager devant les Hommes.
Ils s'enquirent de la Clairière de la Foy qui se trouvait au Nord-Est de la ville et c'est enlacés l'un à l'autre qu'ils s'y rendirent.
Les péripéties qui les avaient retardés les fit arriver alors que la cérémonie avait débuté.
Ils se glissèrent parmi les invités. Kiv était là, ainsi que les enfants Du Lourdou.
Vêtus de blanc et vert à l'identique Marie et Theodore rayonnaient.
La croix huguenote reposait sur leur poitrine.
Il prit la main de Sofio et entrelaça leurs doigts.

- Difficile à dire mon coeur, je ne connais que Marie et Theodore et ils ont épousé la Réforme depuis trop peu de temps pour que leurs ongles aient eu le temps de pousser.


Puis songeant au prétendu rapport entre griffes acérées et religion réformée :

- Dites, vous croyez que Ninon est huguenote ?

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Dict l'Impétueux
Sancte
- Ce sont tous les huguenots de Montauban qui vous remercient, Theodore.

Subséquemment à ces quelques mots lâchés à voix basse, Iohannes regarda la foule qui commençait à s'agglutiner devant le chapiteau, et embraya la cérémonie, quitte à griller quelques feux rouges. Songeant qu'il devait faire bonne figure, il mit la croix réformée en évidence sur sa poitrine, et s'avança au-devant des religionnaires. Rares étaient les apports de la Réforme hors de ses zones d'influence: Montauban et Genève. Pourtant, la Cité des Saules avait su recueillir ce qu'il y avait de plus bienveillant: l'amour véritable. Mais qu'on ne s'y trompe pas. De jour en jour, il en était persuadé, la lutte véritable des croyants devait se diriger non contre l’Église Romaine, mais contre la folie de l'agnosticisme érigée en mode de vie. La face rayonnante d'une sérénité façonnée dans l'absolue confiance en Dieu, il monta sur le pupitre, Matalena a ses côtés, avec sa moue boudeuse d'enfant de chœur prêt à sortir une lame de couteau de sa toge, et s'inclina devant l'immensité de la Création: ciel, terre, hommes, moutons, ruisseaux, verdure, tout était ici réuni pour célébrer l'union de deux êtres sous le regard paternel du Seigneur. Enfin, il se redressa pleinement, et s'adressa aux futurs époux.

Chère Marie,
Cher Theodore,

C'est pour moi une immense fierté que de vous accueillir en la Clairière de la Foy, afin d'organiser la cérémonie de votre engagement d'amour et de fidélité devant Dieu, destiné à mener votre foyer sur le chemin du bonheur. Avant toute chose, je ne peux que vous rappeler la solennité de votre engagement. Ce n'est pas une chose à prendre à la légère. En le prenant devant Dieu, les Hommes, et votre conscience, il vous engage pour le restant de vos jours.

Dès lors qu'il sera prononcé, vous allez être unis l'un à l'autre pour le meilleur comme pour le pire, dans la joie et dans le malheur, dans l'allégresse et dans la peine, dans la complicité et le déchirement. Mais avec l'aide de Dieu et sur la base de l'enseignement de ses trois prophètes, vous surmonterez tous les chemins de traverse que comportera votre vie future, et donnerez à tous autour de vous, l'exemplarité de l'amitié et du courage qui font les véritables Aristotéliciens. Marie, Theodore, puisse Dieu vous bénir.

Prenez conscience que dès aujourd'hui, les secrets de votre futur se déchiffreront dans le présent. Qui prend la pleine mesure du présent et y prend garde, sera en mesure de le bonifier. Et qui bonifie son présent, fortifie toujours en sa faveur le cours capricieux des évènements. Ne songez plus au futur et vivez chaque jour de votre vie dans les enseignements sacrés des Écritures et dans l'indéfectible certitude que Dieu prend soin de ses enfants.

Marie, Theodore, chaque jour porte en soi les clés de l'éternité. Vivre et prendre soin de l'instant, c'est baigner ses lèvres dans la source de l'immortalité.

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Cyrinea
Cyrinea arriva discrètement sur les lieux, juste à temps pour assister au début de la cérémonie. Elle avait eu à coeur d'y être, non seulement car il s'agissait du premier mariage réformé à Montauban, mais en outre car elle avait un profond respect pour les deux êtres qui allaient s'unir devant Dieu et les hommes.

Comme il fallait cependant s'y attendre, elle sentit son coeur se serrer au fur et à mesure que Sancte parlait. Elle n'eût jamais imaginé qu'un deuil fut aussi difficile à faire, ni qu'un jour elle eût pu souhaiter s'unir à un homme. Elle refoula autant qu'elle le put l'émotion qui l'étreignait et pensa au présent. Un rayon de soleil semblait se profiler depuis deux ou trois jours.

Elle sentit Alrik s'agiter dans ses bras et manifester un désir de gambader. Elle concentra son attention sur l'enfant et lui intima, un doigt posé sur sa jolie petite bouche, de se taire et ne pas bouger. Puis, émue, elle regarda le couple et se dit que oui, le bonheur existait bien sur cette terre.
Marie_du_lourdou
Marie serrait fort la main de son Theo. Le moment tant attendu était enfin arrivé et une boule d'émotion lui étreignait la gorge. Enfin son union avec son Theo allait être officielle. Oh bien sur, pas aux yeux de l'église romaine mais de cela, Marie s'en fichait éperdument. Seulement elle savait que Dieu bénissait leur union sinon il ne les aurait jamais fait se rencontrer et enfin elle serait aussi mariée devant les hommes.
Elle accorda une grande importance à ce que dit Sancte et tout en écoutant les paroles, elle regardait son Theo. Comme il était beau et fier. Oui, elle voulait aimer son Theo jusqu'a la fin des temps voir même au delà si c'était possible. Elle voulait le choyer, le protéger, l'aimer jusqu'a en mourir. Elle n'imaginait plus sa vie sans lui. Elle écoutait les paroles de Sancte et savait que sa vie était liée à celle de celui qui allait devenir son époux à tout jamais, son Theo, son Amour, son Amant, son Ami, en un mot, son Autre. Elle n'aurait pas imaginer un seul instant qu'elle connaitrait un tel bonheur mais depuis leur rencontre, son amour pour lui ne cessait de grandir chaque jour. Même être éloigner de lui une seule journée lui semblait insurmontable. D'ailleurs on les avait surnommé les inséparables car on ne voyait jamais l'un sans l'auitre. Elle serra fort la main de son Theo et lui sourit puis reporta son attention de nouveau sur la cérémonie.

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Theodore_du_lourdou
Ça y est, tout commence. Sa douce lui serrait fort la main et il en faisait autant, lui adressant des sourires quand il la regardait entre les pauses que Sancte prenait dans son discours pour respirer.
Ce moment là était très attendu par Théo, il était heureux et pour une fois, on pouvais constater cela sur son visage, il respirait le bonheur ! Son visage cette fois ci exprimait une émotion autre que le mépris, fait assez marquant pour être souligné.
Théo écoutait attentivement le discours de Sancte, un discours juste, une bonne introduction au mariage. Décidément ce dernier avait un véritable don oratoire.
Quand Théo regardait la femme qui allait devenir son épouse devant Dieu et les hommes il pouvait sentir qu'elle était très émue, rien de plus normale en ce jour. Et lui qui jusque là était relativement calme sentit tout à coup l'émotion lui serrer le cœur. Il se concentrai pour ne pas vaciller sous le coup de l'émotion.
Toujours en suivant le cours de la cérémonie, il pensait, lui aussi, à sa moitié, Marie, cette femme qu'il avait rencontré il y a plus d'un an maintenant, et qu'il aimait depuis plus d'un an. Et qu'il ne voulait plus jamais quitter. Il en était décidément fou amoureux. Il lui sourit aussi puis continua à suivre la cérémonie, toujours en lui serrant la main.

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[Ouvert aux propositions de RP.]
Sancte
La moutarde montait fréquemment au nez de Iohannes. Mais ce jour ci, il aurait bien été incapable de la moindre colère. L'amour florissant et communicatif du couple transformaient l'humeur du Ministre en une forme des plus agréables malgré tous les tracas qui, ces temps derniers, lui tombaient sur la tête. Alors en tant que devancier du fait - puisqu'il avait déjà été marié par le passé, il amena la commémoration au moment fatidique de la lecture d'un passage des Écritures. Jamais employé ne fut si docile, lorsque la main du Montalbanais tournait page après page le Livre des Vertus. Puis, le Livre en main, le pasteur s'avança, et lut un passage de l'éclipse, résonnant comme une mise en garde, concernant ce qui lui semblait être comme le pire des péchés, à contre-courant de la pensée Aristotélicienne classique.

LdV - L’Éclipse - La Plaine - Rencontre avec Satan a écrit:
Lorsque je me réveillai, le corps endolori, je vis autour de moi un sombre couloir. Le sol était recouvert d’un tissu doux et chaud, dont la couleur mauve faisait ton sur ton avec les améthystes qui composaient les murs. Je décidai de suivre cette étrange pièce. Tout au long de mon trajet, je pouvais admirer des tas gigantesques d’or, d’argent et de bijoux le long des murs. Des mets délicieux exhalaient leurs appétissantes senteurs. Des créatures à l'apparence d'humains, hommes ou femmes pourvus d'un corps magnifiques se pavanaient devant moi. Mais je vis surtout de nombreuses personnes, assises, qui dévoraient des yeux ce formidable luxe.

Je me demandai pourquoi ils ne s’appropriaient pas ce qui s’offrait à eux, mais je compris bien vite. Un des damnés prit une pièce d’or, mais la relâcha de suite dans un hurlement de douleur. Ces maudits étaient condamnés à convoiter un tel luxe sans jamais pouvoir en profiter. C’est alors que j’entendis un bruit d’ailes et je vis se poser devant moi une créature herculéenne aux grandes ailes de chauve-souris et à la peau couleur d’améthyste. Elle me dit: “Je suis Satan, Prince de l’Envie. Michel, Archange de la Justice, est mon opposé. Celui qui désire bénéficier des justes récompenses attribuées à autrui, ou qui convoite les biens ou le bonheur de son semblable, vient rejoindre le rang de mes damnés.”

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Sembreendevant...
Sembre arrivait de Genève. Il était né à Montauban, il y a déjà ... quelques années mais très vite devenu Genevois par amour et par goût de la Liberté.

Pour l'heure, Sembre observait le culte réformé et réfléchissait au commentaire de Sancte.

La Richesse est en notre âme et dans l'intelligence que Deos nous a donné pour exercer notre libre arbitre. Le matériel, pour peu que tous s'adonnent au travail et à l'épargne, Deos y pourvoiera toujours assez pour mieux indiquer ceux qui sont prédestinés à la félicité future. L'argent n'est pas plus qu'un outil qu'il faut savoir utiliser, sinon il blesse plus qu'un couteau ou une épée mal maniée.


Ainsi pensait le Genevois retrouvant sa ville d'origine et se demandant comment ses frères en réforme pouvaient poursuivre leur existence face aux menées de l'Eglise Aristotélicienne.
Theodore_du_lourdou
Et Sancte se mit à lire. La petite foule amassée là écoutait les paroles du lecteur Réformé. Drôle de lecture pour un mariage. Se dit Théo sur le moment.
Au fil de la lecture, ce passage lui revenait en tête. En effet, il avait lu entièrement tous les livres Saints. Mais Théo fit la moue, car dans son imperfection d'homme il était quelque peu avare, n'ayant dans sa jeunesse jamais vécu dans l’opulence. Alors il roula des yeux et laissa échapper un léger soupir. Bon, puisque c'est la parole divine et que l'homme doit tendre vers la perfection, je ferai en sorte de m'améliorer de ce côté là. Après tout, mieux valait éviter les châtiments infliger aux pêcheurs après la mort.
Puis, tournant la tête vers celle qui dans peu de temps allait être son épouse il lui sourit. Au moins, avec elle il n'était pas prêt d'être avare, car il était prêt à tout donner à Marie en se donnant lui même à elle, aujourd'hui.

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[Ouvert aux propositions de RP.]
Marie_du_lourdou
Marie écoutait le monologue de Sancte. Non, Marie n'était pas envieuse de qui que se soit et ne convoitait nullement les trésors que les autres possédaient. Non, bien au contraire, elle était heureuse pour les autres s'ils étaient heureux de leur sort.
La seule chose qu'elle n'était pas prête à partager c'est l'homme qui se tenait près d'elle. Si jamais une autre femme avait l'outrecuidance de convoiter son trésor, elle lui ferait connaître un sort que même les parents de cette ribaude ne la reconnaitraient pas. Marie était quelqu'un de foncièrement gentil et qui ne souhaitait aucun malheur à qui que se soit. Sauf quand il s'agissait de son Theo. Là, elle était prète à tuer qui que se soit qui ferait du mal à son trésor le plus précieux car celui qui allait devenir son époux, était à ses yeux le joyau le plus précieux de sa collection dans laquel figuraient aussi ses enfants.
Elle regarda son Theo et sourit. Oui, il était vraiment son trésor et elle l'aimait à en mourir.
Elle attendit la suite en souriant.

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Sancte
On ne se refait pas. La caque sent toujours le hareng. Même plébiscité par le peuple, le huguenot demeure avili au-devant des puissants. Triste Royaume. Il avait choisit quelques textes avant la cérémonie, en les sélectionnant explicitement tristes afin de faire prendre conscience aux jeunes mariés de la gravité de l'engagement qu'ils prenaient. Le pasteur redressa le chef, et reprit la parole.

Vous avez dans ce texte toute la quintessence du péché: l'exemple de l'envie. Si au regard de Dieu, le péché d'acédie est le péché ultime, au regard de l'homme, le péché d'envie est le péché le plus destructeur. Égrenez les vices un par un. Dans chacun d'entre eux, vous y trouverez un fond de plaisir. Seul le péché d'envie vous ronge l'âme et le corps sans la moindre compensation.

Gardez-vous en comme de la peste. Servez-vous toujours de l'amour qui vous relie en ce jour pour surmonter la tentation d'envier chez autrui ce que vous ne possédez pas. Aimez-vous, fondez une famille, frappez vos existences des scels de l'honneur, de la justice, et du travail. Tel est le chemin tracé pour les véritables Aristotéliciens et qui vous mènera à la cime du bonheur. Ainsi, par votre exemplarité au quotidien, vos propres enfants, en cheminant dans vos pas, s'approprieront la raison d'Aristote, la conscience de Christos, et la conduite d'Averroës.

Theodore & Marie du Lourdou, en vous unissant, vous devenez de fait la tête de file d'une famille d'Aristotéliciens Réformés dont vous serez les pleins responsables.

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Phonya
La fraicheur du sentier s'abaissait sur elle, la nappant d'une douceur salutaire. Ses pas n'étaient pas hésitants, mais simplement posés l'un après l'autre, assurés, jusqu'à la mener à la clairière.
Phonya chercha la plus haute souche pour s'asseoir... Il lui devenait impossible d'espérer se relever quand l'assise était trop basse, sans avoir à rouler au sol et se hisser sur ses genoux - Un spectacle qu'elle ne voulait offrir à personne - ou demander de l'aide.
Installée, elle se laissa gagner par la paix de l'endroit.
Seules bruissaient les branches, comme si elles se souvenaient des paroles d'une dernière lecture.
Elle était là pour puiser la force encore.
La Guyenne était devenue sa terre d'accueil, un berceau pour sa deuxième famille. Et elle était en proie aux pires tourments.
Genevoise, Phonya avait affronté par les armes les sanctes armées, elle avait combattu au nom de sa ville, le Phare, combattu au nom de sa foi portant la voix de Genève bien au delà des monts alpins. Et elle le referait sans aucune hésitation.

Sa main effleurait doucement son ventre.

Elle était venue à La Teste chercher une paix égoïste, et elle découvrait comment une couronne pouvait s'immiscer dans la politique de ses territoires et préférait les appauvrir par les armes, plutôt que de laisser le choix du peuple, initié par le premier roi, s'exprimer.
Phonya découvrait … elle qui ne connaissait que l'helvétie indépendante …

Ses réflexions vagabondaient entre tout ce qu'elle avait entendu d'analyses, de vindictes et d'injures, de mélange entre politique, religion, entendant même parler du Lion de Juda, par certains qui n'en connaissaient rien.

Le regard clair s'accrocha à l'endroit où Sancte aurait pu se tenir pour lire et répondre aux questions.
Elle n'aimait pas vraiment l'homme depuis sa première rencontre à Montauban, quelques années plus tôt, et elle pensait qu'il le lui rendait bien.
L'importance n'était pas là.

Sa foi était certaine …
Mais elle avait bafoué quelques préceptes et depuis quelques temps ils lui titillaient l'âme.

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Dioscoride.
Arrivé par son propre chemin mais encore une fois devancé par son épouse qui malgré le fardeau qu'elle déplaçait, avait toujours une longueur d'avance.

Le borgne avait entendu parlé du désert et bousculé par les derniers évènements venait y quérir...il ne savait trop quoi, car s'il était sensible aux valeurs des réformés, il doutait encore de sa propre foi.

Mercenaire il s'était battu aux côtés de Sancte entre autres, puis des Genevois en Savoie, pour une solde. Et il était tombé amoureux de leur cité libre, qui pourtant lui restait interdite. La Teste comme alternative, la quiétude, une cabane, et voilà que de nouvelles entraves lui barraient la route.

Et même un autre évènement, pas tout à fait lié au hasard tant son ombre devenait oppressante vint soudainement s'immiscer dans le calme encore relatif du village. Trop, c'était trop...

Son enfant, leur enfant allait naitre, privé de Genève, privé de frère, et à présent de liberté.
Dioscoride voulait qu'il naisse en Guyenne, dans la paix que les villageois leur avait offerte. Paix menacée par une souveraine qui construisait pour eux de nouveaux cachots, pour soumettre les choix, les valeurs des Guyennois.

La quiétude, il la trouva dans les yeux de son épouse, quand sa main se mêla à la sienne sur le ventre habité.

Non loin, on forgeait une lame pour lui, pas pour un mercenaire, pour lui seul, pour ses convictions, leurs projets, leurs envies...et à la façon dont il faisait vieillir ses épées, peut-être même deux.

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Sembreendevant...
Sembre s’était rapproché de Phonya, pensant à leur mariage. Quoi qu’elle ait pu ou puisse faire, elle demeurait et demeurerait son épouse, aux yeux de la loi de Genève, sous l’œil des Genevois et plus encore, sous les auspices de Deos qui avait reçu leur serment, expression de leur attachement, de leur amour et de leur commune Foi réformée.

Il se pouvait dans ce pays éloigné de Guyenne qu’elle soit oublieuse de ses engagements, des ses serments, peut être les trahisse s’affichant ostensiblement autrement. En cette clairière où soufflait la Réforme, certaines apparences, grâce à force démonstrations manifestes et publiques, pouvaient masquer leur noce et leur serment genevois aux yeux des femmes et des hommes de Guyenne, même de leurs frères et sœurs en réforme. Il était plus que douteux, que cela soit le cas, vis à vis de Deos, et dans les tréfonds de leur conscience. De qui trahirait un tel serment nuptial, tout autre engagement serait de pacotille, de la verroterie comparée aux bijoux de saphir, couleur des yeux de Phonya, ou de jai, couleur de ceux de son époux. Le mariage d’amour n’est pas traité ni concordat qu’un seul peut dénoncer au gré de ses envies du moment. Le mariage devant Deos ne se dénoue pas comme des brins de paille ou d'osier attachés.

Il sourit en lui même, observant silencieusement Phonya qui semblait perdue dans ses pensées. Il l’avait trouvée peu changée quant à ses sentiments pour lui, davantage au physique à la grossesse s’ajoutant une autre coiffure et des joues plus pleines. Un léger abus de produits de la ferme, de canard ou de tarte à la crème, elle qui à Genève ne cuisinait pas et mangeait légumes frais, fruits et viandes à peine grillées ou rôties, réprimant de proverbiaux accès de gourmandise. Peut être aussi, que la fin du vagabondage et la paix avaient des effets émollients. Lui-même se souvenait de la manière dont sa silhouette s’était transformée à l'inverse, à partir du moment de la guerre, des voyages diplomatiques et de l’engagement dans la cité. Et aussi de son manque d’appétit de la vie, de la chère et de la chair, consécutif à l’éloignement de son épouse. Son début d’embonpoint que Phonya caressait en riant de sa main, avait laissé place à un ventre plat et ferme. Ses joues étaient creusées et sa silhouette, grande et massive était devenue longue et élancée comme s’il portait au physique la légendaire rigueur réformée qui confinait à l’ascétisme.

Le Genevois, porta sa réflexion sur la cérémonie. A Genève, qu’il soit question de religion où l’exégèse des textes donnait lieu, parfois, à des controverses mais le plus souvent à d’interminables échanges afin de s'accorder sur les termes des paroles de Deos et sur leurs implications dans la vie des fidèles ou bien qu'il soit question de politique où la discussion et le débat battaient leur plein avant qu’une solution et une décision faisant consensus ne se dégage. Nombre de citoyens, combourgeois pour utiliser le terme par lequel ils se désignaient, participaient, souvent activement aux échanges. La parole y était spontanée, multiple, coruscante. La rhétorique et l’éloquence plutôt largement répandues et les mots se bousculaient n’allant qu’exceptionnellement à l’invective, plus souvent à la moquerie plus ou moins railleuse. En Guyenne, tous étaient silencieux, écoutant la parole d’un seul, point si dissemblable, à dire vrai, des prêtres ou cardinaux officiant à la messe. Ici, point de brouhahas passionnés et sérieux, point d’interrogations, de réflexions autour de la Res Publica, la République, régime politique et chose commune à tous les Genevois qui bâtissait ensemble leur destin commun.

Sembre se disait que la parole de Deos pouvait être si foisonnante et complexe qu’il y avait de multiples manières de l’interpréter suivant la liberté d’esprit et les intérêts de chacun. Elle était mystère et non réponse claire et c’était bien ainsi que chacun devait depuis les ténèbres d’ici aller vers la lumière de Deos et de sa conscience. Le Genevois voyait, observant cette assemblée muette qui rappelait une messe et cet officiant guidant ses ouailles, Duc les menant à la bataille sans un débat public, capitaine s’appuyant sur quelques fidèles relayant sa pensée et ses consignes, qu’à aucun prix, lui, Sembre, n’échangerait Genève pour cet endroit. Et pourtant il s’agissait bien de ses sœurs et frères en réforme et, pour éloignées que soient les pratiques d’ici de celle de Genève, son épée et sa plume seraient à leur service durant son séjour en Guyenne … pour peu qu’on le lui demandât.

Sembre esquissa un sourire en direction de Phonya, la voyant songeuse avec le regard qu’il lui connaissait quand elle méditait au bord du Lac, le Léman s’il fallait le nommer. Elle aussi était complexe, foisonnante et aussi difficile à décrypter que la parole de Deos. Le sourire du grand genevois s’élargit. Il savait que leur petit Léandre souriait comme lui.
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