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[RP] La clairière de la Foi

Simone_de_beauvoir
Sur les talons de Crystal arriva la Tribun, encore tout ébranlée de l'annonce du baptême. Elle-même tergiversait depuis plusieurs mois, hésitant et louvoyant en son for intérieur, n'aimant guère les cérémonies, les grandes promesses et les engagements, et pourtant, se sentant déjà appartenir au plus profond de son être à la communauté réformée. Le baptême ainsi tiendrait presque de la formalité, et serait moins une façon de s'engager que de confirmer cet engagement. Et voici que sa filleule lui passait devant ! Sa filleule qu'elle ne pourrait donc pas marrainer à nouveau. Il n'en fallait guère plus pour la décider.

Essoufflée d'avoir couru, elle s'adossa à un arbre pour contempler à son aise la cérémonie. L'eau de pluie ruisselait déjà sur les épaules de sa filleule, et à son instar une larme émue roula sur la joue de Simone, qu'elle écrasa prestement. Alors qu'elle allait s'approcher de l'Amiral pour lui annoncer qu'elle se sentait désormais prête à être baptisée à son tour, elle remarqua la silhouette discrète de Sophie et se figea en grinçant des dents. Sa seule présence suffisait à lui gâcher la fête. Elle balança un instant, puis se radossa à l'arbre et baissa les yeux.
Crystal
Lorsque l'Amiral versa l'eau sur la tête de Crystal et lui glissa dans la main la croix tant attendue, celle-ci ressenti une grande émotion et une immense fierté. elle faisait enfin partie de cette grande famille qu'est celle des réformés. Elle serra fort cette croix dans sa main.

Puis, elle releva la tête, regarda Sancte, et lui adressa un regard emplit de gratitude. Elle tourna ensuite les yeux vers Sophie, la regarda à son tour et lui adressa un franc sourire ainsi qu'un "merci" du bout des lèvres.

Elle remarqua la présence de Simone, et là, l'émotion que ressenti Crystal fut à son comble. Elle avait à ses côtés, les deux femmes qu'elle admirait tout autant, les deux femmes qu'elle aurait voulu pour marraines. et même si cela était "techniquement pas possible", au fond de son cœur, c'est exactement ce qu'elles représentaient à ses yeux. Ses deux marraines, réunies auprès d'elle, en ce jour de baptême.

Oui, aujourd'hui, Crystal fut heureuse, parce qu'elle savait sur qui elle pouvait compter.

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Asophie
Et d'observer une nouvelle cérémonie de baptême, celle de Crys qui plus est, lui fit prendre conscience de sa non-place... Plus tout à fait aristotélicienne, pas encore vraiment réformée, hésitant sur le pas de la porte, quelque part entre ici et ailleurs. Ses hésitations duraient depuis des mois même si cela faisait déjà plusieurs semaines qu'elle avait choisi au fond d'elle. Mais elle doutait, encore... Aussi elle prit ce jour la décision ferme d'aller discuter avec Matalena. Les tergiversations devaient prendre fin...

Et l'eau du baptême, purificatrice des péchés, coula sur la tête des deux jeunes femmes en écho à la pluie qui lavait les impuretés de la terre et aux larmes discrètes et pudiques de Simone qu'elle avait observée du coin de l'oeil, se résignant à son mépris malgré le déchirement que cela lui causait. Mais Crystal était heureuse, resplendissante, et le sourire qu'elle lui adressa était comme un léger rayon de soleil au cœur de cet automne qui devenait glacial.

Sophie en était là de ses réflexions lorsque le Lecteur se déporta devant elle et lui offrit sans un mot une rose inattendue. Précieuse, merveilleuse, unique ... Le geste fut tellement délicat et surprenant qu'elle en resta sans voix. D'ailleurs, qu'aurait -elle put dire? Quels mots pouvaient être échangés en public entre eux qui se cachaient depuis si longtemps? Les habitudes ont la vie dure et les réflexes de déni étaient solidement ancrés. Sans compter leur pudeur et leur discrétion mutuels qui retenaient les élans que d'autres pouvaient étaler sans gêne aucune... En réponse, elle lui offrit donc un sourire empli d'une infinie tendresse, laissant à ses yeux le soin de lui exprimer tout ce qu'elle ne lui disait pas et qu'il savait déjà.
Au fond d'elle, elle se dit que c'est sans doute un autre symbole qu'il aurait aimé lui remettre entre les mains, celui-la même qu'il avait quelques secondes avant, glissé dans celles de Crystal. Mais il respectait ses doutes et se montrait sur point capable d'une patience infinie.
Bientôt, elle s'engagerait, elle arrêterait son choix définitif. Bientôt, elle cesserait de se cacher. Comme elle avait déjà choisi de le faire il y a peu...

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Chronique et Galerie "L'Escarboucle" / Atelier Rose Noire
Scath_la_grande
Elle n’avait pas la plaisanterie facile en ce jour d’importance, et la parole facétieuse de la blondinette ne reçut aucun écho de la part de la rousse, bien trop concentrée à surveiller un palpitant farceur qui s’emballait à l’approche du moment fatidique.
Bientôt son choix serait scellé par l’eau du ciel, et se fut fait, la coupelle s’approcha et baigna son front, le froid du liquide coulant le long de son cou.
La peau frissonna, et l’âme se libéra de quelques vieux démons… mais encore si peu.

Les fauves accueillir le regard protecteur du lecteur, le mercenaire avait rangé ses sicas, troquées contre une vie bourgeoise qui l’empâtait sérieusement.
Se reculer d’un pas pour laisser les effusions de joie si étrangère à sa personne émulsionner entre les présentes.
Pour la rousse, personne, d’ailleurs c’est ainsi qu’elle se l’était imaginé, représentation exacte du lien qui l’unissait à Deos. Intime.

Bientôt les jupons en pudeurs se retirèrent du lieu, laissant sa place vacante aux bonheurs qui ne la concernaient plus. Déjà l’inquiétude avait repris le pas sur son museau déjà fané de fatigue.
Plus qu’un enfançon qu’elle devait veiller, il y avait la fièvre aussi à combattre, d'un enfant plus grand qui était son brun.

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"Musteile arrive... Fuyez pauvres fous ! Fuyeeeeez !!!"
Arelis
Caché plus loin Arelis n'avait bien sur pas perdu une miette de cette célébration, de ce bonheur, de cette joie. L'homme fixa qu'une seule et unique personne, celle qu'il considérait comme sa femme, sa Crys, sa merveille. Un petit coup d'œil sur son ventre, puis une fois qu'il l'a vit se retourner de son dos il sortit une rose blanche, très rare à trouver en cette saison ... Il ne s'avança pas, le blond attendit encore un petit instant, le regard toujours rivé sur sa princesse.
Sancte
A la périphérie de sa vision, le lecteur remarqua l'homme connu pour être le mari du Sergent Crystal. Il craignit un instant que l'amoureux transi ne coure comme un dératé en direction de sa bien aimée. Fort heureusement, la solennité du moment alliée à une pudeur naturelle l'empêcha sans doute de se compromettre devant l'assemblée des Huguenots ainsi réunis. Le brun avait depuis longtemps choisit de ne jamais se mêler des affaires de cœur d'autrui, surtout lorsqu'elles semblaient aussi profondes car découlant d'un engagement pris à perpétuité.

Aussi, exceptionnellement, s'abstint-il de flageller le jeune homme au travers de la sévérité du regard perçant qui crépitait sous les soupiraux de ses paupières. Délaissant le Raja Arélis, ses yeux se mouvèrent au-dessous du chapiteau pour surveiller attentivement la réaction de la Rani Crystal.

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Crystal
Décelant un regard légèrement interrogateur de la part de Iohannes Sancte par dessus son épaule, Crystal se retourna doucement. Elle aperçu son époux, se tenant au loin, une rose blanche à la main, signe de sa bénédiction. Elle lui adressa un bref clin d'œil accompagné d'un sourire, puis se concentra à nouveau sur la fin de la cérémonie menée par l'Amiral. La remise de la rose ainsi que les mots doux qui iraient avec, seraient réservés pour plus tard, à l'abri des regards.
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Sancte
Arélis était visiblement à pied d'œuvre. Par sa simple présence, il avait procédé à un renversement de l'attention. A l'instar d'un adolescent pâlot, le lecteur fut à deux doigts de lâcher un mot d'esprit draconien, et il l'eut fait s'il n'avait pris la décision d'arrêter de se porter à l'encontre des relations entretenues par ses pairs. Il céda donc contre la résurgence du bon esprit qui subsistait en lui, et d'un assentiment de la tête, il libéra Crystal afin qu'elle rejoigne son homme qui venait incessamment de mettre ses sentiments à nu par les précieux soupiraux de sa tendresse.
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Sancte


Fin de la 10e séance.
Sancte
          "Il ne faut s'étonner [...] si la nacelle
          du bon pasteur [...] en ce monde chancelle,
          Puisque les ignorants, les enfants de quinze ans,
          Je ne sais quels muguets, je ne sais quels plaisants,
          Tiennent les gouvernails, puisque les bénéfices,
          Se vendent par argent, ainsi que les offices.
          Mais que dirait St Paul, s'il revenait ici,
          De nos jeunes prélats, qui n'ont point le souci,
          De leur jeune troupeau, dont ils prennent la laine,
          Et quelquefois le cuir, qui tous vivent sans peine,
          Sans prêches, sans prier, sans bon exemple d'eux,
          Parfumés, découpés, courtisans, amoureux,
          Veneurs et fauconniers, et avec la paillarde,
          Perdent les biens de Dieu, dont ils n'ont que la garde."

              Tiré de l'Elégie à Guillaume des Autels.
              Pierre de Ronsard (1524 - 1585)




Début de la 11e séance.


Revenons donc à nos moutons ! Les cérémonies de baptême ne faisaient pas tout. Et s'il ne rejetait jamais une occasion de s'envoyer un gorgeon de vinasse dans le gosier, il fallait également assurer à ses frères huguenots la pratique régulière des Écritures en vue de casser la frivolité du quotidien. Aussi, subséquemment au baptême de Crystal et de Scath qui devinrent ainsi des membres à part entière de la communauté réformée, il se représenta au chapiteau de la clairière pour leur lire un chapitre clé de la Vita de Christos.



Vita de Christos - XIV - La Cène et la Trahison de Daju a écrit:
Chapitre 14

Le repas se passa très joyeusement, tous les convives étaient heureux de fêter les débuts de la nouvelle Église d’Aristote. Mais je remarquai alors que les yeux de Christos renfermaient une étrange expression, mêlée de tristesse et de mélancolie. Il était plus silencieux qu’à l’accoutumée, et pourtant, beaucoup de ses apôtres ne s’en rendaient pas compte, occupés qu’ils étaient à deviser de paix et d’amour.

Je vous l’ai dit, quant à moi, l’attitude de Christos ne m’avait pas échappée. Voulant en savoir davantage, je m’approchai donc de lui et lui demandai :

"Maître, pourquoi fais-tu cette tête là ? Tu boudes ?"
Il me chuchota alors :
"Samoht, mon plus jeune ami, fidèle parmi les fidèles, ne vois-tu pas que Daju est parti ? Sans doute pour comploter contre moi ! Le pauvre doit être corrompu, mais il accompli son destin pour que la prophétie elle-même s’accomplisse !"
"Mais enfin, laisse donc cette andouille pleurer dans son coin, lui répondis-je, si les romains voulaient te prendre, ils l’auraient fait ! Au lieu de cela ils sont partis !"
"Bientôt ils viendront me chercher, et tous me renieront pour acheter leur innocence et sauver leur vie."

Et Christos, qui sentait sa fin approcher, me regarda avec une expression si émue, si bouleversée, qu’elle me provoque encore des trémolos dans la gorge à l’heure ou j’écris ces lignes.

"Samoht, me dit-il, quand je serai mort, beaucoup partiront, désœuvrés. Quant à toi, je te demande de parcourir le monde et de répandre la bonne nouvelle comme je vous l’ai demandé. Et quand tu seras un homme âgé, alors écris mon histoire pour que celle-ci soit connue et entendue. Retiens bien cela, je ne te le dirai pas deux fois. Tiens… J'entends déjà les gardes monter."

Et en effet, le sol tremblait sous le poids des sandales de légionnaires. Les discussions cessèrent alors, laissant place à un silence inquiet. Un décurion et ses gardes entrèrent dans la pièce. Au côtés de l’officier se tenait Daju; et ce dernier montra Christos du doigt en disant:

"C’est lui ! C’est lui ! Le grand barbu, là, tout grand ! Même qu’on dirait une allumette ! Il vient encore de comploter contre l’ordre établi."

Alors, les gardes se ruèrent sur Christos en bousculant tous les apôtres qui voulaient s’interposer, y compris Titus, qui s'était emparé d'une épée. Un soldat m’envoya rouler par terre car je me tenais aux vêtements de mon messie. Enfin, ils l’emportèrent violemment pour le traîner en dehors de la pièce. Aux apôtres, les soldats demandèrent: "Êtes-vous les complices de cet homme ?" Ce à quoi ils répondirent tous, honteux et craintifs pour leur propre vie: "Non, je ne le connais pas !"

Mais comme je m’étais relevé et que je m’agrippais à la cape d’un soldat, souhaitant le faire chanceler, l’officier ordonna aussi qu’on se saisisse de moi. Aussi, Christos et moi fûmes tous les deux menés dans le palais du procurateur Pierre Ponce.


Suite à sa lecture, il groupa autour de lui les miches de pain et les bouteilles de vin, tel un papiste sans uniforme. Il allait les récompenser pour avoir été assidus à sa prose avant que tout un chacun ne quitte la clairière en silence au devant de sa personne. Car en l'occurrence, silencieux les réformés l'étaient, ces temps derniers.

Je gage que tout le monde aura saisi la profondeur du texte et les leçons qu'il y a à en tirer. Si d'aucuns d'entre vous a une question ou un commentaire à formuler, il est au bon endroit. Autrement, que chacun communie ici avec ses frères, en rompant le pain, en partageant le vin, avant de s'en aller dans la paix et la concorde telle que voulue par notre Seigneur.

Et si on lui posait réellement une question ? Belle hypothèse que cela. Qu'il préféra laisser tomber. Depuis qu'il avait la portière de sa voiture, il avait senti qu'en ce jour gris, froid, et sans âme, la foi de ses religionnaires peinerait à s'exprimer. Novembre ... Quelle pitié.
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Graindefolie
Folie replongeait dans les méandres d'un passé lointain en entendant le lecteur. Pour sur quelle connaissait déjà cette histoire, même que c'est comme ca que l'Christo se retrouve en haut d'sa croix...oui oui. On lui avait contait bien des fois lors de ses séjours à but méditatifs chez les nonnes, qui parfois s'éternisaient atrocement.
Mais bon, c'était l'prix à payer pour bénéficier du gîte et du couvert gratos pis elle s'était toujours dit que pour la culture perso... c'était bon d'savoir.

Mais bon,habituellement, cette histoire avait un gout étrangement plus austère que celle contait par le Lecteur. Elle n'en fut que plus ravis et ouvra ses esgourdes avec attention.

Après lecture, la petite cervelle au casque d'or tentait de faire une sorte de bilan de ce qu'elle aurait pu comprendre. Tout cela pour elle même. Soit.

Tout n'était qu'une question d'apparence et d'intérêt au fond.
Et en même tant, c'était inéluctable pour que la prophétie s'accomplisse.
Si tout l'monde il était beau et gentil, p'tetre bien qu'on aurait d'jà oublié Christo, et à coups sur les martyres n'existeraient pas.

Puis ces bien connus, beaucoup d'Hommes mettent plus de passion dans leur amour à la fête, au vin et à la gloire, que dans l'épanchement de leur foi. Tant pis pour eux.
Le jour ou l'tonneau fut vide, Christo n'était plus là pour le reremplir en claquant des doigts!


FOlie n'avait pas bien suivis la suite. Avait on le droit de poser des questions oui ou non? le Lecteur n'avait pas l'air enjouée à cette hypothétique supposition. De toute manière, elle ne se risquerait pas. S'il tenait à préciser quoi que se soit il le ferait, et ce qu'elle pensait resterait bien dans sa tête de blondie. Vu que la profondeur du texte semblait évidente aux yeux de tous, elle le serait aussi pour elle.

Attrapant un peu d'vin et un peu d'pain..elle dégusta dans un de ses silences de recueillement les plus profond. Cherchant en même temps à laisser ses sombres pensées dans cet endroit sacré, priant intérieurement Déos de l'en libérer.
Aarnulf
Ce jour, elle ne sait même plus si l'on était vendredi ou bien dimanche mais peu importe au final, la Féline erre, non pas dans les ruelles de Montauban cette fois ci, mais dans les bois aux alentours. Poignard en main, elle avance en silence, à la recherche d'un lièvre dont elle ferait bien son dîner du soir. Elle a posé plusieurs pièges en certains endroits qu'elle espère stratégiques, et maintenant il est temps d'aller les relever. Plus qu'à prier (on ne sait qui) que la récolte soit fructueuse.

Depuis son retour dans la Cité des Saules, la sauvageonne s'est en effet adaptée aux coutumes locales en ne fréquentant plus les tavernes et les lieux publics, et passe le plus clair de son temps dans les bois. Elle s'est même portée acquéreuse d'une hache et s'est essayé avec grand succès au bucheronnage. Qui sait, l'a peut être de l'avenir la dedans la semi manchote. Le principe de cogner comme une brute sur un tronc d'arbre pour lui faire sa fête, c'est totalement dans ses cordes.

Mais bref, revenons en à notre Féline et sa chasse au lièvre. Voilà que la brune vient de repérer l'un de ses pièges, et c'est avec un sourire satisfait qu'elle constate qu'un "grandes oreilles" est pris dans le collet. Elle s'avance alors pour aller récupérer sa proie, lorsque des éclats de voix non lui la font se retourner. Mazette, mais y a du monde par ici.

La Rastignac libère rapidement le lièvre qui se débat encore, et d'un coup sec de la pointe de sa lame dans l'oeil, elle l'achève avant de l'accrocher à sa ceinture. Et c'est ainsi, poignard en main et bestiole se vidant de son sang contre son flanc, que Félina s'approche pour la première fois de sa vie de la Clairirère de la Foi, dont elle ignore l'existence.

Tapie derrière les broussailles, la curieuse ne peut s'empêcher de tendre l'oreille comme elle reconnait au centre de l'assemblée le Gouverneur de Montauban. Allons bon, que diable faisaient ils tous là ? Etait ce l'explication des rues désertes ? Y avait il une réunion de vilains mécréants dont elle n'avait pas entendu parler, malgré qu'elle laissait trainer partout ses grandes oreilles ? Allait-t-on fromenter de piller Bordeaux ? D'attaquer les Gascons ? Et on ne l'avait pas conviée ??
Il lui faut en avoir le coeur net, aussi écoute-t-elle, presque religieusement le Lecteur.

Mais au fur à mesure de l'histoire, la mine réjouie de la mercenaire se grime en moue de déception. Raté pour ses rêves de sang et de battues autres que celles de son gibier, la Rastignac comprend soudain qu'elle se trouve tout simplement dans ... une Eglise.
Certes, celle là n'a pas l'austérité et la froideur propre à la pierre qui compose les autres, mais pourtant, le fond est radicalement le même. Des fidèles, des croyants, ou pour elle des moutons et des rêveurs, rassemblés autour d'un homme, un prêtre ou un Lecteur, aucune différence.

Pour quoi ? Pour écouter, prier, espérer. Futile et inutile. Si tant est que la Féline ait pu un jour croire en autre chose qu'en elle même, aujourd'hui et après qu'Il lui ait tout pris dans sa misérable vie, il en est définitivement hors de question.

Un long soupir s'échappe alors de la Rastignac restée jusque là silencieuse, et la voilà qui s'éclispe. Que diable peuvent attendre tous ces gens du Très Haut, quelque soit le nom qu'on lui donne ? Décidement, elle ne comprendra jamais.


Hum ... J'vais aller becter moi.

Non parce la nourriture sprituelle, ce n'est vraiment pas son truc !
Et pourtant, bien que sûrement elle s'en défendra farouchement si tant est qu'on lui pose un jour la question, jamais elle n'oubliera les paroles prononcées par Sancte, ni leur sens qui ne lui avait nullement échappé.

La Féline vient en effet d'assister à son premier sermont, toute religion confondue.

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Crétin, parce qu'il le vaut bien !
Sancte
Il fallait réellement que la Féline se ronge les sangs pour aller se hasarder plus de quelques minutes à l'endroit où l'on célébrait le culte. Effectivement, le ministre Iohannes ne la sentait pas dans son assiette. Mais bien qu'elle fut très provocante à l'égard de toute spiritualité, elle était néanmoins venue. Et de son propre chef, car elle n'était pas de nature à supporter se faire brusquer. Il ne sut réellement à partir de quel moment elle avait suivi le chapitre 14 de la Vita de Christos ou même si elle en avait retenu quelque chose, mais il espérait bien la retrouver la semaine prochaine afin qu'elle en écoute un second. Aucun agnosticisme ne se distinguait des autres: le doute, par son exigence, avait toujours été le meilleur terreau d'une foi solide.

Sois la bienvenue parmi nous, Féline, pour partager notre pain et notre vin en souvenir du dernier repas du prophète Christos, martyr parmi les martyrs, symbole de l'amour et de la fraternité Aristotéliciennes.

Partage ces modestes richesses avec nous, car dans le sommeil comme dans la mort, dans le lit comme dans la tombe, tous les Hommes sont égaux, grands et petits, pauvres et riches.


Et tandis qu'ils rompirent le pain de l'amitié et burent le vin fraternel, ils entonnèrent le psaume d'Oane, appelant Dieu à protéger ses créatures de l'idolâtrie.

Au Chef des Chantres, sur les lis lyriques. D'Assad. Psaume. 80. a écrit:
Prête l'oreille, berger de Juda, Toi qui conduis Oane comme un troupeau !
Parais dans ta splendeur, Toi qui es assis sur les chérubins!
Devant Aristote, Christos, et Averroës réveille Ta force et viens à notre secours !

O Seigneur Dieu, relève-nous ! Fais briller ton visage et nous serons sauvés !

Unique, Dieu des armées ! Jusqu'à quand t'irriteras-tu contre la prière de tes fidèles ?
Tu les nourris d'un pain de sanglots. Tu les abreuves de larmes à pleine mesure.
Tu fais de nous un objet de discorde pour nos voisins, et nos ennemis se raillent de nous.

Dieu des armées, relève-nous ! Fais briller ton visage, et nous serons sauvés !

Tu as arraché d'Oanylone une plantation, et Tu as chassé des peuples, pour en implanter une nouvelle.
Tu as fait place nette devant elle: elle a jeté des racines et rempli la terre.
Les montagnes se sont couvertes de son ombre, et ses rameaux sont devenus les cèdres de Dieu,
Elle étendit ses branches jusqu'à la mer et ses bourgeons jusqu'au fleuve,
Pourquoi donc avoir rompu ses clotûres, en sorte que tous les passants la dépouillent ?
Le loup des forêts la ronge, et les bêtes des champs en font pâture.
Dieu des armées reviens donc ! Regarde du haut des cieux et vois !
Considère Ta plantation !
Protège ce que tu as fait germer et les créatures que Tu t'es choisies !
Elle sont brûlées par le feu, elles sont tranchées par le fer, et ses rameaux périssent devant Ta face menaçante.
Que Ta main se porte sur l'épaule de l'Homme, sur le fils que Tu t'es choisi !
Et nous ne nous éloignerons plus de Toi. Fais nous revivre par delà nos douleurs, et nous invoquerons Ton nom.

Unique, Dieu des armées, relève-nous ! Fais briller ton visage, et nous serons sauvés !

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Sancte


Fin de la 11e séance.
Sancte


Début de la 12e séance.




Après une période d'angoisse et d'agitation, le calme était progressivement retombé sur la Cité des Saules à mesure que les rigueurs de l'hiver engourdissait ses habitants. En cette froide matinée dominicale de décembre où il ne devait pas faire grosso modo plus de 5 degrés, le ministre Iohannes accueillit les religionnaires sous le chapiteau de la clairière de la foi avec une bienveillance solennelle, pleine de chaleur rentrée. Une fois réunis, ils communièrent ensemble, partageant le pain et le vin, symbole du martyr par lequel les fidèles Aristotéliciens renouent leur alliance avec le Très-Haut, en mémoire de tous les justes sacrifiés pour avoir professé la foi véritable à l'instar de l'inflexible prophète.

Prenez et mangez le pain de l'alliance,
Livré pour vous en rémission des péchés,
Prenez et buvez le vin de la réconciliation,
Réparti entre vous pour la vie et le salut.
Car là où il y a rémission des péchés, on ne peut manquer de retrouver vie et salut.

AMEN.

Allez dans la paix de Dieu.

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