Alycianne
[Un, deux, trois, nous irons au bois...]
- Hue, Miroul, huuue !
Et la fillette d'un mouvement du poignet fit agiter sous le nez du fier destrier la carotte, qui, attachée à un fil lui même noué sur un long bout de bois tenu par la-dite gamine, se trouvait être l'appât de cette merveilleuse invention venue de Natsuki, et baptisée depuis peu par Alycianne, cane-à-âne, ou Canane. Cependant, n'allez point croire que Miroul est un âne, puisque l'on vous répète que malgré sa grande ressemblance avec ses cousins les bourriques, c'est un cheval, un vrai, ayant juste quelques ancêtres lapins -d'où les grandes oreilles. Et étant donné que les ânes, tout autant que les chevaux et les lapins aiment les carottes, la Canane s'était révélée plus qu'indispensable pour faire avancer le vieil animal.
Il fallait donc les voir, tous trois. Miroul, surchargé, avançait donc d'un pas d'un dynamisme pour le moins douteux. Lourde charge, donc, composée d'un Mathias, semblant de carte à la main, qui guide l'équipage, d'une Alycianne juste derrière lui, un bras enserré autour du blondinet -pour se tenir, hein, juste- et chargée de tenir la Canane, et de leurs affaires, pendant de chaque côté de la croupe de l'animal (et contenant, entre autres, habits, croutons de pains, carottes de rechange et les fameux pots de confiture de framboise).
Ils étaient partis de Concèze en assurant Aleanore que Miroul leur suffirait, et que de toute façon, la Touraine n'était pas si lointaine. Moyennant une multitude de baisers claquants, ils avaient mis fin aux déchirants adieux, sur un départ en cavalcade impressionnante de l'âne -d'ailleurs, la seule à ce jour. Voyage, qui, pour l'instant, se déroulait très bien au goût d'Alycianne, autant par la compagnie de Mathias, que par le peu d'embuches et d'ampoules aux pieds -merci Miroul- qu'ils avaient rencontré.
Cependant, il fallait bien que quelque chose arrive -une erreur que de laisser ces deux-là seuls, vous dis-je- et ce fut Mathias qui l'annonça par un doigt pointé à l'horizon sur une silhouette, dans le lointain.
C'était lui, il en était sûr, l'affreux, l'horrible, le vil maraud qui l'avait délesté et amoché, en arrivant sur Guérêt. Alycianne hoche donc la tête, puisqu'il le disait, c'est que c'était vrai, et envisage un instant d'aller dire deux mots à celui qui n'aura, plus tard, plus de jambes -car elle le lui aura coupé à ce sale méchant-, mais Mathias l'enjoint de plutôt se cacher, ce serait plus sûr, et non pas lâche, puisque cela leur permettrait de garder des forces -ou du moins, de ne pas en perdre- pour pouvoir, plus tard, punir le faquin.
Fillette donc qui en convient, et passe une jambe par dessus leur monture pour se laisser souplement tomber au sol. Elle aide par la suite le blondinet à descendre (le pauvre a encore mal à la jambe).
Du regard, ils cherchent une cachette, qui sera finalement pointée du doigt par Alycianne :
- Là-bas, sous les arbres, derrière le buisson, ça peut même cacher Miroul !
Puis elle brandit la Canane, pour décider l'animal quelque peu récalcitrant à quitter la route. Il était temps, d'ailleurs : l'homme se rapprochait. Les voilà donc tous les trois masqués par le fourré, et tandis que Miroul plonge dans son état végétatif de vieil équidé, les deux gamins, eux, observent à travers le feuillage, en retenant leur souffle, le brigand, lentement, lentement passer un peu plus loin devant eux.
- C'est lui, t'es sûr ? Il a pas de casque, lui, un chapeau dans le juste...
Et il a vraiment la tête d'un vil méchant qu'il lui faut les jambes coupées.
Elle pose ses mirettes sur son ami et sa bosse qui lui marque encore le front, s'attendrit devant la petite figure enfantine. C'est qu'elle a un faible pour les blonds.
Et ce méchant là, il lui a tout presque piqué, même il voulait mon caillou ?! Ah nan, lui, il mérite pas la vie, l'est trop tombé dans la méchanceté pareille ! On touche pas à Mathias, d'abord !
Yeux qui viennent fusiller le dos de la crapule qui s'éloigne, puis qui tombent au sol, sur, sur...
- Oh ! Des champignons !
Et au ventre de la petite de se réveiller sur ces mots en un gargouillement pas très subtil.
Edit : On feeeerme ! Horaires d'ouvertures quelque peu réduites, s'cusez.
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- Hue, Miroul, huuue !
Et la fillette d'un mouvement du poignet fit agiter sous le nez du fier destrier la carotte, qui, attachée à un fil lui même noué sur un long bout de bois tenu par la-dite gamine, se trouvait être l'appât de cette merveilleuse invention venue de Natsuki, et baptisée depuis peu par Alycianne, cane-à-âne, ou Canane. Cependant, n'allez point croire que Miroul est un âne, puisque l'on vous répète que malgré sa grande ressemblance avec ses cousins les bourriques, c'est un cheval, un vrai, ayant juste quelques ancêtres lapins -d'où les grandes oreilles. Et étant donné que les ânes, tout autant que les chevaux et les lapins aiment les carottes, la Canane s'était révélée plus qu'indispensable pour faire avancer le vieil animal.
Il fallait donc les voir, tous trois. Miroul, surchargé, avançait donc d'un pas d'un dynamisme pour le moins douteux. Lourde charge, donc, composée d'un Mathias, semblant de carte à la main, qui guide l'équipage, d'une Alycianne juste derrière lui, un bras enserré autour du blondinet -pour se tenir, hein, juste- et chargée de tenir la Canane, et de leurs affaires, pendant de chaque côté de la croupe de l'animal (et contenant, entre autres, habits, croutons de pains, carottes de rechange et les fameux pots de confiture de framboise).
Ils étaient partis de Concèze en assurant Aleanore que Miroul leur suffirait, et que de toute façon, la Touraine n'était pas si lointaine. Moyennant une multitude de baisers claquants, ils avaient mis fin aux déchirants adieux, sur un départ en cavalcade impressionnante de l'âne -d'ailleurs, la seule à ce jour. Voyage, qui, pour l'instant, se déroulait très bien au goût d'Alycianne, autant par la compagnie de Mathias, que par le peu d'embuches et d'ampoules aux pieds -merci Miroul- qu'ils avaient rencontré.
Cependant, il fallait bien que quelque chose arrive -une erreur que de laisser ces deux-là seuls, vous dis-je- et ce fut Mathias qui l'annonça par un doigt pointé à l'horizon sur une silhouette, dans le lointain.
C'était lui, il en était sûr, l'affreux, l'horrible, le vil maraud qui l'avait délesté et amoché, en arrivant sur Guérêt. Alycianne hoche donc la tête, puisqu'il le disait, c'est que c'était vrai, et envisage un instant d'aller dire deux mots à celui qui n'aura, plus tard, plus de jambes -car elle le lui aura coupé à ce sale méchant-, mais Mathias l'enjoint de plutôt se cacher, ce serait plus sûr, et non pas lâche, puisque cela leur permettrait de garder des forces -ou du moins, de ne pas en perdre- pour pouvoir, plus tard, punir le faquin.
Fillette donc qui en convient, et passe une jambe par dessus leur monture pour se laisser souplement tomber au sol. Elle aide par la suite le blondinet à descendre (le pauvre a encore mal à la jambe).
Du regard, ils cherchent une cachette, qui sera finalement pointée du doigt par Alycianne :
- Là-bas, sous les arbres, derrière le buisson, ça peut même cacher Miroul !
Puis elle brandit la Canane, pour décider l'animal quelque peu récalcitrant à quitter la route. Il était temps, d'ailleurs : l'homme se rapprochait. Les voilà donc tous les trois masqués par le fourré, et tandis que Miroul plonge dans son état végétatif de vieil équidé, les deux gamins, eux, observent à travers le feuillage, en retenant leur souffle, le brigand, lentement, lentement passer un peu plus loin devant eux.
- C'est lui, t'es sûr ? Il a pas de casque, lui, un chapeau dans le juste...
Et il a vraiment la tête d'un vil méchant qu'il lui faut les jambes coupées.
Elle pose ses mirettes sur son ami et sa bosse qui lui marque encore le front, s'attendrit devant la petite figure enfantine. C'est qu'elle a un faible pour les blonds.
Et ce méchant là, il lui a tout presque piqué, même il voulait mon caillou ?! Ah nan, lui, il mérite pas la vie, l'est trop tombé dans la méchanceté pareille ! On touche pas à Mathias, d'abord !
Yeux qui viennent fusiller le dos de la crapule qui s'éloigne, puis qui tombent au sol, sur, sur...
- Oh ! Des champignons !
Et au ventre de la petite de se réveiller sur ces mots en un gargouillement pas très subtil.
Edit : On feeeerme ! Horaires d'ouvertures quelque peu réduites, s'cusez.
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