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[RP]Rosa...La Catin.[/RP]

Rosalina_
Montauban l'accueillante l'amusait déjà beaucoup. Elle y était depuis quelques heures, elle se sentait très à l'aise dans ses murs par l'ambiance qui y régnait.
Une femme, qui avait reconnu en elle la catin, l'avait abordée en pleine rue pour la faire entrer dans son bordel, Rosa ne travaillait que pour son propre compte, nulle question de rendre des comptes à qui que ce soit, elle tenait plus que tout à sa liberté, elle choisissait ses clients, nombreux étaient les tordus qui cotoyaient ces lieux sordides qu'étaient les maisons closes.

Naturellement, elle déclina l'invitation et préféra un auberge populaire. Autour de verres partagés avec la rousse de Marquise, Rosa profitait de l'ambiance chaude presque familiale, lorsqu'il entra s'affalant sur une table, visiblement trop las pour ne pas prêter attention aux propositions de la catin, trop fatigué pour ne pas voir en elle ce qu'elle était.

Rosa posa sa main sur sa bourse légère, il lui fallait un homme, et le blond qui venait d'entrer serait celui là.

Elle se pencha vers l'homme, quelques mèches bouclées caressant sa joue, une main caressante sur son épaule, alors que son corsage largement décolleté livrait à l'homme une gorge profonde. La voix doucereuse souffla quelques mots à son oreille, alors que la marquise se tordait le cou jusqu'à en tomber de son tabouret, pour connaitre les secrêts de Rosa.


" Je crois que je me suis présentée, mais vous n'avez pas du m'entendre. Je suis Rosa, Catin itinérante, à votre service." L'index de sa main effleura le cou de l'homme " Le repos du guerrier vous avez besoin, j'userai de mes talents pour vous l'apporter."L'approche était sans détour, plus aucune place au doute.
Rosalina_
Enjôleuse, aguicheuse envers l'homme las, la catin lève les yeux vers la porte qui vient de nouveau de s'ouvrir, son visage se fige devant la nouvelle apparition. Elle reconnaitrait entre tous ce regard perçant, son sang n'en fait qu'un tour, et une goutte de sueur perle entre ses omoplate et glisse le long de sa colonne vertébrale. Le souvenir de leur dernière rencontre la remplit d'effroi.

[i]Sans un regard pour l'éventuel client elle lui lache

" Désolée Chéri, le repos du guerrier sera pour une autre fois."
Elle l'abandonne, se faufile tête baissée entre les tables espérant que personne ne l'interpelle, que personne ne fasse que le nouvel arrivant ne la remarque. Tremblante, elle récupère sa cape laissée sur un banc, mouvement mal maitrisé envoie au sol un pichet de vin. Elle marmonne un juron avant de continuer son avancée vers la sortie, évite de croiser le regard de l'homme, espérant qu'il ne la verrait pas.
Elle s'engouffre dans la rue, la nuit était déjà tombée, la cape serrée contre elle , la capuche enveloppant ses mêches bouclées, elle cherche du regard son chien, qui comme à son habitude l'attend à l'exterieur de la taverne. Un oeillade alentour, point de chien, elle l'appelle impatiente, la voix tremblante, et étouffée :

" Rufus...Rufus !"


Pas de trace du molosse, un nouveau frisson la fait tréssaillir, Montauban, la chaleureuse , l'accueillante, changeait, depuis l'arrivée de la vedette locale, plus rien n'allait, elle sentait la menace pesée, et ce mauvais pressentiment qui ne l'a quiittait plus, l'arrivée dans la ville de celui à qui elle avait fait faux bond ne se faisait que conforter son sentiment de malaise.

Une porte claque, celle de la taverne, la Catin sursautte au bruit sourd derrière elle, sans réfléchir elle emprunte une ruelle sombre perpendiculaire à la rue principale. L'obscurité la camoufle mais elle prend soudain conscience que la rue est sans issue. Le coeur battant la chamade, le sang battant dans ses tempes, la respiration rapide est irrégulière, elle est à deux doigt de ceder à la panique, il lui fallait revenir sur ses pas, ses jambes lourdes comme du plomb la portaient difficilement et pourtant elle réussit à faire un pas devant l'autre.

Machinalement, elle s'efforce de penser à autre chose que ce qui était à l'origine de ses inquiétudes , préparer le départ, cela devenait urgent, elle n'était plus en sécurité dans cette ville, elle le ferait dés ce soir.
--Wolker
Wolker entra dans cette auberge qu'il avait appercut. Toujours emmitouflé dans sa cape noire, qui cachait son corps et la moitié de son visage, visage lui même marqué de terribles cicatrices. Il avait l'habitude du regard des gens sur lui, ou même de leurs réactions, mais cette femme la, il la reconnaitrait parmi toutes. Rosa. Il la suivit du regard, quand elle sortit précipitamment de l'auberge. Elle lui devait encore une passe. Elle lui devait et s'était enfuie. Elle allait le payer. Il sortit de son pas lent et pesant, sans meme un mot aux occupants de la taverne. Il était immense, et costaud, ce qui faisait qu'il devait se baisser légèrement a chaque entrée et sortie de lieux publics.

Il sortit toujours aussi lentement, balayant la rue des yeux, il cherchait une silhouette. Il tendait également l'oreille à l'affut du moindre bruit. Si Rosa était à Montauban il la trouverait, elle voyageait à bord de sa roulotte. D'un pas lourd il descendit les marches pour commencer à se diriger vers un probable endroit ou Rosa avait pu installer sa roulotte.
Rosalina_
Revenant sur ses pas, elle entend le bruit sourd d'un pas frappé sur les pavés de la rue, plaquant le dos au mur, elle tente de calmer sa respiration , une main sur la bouche pour en étouffer le bruit, un râle s'en échappa, lorsqu'elle le voit passer près d'elle.
Un clodo, à grand renfort de cris sortait au même moment d'une taverne miteuse, recouvrant lerâle tant bien que mal étouffé de la catin. Elle ne s'est pas trompée, c'est bien lui, le souvenir de la sauvagerie de l'homme surgit de nouveau. Il l'a retrouvée, est ce le hasard ou la cherchait -elle vraiment. Elle ne pouvait jurer qu'il ne l'avait pas vu dans l'auberge.

Wolker se dirige vers la sortie du village, il connait ses habitudes, mais elle commençait à connaitre Montauban et savait quel chemin prendre pour arriver avant lui à la roulotte, elle pouvait le devancer et s'enfuir de Montauban dés ce soir.
La respiration plus calme, elle s'assure qu'il n'est plus en vue, retroussant ses jupons, comme si elle avait la mort aux trousses c'est dans une course éffrénée, elle s'engouffre dans les ruelles de Montauban, jusqu'à sa roulotte.
Ses pensées se bousculaient dans la tête, éteindre le feu, harnacher le cheval à la roulotte, non ça c'était déjà fait son départ était prévu pour le lendemain, ramasser les effets, et prendre la route.
Rorshach, elle lui a promis de lui dire au revoir, elle passerait à ses yeux pour une lâche, dernière des choses qu'elle veut, il s'était montré bon avec elle, l'avait traitée comme une femme et non comme une vulgaire catin, peut être lui pardonnerait-il ce départ ou pas...

Elle l'a devancé, nulle âme autour de la roulotte, de quelques coups de pieds elle recouvre le feu de camp de terre, l'étouffant rapidement. Elle verifie l'atelage, grimpe dans la roulotte avant de retirer le marche pied, elle y entre fixe à la va vite les objets risquant de tomber pendant le voyage.


"La lanterne"


Elle sort rapidement, souffle sur la flamme ... Un frisson d'effroi l'assaillit, son corps se crispe involontairement, elle le sent, elle le sait, il est trop tard. Doucement elle se retourne, ses prunelle se posent sur le colosse au regard perçant... Sans réfléchir, instinctivement elle retrouve ses reflexes de catin, l'enjôler, se soumettre, pourtant elle sait que rien n'y fera, la sauvagerie de l'homme se lit dans son regard, rien le calmera le fauve.


"Je ...je t'attendais."
--Wolker
Wolker avait marché lentement jusqu'à la roulote de la catin. Il avait marché sans se presser.
Quand il arriva devant la roulotte, de sa voix grave et rauque:


Je savais qu'elle serait la.. Tu vas me le payer Rosa..


Il la vit sortir, et n'esquissa pas un seul mouvement. Le vent soufflait, comme pour annoncer sa venue..

"Je ...je t'attendais."


Il sourit, cruellement, jetta le cadavre de son chien a ses pieds.


Je crois que ceci t'appartient, Rosa. Tu me dois une passe encore. Viens la.


D'un geste vif et fluide, il s'empare des cheveux de la catin d'une main, ouvrit la porte
violemment, la jetta a l'intérieur pour refermer la porte derrière lui. Il avait le dos recourbé,
tête baissée, faute de place. Il s'approcha lentement de la catin, puis s'accroupit devant elle..


C'est pas gentil de s'enfuir avec les sous d'un client..


Il lui attrapa les joues d'une main, serrant fort, l'obligeant a le regarder. Il la fixait dans les
yeux, souriant cruellement.. Elle allait payer, et elle le savait..
Rosalina_
" Rufus, non !!!! "

Le seul à veiller sur elle est à ses pieds, inerte, une boule dans la gorge, elle fixe la bête sans vie, un bourdonnement dans les oreilles, elle est maintenant indifférente à ce qui l'entoure, dans l'incapacité de réagir,une main l'agrippe et la bouscule violement dans la roulotte, la sortant de sa torpeur.

Les joues enserrées dans une poigne de fer, elle ne peut se dérober de son regard. La sauvagerie encore de l'homme lui revient ainsi que le traitement sordide infligé à leure première rencontre, à la suite elle s'était enfermée dans sa roulotte, dans un coin reculé de la campagne périgourdine, elle n'avait pu travailler pendant une dizaine de jours. Elle désirait à ce moment là de ne plus tapiner, s'installer dans un village tranquille, trouver une petite exploitation, du moins essayer, mais faute d'argent, le tapin s'était de nouveau imposé à elle.

Elle le regarde fixement, faute de ne pouvoir détourner le regard, elle fait face à sa réalité, celle d'une catin, qu'on soumet, qu'on abuse, qu'on violente, elle savait que leur première rencontre n'était qu'avant goût de ce qu'elle allait subir. Elle se savait aux portes de l'enfer.

Mentalement, elle se mit à prier le Très Haut :


"Dieu, tout puissant, j'ai pêché pardonne moi, si telle doit être ma pénitence, je l'accepte, si je dois mourrir que cela soit rapide..."

Tout son corps tremble sous la terreur et la brutalité de Wolker, instinctivement elle cherche la dague accrochée à sa ceinture, crispant ses doigts dessus, dans une tentative désespérée de s'échapper elle embroche, d'un geste vif, la cuisse de l'homme qui lache prise, elle se redresse dague en main, et grimpe sur le lit.
Le visage ravagé d'effroi, le regard terrorisé, la respiration forte et saccadée, elle vocifère à plein poumons, les yeux emplis de larmes, tentative encore désepérée d'achapper à son sort.


"Essaie de me toucher, et je te saigne comme un vulgaire porc."
--Wolker
Wolker regarda sa cuisse ensanglantée. Il n'avait pas mal, la rage la lui faisant oublier..
Il regarda la catin vociférer, sans vraiment écouter ce qu'elle disait, son poing partit.
Il atteignit la joue de la catin sans qu'elle est pu faire ne serait ce qu'un geste.
Il vit son visage projeter contre le mur avec la force du coup, et la catin s'écrouler
sur son lit puis glissé au sol en gémissant.

Il s'empara d'un objet lourd en bois, ressemblant a un manche de quelque chose.
Il la frappa de toutes ses forces, a multiples reprises, la catin hurlant de douleur
sous ses coups. Son bras ne pouvant plus s'arrêter, il la ruait de coups. Puis s'arrêtant
un peu, il se pencha sur elle en lui susurrant:


Tes mots, tes caresses et ton regard ne te sauveront pas cette fois. Tu as osé t'enfuir,
tu vas le regretté. Tu vas regrettée d'être devenue une catin !

Il se releva en recommençant a la frappée. Puis s'arrêtant a nouveau, il regarda sa cuisse.
Elle l'avait poignardé.. La sale catin. Il déchira la chemise de la catin pour ce faire un garrot.
Il la regarda, elle qui respirait avec difficulté, il lui mit un grand coup dans le ventre,
l'entendant gémir faiblement. Il regarda son visage.. Il ne pouvait plus le supporter.. Il lui envoya
un coup de pied, comme pour le déformer, pour qu'il devienne méconnaissable..

Il reajusta sa cape, se relevant presque de toute sa grandeur, la regardant de haut. Elle suffoquait
dans son propre sang. Il esperait de tout coeur qu'elle crève comme son cabot dehors. Il sortit,
prit le cadavre de la bête pour le jeter à coté de sa maitresse en lancant:

Il pourra te tenir compagnie dans tes dernieres heures !

Il sortit de la roulotte en riant, il reprit le chemin de Montauban.
Rosalina_
Elle psalmodie une prière alors que le poing attérit dans sa machoire, lui décrochant une dent, la cloison de la roulotte arrête la course de la femme cognant violement son crâne, glissant au sol laissant la dague filer entre les doigt, la catin assomée maintenant à la merci de Wolker.
Les coups se mettent à pleuvoir sur le corps sans défense, elle se recroqueville dans une position foetale sans pouvoir éviter la rage de l'homme, la douleur insupportable, la catin lache prise, pour elle c'est la fin, il ne s'arrêtera que lorsqu'elle aura expirer son dernier souffle.

Une pause dans cette fureur, elle pense en avoir fini, elle ne trouve déjà que difficilement sa respiration, lorsqu'un dernier coup lui est porté au visage. Celui là l'emmène là où elle a l'habitude de se rendre lorsque ses rencontres deviennent difficilement supportable : Dans ce champ enivrant de coquelicot, apaisant, elle se voit flotter au dessus suivant ce même papillon butinant les fleurs, mais cette fois elle n'est pas seule...Rufus est là, gambadant, aboyant joyeusement au dessous d'elle. Une lumière l'attire plus haut, chaleureuse, accueillante.
La catin gisant , entend les pas s'éloigner, le hénissement de son cheval, puis la lumière qui l'attire encore...un sourire léger sur ses lèvres, elle marmonne du peu de force qui lui reste.


"Enfin, tu viens me chercher..."
--Wolker
Wolker sortit de la roulotte apres en avoir claqué la porte. Il etait content de lui.
Cette catin avait payé son affront, elle allait mourrir.
Cape au vent, il marchait maintenant d'un pas vif et décidé, qui etait en total contraste
avec celui de quand il etait arrivé.

Le colosse etait persuadé que la catin ne marquerait aucun esprit, personne ne la rechercherait,
et si il y avait des personnes trop insistantes, il ferait en sorte qu'elles le soient moins.il eut un doute , peut être aurait -il dû bruler la roulotte, ne pas laisser de traces,il s'apprêtait à revenir sur ses pas, lorsqu'il aperçut une silhouette,trop tard, il reviendrait demain, il obliqua dans un chemin de travers.
Rorshach
Ca n'avait pas été une rencontre des plus banales ce soir-là. En petit nouveau qu'il était, Rorshach avait choisi d'aller rôder autour des tavernes, s'établissant dans l'une d'elle, prise au hasard, dans le simple but de grailler avec une bonne boutanche. Il s'était donc installé, s'asseyant sur une chaise à l'aspect usé et sortit sa miche de pain, une bouteille du comptoir assaisonnant son met de la même simplicité que lui.
Il n'y aurait rien eu de plus normal si cette femme n'avait pas débarqué. Une catin. Ca, catin ou non, il n'en avait que fiche. Mais qu'elle essaie de l'enjôler pour l'ajouter à sa liste de clients ... C'était une autre histoire. Il n'avait pas fait cas des charmes dont elle usait pour parvenir à ses fins et avait tout bonnement refusé, continuant de manger son pain, en proposant même à la jeune femme, ainsi que de son vin.

Il l'avait revue les quelques autres soirées où il était sorti et elle n'avait pas démordu, cherchant à le faire flancher. Vainement. Et ce soir-là, comme tous les autres, il était sorti et était tombé sur elle. Elle qui lui annonçait qu'elle partait. Rorshach se moquait pas mal des habitants de Montauban mais il s'était habitué à la présence de la catin et de savoir qu'elle partait en le lançant parmi certains rustres que contenait la ville ne l'enchantait qu'à moitié. C'est donc ainsi qu'il avait décidé d'aller lui dire au revoir: qu'elle s'en aille d'accord, mais sans lui dire au revoir, pas spécialement. Il avançait donc sur les chemins environnant la ville, cherchant des yeux la roulotte dont il avait tant entendu parler. Lui qui n'avait pas l'intention de la trouver au début, voilà qu'il la cherchait ...

Il aperçut au détour d'un buisson un sentier plus fréquenté que ne laissait paraître les traces alentours. Il s'avança donc sur cette voie, peinant à suivre le simple fil de terre entre les arbres, la nuit tombée ne lui dispensant qu'une très faible lueur tombant de la lune. Il s'écorcha les mollets à quelques racines rampantes et buta contre des obstacles dont il ne connut pas la nature, mais peu lui importait. Se dressait désormais devant lui la roulotte tant attendue. Il allait donc pouvoir dire au revoir à la catin avant qu'elle ne s'en aille. Il s'avança ainsi jusqu'aux marchettes qu'il grimpa d'un seul pas, sa forte stature l'ayant doté de cuisses puissantes qui ne lui permirent que de gober les quelques marches.

Pourtant, quelque chose clochait. Il n'avait pas vu la silhouette lourde s'éloigner, mais le trop grand silence qui pesait n'annonçait à ses sens qu'un mauvais présage. Quoi que fut la raison de cette absence de bruit malgré la présence de la forêt, elle n'augurait rien de bon. Le paysan poussa donc la porte avec une vague inquiétude, ne sachant trop s'il s'attendait à trouver la catin avec un client ou à ne pas la trouver du tout.
C'est l'absence de réaction qui le fit opter pour la seconde possibilité. Quand quelqu'un entre quelque part, les présents ont le réflexe de se tourner ou de demander qui c'est ... Là, rien. Ni un mouvement, ni une voix. Pourtant, cela ne fit qu'accroître l'inquiétude du bourru. Il s'avança entre les quelques meubles disposés de part et d'autre de la porte et, alors qu'il distinguait la silhouette du lit, buta dans quelque chose. Se baissant, il tâta de sa main, ses doigts entrant au contact de poils. Certainement le chien de la catin. Etonnant qu'il ne réagisse pas cependant ... Fronçant les sourcils, Rorshach voyait se profiler devant lui une idée qui ne lui plaisait pas. Il enfonça ses doigts dans le pelage avant de les ressortir, gluants d'une substance qu'il ne connaissait que trop bien. Du sang. S'il n'avait pas réagi, c'est qu'il était mort. Ce chien avait été tué. Mais si le chien avait été assassiné ... La maîtresse ?

Se relevant dans un éclair de lucidité, le paysan se précipita vers le lit, tâtonnant dans la sombreté du lieu. Un bras. Humain à n'en pas douter. De la chair. Du sang ? Il posa un genou sur le rebord du lit et souleva le corps qu'il sentait comme démantelé, inerte. Soufflant, il la porta à son visage, prêtant son oreille à la bouche de la jeune femme. Qu'il l'entende, qu'un son en sorte. Ce fut chose faite. Un souffle suivi d'un gémissement. Un soupir de soulagement lui échappant, Rorshach reposa le corps sur la couche. Il allait lui falloir de la lumière pour y voir plus clair et pour aider la catin.
C'est donc avec précipitation qu'il se rua sur les meubles, trouvant à tâtons une lanterne. Il embrasa la mèche et approcha l'objet de la couche. L'horreur de la scène lui parvint alors, un haut le coeur s'emparant de son torse.
Sancte
"Faites attention ma jolie. Aux putains indépendantes, il arrive souvent des bricoles."

C'est une menace, vous pensez ? Pour le commun des mortels, sans doute. Mais la rue et ses lois, le natif de Montauban-la-Réformée les a dans le sang. La fossarela et les ruisseaux d'urine rancie qui coulent inlassablement dans des venelles aux murs décrépis. Les ivrognes qui cuvent, les receleurs qui remballent, les modestes demoiselles à l'allure vertueuse mais au déhanchement lascif, le panier de commission appuyé sur le flanc. Le quotidien de Montauban, il ne l'échangerait pour rien au monde. Mais sa cité, c'était aussi celle des dettes de jeu, de féroces rivalités entre charretiers et dockers, des cris évanouis dans la pénombre, de la fiente moisie en quintal dans les rigoles, du sang vicié en hectolitres sur les murs, et du foutre fermenté au fond des plumards.

"J'suis là pour vous aider, v'savez ? Un conseil. Gratuit. Quittez la ville. Ça vaut mieux."

Ya quoi de pas clair là-dedans ? Je sais pas. Les gens n'ont pas toute leur tête. Ils sont comme ça. En fait, ya souvent deux sortes de gens. Ceux avec qui on peut papoter, discuter, rigoler, partager un verre de vin ou une cigarette de maïs séché. Façon Ryllas. Pis les autres, que quand on les regarde, on capte tout de suite qu'ils sont pas nets. Ben la manouche, elle appartenait plutôt à la seconde catégorie. Style névrosée d'la croupe en instance de suicide extérieur. Du coup, ces désemparés de la vie, comme ils se plaisent si bien à le dire, ils ont la fâcheuse manie de se laisser "porter par le vent". Sauf que jusqu'à présent, l'Iohannes avait jamais vu le vent faire décambuter une roulotte de Roume. Et les incidents sont si vite arrivés en cet âge d'or ...

[...]

Vous avez déjà chassé des roms ? Non ? Jamais ? Bon. Voici l'astuce. L'avantage qu'ont les sédentaires sur les nomades, c'est que leur porte s'ouvre sur l'intérieur. Or dans les roulottes, les portes s'ouvrent vers l'extérieur. Question élémentaire de gain de place. A ce stade, vous devez avoir compris de quoi il en retourne.

La porte claque derrière le brave Rorshach, qui au lieu de se payer quelques adieux larmoyants et peut-être une bonne partie de ça-va ça-vient dans le cornet d'une joyeuse, s'était foutu dans un vilain traquenard. L'instant qui suit, une cale se fixe dans l'interstice du fond de porte, violemment enfoncée au maillet. Sortie condamnée.

Une flasque d'huile se répand sur les murs.
Une torche s'allume.
La roulotte s'embrase.

Dans la nuit, sous le couvert de son capuchon, patiente l'Amiral autour du véhicule en flammes. Gourdin en main, il attend. Il attend que l'âme pure et chevaleresque du paysan lui dicte, malgré la chaleur insoutenable et la fumée qui lui brûle les yeux, de sauver l'existence misérable d'un déchet de l'humanité en fracassant une quelconque fenêtre.

Contentez-vous de sauvez vos vies, mes frères.
Les Advocati vous diront quoi en faire.




_________________

"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Rosalina_
Un brin suicidaire, il n'aurait pas tort celui qui le pense, elle s'est toujours mentie à elle même, criant à qui voulait l'entendre qu'elle assumait sa condition de Catin, pleurant après chaque visite de brute épaisse, mais retournant tapiner dés qu'elle en a l'opportunité. Refusant toute protection , exception faite à Dieu. Protection divine, qui ne l'avait pas empêcher de souffrir, dans sa chair, son âme, l'heure de la délivrance semblait proche...

De nouveaux pas, hésitants ceux là, se perdaient dans les bourdonnements d'oreilles de la Catin, un frisson d'effroi la parcourt, dans l'esprit de la jeune femme il revenait finir le travail. Instinctivement, elle tente de se relever, mais dans ses rêves seulement, son corps reste immobile aux commandes de l'esprit, elle ferme les yeux, ultime soumission à l'homme.

Mais cette fois ce ne sont plus les coups qui pleuvent, juste une main posée sur son bras, dernière sensation avant de plonger dans le noir. Il n'y a plus de lumière chaude et accueillante, juste les ténèbres, quoique ... elle perçoit une chaleur, une odeur de souffre, Dieu l'abandonnait donc pour la laisser sombrer vers le brasier de l'enfer.
Rorshach
La catin était souillée de sang, son corps entier semblait crier la souffrance qui le tenait. Qui avait fait ça ? Et surtout, pourquoi ? Quelle raison pouvait pousser quelqu'un à en vouloir tant à cette femme, qu'avait-elle fait d'inqualifiable pour que l'on puisse en venir à de telles extrémités ? Rorshach n'eut pas le loisir de se poser la question. A peine eut-il l'idée de la panser grâce à sa chemise qu'une odeur reconnaissable emplissait ses narines. Le feu. Jetant un oeil rapide à la lanterne, le paysan vit qu'il ne s'agissait pas d'une erreur de sa part. Elle trônait sur le lit comme la lumière funèbre qui emporterait l'âme de cette femme. Alors d'où provenait cet incendie ? Etait-il volontaire ?

Dans un grognement, Rorshach se retourna. La porte, ouvert. Et le feu. Véritable brasier qui léchait tout sur son passage, ne laissant aucune possibilité à l'homme de s'en sortir par l'issue initiale. Alors quoi faire ? L'instinct de survie primant sur la réflexion, son coude s'envoya de lui-même dans la fenêtre, éclatant le carreau dans un bruit de verre brisé. La vive douleur qui lui parvint ne le détourna pas de son objectif et il prit la catin entre ses bras, priant Aristote pour qu'elle passe l'étroite issue. Grâce à Dieu, elle passait. Il se tordit dans tous les sens pour parvenir à extraire son buste puissant, la jeune femme à bout de bras. Son ventre et son dos étaient sujets aux morsures du verre fendus et sa chair se faisait sillonner à chacun de ses mouvements pour s'en sortir vivant. Malgré ça, le paysan suivait sa route. Les flammes engloutissaient rapidement les fondements de la roulotte et s'il ne se dépêchait pas, c'est sa peau qui y resterait dans une odeur d'homme brûlé. Sans plus s'attarder aux douleurs de sa chair, il donna un violent coup dans le bureau sous ses pieds, s'extrayant à grand peine de la fenêtre trop étroite pour lui. Alors qu'il pensait rester bloqué, son corps bascula vers l'arrière et il retomba lourdement dans l'herbe humide de la nuit, la jeune femme étendue, inerte, à côté de lui.

Rorshach se releva avec vivacité, le buste en sang, mais sans y prêter attention. Il tira la jeune femme à même le sol, l'écartant au plus de la roulotte qui prenait feu. Déglutissant, il se laissa tomber au sol une fois à bonne distance du logement sommaire qui s'embrasait, éclairant la nuit noire. Ahuri, il passa son regard du corps inerte à ses pieds à la roulotte, le souffle court. Il ne comprenait pas d'où provenait ces flammes.
Rosalina_
Inconsciente, perdue dans un voyage funeste, son corps inerte subit de nouveau un traitement violent mais inévitable à sa survie, la chute vertigeuse sur l'herbe ne lui tirera même pas de cri égal à la douleur. Elle s'en tirera surement avec des côtes cassées si ces poumons ont pu échapper au traumatisme.

Le brasier illumine le visage en sang de la femme, la lèvre inférieure éclatée, la joue fendue d'une large plaie, un oeil clos par un bel hématome, la Catin est méconnaissable.

Le canasson encore harnaché, hénnit comme un diable ruant de toutes ses forces pour se libérer de ce piège, ce qu'il finira par faire et s'enfuir, le manche de la roulotte à son train. Dans sa course effrénée, il passe près de l'homme qui stoîque observe la scène. La torche tirée par l'animal éclaire le visage reconnaissable de l'excommunié réformé,gourdin à la main, ce visage au regard d'acier, un sourire cruel l'animant.
Sancte
On se dit certaines nuits que le monde est salement dégueulasse. Une pute qui se croyait libre. Un honnête paysan un peu paumé et sans grandes relations. Et voilà que le feu de l'enfer se déchaîne injustement sur ces honnêtes gens. Qu'ont-ils fait Seigneur ? Qu'ont-ils fait pour attirer ainsi ls foudres de ta colère ?! Ahah. Allez savoir. De toute façon, nul n'est innocent. L'innocence est un concept qui ne résiste jamais à l'empirisme. Le plus tôt on l'intègre, mieux on se porte.

L'Amiral ôte son capuchon et dévoile sa gueule balafrée sur laquelle danse la chaude lumière des flammes à l'intensité variable. La démarche sanguine, il s'approche des corps inanimés, le regard réduit à deux simples fentes de jais. Arrivé à destination, le rude mercenaire attrape la main du rustre Rorshach et l'aide virilement à se relever, lui tapotant l'épaule avec une bravade aussi vigoureuse qu'amicale, sous laquelle rampait une forme d'insolence et de respect mêlés.


C'était moins une mon grand. Il éclata d'un rire sec. Mais tu t'en es bien tiré. Pour un bleu. Tu n'as plus rien à craindre. Les Advocati les ont mis en fuite. Il esquissa un demi-sourire mordant, tendant au rescapé une outre d'eau fraîche. L'Amiral ne ment pas lorsqu'il affirme la ville dangereuse. Vous le prenez peut-être pour un gogo mais il sait mieux que personne où il habite. Il laissa le garçon aux épaules larges se désaltérer, avant qu'il ne désigne la prostipute du menton. Elle avait sèchement morflé. Je ne sais pas ce que tu lui as fait cher ami mais je crois que je ne préfère pas savoir, d'autant qu'ils peuvent revenir à chaque instant. Prends-la dans tes bras et suis moi vite. Tu me remercieras après, mon garçon.

Car pour l'heure ...
Je vous emmène chez le meilleur médecin du périmètre.


Instinctivement, son regard féroce obliqua vers le dispensaire tenu par Kindjal (numéro 30 sur le cadastre) alors qu'il se mit en marche, prenant appui sur son long gourdin qui lui servait, en la circonstance, de bâton de marche.
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