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[RP]Rosa...La Catin.[/RP]

Sancte
Alors qu'il était encore en train de mimer un poisson à l'agonie, cherchant désespérément de l'air la gueule ouverte, le verdict tomba. Brutal.

Kindjal a écrit:
N'insistez pas.


Ça va, oh. Merde hein. Ça n'est qu'une pute. C'est pas non plus comme si on parlait là d'un être humain. Avec des ... machins là. Sentiments et tout. Sans déconner.

Pour l'enquête, aucun problème. C'est tout naturellement que j'apporterais à la prévôté mon témoignage quant aux sinistres circonstances de cet évènement dramatique. Du moment que j'ai pas affaire au Sergent Rahl ...

Ce disant, il ignora superbement le paysan qui s'époumonait dans une indignation surannée, jusqu'à ce que le médecin le rappelle gentiment à ses devoirs citoyens. Tant mieux. Ca lui évitera de voler par la fenêtre et de continuer à jouer le faraud dans la boue avec les tibias pétés. Mais tant mieux. Les bons citoyens, ça manquait cruellement dans les parages. Il se demandait d'ailleurs pourquoi il n'était pas déjà reparti fissa. Un jour, faudra qu'il le présente à Naeld. Ceux-là devraient bien s'entendre comme larrons en foire au boudin blanc. A se demander qui était plus buté que l'autre. A la différence que Naeld, au moins, il avait un pantalon. Seulement ces paysans, c'est comme les teignes. On s'en débarrasse vraiment que lorsqu'elles ont été écrasées d'un coup de talon.

Ouais, interrogez-le. Mais loin hein. Genre au QG de la maréchaussée. Ce type-là est vraiment pas net. finit-il par gronder.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Rosalina_
Quelques jours après un sommeil comateux.


Sommeil comateux animé de rêves étranges, des visages et voix déformés penchés au dessus d'elle qui s'acharnaient à la torturer, comme si elle en avait pas assez bavé, sûr que cette fois elle était en enfer. Mais cet enfer n'était pas l'image qu'on s'en faisait, l'endroit était glacial, son corps agité de tremblements subissait tout de même le supplice des damnés, sa chair déchirée piquée à vif à maintes reprises, par on ne sait quel instrument, ne lui laissant que d'infimes moment de repos.

Sommeil agité, le réveil le fut tout au autant... Le visage de son agresseur, ses mains, ses pieds la ruant de coup, ultime rêve qui la sortit de sa torpeur.
Redressée dans son lit gesticulant, les poings serrés elle se débattait contre un ennemi invisible, des hurlements retentirent dans la salle commune, hurlements qui bien vite devinrent de simples râles de douleurs, ses côtes sa chair tout juste couturée eurent raison d'elle, abandonnant son combat elle s'effondra sur le lit, la respiration courte et difficile laissait échapper ses râles à peine étouffés.

Elle n'avait pas encore rejoint l'au delà, elle le comprenait, des pensées confuses défilaient, qui l'avait arrachée à cette mort annoncée, et si son enfer était ici et maintenant...
Sancte
Face au grabat de la fille en travaux.


Voyant la jeune femme remuer, le rude mercenaire lui administra quelques tapes sur la gueule, côté profil qui avait le moins morflé. Nul doute que cela lui ferait vibrer la calebasse comme une lourde caisse de résonance, mais il n'avait jamais été un garçon très délicat. Constatant qu'elle reprenait peu à peu ses esprits en émergeant d'un état profondément cotonneux, il lui dit, sa face couturée illuminée par un fin sourire madré.

Bienvenue chez vous.
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"Aux hommes la droiture et le devoir, et à Dieu seul la Gloire !"
Sancte Iohannes - Humble mais néanmoins Mirifique Gouverneur de Montauban-la-Réformée.
Rosalina_
Quelques jours plus tard au dispensaire.

Cheminant d'un pas lent, malgré tout langoureux, on ne se refait pas, la Catin maussade retournait rendre visite au médicastre.
Elle se remémorait les mauvais jours passés là bas, le moindre mouvement lui faisaient serrer les dents, et la moindre crispation de machoire lui tiraillaient la peau.
Pas besoin de rejoindre les vers pour gouter à l'enfer, il était ici bas pour elle. Le sourire sans ambiguité de l'Amiral à son réveil, le lui avait rappelé, Catin elle était , catin elle resterait et les efforts de son providentiel sauveur voués à l'échec.

Elle avait choisi...sa destinée serait celle là, vendre son corps, subir perversion et sauvagerie des hommes, les paroles de la rousse lui revinrent à l'esprit, les chassant bien vite, elle tentait de se convaincre que celle ci avait tort, mais ces mots avaient sonné si juste.

Plongée dans ses pensées, elle passa devant le dispensaire sans même le voir, réalisant son étourderie elle rebroussa chemin,un frisson la parcourut, resserant sa cape , elle gravit les quelques marches avant de s'arrêter devant la lourde porte de bois. Les trois coups frappés attendaient réponse.

L'idée de revenir dans cet endroit ne lui plaisait guère, mais l'Amiral avait fait mauvaise mine examinant sa joue, son corps était son gagne pain, garder de vilaines traces sur le visage n'arrangerait pas ses affaires.
L'Amiral ne s'était pas montré exigent, mais elle savait que tôt ou tard cela changerait, il allait lui falloir aller au turbin, et qui voudrait d'une Catin défigurée ? Le médicastre était bon à ce qu'on disait, nul doute qu'elle serait meilleur avis que son protecteur.
Kindjal
Kindjal avait profité d'un moment où Deewali était sortie se promener avec Léonard pour se plonger dans l'un de ses carnets, celui qui l'occupait maintenant quotidiennement, avec autant d'intérêt que l'état des haches municipales. Chaque observation scrupuleusement notée en détails depuis plusieurs mois déjà la rassurait ou l'inquiétait selon son humeur. Ce jour-là, elle se raisonnait à trouver le tableau encourageant quand elle entendit qu'on frappait à la porte. Elle rangea son carnet et alla ouvrir. C'était la jeune Dame qu'elle avait soignée quelques jours plus tôt. Rosalina ? Elle semblait certainement plus songeuse qu'en souffrance, et cela rassura la médicastre.
Bonjour Dame Rosalina,
comment vous portez-vous aujourd'hui ? Avez-vous besoin de quelque chose ? Je vous en prie, ne restez pas sur le pas de la porte.


Et elle s'écarta pour la laisser entrer.
Rosalina_
Elle inclina de la tête légèrement.

Je vous remercie de me recevoir.

Songeuse, elle l'avait été tout le long du chemin, face au médicastre c'est l'anxiété qui encombrait maintenant ses pensées, elle la fixa un moment avant de se décider. Elle lui parla d'une voix basse, et lente, hésitante, se dérobant au regard de la femme.

"L' Amiral...Sancte, il a voulu regarder ma joue, il a fait mauvaise mine, je dois dire que ça ne m'a pas rassurée. C'est que ...je ne me suis pas revue dans un miroir depuis, à peine mon reflet dans le lavoir, j'ai mis un linge sur celui de ma chambre, j'n'ai pas encore réussi à l'enlever, j'ai peur de ce que je verrai. Comprenez ? Mon corps...il m'appartient plus depuis que je le vends, mais mon visage ... C'est ce qui restait de moi, personne n'a eu de droit dessus avant...ça."


Elle parla pèle mêle sans être certaine d'être très claire dans ses propos, elle posa ses yeux noisette sur la médicastre et doucement releva ses cheveux, dégageant sa joue, sa mâchoire se crispa comme à chaque fois qu'elle faisait ce geste.


" Dites moi ! Comment c'est ? "


Elle voulait l'avis du médicastre bien sûr, mais aussi de la femme. Elle restait immobile, tendue, du coin de l'oeil elle observait la moindre réaction de Kindjal.
Kindjal
Kindjal referma la porte du dispensaire et écouta Rosalina, son expression laissant paraître une surprise grandissante. Bien qu'elle ait eu à recoudre plusieurs personnes, jamais une telle question ne lui avait été posé. Il fallait convenir, cependant, que la majorité des blessés étaient des hommes, qui trouvaient sans doute qu'une belle cicatrice du nombril jusqu'au menton rajoutait à leur charme. Pour une femme, et sur le visage, la situation était déjà différente, mais quand en plus il s'agissait d'une jeune femme qui vivait de son physique...
Les chairs encore rougies étaient toujours légèrement gonflées, formant une nette digue sur la joue de la jeune femme. Il était certain qu'une profonde marque de l'agression resterait. Cependant, la médicastre ne décela aucune présence de pus, ce qui la rassura sur l'observance de la jeune femme quant à ses conseils d'hygiène. Mais plus que tout, ce qui n'était pas passé inaperçu aux yeux de Kindjal, c'était la petite grimace de douleur qui avait accompagné le mouvement de la main.
Elle se demanda ce que Rosalina attendait vraiment d'elle. Probablement pas qu'elle lui fasse la morale sur sa condition, tant cela devait être un lieu commun pour la catin... quoi que Kindjal, comme toute femme qui avait eu la chance de n'avoir jamais eu à recourir à de tels moyens pour subvenir à ses besoins, était plus que perplexe sur le fait d'accepter un tel traitement. Et l'agression n'avait fait qu'augmenter ce sentiment d'injustice. Mais elle était médicastre, pas procureur, pas curé... elle n'était pas là pour juger les patients, leurs choix de vie, leurs actes, leurs opinions...
Elle s'humecta un instant les lèvres avant de répondre :

C'est... aussi joli que cela peut l'être...
Vous avez pris grand soin de bien nettoyer régulièrement, je peux le voir : il n'y a donc pas d'aggravation, cela guérit lentement.
Il va sans dire cependant que cela laissera une trace...


Elle observa l'effet de ses paroles, cherchant un signe qu'elles répondaient bien aux attentes de la jeune femme.
Rosalina_
Elle se laisse examiner sans broncher, sans respirer attend le verdict, le pronostic sur la plaie, sera t-elle simple une simple ligne de vie ou balafre souvenir inexorable du passé.

Elle entend les remarques sur son hygiène, mais peu lui importe, ce n'est pas ce qu'elle veut savoir, enfin le mot tombe " trace". Elle cherche dans son esprit mais n'y trouve pas de sens, cela ne répond pas à ses doutes, son angoisse.

Rosa se tourne vers le médicastre, le regard suppliant "plus !dites m'en plus!". Mais au fond ce n'est pas ce qu'elle veut, elle cherche dans les prunelles de la femme, un signe, un reflet, à cet instant elle aimerait être ses yeux sans rien ressentir, juste voir.
Le linge sur le miroir... il faudrait un jour l'enlever, se contronter à cette réalité, peut être était ce cela qu'elle venait chercher.Une aide à faire ce pas. Ses lèvres s'entrouvrirent, mais aucun son n'en sortit, seul un soupir de soulagement lorsque la porte du dispensaire s'ouvrit sur un type de la maréchaussée faisant diversion, elle n'aurait pas demander, elle peut fuir cette réalité.
Elle reconnut le gars, un de ceux qui avait pris plaisir en sa compagnie, et pour la causette bien sûr ! Cette fois il semblait vouloir lui parler, et l'affaire paraissait urgente, la Catin, s'excusa auprès de Kindjal.


" Merci, hein ! "

Elle pousse l'homme sur le seuil du dispensaire, fermant la porte soigneusement derrière elle, l'interrogeant de son regard noisette, sourcils légèrement froncés. L'oreille tendue, son front se lisse, et son oeil pétillait de nouveau. Pour ceux qui auraient surpris la scène, à en croire son expression, c'est un garnison entière de l'Ost qui allait débarquer à Montauban, ce que remarque bien vite celui qui lui apportait la bonne nouvelle, il en profite pour lui passer la main sous les jupons, lèvres tendues, tentant de caresser la joue de la Catin qui se tortille sous les mains baladeuses.

"Bah...c'est que tu voulais savoir, ce que tu m'as demandé, ça mérite ben une petite gaterie, hein !"

Elle le repousse doucement en riant légèrement par complaisance.

" Tu l'auras ta gaterie, t'inquiète, mais pour l'heure laisse moi aller jusqu'au poste de Douane,si tu ne veux pas voir la tête démontée de tes hommes ."
Rosalina_
Un pas en avant...trois pas en arrière.

C'est là qu'elle l'avait accueilli, là qu'elle le regardait partir. Elle l'avait suivi à son insu jusqu'aux remparts de la ville, l'esprit tourmenté par les derniers jours passés.
Comment avait-elle pu se tromper, et la faiblesse de penser qu'elle quitterait cette vie, surement la compassion, l'empathie des Montalbanais qui s'acharnaient à faire vivre la femme en elle, et taire la Catin.

Il passait le poste des douanes, comme il l'avait fait quelques jours plus tôt, machinalement elle se cacha à l'angle d'une batisse, si l'envie de l'homme lui prenait de regarder en arrière, elle refusait qu'il la voit. Les portes de Montauban passées, la Catin grimpa en courant les marches de pierre qui menaient au chemin de ronde, elle suivait du regard la silhouette encapuchonnée s'éloignant dans l'obscurité.

Moue amère sur les lèvres de Rosa, elle se voyait reprendre la route, utilisant ces charmes sans s'être obligée de se vendre pour abuser des voyageurs inconscients, il avait accepté de lui apprendre l'art de rapiner, accepté pour finalement le lui refusé, par faiblesse, par peur. Il se montrait faible, et la Catin lui en voulait, autant qu'elle pouvait s'en vouloir d'y avoir cru ne serait ce qu'un instant.
L' Homme dit n'importe quoi lorsqu'il a joui, sans doute ça marchait aussi pour elle, cette femme qui ne croyait plus aux hommes, avait cru cette fois, sans doute parce que pour une fois depuis longtemps elle avait joui. Rosa avait cru ses sornettes, l'aspiration à une autre vie que celle sordide destinée aux Catins. Sornettes qu'on lui rabachait à longueur de jours depuis qu'elle était ici.
Sans doute avaient-ils raison...Mais pour cela elle ne devrait compter que sur elle même.
Il avait disparu dans les ténèbres de la nuit, le fond de l'air était glacial, c'est un frisson qui lui en fit prendre conscience et la sortit de sa torpeur, réalisant qu'elle aussi devait se préparer, elle ne voulait pas les faire attendre. Une nouvelle expérience se profilait.
--Natorias
Silencieux, le visage dépourvu de toute expression, Natorias passait les portes sans porter un regard en arrière... ce qu'il pourrait ou non y voir lui amènerait encore des doutes, davantage d'hésitation, et il ne le voulait plus. C'en était trop. Ses errances devaient reprendre. Trop longtemps, il s'était attardé ici... les Saints Pillards l'appelaient à nouveau, et il ne pouvait se soustraire à leurs désirs.

La Guyenne avait été riche en rencontres, mais également en surprises, car le brigand s'y était attaché plus que de raison à certaines personnes. L'une d'elles, tout particulièrement, avait été laissée an arrière après la plus amère des discussions. Lorsqu'il y pensait, l'homme aux prunelles grises secouait la tête pour chasser les regrets. C'était ainsi. Peut-être la reverrait-il un jour, peut-être pas. Encore une fois, la providence déciderait. Celle-là même qui avait provoqué leur rencontre...

Déjà, il était sur les chemins. Ses bottes retrouvaient la boue familière dans laquelle il aimait patauger, lorsque d'autres poussaient jurons et grognements. Capuchon sur la tête, massue toujours bien empoignée, il accéléra progressivement la cadence et marcha en direction de Cahors, l'esprit encore troublé par ce qu'il abandonnait ici...

Le Faucheur avait repris la route.
Rosalina_
Retour au bercail

Si l'aller fut légèrement mouvementé mais exaltant pour la Catin, le retour fut plus calme, sans embuche. Devant la tension et la nervosité de l'Amiral,encore plus palpable qu'à la coutumée, la petite troupe envisageait à tout moment une mauvaise rencontre. Même le temps avait été clément, les giboulées de Mars ne s'étaient pas invitées à la balade.

L'Haquénée blanche montée par la Catin fièrement, passa les portes de Montauban, toujours un peu en arrière de la troupe, elle observait à loisir ses compagnons. Ce voyage avait été riche pour la Catin, outre ses nouvelles rencontres qui viendraient étoffées sa clientèle, des liens se tissaient dans la troupe. Liens que la Catin préférait nier, s'attacher ne lui plaisait guère, c'était rogner sa liberté.

Son regard fixait distraitement la nuque de Sancte comme lorsque l'on fixe un point au loin sur la ligne d'horizon, un repère en somme. Malgré l'entrée dans les murs, il n'avait rien perdu de sa nervosité. Elle l'avait imaginé rustre, brutal, persuadée que dans leurs tête à tête il la malmènerait, un sourire en coin anima ses lèvres à cette pensée. Si son choix de partir avec eux avait été motivée par la déception, elle ne le regrettait plus, les cadeaux reçus de la main de son protecteur compensaient largement son dépit.
Un autre sourire sur le visage de la Catin, presque tendre celui là lorsque ses yeux captèrent la complicité du couple juste devant elle, fiers mercenaires qui montraient bienveillance envers elle.

Son regard s'attardait souvent sur celui qui les avait rejoint dernièrement, elle n'avait eu peu de temps à lui consacrer, il s'était attaché à jouer le mystère, et elle, l'intriguée. Sourire en coin, malicieux, chargé de promesse pour ce bellâtre, sûr que s'ils avaient eu peu de temps, elle saurait le rattraper.

La Catin sortit de ses rêveries, lorsque Folie passa près d'elle en riant, lui assénant un léger coup de cravache sur la cuisse. Rosa suivit du regard un moment cette jolie blonde...La Folie, tout feu tout flamme.
Regard qui s'accrocha aux falaises sur surplombaient le Tarn, les prunelles pétillantes ne se détachaient plus du Manoir . "Albar, me voilà!" Rosa, attachée aux apparences trouvait plutôt classe de vivre dans un Manoir, aussi vétuste fut-il.
Maintenant qu'ils étaient de retour, elle avait hâte d'investir les lieux, découvrir les salles, choisir sa chambre, elle se voyait déjà projeter quelques travaux de décoration.

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"Reyne des Délices, Pourvoyeuse de rêves et d'illusions" dixit Iohannes Sancte.
Rosalina_
La Catin s'embourgeoise.

Oisiveté et paresse voilà ce qui la caractérisait aujourd'hui, cette catin autrefois itinérante. Fallait bien avouer que Montauban ne lui avait pas parmi d'étoffer sa clientèle, entre miséreux, pingres et les coinçés de la bonne éducation, elle n’avait pas été bousculée par la demande.
Le calme montalbanais lui permit de mettre à profit son temps libre à son installation au Manoir Albar, elle avait investi les lieux, discrêtement mais surement.
Sa priorité fut la décoration de la grande pièce que l'Amiral lui avait octroyée. Elle avait choisi des couleurs chaudes pour y tapisser les murs, accrochée des tentures suggestives, le mobilier de belle qualité lui était parvenu après sollicitations d'anciens "amis" qu'elle tenait par de quelqueconques secrêts, tout dans la chambre appelait au désir, au plaisir, elle l’avait su la rendre à son image, chaude, chaleureuse, tout en restant en harmonie avec les goûts du maitres de lieux. Il avait approuvé ses choix, elle en était plus que satisfaite. Le faste de la pièce et l'ambiance chaleureuse qui s'en dégageait lui avait permis d’en faire son cocoon, se sentir chez elle.
Le réveil de ce matin là fut brutal, on venait chercher l’Amiral car Montauban s’inquiétait qu’une armée toulousaine marchait sur la ville. La nouvelle arracha l’homme aux bras de la catin qui émit un léger grognement d’insatisfaction d’un tel réveil.
Les yeux mi-clos elle le regarda quitter la chambre, après de longues minutes, lascivement elle étira ses membres, ses yeux attirés par la lumière du jour qui pointait son nez, elle se décida à se lever. Les pieds nus sur le sol de pierre, instinctivement remontèrent et se posèrent sur le lit. Elle se sentait étourdie, étonnant après une veillée des plus sobres, son ventre gargouillait la mélodie de la faim.

C’est alors que la porte s’ouvrit sur la domestique du manoir, Jeanne.


« Bonjour Jeanne, il fait frisquet ce matin, vous pourriez m’apporter du lard, des œufs brouillés, du lait et… » un doigt sur sa bouche,signe d'une grande réflexion « des tartines de confitures de laits ». Le tout accompagné d’un sourire radieux à l’idée du plateau copieux qui ferait son apparition dans quelques minutes.
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"Reyne des Délices, Pourvoyeuse de rêves et d'illusions" dixit Iohannes Sancte.
--_jeanne_
Le maître des lieux levé, la maisonnée s'animait, il était temps de secouer la bougresse qui paressait au lit ces derniers temps. A grand coup, elle tira les rideaux épais laissant jaillir le soleil dans la chambre.
La domestique s'étonnait toujours de cette chambre, s'étonnait surtout que l'Amiral ait pu la laisser faire.
Jamais la rouquine n'avait touché une de ces pièces, elle n'avait pas le gout à la décoration, du peu qu'elle s'en souvienne.
Elle attisa les braises dans la cheminée, avant d'y remettre une buche, et prit note des désirs de la Catin, elle revint quelques minutes plus tard,déchargeant le plateau sur le coffre.


"Beh, si vous continuez ainsi vos courbes seront cachées sous un amas de graisse."
Rosalina_
Langoureuseument, elle s'étira de nouveau, et s'extirpa de la couche encore chaude, pour s'installer sur le banc, face au feu. Le céans posé sur des coussins soyeux, ses pensées vagabondèrent, depuis quand étaient-ils rentrés de Carcassonne ? Plus de deux mois maintenant, cela lui semblait une éternité tant les jours s'écoulaient paisiblement.

Une éternité ! Un vague sentiment, une angoisse, son sang n'en fit qu'en tour, la poussant à se lever et se précipiter vers le tiroir de la table de toilette, elle en ressort un carnet où sont notés, ses clients, ses nuits passées, leurs secrêts et confidences. Elle en tourne les pages une à une frénétiquement, à la recherche d'une croix rouge.
La catin ferma les yeux, tentant de calmer son trouble " Serait-il possible que ..?"
L'esprit bouillonnant, elle parcourait la chambre de long en large, dans une sorte de frénésié où se mélaient l'excitation et l'angoisse.

La servante entra de nouveau, déchargée du fardeau elle s'affairait à remettre de l'ordre dans la chambre, la catin n'attacha d'attention que lorsque celle ci ouvrit la bouche.

"Beh, si vous continuez ainsi vos courbes seront cachées sous un amas de graisse."

Un haut le coeur l'assaillit tout aussitôt que le fumet du lard et des oeufs brouillés vint lui chatouiller les narines.
Elle s'approcha vivement de la femme, une étrange lueur dans les yeux:


"Allez chercher Kindjal, faites la venir ici, mais soyez discrête, et ramenez ceic à la cuisine"
pointant le nez vers le coffre.

Rosa avisa la mine dubitative mais silencieuse de Jeanne, qui sourcils froncés, et dans un geste d'agacement emporta le plateau.
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"Reyne des Délices, Pourvoyeuse de rêves et d'illusions" dixit Iohannes Sancte.
--_jeanne_
Jeanne sortit de la chambre, aussi chargée qu'elle était venue, elle claqua la porte derrière elle, secouant la tête et mugréant :

" Sait pas ce qu'elle veut celle là ! M'demande un repas gargantuesque pour le renvoyer en cuisine, et voilà une nouvelle lubie ! Voir le médicastre ! Me semble pas malade pourtant"

Soupirant de nouveau, sans qu'elle ne cherche à comprendre un éclair de lucidité lui traversa l'esprit.

"Et si ? ... Oh..!" Bougonnant toujours, elle attrapa sa cape, s'en recouvrit pour quitter le manoir, et prendre le chemin du village en quête de l'éminente médicastre guyennoise.
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