Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7   >   >>

Info:
Contexte : guerre en Provence Istanga fait partie du groupe de provençaux loyaux envers l'empire.

[RP] Faut pas louper la correspondance!

Istanga
Je précise que j'ai engraissé bon nombre de pigeons qui accepteront volontiers de se voir déchargés de leur message et de nourrir qui veut.


J'ai la sensation de vivre dans un bouillon permanent d'idées qui nous échappent, de concepts incertains, aux finalités douteuses. On se sent bien impuissant face à cette force.

Un coup d'oeil à Sharpey, singe sage s'il en fut, me remonte le moral. Passer le temps, dont le vol paraît plus que suspendu, pour le coup...
L'oisiveté me pèse et mes doigts me démangent. Plumes et parchemins, encre de seiche sortent et se posent sur mon écritoire.

Ma soeur, d'abord.

Citation:



Aix en Provence déchirée, le 19 février d'une année brouillonne,
à Flore de Lendelin, en sa cachette dont j'espère qu'elle ne sortira pas. Pour le moment.

Ma Gol,

Sais-tu que je m'ennuie, que l'inactivité me pèse, que j'ai hâte que tout cela soit terminé? Oh, je ne doute pas de l'heureuse issue de notre combat, non, mais j'ai beaucoup de mal à concevoir l'attitude de ces provençaux qui nous rejettent. Ont-ils perdu tout sens de la réflexion?

Vois dans quels états cela me met, malgré un usage intensif de mes herbes calmantes : j'en viens à faire des rêves dénués de sens. Ou bien, je ne le vois pas. Juges en toi-même...

Je m'étais insinuée, comme à mon habitude en rêve, dans le corps d'une créature. Mon directeur de rêve m'a choisi cette fois-ci une magnifique Scathophaga Stercoraria, qui bourdonnait d'allégresse au-dessus d'un bouge. La mouche, elle, ne sait pas ce qu'est un tribunal, mais moi je le sais. La mouche, moi donc, bourdonnait d'allégresse dans un tribunal.

En bonne mouche, et tu remarqueras ma prédilection actuelle pour tout ce qui se rapporte au fumier, j'étais attirée par un pédonculé au nom étrange, évoquant la Bourgogne, qui me paraissait plus appétissant encore que les autres.

Mais je me suis arrêtée, son odeur était vraiment pestilentielle. Figure-toi qu'en mouche ébahie, je me suis étonnée de le voir parler à une accusée absente, et, d'un coup de baguette magique, la faire enfermer.

Mouche scatophage ou pas, je m'insurgeais en mon for intérieur contre cette diablerie et, à tire d'aile, m'en fus en la ville de Brignoles constater de mes yeux ce miracle.

Mouche fort rassurée j'ai été, je dois bien te le dire, quand je m'aperçus que la mairesse était toujours en place, dans une cage dorée qu'elle s'était fait ériger pour contrer l'attaque magique, en cage, mais en place.


Ce rêve, vois-tu, je l'ai eu cette nuit, et je ne puis m'empêcher d'y accorder de l'importance. Toi qui a l'oeil clair, saurais-tu me répondre?

Ta soeur qui s'inquiète,

Istanga


Je souffle sur le pigeon pour lui indiquer la direction. Courageusement, il s'envole, faisant fi des risques culinaires qu'il encourt.
_________________
C'est toute l'histoire de ma vie.
Istanga
Ce qu'il y a d'avantageux, quand on n'est pas recherché, c'est qu'on peut se pointer partout, tout le monde s'en fout. Pour l'heure, je domine la campagne du haut du pigeonnier de la Pioline. Le soleil est doux ce matin et m'évoque, moment fugace, un visage marseillais.

Je lisse du bout des doigts les plumes du volatile porteur de nouvelles, avant de le lancer dans la bonne direction. A sa patte, le résultat du fatras des pensées qui minent mon sommeil.



Citation:


De Istanga de Lendelin, du haut d'un pigeonnier
Le 20 février 1458
A Samuel de Trévière, Senhor de Vitrolles
En sa cachette dont j’espère qu’il ne sortira pas. Pour le moment.

Samuel, mon cher cousin,

Tu vas sans doute te demander quelle mouche m’a piquée en lisant cette missive! Oui, c’est vrai, je peux te parler, tu n’es pas loin… mais j’ai une envie irrépressible d’écrire, qu’on ne m’ôte pas ce plaisir!

Car, il faut bien que je te l’avoue, de plaisir, il n’y en a guère dans cette guerre qui s’éternise. Je n’arrive décidément pas à comprendre comment des gens sains d’esprit, enfin pour la plupart, peuvent ainsi se laisser berner par un mirage, derrière lequel n’oeuvrent que quelques personnes, toujours les mêmes, abusant à discrétion de leur pouvoir.

Je m’interroge à tout propos, sais-tu? Je crois en la science et, ici, elle est absente. Comment te dire ce que je ressens? Chaque acte, chaque parole est « sentimentalisé ». Pas de réflexion…

Moi, je m’appuie sur la logique. Nul ne peut nier que, sans la Sainte Trinité que représentent le Roy Levan, son cousin l’Empereur LJS, et SS le Pape -encore que celui-ci fasse plus figure d’ectoplasme que d’autre chose- nos provinces, comtés, duchés… nos villes et nos champs ne seraient pas. Ou seraient peut-être, mais dans une autre dimension.

Dans ce cas, pourquoi approuverais-je qu’un homme ou une femme s’autoproclame l’égal de ces trois là? En opposition totale avec nos pères à tous? Pourquoi obéirai-je à un dictat de la part d’une institution que je ne connais ni ne reconnais valablement? Et pourquoi devrais-je m’exiler de Provence, sous le prétexte qu’une bande d’arrogants se soient emparés d’un bien qui ne leur appartient pas : un comté qui est attaché depuis toujours à l’empire? Pourquoi?

Et que l’on ne vienne pas me brandir sous le nez l’étendard de la liberté! Quand on voit ce que font de la liberté et de la tolérance leurs prêtres guerriers, qui interdisent à ceux qui ne partagent pas leurs croyances de s’exprimer. Ont-ils, ces prêtres provençaux, si peu de foi en leurs ouailles, ont-ils en réalité si peu de foi tout court, qu’ils ôtent à tout philosophe la parole, le droit d’exprimer ses idées et questionnements en public?

Tu vois, cousin, je m’emporte! Mais j’aimerais tant comprendre ce qui les motive ainsi à nier la logique, le peux-tu, toi?

Istanga,
Tête chercheuse…

_________________
C'est toute l'histoire de ma vie.
Istanga
Ce matin, je me masse le poignet, me disant que j’aurais dû naître moine copiste.
Parce que oui, je fais des copies de mes missives, c’est une manie. Une sorte d’héritage pour les enfants que je n’ai pas.
Enfin si, j’ai Darius, même s’il n’est ni de mon sang, ni de ma chair.
Je l’aime, ce gamin, mais il ne faut pas lui dire, mon image s’en ressentirait.
Acariâtre, mesquine, radine et méchante, ces qualificatifs m’agréent et je les assume avec joie.
Bref, poignet massé, idées -relativement- en place, me voici prête à coucher sur le vélin mes cogitations nocturnes.
Isabeau est aujourd’hui la cible de mes appétissants pigeons.
Il conviendrait d’ailleurs, à ce sujet, que je fasse garder le pigeonnier, par les temps qui courent. Guernica fera l’affaire : en bon guerrier fantôme, son arc lâche des flèches à une vitesse époustouflante, et lui peut se fufuter à loisir, tombant ainsi sur le groin d’éventuels ogres affamés.
Mais je m’égare, une fois de plus…

Ecris, Istanga, écris…

Exutoire.

Citation:


A Isabeau de Paré,
En sa cachette dont j’espère qu’elle ne sortira pas. Pour l’instant.

Isabeau,

Surprise, vous le serez sans doute à la lecture de cette missive. Oui, je ne vous aime guère. Non, je ne vous déteste point. Mais ces sentiments n’empêchent pas la raison, et la raison me dit que vous faites partie intégrante de notre famille, et que vos actes courageux devraient me séduire. Il n’en est rien, pour la séduction, mais vous avez mon entier soutien, malgré les dures paroles que j’ai pu avoir envers vous, au sujet de ce que vous savez.

Et, voyez-vous, cette histoire qui est revenue si fréquemment sur le tapis, dont vous vous êtes excusée, pour laquelle vous avez proposé réparation, cette histoire, dis-je, me tarabuste.
Et, si vous voulez le fond de ma pensée, je pense que la jeune femme dont il est question aurait dû suivre nos conseils, et déposer un recours auprès de la Cour d’Appel Impériale, seule pouvant valablement juger en appel.

Elle en a décidé autrement, sans doute poussée par quelque conseilleur mal éclairé, et vous voila convoquée à la CSMAO.
Vous connaissez ma curiosité maladive, qui a fait que je suis allée fouiner pour dégoter les statuts de cette Cour. Vous les connaissez certainement, puisque vous y avez œuvré en qualité de juge. Ne vous inquiétez pas, je connais les raisons de votre implication dans cette institution, et là n‘est pas mon propos.

Donc, j’ai consulté ces statuts, qui m’ont bien entendu fait bondir.

"La Cour Suprême du Marquisat des Alpes Occidentales(CSMAO) est le plus haut degré de juridiction du Marquisat des Alpes Occidentales. Elle se place au-dessus du Juge de Provence.
Toute décision rendue par la CSMAO a qualité de chose jugée et ne pourra être remise en cause.
Les autorités de Provence ont obligation de faire appliquer les décisions de la CSMAO. Tout refus se verra qualifié de trahison envers le Marquisat des Alpes Occidentales et entraînera un refus de remise des anoblissements de fin de mandat par l'AHAO."

Ce qui, pour un esprit aussi étroit que le mien, signifie que si un juge provençal, élu par les provençaux, se refuse à se plier à la décision de cette pseudo cour :
- soit le juge est viré , emprisonné, estampillé traître
- soit le comte refuse de virer le juge, et se voit privé de ce à quoi il a droit en étant comte : un anoblissement, et démis de ses fonctions, mais comment? Emprisonné, estampillé traître, peut-être banni?

Vous me ferez remarquer, à juste titre, que les titres de noblesse en Provence ne sont pas reconnus dans le reste du monde, mais eux ne le savent pas. Donc c’est dur…

Le plus amusant, dans tout ça, c’est que la plupart des membres de cette cour sont aussi, pour la plupart, quasiment toujours présents dans les Conseils successifs.

Mais les Provençaux, eux, sont-ils conscients que tout jugement émis par cette Cour n’a aucune valeur dans les Royaumes où nous vivons?
Que seule est reconnue par l’administration divine - mais oui, les divinités administrent aussi, vous croyiez quoi? Qu’elles se pavanent dans leurs habits de lumière, juste pour faire beau? Ben non, y a du boulot - la Cour d’Appel Impériale…
Mais ça, leurs idoles se gardent bien de le leur dire…

Hola, je m’étale, je m’étale mais oublie l’essentiel.
Ce que je voulais vous dire : n’y allez pas!
Mais vous le saviez déjà… qu’il ne faut pas y aller.

En plus, j’ai fait un rêve.

Je me promenais, tranquille, dans les ruelles d’Avignon quand, happée par un maelstrom de pensées négatives, je me retrouvai soudain dans la peau d’une vieille carne à lorgnons, plantée dans une salle où évoluaient, dans un élégant ballet, quelques personnages : un archevêque émérite, nimbé de saintenitoucherie, une garce flamboyante, une oie blanche plus très blanche et une bouteille de bière éventée.
Cette vision singulière, alliée à des propos étranges, flottant dans l’air comme mis entre parenthèses, atteignit la vieille carne qui s’outrifia, faisant la morale, car visiblement elle était un brin donneuse de leçon, mais boudiou qu’elle avait donc raison!
Soudain, tatatam, un homme imbu de sa toute puissance arriva et agressa la pauvre dame, laissant croire qu’elle avait tout inventé… Bouh le vilain méchant…Mais la dame n’en pensait pas moins, et se disait qu’il faudrait prévenir la femme dont ils parlaient.
Mais bientôt, un cavalier surgit et d’un Z tranchant, remit les choses en place, et ramena l’affaire à ce qu’elle était : l’appel d’un jugement, et non pas le jugement d’une ex juge…
La dame aux lorgnons, outrifiée, repartit, non sans se demander ce qu’étaient devenus la garce flamboyante et son pécule.


Voilà. Je sais, cela n’a ni queue ni tête, mais l’impression est là.
N’y allez pas.
Et, comme le dirait mon frérot qui a toujours été un peu nul : Faisez gaffe aux pigeons…

Bien à vous,
Istanga
Tête de fouine

_________________
C'est toute l'histoire de ma vie.
Flore
Flore vaquait à ses occupations habituelles au campement du Sagittaire, non loin d'Aix.
Fréquemment, elle se rendait en ville, parfois en taverne lorsque son emploi de temps le permettait, d'autres fois en halle, gargote ou au marché.
Il y avait quelques jours que sa soeur se faisait rare. Elle la savait affectée par l'arrestation d'Enored. La situation était pour le moins inquiètante. Beaucoup parlait de pratiques déviantes de la part des dirigeants du marquisat. Cela ne l'étonnait guère. Elle avait déjà constaté cela lors de ses fonctions au conseil comtal.
Un pigeon lui parvient. Sourit en découvrant le message délivré.

Elle prend sa plume et répond :





Campement du Sagittaire, faubourgs d'Aix, le 21 février 1458

Ma chère soeur,

Je suis ravie de constater que tu vas bien.

Ta lettre évoque pour moi une question fondamentale.

Combien de temps peut-on tolérer l'accumulation de comportements détestables ?

La réponse varie selon les individus.
A titre personnel, je pense que la persévérance paiera.
En effet, au bout d'un moment, les individus remplis de haine se consument eux-mêmes dans leur propre turpitude.
En ce qui concerne ton rêve, la morale à en retirer est qu'il faut s'efforcer de voler au-dessus de ceux qui n'agissent que par bassesses.

Sais-tu que lors de mon mandat au conseil, j'ai assisté à des réunions pendant lesquelles des pratiques de sorcellerie étaient clairement mentionnées ?
Pour moi, la Créature Sans Nom s'est immiscée dans les moindres coins du pouvoir en Provence marquisale.
Ton rêve est certainement un message du Très-Haut qui ne peut plus tolérer ces manquements graves et répétés.

J'en viens aux nouvelles de la guerre. Je n'ai pas eu l'occasion, c'est vrai, d'en parler au campement.
Contrairement à ta requête, je ne reste pas cachée. Cela me fait doucement rire lorsque j'entends les félons nous dire en fuite.
Je n'ai jamais été aussi présente à Aix. Halle, gargote, taverne et marché. Je reste admirative devant leur créativité pour justifier leur incompétence.

Toulon et Arles sont sous le contrôle de la coalition. Brignoles est retombée aux mains des félons, sans surprise.
Une ville sans armée dans l'enceinte pour la protéger, assaillie par les troupes de la marquise, soit le rassemblement le plus nombreux.
Tu n'imagines pas ô combien je suis impressionnée par son courage.

Au fait, j'ai de quoi tenir pour la durée de cette guerre. Fais moi signe si tu as besoin de quoi que ce soit. Je sais que les marchés sont la proie des spéculateurs.
D'ailleurs, un jour j'ai acheté un pain à 8.5 écus, pour voir qui osait. Devine qui était le vendeur ? L'ancien bailli Alastor54. Il a tenté de dissimuler son visage mais je l'ai bien reconnu. Ah, ils sont beaux les vertueux marquisaux.

Je me délecte de leurs déclarations. Faut-il qu'ils soient aux abois pour débiter autant de mensonges.
La situation évolue comme prévu.

Evite les déplacements. Les routes sont dangereuses. Les félons se déplacent en fauchant les voyageurs.
Trois armées et deux villes franches, cela les rend nerveux les pauvres petits.

La lutte sera longue, nous nous en doutions, mais la victoire ne nous échappera pas.

Prends soin de toi.

Flore

_________________
Flore
Elle avait demandé de l'informer de son arrivée.
Ce que Flore fit dès qu'elle quitta la tente de commandement de Memento Mori.




Arles, le 26 février 1458

Ma chère soeur,

Je suis arrivée à Arles sans encombre. Sur le chemin, j'ai même bénéficié d'une escorte cardinalice. C'est le genre d'expérience que je ne manquerai pas de mettre en avant lors de mes futures discussions mondaines.

En ville, il y a du beau monde. Je n'ai pas encore rencontré toutes ces personnes mais n'y manquerai pas.
Quel plaisir de converser avec des gens ouverts, cultivés, abhorrant la vulgarité que nous avons maintes fois entendues parmi les dirigeants maoïstes.

Tiens, cela me fait penser à leur élections illusoires. Ils se croient réellement représentatifs, c'est amusant.
Je préfère qu'ils dépensent leur argent dans ce genre d'inutilité. Défenseurs de la Provence, même pas capable de constituer une liste unique. 3600 écus jetés par les fenêtres.
Comme tu le sais, mon choix s'est plutôt porté sur l'epargne et l'action à long terme.
Le piège se referme, sans qu'ils n'aient encore compris ce qui leur arrivait.
Prie avec moi pour que ce conseil félon élise la comtesse déchue à nouveau. Son incompétence est notre meilleur atout.

Je me réjouis de te voir en ville. Aix m'ennuyait. Toi aussi j'imagine.
Par contre, nos amis m'ont tous fait part de leur départ facile de la capitale sauf Nanou, la fille de Samuel et Isabeau.
As-tu de ses nouvelles ? Je m'inquiéte un peu, d'autant que les félons n'ont aucune éthique.
Attaquer une enfant, c'est bien leur genre. Ils l'ont déjà fait avec le jeune Grimoald, alors qu'ils l'avaient autorisé à passer.

Je finirai par une autre bonne nouvelle : Enored est rentrée au campement en bonne santé.
Evidemment, cela n'a pas dû être des vacances auprès des traîtres mais tu la connais, elle n'a rien dit.
Nous en reparlerons à ton arrivée.

Ne prends pas de risques inconsidérés.

A bientôt,

Flore

_________________
Flore
Une nuit calme. Les remparts d'une ville se dessinent dans la pénombre. Pas d'oriflammes. Si ce n'est Aix, il ne peut s'agir que de Forcalquier. La ville natale de la fausse marquise.
Feu de joie prévu ?
Flore, épuisée par la tension morale des combats, choisit de ne pas réfléchir et regagne sa tente dans l'intention unique de penser à autre chose. Samuel a été rapatrié sur Arles, mais pas tous ses valets, ce qui a l'avantage pour la cadette des Lendelin de lui permettre d'exiger un minimum de confort. Elle demande donc qu'on lui prépare un bain. La baignoire disponible, enfin si on peut dénommer cette cuve de la sorte, n'aurait certes pas sa place dans un château mais suffit à la jeune brune.
Elle pense à ses amis, pour la plupart dans les rangs ennemis.
Comment vivent-ils cette guerre ? Et que pensent-il de ses actes ? Oh, elle n'a jamais rien caché. Samuel, Istanga, Enored avec Trichelieu et elle n'ont jamais occulté leur opposition au clergé local et au marquisat mais, forcément, leur action préparée avec les nobles légitimes de Provence ne pouvait être divulguée.

Elle doit en avoir le coeur net. Rapidement séchée, elle enroule la serviette autour de ses cheveux, enfile une longue chemise et rédige ses premiers courriers.




Forcalquier, le 6 mars 1458

Farwen,

Entre deux combats, je t'envoie ce courrier, trop tardif à mon goût.

Les nouvelles de Toulon me parviennent au compte-gouttes. La ville appartient à la coalition depuis plusieurs semaines.
Je fais partie des personnes qui luttent pour libérer la Provence du marquisat félon. Tout ce qui se passe est dû à ce gouvernement tyrannique, construit sur base d'une violation du serment d'allégeance à Sa Majesté l'Empereur Long John Silver.
Je ne vais pas insister sur ce point, ce n'est pas le but de cette missive. Tu pourras me poser les questions que tu veux, évidemment.
Je sais ce que signifie le mot « liberté » et jamais je n'obligerai qui que ce soit à se rallier à mes opinions.

Je tenais à te dire que je vais bien. Samuel, malheureusement, a été blessé dans l'assaut sur Aix du mardi 2 mars. Ne t'inquiète pas, il est hors de danger.
Comment va Alexandre ? Il grandit dans de drôles circonstances. Pourtant, même si c'est difficile à croire, la Provence post-marquisat sera profitable pour tous.
Un comté réellement libre sans menaces constantes de guerre. L'Empire laisse toujours de grandes latitudes de gestion à ses entités et surtout, la Provence ne portera plus la marque de la félonnie vis à vis de l'extérieur.

Le plus grave aujourd'hui, hormis les morts et blessés graves, c'est que l'économie s'effondre. Est-ce que les toulonnais trouvent encore de quoi se nourrir ?

J'espère que nous nous reverrons rapidement. Prends soin de toi et du petit !

Flore de Lendelin



Puis une seconde :




Forcalquier, le 6 mars 1458

Doch,

En marge de cette guerre, j'avais envie de t'envoyer ce courrier dont le but me paraît toujours assez flou. Sans doute est-ce un besoin de parler d'autre chose, entre combattantes de camps opposés. Je sais que tu as rejoins une armée du marquisat. Je suis d'ailleurs étonnée que nous ne sommes pas affrontées cette nuit.

Les combats sont de plus en plus meurtriers chaque jour, et je ne te parle pas de l'état des marchés. Je crains que l'entêtement de votre fausse marquise condamne la Provence à une longue souffrance. Quel que soit le vainqueur de cette guerre, le redressement du comté constituera un défi de taille.
Si tu as une quelconque influence ... elle devrait songer à se rendre avant qu'il soit trop tard.
Dans notre camp, nous n'arrêterons pas avant cette décision enfin courageuse ou, à défaut, lorsque les forces du marquisat seront détruites. Peu importe si ça dure.

Ce qui se passe aujourd'hui a été préparé il y a des mois, à l'initiative des nobles de Provence impériale, les seuls reconnus à travers tous les Royaumes. Sur place, avec Dahut et ses alliés, nous nous sommes infiltrés et renseignés sur les capacités militaires et économiques du comté. Nous savons donc qu'un long conflit sera une catastrophe pour les provençaux.

Je suis bien consciente que tu te retrouves comme moi, impliquée dans un conflit de grande ampleur sur lequel tu n'as aucun pouvoir décisionnel mais si au moins, le message pouvait passer que la paix est possible, à condition d'abandonner ce marquisat illégitime.

J'arrête là les propos autour de cette guerre.
C'était important pour moi de t'expliquer le contexte de notre action, en souvenir de la liste politique que nous avons partagée.
A ce sujet, je n'ai plus de nouvelles de Galaad. L'as-tu encore vu ?

Aujourd'hui, je suis à Forcalquier, en excellente santé. J'évite les coups mais ne suis pas d'une grande efficacité. Un vrai moulin à vent. Combine ça avec mes interventions publiques, un moulin à paroles, et tu remarques que je reste logique avec moi-même.

Fais attention à toi, ça m'embêterait que tu sois ma première victime.

A bientôt, en des temps meilleurs,

Flore de Lendelin



Les pigeons s'envolent. Flore n'a plus la force de les regarder partir au loin. Demain, ou plus tard, elle aura ses réponses. Ces petits volatiles la trouvent sans faillir. Un mystère cette capacité.
A-t-on déjà vérifié si ces oiseaux ne possédaient pas des pouvoirs magiques ?
Elle s'endort sur cette interrogation.

_________________
Doch
Elle est là, à Aix, dans le campement de la Mistrale, songeant aux derniers jours écoulés, ce bref passage à Toulon, le retour à la capitale…
Quand un oiseau vient se poser devant elle, porteur de ce qui ressemble fort à une lettre. Tendant la main, elle la décroche, et la déroule pour la lire.

Sa lecture terminée, elle reste là, pensive, réfléchissant à ce qu’elle vient de lire.
Quand un bref coup de vent frais la fait soudainement sortir de ses pensées et elle se décide à sortir plume et parchemin pour écrire une réponse.


Citation:
Flore,

Tout d’abord, laisse moi te dire ma surprise de recevoir une lettre de ta part.
Je ne m’y attendais pas, non, vraiment pas. Et elle constitue, finalement, une bonne nouvelle.

Les explications sur la guerre… Oui, je sais, j’ai écouté les divers débats, discussions, discours et autres qui se sont enchainés ces dernières semaines. Lu les diverses affiches également.
Enfin, quant à se rendre… non, ce n’est pas moi qui irait suggérer cette idée. Trop… impliquée peut-être ? dans cette cause pour ça je crois.
Je sais, on dit que seuls les ânes ne changent pas d’avis… mais bon… en ce cas, je l’assumerai, comme le reste.

Enfin, je n’ai pas particulièrement envie de m’étendre sur la politique en ce moment, et surtout dans un courrier… J’espère que tu me comprendras, on en entend déjà suffisamment parler un peu partout…

Tu me demandes si j’ai des nouvelles de Galaad.
Et bien oui… Cette espèce de gamin incontrôlable mais malgré tout irrésistible par certains points après être arrivé à Aix il y a maintenant quelques jours… a décidé de s’engager dans l’armée. La Mistrale même plus exactement…
Bon, d’un autre côté, on dira que ça tombe bien ? Dans le sens où je suis dans la même, donc vais plus ou moins pouvoir quand même continuer à garder un œil sur lui de loin en loin ?
Je ne l’ai pas encore recroisé depuis ça par contre… Et il risque d’entendre parler de moi le jour où je le verrai !

Ne t’inquiètes pas ceci étant, si je continue comme maintenant… Autant toi tu joues les moulins à vent, autant moi je joue les courants d’air.
Donc, il y a peu de chances que je constitue ta première victime.
Mais attention à toi également, un moulin sans ailes, ne serait plus d’une grande utilité.

Et puis, n’embête pas trop les Forcalquiérens hein ?

Amicalement,

Doch,

Aix, le 8 mars 1458.


Un point, final, enfin, au moins sur cette lettre ci, se relire rapidement, et rouler le tout pour le raccrocher à la patte du pigeon initial, qui bizarrement était resté non loin, qu’il file retourner vers Forc’ et la destinatrice.
_________________

Maistre d'Armes du MAO
Deubs0
humm correspondance j'use du topic j'espere que ca derangera pas^^




Second Acte, arrivé en Provence, il avait du mal a le croire il foulait enfin le sol d’une citée provençale, pas forcement celle qui lui rappelait les meilleurs souvenirs, mais rien que de sentir cet air, une certaine joie le pris…
Il avait beaucoup a écrire, trop même, signaler sa présence a certains, donner nouvelles a d’autres, mais âpres cette marche, il n’aspirait qu’a une chose trouver un lit et il avait encore a faire auparavant….
Cependant, lors d’une dernière missive il lui avait promis qu’il lui signalerait sa présence lorsqu’ils seraient a nouveau tout deux dans le même comte…

Citation:
De nous Louis Philippe Von Wittelsbach,
A vous, Baronne, Arianrod,

Il y a de cela bien longtemps, promesse fut faite, je pense que nous devrions réussir a l’honorer et nous retrouver a nouveau autour d’un comptoir d’une taverne malfamée.

En ce jour, je suis arrive en Arles, apprenant votre présence en Forcalquier, je vous écris ces quelques mots, pour vous remercier de votre présence en ce conflit et vous souhaiter de tout mon cœur qu’Aristote veille sur vous, et nous soutienne dans l’entreprise en cours.

Au plaisir de te revoir, lueur…

Chaleureusement

Louis Philippe Von Wittelsbach,
Vicom de Fréjus, Baron de Came



Il plia la missive choppa un pigeon qu’il envoya traverser la Provence…
Trouva son lit et se laisser porter dans ses songes rejoindre la princesse de fer….

_________________
Louis Philippe Von Wittelsbach, Vicom de Frejus, Baron de Came



Arianrod
Comme le m'sieur du dessus je me permets aussi car correspondance, si cela gene, je demanderais à la censure de déplacer, merci et bon jeu






Forcalquier... un pigeon arriva à la Baronne, elle en recevait certes, mais pas comme celui ci, rarement étaient les bonnes nouvelles, doux sourire en reconnaissant l'écriture.

Citation:
De nous, Arianrod du Moutier de Cénorel,
A vous Vicom, Louis Philippe Von Wittelsbach,

Il y a de cela bien longtemps, promesse fut faite... Il est vrai, heureuse de vous savoir sur pieds et qui plus est en Arles, nous voila encore réunis pour combattre cote à cote comme d’en temps, souvenir d’un temps ou j’avais mis ma Jobarde à vos cotés pour une bonne cause aussi.

Je rajouterais votre nom lors de mes prières, prenez soins de vous, faites très attention, il serait regrettable que vous rejoignez la tente médicale, cela pourrait de plus inquiéter votre douce et moi par la même occasion, et devrais rajouter votre blessure, s’il y a, à la longue liste de vengeance.

Une taverne malfamée et son comptoir, un discret pour une discrète, il ne tient qu’à vous, puissions nous en trouver une pour se retrouver. Croyez bien que je ne manquerais point ce rendez vous pour apercevoir le Blanc.

Au plaisir de te revoir Brin de Soleil...

Ton Amie dévouée

Arianrod du Moutier de Cénorel
Baronne d’Ouillie, Dame d’Huest



Elle roula le parchemin et l'accrocha au même pigeon et le renvoyant à son propriétaire en lui soufflant à l'oreille de lui mettre des coups de bec de sa part au Vicom que pour l'embêter. Petit rire tout en le regardant s'envoler puis elle rejoignit son promis.

_________________


Caline
[Entre Forcalquier et Aix, le 9 mars 1458]

Assise au pied d’un arbre, lasse et fatiguée comme jamais encore, surement du au peu de repos qu’elle s’était octroyé ces derniers temps entre les combats et les blessés qu’elle aidait à soigner. Pas qu’elle ne pouvait pas en prendre plus, plutôt qu’elle ne le voulait pas…son but s’épuiser pour pouvoir sombrer dans des nuits sans rêve…enfin sans cauchemar, elle se connaissait la bretonne lorsqu’elle dormait tout ce qu’elle refoulait refaisait surface avec nettement plus de force et de terreur…combien de fois ne s’était-elle pas réveillée en pleurs à cause de son père…alors elle s’épuisait.

Bran, corbeau noir vole vers elle, un message à la patte, légère surprise vite passée alors qu’il se pose et qu’elle le libère de son fardeau.
Elle ne s’y attendait pas, la rouquine était à Arles et elle a Forcalquier, son amie avait ses préoccupations –sourire de la blonde en pensant à la préoccupation principale de la rouquine - et elle…elle les siennes.


Citation:

Caline,

Je prend enfin le temps de te donner des nouvelles. Je suppose que tu as du le savoir ... j'ai été rapatriée de force à Arles ... comme tu l'imagines je suis enchantée ... d'autant plus que les médicastres ont eu la bonne idée de m'immobiliser le bras ... faut pas que je bouge y parait ... bref ...

Ici le temps s'écoule lentement, entre le verger, les visites à l'infirmerie et les tours de garde sur le remparts ...

Tu pourras rassurer nos compagnons, Samuel va un peu mieux ... à tel point qu'il en devient imprudent ... Il a voulu absolument être présentable face à la Princesse Armoria et son Eminence (je crois que c'est ça qu'on dit) Ingeburge. Comme si dans son état cela comptait ... je crois qu'on ne le changera jamais ... D'ici là à ce que je le trouve en taverne, il ne manque pas grand chose !

Et toi Caline, comment vas tu ? donne moi de tes nouvelles. Comment vont nos compagnons ? Je n'en ai vu aucun revenir c'est que ... vous allez tous bien ... enfin autant qu'on puisse dans une telle situation ...

Fait attention à toi

Eno



Sentiment de solitude qui s’intensifie un peu plus…son amie avait retrouvé un équilibre et en un sens même si elle était contente …elle… elle l’enviait…sur le fil, au bord du précipice, c’est là qu’elle avait l’impression de se trouver…regard vers la lettre….comment répondre sans repenser aux morts, sans repenser à tout cela…elle…elle verrait plus tard, message plié et glissé dans la poche, prise de la direction de l’infirmerie.

Plus tard, beaucoup plus tard, après un court repos, le corbeau volait en direction d’Arles porteur d’un message suivi du regard par une blonde qui n’avait pu se résoudre à dévoiler ses tourments…


Citation:
Eno,

Merci pour les nouvelles, j’ai transmis à nos compagnons, ils sont de tous cœur avec vous, d’ailleurs, ils vont tous biens, aucun n’a été blessé, j’espère que cela restera ainsi.

Ca m’étonne à peine ce que tu me dis sur Samuel…les hommes ne font jamais de bons blessés, pas raisonnables, ronchons, râleurs, imprudents…mais je te sais suffisamment persuasive pour empêcher Samuel d’aggraver ses blessures…au pire, certaines médicastres attachent leurs blessés pour les empêcher de bouger !

De mon coté…j’aide toujours les médicastres autant que je le peu et depuis que nous sommes à Forcalquier, j’y passe énormément de temps…je n’ai pas le temps de m’ennuyer…

Voilà pour les nouvelles.

Fait attention à toi aussi

Caline

_________________
Armoria
(Permettez que je squatte aussi ?)

Citation:


Amiral, le bonjour,

Voici deux jours, il se trouve que j'ai rencontré en tav... *mot soigneusement barré* en ville un jeune garçon fort disposé à suivre la voie martiale choisie par son père.

Il me semble fort bien élevé, et très prometteur, aussi je songe à le prendre à mon service en tant qu'écuyer. Une façon assez efficace, en somme, d'apprendre tout à la fois le vivre noblement et le quotidien de la guerre et de la gouvernance, sur le terrain, qui plus est.

Si j'ai bien compris, ne me manque plus que votre autorisation, et celle de votre épouse, puisque ce gaçon se trouve être votre fils.

Quant à vous, continuez à vous soigner - et tâchez d'être pour une fois un peu raisonnable.

Cordialement,
Armoria de Mortain,
Arles la franche, le 8 de Mars 1458

_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Farwen
Farwen a reçu aujourd'hui un courrier inattendu, apporté par un pigeon inconnu, même de la mamé.
Elle l'a d'ailleurs regardé d'un drôle d'air, et Farwen était sûre que si le temps des petits pois était venu, le pigeon ne serait jamais reparti.
Elle a longtemps regardé le courrier sans comprendre, et sans l'ouvrir.
Comme une peur au creux du ventre... si Flore écrit, est ce qu'il est arrivé quelques chose à Samuel?

Elle finit par ouvrir le pli reçu et lire... puis repose le parchemin, le regard un peu flou et les pensées tumultueuses... cette guerre va-t-elle la séparer de Flore? de Samuel? elle a des papillons dans le ventre et l'étrange impression que son châle l'étouffe à cette idée.

Farwen sait ce qu'une telle lettre a dû coûter en efforts à sa rédactrice. Elle ne peut rester sans réponse.




Toulon le 9 Mars 1458

Flore, ma copine poutreuse, ma CaMée préférée...

Que puis je te dire d'autre que merci?
Quelles qu'aient été tes intentions ou tes difficultés à l'écriture de ta lettre, sache qu'elle a provoqué chez moi joies et inquiétudes, et surtout une incroyable sensation de manque.
La guerre une fois finie, seront toujours ensemble pour partager quelques chopines en taverne? Je ne saurais l'affirmer mais je l'espère de tout coeur!

Je n'ai pas envie de parler avec toi de politique, de guerre, de trahison, de manoeuvres ou de manipulations. Toi comme moi les vivons au quotidien, et le but de cette lettre n 'est pas d'alourdir la peine de l'autre, mais bien de tenter de l'alléger.

Un mot quand même, rassure moi encore sur l'état de Samuel... et si tu le vois, transmets lui je t'en prie mes plus affectueuses pensées.

Sachez également que j'ai gardé avec moi la mamé envoyée par ses soins... Sans elle, que serais-je devenue? Maire légitime et mère en apprentissage, puis maire destituée et résistante et mère trop absente, elle parcourt le caillou à la recherche d'herbes, plantes, baies et racines, elle fait des tisanes presque magiques et des soupes succulentes - tu en parleras à Doch, une fois toute cette folie passée - et elle s'occupe d'Alex avec une attention sans faille. Tu le verrais machouiller allègrement sa branche de thym... tu vas adorer ce petit bout d'homme! sauf quand il dort, il ronfle avec une puissance étonnante, c'est un peu surprenant au début, et puis la fatigue aidant on s'habitue.

Quant à Toulon et aux toulonnais... le marché officiel est vide mais le marché parallèle fonctionne à peu près, tu connais ça.
Et les toulonnais.. je reste leur maire légitime, puisque choisie par les urnes et pas imposée par les armes. Mais la situation est... difficile... mais j'imagine que tu sais tout ça par ailleurs.

Prends soin de toi en attendant que des temps plus heureux reviennent,
Je t'embrasse,

Florence dou Paradou
Arianrod


Une tente aux couleurs d'Ouillie, une Baronne pensive et inquiète, une plume, un parchemin, enfin des parchemins, mais ce soir la brune est fatiguée et n'aspire qu'une chose, trouver sommeil quelques courtes heures surement.

Citation:


Cher Chevalier,

Ben oui... j’use et j’abuse de ce mot, car tu l’as été pour moi tout le temps de la croisade, aussi il te restera car grâce à toi, cette croisade a été agréable. Tu as toujours pris soins des femmes qui étaient là pour qu’elles aient le meilleur confort au point de te priver de chambre pour elles. *doux sourire*

Ici à Forcalquier nous en sommes comme vous... je sors très rarement du campement que nous avons monté à l’entrée de la ville, toujours sous ma tente à penser à nos blessés d’Arles, à vous, et de ce qui va se passer dans les prochains jours, aidant comme je peux au sein de l’armée, distribuant chaque jour de quoi restaurer les Hommes et Femmes qui sont avec nous.

J’ai appris par mon fils Ulrich, qui est avec moi ici, que Conches était tombé gravement malade, je n’ose lui écrire, pourrais-tu m’en dire plus avant que je prenne plume pour lui apporter mon soutien et mes prières même loin de lui, de vous ?

Je ne cesse de prier pour nous tous, me demandant quand nous allons enfin nous retrouver comme il y a quelques longues semaines autour d’un verre de calva, enfin des fûts.

Ah ben voila qu’on m’appelle, je dois donc te laisser, mais je te dis à très vite, dans l’espoir d’avoir de toi bonnes nouvelles.


Amicalement,

Arian




Pigeon envoyé pour une traversée Provencal...

_________________




Galahad*


En cette heure matinale, j'ai vu un pigeon messager planer au-dessus de Toulon pour finalement se poster sur la tour où je me trouvais à observer les alentours. Par la froideur de cet hiver qui n'en finit pas, j'ai ouvert le courrier et c'est avec grande joie que j'ai découvert ton nom, ma noble amie. Aussitôt mes doigts engourdis ont repris chaleur et j'ai lu tes quelques lignes.

Comme tu le sais, nous sommes à Toulon. Près de nos murs, une armée espagnole s'est installée. Le soir, on entend clairement jouer des castagnettes, mais je ne sais si ce sont leurs genoux. Concernant Conches, je ne rien te dire de plus si ce n'est que l'humidité et l'obscurité risque de le rendre de mauvaise humeur.

Sinon, nous sommes toujours sur nos gardes. Un petit secret, j'aimerai revoir notre océan car j'en ai assez de cette mer plate, même si par fort coup de vent, elle peut se montrer déchaîner. Dans les rues de la ville, il y a des toulonais dodus à souhait, à croire qu'ils possèdent et argent et nourriture. Ils ne sont pas nombreux, ceux-ci peuvent être comptés avec les dix doigts de la main. Pour le reste, il y a de la maigreur. Je plains le peuple.

J'espère que nous nous reverrons d'ici peu, comme tu dis près de fûts de calva. Si je dois mourir au combat, saches que mon âme viendra te prévenir de ma disparition et de ma haute estime envers ta personne.

Amicalement
Galahad

_________________
Armoria
Votre Altesse ?

Hmmm ?

Une réponse du monastère...

Bonté divine, Lambert, j'ai déjà dit mille fois : pas pendant le bain ! Bon sang, je suis disponible tout le reste du temps, le jour, la nuit, mais le bain, c'est sacré !

C'est qu'en ce moment, Votre Altesse, la nuit, vous êtes plutôt occ...

Baste. Donne-moi cette fichue lettre. Mais ça vient de l'Amiral ! Tu ne pouvais pas le dire ?

Lambert, dont le joli fessier moulé dans ses collants devenait célèbre dans les tavernes d'Arles - les fesses de Lambert, le repos des yeux féminins - préféra prendre l'air de "pardon, ze le fera pu", alors que techniquement, il n'avait pas eu le temps de dire de qui venait la lettre. Mais bon. La patronne avait toujours raison, s'pas, et puis tant qu'il pouvait continuer à la reluq... euh, à lui donner son bain...

Citation:


Car, redoptable et Pouyssante Doña,

Je souis mot surpris de saber que mon filh esta am vos ost. Vos demande est una surpsie,
quar je ne m'attendait pas a pareilha causa.

Premeyrament, il falh que je trames a ma fame por lui annunciar la noeras. Secundament, il me falh saber si vos habe autras escuyer en vos mesnie. Por eso que, il me falh saber si mon filh era en buen compagnonage.

Quan a la question d'en finir am mes suffrensas, je me sens prest et en bon arraya. Pero, los mires qui m'examinent, sont mot partagés et nunca ne sabe quand je poré sortir deu couvent ou je demeure.

Plaize a Diu, vos don bona bita et longua.
A.
Faict en l'Abbaye du Thoronet, le Xème jour du mois de Mars de l'an MIIIICLVIII.


...

Elle regarda Lambert d'un oeil où la perplexité le disputait au sentiment que quelqu'un lui faisait une blague pas forcément très drôle.

Nom de bleu... Sale coup sur la tête, qu'il a pris là, le Normand... Aaaaaah, non, je vois : il l'aura dictée à quelqu'un qui patoise !

Elle se redressa pour se concentrer sur l'objet du litige - la lettre. Tandis que le regard soudain convergeant du valet se concentrait vers les objets de son litige personnel - les deux doux monts de chair qui servaient de chaud coussin au célèbrissime petit canard de diamant de la blonde altesse. Laquelle anônnait le contenu de la missive, dès fois qu'à l'oreille, elle y comprenne quelque chose. Finissant sur :

"Plaize a Diu, vos don bona bita et longua.
A. "

Bon sang, mais quel goujat ! Alors, comme le Duc d'Orléans, il se chagrine que ma couche soit vierge de présence virile ? Non mais je rêve ! Et mêler Dieu à cela, en plus ! Quelle horreur !

Ni une, ni deux, elle s'enroula dans le premier drap à sa portée, et s'installa, frissonnante, devant sa table de travail. Lambert, prudemment, n'avait pas rebondi sur la virginité - ou pas - de ladite couche.

'Vais lui apprendre, moi.

Citation:


Amiral,

Votre réponse a été un véritable calvaire à comprendre : la prochaine fois, ayez soin de trouver un scribe qui entende le français - et surtout, qui l'écrive, de grâce. Bien évidemment, prenez le temps de prévenir votre épouse, c'est légitime. Je n'ai pas d'autre écuyer, votre fils n'aurait donc pas de mauvaise compagnie.

Pour ce qui est de votre santé, si jamais c'est vraiment vous qui avez écrit cette lettre, faites-vous réexaminer au plus vite, car je trouve cette idée rien de moins qu'inquiétante.

Et je ne sais ce que vous tramez avec le Duc Lexhor, mais de grâce, que l'on cesse de se préoccuper de ma vie privée, et surtout sexuelle, car cela ne vous regarde en rien que je sois débauchée ou nonne. Le passage où vous me souhaitez de trouver longue et bonne... aubaine, je le trouve totalement insultant, tout autant qu'indiscret. Bon sang, je vous demande, moi, si vous avez maîtresse ? Enfin !

Je préfère mettre cela sur le compte de votre convalescence, sans quoi je sens que ma colère va s'attiser d'elle-même, et je devrai retourner me confesser.

Armoria de Mortain, grande fille qui s'assume. Non mais.

_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
See the RP information <<   1, 2, 3, ..., 5, 6, 7   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)