Flore
Flore sourit à la lecture des réponses de ses amies Doch et Farwen. Elles sont en bonne santé et gardent le moral. C'est bien.
Elle a encore deux courriers en tête.
Commençons par le plus difficile, car le plus imprévisible.
Argl, elle déteste ça Flore, de ne pas tout contrôler. En même temps, l'inconnu c'est excitant.
Bah, au pire, elle aura usé sa plume en vain.
A Deminerve dEaglia,
Seigneur de Beaumes de Venise,
Messire,
Nous ne connaissons pas et ce courrier doit vous étonner.
Je sais toutefois que vous êtes le seigneur de Beaumes de Venise, fief du Comté de Carpentras. Nous avons donc un point commun, puisque les loyalistes oeuvrent sous la bannière des nobles légitimes de Provence, dont fait partie votre suzeraine.
Ce courrier n'a pas pour dessein de vous convaincre de rejoindre nos rangs, en utilisant l'autorité de Son Eminence Ingeburge, n'ayez crainte.
Présente en Provence depuis neuf mois, je ne parviens toujours pas à comprendre l'aveuglement de son peuple.
Savez-vous que ce comté ne perdra pas sa liberté de fait par un retour à l'Empire ?
Le comté existera toujours sans le marquisat, entité inexistante aux yeux des Royaumes connus.
Pourquoi se battre pour cette institution inutile et illégitime ?
Je suis dépourvue quant au discours à tenir envers les provençaux, tant ils sont endoctrinés et leurs dirigeants haineux. Je le comprends lors des réponses reçues. Comme si les mensonges officiels valaient plus que les faits objectifs.
Ce quils ne comprennent pas, cest que ce conflit peut durer encore des mois. Lentêtement de la fausse marquise naboutira à rien, si ce nest la ruine du comté.
Je sais que vous êtes homme dEglise.
Vos convictions religieuses ne peuvent tolérer la violence qui domine en ce jour la Provence.
Des faits graves au sein du clergé local doivent en outre être portés à votre connaissance. L'archevêque Richelieu a intégré une armée, combattu et peu avant, il a pris dassaut le château dAix.
La semaine dernière, les marquisaux ont rompu la trêve dominicale.
Ceci ne fait quajouter un élément à leur attitude non aristotélicienne.
Je passe sur les procès iniques, lancés par sorcellerie et dont les verdicts sont dictés par le démon de la colère Léviathan.
Aujourdhui, des preuves de nouvelles incantations maléfiques apparaissent à Arles, via des manifestations du fantôme de lancienne maire pourtant condamnée au bûcher.
La source du mal se trouve dans le marquisat. Je n'ai aucun doute là-dessus.
La Provence sera libérée lorsqu'elle se débarrassera de cette infamie.
Je requiers votre aide afin de faire cesser ce conflit, et trouver les mots justes pour que le peuple saisisse bien la différence entre la marquisat, le mal, et le comté, que nous voulons libre et respecté par tous les Royaumes connus.
La Provence sera libre si elle est impériale. Cest une certitude et nous nous battrons pour cela. Les termes changeront sans doute, cest inévitable lors dun changement de régime, ne fût-ce que par souci de rupture entre deux ères, mais notre intention n'est pas de tout détruire.
Comment construire une Provence cohérente, forte et respectée à l'étranger si son peuple n'ouvre pas les yeux sur les mensonges du marquisat ?
J'espère que vous pourrez un peu m'éclairer sur la marche à suivre, même si je conçois que ma démarche peut sembler incongrue.
Voyez y plus un acte d'ouverture qu'une tentative de persuasion. Je ne me considère pas comme détenant la vérité absolue. Toutefois, une chose est sûre, je suis assez bien placée pour savoir que ce conflit ne finira que lorsque le marquisat chutera. Dès lors, si vous n'agréez pas à nos idées, ils sera toujours possible d'en discuter mais aujourd'hui, le comté a déjà assez souffert.
Ensemble, provençaux de toute opinion, nous devons nous lever contre cette guerre et débattre de l'avenir du Comté sans le marquisat, condamné à court ou moyen terme.
Je vous sais aussi impliqué dans la ville de Toulon. Ce message peut être communiqué aux toulonnais.
Les loyalistes relayeront toujours une demande d'ouverture des débats de la part du peuple provençal.
Le mur actuel dressé entre les deux camps ne mènera nulle part. Sur ce point, je pense que nous serons d'accord.
Qu'Aristote veille sur vous !
Fait sur les routes de Provence, le onzième jour du mois de mars de l'an mil quatre cent cinquant huit
Flore de Lendelin
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Elle a encore deux courriers en tête.
Commençons par le plus difficile, car le plus imprévisible.
Argl, elle déteste ça Flore, de ne pas tout contrôler. En même temps, l'inconnu c'est excitant.
Bah, au pire, elle aura usé sa plume en vain.
A Deminerve dEaglia,
Seigneur de Beaumes de Venise,
Messire,
Nous ne connaissons pas et ce courrier doit vous étonner.
Je sais toutefois que vous êtes le seigneur de Beaumes de Venise, fief du Comté de Carpentras. Nous avons donc un point commun, puisque les loyalistes oeuvrent sous la bannière des nobles légitimes de Provence, dont fait partie votre suzeraine.
Ce courrier n'a pas pour dessein de vous convaincre de rejoindre nos rangs, en utilisant l'autorité de Son Eminence Ingeburge, n'ayez crainte.
Présente en Provence depuis neuf mois, je ne parviens toujours pas à comprendre l'aveuglement de son peuple.
Savez-vous que ce comté ne perdra pas sa liberté de fait par un retour à l'Empire ?
Le comté existera toujours sans le marquisat, entité inexistante aux yeux des Royaumes connus.
Pourquoi se battre pour cette institution inutile et illégitime ?
Je suis dépourvue quant au discours à tenir envers les provençaux, tant ils sont endoctrinés et leurs dirigeants haineux. Je le comprends lors des réponses reçues. Comme si les mensonges officiels valaient plus que les faits objectifs.
Ce quils ne comprennent pas, cest que ce conflit peut durer encore des mois. Lentêtement de la fausse marquise naboutira à rien, si ce nest la ruine du comté.
Je sais que vous êtes homme dEglise.
Vos convictions religieuses ne peuvent tolérer la violence qui domine en ce jour la Provence.
Des faits graves au sein du clergé local doivent en outre être portés à votre connaissance. L'archevêque Richelieu a intégré une armée, combattu et peu avant, il a pris dassaut le château dAix.
La semaine dernière, les marquisaux ont rompu la trêve dominicale.
Ceci ne fait quajouter un élément à leur attitude non aristotélicienne.
Je passe sur les procès iniques, lancés par sorcellerie et dont les verdicts sont dictés par le démon de la colère Léviathan.
Aujourdhui, des preuves de nouvelles incantations maléfiques apparaissent à Arles, via des manifestations du fantôme de lancienne maire pourtant condamnée au bûcher.
La source du mal se trouve dans le marquisat. Je n'ai aucun doute là-dessus.
La Provence sera libérée lorsqu'elle se débarrassera de cette infamie.
Je requiers votre aide afin de faire cesser ce conflit, et trouver les mots justes pour que le peuple saisisse bien la différence entre la marquisat, le mal, et le comté, que nous voulons libre et respecté par tous les Royaumes connus.
La Provence sera libre si elle est impériale. Cest une certitude et nous nous battrons pour cela. Les termes changeront sans doute, cest inévitable lors dun changement de régime, ne fût-ce que par souci de rupture entre deux ères, mais notre intention n'est pas de tout détruire.
Comment construire une Provence cohérente, forte et respectée à l'étranger si son peuple n'ouvre pas les yeux sur les mensonges du marquisat ?
J'espère que vous pourrez un peu m'éclairer sur la marche à suivre, même si je conçois que ma démarche peut sembler incongrue.
Voyez y plus un acte d'ouverture qu'une tentative de persuasion. Je ne me considère pas comme détenant la vérité absolue. Toutefois, une chose est sûre, je suis assez bien placée pour savoir que ce conflit ne finira que lorsque le marquisat chutera. Dès lors, si vous n'agréez pas à nos idées, ils sera toujours possible d'en discuter mais aujourd'hui, le comté a déjà assez souffert.
Ensemble, provençaux de toute opinion, nous devons nous lever contre cette guerre et débattre de l'avenir du Comté sans le marquisat, condamné à court ou moyen terme.
Je vous sais aussi impliqué dans la ville de Toulon. Ce message peut être communiqué aux toulonnais.
Les loyalistes relayeront toujours une demande d'ouverture des débats de la part du peuple provençal.
Le mur actuel dressé entre les deux camps ne mènera nulle part. Sur ce point, je pense que nous serons d'accord.
Qu'Aristote veille sur vous !
Fait sur les routes de Provence, le onzième jour du mois de mars de l'an mil quatre cent cinquant huit
Flore de Lendelin
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