Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7   >   >>

[RP] Faut pas louper la correspondance!

Eralypse
[Soir de Mars,premier aller]

Fin des volutes poétiques des flocons qui ne dansent plus.
La guerre balaye ou fait rougir le tapis blanc pour laisser
le printemps poindre et l'inquiétude aussi.


D'une écriture doucement penchée, les lettres désordonnées trahissant le caractère pressé du petit mot écrit à l'arrière du morceau de parchemin envoyé.



Ysaree,

Excusez-moi, j'étais déjà en voie du sommeil quand j'ai entendu votre pigeon à la fenêtre de l'auberge. Tout s'est très bien passé, je vous suis gré de vous inquiéter de ma vie.

Je vous écrirais plus longuement demain,

Mes amitiés,

Gabriel.


[Matin suivant,second voyage]



Expressions des désillusions.




Ysarée,


Je prends le temps de vous écrire aujourd'hui. Ma plume était fanée hier,elle n'est pas plus pimpante ce matin mais,j'ai promis.

La traversée s'est passée sans encombres. Le mistral était rude mais je suis arrivé entier,seule une guerrière de l'Empire a voulu désespérément m'arracher à l'épée un bout de couenne,mon charme légendaire,que voulez vous...Je vous rassure,la couenne en question est intacte,au grand damne de mon cher tailleur qui se serait fait un plaisir de retoucher mes braies,me saignant à blanc comme il lui plaît.

Soit,je n'étais pas vraiment parti pour vous conter les péripéties d'une étoffe piquée d'épingles,continuons.

Le voyage fut bon,vous disais-je donc. Mon séjour par contre me déçoit,je crois,pire: me trouble..Quelque chose est mort,je ne sais si cela est du fait de la guerre ou des visages gris et sans vie qu'elle dessine sur les prairie et dans la garrigue mais quelque chose est mort. Définitivement.

Je ne sais si je l'ai senti au parfum pourrissant de l'air ou aux sourires perdus,ou...peut-être que c'est en moi que cette chose a perdu la vie. Qu'en sais-je en vérité? Rien. Tout cela est comme le reste,flou,indéchiffrable,nébuleux et secret. Des secrets que je détiens sans les connaître.

Vous devez me croire fou,vous n'auriez pas tort.

Je ne sais même pas la raison qui me pousse à vous dire ces choses...Oubliez,c'est sans importance.

J'espère que votre blessure ne vous cause pas trop de tracas,j'ose aussi espérer que vous ne vous faites point de mauvais sang pour moi. Je crois sincèrement que je devrais plus m'en faire pour vous,à dire vrai j'ai eu bien du soucis à voir cette lettre écrite par quelqu'un d'autre. Êtes vous si mal que vous ne pouvez tenir une plume en main? Ah,voilà que je m'inquiète à votre sujet.

Vous aurez la bonté de me faire parvenir de vos nouvelles,au moins pour le repos de mon âme,n'est ce pas?
Oui,j'en fais trop.
Mais qu'importe.

Vous savez,je parle de moi mais au final,qu'ai-je appris de vous? Pas grand chose,n'est ce pas? Je n'ai même pas su ce qu'il vous était arrivé dans le détail. Peut-être est-ce indélicat de remémorer le détestable souvenir mais...Je n'ai jamais dit être délicat après tout. Répondez si le cœur vous en dit,sinon,tant pis.

Rigueur ne vous en sera pas tenue.

Une pensée pour vous,dire qu'il y en a eu mille serait prétentieux,peut-être.
Ce que je suis si l'on considère les choses.

Mille pensées pour vous,


Gabriel.

_________________
Ysaree
[Seizième jour de Mars 1458]

Finalement ça avait été assez rapide. Les coups, les répliques, les parades et, pour finir, le bout de cette lame qui fuse dont ne sait où, alors qu’Ysarée se retourne et qui s’enfonce… là… dans le cou… entre l’oreille et l’épaule dextres… Ramassée, transportée et soignée. Ca non plus ça n’avait pas été très long. Enfin pas du fond de son inconscience du moins… Pas jusqu’à son réveil…

Puis le temps s’était mis à traîner de sa douloureuse langueur… il avait égrainé impitoyablement ses pénibles secondes… une à une … au rythme des battements de ses chaires déchirées et des plaintes des autres blessés, lui faisant amèrement regretter la quiétude de ses jours d’évanouissements.

Au 6ème jour, pensant en avoir la force, elle s’était faufilée hors de la tente pour échapper un peu à cette sordide atmosphère qui lui rongeait l’âme plus encore que le corps. Quelques pas, comptés, jusqu’à une auberge pour essayer de savoir enfin ce qu’il était advenu des autres et apprendre les projets insensés de voyage d’un Brignolais.

Cette fois, elle n’avait pas pu l’en dissuader. Tout juste avait-elle eu le courage de rentrer et de demander qu’on griffonne pour elle quelques mots qu’elle enverrait le lendemain.

… Quelques jours plus tard… une auberge, une table, un vélin et …la brune, plume à la main… encore un peu pâle mais surtout hésitante. Finalement elle se décide pour un « Sieur de Seiteranza » mais regrette et change de vélin…





Gabriel,

Je vous suis très obligée de la rapidité de la première réponse que vous m’avez faite. Aussi courte fut-elle, elle a conjuré mon inquiétude et je ne ferai pas cas de votre suggestion de ne pas m’inquiéter. Je ne peux que promettre de cesser avec la guerre et, en attendant, de ne plus vous importuner. Car j’ai peu d’espoir que votre petite mésaventure vous soit une leçon suffisante pour que vous interrompiez ces voyages inconsidérés et que la patience entre dans vos usages.

J’ai eu plaisir aussi à recevoir votre seconde missive mais, comme pour la première, le courage et la force me manquaient encore pour y répondre. En quittant les soins des médicastres, l’après midi de votre départ, j’ai retardé mon rétablissement.

Au reste, vous témoignez de l’inquiétude que vous avez eue de ma santé. Ne sortez point de cet état je vous prie, qu’il vous permette d’imaginer que l’on puisse en faire autant pour vous.

Pour vous répondre, j’ai été blessée au cou. Mais c’est à présent presque terminé et il ne m’en restera qu’une cicatrice et la crainte des armes. J’ai prié Aristote pour ne pas avoir à les reprendre mais il n’a pas du y voir matière à me plaindre et semble l’avoir ignoré. Il ne me reste à présent que deux jours pour être entendue et je n’ai plus le cœur à espérer. Gabriel, j’ai peur et je ne sais comment le dire à ceux qui continuent à se battre. Sans doute me manque-t-il la conviction d’une cause ou le goût de la victoire tout autant que le courage.

Quelque chose est mort en chacun de nous et seul sont fous les présomptueux qui pensent pouvoir l’ignorer.

Vous ne savez pas la raison qui vous pousse à me parler quand je cherche, moi, celle qui vous fait souhaiter que je l’oublie. Je m’y tiendrai cependant si c’est votre volonté.

La mienne est que vous me permettiez de recevoir encore vos pensées et que vous pardonniez le peu d’âme de cette réponse tout aussi tardive que laconique.


Ysarée

_________________
Eralypse
[Trois jours avant l'équinoxe printanière.]

Une table provençale.
Un rouleau gratté.
Une plume.
Une main.
De l'encre.

Suspendue au dessus du petit encrier d'argent,la plume attends.Les doigts sont impatients,la pointe incisive frémit d'un courant d'inspiration et,oubliant l'hésitation,le flot se libère...L'écume douce et blanche pour venir parfumer les lettres formées de l'esprit au vélin,le billet prend forme.




Ysarée,

Un pincement s'est imposé à moi en vous lisant.Un pincement noyé sur bien d'autres impressions s'il en est.Un fourmillement qui,pour être distrait ou élime,me fait vous demander...De continuer à m'importuner en m'avouant vos angoisses.
Même si je continuerais toujours à vous conjurer de n'en avoir aucune,ma préférence reste à vous les entendre proférer plutôt qu'à les laisser en silence ronger votre tranquillité.
Et en échange je vous laisserais m'enseigner la patience.Certes le marché est bien plus à mes avantages qu'aux vôtres,mais vous êtes libre de poser une condition,voyez comme j'ai bonne âme.

Et,puisque je pressens que ma missive ne sera qu'un chapelet de suppliques parfois amères à ma bouche,une autre demande sera formulée.D'autres questions aussi.Je crois qu'en plus du reste je devrais soigner ma curiosité dévorante.

J'ai eu de l'inquiétude pour votre santé,et,par tout les saints,elle ne fait que grandir encore et encore en comprenant vos phrases.Est ce vrai?Allez vous vraiment retourner sur un champs de bataille?Qui sait si vous n'y perdrez pas la vie cette fois-ci.Je me repend de mon insouciance à ce sujet,en souhaitant que vous retrouviez la raison.

Si l'espoir en vous se meure,alors,je vous lègue un peu du mien.Il y a des feux qui ne s'éteignent jamais,celui de la rancœur perdure longtemps mais finit étouffer quand les cœurs savent trouver leur part de bonté. Je doute que vous soyez dépourvue de courage,moins du fait que vous ne prendrez des décisions lourdes de conséquences à la légère.

Ainsi,je formule une prière,encore,ne partez pas.

N'oubliez pas.
Ni ce que j'ai dis,ni ce que je dirais.
Faites moi grâce des inepties s'il vous sied,mais n'oubliez pas.

Je vous écris déjà arrivé aux murs de la capitale,sur le bois d'un comptoir qui n'a plus d'âge.J'aurais du prendre le temps de vous écrire avant,ou attendre pour prendre la route,mais il me tardait. *Quelques mots ont été patiemment grattés*

Une pensée,

Ou un millier,

Gabriel.



Cacheté,le pli s'envole déjà.
_________________
Farwen
Deux jours sont passés depuis sa blessure.
Deux jours pas vraiment agréables d'ailleurs.
Certes Farwen est chez elle, au chaud, en compagnie d'Alex, sauvé et la mamé.
Sauf qu'elle ne pête pas vraiment la forme, la maire entrée en résistance.

Elle a l'épaule gauche bandée, encore bien bien douloureuse, malgré les emplâtres de la mamé, laquelle a montré une force insoupçonnée en la lui remettant en place. en venant la chercher sur le champ de bataille aussi d'ailleurs. un coup de la buse, forcément.

Elle a des bleus, des écchymoses, des écorchures de la tête aux pieds. Le gourdin n'a pas épargné un cm² de son corps...
Elle a écrit à Mila de suite, pour que la bataille et son inaptitude soient connues du CC. Mais elle n'a prévenu personne d'autre.

Mais là... là elle ne peut plus y échapper. Il lui faut prévenir sa cousine, et le père d'Alex. Alors avec des grimaces de douleur elle prend parchemin et plume, et écrit.




Délia ma cousine chérie,

j'espère que tu te portes bien et qu'Aristote n'a pas failli dans sa protection de ta personne. je l'ai menacé de ne plus lui adresser la parole si tu me revenais avec un cheveu froissé!
ici tout va à peu près bien.
Alex est toujours aussi beau, Sauvé toujours en admiration devant la mamé et ses plantes, et la mamé elle-même toujours aussi locace.
sauf qu'elle ne montre plus son chicot de sourire, et m'en veut beaucoup.

pour comprendre, il me faut t'expliquer.
il y a eu quelques échauffourées ces derniers temps.
et puis une grande bataille il y a 2 nuits, pendant laquelle j'ai été blessée.
non, ne t'inquiete pas, ce n'est PAS grave.
mais ça fait travailler la mamé : elle m'a remis l'épaule en place, elle colle des emplâtres nauséabonds sur mes écchymoses, elle nettoie et bande mes plaies... et elle ronchonne en m'entendant rouspéter!

mais ne t'en fais pas, je serai vite sur pieds!
je t'attends donc ici ma belle, dès que tu le pourras,
je t'embrasse,
Flo.
Doch
Rase campagne entre Aix et Forcalquier, entre deux sessions courants d’air.
Une buse bien connue maintenant, qui passe, repasse au dessus du campement de l’armée, avant de venir prendre place sur son bras tendu et ganté.
De sa main restée libre, elle décroche le parchemin fixé à sa patte, libère l’oiseau qui file se poser sur une branche, avant de commencer sa lecture.
Elle lit la baronne, elle lit… et s’assombrit à mesure qu’elle progresse à travers les lignes.
Réflexion, quelques secondes, avant de sortir sa propre plume et d’y rédiger une réponse.


Citation:
Ma chère cousine,

Tu m’écris que tu es blessée et que je ne dois pas m’inquiéter ?
Hum, sur cette question, je donne raison à la Mamé et moi aussi je râle. Toute seule devant ta lettre, mais je râle quand même.
A ce propos d’ailleurs : Arrête donc de rouspéter quand elle souhaite t’aider tu veux ? Sinon… sinon… bah… je ne sais pas, mais enfin, voilà. Je trouverai bien quoi d’ici que je revienne à Toulon, compte sur moi.

Quant à moi, je vais bien et mes cheveux aussi. Cheveux non froissés, je te rassure, simplement visités par quelques brins d’herbe, résultat des nuits passées en rase campagne avec l’armée.
Et je continue toujours autant à jouer les courants d’air, chose que tu aurais du faire d’ailleurs.

Toulon, Toulon Toulon… J’y repasserai dès que possible évidemment, mon dernier passage a eu un goût… de trop peu. Il en reste cependant la saveur d’une soupe excellente, tout comme la soirée associée.

Sur cette dernière note, nostalgique mais heureuse, je t’embrasse, ainsi qu’Alex et toute la maisonnée.
Et pour finir… surtout, prend soin de toi et ne rouspète pas trop sur la Mamé, veux tu?
Délia

PS : si tu veux bien remettre le second pli à la Mamé de ma part?


Cette lettre ci finie, relue et pliée, elle sortit un deuxième parchemin et y porta quelques lignes.

Citation:
Mamé,

Je viens de recevoir une lettre de Flo où elle me raconte les derniers événements.

Merci.

Délia


Les noms des deux destinatrices inscrits sur les lettres respectives, elle releva le bras pour rappeler la buse, afin de lui confier ses deux réponses pour Toulon.
_________________

Maistre d'Armes du MAO
Nennya
Elle avait veillé depuis quelques jours son fils, qui commençait juste à reprendre des forces, un homme entra sous la tente pour lui remettre deux lettres, l’une, elle reconnut immédiatement le scel, l’autre par contre…Elle débuta par celle qu’elle connaissait le mieux, ses prunelles noisettes s’assombrirent, le gato avait le don pour lui mettre la moutarde au nez. A la première lettre, elle prit le temps de pondérer sa réponse.

Citation:
Gato,

Soit fier de quoi ? Il n’y a rien à estre fier de faire ceci, pour la Grandeur du Saint Empire c’est cela ? Je ne suis pas mécontente d’estre hors des murs de Normandie, mais je suis doublement en colère d’estre dans un puits sans fond, qui commence à m’agacer. Tu as raison, tu n’as pas épousé une pleurnicheuse, mais une chieuse, et la chieuse en a marre de tes voyages impromptus que pour la gloire de ton pseudo devoir.

Je ramènerais mon fils, où je veux, et comme je l’entends, est-ce claire ? Nous serons ensemble, quand tu auras fini tes gamineries mon cher et tendre. L’épée au vent, ca va un moment, il faut arrêté de se voiler la face. Je ne sais pas pour qui tu courts aussi vite, mais elle doit estre sacrément intéressante.

Je t’attends bien sagement en bonne épouse patiente, mais celle-ci a des limites méfies toi.

Nennya.




Nennya termina sa lettre, non avec des larmes, mais avec les yeux plus noirs que jamais. Reprenant son calme, elle ouvrit la deuxième lettre. Celle-ci radoucit ses traites, de la colère, elle passa à la peine et la tristesse. En prenant à nouveau la plume, sa main tremblait de plus belle.
Citation:

A Stephandra, faict à Arles les vingt deuxième jours du moy de mars de l’année 1458

Je suis au regret d’apprendre de si tristes nouvelles, je prie Saint Michel, que mon amie reste à nos côtés. Je souhaite que vous me teniez au courant de l’état de sa santé. Je reste encore sous le choc de cette lettre, veuillez m’excuser de vous avoir mentionné si peu de mots.

Bien à vous,

Nennya Blackney Desbois




Elle fit mander un page pour transmettre les lettres, et dit d’une voix distincte, qui ne trahissait pas sa colère, ni même sa tristesse :


-La première est pour le gato, la deuxième pour Dame Stephandra je vous prie
_________________
Alexandra1






Citation:
De Alexandra1 de Lauzane
À Istanga de Lendelin, quelque part en Provence,

Chère Dame Istanga,

Je tiens à vous remercier de ces mots de soutien que vous m’offrez ainsi que le magnifique trésor que vous m’avez offert. J’ai tenu promesse de ne pas l’ouvrir ainsi que de ne pas en lire une ligne jusqu’à ce que vous m’en autorisiez. Hors j’aurai tenu plus longuement, jusqu’à ce jour ou je relis votre lettre, y répond pour ensuite me plonger dans cette exploratrice lecture poétique. Au bout de ce jour épuisant qui se termine, je me repose dans mon lit avec cette superbe reliure à mes côté posant sur mes genoux une planche sur laquelle je place mon encrier et mes parchemins pour vous écrire.

Si je puis vous rassurer, je ne me trouve ni ne me sens en dette avec personne. Je fais ce que je pense être juste de faire selon mes propres pensées.

Je vous promets cependant, pendant cette convalescence d‘environs quarante jours selon le médecin, de prendre le temps d’y réfléchir à nouveau.

Avec toute ma reconnaissance ainsi que mon amitié,

Alexandra de Lauzane
[/i]
Madnight
Volets grand ouverts. Matin de printemps. Premiers rayons d'un soleil qui veut faire valoir ses droits, encore un ! Triste sourire déformant ses jolies lèvres en une moue amère.
Appuyée sur le rebord de sa fenêtre, regard dans le vague, pensées lointaines et nostalgiques d'un passé perdu, et d'un avenir incertain.
Personne à qui se confier, personne à qui écrire en particulier.
Elle sort d'un tiroir une feuille de papier, prend sa plume et laisse glisser les mots sur le velin.




A toi, mon cher Forcalquier,

Me voila partie depuis presque deux mois.
Chaque jour me pèse davantage, et seule l'idée de revenir bientot me permet encore de tenir, de me battre et m'accrocher à mon rêve.
Je t'ai abandonné pour mieux te protéger, mais lorsque j'entends les nouvelles, le doute m'envahit.
Je n'étais pas faite pour cette vie de soldat.
Mon moulin me manque.
Les longues promenades pieds nus dans la rivière et dans les champs, le parfum du blé mur, le bruit des ailes gonflées par le mistral, le silence et la paix... Tout celà reste gravé dans mon coeur.
La jeune fille insouciante et moqueuse est devenue une personne en laquelle je ne me reconnais point, comme je ne reconnais plus le monde qui m'entoure. Mon coeur s'est durci comme la pierre, et la méfiance guide mes pensées.
Partout règnent la violence, la haine et la barbarie.
Pourquoi faut il se battre pour avoir le droit de vivre en paix ?
Pourquoi l'intolérance et l'ambition de certains doivent elles mettre en péril ceux qui ne souhaitent que prendre le temps de vivre ?
Ou sont passés nos fou rires, les longues soirées en taverne devant une chopine de bière ?
Te souviens tu des étalages du marché, les parfums des épices, les couleurs des tentes protégeant du soleil les légumes et les fruits odorants, et claquant au mistral ?
J'ai une pensée quotidienne pour tous mes amis qui sont restés dans tes murs, et qui courageusement continuent la lutte pour sauver ce qui reste encore à sauver ...
Je sais au fond de moi, que notre sacrifice n'est pas vain.
Crois tu, mon cher village, que les beaux jours me ramèneront vers toi, vers eux, et que tous ensemble, nous pourrons oublier ?

Je t'adresse mes plus tendres pensées
Ta Mad


Elle pose sa plume, renifle et essuie une larme rapidement du bout des doigts.
Elle relit, roule la feuille et la met avec précaution dans un flacon vide.
Un châle jeté à la va vite sur ses frêles épaules, elle sort de chez elle, traverse la ville, et se dirige vers la rivière.
A genoux dans l'herbe bordant le cours d'eau, elle dépose le précieux flacon qui, balloté par les flots, se trouve immédiatement entrainé par le courant.
Arrivera t il à son destinataire ? Elle aime l'idée d'y croire.
Peu de chance qu'il soit mangé, pense t-elle en souriant en s'en retournant chez elle.
Stephandra
Chaque jour, Stéphandra allait voir ses amis blessés et passait du temps au chevet de Mitijo. Lorsque celle-ci dormait, la jovente restait près d’elle à prier pour sa guérison et lui faire entendre raison.

Dès que la Taiseuse ouvrait les yeux, la gamine lui souriait et lui parlait doucement, elle la forçait à se nourrir, lui parlait de Nennya qui était sur Arles et priait Saint Michel pour elle. Ça avait porté l’effet escompté, Mitijo avait l’intention de se battre pour s’en sortir, Stéphandra espérait que rapidement elle puisse prendre la plume pour écrire à Nennya, non pas que ça la dérangeait de le faire pour elle, mais surtout ça serait le signe que son amie aille mieux.

Ce jour c’est aux côtés du chevet de son amie qu’elle écrivit à la duchesse, elle lui avait lu la missive et disait à haute voix ce qu’elle écrivait, elle n’avait rien à lui cacher, cette maudite guerre avait fait d’elles de grandes amies.



De Stéphandra
A la Duchesse Nennya
Faict ce 23 mars

Vostre Grâce,

C’est la plume légère que je vous écris ce jour, nostre amie commune a décidé de ne point se laisser aller. Je suis parvenue à la faire manger et sourire…une grande victoire je dois l’avouer et vous y êtes pour quelque chose.

Sa blessure la fait encore souffrir mais elle semble ne pas s'infecter, le médecin y veille et moi aussi. Elle dort beaucoup, mais il semblerait que ça soit normal donc je me fais une raison.

De vous savoir à Arles et à penser à elle, cela a éclairci le visage de nostre amie. Je sais que vous avez partagé d’agréables et moins agréables moment avec elle. Vostre amitié lui est bénéfique et je ne saurai jamais vous remercier assez de ce que vous êtes pour elle.

J’ai aussi pu croiser vostre époux qui est passé lui rendre visite. Donc ne vous souciez pas, elle est bien entourée, je ne la laisserai pas et le mire non plus. Ne vous excusez pas pour vostre courte missive, je ne sais que trop bien la difficulté à écrire lorsque l'on est animé par de tristes pensées ou sentiments.

Dans l’espoir que ce courrier vous trouve en bonne santé, recevez mes respects.
Que Saint Michel veuille sur vous.

Stéphandra


Stéphandra leva le nez,son amie s’était assoupie, mais son visage était moins tiré que la veille, la jovente se leva sorti de la tente et vit le page qui était non loin de là et l’appela :


Pourriez vous, je vous prie remettre ce mot à la duchesse de ma part..

Fort aimablement, il prit la missive, la jovente lui sourit et retourna au chevet de Mitijo.

_________________
Flore
Ses amis lui manquent ... On peut être grande gueule mais fondamentalement sentimentale.



A Natale Adriano Dario d’Ibelin,
Vicomte de Rabat,
Seigneur de Sainte-Maxime,


Cher ami,

J’espère que votre retour en terre arlésienne s’est déroulé sans encombre. Je vous remercie encore pour votre aide lors de notre rencontre imprévue en forêt de Vitrolles. Je ne savais même pas que ces terres appartenaient à mon cousin. Expédition spontanée qui se révéla désastreuse en définitive. Je suis retournée à mon alimentation à base de céréales. Adieu civet de sanglier ...

L’état de guerre devient difficile pour les gens de Provence, qu’ils soient soldats ou pas. Je ne comprends pas l’entêtement de ce gouvernement félon. Sacrifieront-ils toute une population pour leur pouvoir usurpé ?

Les blessés nous rejoignent, plus déterminés que jamais. Les dernières exactions des félons ont créé un sentiment fort de représailles. Après avoir violé la trêve dominicale, il n’est pas étonnant de les voir aujourd’hui trahir leurs propres paroles envers des innocents.
Je gage que les prochains affrontements redoubleront de violence.

Les nouvelles de la République de Gênes sont très bonnes. Ce gouvernement a toute mon admiration. Mettre son orgueil de côté, reconnaître son fourvoiement pour sauver son peuple, c’est une attitude de grands dirigeants.

A Forcalquier, les deux armées de la coalition ont repoussé une attaque des marquisaux.
Il se dit que devant votre regroupement à Arles, leur première cible, ils ont changé leur plan paralysés par la peur. Pour sauver la face, ils ont tenté à nouveau ce qu’ils avaient réussi avec les armées royales : s’en prendre aux plus faibles.
Mal leur en pris.
J’entends encore leurs cris de détresse déchirer la nuit.

Nous poursuivons l’entraînement dans notre campement installé à deux lieues de la ville. Je cumule d’excellentes appréciations en parades et esquives mais pèche par imprécision en ce qui concerne les attaques. Le reste de mon temps libre, je réfléchis à cette future rencontre des différents camps. Dame Hersende avait accepté un dialogue. Espérons qu’elle tienne parole. En cas d’échec, la Provence félonne signera sa propre destruction. Honnêtement, je ne sais quoi attendre de ces pourparlers.

J’entends dehors le tintement de la cloche pour le dîner. Vous vous en doutez, je n'insisterai pas sur la variété des repas servis. Heureusement, là où l'estomax fait grise mine, le moral est au beau fixe.

Bientôt, les loyalistes seront réunis et ensemble, nous danserons sur les murailles d'Aix.

Qu'Aristote vous garde !


Fait à Forcalquier, le 23 mars 1458

Flore de Lendelin


Le pigeon s'envole. Me faut un sceau personnel, se dit Flore.
_________________
Nennya
Nennya attendait des nouvelles, de son époux, malgré tout ce qu’elle avait pu lâcher comme mots dans sa dernière missive, et surtout celle de Mitijo. En ce jour du vingt troisième jour du moy de mars, il faisait un beau soleil à Arles, et la Duchesse reçut enfin du courrier. En lisant la missive, elle souffla, comme pour expulser enfin ses démons. Mitijo allait bien, la Blackney pouvait écrire à Stephandra mais également, à la petite Berthilde.
Avec un léger sourire de soulagement, elle écrivit ces mots :


Citation:
A Stephandra, à Arles, le vingt troisième jour du moy de mars de l’an de grâce mil quatre cent cinquante huit.

Je suis soulagée, et je suis rassurée que vous soyez à ses côtés, je prie pour elle toujours, et si il n’y a point de signes d’infection, je suis d’autant plus heureuse. Ainsi, vous pouvez dire à Mitijo que je vais écrire à sa fille Berthilde, et lui donner des nouvelles de sa mère. Je suis certaine qu’elle sera ravie de recevoir une telle lettre. Je vous fais confiance pour bien soigner Mitijo, transmettez lui mes amitiés.

Avec mes salutations,

Nennya Blackney Desbois




La jeune femme trempa sa plume et changea de parchemin pour écrire tout autre chose.

Citation:

A la jeune Berthilde, ma protégée,

Je voulais te dire que je pensais à toi, tout comme ta maman, qui va bien. Je sais parfois quels liens peuvent avoir une mère et une fille, soit rassurée de son état. Evidemment, je te sais en sécurité, et bien entourée, tu restes sans discontinuité dans mes pensées Berthilde.

Je t’embrasse fort, et Hervald aussi.

Nennya.




La Duchesse finit de cacheter le tout, et demanda distinctement :


-Faîtes envoyer cela à Dame Stephandra, et l’autre missive en Normandie, à la Cambremer
_________________
Alexandra1
Citation:
Bonjour à vous Helene40,

Je commence à peine à reprendre quelques légères forces du combat qui se tenu le 20 mars 1458 aux remparts d’Aix. Ainsi je me vois vous écrire cette lettre avec mes plus tristes regrets pour ce qui c’est passé qui n’était nullement votre faute.

Chère Helene, nous sommes toutes deux des dames capables de se dire la vérité. Partageant une certaine amitié et compassion, je vais vous expliquer ce qui est arrivé bien que peut-être quelqu’un l’ait déjà fait. Je tiens à vous donner ma propre explication.

Au retour de Forcalquier après avoir été raccompagner mon cousin par alliance auprès de ses enfants, déplacement dont nous avions tous l’autorisation de toutes les parties. Moi, Rexfredo et Filomene2 avons quité Forcalquier pour revenir en Aix. Les deux dirigeants des armées adverses Armoria et Namaysuch nous avaient donner droit de passage sous ma seule parole qu’aucun de nous ne prendrait les armes pour quelque armée que ce soit ainsi nous tenions paroles autant qu’eux. C’est l’armée de la Marquise Hersende qui exécuta ses ordres alors qu’elle oublia outrageusement de les changés plaçant Filomene qui est française en ennemis alors qu’elle même avait combattue pour cette dernière faisant d’elle une amie de la Provence et qui était la meneuse de notre groupe.

C’est pourquoi vous m’avez porté un coup d’épée meurtrier, exécutant les ordres d’une Marquise qui nous informa excusant son geste que c’était une erreur.

J’espère Dame Helene que nous resterons amies toutes les deux et que cet incident nullement justifier ne nous sépare.

Avec toute mon amitié,
Alexandra1
Stephandra
La nuit avait été longue et dure, encore une nuit faite de combats, de cris, de douleur, de larmes pour la Stéph.

Ce matin là, c'est Arian qu'elle avait retrouvé à la tente du mire grièvement blessée; le mire avait refusé de se prononcer quand à son état.
La jovente venait de se prendre une grosse claque au moral, après avoir ressassé tout ça, elle était revenue pour voir Mitijo et lui parler de Nennya et de sa missive, donc de sa petite fille.

La jeunette lui dit que Nennya allait écrire à Berthilde afin de lui donner des nouvelles, que Nennya pensait fort à elle et lui transmettez ses amitiés. Le coeur serrait elle ne lui parla pas de cette nuit passée, elle la vit sourire au prénom de sa petite puce et de son amie.

Mitijo devait déjà penser à elle et se soigner avoir d'avoir à se soucier de qui que soit d'autres. C'est à ses côtés qu'elle répondit à la duchesse.





Stéphandra
pour Dame Nennya
Faict à Forcalquier le 24 mars 1458

Dame Nennya,

Chaque jour Mitijo reprend un peu plus du poil de la bête si je puis dire, elle vous remercie de rassurer sa petite fille pour elle. D'ailleurs son visage s'est illuminé au prénom de Berthilde, ça m'a fait plaisir à voir.

Je crois savoir que vous l'avez assisté lors de la naissance de cet enfant, Mitijo m'en a un peu parlé. J'ose croire que vous aimez autant la maman que l'enfant.


Nostre amie a mangé ce matin, elle prend ses remèdes en râlant, ce qui me prouve qu'elle va mieux, je pense que le mire devra courir vite une fois qu'elle sera sur pied, car elle peste un peu après lui.


De vous à moi, la nuit à encore été dure et longue, j'ai peur que les suivantes le soient aussi. J'ai la chance d'être encore debout , je ne sais comment, Mitijo dit que s'est Saint Michel car elle lui demande de veiller sur moi.


Sachez que si un jour, je ne réponds pas à vos messages, c'est que je ne le pourrai pas... Mais j'aime à croire que rapidement Mitijo pourra reprendre la plume et vous écrira d'elle même.


En attendant, je continue à veiller sur elle et à la visiter à la tente médicale dès que j'ai un moment de libre. Nostre amie me demande de ne surtout pas omettre de vous transmettre ses amitiés, alors recevez les.

Respectueusement

Stéphandra


Steph relu le message à haute voix pour son amie, en sautant quelques passages, bien entendu pas question de l'informer des faits de la nuit. Délicatement, elle passa sa main dans les cheveux de Mitijo et lui fit une bise avant de la laisser se reposer.

La jovente sortit de la tente et alla trouvé un messager, toujours le même, quand il la vit s'approcher il lui sourit et dit


Pour Dame Nennya Blackney Desbois à Arles je suppose?

Stéphandra opina du chef et le remercia d'un sourire.
_________________
Flore
Entièrement dominée par une forte envie d'expression écrite, Flore poursuit :



Enored,

Voici déjà plusieurs semaines que notre groupe s’est séparé. Nous connaissions ce risque et avons chacun en nous la force d’agir de façon autonome.
Je sais que tu t’impliques dans l’organisation des troupes sur Arles et t’en remercie. C’est très amusant, toi qui venais pour nous soutenir dans l’ombre …
Et que dire de Patrice. Premier séjour en Provence : comte et maire. J’en souris en t’écrivant ces lignes.
Quel chemin parcouru ! Samuel t’avait promis du mouvement, tu as été servie. Le futur reste à écrire. Les perspectives sont intéressantes.
De mon trou perdu, je me réjouis que cela se concrétise. Nous nous entraînons sans relâche au campement.

Le Capitaine Namaycush a été trahi par son officier en second, si je puis nous présenter comme une hiérarchie militaire au sens classique du terme. Des soldats l’ont suivie, confiants. Je crois qu’elle l’était aussi en faisant ce pacte avec les marquisaux.
Une bonne partie d'entre eux est revenue à Forcalquier les pieds devant.
Je n’ai aucun ressentiment envers ces personnes. Elles ont agi comme bon leur semblait. Puis, cela a resserré les liens entre les soldats toujours loyaux envers Pa Capituna. Non, j’enrage qu’encore une fois les félons ont agi sournoisement. Cette guerre durera le temps qu’il faudra pour leur mettre la dérouillée qu’ils méritent.

Sur Forcalquier, j’aimerais te dire que tout va bien. C’est globalement le cas. Nous devrions repartir bientôt au combat. Toutefois, ce courrier est porteur d’une mauvaise nouvelle. Cette nuit, les armées maoïstes one tenté à nouveau de nous éliminer. Nous sommes toujours debout mais … Alexiane figure parmi les victimes. Heureusement, les soins prodigués en ville sont efficaces. Il suffit de voir en quelle forme reviennent nos anciens blessés ! Informe les autres mais n'en dis pas trop. Je t'informerai dès que j'aurai vu un médicastre.

Je te laisse. J’ai promis de rendre visite à une autre victime de la folie marquisale. Une simple villageoise, inscrite au séminaire pour devenir diaconesse. Ils ne respectent rien.

Vous me manquez tous.

Fais attention à toi !

Fait à Forcalquier, le 24 mars 1458

Flore


Tsss, quelle faiblesse ...
_________________
Stephandra
Stéphandra était sortie furax de la tente du mire, ce matin là le mire lui même était en sale état....

Elle ne savait plus que faire et comment aider, elle n'avait pas les connaissances mais par contre elle savait qui pourrait l'aider. Après avoir parcouru le camp de long en large et en travers pour se calmer, elle alla trouver Louis et lui expliqua ce qu'elle comptait faire.

Il avait un peu pesté mais pour le bien de sa Baronne il ferait ce que lui demandait la Stéph. Une fois d'accord sur le comment la jovente prit plume et encre:





Stéphandra
pour Dame Nennya

Bonjour,

Je m'adresse à vous pour toute autre raison ce jour, j'ai besoin de vos qualités et connaissances de mire, pas pour moi, mais pour la Baronne Arianrod qu'on a retrouvé presque morte hier matin.

Le mire est lui même alité ce jour, je refuse de la voir ainsi dépérir, aussi je vous demande un grand service.

J'ai trouvé une taverne malfamée, perdue en rase campagne elle se nomme "Au repère du Loup", y a peu de passage, du moins j'ai jamais croisé personne.
Aussi je me suis permise d'acheter les services de l'aubergiste afin qu'elle nous soit réservée pour nous seules!

Je vous implore de nous venir en aide pour mon amie, je m'y rendrais ce soir avec elle et quelques hommes d'Ouillie. J'espère vous y trouver, Clotaire qui vous apporte ce message connait le lieu je lui ai montré ce jour, il pourra si vous le souhaitez vous y conduire.

Dans l'attente de vous voir, d'avance je vous remercie ....

Respectueusement

Stéphandra


La jovente appela Clotaire et lui ré expliqua ce qu'elle lui avait déjà maintes fois dit dans la matinée. Le pauvre devait en avoir assez mais ne dit rien. Il acquiesça de la tête et parti au pas, au trot , au galop retrouver Arles.

Stéph le regarda partir et alla mettre tout en oeuvre pour que leur voyage de la soirée se passe au mieux.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)