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[RP] Faut pas louper la correspondance!

Nennya
Nennya prit la plume, elle n’avait plus de nouvelles, à part une lettre transmise d’un homme qui accusait son fils de l’avoir attaqué, inquiète de son sort, la Duchesse fit le premier pas.

Citation:
A mon époux, mon aventurier,

Plus le temps passe, et plus je m’inquiète de ton sort, j’apprends par le biais des autres, que tu es à nouveau blessé. Je suis anxieuse, et j’aimerais que tu sortes vite de ce bourbier provençal. Je ne sais plus quoi t’écrire ou prier comme Saint pour que tu me reviennes, vivant.

Je suis à Arles, avec nostre fils, la cousine de Anya, et Mitijo, je suis pressée de te revoir. Tout me manque chez toi, le temps est long sans mon époux.

Je pense à toi,

Je t’aime

Nennya




Elle donna le pli scellé au jeune soldat qui s’occupait de la correspondance. Anxieuse, et si il ne répondait pas…
_________________
Istanga
De ma tente blanche, plantée en Arles par la grâce d'Armoria, je me force à prendre la plume. J'ai délaissé l'armure de bravade pour un carcan de peur.

Citation:


De Istanga de Lendelin,

A Alexandra1,
En sa demeure de Forcalquier
Un samedi bien sombre, le 20e jour du décan du Bélier

Ma chère Alexandra,

Si je n'ai pris la plume plus tôt, ne m'en veuillez pas. J'ai fait ce que vous vous refusez à faire : j'ai combattu. Et je suis tombée sous les coups d'une arlésienne. Elle n'a pas eu grand mal, je venais de briser ma masse sur un soldat, il lui a suffi de me passer l'épée par le corps.

J'ai survécu, on ne sait comment, sans doute grâce aux soins du médicastre : Houze.

Mais là n'était pas mon propos. Je voulais vous faire part d'évènements qui me font craindre la venue d'un nouvel ennemi. Et cet ennemi est commun à tous les hommes : la créature sans nom.

Il me semble important que tous se mobilisent contre ces pratiques de sorcellerie qui ne font qu'augmenter, au fur et à mesure que la guerre s'éternise. La créature s'insinue mielleusement en nous, elle prend le visage de héros sympathiques, elle peut prendre le visage de votre voisin, elle peut faire aller dans un sens, puis dans l'autre.

Personne n'en sortira indemne. La créature est là, qui rôde. Une armée s'immobilise mystérieusement, une autre disparaît et l'esprit de son chef erre entre deux mondes, cherchant à regagner son enveloppe corporelle, une troisième armée, armée fantôme, apparaît et disparaît à la vue, tel un mirage.

Dieu oublierait-il la Provence?

Qu'en pensez-vous, mon amie, qui essayez, telle une funambule, de rester debout sur le fil ténu de la neutralité?

Portez-vous bien, je vous en conjure! Protégez-vous, et que votre tolérance ouvre les yeux de certains.

Avec mes amitiés,

Istanga de Lendelin


_________________
C'est toute l'histoire de ma vie.
Natale
[RP : Mi siederò sulla riva del fiume a contare le stelle ....... – Piazza italica]
[GDR : Mi siederò sulla riva del fiume a contare le stelle ....... – Piazza Italica]



Cela faisait déjà de nombreux jours qu’il guerroyait en Provence afin de libérer cette terre des félons et usurpateurs.
La guerre, la mort, le devoir…
C’est en la ville d’Arles qu’un messager vint lui conter la nouvelle. Ce dernier avait visiblement franchi de nombreuses lieux par bateau afin de venir jusqu’ici.

Eginald avait prit soin de l’informer de la tragédie familiale et de faire porter l’information par delà les Alpes. Ces mêmes montagnes que Natale pouvait distinguer au loin dans les brumes. Projetant son imagination dans ces endroits qu’il avait jadis parcourus.

Pour lui c’était un choc.
Non pas qu’il ait trop connu le défunt, paix à son âme, mais plutôt cela faisait depuis de nombreuses années qu’il était resté éloigné de la famille.
Les yeux bleus fixèrent à nouveau ces montagnes imaginaires qui se dressaient cette fois-ci telle une barrière infranchissable, puis ils errèrent sur la grève, le long du Rhône. Là le passeur attendait que tous les passagers se regroupent afin d’entreprendre le voyage vers l’autre rive.

Chemin de terre, chemin de vie.


Citation:
A Vous, Dirk Cornelio Laban di Fosacri Widmann

Père…



La plume s’arrêta un instant. Depuis trop longtemps il n’avait écrit ces mots.

Citation:
Eginald a prit soin de me faire parvenir l’affreuse nouvelle.

Je ne pourrai m’étendre sur le trépas de Pietro autrement qu’en vous apportant mon soutien dans cette épreuve, à vous ainsi qu’à sa compagne.
De trop longues années nous séparent, par delà les monts et les vallées. Mais il n’y a qu’une seule étoile qui me guide sur le chemin du retour.


Dire et se retenir. Il garda le souvenir des ces moments de séparation pour revenir sur l’instant présent.

Citation:
Qu’Aristote vous guide et vous protège en cet instant douloureux.
Apportez également toute mon affection à Marianna.


Lui-même avait connu récemment la disparition d’un être cher au cœur de l’hiver, qu’attendait-il encore réellement du Saint Esprit !?
Et pourtant il fallait bien continuer à avancer, aller au devant de la mort et de son destin pour LA rejoindre à nouveau.

Citation:
Fait en la Bonne Ville d’Arles ; Votre fils qui combat en Provence : Natale Adriano Foscari Widmann d’Ibelin


Guerre et rationnement il ne restait plus de cire, donc pas de sceau.
L’auteur remit le pli au messager venu d’outres monts et resta un temps sur le pas de la porte à le regarder partir.
Pourvu qu’il atteigne vivant le but de son périple, là-bas, au loin.

_________________________

Erano già numerosi giorni che guerreggiava in Provenza per liberare questa terra dai felloni usurpatori.
La guerra, la morte, il dovere, È nella città di Arles che un messaggero venne a portargli la notizia. Questo ultimo aveva dovuto attraversare visibilmente numerosi luoghi, anche in barca, per arrivare fino a li.

Eginald si era premurato di informarlo della tragedia che subiva la famiglia,facendo arrivare la notizia aldilà delle Alpi, le stesse montagne che Natale poteva distinguere in lontananza nelle nebbie,proiettando la sua immaginazione in questi luoghi che aveva percorso un tempo.

Per lui era uno shock.
Non che avesse conosciuto troppo bene il defunto zio, pace alla sua anima, ma piuttosto perchè erano tanti anni che si trovava lontano dalla famiglia.
Gli occhi blu fissarono di nuovo quelle montagne immaginarie che si drizzavano lungo una barriera invalicabile, poi a valle, lungo il Rodano. Qua il traghettatore aspettava che tutti i passeggeri si raggruppassero per intraprendere il viaggio verso l'altra riva.

Cammini di terra, cammini di vita.


Citation:
A Voi, Dirk Cornelio Laban di Foscari Widmann

Padre…


La piuma si fermò un istante. Da troppo tempo non scriveva più queste parole.

Citation:
Eginald ha avuto cura di farmi giungere la terribile notizia.

Non potrò comportarmi diversamente, per quanto riguarda la scomparsa di Pietro, se non offrendovi il mio sostegno in questa prova, a voi così come a sua moglie Marianna.
Troppo lunghi anni ci dividono, troppi monti e troppe valli.
Ma c’è una sola stella che mi guida sulla strada del ritorno.


Dire o trattenersi?
Scelse di custodire il ricordo dei questi momenti di separazione e di ritornare sull'istante presente.

Citation:
Che Aristotele vi guidi e vi protegga in questo istante doloroso.
Portate anche tutto il mio affetto a Marianna.


Lui stesso aveva conosciuto il dolore della scomparsa di una persona cara nel cuore dell'inverno. Che aspettava egli ancora realmente dallo Santo Spirito?
E tuttavia bisognava assolutamente continuare ad andare, avanzare davanti alla morte lungo il proprio destino per raggiungerLA di nuovo.

Citation:
Fatto nella Buona Città di Arles; Vostro figlio che combatte in Provenza: Natale Adriano Foscari Widmann d’Ibelin


Guerra e razionamento, non restava più cera, dunque niente sigillo.
L'autore rimise la lettera al messaggero venuto da oltre i monti e restò qualche momento a guardarlo partire con la speranza che raggiungesse, da vivo, lo scopo del suo periplo, laggiù lontano.
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Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière ! | Chi è guidato da una stella non guarda mai indietro!
Armes
Iskander
Marseille 11 avril 1458



A Dame Istanga de Lendelin, en la belle ville d'Arles, aux bons soins de l'hospice du carabin Houze.

Dame Istanga,

La rumeur a porté la nouvelle de votre chute jusqu'ici. Je l'ai ressentie ici portée par une lame de fond empreinte d'amertume, le chagrin de Gabriel, le souci de Raphael.

Cela m'a troublé. Votre marque semble changée, altérée, ternie, salie... Je ne sais comment le dire.

Cette guerre ternit tout. Mais j'eusse espéré ne pas vous voir ainsi marquée, vous.

Je la vois encore, la guerre, cette Gorgone. Elle se repaît de tout ce que nous avons, de tout ce que nous sommes, petit à petit, nous enlevant tout de notre humanité.

J'en suis venu à abandonner mes moutons pour semer du blé... les gens ont faim, terriblement faim, et d'autres s'engraissent par cupidité. La Gorgone s'en repaît pareillement, de la souffrance et du désespoir des uns et de l'avidité des autres.

J'entends les bruits de la guerre. J'entends les bruits de tout. Pas tant qu'ils fassent mal ... ils sont sales pernicieux, dégoûtants, abjects. Ils corrompent tout. Personne ne veut lâcher. Tous veulent gagner, avec pour seule conséquence que la guerre devient plus sale et plus folle encore.

Les morts se relèvent sans cesse, reviennent à la vie pour se battre plus encore. Les blessés hurlent aux vivants de se battre plus.

La trahison, les coups bas ... non, plus que cela, la haine se distille partout. Et la haine répond à la haine. Insidieusement, elle gagne le coeur de tous, l'âme de tous.

Cela me fait terriblement peur, car cette haine distillée passe insidieusement en tout. Elle s'amplifie sans cesse, et nous éloigne chaque fois un peu plus de tout espoir que la guerre s'achève et que la paix revienne.

Et je vous sens prise par cela, devenir le jouet de la Gorgone.

Cela me terrifie. Quel visage auront mes amis ? Quel visage ont-ils maintenant ?

Ils n'étaient pas ainsi.

La Guerre les rend ainsi. Elle les rend pire chaque jour. Elle nous rend pire chaque jour.

Pire que la famine, pire que l'économie qui décline, pire que tout, ce poison instillé par la Gorgone étouffe tout espoir que la guerre cesse.

Je viens prendre des nouvelles de vous et m'inquiète terriblement pour vous, plus pour cela que pour votre blessure.

Mais j'en viens à penser, pour la toute première fois, qu'il faudra peut-être mettre fin à tout cela, pour empêcher la Gorgone de gagner.

Mettre fin, j'y avais déjà pensé, certes, maintes et maintes fois, espérant une paix, c'est vrai. ... la Paix.

J'en viens à penser à une autre fin, si la paix ne vient pas. Ne vaut-il pas mieux détruire tout cela ? Ne vaut-il pas mieux détruire la Provence plutôt que de la voir ainsi empoisonnée par la haine ?

Je ne sais pas.

Je viens prendre conseil auprès de vous, sur votre lit de convalescente, et j'en suis désolé. Mais la question reste. Nous faudra-t-il tout brûler pour empêcher cette gagrène de se répandre ?

J'espère de tout coeur ne pas me tromper, ne pas vous voir déjà à ce point corrompue par ce poison qu'aucun retour ne soit possible.

J'ai terriblement peur, je l'avoue.

J'ai vu des gens à ce point pris par ce poison qu'ils ne s'en rendent même plus compte. Ils sont terribles, implacables et impitoyables.

J'ai voulu m'interposer contre cela, contre cette haine. Elle était à ce point forte que passer sur mon corps n'a même pas éveillé de cas de conscience.

Si nous ne parvenons pas, chacun de nous, à mettre cette haine de l'autre de côté ... si la Guerre nous a ainsi pris que nous soyons à ce point aveuglés par elle, ne vaut-il pas mieux tout détruire ?

Je garde espoir. Mais je vois poindre cete solution funeste comme la seule possible.

Galoche est parti. Que reste-t-il à sauver si nos poètes partent et s'il ne reste que la haine ?

Y a-t-il encore de l'espoir ?

J'arrive au bout du parchemin qu'une seule colombe peut porter, en espérant qu'il viennne jusqu'à vous.

Je reste votre très dévoué ami.

Iskander

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Istanga
Dimanche 11 avril 1458, en Arles

Les colombes d'Iskander sont réputées pour leur célérité. Celle qui arrive sous la tente arlésienne, après avoir lâché une fiente sur le médicastre, ne faillit pas à cette réputation.

Je m'empare du message,le lis une fois, puis deux, les larmes aux yeux. Un moment d'hésitation et je griffonne rapidement une réponse, d'une écriture tremblante, mal assurée.




À Iskander, en cette bonne ville de Marseille

Mon ami,

J'ai déroulé votre parchemin avec appréhension. Peut-être ai-je ressenti les ondes qui vous agitent et vous font vous préoccuper de moi.

Vous faites bien.

Si la blessure que j'ai reçue n'est pas mortelle, il en est une autre qui me mine. J'ai perdu espoir en l'âme humaine. Je n'éprouve même pas de haine, et c'est pire. Une profonde déception. L'envie de ne plus réfléchir, de me laisser porter bêtement par les évènements. Regarder avec indifférence.

Que l'on soit rassuré, je porterai désormais un masque. Je déguiserai mes pensées sous des sourires aimabkes et hypocrites, encenserai des idoles de sable, j'oublierai mes idées d'un monde meilleur, honnête et juste, et me cantonnerai aux rôles que l'on voudra bien m'assigner.

Esclave dans un pays prétendu libre, voila ce que je serai.

Istanga


Pli roulé et confié à la colombe qui part, libre.
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C'est toute l'histoire de ma vie.
Daemon.
A Aix, le démon fit envoyer une lettre à la princesse de France...

Citation:

A son altesse Armoria de Mortain, Princesse de France,


nous vous écrivons en ce jour, nous Daemon seigneur de Ceyreste, provençal fait et cause pour un retour en empire de notre beau comté, pour vous donner des nouvelles.

Je ne sais si les attachés à la diplomatie provençale vous ont averti de leur désir de mettre en place des négociations, si un lieu a été trouvé mais je puis vous faire part de leur attachement à voir celles ci commencer. Qu'en feront ils, je ne puis le dire.

Le retour de Gênes en empire et le tribu qu'elle doit s'acquitter semble appeurer les provençaux qui sont déjà bien las de ces affrontements et qui continuent tout de même à défendre une usurpatrice.

Je puis essayer de vous trouver un lieu pour que négociation se tienne, une chapelle peut être. Mais loin de vouloir quitter la voie des armes, le dialogue pourrait en atténuer la souffrance. Pour ma part je compte rejoindre Arles pour y apporter ravitaillement et un homme de plus. Je dois tout de même attendre car les mouvements des armées ennemies pourraient nuire à mon entreprise.

J'espère pouvoir tirer l'épée à vos cotés très prochainement...


Puisse le Très Haut continuer de veiller sur vostre bonne personne.

Avec tout mon respect,

Fait à Aix le 11 avril 1458
Daemon seigneur de Ceyreste



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Alexandra1
En l'Église de Saint- Jean de Forcalquier, Alexandra répondit à la lettre de Dame istanga de Lendelin.



Citation:

Fait à l'Église Saint- Jean de Forcalquier,
En Arles, sous une tente blanche
Pour Istanga de Lendelin,
De Alexandra1
Un dimanche 11 avril 1458,

Très Chère Dame Istanga,

Je me recueil moi-même en un dimanche ou habituellement il est jours de messe. Après avoir convier les fidèles de cette communauté à venir prier en adressant à Dieu un simple Crédo, bien connu de tous, en mémoire à tous les combattants de cette guerre, cette simple offrande en gage de notre union aristotélicien.

Bien que je ne sois pas diaconesse encore, je me permis en tant qu’aristotélicienne de le faire afin de préserver ce jour destiner en notre Créateur.

Après avoir écrit cette lettre, j’allumerai pour vous un simple cierge, un simple bien matériel qui représente toute la foi que je puisse avoir en ce Dieu afin de lui témoigner tout mon amour.

“J’ai compris le sens du Salut. Lorsqu’un humain a vécu dans la vertu, s’étant ainsi conformé à Ta divine parole, transmise par le prophète Aristote et par Christos, le messie, Tu lui accordes le droit d’accéder en ces lieux, au Paradis, au sein du soleil. Si il se détourne de la vertu, refusant d’écouter Ta divine parole, qu’il s’abandonne aux plaisirs terrestres, à l’égoïsme, à la tentation, à de fausses divinités, Ton infinie sagesse t’amène à l’envoyer en Enfer, dans la lune, pour y être puni pour l’éternité. Tu nous aime, mais c’est également à nous de T’aimer.”

Je porte à votre attention ce que Sypous a répondu à la question du Très- Haut qui lui demandait ce qu’il avait retenu après son périple rencontrant les sept Princes- Démons selon sa volonté. Cet extrait est tiré du texte de l’Éclipse. Ce que j’aimerais que vous en reteniez pour le moment c’est ceci: « Tu nous aime, mais c’est également à nous de t’aimer».

Je ne pense pas que Dieu ait oublier la Provence. Bien qu’Il soit le seul juge en toute chose, le Lui laisse le soin de le faire. Mais le fait est que c’est plutôt à nous, ses fidèles à ne pas l’oublier Lui. De voir combien sont vides les Églises d’Ais la Chapelle ou de Saint- Jean de Forcalquier, constatant dans ces deux lieux saints qu’à peine quelques fidèles s’y recueil ne serait-ce que par leurs maigres moyens. Alors je me pose cette question: Aurions-nous oublier, nous même, notre Très- Haut ? De Lui rendre notre amour tout comme Il nous aime ?

Je relis encore votre dernière lettre. Je prends à nouveau connaissance des faits que vous portez à mon attention. Ainsi de mon mieux je ferai en sorte que le chemin de la vertus soit le plus accessible que possible à tous les croyants et fidèles en instruisant ces derniers au meilleur de mes connaissances, leur apportant amitié et soutien. Car avec vos propos il me tient davantage à coeur de faire en sorte que ceux-ci n’abandonne pas leur foi au détriment de cette Bête Sans Nom. Son pouvoir de perversion est si grand quand l’homme s’éloigne ainsi du chemin de la vertus.

Le chemin de la neutralité me semble une toute autre bataille qui se livre davantage à préserver la foi aristotélicienne en ces temps de guerre. L’on m’apprit dans mon séminaire que le clerc ne doit pas mélanger ses charges religieuses à ses charges politiques s’il en a. Son rôle étant en premier lieu d’éduquer les fidèles quant à la religion aristotélicienne, ses propres opinions ne doivent que lui appartenir à lui seul puisqu’il en revient au Très- Haut d’en juger de ses croyant et fidèles.

Pour cause, je ne puis me permettre d’en juger de vos actions, que vous preniez les armes ou non. C’est Dieu qui jugera lui-même de votre vie vertueuse ou non lors du jugement dernier au moment de votre mort. Tout comme la mienne ou celle de tant d’hommes et femmes. Mais il semblerait que toutes deux, nous n’ayons pas encore terminer nos chemins qui se croise ainsi puisque nous sommes encore toutes deux bien vivantes.

Mon amie, je ne crains que la seule protection que nous ayons soit celle de notre amour que nous témoignons en Dieu car elle nous sera rendue en retour. De cette amour que l’on partage par l’amitié aristotélicienne, né le chemin de la vertus aussi bien que la tolérance.

Sachez que je compatie avec vous en ce que vous vivez. Je me vois heureuse de vous savoir encore en vie malgré la gravité de vos blessures. Si vous avez quelque besoin que ce soit, faites appel à moi il me fera plaisir de vous rendre la pareil dans la mesure de mes efforts alors que vous avez fait de même envers moi quand je fut moi-même gravement blessé.

Ne perdez pas la foi Dame Istanga,

Préservez-vous en elle de la bête Sans Nom,

Avec toute mon amitié,

Alexandra


Après avoir ficellé la longue missive puis envoyer le pigeon la porté à sa destinataire, Alexandra se leva de son siège puis alluma un cierge pour Dame Istanga en adressant une prière au Très- haut.
Hersende
Hersende avait reçu un courrier de Flore à propos des discussions triparties France/Empire/Provence, depuis si longtemps annoncées par l'ennemi et toujours pas entamées car - d'après les échos qu'elle avait eus - il avait fallu déterminer chez eux qui seraient les participants, puis élaborer une stratégie... bref, gagner du temps...

Là la situation était claire : on lui annonçait que ces discussions n'auraient pas lieu sous le prétexte que son filleul combattait au sein d'une armée de Provence et des "renégats génois" également.

Hersende n'avait pourtant pas évoqué la présence au sein des armées françaises du tristement célèbre Pinguoin plusieurs fois condamné en Provence pour brigandage ainsi que d'autres pillards ou dévaliseurs de château comme ceux qui avaient pris Aix... Mais apparemment tous les prétextes étaient bons pour éviter le dialogue.

Elle dicta donc la réponse suivante :




Citation:
Bonsoir Flore,

Il était de plus en plus évident au fil du temps que votre apparente volonté de dialogue n'était que poudre aux yeux destinées à endormir la méfiance des Provençaux.

Vos intentions sont claires maintenant et correspondent bien à ce que nous savons de l'Empire.

Comment pourrait-on reprocher à un filleul de venir défendre celle que SE Ingeburge lui a attribuée comme marraine? Vous devriez plutôt nous être reconnaissants de sa présence en Provence. Sachant que je désapprouve ses actes de brigandage, Kika est sous haute surveillance en Provence et ne risque pas de vous nuire tant qu'il est à mes côtés. Je suis responsable de son éducation morale et y travaille activement.

Quant à Margab, puisque je suppose qu'il s'agit de lui, sachez qu'il n'a pas combattu depuis le pillage de Chambéry dans les rangs provençaux. On lui a accordé comme à nombre de Français désireux de partir, la traversée de notre territoire.

Mais je reconnais bien dans cette désinformation les procédés courants des Loyalistes.

Le jour où vos prétendues paroles de dialogue seront réelles, faites nous signe. Les nôtres ne sont pas un leurre, elles...

Cordialement

Marquise des Alpes Occidentales

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Hersende de Brotel, Marquise des Alpes Occidentales
Maelie
Elle avait longtemps hésité avant de rédiger cette missive. Et pour dire quoi ? Mais c'eut été d'un manque de respect allucinant de ne point l'écrire, car enfin, un jour d'hiver 1458, le Vicomte de Tournel avait eu la grâce de venir la voir personnellement pour lui exposer sa requête. Elle se souvenait encore aujourd'hui avait reconnaissance de toute l'aide que le Vicomte lui avait apporté à ses débuts, puis de tout ce temps passé au CLE à ses côtés... Non décidément, elle ne pouvait plus laisser ce silence durer plus longtemps, c'était vraiment indigne de sa part.

Citation:
A vous, Senhèr Actarius d'Euphor, Vicomte de Tournel,


Adissiatz,


Voilà désormais deux mois que je suis venue en Provence tenir la promesse que je vous avais faite de vous suivre dès que le Languedoc n'était plus en danger immédiat. C'est chose faite, et j'eu le grand plaisir de voyager de concert avec le Baron Adrien Desage, au sein de ce qu'on appelle la seconde vague et qui tient aujourd'hui Arles sous les ordres de la Princesse de Mortain, du Général Nkhan et du Général Adrien Desage.

Je vous informe que nous avons bien eu lecture de vos différents courriers et appels au courage, et qu'ils reçoivent toujours le même écho positif dans nos coeurs : les Languedociens qui se battent en Provence ne flancheront pas et tiendront aussi longtemps qu'il le faudra, j'ai toute confiance en mes compagnons.

J'imagine que vous êtes averti du récent décès du Baron et de la Baronne d'Exat : pour assumer son deuil et son héritage, la nouvelle Baronne d'Exat, Majda Eulalie Shaggash, est retournée avec sa bannière en Languedoc. A ce jour, Exat semble s'être retiré du conflit.

En Languedoc, de nouvelles élections viennent de s'achever, et c'est Messer Klanacier qui est désormais notre Comte. L'actuel conseil comporte beaucoup de nouvelles têtes, mais certains demeurent et assure le lien si je puis dire : c'est le cas de Messer Bentich et de son épouse, ainsi que du Vicomte Bbred. J'ai entendu dire que la Comtesse Enduril s'était retirée de la politique, mais de cela je n'ai aucune certitude...

Je tenais à vous donner personnellement ces nouvelles, bien que je me doute que vous ayez, en Tournel, suffisamment de serviteurs pour vous servir d'oreilles en temps voulu.

J'ai appris que Corbeaunoir, que l'on doit désormais appeler Senhèr, s'est illustré à vos côtés : je garde un souvenir chaleureux de ce jeune homme de Lodève, et j'espère avoir l'occasion de le revoir.

Je vous prie de bien vouloir transmettre mes amitiés sincères à votre courageuse épouse, qui par son exemple, de même que vous, a couvert d'honneur notre peuple. J'espère vous trouver en bonne forme si le Très-Haut veut que nous nous rencontrions prochainement en terre provençale ou chez nous.

Qu'Aristote vous protège et vous guide.

Occitania per totjorn !

Fait à Arles le 11ieme jour d'avril 1458,
Maëlie
Sergent de Lodève


Et d'accrocher son message à la patte d'un pigeon gris, en espérant qu'il passe le siège sans se faire canar... euh, pigeonner...
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De l'art de recevoir...
Occitania per totjorn !
Actarius
Une charmante missive pour meubler une bien longue convalescence était arrivée sous le plumage indélicat d'un pigeon. Une charmante missive comme un remède à l'ennui. Une missive de charme qui a vu tirer le Vicomte de son apparente léthargie pour griffer un parchemin. Ce parchemin, accroché à la patte du même volatile peu gracieux, aurait-il autant de charme ? Rien ne paraissait moins sûr.



De Moi, Actarius d'Euphor, Vicomte du Tournel, Seigneur de Saint-Dionisy et d'Aubemare,

Amicales salutations !


Vous avez toujours eu le don de vous rendre agréable, ma chère amie. Et là encore, vous le faites avec brio, décrochant le sourire d'un guerrier convalescent au passage. Les jours sur Toulon se suivent et se ressemblent. L'ennui guette au coin de chaque ruelle, au détour de n'importe quel étal ornée de denrées fort onéreuses. Plus le temps passe, plus j'en viens à me dire qu'il est fort dommage qu'un peuple aussi fier soit dirigé par de tels imbéciles. Plus je suis impatient de reprendre le combat, car ainsi sont les guerriers.

Je vous remercie pour vos nouvelles Maëlie. Comme vous l'avez deviné, je suis plutôt au fait de la situation en Languedoc. De la mort des barons d'Exat et de Portes aux éternelles manigances du funeste couple Enduril-Laurine. Je trouve fort étonnant d'ailleurs les circonstances actuelles et l'extinction des grandes maisons languedociennes petit à petit. Le plus étrange peut-être et la suite d'événements récemment survenue.

L'Exat était en conflit pécuniaire avec le Comté pour une somme astronomique et une affaire judiciaire je crois. Le conflit, déjà existant sous d'autres mandats, prend précisément son envol sous le mandat du pantin d'Enduril. Une réunion de nobles qu'on appelait Assemblée nobiliaire en toute contradiction avec la loi est organisée. Non-conformément à la loi, un comble pour de frigides légalistes, Enduril pose une candidature pour la création d'une bannière. Je fais là un petit écart. Je suis bien curieux de voir comment la loi va être contournée pour arranger Enduril en la circonstance. Car la loi parle bien d'une Assemblée nobiliaire qui doit se prononcer et non d'une réunion de nobles mandées par une comtesse sans témoin héraldique. Enfin, je suis certain que les lois profitent toujours aux mêmes. Ceci étant dit, vous remarquerez que la bannière d'Enduril prendrait son essence à Carcassonne, devenant un concurrent direct de la famille Shaggash. Comble des choses, la mort du couple Shaggash dans d'étranges circonstances, mais je n'en sais pas plus.

Les deux bénéficiaires de ces décès sont la dirigeante du Languedoc au moment des faits en raison des conflits financiers et la générale illégale pour son projet de bannière. L'enchevêtrement des faits est par trop curieux pour être dénué de sens. Pour ma part, j'y vois un complot visant à l'hégémonie d'une seule créature et de ses tentacules. Laurine ne sera qu'une voix de plus à l'Assemblée nobiliaire, une voix de plus pour servir les intérêts d'une seule et même personne. Vous me dites que ce démon se retire de la vie politique, peut-être est-ce le cas après avoir détruit par ses manigances la volonté des meilleurs gens de notre comté, après avoir fait du Languedoc une terre morne et légaliste tout en dispersant ses leçons de vie à tout le monde. Un comble pour une pareille femme dont les manigances sont connues jusqu'en Flandres !

Voyez ma chère amie ce que provoque la seule évocation de cette créature du Sans-Nom. Vous y verrez un discours aigri et froid peut-être. Pourtant, il n'est que tristesse, celle d'avoir perdu trois de mes amis, et résolution, celle de revenir en Languedoc une fois la guerre finie et de mettre un terme à ces volontés hégémoniques une bonne fois pour toute. Le Languedoc a assez souffert de la connerie de deux êtres, il n'est pas un terrain de jeu particulier des Noumerchat, mais une terre d'histoire et de culture, une terre où le mot partir ne doit pas subsister, une terre qui mérite de retrouver le sourire et d'être débarrassée de la fange endurilienne.

Je me répands plus que de raison et votre coeur pur ne comprendra peut-être pas la fermeté et la radicalité de mes propos. Au final, le futur donnera des réponses tandis que toute prévision ne peut être que spéculation incertaine. Oublions ces lignes de tristesse, retrouvons le sourire ensemble en parlant de vos amours, mon amie. Car voyez-vous, le routinier que je suis possède bien des renseignements, bien des yeux et bien des oreilles. Quand sera-t-il question de mariage avec le fier Adrien ? Je ne puis voir d'autre issue entre deux amis chers, privés depuis trop longtemps d'une vie heureuse en couple.

Je vois déjà vos joues rosir à la lecture de cette question malicieuse. Et sans doute rosiront-elles de plus belle lorsque je verrai de mes propres yeux les liens de passion qui vous unissent à mon cher ami Desage. Car le temps des retrouvailles approchent, n'en doutez pas. Si vous avez tenu promesse, il n'est pas dit que je n'en ferai pas de même. L'orage gronde à l'horizon et bientôt le sillage du phénix deviendra tempête, tempête qui s'abattra sur l'ennemi. Auristre !

Tenez bon à Arles.

Que le Très-Haut veille sur vous et votre promis.


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