[Le temps du repos]
Au petit matin, les cris se sont tus, le soleil, maintenant plus haut dans le ciel hivernal, laisse entrevoir l'horreur de la nuit passée. Corps démembrés, corps sanglants, gémissants et agonisants dans les flaques de sang encore chaud d'où se dégage une petite vapeur ...
Le regard doux de la belle a disparu, ne reste qu'un regard froid, balayant ce spectacle de mort sans même un sourcillement. Le coeur encore palpitant par la peur mais aussi par cette sensation indescriptible, proche du plaisir, qui naît au creux de son ventre. Sueur froide qui colle ses mèches brunes à son visage, les joues rosies par le vent frais qui souffle désormais sur les rues de la ville dévastée.
Elle reste là un moment à contempler le résultat de la folie, puis doucement elle rengaine son épée avant de tourner le dos pour rejoindre le campement avec les autres.
Quelques heures de sommeil supplémentaires non loin de lui dans sa tente, avant de retrouver les autres dans la taverne improvisée. Et la belle cogite, cogite durement. Il est vrai que le changement est violent, les évènements de la nuit repassent sans cesse devant ses yeux ... Le doute, l'hésitation, tous deux balayés en un instant par un simple baiser volé, un sourire et des regards échangés.
Elle voit dans ses yeux son inquiétude de la savoir troublée, mais elle le rassure, lui disant que tout va bien et qu'elle va simplement se baigner. Petit rire cristallin qui s'élève lorsqu'il la gronde presque.
Tu n'as pas intérêt à revenir grelotante et glacée à la tente !
Le ton est presque paternel et cela l'amuse, elle le sait protecteur ... Trop peut-être ... Pas pour elle, elle a besoin d'une présence rassurante, quelqu'un à qui se raccrocher, chose qui lui a toujours manqué et qu'elle a trouvé pour le moment.
Mais la belle et l'eau c'est une longue histoire et ce n'est pas le froid hivernal qui la stoppera.
Elle s'en va donc au port au bout de la jetée. Elle laisse là ses vêtements, ne gardant sur elle que sa fine tunique en lin. Lentement elle pénètre dans l'eau froide, bien moins glaciale que celle de La Rochelle ou même de la bonne rivière de Thouars, mais le contraste reste saisissant, revigorant. Elle avance encore un peu et enfin la naïade s'immerge complètement pour quelques brasses. L'eau, son élément, sa source de plénitude autre que celui de la luxure. Sensation de liberté, de renaissance. Puis elle ressort, la fine tunique de lin rendue presque transparente et collant à son corps, moulant ses formes généreuses. Elle s'emballe dans sa cape et regagne le campement, n'ayant cure des regards presque indécents qui glissent sur elle, alors que ses boucles brunes se collent et s'échouent dans son dos.
Séchée et changée, elle rejoindra les autres pour partager quelques verres pour une soirée tranquille.
[Aube du 13 février]
Nouveau jour, nouvelle bataille en perspective. Réveil au son du cor du géant, elle se prépare en silence, relevant ses cheveux en chignon, laissant quelques boucles rebelles s'échapper.
Elle est prête, prête à combattre cette fois-ci, elle rejoint les rangs. Ils sillonnent la ville, débusquant les quelques locaux qui tentent encore de défendre leur pseudo liberté illusoire sous un joug qui n'est qu'une prison tenue pas des têtes bien pensantes qui vivent sur le dos des pauvres gens.
Ses compagnons d'armes frappent vite et bien, pas de bavure, pas d'arrière pensée, mais elle reste sur ses gardes. Non loin, deux corps s'affaissent sous les lames, aucune fioriture dans les coups portés. Pourtant alors qu'elle passe près de l'un des corps, elle entend un râle, puis un cliquetis et enfin le bruit d'une lame qui racle le pavé.
Instinct de survie, elle porte sa main à la garde de son épée pour la dégainée et se retourne, l'homme s'est relevé et fond sur elle. Elle pare le coup. Bruit des lames qui s'entrechoquent et crissent l'une contre l'autre.
Elle le repousse et lui porte un coup, l'homme s'affaisse de nouveau et tombe à genoux. Ultime coup porté, elle l'assomme d'un coup de pommeau sur le crâne, le laissant définitivement inanimé.
Premier combat, premières gouttes de sang versées sans pour autant donner la mort. Elle reste un moment le contempler, haletante, le sang battant fort dans ses tempes, attendant que la tension retombe.
Elle rejoindra de nouveau ses compagnons d'armes pour un retour silencieux au campement.
Trop tard pour reculer, les portes d'une nouvelle vie s'ouvrent désormais.
13-02-2010 04:07 : Vous avez engagé le combat contre les défenseurs de Arles.
13-02-2010 04:07 : Vous avez frappé Hoeneim. Ce coup l'a probablement tué.
13-02-2010 04:07 : Vous avez frappé Hoeneim. Ce coup l'a probablement tué.