Kernos
Les yeux du Kernos se posèrent tour à tour sur les personnes réunies autour de lui. Ce fut d'abord le Duc de Chasteau Queyras qui s'exprima. Le Seigneur des lieux l'écouta avec attention avant de hocher la tête et de lui répondre.
Je te remercie pour ton estime et le respect que tu me portes.
Son regard se posa ensuite sur Bastien puis l'évêque. Ceux-ci ne dirent mot, mais manifestèrent leur accord avec ces dispositions testamentaires, du moins par leurs gestes. Il les remercia d'un signe de tête, avant de se tourner vers son écuyère.
Je ne trouve rien à redire concernant la nature ou le contenu de votre testament, bien que rien de tout cela ne remplacera ce que vous avez apporté de votre vivant, seigneur. Et bien entendu, votre famille pourra compter sur mon indéfectible fidélité et dévouement.
Ce signe de fidélité envers sa personne, mais aussi sa famille, toucha le coeur bien mélancolique du Rouvray. Bien que son attitude ne changea pas, ne trahissant aucunement la légère chaleur que ce témoignage éveillait en lui, il lui répondit.
Je te suis reconnaissant, Laura, si jamais il m'arrivait quelque chose, je sais que je pourrais partir l'âme en paix si tu es là pour protéger les miens.
Ce tour de table terminé, et n'ayant entendant aucune voix contraire s'élever, il fit signe au notaire de s'approcher. Le clerc quitta son pupitre en emportant avec lui sa plume et le parchemin sur lequel il avait retranscrit les paroles du Seigneur de Glandage, y donnant la forme officielle d'un testament, pour le lui présenter. Kernos prit le parchemin, le lisant avec attention avant de prendre la plume de notaire pour y combler les espaces laissés vides pour compléter de manière plus personnelle ce texte qui acquerrait bientôt une valeur officielle et légale. Ceci achevé, il le relu brièvement et, satisfait, il demanda au notaire d'apporter la cire verte. L'homme s'exécuta, offrant la galette verdâtre, symbole des actes à valeur perpétuelle, au Conseiller Militaire qui la fit chauffer contre une bougie avant de verser quelques gouttes sur le document. Fermant le poing, il plaqua sa bague où figurait ses armes et sa devise dans la cire molle, et la retira avec douceur. Contemplant quelques instants l'empreinte du chêne rouvre se durcir, il releva la tête et tendit le document à Hardryan.
Voici l'acte confirmant les dispositions que je vous ai exposé que la Hérauderie recevra afin d'enregistrer et de valider sa valeur. Je vous demanderai d'apposer votre sceau ou votre signature sous votre nom, afin de confirmer que vous fûtes témoins de ma décision et que vous puissiez témoigner de sa légitimité, si jamais quelqu'un tentait de s'y opposer. Par ce geste, vous vous associerez à ma décision et garantirez ainsi, en y ajoutant votre autorité, les droits de ma famille si je venais à disparaître avant mon temps.
Sur le testament, on pouvait lire:
Au nom du très-Haut, d'Aristote et Christos.
Moi, Kernos Rouvray, par la grâce des Gouverneurs du Lyonnais-Dauphiné Seigneur de Glandage et de Roynac par les bienfaits du mariage, Officier de l'Ordre de Sainct Georges,
A tous ceux, présents et à venir, qui liront ces lignes, salut et paix!
La disparition de mon fils dernier-né, Nathanaël, Haldir, Maxence Rouvray, m'ayant rappelé que tout homme doit, un jour ou l'autre, rejoindre notre Créateur et recommander son âme à Son Jugement, j'ai décidé, en ce jour, de mettre en ordre mes affaires temporelles et de dicter mes dernières volonté au cas où ce jour viendrai pour moi, afin de ne point causer soucis à ceux qui me survivront.
En premier lieu, qu'il soit su que conformément à la coutume héraldique, les armes familiales intactes des Rouvray, "De sable au Rouvre d'argent", seront portées par ma tendre épouse, Axel Rouvray, et par notre fils aîné, Léandre Rouvray, ou par ses descendants. S'il s'avérait que celui-ci ait rejoint le Très-Haut avant sa majorité, les armes complètes reviendront à l'héritier le plus direct de mon sang, sans distinction de genre.
A ma douce et tendre épouse Axel, je lègue ma demeure dioise, ainsi que tous les biens et meubles y étant attachés dont elle pourra en disposer à sa guise. De plus, une rente de mille écus provenant de mon trésor lui sera versée, afin qu'elle puisse subvenir à ses besoins, ainsi qu'à ceux de mes enfants tant qu'ils ne seront sous sa tutelle. Jamais je n'aurai cru connaître tant de bonheur sur cette terre, et jamais mon coeur n'aurait pu tant aimer si le Très-Haut ne m'avait pas fait le don de te rencontrer. Mon corps aura beau devenir poussière, ma vie aura beau s'évanouir, à jamais mon coeur et mon âme seront auprès de toi. Mon amour t'a toujours appartenu, et il en sera toujours ainsi, malgré la mort.
A mon fils et héritier Léandre, je lègue les terres, les droits, biens et gens de ma seigneurie de Glandage, que je confie en douaire à mon épouse, jusqu'à ce que celui-ci ait atteint sa majorité et puisse exercer pleinement ses droits. Si par malheur, celui-ci devait trépasser avant sa majorité, que ces terres reviennent à l'héritier le plus proche de mon sang, sans distinction de genre. Qu'il soit également su que je lui lègue également mon épée, Gramr, ainsi que mon équipement de bataille, et une bourse de cinq cent écus afin qu'il puisse tenir le rang qui est le sien.
A ma délicieuse fille Léane, je lègue une rente de cinq cent écus tirée de mon trésor, pour sa dote lorsqu'il sera temps pour elle de contracter un bon mariage et qu'elle puisse tenir son rang.
A ma fidèle écuyère Laura di Constantini, je lègue une bonne épée, une dague, ainsi qu'un harnois blanc et une lance, à choisir parmi les armes en ma possession, ainsi qu'un palefroi à choisir au sein de mes écuries. Qui lui soit remis également un manteau de bonne qualité, ainsi qu'une bourse de cent écus d'or tiré de mon trésor, ainsi que la possibilité, si elle le souhaite, de prendre possession de l'une des maisons sises en le bourg de Glandage, biens pauvres remerciements pour ses services et son dévouement. Je recommande également à ma famille de la garder dans leur fidélité, si tel est toujours son souhait, et si c'est sa volonté, je lui baille le droit de porter l'étendard frappé aux armes de ma famille, tant qu'elle restera sa vassale.
A mes fidèles amis et à tous ceux qui j'ai respecté et aimé mais dont la liste serait trop longue à établir, je lègue les joies et les souvenirs heureux que nous avons pu partager ensemble au fil des années. J'espère m'être montré fidèle envers vous, et si jamais tord je vous ai causé, je vous prie d'accepter mon repentir. Gardez-moi une place dans vos coeurs et dans vos prières.
Au Lyonnais-Dauphiné, terre qui m'a adopté et que j'ai tant aimé, je lègue ma dépouille terrestre, ainsi qu'une somme en écus prélevée sur ce qu'il restera de mon trésor, maigre don qui, j'espère, pourra servir à assurer le bien être de ses sujets.
Afin que mes dernières volontés soient respectées, je charge Sa Grâce Hardryan Devirieux, Duc de Château-Queyras, ainsi que Sa Grandeur Bastien d'Amilly, Vicomte de Laragne-Montéglin, Baron de Montauban d'Ouvèze et Sire de Deneuvre, ou à défaut le Héraut de la marche Dauphiné, de faire exécuter le présent testament.
Et pour que l'autorité de ma volonté que voici obtienne une vigueur plus ferme, dans les temps à venir, j'ai décidé de la confirmer par ma main par l'impression de mon sceau, et que les témoins de cette décision en fassent de même.
Faict en notre Castel de Glandage, le 7e jour du mois de janvier de l'an MCCCCLVIII,
Kernos Rouvray, Sire de Glandage & de Roynac,
Hardryan Devirieux, Duc de Chasteau Queyras,
Bastien d'Amilly, Vicomte de Laragne-Montéglin, Baron de Montauban d'Ouvèze & Sire de Deneuvre,
Oiselier, Evêque du diocèse de Die
Laura di Constantini, Ecuyère de la famille Rouvray,
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Je te remercie pour ton estime et le respect que tu me portes.
Son regard se posa ensuite sur Bastien puis l'évêque. Ceux-ci ne dirent mot, mais manifestèrent leur accord avec ces dispositions testamentaires, du moins par leurs gestes. Il les remercia d'un signe de tête, avant de se tourner vers son écuyère.
Je ne trouve rien à redire concernant la nature ou le contenu de votre testament, bien que rien de tout cela ne remplacera ce que vous avez apporté de votre vivant, seigneur. Et bien entendu, votre famille pourra compter sur mon indéfectible fidélité et dévouement.
Ce signe de fidélité envers sa personne, mais aussi sa famille, toucha le coeur bien mélancolique du Rouvray. Bien que son attitude ne changea pas, ne trahissant aucunement la légère chaleur que ce témoignage éveillait en lui, il lui répondit.
Je te suis reconnaissant, Laura, si jamais il m'arrivait quelque chose, je sais que je pourrais partir l'âme en paix si tu es là pour protéger les miens.
Ce tour de table terminé, et n'ayant entendant aucune voix contraire s'élever, il fit signe au notaire de s'approcher. Le clerc quitta son pupitre en emportant avec lui sa plume et le parchemin sur lequel il avait retranscrit les paroles du Seigneur de Glandage, y donnant la forme officielle d'un testament, pour le lui présenter. Kernos prit le parchemin, le lisant avec attention avant de prendre la plume de notaire pour y combler les espaces laissés vides pour compléter de manière plus personnelle ce texte qui acquerrait bientôt une valeur officielle et légale. Ceci achevé, il le relu brièvement et, satisfait, il demanda au notaire d'apporter la cire verte. L'homme s'exécuta, offrant la galette verdâtre, symbole des actes à valeur perpétuelle, au Conseiller Militaire qui la fit chauffer contre une bougie avant de verser quelques gouttes sur le document. Fermant le poing, il plaqua sa bague où figurait ses armes et sa devise dans la cire molle, et la retira avec douceur. Contemplant quelques instants l'empreinte du chêne rouvre se durcir, il releva la tête et tendit le document à Hardryan.
Voici l'acte confirmant les dispositions que je vous ai exposé que la Hérauderie recevra afin d'enregistrer et de valider sa valeur. Je vous demanderai d'apposer votre sceau ou votre signature sous votre nom, afin de confirmer que vous fûtes témoins de ma décision et que vous puissiez témoigner de sa légitimité, si jamais quelqu'un tentait de s'y opposer. Par ce geste, vous vous associerez à ma décision et garantirez ainsi, en y ajoutant votre autorité, les droits de ma famille si je venais à disparaître avant mon temps.
Sur le testament, on pouvait lire:
Au nom du très-Haut, d'Aristote et Christos.
Moi, Kernos Rouvray, par la grâce des Gouverneurs du Lyonnais-Dauphiné Seigneur de Glandage et de Roynac par les bienfaits du mariage, Officier de l'Ordre de Sainct Georges,
A tous ceux, présents et à venir, qui liront ces lignes, salut et paix!
La disparition de mon fils dernier-né, Nathanaël, Haldir, Maxence Rouvray, m'ayant rappelé que tout homme doit, un jour ou l'autre, rejoindre notre Créateur et recommander son âme à Son Jugement, j'ai décidé, en ce jour, de mettre en ordre mes affaires temporelles et de dicter mes dernières volonté au cas où ce jour viendrai pour moi, afin de ne point causer soucis à ceux qui me survivront.
En premier lieu, qu'il soit su que conformément à la coutume héraldique, les armes familiales intactes des Rouvray, "De sable au Rouvre d'argent", seront portées par ma tendre épouse, Axel Rouvray, et par notre fils aîné, Léandre Rouvray, ou par ses descendants. S'il s'avérait que celui-ci ait rejoint le Très-Haut avant sa majorité, les armes complètes reviendront à l'héritier le plus direct de mon sang, sans distinction de genre.
A ma douce et tendre épouse Axel, je lègue ma demeure dioise, ainsi que tous les biens et meubles y étant attachés dont elle pourra en disposer à sa guise. De plus, une rente de mille écus provenant de mon trésor lui sera versée, afin qu'elle puisse subvenir à ses besoins, ainsi qu'à ceux de mes enfants tant qu'ils ne seront sous sa tutelle. Jamais je n'aurai cru connaître tant de bonheur sur cette terre, et jamais mon coeur n'aurait pu tant aimer si le Très-Haut ne m'avait pas fait le don de te rencontrer. Mon corps aura beau devenir poussière, ma vie aura beau s'évanouir, à jamais mon coeur et mon âme seront auprès de toi. Mon amour t'a toujours appartenu, et il en sera toujours ainsi, malgré la mort.
A mon fils et héritier Léandre, je lègue les terres, les droits, biens et gens de ma seigneurie de Glandage, que je confie en douaire à mon épouse, jusqu'à ce que celui-ci ait atteint sa majorité et puisse exercer pleinement ses droits. Si par malheur, celui-ci devait trépasser avant sa majorité, que ces terres reviennent à l'héritier le plus proche de mon sang, sans distinction de genre. Qu'il soit également su que je lui lègue également mon épée, Gramr, ainsi que mon équipement de bataille, et une bourse de cinq cent écus afin qu'il puisse tenir le rang qui est le sien.
A ma délicieuse fille Léane, je lègue une rente de cinq cent écus tirée de mon trésor, pour sa dote lorsqu'il sera temps pour elle de contracter un bon mariage et qu'elle puisse tenir son rang.
A ma fidèle écuyère Laura di Constantini, je lègue une bonne épée, une dague, ainsi qu'un harnois blanc et une lance, à choisir parmi les armes en ma possession, ainsi qu'un palefroi à choisir au sein de mes écuries. Qui lui soit remis également un manteau de bonne qualité, ainsi qu'une bourse de cent écus d'or tiré de mon trésor, ainsi que la possibilité, si elle le souhaite, de prendre possession de l'une des maisons sises en le bourg de Glandage, biens pauvres remerciements pour ses services et son dévouement. Je recommande également à ma famille de la garder dans leur fidélité, si tel est toujours son souhait, et si c'est sa volonté, je lui baille le droit de porter l'étendard frappé aux armes de ma famille, tant qu'elle restera sa vassale.
A mes fidèles amis et à tous ceux qui j'ai respecté et aimé mais dont la liste serait trop longue à établir, je lègue les joies et les souvenirs heureux que nous avons pu partager ensemble au fil des années. J'espère m'être montré fidèle envers vous, et si jamais tord je vous ai causé, je vous prie d'accepter mon repentir. Gardez-moi une place dans vos coeurs et dans vos prières.
Au Lyonnais-Dauphiné, terre qui m'a adopté et que j'ai tant aimé, je lègue ma dépouille terrestre, ainsi qu'une somme en écus prélevée sur ce qu'il restera de mon trésor, maigre don qui, j'espère, pourra servir à assurer le bien être de ses sujets.
Afin que mes dernières volontés soient respectées, je charge Sa Grâce Hardryan Devirieux, Duc de Château-Queyras, ainsi que Sa Grandeur Bastien d'Amilly, Vicomte de Laragne-Montéglin, Baron de Montauban d'Ouvèze et Sire de Deneuvre, ou à défaut le Héraut de la marche Dauphiné, de faire exécuter le présent testament.
Et pour que l'autorité de ma volonté que voici obtienne une vigueur plus ferme, dans les temps à venir, j'ai décidé de la confirmer par ma main par l'impression de mon sceau, et que les témoins de cette décision en fassent de même.
Faict en notre Castel de Glandage, le 7e jour du mois de janvier de l'an MCCCCLVIII,
Kernos Rouvray, Sire de Glandage & de Roynac,
Hardryan Devirieux, Duc de Chasteau Queyras,
Bastien d'Amilly, Vicomte de Laragne-Montéglin, Baron de Montauban d'Ouvèze & Sire de Deneuvre,
Oiselier, Evêque du diocèse de Die
Laura di Constantini, Ecuyère de la famille Rouvray,
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