Mariealice
Inspiration... Faire entrer l'air à nouveau, repousser les parois de chair comme elle l'aurait fait de bras l'emprisonnant. Avaler sa salive pour soulager la gorge irritée et sèche. Sentir le sang charriant la vie en elle, repoussant l'air vicié de ses poumons pour...
Expiration... Sortir cette hargne, cette douleur, les visualiser telle une nuée d'insectes fondant sur un champ prêt à être récolté, loin d'elle, très loin.
Apaisement... Calmer le coeur qui pompait, aspirant, injectant, réchauffant? Ah non cela nul besoin. Comment réchauffer de la lave en fusion?
Concentration... Ecouter l'homme face à elle, se forcer, ne pas hurler, rester là, debout, main posée sur la poignée, façon comme une autre de se rassurer sur la possibilité de l'ouvrir.
Regard vert dans l'ambre, les deux aussi sombres l'un que l'autre, chacun bataillant contre l'autre, bataillant contre la bête tapie à l'intérieur aussi. Quelle lutte était la plus difficile d'ailleurs?
Regard vert dans l'ambre, soeur contre frère, soeur désemparée un peu plus à chaque assertion, assénée telle des coups de marteau sur un métal récalcitrant, métal forgé devenant épée plantée en son ventre, cette même épée dont il tenait fermement le pommeau sous sa main.
Voix, calme, bien trop sans doute, froide, métallique, renvoyant alors à celui d'en face les coups portés.
Ce que je te demande... Peut-être de me faire confiance. Ah non pardon. Je n'en suis pas digne. On le sait tous désormais et depuis un temps certain même.
De voutée de prime abord, elle se redressait au fur et à mesure que les mots cinglaient.
En pâture? Oh mon Dieu non... Moi? Ainsi je serais soudain devenue capable de me repaitre de la douleur infligée, des attaques portées, du sang versé?
Lâche toi? Non cela m'est réservé. A moi. A moi uniquement. Qui d'autre pourrait l'être voyons...Et tu parles de m'affronter? Mais enfin Enguerrand, un lâche ne se bat pas c'est bien connu.
Main lâchant la poignée de la porte, corps devenu rigide, droit, tendu de toutes ses forces qui pourtant se plia pour faire une profonde révérence avant de retrouver sa position initiale, parfaite ballerine rompue à l'art du paraître.
Chevalier veuillez pardonner votre humble servante à peine digne de baiser vos pieds. Alors digne de confiance non vraiment...
Je ne suis que votre soeur, à demi il est vrai, ce n'est qu'un père que nous avons en commun, qu'une partie de notre sang qui est semblable et cela n'est pas suffisant pour être digne de vous aider. Non. Surtout pas. C'est.. Tout juste bon à ce que je souffre, que je m'inquiéte, que j'ai l'impression que tout ceci est de ma faute.
Ah non, là encore toutes mes excuses. Il est bien évident que n'assumant rien moi-même, je n'assume pas non plus la douleur. Celle que j'ai contribué à faire naitre, celle que je ressens, celle que je vois dès que je ferme les yeux, celle qui vrille tout mon être. Alors la tienne hein....Pourquoi m'en préoccuper?
Et là elle perdit pieds, incapable de contenir plus longtemps le flot d'émotions contradictoires qui s'étaient levées en elle, tempête dont elle était le centre, ouragan dont elle était l'oeil, Aella.....
Pour la première fois de sa vie, le poing de Marie se leva et s'abattit sur la poitrine d'Enguerrand pour la marteler avec toute la force de la tornade qu'elle était devenue, ponctuant quelques mots qu'elle parvint à articuler à grand peine avant de s'effondrer à genoux.
Je te hais.... Je vous hais.... Je me hais.... Je me hais...
_________________
Duel gagné: 1 (Mackx)
Expiration... Sortir cette hargne, cette douleur, les visualiser telle une nuée d'insectes fondant sur un champ prêt à être récolté, loin d'elle, très loin.
Apaisement... Calmer le coeur qui pompait, aspirant, injectant, réchauffant? Ah non cela nul besoin. Comment réchauffer de la lave en fusion?
Concentration... Ecouter l'homme face à elle, se forcer, ne pas hurler, rester là, debout, main posée sur la poignée, façon comme une autre de se rassurer sur la possibilité de l'ouvrir.
Regard vert dans l'ambre, les deux aussi sombres l'un que l'autre, chacun bataillant contre l'autre, bataillant contre la bête tapie à l'intérieur aussi. Quelle lutte était la plus difficile d'ailleurs?
Regard vert dans l'ambre, soeur contre frère, soeur désemparée un peu plus à chaque assertion, assénée telle des coups de marteau sur un métal récalcitrant, métal forgé devenant épée plantée en son ventre, cette même épée dont il tenait fermement le pommeau sous sa main.
Voix, calme, bien trop sans doute, froide, métallique, renvoyant alors à celui d'en face les coups portés.
Ce que je te demande... Peut-être de me faire confiance. Ah non pardon. Je n'en suis pas digne. On le sait tous désormais et depuis un temps certain même.
De voutée de prime abord, elle se redressait au fur et à mesure que les mots cinglaient.
En pâture? Oh mon Dieu non... Moi? Ainsi je serais soudain devenue capable de me repaitre de la douleur infligée, des attaques portées, du sang versé?
Lâche toi? Non cela m'est réservé. A moi. A moi uniquement. Qui d'autre pourrait l'être voyons...Et tu parles de m'affronter? Mais enfin Enguerrand, un lâche ne se bat pas c'est bien connu.
Main lâchant la poignée de la porte, corps devenu rigide, droit, tendu de toutes ses forces qui pourtant se plia pour faire une profonde révérence avant de retrouver sa position initiale, parfaite ballerine rompue à l'art du paraître.
Chevalier veuillez pardonner votre humble servante à peine digne de baiser vos pieds. Alors digne de confiance non vraiment...
Je ne suis que votre soeur, à demi il est vrai, ce n'est qu'un père que nous avons en commun, qu'une partie de notre sang qui est semblable et cela n'est pas suffisant pour être digne de vous aider. Non. Surtout pas. C'est.. Tout juste bon à ce que je souffre, que je m'inquiéte, que j'ai l'impression que tout ceci est de ma faute.
Ah non, là encore toutes mes excuses. Il est bien évident que n'assumant rien moi-même, je n'assume pas non plus la douleur. Celle que j'ai contribué à faire naitre, celle que je ressens, celle que je vois dès que je ferme les yeux, celle qui vrille tout mon être. Alors la tienne hein....Pourquoi m'en préoccuper?
Et là elle perdit pieds, incapable de contenir plus longtemps le flot d'émotions contradictoires qui s'étaient levées en elle, tempête dont elle était le centre, ouragan dont elle était l'oeil, Aella.....
Pour la première fois de sa vie, le poing de Marie se leva et s'abattit sur la poitrine d'Enguerrand pour la marteler avec toute la force de la tornade qu'elle était devenue, ponctuant quelques mots qu'elle parvint à articuler à grand peine avant de s'effondrer à genoux.
Je te hais.... Je vous hais.... Je me hais.... Je me hais...
_________________
Duel gagné: 1 (Mackx)