Breiz24
[Samedi matin, la Meyre, son fils, et ses renards]
Il fallait que tout soit parfait. Elle s'était levée aux aurores, avait revêtu sa robe noire affadie, avait fourré un tablier dans le fond de son panier, et s'était dirigée vers les remparts de Cosne. De là, elle verrait si le convoi des savoyards était arrivé, si les chariottes débordants de victuailles et les tentes grouillant de rusés étaient montées, ou en passe de l'être.
C'est qu'ils avaient un festin à préparer, et elle avait beau être la mariée, elle n'imaginait pas ne pas participer à sa préparation. Déjà parce qu'elle n'avais pas su ceux qu'elles nommait "ses renards" depuis des lustres, et aussi, surtout, parce que malgré elle, elle angoissait.
Ils venaient pour elle, ils ne connaissaient pas celui qu'elle avait choisi, il n'était pas rusé, il ne buvait pas. Il était différent en tous points du Pi, leur leader, celui qu'elle avait aimé. Peut-être était-ce pour cela que son palpitant avait accepté de se remettre à cogner. Sauraient-ils l'accepter?
Le ventre noué, barbouillée alors qu'elle n'avait pas encore mangé, elle gravit les escaliers des remparts, Gauvain sur la hanche, esquivant les mouvements de l'épée de bois. Il était temps que Mont lui apprenne deux trois mouvements à celui là!
Elle arriva en haut, se glissa entre deux créneaux, penchée dangereusement vers l'avant. Ils étaient là!
Exactement à l'endroit où ils avaient monté le campement la dernière fois! Ravie, et stressée, elle dévala les marches, passa entre les gardes pas encore bien éveillés, les portes de la ville à peine ouvertes, et claudiqua du plus vite qu'elle put en direction du camp.
Calme plat. Léger sourire. Grande inspiration.
Eho! Y'a quelqu'un là dedans?!!
Et l'attente, le cur battant la chamade, les retrouvailles, dans la joie... ou pas?
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Il fallait que tout soit parfait. Elle s'était levée aux aurores, avait revêtu sa robe noire affadie, avait fourré un tablier dans le fond de son panier, et s'était dirigée vers les remparts de Cosne. De là, elle verrait si le convoi des savoyards était arrivé, si les chariottes débordants de victuailles et les tentes grouillant de rusés étaient montées, ou en passe de l'être.
C'est qu'ils avaient un festin à préparer, et elle avait beau être la mariée, elle n'imaginait pas ne pas participer à sa préparation. Déjà parce qu'elle n'avais pas su ceux qu'elles nommait "ses renards" depuis des lustres, et aussi, surtout, parce que malgré elle, elle angoissait.
Ils venaient pour elle, ils ne connaissaient pas celui qu'elle avait choisi, il n'était pas rusé, il ne buvait pas. Il était différent en tous points du Pi, leur leader, celui qu'elle avait aimé. Peut-être était-ce pour cela que son palpitant avait accepté de se remettre à cogner. Sauraient-ils l'accepter?
Le ventre noué, barbouillée alors qu'elle n'avait pas encore mangé, elle gravit les escaliers des remparts, Gauvain sur la hanche, esquivant les mouvements de l'épée de bois. Il était temps que Mont lui apprenne deux trois mouvements à celui là!
Elle arriva en haut, se glissa entre deux créneaux, penchée dangereusement vers l'avant. Ils étaient là!
Exactement à l'endroit où ils avaient monté le campement la dernière fois! Ravie, et stressée, elle dévala les marches, passa entre les gardes pas encore bien éveillés, les portes de la ville à peine ouvertes, et claudiqua du plus vite qu'elle put en direction du camp.
Calme plat. Léger sourire. Grande inspiration.
Eho! Y'a quelqu'un là dedans?!!
Et l'attente, le cur battant la chamade, les retrouvailles, dans la joie... ou pas?
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