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[RP] Trois p'tits tours et puis s'en vont

Adelinda
"Haaaan mais qu'il m'agace!!" Et la brunette a envie de tourner les talons et de le laisser se démerder avec sa prisonnière. Après tout, elle ne doit rien à Cathy, alors pourquoi se soucier de son sort? Ouais mais nan... Comme dit précédemment, Adye a peut-être de sacrés défauts -dont elle est fière soit dit en passant- mais pas celui de retenir quelqu'un contre son gré.
Et faut bien l'avouer, la mine de la jeune femme lui a fait un peu pitié. Comme si elle supportait tous les malheurs du monde à elle seule, telle l'empathique qui soulage tous ses proches en absorbant toutes les pensées négatives alentours.

Le regard lourd posé sur le blond, comme si par là elle pouvait faire en sorte de lui rendre la raison, et de le mettre à sa botte aussi, ce serait pas mal tient, elle lui répond d'une voix on ne peut plus froide.


Oh mais non mon cher... Ce serait toi qu'elle tuerait si je la libérais, pas moi. Et crois-moi, je ne ferai rien pour l'en empêcher... Comme tu peux le voir, je tiens ta vie entre mes mains, alors fais attention à ce que tu fais ou dis...

Et toc! Non mais! Elle va pas se laisser impressionner par ce p'tit con!

Si tu veux la faire sortir de là, tu te débrouilles! Comptes pas sur moi pour t'aider! C'est ta prisonnière, pas la mienne! J'ai rien à voir dans tout ça! Quant à ameuter les voisins, qu'ils viennent donc! J'en ai rien à foutre! C'est toi qui seras montré du doigt, au mieux.

Et la brunette fait demi tour, pour aller ouvrir la porte... et la refermer aussitôt. A clé. Laissant le blond avec Cathy à l'extérieur. Et curieuse malgré tout, elle s'approche de la fenêtre, et se place sur le côté, en essayant de ne pas se faire voir, pour regarder ce qu'il va faire. Va-t-il défoncer la porte?

Et pendant qu'elle observe, elle cogite. Plus les secondes passent, et plus l'idée de la demande de rançon lui semble être bonne. Mais pas à son nom. Au sien à lui. Il l'a enlevée pour faire enrager Theo? Le dit Theo croira qu'il l'a fait pour l'argent. Le résultat sera le même. Car elle se doute bien que le don juan ne va pas laisser faire cette histoire sans lever le petit doigt. Et elle, pour sûr qu'elle ne fera rien pour l'arrêter. Enfin tant qu'il met pas la vie du blond en danger... Pfff elle est trop bonne...
Elle est curieuse de savoir ce que répondra le Theo à cette demande. Va-t-il accepter? Et combien elle va demander? Si avec cette histoire, elle peut s'enrichir un peu, ça compenserait tout ce que lui fait subir le blond. Ce n'est qu'un juste retour des choses après tout...

Bon, qu'est-ce qu'elle va mettre dans la lettre...

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Armand.
Et voilà comment notre blond, Cathy dans les bras, se retrouva à la porte de sa propre baraque. Et il fulminait le Armand devant le caractère entêté de sa brune. Oser lui refermer la porte au nez, le désavouer devant sa captive, lui ! Comment pouvait-elle !

Oui, le blond fulminait c’est pourquoi il était hors de question d’implorer une quelconque clémence en provenance d’Adye. Aussi, après un dernier regard à la porte close, l’apprenti kidnappeur lança bien fort un «
Et bien reste seule dans ton coin si c’est ce que tu veux » avant de tourner les talons et de retourner vers la charrette où il déposa de nouveau la brune avec douceur. Celle-ci, refusant obstinément de s’alimenter depuis des jours, commençait à s’affaiblir et inquiéter le blond par la même occasion. Trop fier cependant, ce dernier refusait de voir la réalité et plus encore de renoncer à ses plans et ce, quelques soit les avis de ces dames sur la question. Cathy finirait bien par manger quand elle aurait vraiment faim et Adye ne pouvait de toute façon pas se passer de lui, elle finirait donc elle aussi par céder… Son plan était donc parfait.

Retour dans la charrette donc pour le blond et sa captive, direction la Porte Rouge. Là, il trouverait surement une chambre relativement discrète où cacher son précieux butin et le passage au brigand de par sa réputation représentait une planque qu’il jugea finalement bien plus adaptée que sa propre demeure, qui irait chercher cathy dans un tel endroit ?

Arrivé à destination –comprenez devant le bordel qui pouvait aussi faire office d’auberge pour certains privilégiers- il détacha cathy puis la repris à bout de bras tout en tachant de se composer un visage avenant. Sourire aux lèvres donc il entra dans le haut lieu de perdition encore désert à cette heure-là de la journée. Lui qui avait grandi ici-lieu en connaissait tous les recoins ainsi les tenancières actuelles, personne ne s’inquiéterait donc de le voir débarquer. Il héla tout de même le videur dans un :
L’ami, sais-tu où je peux trouver kenny ? Surpris, celui-ci le toisa, détailla la brune un instant avant d’afficher un sourire clairement grivois. "Pas vue de la journée" se contenta-t-il de répondre bien que son air en disait long sur ce qui lui trottait en tête. Sacrée aubaine pour le blond qui ne profita pour poursuivre : J’compte rester quelques jours dans le coin avec ma petite protégée. L’voyage à était long et la belle est crevé, vous me trouvez une chambre ? J’m’arrangerai avec Kenny plus tard.

Nul besoin d’explications supplémentaires, voilà notre blond dans la place. Chambre fut vite trouvée au troisième étage de la grande bâtisse et la brune fut tout aussi vite déposée sur la lit… Ne restait plus qu’à attendre des nouvelles que ce soit de Bourgogne ou de Provence… la captivité de la brune ne faisait que commençait et l’Armand aller la commencer par une petite escapade à la taverne la plus proche, prenant juste le soin de refermer la clé derrière lui sur sa prisonnière

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juste un jeune con prétentieux...
Cathycat


[Jeu, set et match]

Et le ton continue de monter entre le blond et l'autre brune ... Elle ligotée ne peut qu'observer et compter les points, car c'est bien un match qui se joue entre les deux tourtereaux. A celui qui sera le plus cinglant, mais aussi et surtout à celui qui aura raison par rapport à l'autre.
La tournure que prend l'histoire fait comprendre à Cathy que le blond a agit de son propre chef, sans l'accord de sa moitié, une bonne chose pour elle et dont elle pourrait peut-être en jouer...

Pour le moment la voilà dans les bras du blond, tous deux plantés devant la porte close avec de l'autre côté une brune fumasse.

Armand l'emporte sur les paroles, Adye sur les actions ...

Mais dans l'instant, la prisonnière ne dit rien, prise d'un vertige dû au manque de nourriture, elle s'évanouit dans les bras de son ravisseur et ne verra pas la suite de la prise de bec. Ce n'est que plusieurs heures plus tard qu'elle se réveillera allongée dans un lit, dans une pièce aux fenêtres calfeutrées, porte close, avec un plateau repas disposé sur une petite table.
Plateau qu'elle se refusera de toucher, restant allongée sur le lit, recroquevillée sur elle même.

Abnégation, résignation ... Plus la force de lutter ... Pour le moment ...



[Et les jours passent ...]


... lentement, très lentement. La brune s'est murée dans son mutisme mais n'en est pas moins hors d'elle. Elle observe, écoute, dissèque chaque mots, chaque paroles qui lui parviennent à travers la porte. Etudier pour mieux savoir quels éléments utiliser pour monter son ravisseur contre son autre, sa moitié. La tension est largement palpable et ce n'est pas le ton mielleux du blond qui va cacher tout cela. Chaque jour il vient passer un peu de temps avec sa prisonnière ressortant la même litanie sur la raison de son action. Mais Cathy l'ignore, elle ne l'écoute même plus, toutes ses pensées se dirigent vers Theo, celui à qui elle avait promis ... Où était-il maintenant ? Comment s'était déroulée la bataille d'Aix ? Etait-il au moins toujours en vie ?
Autant de questions auxquelles elle était incapable de répondre dans l'instant et qui lui brûlaient les lèvres. Sa seule communication avec Armand était ses regards, toujours aussi noirs et haineux et essentiellement son dédain.

Le seul réconfort qu'elle trouve au bout de quelques jours, c'est Adye. L'autre brune, dont elle sait par son attitude, par ses regards qu'elle n'est pas la bienvenue sous leur toit. Mais elle n'a rien demandé elle ... Elle est là contre son gré ... Mais malgré cette sensation de rejet d'Adye pour la prisonnière, celle-ci trouve les mots justes pour tenter de calmer l'ouragan silencieux chez la captive. Elle réussira même à lui faire avaler un repas frugal, loin d'être suffisant pour remplumer la séquestrée qui s'est amaigrie. Elle va la rassurer et même dans la confidence, elle va lui proposer d'écrire un courrier à Theo, pour rassurer ce dernier. Elle va même la convaincre de reprendre des forces, lui promettant de l'aider à s'enfuir et que pour cela elle se doit de se remettre en état.

Lueur d'espoir dans les azurs ternis de la belle. Eclair de reconnaissance qui fait à nouveau danser une petite flamme dans les prunelles de la captive. La fatigue aidant il est vrai, elle se voit incapable de savoir si il y a entourloupe ou non ... Et après tout elle s'en moque tant qu'elle peut rassurer celui qui lui avait redonné le goût de vivre.
Seule condition exigée, ne pas révéler celui qui se cache derrière cette action lâche, ni de l'endroit où elle se trouve retenue contre sa volonté ... Et c'est d'une main tremblante que Cathy va laisser la plume, tendue, glisser sur le vélin présenté. Elle va prendre son temps et peser ses mots pour tenter de rassurer et surtout s'excuser d'avoir failli à sa promesse ...

Regard compatissant que lui adresse Adye, lorsqu'elle lui temps le vélin où l'encre termine de sécher. Esquisse de sourire qui étire les lèvres de Cathy, puis un simple murmure :


Merci ...

A aucun moment elle ne se doute de ce qui se trame derrière ce simple courrier, ou du moins se refuse à y penser ...

Et doucement avec cette promesse faite, elle va lentement reprendre le dessus et se réalimenter, tenter de reprendre des force.
Mais d'avoir trop voulu jouer avec ses limites, la belle ne parvient pas à reprendre le dessus. Les vertiges ne passent pas et elle continue de perdre du poids ... La santé se dégrade malgré tous les bons soins qui lui sont apportés.

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Adelinda
Et bien reste seule dans ton coin si c’est ce que tu veux.

Ce qu'elle veut? Pas compliqué, renvoyer cette Cathy là d'où elle vient et arracher les yeux du blond. Encore. Une fois de plus. Pour la énième fois.
En tout cas une chose est certaine, elle est pas prête d'accepter ce caprice-là. Sans compter que la présence de l'autre brune lui rappellera chaque jour qu'il la laissée tombée durant plusieurs jours pour aller la chercher elle. hmpf! Et voilà la jalousie qui refait surface. Serrant les poings elle quitte son poste d'observation, toute façon la charrette est loin maintenant, et se dirige vers ses affaires. Maintenant qu'elle le sait hors de danger, du moins pour le moment, ce sera une autre histoire quand le Theo va arriver, elle va pouvoir passer tooooout son temps à le maudire. Et pour ça, la brunette est vraiment très douée.

Et les journées passent, et la colère redescend doucement. Mais vraiment doucement. Cependant, elle ne peut refuser au blond l'accès à sa propre maison, et lui ouvre la porte un après midi, non sans rechigner. Mais si elle a accepté de céder à cette bataille, il n'en est pas moins certain qu'elle continue de lui en vouloir, et le lui démontre bien. Ne répondant que par monosyllabes, quand elle daigne lui adresser la parole, et ne cesse de lui envoyer des réparties cinglantes à la figure.
Toute façon, elle le lui a dit clairement : tant que Cathy restera sous ce toit, elle ne fera pas le moindre effort.
Voilà donc comment se passent les journées dans ce petit village qu'est Lodève.

Mais si Adye éprouve de la jalousie envers cette autre brune, elle est tout de même consciente qu'elle n'est responsable en rien du tout dans cette histoire. Et si elle ne peut s'empêcher de l'ignorer la plupart du temps, elle ne déverse tout de même pas sa colère sur la pauvre femme. Et puis après tout, elle subit bien assez comme ça. D'ailleurs, elle lui inspire de plus en plus une pitié dont elle se passerait bien. Et dire qu'avant, elle s'en fichait bien des autres. Pfff, quand et comment a-t-elle commencé à changer pour devenir plus... humaine?
Enfin voilà. Malgré tout, il lui arrive de se rendre dans cette chambre close, histoire de voir si la santé continue à décliner. Elle commence vraiment à l'inquiéter.


V'là c'que c'est d'pas s'nourrir... T'vas t'laisser mourir stupid'ment comme ça? Sans même combattre? T'es idiote Cathy, une véritable idiote... C'est comme ça qu'tu comptes le retrouver, entre quatre planches? Parce que c'est bien ainsi qu'tu vas finir si tu t'alimentes pas.

Les mots peuvent être durs, mais elle s'en fiche. Déjà qu'elle a un enlèvement, même si elle n'y est pour rien, sur la conscience, alors pas question d'y avoir en plus la mort de cette femme.

Et un jour, enfin, elle peut mettre à exécution son plan. Armand s'est éloigné, faisant assez confiance à la brunette pour la laisser seule en présence de la captive. Brunette qui en profite.


Si tu veux écrire à ton homme, c'est l'moment.

Précision est faite, ne pas décliner l'identité du ravisseur, ni le lieu où elle se trouve. Hors de question de faciliter la tache au Theo.

Lettre est terminée, Adye la prend en main, gênée par l'attitude de Cathy. La remercier...


Ya vraiment pas d'quoi... rétorque-t-elle dans un grommellement.

Et la brunette quitte la chambre, parchemin en main, direction la salle principale. Bon, faut qu'elle ajoute son petit paragraphe... Lentement elle déplie le vélin, et entreprend de le lire. La curiosité, ça s'efface pas comme ça... Mais non, c'est pour vérifier qu'elle n'a rien mis de compromettant dans ce courrier... A la fin de la lecture, elle rajoute son petit mot, espérant que son écriture passera pour celui d'un homme. Elle fait des efforts pour en tout cas.




Mon cher et tendre Théo,

cela fait des jours maintenant que je suis retenue contre mon gré, loin de toi. Sache que tu me manques terriblement ... Je n'ai rien pu faire, j'ai failli à la promesse que je t'ai faite ... Je m'en veux terriblement, si tu savais.

En ce jour on m'autorise à t'écrire, ce que je fais donc avec un plaisir infini, bien que je ne puisse te dire qui est derrière tout cela et où je suis ... D'ailleurs je ne suis même pas trop sûre de le savoir.

Je vais bien malgré tout, mais ta présence me manque tant ... Tu étais mon essence, celle qui me faisait rayonner. Je suis à présent fade et fatiguée, en manque de ton carmin qui faisait de moi la jeune fougueuse que j'étais devenue.

Je ne sais même pas si tu recevras ce courrier ... Je ne sais même pas si tu es encore en vie ou blessé ... Depuis des jours que je suis loin de toi, le bourbier provençal n'a pas du aller en s'arrangeant. La Bataille d'Aix a du être sanglante, peut-être même y es-tu tombé ... Je ne le sais. Mais mon cœur et mon esprit restent à tes côtés, à défaut de ma présence.

Ma petite flamme se meurt loin de toi. Prends soin de toi fier Dragon d'Arquian, entretiens le feu dont toi seul a le secret, celui dont je me nourrirai lorsque nous nous retrouverons, enfin ...

Ta douce Cathy qui ne t'a pas oubliée.

Tu vois à présent que ta "Douce" va bien. Mais je ne peux garantir qu'elle le reste encore longtemps.
Si tu tiens à sa vie, apporte 1000 écus à Sémur, dans 15 jours. Tu trouveras une église désaffectée à une demi-lieu au nord de la ville, en allant toujours tout droit. Vas-y le soir, juste après que le soleil soit couché.
Tu récupèreras la prisonnière qu'une fois que j'aurai l'argent, donc pas d'entourloupe.


Hop, on souffle sur l'encre, et on relit. Bon, ça a pas l'air d'être trop mal, plus qu'à envoyer.

He be, elle qui se croyait devenue presque honnête, elle se rend compte qu'elle n'a pas tout oublié de son passé de brigande. Pas plus mal d'ailleurs...

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Cathycat


[Nouveau départ ...]

Quelques jours maintenant qu'elle avait pu parler avec Adye, que sa lettre avait été envoyée, enfin elle l'espérait ... Lentement elle avait repris une alimentation pour ainsi dire normale, bien qu'en petites quantités. Sa rage s'était aussi peu à peu atténuée. Enfin en apparence ... Elle paraissait sereine et plus douce, presque elle même, du moins telle que tout le monde la voyait, mais intérieurement régnait toujours le chaos et la haine.
Son ruminement intérieur lui bouffait toute son énergie. Ses repas, redevenus copieux, ne la remplumaient pas et son état de santé commençait à alarmer Armand et Adye. Les jours passaient sans aucun changement. Face à ce cas de figure assez délicat et face à l'incompréhension de cet état de santé tout à coup fragile, décision fut prise de quitter Lodève.
Le blond débarqua donc un matin comme il le faisait chaque jour, mais pour lui annoncer le départ.

On part ce soir, vu ton état te faut un doc... Sois prête...Pas envie que tu crêves dans nos pattes


Plateau du jour déposé sur la table de la chambre et le blond disparait, la laissant seule jusqu'au soir, sans un mot de plus. La journée passe, journée longue, plus longue que les autres. Il est vrai qu'elle pourrait hurler, tambouriner dans les murs depuis le temps qu'elle est là ... Mais de ce qu'elle a entendu icelieu, entre ses murs, il vaut qu'elle s'en abstienne. Pas totalement sûre de son lieu de captivité, mais aux échos qui retentissent dans les murs de la maisonnée, nulle envie pour elle de devenir ce que sont les filles qu'elle entend crier chaque nuit, que ce soit de plaisir ou autre ... Elle aime le plaisir de la chair, mais tout à ses limites dans la vie.
Accompagné d'Adye, le blond revient dans la soirée à la nuit tombante, il l'aide à descendre pour rejoindre les chevaux. Placée dans les bras du blond sous le regard inquisiteur de la brune, la captive prête à peine attention à leur compagnon de route. Toujours à moitié prise de vertige, elle se laisse brinqueballer sur les routes languedociennes. Silencieuse, le regard porté au loin vers l'est, vers la Provence, le coeur battant. * Théo ... Où es-tu ? Es-tu toujours envie ?* Autant de questions qui se bousculent dans sa tête tandis qu'elle s'éloigne encore plus de la terre provençale, direction l'inconnu plus au nord ...

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Theognis
Quelque part en Provence

Le printemps a semé des fleurs sur son chemin de retour, mais Théo n'a pas l'humeur de les respirer en profitant du paysage de Provence. Sa mine est soucieuse et son esprit fourmille de questions, sans autre réponse que l'horizon qui s'allonge désespérément.
La bonne surprise vient de son cheval, une bestiole à la robe blanche pratiquement immaculée, dont le garrot dépasse de peu celui d'un âne, mais qui se tient noble et fier dans sa démarche. Sur l'encolure blonde, Théo a fixé un licol bien serré que la monture semble bien supporter. Ce cheval de Camargue, comme le nomme les Provençaux, était la propriété d'un médecin de campagne qui s'en servait pour faire ses tournées et impressionner ses maîtresses. L'homme est mort et l'équidé a été vendu au Baroùm à prix d'or, comme les ventes se font ainsi en temps de guerre aux dépends des conquérants désarmés.

Il avait le projet, au départ de Forcalquier, de changer sa monture à un relais de poste, mais la guerre a supprimé les honnêtes gens et les relais de poste. Pas malheureux, Théo constate avec satisfaction que ce cheval le conduira jusqu'à Montélimar sans faiblir. Échappé des traditionnels travaux des champs, et des routinières visites médicales, la bestiole dévore le chemin avec appétit, avec un bon pas cadencé qui permettra au cavalier d'avaler ces trente lieues dans la journée. Le Baron l'a déjà baptisé, du nom de Bestiole, évidemment.
Quant à son fier destrier, celui dont les roulements de sabots résonnaient comme le tonnerre, il est mort depuis longtemps, tué dans l'embuscade de cette compagnie provençale rebelle aux ordres de ses supérieurs. Souffle Noir, l'étalon anglo-normand préféré de sa Connétable, avait rejoint la horde des chevaux tombés au combat, et Théo se sentait encore ému de n'avoir pu lui rendre hommage sur le champ de bataille, en l'occurrence un sentier pierreux entouré de ronces et de pins délabrés.

Blessé, le bourguignon avait été fait prisonnier et renvoyé à Forcalquier pour y suivre des soins. De là, il avait assisté aux dernières escarmouches opposant les débris de l'armée loyaliste aux troupes marquisales, puis la victoire acquise, la Marquise envoyât une litière pour l'inviter au palais d'Avignon. Honoré du privilège, il n'avait pas regimbé, et son cœur se réjouit de contempler les merveilles architecturales de la capitale du Marquisat. Mais le palais était au mieux un château, au pire une forteresse, traversé de couloirs vides et sinistres, jalonné de patios silencieux à la végétation broussailleuse. Il n'y avait de l'agitation qu'autour des salles de réunions, où les Conseillers exposaient à la Marquise les plans des futures batailles et des destructions à venir.

Ainsi, Hersende espérait, à la réflexion du Baroùm, un divertissement par cette invitation. Son bureau recevait peu de monde et le sol sentait le frais quand il entra dans la pièce pour rendre hommage à la fière capitaine des troupes marquisales. Mais la bonne entente dura peu. Très vite, ils se rendirent compte que leurs caractères ne colleraient pas ensemble, malgré de bonnes intentions des deux côtés. Pour Théo, la Marquise semblait puérile et dépassée par sa fonction, quand elle en appelait sans cesse au peuple et au peuple et encore au peuple. Elle prétendait même qu'à la fin de la guerre les provençaux décideraient du maintien du Marquisat ou non!
Une telle attitude exaspéra le Baron qui se saisit de son laisser-passer et quitta sur le champ Avignon. Il lui fallait encore rentrer à Forcalquier, pour récupérer ses affaires, quand une mauvaise nouvelle lui parvint. Le Capitan était tombé en se battant à un contre beaucoup, et on craignait pour sa vie. Théo se joignit aux recherches pour le retrouver, mais il ne put le voir avant de partir de la ville. Namaycush allait mieux mais se tenait à l'écart du monde, et encore davantage de Théo qui, de son côté, n'avait pas forcément envie de le revoir. En Provence, le Baron sentait bien qu'il avait perdu une amitié, et cela lui pesa sur le cœur au moment de s'en aller.
Le Baron n'était pas homme à occulter ses défaites. Celle de Provence resterait gravé en sa mémoire. Il aurait tant voulu parler à Namay encore une dernière fois! Mais sa fierté lui commandait de ne rien en faire. Il avait appris une chose: plus on sacrifie, et mieux on se fait insulter. Le sacrifice est un aveu de faiblesse. Théo était bien décidé à ne plus se sacrifier.

Sur la route de Montélimar, en quittant la guerre, les soucis ne l'abandonnaient pas. Bien au contraire. Désormais l'attendaient les ravisseurs de Cathy, et il se promettait à chaque pas de les étrangler d'une manière plus horrible que la précédente. Comment pouvait-on enlever une femme si douce et si agréable que Cathy? Théo étouffait de haine contre les zokoistes, car il n'y avait pas de doute en son esprit qu'Eikorc avait commandité tout cela. D'ailleurs, la lettre donnait rendez-vous en Bourgogne, lieu de tranquillité pour ces mercenaires.
A Sémur....Ici, les ravisseurs avaient clairement commis une erreur. Sémur était au cœur de la Bourgogne, une ville où Théo comptait quelques amis, comme le Duc de Bourgogne. Il avait aimé et baisé à Sémur plus que dans toute autre ville dans le monde. Il ne pouvait imaginer meilleur endroit que Sémur pour organiser un coup-fourré et piéger ceux qui voulaient l'abattre. Il pensait déjà à écrire à Eusaias et à Sorane, le Duc et la CAC de Bourgogne, pour obtenir les 1000 écus de la rançon. Oderay se trouvait là-bas normalement, à moins que les manœuvres de l'armée de Snell l'ait conduite ailleurs. Joey, son grand ami, Della, sa promise, Poupounet, son intendante, surveillait la Bourgogne comme du lait sur le feu. Quant à la date du rendez-vous....Oui, il serait en retard. Mais ce ne semblait pas être un problème insurmontable.

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Partage des RP
Les terres d'Arquian
Theognis
Montélimar

En passant le Rhône, Théo reste un moment en silence à contempler les eaux agitées du fleuve le plus puissant de France, qui naît en Helvétie pour mourir en Provence. Au moins, il naît et meurt libre, se dit le Baron.
Sur ces rives, Cathy a été enlevée, alors qu'elle profitait du seul moment de paix de la journée pour se délasser dans les eaux du delta. Elle est prisonnière, à cause de ses provocations. Elle ne comprenait pas pourquoi il associait la Zoko et la Pairie dans ses lettres incendiaires aux bourguignons. Et, à vrai dire, il n'en voit plus l'utilité. La guerre en Provence porte de rudes coups à la crédibilité des officiers royaux. Ils ont du sang sur les mains, au nom d'une folle ambition de conquête. Et le Baron, après son voyage en Guyenne, après la guerre de Provence, s'aperçoit que son idéal est celui d'une vie, et que tout les voyages et toutes les guerres ne pourront jamais éteindre cette flamme dans son cœur.

Il continue son chemin. Désormais, il a hâte de trouver une auberge où poser sur la table quelques parchemins et un encrier neuf. Dans sa tête déjà il connait les phrases par cœur:


Citation:

Chère Sorane,

Je reviens de Provence guéri de mes blessures, mais affligé en mon âme. Des bandits ont enlevé une femme chère à mon amitié, et prétendent désormais me soutirer 1000 écus contre sa liberté. La remise de la rançon se passera à Sémur, dans un lieu proche de la vieille église abandonnée.
Pourriez-vous me prêter, sur les caisses du duché, cette somme de 1000 écus, que je vous rendrai sitôt l'affaire réglée?
D'ici deux jours je serai à Vienne, et trois jours à Lyon. J'attends avec hâte votre réponse. Une vie en dépend.

Avec toute mon affection,
Theognis d'Arquian




Citation:
Chère Ode,

J'envoie cette lettre à Beaumont en sachant qu'on te la portera ensuite sans faute. Je suis enfin sorti de ce bourbier provençal et me dirige vers la Provence. Or, mon coeur n'est pas joyeux. Une bonne amie s'est faite enlevée sur les rives du Rhône, et ses ravisseurs exigent de moi une rançon importante, à remettre dans les parages de la ville de Sémur.
Je serai à Mâcon d'ici 4 à 5 jours, je me trouve actuellement à Montélimar. Tiens-toi prête à venir m'aider pour coincer ces bandits, je ne veux pas qu'ils sortent vivants de la Bourgogne.

Theognis d'Arquian



Citation:
Cher Joey,

Je sais que tu es revenu en Bourgogne et que tu formes des patrouilles sur les routes pour protéger nos compatriotes des brigands et des malandrins. Tu sais qu'une femme, chère à mon amitié, avait été enlevée sur les rives du Rhône par des bandits. Aujourd'hui, je sais où ils se trouvent: à Sémur ils m'ont fixé rendez-vous, pour la remise d'une rançon contre la liberté de Cathy.
J'en appelle, au nom de notre amitié indéfectible, à ta vigilance. Ne les laisse pas s'échapper! Mais ne tente rien qui puisse compromettre la santé de Cathy. Attends-moi. Sous 4 à 5 jours je serai à Mâcon, aujourd'hui je suis à Montélimar.

Ton ami,



Citation:
Au Duc Eusaias de Bourgogne, dit "le Balbuzard"
Votre Grâce,

Je reviens de Provence avec une fort triste nouvelle. Une grande amie, qui s'appelle Cathy, venue exprès pour me voir de son Poitou natal aux rives de la Méditerranée, a été enlevée par des bandits que je soupçonne d'appartenir à la Zoko.
Ces ravisseurs m'ont donné rendez-vous à Sémur, dans un endroit isolé, où je devrai leur remettre une rançon de 1000 écus. Je vais prévenir notre Commissaire au Commerce pour qu'elle m'avance cette somme, si bien entendu vous n'y voyez pas d'inconvénient. Assurément, je compte rendre à la Bourgogne le moindre écu qu'elle pourra me prêter.
La remise de la rançon est prévu dans une semaine environ. Je serai probablement en retard, aussi je vais m'arranger pour un délai supplémentaire de deux ou trois jours. Peut-être que ces bandits se douteront de quelque chose. Peut-être s'apercevront-ils de leur erreur et qu'ils souhaiteront décamper du duché de Bourgogne.
Je vous en prie, ne les laissez pas s'échapper. Une telle équipe ne peut pas passer inaperçu. Nous les coincerons et tout le mérite de cette capture vous reviendra. La seule chose que je désire est de retrouver Cathy saine et sauve.
Je serai à Mâcon d'ici 4 à 5 jours. Je suis à votre disposition pour tout ce que vous voudriez me demander.

Avec tout mon respect,
Theognis d'Arquian,



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Partage des RP
Les terres d'Arquian
Cathycat


[Lyon, ville d'espoir]

Ambiance plombée, situation plombante.

La route fut longue jusqu'à la capitale du Lyonnais-Dauphiné ... Pas un mot ou très peu. Uniquement des regards qui en disaient suffisamment longs pour que les mots ne franchissent pas les lèvres.
Calée entre les bras du blond sous le regard inquisiteur de la brune et celui à moitié pervers de l'inconnu moustachu, la brune belle était bien lotie ... Malgré le fait qu'elle était toujours affaiblie, elle n'en avait pas moins gardé son caractère de chien, mais le physique ne suivant pas, elle s'abstenait de toute tentative malencontreuse. Tout arrivait à point à qui sait attendre.

Enfin les remparts de la ville se profilent devant eux au petit matin. Pffff quelle idée de toujours voyager de nuit aussi ... Peuvent pas faire ça en journée non ?
La petite troupe pénètre discrètement en ville, entre deux convois de marchandises, puis direction les auberges du centre ville pour retrouver l'amie du blond et de la brune, sensée requinquer la belle.
Le colis descendu de cheval comme on le ferait d'une vulgaire paire de fontes. Et voilà la captive, poussée dans une auberge où tout le groupe se retrouve face à une blonde que la Cathy détaille du regard dans un froncement de sourcils, avant qu'un nouveau vertige ne la prenne, à rester debout ...

Chancelante, le blond la pousse au cul, pour qu'elle se tienne droite.


Va pas nous faire remarquer, tiens toi bien.

Puisant dans ses réserves, elle se reprend et se raidit pour ne pas vaciller, esquissant même un vague sourire à l'aubergiste qui les regarde.
Pas le moment de brailler, elle se ferait sans doute étrangler aussi sec ...

Les yeux se reportent sur la blonde, tandis qu'Adye et cette dernière papotent de leurs retrouvailles ...

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Brigide
Cela faisait maintenant deux jours qu'elle attendait dans cette auberge. Deux jours à tourner en ronde dans les rues de Lyon. En cet instant elle était assise sur une chaise devant une table, tête posée sur sa main et à regarder par la fenêtre une éventuelle arrivée. Elle s'attendait à retrouver deux personnes et non quatre. Sa surprise fut donc grande quand elle vit Adye arrêter le chariot et Armand faire descendre de sa montre une jeune femme autre Q'Adelinda ...

Elle leur fit un petit signe pour qu'ils la voient et se leva alors de sa chaise. Elle attendit de les voir entrer pour s'approcher un peu d'eux. Grand sourire fiché sur le visage quand elle voit le couple entrer. Adye s'était approché et elle lui lança un regard interrogateur sur l'autre femme. Armand avait l'air plutôt contrarié. Que ce passait-il pour que ce beau blond soit ronchon ?

Coup d'oeil intrigué sur cette femme qui avait l'air mal en point. Froncement de sourcils accentué quand elle la voit trébucher. Décidément elle ne comprenait rien, mais elle allait très vite le savoir ...


Bonjour Adye, Dis ? Qui est cette femme ? Je vous attendais que tous les deux ... Vous avez eu des problèmes en routes ? Elle a pas l'air en forme en tout cas ... Tu peux m'expliquer !!

D'après ce qu'elle voyait, elle était plutôt faible, même très faible. Elle était pâle et avait des cernes. Etait-elle malade pour être dans cet état ? La curiosité prenant le dessus. Elle voulait savoir ce qu'il se passait et elle n'allait pas attendre très longtemps. Armand était maintenant devant elle et elle les salua tous les deux.

Bonjour Arm' ...

Petit sourire séducteur discret pour qu'Adye ne le voit pas puis elle tourna son regard vers la brune chétive.

Bonjour Dame, je suis Brigide. Z'avez pas l'air en grande forme ...
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L'atelier de Bri : Bannières // Feu de camp : pour les noeuds des voyages
Cathycat


Pas un mot de franchit ses lèvres alors que la blonde la scrute d'un regard inquisiteur. L'envie de crier et de hurler la prendrait presque, mais elle n'en a plus la force ni le courage. En plus ces jours de voyage, entre Lodève et Lyon, ont puisé dans ses dernières forces.
Elle regarde la blonde la sonder comme si elle était un cas d'école. Elle sait qu'Armand l'a conduite ici pour qu'elle la soigne et elle se demande bien comment tout cela va finir ... Empoisonnement ? Non il n'oserait pas, du moins elle l'espère ... Qu'elle intérêt de l'enlever pour ensuite lui ôter la vie ...

Elle fait tout pour rester d'aplomb alors que sa tête tourne. Armand la pousse pour qu'elle avance encore et là voilà plantée devant la blonde qui de suite s'adresse à elle après un petit salut de la tête.


Bonjour Dame, je suis Brigide. Z'avez pas l'air en grande forme ...

Léger soupir de la brune, aussi agacée que lasse, avec une envie de lui dire : "Et vous avez trouvé ça toute seule ?" Mais elle se retient ... Juste quelques mots presque cinglants sans aucune réelle considération pour la blonde. Pas envie d'être agréable non plus la brune, vu la situation dans laquelle elle est ...

Ca se voit tant que cela ? Dites merci à Armand, c'est de sa faute ...

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Sorane
[Bourgogne, Chateau de Couches, près d'Autun, sur la route de Chalon]

Sorane venait de recevoir une bien étrange missive, de la part de Théo. Elle était adressée au Cac de Bourgogne, et non à elle, l'amie.
Après avoir lu la lettre, elle pestait, frappant la paume de sa main avec le vélin roulé tenu par l'autre main, faisant les cents pas, dans ce boudoir, dans ce Château, qu'elle ne connaissait guère encore, y ayant emménagé seulement depuis trois jours.

Elle déverse ses jérémiades à haute voix devant le mobilier, et une petite bouille ronde et joufflue, qui gigote sur des coussins et accompagne sa maman de ses glapissements... La suivant de ses petits yeux couleur bleu nuit des nouveaux-nés.


"Mais ce n'est pas vrai ! Par Saint Lazare, comment s'imagine-t-il une seconde que le Conseil va lui prêter cet argent pour sauver la vie de son amie !! La plupart ici le croit coupable des pires crimes ! Quant à attendre que notre incapable Duc agisse, ou prenne une décision... A part trousser les gueuses et les dentelles, il n'est bon à rien ! Ah si ! Insulter ses conseillers, ses vassaux et brailler... Là aussi il excelle...

Taratata, à n'en pas douter, les coups doivent pleuvoir en Provence et une giboulée a du sérieusement ramollir le crâne du double Baron ! Il compte sur la générosité du conseil ducal et du Duc ! Je pensais son esprit bien plus affuté dans ses jugements, autant pour les personnes que les situations. Je ne le pensais guère porter à faire preuve de naïveté !"


Elle prend place sur une méridienne confortable, essayant de réfléchir plus calmement... toujours à voix haute, énumérant les faits et des solutions, comme s'il s'agissait de chiffres.

"Emprunter au Duché, en douce sans l'accord du Duc et du conseil. Il me faudrait la complicité de Breiz, en tant que bailli, mais cela risquerait de la mettre en fâcheuse posture. Nul doute que le Duc ne serait que trop ravi d'avoir une bonne excuse de nous faire enfermer, toutes les deux. Vu qu'il n'arrive ni à nous museler, ni à nous coucher sous lui !
Évidemment, le Duc serait bien incapable de comprendre quelques choses dans nos registres et tous ces chiffres, mais d'autres conseillers le remarqueraient à coup sur !
Et moi qui suis plus fauchée que mes champs de blé, avec les travaux au château et mon emménagement. Sans compter les fonds dépensés à défendre la Bourgogne des brigands qui ne lui laissent guère le moindre répit.
Comment trouver 1000 écus en moins d'une semaine... Comment ?
Il me faut emprunter ! Oui mais à qui ?
Vaxilart, il risque de me poser des questions.
Peut-être Della, en tant que future baronne, sa grande famille et elle doivent surement avoir de quoi avancer la somme à son futur époux... Non, mauvaise idée, nulle doute que l'amie en détresse est surement un peu trop proche de Théo et Della bien trop innocente encore.
Ingeburge, non ! Elle paierait plutôt pour voir Théo sur un bucher...
Aliénor, ma foi, s'il ne l'a pas contactée de suite, c'est qu'il devait avoir une bonne raison. Et puis elle est bien trop occupée à tenter de masquer et rattraper les bévues ducales..."


Elle poursuit l'énumération dans sa tête quelques minutes, avant que des pleurs la ramènent à la réalité. Elle prend dans ses bras le gros chagrin qui venait d'exprimer ainsi sa rage d'être délaissée par des bras aimants et confortables.
Quelques bisous distribués, d'infinies caresses, des petits doigts qui se referment sur le sien, un regard curieux qui s'apaise une fois qu'il a capté celui de sa maman... Elle berce son petit miracle, le coeur plein de reconnaissance pour ce cadeau que la vie et le Très-Haut lui ont fait, le coeur débordant d'un amour qu'elle n'avait jamais pensé possible.
Elle oublie la lettre, le double larron, la vie à sauver... pour quelques heures du moins.

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Sorane
[Autun, Taverne municipale Utopia Catalane, 2 jours plus tard, soit le 9 avril]

Après une dure journée, Sorane avait décidé d'aller se plonger dans l'ambiance amicale et chaleureuse de la taverne municipale d'Autun, dont le nom était un hommage à un vieil ami, qui s'en était allé, surement rejoindre son Utopia...

Elle espérait y retrouver des amis et pouvoir se ressourcer auprès d'eux : quelques bières, des rires, des discussions amicales et enjouées, voire même assez mouvementées, rien de tels pour soulager les maux de l'esprit, voire ceux du corps parfois... En tant que médecin, elle se disait qu'elle devrait prescrire plus souvent de tels remèdes, mais de toute façon elle n'avait guère le loisir de s'adonner à la médecine autrement qu'en dilettante : un peu de recherche, quelques confections de potions, parfois quelques conseils... Mais guère plus.

La chance fut au rendez-vous, des amis étaient présents et d'autres vinrent se joindre à eux au cours de la soirée.
Elle resta tardivement. Et à la fin il ne restait plus qu'elle et un vieil ami, qui avait la fibre commerciale et qu'elle savait assez fortuné et de plus particulièrement généreux. Elle hésita, elle n'était guère dans son habitude de quémander, encore moins d'avoir des dettes.
Cela lui pesait de devoir faire sa demande, mais une vie était en jeu.
Elle se lança donc :


"J'ai besoin de 1000 écus, est-ce envisageable que tu puisses me les prêter ? Je te les rendrais sauf que cela peut prendre un peu de temps. Tu as ma promesse."


Son ami fut pareil à lui-même, généreux, amical, sobre... Un véritable ami. Sa réponse soulagea énormément Sorane qui sentit comme un poids qui s'envolait de son coeur.


"Pas de souci et tu me les rendras quand tu pourras. Prend le temps dont tu as besoin."


Sans question, sans vouloir savoir pourquoi, à quoi allait servir cette somme, il lui avait dit oui. Déjà quand elle était maire, elle avait pu apprécier sa générosité faisant toujours des dons importants à sa ville, offrant souvent aussi de très bonnes affaires commerciales. Sans rien exiger, sans rien demander, sans en tirer vanité non plus.

Sorane lui offrit un grand sourire soulagé et dit simplement :


"Merci beaucoup !"


Voilà avec lui tout était toujours simple.

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[Le lendemain au Château de Couches]


De bon matin, alors qu'elle s'amusait à faire rire son petit ange en faisant des grimaces, un valet lui amena un coffret fermé, accompagné d'un pli scellé.
Elle décacheta le pli, une petite clef s'en échappa, elle pouvait lire sur la vélin ces quelques mots :


Citation:
"Comme convenu, amitié"


La petite clef vint ouvrir le coffret, qui était rempli d'écus. Sorane le referma et le cacha avec les écus pour le moment. Elle garderait le coffret pour le remplir et le rendre à son propriétaire à nouveau plein.

Elle prit place à son écritoire :


Citation:
Cher Theo,

Compter sur la générosité du Duché et la bonté du Duc à votre égard ne me semble guère un bon calcul. L'avez-vous sollicité ? Vous a-t-il répondu ? En tout cas, il n'est guère venu m'en parler. Enfin rien d'inhabituel.
En tant que CAC, je ne peux moi-même vous accorder ce prêt, le Duc serait trop heureux que je lui fournisse une occasion de jeter le discrédit sur ma probité et mes compétences, voire de me chasser du conseil. C'est sa lubie du moment de jeter les consultants dehors et d'en menacer les autres.

Toutefois, une vie étant en jeu, j'ai pris sur moi de m'endetter et d'emprunter les 1000 écus exigés comme rançon. A votre retour en Bourgogne, prévenez-moi et venez donc me rendre visite au Château de Couches. Je vous remettrez alors la somme de la rançon.
Je ne doute pas vous aurez à coeur de rembourser une amie elle-même endettée pour cette somme.

Avec toute mon amitié,

Rédigée et scellée au Château de Couches, le 10 avril de l'an 1458.

Sorane


Elle fit appeler un coursier du chateau, lui tendit une cape frappée de ses armes afin que le Baron puisse le reconnaître en cours de route, et lui ordonna de se rendre à Lyon et de remettre ce pli au Baron Theognis d'Arquian, en main propre, et à lui seul. Elle avait remit également au coursier l'en-tête de la lettre frappé des armes de Theo, pour qu'il puisse plus facilement l'identifier et lui avait décrit avec maints détails sa physionomie.

Elle retourna vers son petit amour.

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Breiz24
Citation:
De
Breiz Edwinson
Bailli de Bougogne

A
Théognis Montereau
Baron d'Arquian et de Seignelay
Brigand Bourguignon,
    Baron,
Il n'est un mystère pour personne que vous recherchez une de vos [maître] amies.
Une femme du nom de Cathy se trouve en ce moment à Sémur, avec des membres de la Zoko. Ils feront route sous peu vers le Poitou afin d'y rencontrer Eikorc, la femme les accompagnera. Ils sont encore à Sémur ce soir et n'en partiront au plus tôt que demain.
En espérant que ces renseignements vous seront utiles,
Veuillez recevoir d'aristotéliciennes salutations.

Breiz Edwinson
Bailli de Bourgogne
Meyre Rusée

P.S : Ne crois surtout pas que je fais ceci pour toi. B.

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Della
Taverne de Chalon, un jour...

De ville en ville, de coin en coin, de route en route...en déroute.
Pourquoi cette envie de quitter les vignes pour rejoindre une armée ? Bah, l'ennui, peut-être. Ou le besoin de protéger encore une fois la Bourgogne, ma Bourgogne. Ne pas occulter le côté : l'attente est trop longue.

C'est ainsi que ce jour-là, l'armée du Borgne était en arrêt à Chalon.
Profitant d'un bref moment de repos, je poussai la porte d'une taverne, cherchant un peu de compagnie, envie de bavarder avec d'autres personnes que des soldats.

Bonjour !
J'entrai, sans plus d'attention que d'habitude lorsque soudain, ô surprise, je vis un Baron.
Pas n'importe lequel, non non, celui d'Arquian, celui à qui, dans ma grande innocence de l'époque, je m'étais plus ou moins promise...plutôt plus que moins, d'ailleurs. Andouille !

Baron, vous ici ? Vous êtes donc de retour ?
On s'étonnera de mon étonnement mais il apparaît qu'entre le Baron et moi, la communication passait mal. Surtout depuis que j'avais appris qu'il remuait ciel et terre pour retrouver sa maîtresse, allant même jusqu'à demander l'aumône auprès de certains Bourguignons. Quel manque de pudeur, quand même...et d'élégance.

De bavardage futile à l'évocation de mon futur voyage - oui, envie de prendre l'air - en passant même par une légère caresse de ma main sur la sienne, de mes doigts sur ses traits - il m'attire, qu'y puis-je, moi, innocente jeune fille ? - je m'attendais à ce qu'il me réclame ce qui aurait du être payé depuis belle lurette...mais ne l'avait jamais été faute de circonstances indépendantes de la volonté des concernées et qui aurait du servir au paiement de la rançon pour la donzelle.
Mais non, pas le moindre mot à ce propos.
Dommage...j'avais une réponse toute prête à servir. Je le garderais pour une autre rencontre.

C'est assez drôle à expliquer mais j'étais plutôt contente que cette rencontre fortuite se termine. Même si j'avais tellement de questions à lui poser, tellement de choses à lui dire, tellement d'envies à assouvir...Paradoxe quand tu nous tiens...Tiraillement perpétuel entre l'envie de conclure cette alliance, voire d'envoyer paître les emmerdeurs et les nobliaux coincés, et le besoin de protéger les miens, ma famille, mon nom, moi-même...Si seulement il n'y avait pas cet acte contre l'Evêque et cette Cathy et toutes les autres et...Oh et puis, va au diable, Arquian ! Tu m'ennuies à la fin ! Je te hais autant que je pourrais bien t'aimer...pauvre folle que je suis !


J'ai été ravie de vous revoir.
Au plaisir...bonne journée.


Retour au sein de l'armée du Borgne.
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Theognis
A la sortie de Della, le Baron reste songeur un moment puis secoue ses pensées comme un chien se débarrasse de l'eau qui lui colle le poil. Della brandissant une épée à la lumière du soleil, soit! Pour l'heure, il y a plus urgent que de s'inquiéter des prouesses militaires de sa promise. Cathy est prisonnière, Cathy attend, quelque part à Sémur, ligotée, au fond d'une carriole, dans le coin d'une grange, Cathy espère et il est l'espoir qui ne doit pas être déçu. Fusse-t-il brillant comme 1000 écus d'argent.

A sa sortie de taverne, il reçoit un message urgent de Breiz Edwinson. Breiz what? Point le temps de s'appesantir sur cet étrange patronyme, il décachète la lettre et la lit plusieurs fois. Avant de la froisser dans son poing.


Les chiens!

Maleus disait vrai, donc, à Mâcon....Ils l'emmènent avec eux, à l'abri d'une de leurs tanières. Vers Eikorc. Le piège est évident, la ficelle est grossière. Ils veulent attirer Théo en Poitou et le tuer là-bas, sous les yeux de Cathy. Or, le Baron n'est pas disposé à un nouveau voyage. Vite, il prend de nouvelles dispositions. Ces bandits ne doivent pas sortir de Sémur! Au Sud se trouve l'armée du Régent. A l'Ouest, à Cosne, l'armée de Sernine....L'atout majeur dans sa manche se nomme Poupounet, l'évêque de Nevers, sa Connétable et sa confidente. Elle seule saura amener le Régent à de bonnes dispositions. Il le faut!
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Partage des RP
Les terres d'Arquian
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