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[RP]: Le Mizuage de Nitta Sun...

Sun
Sun releva enfin le regard afin d'observer l'homme silencieux qui restait bouche bée, debout devant elle.
Il la regardait avec des yeux aussi ronds que ceux des rares geijins qu'elle avait pu croiser dans sa vie. La dévisageant des pieds à la tête...
A croire que cet homme âgé n'avait jamais vu de maiko de sa vie...étrange...
Elle en rougit un instant puis à son tour; le détailla, le regard perdu sous ses longs cils noirs; et vit un homme au tempes grises et aux joues épaisses...
Point de rides aux coins des yeux ceci dit...Etrange bonhomme...
Comment peut-on à la fois avoir l'air aussi vieux et à la fois ne pas le paraître...

Quand il se décida enfin à rompre le silence, ce fut pour émettre des borborygmes inintelligibles:

Je ...Ohayoo... Je me présente, Baka euh... Oni...
Sun-sama... euh ... Sumimasen... Onegai shimasu... Etes-vous ...Etes vous réelle ?


Elle, se contenta de sourire amusée d'une telle question; puis le temps passant, elle se décida à son tour à lui dire

Onibaka sama se verra offrir une tasse de thé donc, en cette heure de la journée il n'y a rien de tel que le thé.

Elle lui tendit une tasse fumante, mais comme il restait toujours là droit comme un i sans oser bouger; elle la lui plaça entre les mains. Puis, de ses mains fines délicatement posées sur ses épaules elle l'invita avec conviction à s'asseoir sur les talons.

Allez-y, buvez je vous en pris, c'est très bon surtout quand c'est bien chaud.

Elle vint s'asseoir en face de lui et le regarda siroter consciencieusement son thé.
Ses pensées s'envolaient de nouveaux vers les enchères et vers Nobunaga: Nobu viendrait-il enfin?
Tenait-il encore à elle?
Et si c'était ce drôle de bonhomme qui obtenait son mizuage? Que ferait-elle? Il n'y aurait sans doute rien de plus déplaisant que cela. Si c'était le jeune seigneur Maruku? Serait-elle triste? Ou tout de même un peu contente? Et surtout surtout: combien de sa dette serait remboursée?

Toutes à ces réflexions elle n'en oubliait pas moins d'observer Onibaka et son regard fut attiré par un petit détail curieux...

Qu'est-ce que...?

Elle se pencha en avant les sourcils froncés afin de s'assurer qu'elle avait bien vu ce qu'elle voyait...
Cet homme avait une fort belle moustache, tressée, dont le côté droit se défaisait, trempant de ce fait dans la tasse de thé.
Onibaka tout à sa contemplation, n'avait pas du même le remarquer...

Onibaka sama?
Je crois que...
Enfin...Votre moustache
...

_________________
Onibaka

Alors que je restais sans réactions, face à cette jeune femme magnifique qui était encore il a peu, une enfant, Sun me soumit à un examen complet, et je dois dire que mon coeur se serra à l'idée qu'elle devait me tenir pour un homme vieillissant amateur de chair fraîche. Son regard effleura mon visage, plongea un instant dans le mien, du moins je l'espérai de toute mon être, que j'aurais voulu mettre à nu en cet instant. Puis elle reprit en souriant de manière adorable:


Onibaka sama se verra offrir une tasse de thé donc, en cette heure de la journée il n'y a rien de tel que le thé.

Je craignais toujours de finir consumé par sa seule présence, elle tenta de me ramener à des pensées plus terre à terre en m'offrant une tasse de thé qu'elle dut imposer tant je restais stupéfait d'avoir le bonheur d'être admis en sa présence étincellante. Puis le doux contact de ses mains sur mes épaules me guida vers la table basse et m'enjoignit de m'asseoir. Tel l'agnelet qui partait à l'abattoir, je me soumis sans protestations à ce traitement, moi qui d'habitude évite tout contact trop direct ( j'avoue même que j'ai toujours conservé ce vêtement telle une relique, il figure en bonne place parmi mes possessions et parfois, je me surprend le soir à vouloir simplement le toucher pour revivre encore ces moments, surtout lorsque la mélancolie m'envahit). Le renard avait été subjugué par celle qui croyait être sa proie et je ne pense pas avoir jamais plus démuni qu'en présence de cette charmante maiko ( si vous m'aviez vu mes amis je devais présenter un portrait tout à fait hilarant, souriant sans doute béatement sans m'en rendre compte, perdu à la frontière de l'expérience mystique et du plus pur des ravissements. Dire que j'avais baissé ma garde eut été fort en dessous de la vérité).

Allez-y, buvez je vous en prie, c'est très bon surtout quand c'est bien chaud.

A nouveau, sa voix douce qui égrenait une invitation, qui devenait pour moi l'équivalent d'un ordre divin, et découvrant cette tasse entre mes mains, je me mis en devoir de prendre gorgées sur gorgées de la boisson brûlante qui s'y trouvait. Chacune marquait de son empreinte de feu liquide tout le trajet qu'elle parcourait jusqu'à mon estomac. Mais alors, toujours noyé sous son charme, j'étais oublieux de tout... Installée face à moi, elle me regardait, le regard un peu absent, et je revins soudainement à mes esprits. Qui étais-je pour me présenter ainsi à elle? De surcroît en la trompant par un déguisement que je maudissait intérieurement désormais, puisqu'il me desservait tant. Comment espérer retenir son intérêt alors que je me présentais en vieux barbon, alors que je me sentais rajeunir à chacun des battements frénétiques de mon coeur. Une douce chaleur m'inondait ( que j'attribuais alors à mon émoi, étant toujours sans me rendre compte que j'avalais un thé qui eut pu et dû reposer encore un instant pour être ingérable sans occasionner de dommages). J'étais proprement attéré...
Et soudain le miracle, la jeune Sun-chan m'accordait toute son attention, je frémis intérieurement tel le jouvenceau que je ne fus jamais vraiment. Elle alla même jusqu'à se pencher vers moi pour m'observer à son aise. Je ne pouvais que souhaiter qu'elle puisse voir à travers cette apparence frauduleuse...


Qu'est-ce que...?

Onibaka sama?
Je crois que...
Enfin...Votre moustache...


Ces quelques paroles eurent plusieurs effets successifs, je passais tout d'abord par l'étonnement le plus complet. Ma moustache ? Que...? Puis baissant les yeux je découvris un bon brin de moustache qui faisait relâche pour savourer les plaisirs d'un onsen improvisé dans ma tasse de thé. La confusion arriva sur ces entrefaites au galop et je passais rapidement par plusieurs des couleurs de l'arc en ciel. Puis la voyant sourire, la prise de conscience de mon ridicule vint finalement me détendre légèrement, puis me faire sourire et enfin rire...
A quoi bon rêver, cette femme était une étoile bien loin de ma portée. Et la posséder, juste pour la posséder ne me paraissait plus guère honorable alors. Néanmoins qui pouvait dire ce qui devait arriver encore d'ici là. Mais pas question non plus d'abandonner désormais. Ne serait ce que pour découvrir plus avant cette enchanteresse...


Je vous prie de m'excuser de mon embarrassante maladresse, Sun-sama...

D'un mouchoir de soie tiré de ma manche, je tentais d'éponger le désastreux naufrage, puis comprenant le ridicule de mon apparence je décidais de défaire l'autre moustache, les lissaient toutes deux avant de reprendre en souriant...

Vous m'avez surprise, je m'attendais à une jeune beauté d'après les descriptions que l'on m'avaient faites de vous, mais vous n'êtes pas simplement belle, mais superbe. Je comprends bien la présence de tous ces jeunes seigneurs qui soupirent après vous... Je ne sais encore ce qu'ils sont prêts à faire pour passer un moment avec vous Sun-sama, mais une chose est certaine, je donnerai une fortune juste pour le plaisir de voir une seule de mes soirées égayée par vous. Vous êtes une véritable oeuvre d'art vivante, et je meurs d'envie de vous voir à l'oeuvre, exercer vos talents en poésie, en musique ou en chant car je devine à vos gestes empreints d'une grâce naturelle que ce sera un ravissement pour mon âme. Un souvenir qu'un homme emporte par delà son existence pour consoler son coeur dans les moments difficiles et le fortifier dans les épreuves ...
Je ne serai jamais aussi charmant et bien éduqué que ces deux grands seigneurs qui attendent , je n'en ai que trop conscience en cet instant qui se teinte dès lors d'une infinie tristesse pour moi, mais je sais reconnaître une personne d'exception. Et j'espère qu'à chacune de mes visites, vous m'accorderez un peu de votre précieux temps, pour m'offrir un peu de cette paix à laquelle je ne peux aspirer du fait de mes obligations envers ...mes associés et ma famille. Vous ferez ainsi de moi le plus comblé des hommes qu'Amaterasu-sama, votre soeur par la beauté, aura éclairé de ses rayons.


Et sur ces mots qui me semblaient bien trop légers encore, je posais mes mains de chaque côté de mon corps et m'inclinais devant sa majesté jusqu'à toucher le sol de mon front ( un geste que bien des puissants de ce monde ont imités par la suite, devait-elle me conter ensuite lors de nos rencontres ultérieures).
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Sun
Sun repensa à une vieille légende qu'on lui avait conté. Cela parlait d'un corbeau et d'un renard...
Et l'une des phrases en était "si votre plumage se rapporte à votre ramage"

Et c'était curieux mais en ce qui concernait Onibaka, elle eut cette phrase qui lui revint en mémoire...

L'homme ne ressemblait vraiment pas à quoi que ce soit de noble et de droit...Riche et ostentatoire ça oui...Mais enfin on ne pouvait pas dire qu'il soit beau. Vieillissant surtout et très curieux.
Mais quand il se mit (enfin) à lui parler. Elle fut bien charmée par ses paroles.
Et le regarda d'une toute autre manière. Ce n'était plus son apparence qui comptait à ses yeux mais bel et bien ses propos.

Elle n'eut pas le temps de lui répondre ceci dit car elle entendit les jérémiades d'ôbasan reprendre alors qu'elle descendait les escaliers.

Un petit regard navré en direction de Nobu lorsque la servante s'en vint le rappeler.

Mata ne Onibaka sama...

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--Nitta_obasan


Impossible de faire la sieste avec tous les gloussements et les minauderies qu'elle devinait plus qu'elle ne les entendait dans le petit salon situé juste sous sa chambre...

Ôbasan avait donc décidé de redescendre plus tôt que prévu, mais autant dire qu'elle n'était pas à prendre avec des pincettes.
Les cocos qui attendaient en bas n'avaient pas intérêt à se foutre de sa gueule avec des offres dérisoires...

Passant devant le petit salon la voilà qui grommelle toute seule

Et c'est tout mielleux avec la sainte-nitouche et gnagnagna et gnagnagni...J't'en foutrais moi! Baka!

La voilà qui s'installe de nouveau face à Nobunaga, Maruku et l'autre zinzin à demi muet, bon à rien de crétin de serviteur...C'était donc son p'tit chouchou qui en bavait à côté pour cette Sun... Répugnant...

Bon messieurs. Il va être temps de me faire vos offres, vous avez tous eu la chance de rencontrer mon...(fardeau), précieux petit bijou, et...

Elle fit un signe impatient à la servante lui signifiant " ben alors tu vas aller me chercher cet Onibaka oui???"; attendit que celui-ci s'installe aux côtés des autres, puis repris...

Donc, maintenant que tout le monde a rencontré ma...chère... fille.
Jouons carte sur table et faites moi vos offres.
J'espère que vos présents, seront livrés dans l'entrefait n'hésitez pas à envoyer ma servante mander les kimonos
; puis se tournant vers Nobu: et un autre présent de votre part Nobunaga san.

Bien! Qui commence
?
Maruku
Le retour d'un rayon de soleil!
L'aimable, la chaleureuse, l'accueillante, la sympathique, et si bien conservée Obas... argh non, ça marche pas, Maruku n'a pas encore bu assez pour la trouver "regardable".
Discrètement, et sans l'interrompre, il se fait servir un autre verre de saké. Pas forcément une riche idée puisqu'il ne tient pas très bien l'alcool, mais aux grands maux les grands remèdes! Et puis, les choses séreuses vont débuter, il faut qu'il se redonne un peu de contenance.

C'est l'heure de vérité. L'heure de montrer à la vieille si on a les bourses bien pleines aussi. Le jeune homme lui n'a guère l'habitude de ce genre de tractations. Il n'a aucune idée de la façon dont se négocie un mizuage, même s'il se doute bien que ça doit être horriblement cher ces bêtes là. Surtout pour une personne telle que Sun... véritable ode à la beauté et à la perfection féminine, si craquante et si fraîche. Maruku se surprend même à avoir quelques pensées déplacées. Cette fille est très jolie, il pourrait l'avoir pour lui, être le tout premier à la... connaître intimement, et enfin découvrir ces sensations uniques, lorsque deux corps s'unissent à la recherche du plaisir.
La théorie de la chose ne lui est pas totalement étrangère, et il devrait pouvoir se débrouiller le moment venu, mais il convient que la pratique lui fait amplement défaut. Ce qui n'empêche pas ses sens d'être en alerte et sa curiosité exacerbée bien entendu. Normal que ça le travaille un peu, c'est de son âge après tout, et le printemps approche...
Sans qu'il ne s'en rende véritablement compte, son visage s'empourpre légèrement, avant que le garçon parvienne à chasser temporairement de son esprit les visions trop osées et les désirs inavouables afin de se reprendre.

Madame la marchande va s'impatienter à force si personne ne lui répond. Et après Onibaka-san va devoir se coltiner un massage de ses omoplates saillants pour la détendre un peu. Autant lui éviter ce terrible sacrifice, dont il ne ressortirait assurément pas indemne, en ne l'énervant pas d'avantage.
Les obsidiennes fuient toutefois le regard intéressé de l'acariâtre bonne femme, se reportant plutôt discrètement vers ses partenaires de jeu.

Un petit coup d'oeil à droite, un petit coup d'oeil à gauche. Allez messieurs, l'âge avant la beauté!

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Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
Onibaka
M'étant vu intimer de venir rejoindre mes concurrents d'un jour, je quittais à regret la compagnie de la radieuse Sun et je m'installais avec eux pour voir ceux ci dévoiler leur offre. Je pensais laisser enchérir ces deux grands personnage locaux , mais ceux-ci ne semblaient pas prêts à ouvrir la danse. Je pris donc la résolution de me lancer en premier malgré le désavantage de se trouver en pointe dans ce genre d'exercice.

Ma foi, je considère que seul un kimono de grande valeur peut trouver grâce aux yeux de Sun et ainsi mettre encore en valeur l' ôkiya Nitta et ses hôtes. Je me propose donc de lui offrir cette oeuvre d'art du wakufu:
Composé de 14 épaisseurs de tissus différentes, dont deux sont de coton le plus immaculé, afin d'en garantir le maintien le plus parfait, et toutes les autres de la soie la plus fine, sa teinte principale est un bleu nuit profond. Sur cette base, on peut admirer sur le mae migoro ( panneau principal), un tronc d'arbre vénérable entourée des silhouettes parfaitement représentées de deux musiciennes, entourées de quelques oiselets chamarés attirés là par leur art musical consommé. Sur les deux sodes ( manches), l'arbre dont il fut question déploie ses branches couvertes de blanches fleurs et de minuscules feuilles d'un vert tendre. Le vent joueur emporte quelques pétales en un spectacle charmant.
Au revers, ce même kimono, dévoile en son ushiro migoro( panneau principal arrière), une autre scène printanière, des nuages sont chassés par un doux zéphyr, quelques fleurs multicolores sont emportées par lui et un arc en ciel majestueux vient illuminer un lac dont s'envolent un couple de kamos (cols verts) au plumage brodé d'un réalisme saisissant. Enfin au loin, encore ceinturé de brumes matinales, l'on peut discerner la silhouette d'un temple vénérable aux toits figurés par des fils d'or...
Pour ce qui est de la doublure intérieure, elle est de la soie la plus douce, d'un riche écarlate que je me propose de faire rehausser du nom de l' ôkiya en brodures dorées. Ainsi nul ne pourra s'enorgueillir de posséder une pièce de semblable qualité, ni en contester jamais l'appartenance.

Le maru obi qui viendra souligner ce kimono d'exception, est tout de soie blanche. Il figure de la neige, relevée ça et là de motifs argentés, et percée par endroit par les tiges de jeunes jonquilles d'un jaune déjà éclatant.

Enfin car cette parure a été conçue pour former un ensemble parfait, une paire de zoris de bois laquée dans la même teinte de bleu nocturne et chacune arbore un jumeau des oiseaux présents sur l'avant du kimono associé. Les tabis enfin quant à elles reprennent le motif de neige rehaussée de jonquilles.

Voilà la pièce que je me propose de vous faire parvenir au plus tôt.

Enfin pour ce qui est de mon enchère, je m'engage à offrir pas moins de 8500 kobans de l'alliage le plus sonnant et le plus trébuchant, sans la moindre pièce rognée
( j'imaginais déjà les cris d'orfraie que pousserai notre trésorier à l'annonce de la somme que je venais de mettre en jeu, mais il convenait de ne pas me montrer chiche sous peine de paraître discourtois) . Bien entendu, je ne dispose pas d'une telle somme sur moi, mais si la transaction est entendue, elle vous sera versée sous une semaine.
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Maruku
L'attente se prolonge. Ils doivent faire une drôle d'impression d'ailleurs tous les trois, à rester figés comme des pantins de bois face aux demandes d'Obasan.

Le pauvre Nobunaga semble même complètement pétrifié lui, comme s'il n'avait pas résisté à la pression et que son esprit s'était envolé en abandonnant son corps ici. Un choix peu judicieux pour y laisser trainer ce genre de choses d'ailleurs, quand on imagine certaines des intentions de la maîtresse des lieux.
Maruku s'apprête même à tapoter le crâne du chef de clan trop statique avec son index pour voir s'il réagit encore, mais la voix grave d'Onibaka le fait légèrement sursauter et l'en dissuade.

Il reprend sa position d'attente, écoute, observe, et essaye de ne pas faire de connerie, même si, comme souvent, l'envie de se dissiper un peu est forte.
L'autre fait l'éloge de la parure qu'il va offrir, et formule une offre relativement conséquente, même si les sommes devraient s'envoler bien au delà de ce palier en toute logique.

Alors que le premier enchérisseur en termine avec son entrée en matière, un coursier rejoint la pièce, s'incline à plusieurs reprises pour s'excuser de cette intrusion, et dépose un large paquet entre le chef des lucioles et la "mère" de l'ôkiya.
Apprenant l'obligation d'offrir un kimono, Maruku a en effet discrètement dépêché quelqu'un avant son entretien avec la douce Sun-san. Il savait déjà exactement ce qu'il voulait lui offrir à cet instant, et surtout où le trouver rapidement en ville. Avoir la tête pleine de belles et troublantes geishas a ses avantages finalement. On est paré à toute éventualité dans les domaines les concernant après...

La boite laissée en évidence renferme donc un kimono de soie. Très léger, sans doublure, épousant les formes féminines comme une seconde peau. Il est réservé au printemps et à l'été de part sa faible épaisseur, ou bien à un usage intérieur, mais offre une douceur et un confort inégalés.
L'ensemble est d'un rouge profond, agrémenté de nuances plus claires, représentant quelques motifs floraux ou printaniers. Le obi qui l'accompagne est lui d'un blanc immaculé. Un rappel des couleurs des lucioles, pour que la jeune femme garde un souvenir. Même si ce vêtement à lui seul reste hors de prix, il est offert de bon coeur, tant la chance d'avoir pu rencontrer la jolie maiko compense ce sacrifice qui parait alors bien modeste.
D'ailleurs maiko elle ne l'est plus que pour quelques temps à présent, aussi la tenue reste plutôt sobre, bien que de grande qualité, comme il convient à une geisha, qui peut laisser s'exprimer sa beauté naturelle sans user de trop d'artifices.

Maruku pousse le présent de quelques centimètres en direction de la vieille pomme ridée, s'inclinant dans le même mouvement pour lui signifier qu'il s'agit du cadeau désiré, ou exigé plutôt...


Et j'offre également 10 000 kobans.

Oh ben tiens, la voilà, la connerie, elle n'a pas mis si longtemps à venir! La phrase est lâchée comme ça, sur un ton calme et assuré.
Quoi? Il n'aura jamais la somme? Il fait n'importe quoi?
Meuh non, suffit de racler tout ce qui peut constituer sa fortune, d'hypothéquer sa nouvelle demeure à Usuki, de vendre ses quelques meubles, ou le reste de sa famille tant qu'à faire, et de peut-être devenir lui-même l'esclave personnel d'Obasan pendant un mois ou deux.
Aucun souci j'vous dis, tout roule!

De toute façon, avec une surenchère il ne pouvait décemment pas donner moins. Et cela aurait constitué un affront et une insulte de laisser le premier prix proposé à un niveau si bas.
Puis on n'est pas en train de négocier à un koban près, faut que ça ait un peu d'gueule cette affaire tout de même.

Bon, à la base le jeune, et nous le voyons ici, très inconséquent et très irréfléchi meneur des lucioles est venu pour regarder sans acheter. Aux autres de se bouger à présent s'ils veulent vraiment emporter le morceau, et prouver que Sun est réellement loin de les avoir laissé indifférents.

Les obsidiennes dévient à nouveau vers Nobunaga.
Allez, à toi de jouer mon grand, arrête de planquer tes cartes.

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Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
Nobunaga
Patience.
Pour délier ses bourses, il avait rapidement rédigé un mot court, qu'un enfant s'était empressé de conduire au domaine des Kumagai.
A présent, l'ancien novice du monastère de Kyoto avait tourné son esprit sur sa mer intérieure, afin d'y séparer les cinq agrégats. Il devait gagner et pour cela, être le meilleur.
La méditation lui offrit un espace plus paisible à la réflection, lui permettant d'attendre sagement que ses concurrents se lassent les premiers.

Il ouvrit les yeux et fixa Obâsan en souriant d'un air affable, paisible.

Grande Obâsan, vous dont l'Okiya est célèbre dans tout le Kyûshû, je ne vous ferai point l'impolitesse de sous-estimer la valeur de vos protégées - ce serait sous-estimer la qualité de votre enseignement.
Ne parlons pas de ce petit kimono : ce n'était qu'un présent destiné à Sun-san, en guise de mise en bouche. Il est bien indigne de votre honorable okiya.
Mais ceci devrait davantage lui rendre honneur...


Et il claqua des doigts. Brave petit Chin-chan, si preste et zélé. Il était heureux que l'okiya Nitta soit sise non loin d'Imari.

Pour commencer, veuiller recevoir ce modeste présent en cadeau de remerciement pour votre accueil. Disons qu'il s'agit d'un don du seigneur d'Imari à une estimée voisine.
Ce miroir d'acajou laqué est illustré en son recto d'un phénix et d'un dragon se poursuivant mutuellement la queue, figurant les deux principes du Tao : yin et yang. L'oeil du phénix est un saphir incrusté, quand celui du dragon est un petit rubis. Le plumage bleuté et vert du phénix figure la mer et la vie, quand le rouge orangé du dragon représente son alter-ego : le feu et la mort. L'un n'allant jamais sans l'autre, puisque nous ignorerions ce qu'est la matière, s'il n'y avait pas l'espace pour souligner ses contours.
A propos de contours, vous remarquerez qu'au verso, ceux du miroir sont faits de jade, dont le vert pâle s'entend assez bien avec l'acajou, ne trouvez-vous pas ?... ainsi la grâce de vos créations sera-t-elle mise en valeur.


Petite courbette flatteuse.Il n'est pas temps de faiblir.

Ce miroir était propriété de la famille Sen depuis deux générations. A présent, veuillez souffrir que je vous présente une babiole bien indigne de vous, mais dont la valeur marchande saura, peut-être, éveiller votre intérêt.
Voici un vase de la Chine des Ming, sous le règne de l'empereur Yongle me semble-t-il. Un simple objet bleu et blanc, un peu encombrant mais fort utile pour contenir diverses denrées. Il est illustré de motifs représentants un panda dans une forêt de bambou. Ces mièvreries ne vous intéresseront probablement pas, vous qui êtes une femme si cultivée, mais la valeur marchande de ce vase atteindrait, parait-il, les 1150 kobans...
Enfin, évidemment, cette somme est triplée si l'on possède son jumeau véritable. Et il se trouve que c'est le cas. La somme des deux vases réunis, que je vous propose, est donc de 2300 kobans, multiplié par trois... 6900 kobans, donc. Il paraitrait que la valeur de ces vases va croissant selon les années, mais ces détails sont sûrement déjà en votre possession.

Et puisque la somme est insuffisante, et même si cela doit me fendre le coeur car je tiens à ces objets... je vous offre un couple d'autres vases. Ceux-ci réprésentant deux phénix sortant des flots. Mon père y tenait peu, mas j'apprécie leur beauté. Leur valeur individuelle, d'après mon trésorier, serait de quelques 1310 kobans. Somme multipliée par deux et triplée... 7860.
Je vous propose donc, en plus du miroir laqué, deux paires de vases pour une somme modique de quatorze-mille sept-cent-soixante kobans.


Petit silence, le temps de laisser les yeux de la harpie s'humidifier d'envie. Puis il faut bien ajouter de quoi faire le poids :

Enfin, si vous acceptez mon enchère et en dédommagement de mon indélicatesse d'avoir apporté ce kimono, je me propose de vous faire don d'un bracelet en argent, pour chacune de vos filles et vous-même... d'ici un mois.

Le visage souriant dissimule l'anxiété avec brio : la somme totale et véritable est astronomique. En offrant des oeuvres d'art, le chef des Kumagai évite toutefois de ruiner les capitaux de son clan pour un caprice.
Ils ne seront toutefois plus aussi brillants par la suite...


Cela vous convient-il, honorable Obâsan ?


Edit : j'ignorais que les boucles d'oreilles n'existaient pas, remplacées par un bracelet.
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Clan ouvert aux artistes comme aux samurais. - Suivez le lien.
Onibaka
Comprenez mon désarroi à l'annonce de ces sommes faramineuses...Il me semblait avoir fait une offre plus que généreuse, mais ces jeunes chefs de clan pouvaient visiblement disposer de sommes bien plus élevées que je ne l'aurai songé. Je ne pouvais qu'espérer qu'ils n'hypothéquaient pas gravement en agissant ainsi la bonne santé financière de leurs clans respectifs. Mais j'étais incapable hélas faire de même sans compromettre de manière irrémédiable les opérations de notre groupe en cours alors. De plus, mon vieux Kitsune de père, s'il eut été ravi de me voir concevoir enfin un vif intérêt pour la gente féminine et enfin pouvoir assurer la sécurité de sa lignée, aurait sans doute lui même à redire à une telle dépense.

La mort dans l'âme, je dus me résigner à jeter l'éponge. Je me levais et m'inclinais vers mon exécrable hôtesse.


Malheureusement, je ne puis pour l'heure réussir à proposer davantage que mes estimés concurrents ici présents. Je dois donc admettre ma défaite et me retirer. Néanmoins, le cadeau promis sera livré ainsi qu'un montant de 2500 kobans supplémentaires. 500 pour votre honorable maison ôbasan que voici de suite ( je lui déposai une des bourses rebondies que j'avais sur moi) , et deux mille de plus qui seront versés à Sun-chan directement et qu'elle vous remettra afin de vous rembourser une partie des sommes que vous avez investies dans son éducation.

Sur ce, permettez que je me retire, et j'espère avoir bientôt l'occasion de venir vous rendre visite lors d'un prochain séjour dans votre daimyo.


Je me retournais dignement, et malgré la tristesse qui s'était emparée de mon coeur, je sortis, en ayant la désagréable impression d'abandonner une déesse comme Sun-sama à son triste sort. Mais je reviendrai un jour, et ce jour là je ferai en sorte de m'excuser pour cet échec qui me coûtait tant et qui sait...peut être...

Et c'est ainsi, que dès le lendemain, je quittai cette ville avec mon escorte après avoir fait déposer par notre tant regrettée camarade Akane la somme promise. Qui je l'appris par la suite ne fut qu'une goutte dans la somme inique réclamée par cette marâtre à sa "protégée". Le mois qui s'écoula fut ensuite empli par l'éradication des membres de soleil de sang qui coûta la vie à notre amie et à tant d'autres compagnons de longue date.

Mais jamais, je n'ai un seul jour omis de songer à Sun-sama, jusqu'à ce qu'enfin le destin nous remette à nouveau en présence l'un de l'autre. Mais, ce sera là un autre récit pour un autre jour, puisque j'entends arriver les plats qui nous seront servis sous peu. Chassons la mélancolie mes amis, et faisons bombance. Demain, la journée sera rude mais décisive pour nous...

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Maruku
Maruku hausse un sourcil en écoutant les explications et les pirouettes mathématiques de son voisin, partagé entre amusement et scepticisme.
Il ne savait pas qu'on pouvait payer en céramiques. Non parce qu'il a chez lui un pot d'une valeur inestimable, réalisé par un artiste flamand réputé nommé DeFleurs...
La théorie du triplage de la valeur le fait sourire également. C'est très certainement véridique, jamais il ne remettrait en cause la bonne foi du seigneur Nobunaga, mais il s'imagine la servante maladroite qui en ébréchant l'un des vases fait du coup perdre les quatre cinquièmes du prix de l'ensemble. Comme on dit, elle a intérêt de savoir courir vite la pauvre! D'ailleurs le jeune meneur des lucioles voit très bien les deux May affairées dans sa maison. Un rôle qui leur irait à merveille, mais qui reste sans doute trop périlleux. Maladroites comme elles sont elles lui briseraient pour le coup effectivement tous ses vases, et multiplieraient les farces douteuses envers leur maître adoré. Non, fausse bonne idée de les avoir à son service finalement...

Reste qu'il ne trouve pas grand intérêt à posséder deux objets rigoureusement identiques. Pour lui la beauté des choses tient plus à leur diversité et à leur unicité.
Enfin sa fibre artistique n'est probablement pas suffisamment développée pour comprendre, et il faut admettre que son intérieur est plutôt dépouillé.
En tout cas son principal concurrent présente bien les choses, avec chiffres à la clé et opérations détaillées. Maintenant il faut voir si la vieille se laissera embobiner par ces calculs savants, et si ce genre de marchandage lui conviendra. Après tout elle dirige une ôkiya, c'est la beauté de ses "filles" que l'on vient admirer, pas une exposition de bibelots, aussi précieux soient-ils. A moins bien sur qu'elle connaisse un bon receleur qui lui changera ça en espèces sonnantes et trébuchantes.

La discussion se poursuit, mais lorsque Nobunaga-sama termine enfin de détailler les produits de son catalogue, le marchand rend les armes, en laissant sa chemise... enfin son kimono plutôt...
Deuxième sourcil qui s'élève -ce qui doit donner à ce pauvre Maruku une expression des plus ébahie- pour marquer cette nouvelle incrédulité. Que l'on ne reprenne pas les cadeaux apportés, soit, il en fera de même avec le kimono aux couleurs sanguines, mais de là à vider ses poches et à racler les fonds de tabi avant de sortir, c'est un peu fort de saké non?

Avec tout le respect et l'estime dus à la corporation des geishas, les trois invités ne sont pas chez un seigneur qui a autorité sur eux, il n'y a ici aucune relation de pouvoir. Du moins, rien d'officiel, parce que malgré son jeune âge le chef de clan sait pertinemment que certaines femmes peuvent soutirer les informations les plus capitales, et tirer les ficelles dans l'ombre pour manipuler quelques butors mal dégrossis.
Mais enfin là, inutile d'attirer les bonnes grâces d'un supérieur, ou de "négocier" le soutien d'une grande famille en versant de généreux émoluments en guise de preuve de sa bonne volonté. Cet Onibaka doit avoir les moyens pour se délester ainsi, sans obligation, et il se montre admirablement bon perdant.

Etrange... mais décidément la visite est instructive. Le garçon apprend, et observe comment se comportent les riches et les puissants.
De son côté, sa bouche si volubile parfois reste close. Il n'est pas venu échanger une carpette à un marchand de tapis en lui proposant les bijoux de grand-maman et sa dernière récolte de champignons plus ou moins comestibles.

Maruku signifie donc par son silence qu'il s'en tient à son offre. Il ne fera pas l'affront de proposer un montant totalement farfelu dont il ne pourrait jamais s'acquitter même en s'endettant sur quinze générations.
Il ne se sauve pas pour autant. Il termine même son verre le plus tranquillement du monde en soutenant le regard d'Obasan. Elle doit être en train de multiplier les additions derrière ces petits yeux cupides, et le jeune homme attend simplement qu'elle se décide à décrisper sa mâchoire pour rendre son arbitrage à propos de l'affaire qui les concerne.

La décision semble entendue, puisque lui n'ira pas au delà, mais la partie n'est pas terminée avant que la voix rocailleuse prononce le mot d'la fin...

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Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
Sun
Sun était restée seule dans le petit salon; attendant qu'on lui signifie son congé, ou qu'un troisième homme vienne la rencontrer.

Les secondes puis les minutes s'écoulèrent longuement, et l'esprit de Sun vagabondait.
Elle se remémorait le seigneur Maruku dont la présence et la prestance naturelle l'avait charmée; ainsi que le seigneur Onibaka, dont le visage en forme de carpe muette et la moustache défrisée l'avait beaucoup amusée.
Elle songeait aussi à l'absence de Nobunaga...
Il lui avait dit qu'il viendrait pourtant!
Ou donc était-il?
Pourquoi n'était-il pas là?
Avait-il eu un soucis?
Un empêchement?
Un accident?
Ou pire...
Il ne devait plus la trouver à son goût, ou avoir trouver une autre fleur à aller cueillir...

Pour rompre l'ennui et l'émoi qui manquait de la saisir, Sun se mit à chanter, tout moment est bon pour s'entrainer; un doux chant traditionnel aux accents toniques par moment, mélancoliques à d'autres instants. Sa voix pris de l'assurance petit à petit et partit alors avec vigueur dans les airs; ses émotions vibrants et résonnants à travers ce chant.
Le chant lui avait toujours permis de s'apaiser et de ne plus penser...

Elle espérait peut-être inconsciemment que de là ou il était Nobunaga pourrait l'entendre.
Ce qu'une jeune fille peut parfois être sotte... Ôbasan avait raison...

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Etsuko
Litière somptueusement ornée qui s'arrête devant la maison de thé. Un garde dont l'armure porte les couleurs des Hashamachi annonce le but de la visite au portier. Celui-ci discrètement envoie prévenir Ôbasan que le vieux Furuikasai s'est décidé. Le rideau de la litière s'ouvre ainsi que les yeux du portier. La personne dans la litière n'a rien d'un vieux lettré.
Le visage imperturbable, Etsuko s'extrait prenant appui sur le poing tendu de son homme d'armes.
A petits pas, elle s'avance vers l'entrée qu'elle franchit sans même lancer un regard au portier. Celui-ci semble tellement abasourdi qu'il ne réagit même pas quand deux guerriers prennent place de chaque coté de la porte et que deux autres s'engouffrent derrière l'Hachamashi.
La servante chargée de lui montrer le chemin ouvre de grands yeux à son tour. La présence d'une dame est rare en ces lieux et dans ces circonstances, encore plus.
Elle entre dans la salle et salue les présents. Courbettes de rigueur aux trois hommes, un peu plus marqués aux deux dont elle connait le rang, paroles protocolaires de salut débitées avec juste ce qu'il faut de courtoisie et d'arrogance. Elle se détourne d'eux et saluant la "mère" prend place en face d'elle comme elle y est invitée.
Les onyx impassibles notent tout sans avoir l'air de rien remarquer. L'étonnement, la stupeur, voire la pointe d'indignation qui doit parcourir certains à la voir s'immiscer dans ce qu'ils pensaient une affaire masculine. D'après les mines de tout le monde, elle dirait que la vente était presque conclue, les prix avaient du monter assez vite. La jeune fille nonchalante qui parcourt les rues d'Usuki en tenue de pêcheur est loin. De la pointe de son chignon au bout de ses sandales, Etsuko est le prototype même de la noble. Port arrogant, coiffure impeccable, petits pas chaloupés. Son kimono à lui seul annonce son rang. Fait de la soie la plus fine, il est dans un dégradé de couleurs qui part du bleu de la famille pour finir sur le violet du clan. Ses mains manient un éventail léger lui aussi aux couleurs de la famille.
D'un air nonchalant, elle en joue, tout en débitant les politesses d'usage. Sa voix a abandonné le ton badin que tous lui connaissent. Elle ne se présente pas. Le portier a du faire son travail. Et elle sait la femme suffisamment informée pour reconnaitre l'ainée des Hashamachi.
Si on lui demandait de se définir, à cet instant, Etsuko en adepte de l'ikebana avertie qu'elle est répondrait sans hésiter Arum: simple, parfait, noble.
Les onyx se fixent sur son interlocutrice. Il est temps d'annoncer la couleur.

Sa santé ne lui permettant pas en ce moment, mon grand-père m'a chargé de le représenter... en tout.
Concentrée sur la vieille femme, elle ne prend pas garde aux réactions des hommes présents.
Alors, vieille pie? T'attendais tu à celle-là? Déja, rien que ma présence fait baisser le prix de ta protégée. Observe ma peau douce, mon teint pale qui n'a besoin d'aucun fard. Jauge-moi avec ton œil averti. Je suis parfaite, tel l'arum dans sa simplicité. Le parangon de la femme noble, même ma taille n'est pas un désavantage. Profites en. J'apparais rarement ainsi. Mais il faut bien que la beauté se dévoile, par moments, non? Je sais que tu sais. Oui, c'est fait exprès. Tu enrages, n'est ce pas? Mais tu n'en laisseras rien paraitre. Tu es avant tout une négociante avisée.


C'est votre protégée qu'on entend? On m'avait vanté le plumage, j'entends avec plaisir que le ramage est digne d'éloge lui aussi.

L'éventail continue son petit jeu, soulignant les phrases. Un arrêt, il se ferme et se tend. Un des deux gardes aussitôt vient déposer une enveloppe blanche dans le giron de la vieille dame.

Ma première offre.
Je trouve désobligeant les enchères à voix haute. Nous ne sommes pas au marché au bétail du coin, non?


Ironie à peine perceptible dans la voix grave d'Etsuko. Il est très rare qu'une "mère" procède ainsi à des enchères. D'habitude, les tractations se font séparément, laissant ainsi à chacun le temps d'augmenter sa mise et surtout de préserver la face.
Elle sait que les simples 2000 kobans marqués sur le papier n'obtiendront pas Sun. Mais ce n'est que un avant-goût et la vieille dame le sait aussi bien que elle.

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Maruku
Une bonne histoire n'est pas complète sans un dernier rebondissement, le personnage que l'on n'attendait plus et qui bouleverse la fin trop prévisible.
Et là, la surprise est de taille!
Tout y est, l'entrée théâtrale, la femme fatale, l'intrigue relancée.
Le spectacle continue, et Maruku, loin d'être contrarié par cette nouvelle arrivée, trouve au contraire la tournure que prend la situation encore plus intéressante.

Cette jeune femme, si distinguée, si hautaine, il ne l'a pas reconnu tout de suite, mais sous ses airs plus supérieurs et sa tenue mieux apprêtée, se cache bien la même personne dont il a effleuré la main en guise d'accord peu de temps après son arrivée à Usuki. Plutôt surprenant de la retrouver ainsi, dans ce rôle et cette attitude si différents, mais le garçon curieux de tout va de découverte en découverte en ce moment. Il répond également à son salut, et esquisse un léger sourire en distinguant ses traits.

La douce voix de Sun se mêle alors à ses rêveries, et Maruku songe tout de même à la pauvre maiko. L'on dit le vieux Furuikasai très riche, mais aussi très... vieux justement. Quelle gâchis s'il venait à emporter la décision et à cueillir une fleur si fraiche et délicate. A son âge, il ne pourrait pas penser à autre chose non? Pire que Mugen-sensei décidément... les ancêtres à la barbe blanche ou grisonnante seraient-ils donc tous à ce point décidés à prouver que les années ne leur ont pas encore fait perdre toute leur ardeur?

Par contre la nouvelle participante à la grande loterie du jour a omis un détail, dont elle n'a peut-être tout simplement pas pu avoir connaissance cela dit.
Le fameux kimono qui doit être offert à la belle...

Quoique...

L'esprit du jeune homme refait des siennes, l'entraine comme à chaque fois sur la pente la plus glissante de la montagne, et son regard détaille avec sans doute un peu trop d'insistance la représentante des Hashamachi.
Le vêtement qu'elle porte est de grande qualité, et les kimonos sont généralement de taille standard, simplement habilement repliés selon la stature de celle qui est destinée à le porter.
Maruku s'imagine donc déjà la grande se défaire sa parure bleutée, là, juste devant ses mirettes qui n'en manqueraient pas une miette, pour ensuite l'offrir sans plus de cérémonie et rester en tenue légère au milieu des hommes qui attendent toujours l'intervention d'Obasan.
Il n'y a que dans sa tête qu'une telle scène peut avoir lieu, mais la situation serait des plus amusantes et hummm... excitantes. Après tout ce serait bien là une raison à l'envoi d'une jeune fille pour conclure ce genre de tractation. Elle pourrait servir de modèle ainsi, avant de confier son présent, car comme il l'a dit lui même, on peut plus aisément juger de la splendeur et de la qualité d'un tel habit en le voyant porté.

Les obsidiennes deviennent brillantes, mais se reportent finalement assez vite vers la presque insoutenable vision du vieux dragon des lieux, attendant ses paroles et guettant ses réactions face aux dernières interventions.

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Fondateur du clan Hotaru, ou clan des Lucioles
--Nitta_obasan


Bien! Qui commence?

Grand silence de mort dans l'assistance; voilà que les 3 bonhommes se regardent en chien de fusil. Personne ne veut se lancer.
Sur que 3 hommes pour un seul mizuage est une chose rare...
La vieille se frotte déjà les mains à l'idée de tout le profit qu'elle en obtiendra pour l'ôkiya et donc pour elle...
Elle avise cependant le serviteur resté dans son ôkiya bien trop longtemps à son goût; il manquerait plus qu'il aille faire ses besoins dans un coin...

Usero (casse-toi), sale kuso (merd*) de serviteur!!!

Et là voilà qui lève une canne de bambou, prête à lui en foutre... Mais l'autre ne demande pas son reste et détale comme un lapin.

L'air commence à devenir irrespirable tant la tension est palpable et tant ses gazs sont...kamikazes...
Finalement, l'honneur de rompre ce silence qui devient pesant, revient à Onibaka.

Elle écoute son offre sans piper mot, chose rare, et a déjà hâte d'entrer en possession du kimono promis.
Ses yeux s'arrondissent sous l'effet des 8500 Kobans.
Diable, ce baka de commerçant roule littéralement sur l'or ma parole!
Jamais elle n'aurait cru à pareille offre!
Même si sur son livre de compte elle a fait porter la valeur de la dette de Sun à plus de 80 000 kobans, elle sait bien qu'avec 8500 kobans, elle rentre déjà plus que dans ses frais; si l'on omet les kimonos ceci dit...

Seulement?

C'est au tour du p'tit puceau de prendre la parole a présent.
Elle a vu le manège du coursier apportant la boîte renfermant le kimono, et grommelle entre ses dents: Il livre rapidement au moins c'lui-la.

La boîte est ouverte, elle voit le kimono...On attend sans doute d'elle qu'elle fasse un commentaire, le kimono est de grande qualité même si peu orné...

Humm... Quelconque...

J'offre également 10 000 kobans


La vieille n'a pas le temps de se remettre de sa stupeur face à une telle proposition, que le jeune Kumagai enchaine à son tour...
Le v'la qu'il lui fait de la lèche et des ronds de jambes à n'en plus finir tout ça pour au final lui proposer un miroir et 4 vases...
Bon ok des objets d'une valeur et d'une finesse incomparable qu'elle pourrait aisément revendre à un riche collectionneur...
Mais euh...Ben elle en reste toute coite.

Cela vous convient-il, honorable Obâsan ?

Silence de nouveau...Enfin silence si on veut, voilà que la Sun-nitouche nous pousse la chansonnette.
Grimace de dégoût: comment peut-on supporter d'entendre ce genre de chant mièvre...Eurk...Ecoeurant!

La vieille carne n'a pas le temps de répondre au Kumagai que voilà qu'on annonce un nouvel enchérisseur.
Décidément, quelle journée riche en rebondissement...
Il s'agit de l'ainée des filles du vieux et honorable Furuikasai; lui aussi une de ses vieille connaissance...
Elle l'écoute et l'observe: tout dans son attitude montre le dédain qu'elle éprouve à son égard: son regard hautain, son port de tête, même sa façon de tenir son éventail...
La petite pimbêche!!!
Son sang ne fait qu'un tour: on voit bien qu'elle s'y croit cette "miss parfaite"!!!
De quoi la détester bien davantages encore que Sun...
Elle tente un sourire qui n'est que rictus. Son regard se fait haineux, la voilà qui s'agite, l'écume aux lèvres. A son âge, on ne contrôle plus guère ses nerfs - Nouveau pet de contrariété - Elle prend l'enveloppe tendue et jette un regard sur la somme indiquée.

2000?
Vous moquez-vous de moi? Etsuko sama??? Pour une perle aussi précieuse et rare que ma chère Sun?


Elle s'agite de plus belle, la canne qu'elle tenait toujours en main virevolte et vient malencontreusement choquer l'un des 4 magnifiques vases apportés par Nobunaga, celui au phénix, qui vacille et se brise au sol avant que qui que ce soit ait pu le retenir.

Suuuuuuuuuuunnnnnnn - hurle-t-elle - Viens ici tout dr suite afin que la dame Etsuko puisse admirer par elle-même ta beauté! Et comme ça ma p'tite tu vas arrêter de t'la péter un peu
Puis se tournant de nouveau vers les enchérisseurs présents:
Vous pourrez tous et "toute" - petit sourire très pincé à Etsuko - comprendre que Sun est unique au monde! Un trésor!
Puis à l'attention de Nobunaga:
Vous me demandiez si cela me convenait et bien voilà qui règle la question! Vous disiez que les vases aux phoenix avaient pour la paire une valeur de 7860 Kobans: donnez moi cette somme en monnaie sonnante et trébuchante; bien entendu je garderais tout de même le vase au phoenix intact ainsi que la paire aux pandas; et nous pourrons reparler de vous offrir la fleur si précieuse, diamant étincelant au sommet de toutes les pierres précieuses que mon ôkiya ait jamais compté! Le mizuage de la splendide Nitta Sun!!!

Elle était furax la vieille; pas de doute...

Voilà qu'un dernier rebondissement survint en cette journée d'enchères: Onibaka se retire; laissant tout de même derrière lui ses présents ainsi qu'une somme rondelette de 2500 kobans, comme ça, juste pour les beaux yeux de la Sun Kun.

Remerciements et salutations de circonstances, mais avec les plus grandes difficultés du monde vu l'état dans lequel Etsuko l'a mise.
Elle lui lance néanmoins du bout des lèvres:
Si un jour tu veux une femme une vraie; vient me trouver...


Edit: pour mauvaise interprétation de la police utilisée par Etsuko: je pensais que TOUT était dit et non simplement pensé
Etsuko
Imperturbable, Etsuko regarde la vieille s'énerver. Pour un peu, ses yeux se mettraient à luire de malice.
On lui avait dépeinte Ôbasan comme une renarde en affaires, il semblerait que l'âge lui ait limé les crocs.
Elle la laisse s'égosiller, saluant le départ d'un des enchérisseurs d'un gracieux ploiement de la nuque.
Sa voix s'élève un peu rauque, presque chaleureuse.


Voyons, Ôbasan, j'ai bien dit que c'était une première offre. Voudriez vous nous priver du plaisir d'une longue et palpitante négociation? Ou est ce l'impatience de ces messieurs qui vous gagne?
Faites donc venir votre protégée,oui. Nous verrons bien si cette fameuse impatience me gagne à mon tour.


Un léger sourire erre sur les lèvres d'Etsuko. La journée s'annonce passionnante. Elle est curieuse de voir enfin cette jeune beauté dont on lui a vanté les mérites. Curieuse de voir elle fera battre son sang plus fort dans ses veines. De sa manche , elle tire un petit coffret.

Et ainsi, je pourrais lui offrir personnellement le présent que je lui destinais.

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