Nkhan
[Un peu plus tôt dans la matinée - Campement de l'armée]
Nkhan, affublé de son armure, à l'exception de son casque, se tenait près de la palissade du campement.
Des volutes blanches s'élevaient de sa bouche, à chacune de ses expirations...la morsure de l'hiver, bien que la fin de l'année était maintenant bien passée, étendait toujours emprise sur les hommes et la nature..
La lourde armure en métal forgée, surmontée de sa pelisse de loup empêchaient au Baron de ressentir le froid...mais c'était un tout autre froid qui l'envahissait maintenant...
Il regardait au loin les remparts de la cité d'Arles..des volutes de fumées, s'élevaient des cheminées des maisons encerclées par l'enceinte de pierre.
De là où il se tenait, Nkhan ne percevait pas l'inévitable agitation qui devait se tenir sur les remparts de la ville.
Derrière lui, le calme régnait apparemment...quelques paroles, des bruits de pas, de discussions témoignaient de l'activité au sein du campement de l'armée, mais aucune surexcitation...aucune envolée lyrique...aucune saute d'humeur..rien que des gestes précis, accomplis par des soldats de métiers, comme un calme avant la tempête..
Le Baron se détourna de son poste d'observation et se dirigea à pas lent vers la tente centrale du campement, à dessus côté de laquelle, une longue hampe soutenait un étendard malmené par la brise de ce matin de février..
C'étaient ses couleurs...les couleurs des ses terres normandes, les couleurs de l'armée..il avait décidé de les porter haut et fier, car il avait décidé des jours plutôt de mener cette armée, et il voulait porter hauts et clairs cet étendard, symbole de son engagement.
Il avait décidé il y avait de cela quelques jours, de mener bataille en Provence..la Guerre y avait fait rage depuis un certain temps..les armées provençales et françaises s'étaient battus avec férocité..et les armées françaises avaient été défaites.
Mais, ce qui apparaissait aux yeux des provençaux comme la victoire finale, la fin d'une guerre qui les forçait à défendre une marquisat félon, le pouvoir d'autres, qui ne changeait strictement rien à leurs conditions ; apparaissait aux yeux du Baron comme le premier évènement d'une guerre qui ne faisait que commencer.
Car oui..il en était persuadé, cela ne faisait que commencer...
Il mit un certain temps à parcourir le chemin vers sa tente, s'entretenant avec certains soldats, mirant les charriots de ravitaillement...Il avait sourit en entendant le cri de ralliement des soldats, et s'était posé quelques instants autour du feu avec les hommes et femmes de l'armée...
Ces hommes et ces femmes, il était fier de les mener au combat. Des personnes de bien, d'honneur, qui venait ici respecter leurs serments, respecter l'honneur qui pour eux était l'une des choses les plus précieuses en ce monde.
Le nom de l'armée collait avec cet engagement...Il sonnait comme un rappel, comme un appel au raisonnement, à l'accomplissement d'un serment que tous avaient fait.
Au moment de lever l'armée il s'était rappelé de ces rudiments de langue latine, et d'une locution qui sonnait comme un cri d'arme...Pro Rege Saepe, Pro Patria Semper...Pour le Roi souvent, Pour la Patrie Toujours!
Il arriva à sa tente et, soulevant délicatement le pan de l'entrée, et se dirigea vers son siège, sur lequel il chut ..gardant les yeux fermés il resta pendant quelques minutes dans ses pensées..
Un bruissement sur sa droite lui fit ouvrir ses paupières...il distingua la silouhette de son page Yoel, dont le regard était porté sur un parchemin...
Sentant vraisemblablement que son maistre avait ouvert les yeux, il releva son regard, qui croisa celui du Baron..
Le jeune homme prit alors la parole..
- Maistre...vous allez bien?
Nkhan lui sourit et répondit..
Oui mon jeune ami...
Le jeune page resta un moment interdit...sur son visage, le Baron pouvait lire que ses pensées tournaient et viraient...de questionnements se soulevaient apparement dans sa tête..
Le Baron soupira...et s'adressa à lui, un sourire sur les lèvres..
Qu'y-a-t'il Yoel?..
Le jeune page se mordit les lèvres...hésitant..
Et bien, il ne semble pas t'avoir jamais interdit de dire ce que tu pensais de manière franche et honnêt, alors parle!
C'est que...mon Seigneur...ces gens semblent penser que nous venons les contraindre...que nous leur enlevons leurs libertés...
- Et toi qu'en penses-tu?
S'arrêtant pour y réfléchir deux minutes le page reprit..
- Et bien je n'arrive pas à comprendre en quoi cela change quoi que ce soit qu'il y ait un marquisat..Nkhan sourit...
- Tu viens de te donner la réponse mon chère page...le marquisat ne change rien...Ils disent avoir récouvert leurs libertés, simplement en s'aliénant à une couronne félonne.
- Mais Maistre..quelle différence entre la couronne impériale et la couronne marquisale?...
[b]- La légitimité du Très Haut mon chère..la légitimité du Très-Haut!...Nos souverains sont les représentants du Très Haut sur terre, ils sont porteurs de la légitimité des cieux, porteurs de l'union de nos terres...ici, nous n'avons qu'une couronne fantôche, qui fait croire à ses sujets qu'ils sont plus libres, alors qu'ils ne décident pas de celui qui les dirige...
Certes, nous ne choisissons pas le Roy ou l'Empereur, mais leur légitimité est autre, leurs couronnes sont synonymes d'union de nos royaumes, de coordination, d'entente entre les peuples...ici le marquisat n'est synonyme que de tromperie, de félonie et de perte de l'honneur...
Tu as fait serment mon jeune ami?..
- Oui Seigneur...
- Et qu'en as-tu retenu?...comptes-tu le tenir?
- Et bien Seigneur..j'en ai retenu que la parole donnée est la marque de confiance des hommes d'honneur, et je compte bien tenir ce serment jusqu'au bout, car mon parjure serait synonyme de déchéance, mon parjure jetterait sur moi l'opprobre, mon parjure ferait de moi un homme sans honneur et sans parole..
Nkhan secoua la tête en approuvant la leçon retenue par son jeune page..
- Il en est de même ici, c'est une question d'honneur...l'on ne peut daignement faillir à la parole donné, à son serment..la félonie est inacceptable!
Que valons-nous si nous ne respectons pas nos engagements?..que valons-nous si nous retirons notre parole une fois celle-ci donnée?..C'est une question d'honneur!..Dans ce monde cruel, la parole donnée est synonyme d'honneur...contredire celle-ci est synonyme de parjure..
Et nos souverains sont légitimes...qui a le droit de se prétendre meilleur, et de passer outre sa parole, pour s'agonir dans la félonie et porter son pouvoir personnel dans des sphères tellements hautes et pétries de mensonge qu'elles entrainent une partie de leurs peuples...?..personne ne le peut, personne ne le doit...
- Mais Maistre, et la liberté qu'ils défendent?..
- La liberté?..mais quelle liberté Yoel, quelle liberté est possible dans la félonie?..il n'y a aucune liberté dans le marquisat..ils clament la liberté, mais la seule liberté acceptable, est celle octroyée par nos souverains, à tous leurs vassaux et sujets, de pouvoir choisir ses dirigeants, et se gouverner soi-même..il n'y a aucune liberté supplémentaire dans le marquisat, juste un paravent de forfaitures..
Et..quand bien même ils voulaient une vie libérée de suzeraineté, d'un Empereur qu'ils jugent trop lointain, d'un marquisat qu'ils jugent choisis par eux...quelle liberté ont-ils de plus?..celle d'avoir échangé une couronne contre une autre?..ils croient choisir leurs dirigeants, alors qu'ils ne sont que le fruit de manipulations éhontées, qui donne un pseudo pouvoir félon à une clique consanguine...
- Je comprends Seigneur
Nkhan ne s'était pas aperçu que ses machoires s'étaient crispées..que son poing s'était refermé et durci..il agonisait le parjure...lui qui mettait l'honneur, la parole en avant...lui qui considérait ces attributs comme ce qui faisait vraiment tourner le monde, il ne comprenait pas les raisons provençales..
Il soupira...et se tourna de nouveau vers Yoel..
Ne parlons plus de ça, veux-tu...fais réunir d'urgence les chefs de lance, j'ai à leur parler!
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GAN, Un parti qui en a!...des idées!
Nkhan, affublé de son armure, à l'exception de son casque, se tenait près de la palissade du campement.
Des volutes blanches s'élevaient de sa bouche, à chacune de ses expirations...la morsure de l'hiver, bien que la fin de l'année était maintenant bien passée, étendait toujours emprise sur les hommes et la nature..
La lourde armure en métal forgée, surmontée de sa pelisse de loup empêchaient au Baron de ressentir le froid...mais c'était un tout autre froid qui l'envahissait maintenant...
Il regardait au loin les remparts de la cité d'Arles..des volutes de fumées, s'élevaient des cheminées des maisons encerclées par l'enceinte de pierre.
De là où il se tenait, Nkhan ne percevait pas l'inévitable agitation qui devait se tenir sur les remparts de la ville.
Derrière lui, le calme régnait apparemment...quelques paroles, des bruits de pas, de discussions témoignaient de l'activité au sein du campement de l'armée, mais aucune surexcitation...aucune envolée lyrique...aucune saute d'humeur..rien que des gestes précis, accomplis par des soldats de métiers, comme un calme avant la tempête..
Le Baron se détourna de son poste d'observation et se dirigea à pas lent vers la tente centrale du campement, à dessus côté de laquelle, une longue hampe soutenait un étendard malmené par la brise de ce matin de février..
C'étaient ses couleurs...les couleurs des ses terres normandes, les couleurs de l'armée..il avait décidé de les porter haut et fier, car il avait décidé des jours plutôt de mener cette armée, et il voulait porter hauts et clairs cet étendard, symbole de son engagement.
Il avait décidé il y avait de cela quelques jours, de mener bataille en Provence..la Guerre y avait fait rage depuis un certain temps..les armées provençales et françaises s'étaient battus avec férocité..et les armées françaises avaient été défaites.
Mais, ce qui apparaissait aux yeux des provençaux comme la victoire finale, la fin d'une guerre qui les forçait à défendre une marquisat félon, le pouvoir d'autres, qui ne changeait strictement rien à leurs conditions ; apparaissait aux yeux du Baron comme le premier évènement d'une guerre qui ne faisait que commencer.
Car oui..il en était persuadé, cela ne faisait que commencer...
Il mit un certain temps à parcourir le chemin vers sa tente, s'entretenant avec certains soldats, mirant les charriots de ravitaillement...Il avait sourit en entendant le cri de ralliement des soldats, et s'était posé quelques instants autour du feu avec les hommes et femmes de l'armée...
Ces hommes et ces femmes, il était fier de les mener au combat. Des personnes de bien, d'honneur, qui venait ici respecter leurs serments, respecter l'honneur qui pour eux était l'une des choses les plus précieuses en ce monde.
Le nom de l'armée collait avec cet engagement...Il sonnait comme un rappel, comme un appel au raisonnement, à l'accomplissement d'un serment que tous avaient fait.
Au moment de lever l'armée il s'était rappelé de ces rudiments de langue latine, et d'une locution qui sonnait comme un cri d'arme...Pro Rege Saepe, Pro Patria Semper...Pour le Roi souvent, Pour la Patrie Toujours!
Il arriva à sa tente et, soulevant délicatement le pan de l'entrée, et se dirigea vers son siège, sur lequel il chut ..gardant les yeux fermés il resta pendant quelques minutes dans ses pensées..
Un bruissement sur sa droite lui fit ouvrir ses paupières...il distingua la silouhette de son page Yoel, dont le regard était porté sur un parchemin...
Sentant vraisemblablement que son maistre avait ouvert les yeux, il releva son regard, qui croisa celui du Baron..
Le jeune homme prit alors la parole..
- Maistre...vous allez bien?
Nkhan lui sourit et répondit..
Oui mon jeune ami...
Le jeune page resta un moment interdit...sur son visage, le Baron pouvait lire que ses pensées tournaient et viraient...de questionnements se soulevaient apparement dans sa tête..
Le Baron soupira...et s'adressa à lui, un sourire sur les lèvres..
Qu'y-a-t'il Yoel?..
Le jeune page se mordit les lèvres...hésitant..
Et bien, il ne semble pas t'avoir jamais interdit de dire ce que tu pensais de manière franche et honnêt, alors parle!
C'est que...mon Seigneur...ces gens semblent penser que nous venons les contraindre...que nous leur enlevons leurs libertés...
- Et toi qu'en penses-tu?
S'arrêtant pour y réfléchir deux minutes le page reprit..
- Et bien je n'arrive pas à comprendre en quoi cela change quoi que ce soit qu'il y ait un marquisat..Nkhan sourit...
- Tu viens de te donner la réponse mon chère page...le marquisat ne change rien...Ils disent avoir récouvert leurs libertés, simplement en s'aliénant à une couronne félonne.
- Mais Maistre..quelle différence entre la couronne impériale et la couronne marquisale?...
[b]- La légitimité du Très Haut mon chère..la légitimité du Très-Haut!...Nos souverains sont les représentants du Très Haut sur terre, ils sont porteurs de la légitimité des cieux, porteurs de l'union de nos terres...ici, nous n'avons qu'une couronne fantôche, qui fait croire à ses sujets qu'ils sont plus libres, alors qu'ils ne décident pas de celui qui les dirige...
Certes, nous ne choisissons pas le Roy ou l'Empereur, mais leur légitimité est autre, leurs couronnes sont synonymes d'union de nos royaumes, de coordination, d'entente entre les peuples...ici le marquisat n'est synonyme que de tromperie, de félonie et de perte de l'honneur...
Tu as fait serment mon jeune ami?..
- Oui Seigneur...
- Et qu'en as-tu retenu?...comptes-tu le tenir?
- Et bien Seigneur..j'en ai retenu que la parole donnée est la marque de confiance des hommes d'honneur, et je compte bien tenir ce serment jusqu'au bout, car mon parjure serait synonyme de déchéance, mon parjure jetterait sur moi l'opprobre, mon parjure ferait de moi un homme sans honneur et sans parole..
Nkhan secoua la tête en approuvant la leçon retenue par son jeune page..
- Il en est de même ici, c'est une question d'honneur...l'on ne peut daignement faillir à la parole donné, à son serment..la félonie est inacceptable!
Que valons-nous si nous ne respectons pas nos engagements?..que valons-nous si nous retirons notre parole une fois celle-ci donnée?..C'est une question d'honneur!..Dans ce monde cruel, la parole donnée est synonyme d'honneur...contredire celle-ci est synonyme de parjure..
Et nos souverains sont légitimes...qui a le droit de se prétendre meilleur, et de passer outre sa parole, pour s'agonir dans la félonie et porter son pouvoir personnel dans des sphères tellements hautes et pétries de mensonge qu'elles entrainent une partie de leurs peuples...?..personne ne le peut, personne ne le doit...
- Mais Maistre, et la liberté qu'ils défendent?..
- La liberté?..mais quelle liberté Yoel, quelle liberté est possible dans la félonie?..il n'y a aucune liberté dans le marquisat..ils clament la liberté, mais la seule liberté acceptable, est celle octroyée par nos souverains, à tous leurs vassaux et sujets, de pouvoir choisir ses dirigeants, et se gouverner soi-même..il n'y a aucune liberté supplémentaire dans le marquisat, juste un paravent de forfaitures..
Et..quand bien même ils voulaient une vie libérée de suzeraineté, d'un Empereur qu'ils jugent trop lointain, d'un marquisat qu'ils jugent choisis par eux...quelle liberté ont-ils de plus?..celle d'avoir échangé une couronne contre une autre?..ils croient choisir leurs dirigeants, alors qu'ils ne sont que le fruit de manipulations éhontées, qui donne un pseudo pouvoir félon à une clique consanguine...
- Je comprends Seigneur
Nkhan ne s'était pas aperçu que ses machoires s'étaient crispées..que son poing s'était refermé et durci..il agonisait le parjure...lui qui mettait l'honneur, la parole en avant...lui qui considérait ces attributs comme ce qui faisait vraiment tourner le monde, il ne comprenait pas les raisons provençales..
Il soupira...et se tourna de nouveau vers Yoel..
Ne parlons plus de ça, veux-tu...fais réunir d'urgence les chefs de lance, j'ai à leur parler!
@ LJD Alex : petite confusion de la part des posteurs, par rapport à ton post, désolé, on va arranger cela!
Bon jeu à toutes et tous!!!
Bon jeu à toutes et tous!!!
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GAN, Un parti qui en a!...des idées!