Sadnezz
[ Au seuil de chez dame Bourgogne ]
Quelques échanges d'argent sale et de poignées de mains après son départ du grand sud était venue l'heure de revenir là où tout commence, là où tout finit. Les réminiscences n'avaient pas manquées de lui rappeler combien elle avait apprécié le rejoindre et de cela quelques jours le quitter. Etrange comme on se lie et délie des autres... Les relations attachées/détachées, déglinguées passion insipides, restaient-elles les plus vivifiantes? Aimer l'autre, se pendre à son cou équivalait à se blottir à ses genoux, aussi avait-elle fait depuis longtemps le deuil de certains choses, dont l'attachement n'était pas le moins significatif.
Quelques mots d'au revoir mêlés à de douces menaces mortelles sur un vélin glissés, vague réponse à la piquante affaire et déjà elle s'approchait de l'autre bout du pays, laissant tout ressentiment tomber dans les limbes de la désuétude... L'amour, c'était une affaire de jouvence, et si elle n'aimait pas ce n'était pas affaire d'expérience... Ma chère Sadnezz, le goût de la trahison a la saveur du poison. Mais j'espère te trancher la gorge avant. Mes amitiés, Théo.
Assassine indifférence , que savait-elle faire de mieux? Qui peut abandonner sa propre chair ne sait s'embarrasser des remords de l'abandon d'un homme... Au détour des routes, la violence de ses envies lui avait laissé un gout de sang caillé sur le bout de la lame, comme une liberté retrouvée, cette chère liberté. Le coeur à la fête, les victimes s'étaient succédées, trinquant à la fébrilité d'une Corleone tout juste relâchée de sa prison dorée. Ou évadée...
L'ennemie tapie dans son esprit s'était tue, étranglée par un moral retrouvé au fil des pierres des chemins... Un caillou pour eux, un autre pour elles, un dernier sur elle. Qu'il était doux de vouer ses nuits à ses vices les plus flagrants, telle un animal aux prises d'un appétit bestial.. Jouir de ce que l'on enferme de plus mauvais, bien loin des attraits de la chair. Cette chair qui dégoulinait dans chaque coin de ce camps, couvert par l'huile de rein plus que par de l'ennemi le sang . Cette luxure dont la simple vue avait su l'écoeurer, imposée le soir venu comme le chant nocturne des âmes perdues, détrônant même les hululement habituels au dessus des tentures... Si Sadnezz avait eu l'envie de dire une seule parole à celui qu'ils appelaient leur chef elle aurait été...: Faites la guerre, pas l'amour.
Evadée, un pas déjà là d'où elle était partie pour les rejoindre. Laissant derrière ces nuits avec eux où elle s'entendait murmurer à l'autre là haut " me laisse pas..." Bientôt elle serait au rendez-vous... De nouveau sur les routes, parce que de toute façon.. y'a pas besoin d'maison quand on a l'horizon.
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"Croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie?"
Quelques échanges d'argent sale et de poignées de mains après son départ du grand sud était venue l'heure de revenir là où tout commence, là où tout finit. Les réminiscences n'avaient pas manquées de lui rappeler combien elle avait apprécié le rejoindre et de cela quelques jours le quitter. Etrange comme on se lie et délie des autres... Les relations attachées/détachées, déglinguées passion insipides, restaient-elles les plus vivifiantes? Aimer l'autre, se pendre à son cou équivalait à se blottir à ses genoux, aussi avait-elle fait depuis longtemps le deuil de certains choses, dont l'attachement n'était pas le moins significatif.
Quelques mots d'au revoir mêlés à de douces menaces mortelles sur un vélin glissés, vague réponse à la piquante affaire et déjà elle s'approchait de l'autre bout du pays, laissant tout ressentiment tomber dans les limbes de la désuétude... L'amour, c'était une affaire de jouvence, et si elle n'aimait pas ce n'était pas affaire d'expérience... Ma chère Sadnezz, le goût de la trahison a la saveur du poison. Mais j'espère te trancher la gorge avant. Mes amitiés, Théo.
Assassine indifférence , que savait-elle faire de mieux? Qui peut abandonner sa propre chair ne sait s'embarrasser des remords de l'abandon d'un homme... Au détour des routes, la violence de ses envies lui avait laissé un gout de sang caillé sur le bout de la lame, comme une liberté retrouvée, cette chère liberté. Le coeur à la fête, les victimes s'étaient succédées, trinquant à la fébrilité d'une Corleone tout juste relâchée de sa prison dorée. Ou évadée...
L'ennemie tapie dans son esprit s'était tue, étranglée par un moral retrouvé au fil des pierres des chemins... Un caillou pour eux, un autre pour elles, un dernier sur elle. Qu'il était doux de vouer ses nuits à ses vices les plus flagrants, telle un animal aux prises d'un appétit bestial.. Jouir de ce que l'on enferme de plus mauvais, bien loin des attraits de la chair. Cette chair qui dégoulinait dans chaque coin de ce camps, couvert par l'huile de rein plus que par de l'ennemi le sang . Cette luxure dont la simple vue avait su l'écoeurer, imposée le soir venu comme le chant nocturne des âmes perdues, détrônant même les hululement habituels au dessus des tentures... Si Sadnezz avait eu l'envie de dire une seule parole à celui qu'ils appelaient leur chef elle aurait été...: Faites la guerre, pas l'amour.
Evadée, un pas déjà là d'où elle était partie pour les rejoindre. Laissant derrière ces nuits avec eux où elle s'entendait murmurer à l'autre là haut " me laisse pas..." Bientôt elle serait au rendez-vous... De nouveau sur les routes, parce que de toute façon.. y'a pas besoin d'maison quand on a l'horizon.
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"Croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie?"