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[RP] Panique à bord ! Tous aux abris !

Lilo-akao
Encore une aventure rocambolesque à ajouter à la liste à rallonges de la brune intrépide... Un pèlerinage! Qui l'eut cru? Surement pas elle! Si une personne avait eu le malheur d'évoquer cette idée quelques mois plus tôt, la jeune femme se serait esclaffée à gorge déployée, jusqu'à en avoir des crampes au ventre. Elle n'aurait pas manqué de traiter l'individu de pecnot bouseux, en descendant un énième verre de liqueur/bière/vin/ou même, d'une piquette quelconque... Oui, mais entre "quelques mois plus tôt" et "aujourd'hui" de l'eau avait coulée sous les ponts - mais aussi dans sa bouche et ses oreilles quand elle s'était plus ou moins noyée dans le lac de Cosne.

Depuis, son frère avait refait son apparition dans sa vie - et elle avait perdu l'usage de ses jambes, mais ce détail est presque ostentatoire en comparaison - chamboulant ses mauvaises habitudes et l'incitant très très très fortement à gagner en sérieux et en maturité - ça c'est pour ne pas dire qu'elle s'y était contrainte et forcée pour éviter de se taper là honte devant lui et que les gens ne prennent conscience de son immat... de sa grande originalité! Elle ne souhaitait surtout pas faire de l'ombre à son jumeau (trop) classe, (trop) sérieux, (trop) altier, (trop) distingué, (trop) appliqué, (trop) ambitieux, (trop) ordonné... (trop) différent quoi! - mais elle l'aime quand mêêêême!... Enfin, à sa manière! C'est à dire la mauvaise, évidement!

Faisant acte de bonne fois, Lilo redevenue la Luna sage et bien éduquée que son frère connaissait - moins sexchy, moins bidonnante, mais tellement plus classe (trop?) - s'était plongée dans la pénitence, chose à laquelle elle était bien peu accoutumée. Fallait bien entrer dans le droit chemin un jour... elle s'attendait juste à ce qu'il arrive bien plus tard, quand elle serait passée en mode "décomposition", froide et raide - c'est droit, non? - et qu'on la planterait six pieds sous terre pour fertiliser une touffe de houblon. Mais les retrouvailles avec Eriadan avait accéléré le processus. Elle avait adoptée une attitude droite et se décomposait de jour en jour face à l'ennui dans lequel la nouvelle tournure de sa vie l'avait plongée. A ce rythme là, elle finirait bientôt les deux pieds en avant!

L'idée était donc, de trouver une occupation respectable, sérieuse et classe, qui la sortirait de cet ennui. L'inconvénient quand on est paralysée, c'est qu'il n'y a pas grand chose à faire... la seule idée qui lui était venue, était de se plonger dans la lecture et les études afin de cultiver son esprit, qui comportait bien des lacunes faut l'avouer! Elle s'est donc tournée vers la théologie. Qui a-t-il de plus honorable que d'élever son esprit vers le Très-Haut? Rien? Ça c'est l'avis des gens trop classes, trop sérieux, trop tout... je vous passe les détails z'avez compris!
Pour la brune frustrée qu'elle est, il y avait bien des choses plus honorables et intéressantes à faire, telles qu'aider le tavernier du coin à vider ses tonneaux pour qu'il ait moins de travail lors de son inventaire - intention louable, n'est-ce-pas? - ou encore, se goinfrer de tartes, fruits confits, et autres gourmandises, afin de faire tourner l'économie et les petites productions locales - quel sens du dévouement, je sais! - enfin bref! Tout était bien plus passionnant, que la théologie!

Et pourtant, bien décidée à entrer dans les rangs et à faire preuve de bonne foi, la jeune femme suivait plusieurs séminaires pour s'instruire sur le Très-Haut - qui devait bien se marrer en la voyant faire! - Elle s'apprêtait à devenir vicaire - pourvu qu'elle clamse avant! - et s'était confessée pour se laver de tous ses péchés - z'ont presque du planter la tente dans le confessionnal tellement elle avait de choses à dire! La réaction à tout ceci ne se fit pas attendre : Luna essuya un blâme et devait faire acte de pénitence en effectuant un pèlerinage qui la mènerait jusqu'au Mont St-Michel.
Sa première réaction face à la nouvelle, fut de se réjouir d'avoir ainsi une raison pour prendre la route et s'éloigner de la monotonie de son quotidien - et au passage, de la surveillance de son frère... Sa deuxième réaction, qui a pris place à son arrivée en Anjou, est de paniquer en voyant la destination finale approcher à grand pas - où à grands tours de roues plus précisément! - Qui dit Mont St-Michel, dit rédemption et bénédiction, mais également, intégration de l'Ordre Lescurien, ainsi que prise de fonction et prononciation de son vœux de chasteté... L'horreur à l'état pur! C'est la débandade et la paaaaniiiique totale!


- YOOOOHAAANNAAAA !

Le cri de détresse s’échappe inconsciemment des lèvres au moment même où la brune se redresse dans la charrette où elle s’était assoupie, bercée par les bringuebalements incessants. Un peu éberluée et cherchant sa cousine du regard, elle continue dans sa lancée, sans tenir compte des réactions étonnées des compagnons qui l'entourent :

- Il faut que tu m’aides ! Sauves-moi !

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Princesseyoyo
Cla-clac.. Cla-clac.. Cla-clac...

Bruit régulier, incessant, identique. Un simple Cla-clac de bois sur le cailloux. Simple, même si en se concentrant bien dessus, il pouvait devenir stressant, le bruit des roues frappant le sol était comme le métronome régulant la méditation de la jeune fille.
Elle aimait passer des heures à méditer sur elle-même, sur sa vie, sur ses projets. Et un bruit régulier cadençait le flux de ses idées pour éviter d'en perdre le fil.

Elle avait passé la matinée à papoter avec Jade-Valentine en marchant derrière la charrette, et leur échange avait laissé Yohanna pensive. Depuis plusieurs jours, elles parlaient de leur passé. Leurs passés commun, puis celui de la période où elles avaient été séparées. Mais ce matin, c'était le futur qu'elles avaient évoqué. Elles avaient échangé leurs envies, leurs devoirs, leurs besoins... Et il y avait là matière à réflexion! D'ailleurs, tellement à réfléchir que la brunette ne sait toujours pas où elle en est, où elle veut aller, ce qu'elle veut faire!
A vrai dire, cette question l'avait souvent obsédé. La seule chose dont elle était sure était qu'elle adorait le voyage, en avait besoin comme de respirer. Pour preuve: elle se lassait vite d'une même ville et prenait ses jambes à son cou dès qu'on lui proposait quelque chose de stable, de fixe ou de régulier.

Mais çà, c'était avant de retrouver sa famille...
Bizarrement, elle commençait à ressentir un besoin de stabilité..

Au moment de mon récit, Yohanna était assise dans la charrette. Enfin, assise... façon de parler! Il serait bien plus juste de dire qu'elle était mi-allongée, mi-déposée sur les bagages des voyageurs, malgré que chacun ait décidé de prendre un minimum pour coller avec un pèlerinage, c'était une famille de nobles pardi! Et certains n'y allaient pas de main morte sur les choses à emporter...
Bien sûr, personne n'était visé! Surtout pas cousine Luna!

Aah Luna, tout un roman à elle seule.
Mais je vais vous faire la version courte. On est pas là pour raconter une vie, mais pour entendre Yoyo méditer -non mais! Faut pas se tromper de star tout de même!-
Luna, disais-je donc, était entrée dans la vie de Yohanna au même moment où cette dernière retrouvait sa sœur. Et pour cause, elles étaient cousines, et c'est pour accompagner la dame de Saint-Quentin que Jade-V' avait pris la route vers chez Yohanna.
Donc, si la vie de la jeune brunette avait été chamboulée, Luna y était pour grand chose.
Cette fille d'à peu près son age était un mystère pour Yoyo: Un petit bout de femme handicapée des jambes depuis peu, au caractère plus que bien trempé, exigeante avec çà! Mais surtout perdue.
Perdue oui, c'est ce que Yoyo avait cru voir à de nombreuses reprises dans le regard de sa cousine malgré qu'elle clamait vouloir confier sa vie à Dieu car rien d'autre ne valait la peine sur cette terre.. Luna avait l'air fort décidée lorsqu'elle en parlait et Yoyo était bien trop intimidée pour demander quoi que ce soit à propos de cette impression chez sa cousine...
Mais bientôt, les choses s'éclaireraient d'elles même... Et voici le premier jet de lumière:

La charrette percuta violemment une pierre sans doute mal placée sur le chemin, ce qui secoua l'équipage au grand dam de ceux qui étaient mal installés, et un cri retentit:


YOOOOHAAANNAAAA !

Il faut que tu m’aides ! Sauves-moi !


Le cœur de la jeune fille s'accéléra soudainement en entendant ce cri, mais il s'emballa carrément quand elle se rendit compte que c'est à elle que sa cousine s'adressait!

-Moi? Mais...

Luna était en sueur.. Elle devait avoir cauchemardé. Peut-être croyait elle que la troupe était attaquée par des brigands de grands chemins. Yoyo jeta quand même un œil dehors, mais tout semblait normal. Sinon que ceux qui conduisaient s'étaient retournés, inquiets. Il fallait juste rassurer Luna. Yoyo prit timidement sa main et lui parla comme à une enfant effrayée.

- Doucement, respire, on est encore dans la charrette et il n'y a pas de danger.


Mais visiblement, il n'y avait pas que çà... Pas qu'un simple cauchemar. Les yeux de Yoyo, tous grands ouverts, scrutaient le visage de Luna avec une grande inquiétude...
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Lilo-akao
- C'est la panique à bord! J'ai pas envie de clamser! Fuyons!

Lâchant brusquement la main de sa cousine, Luna se redresse vivement pour quitter sa position avachie et s'asseoir correctement. Le corps tendu et les sens en alerte, elle jete des regards vifs sur les malles, les babioles et les voyageurs, qui encombrent la charrette. Les yeux ambrés, devenus fous, sont empreints d'anxiété et ne font qu'effleurer sont environnement proche, ne parvenant pas à se fixer sur un point précis. Il faut qu'ils se dépêchent d'interrompre la machine et ses engrenages qui l'entrainent à chaque tour de roue, avec une monotonie certaine, vers un ennui profond, une vie plate et assommante, qui finira par la transformer en un misérable légume sur pattes. Il faut que la brune belliqueuse et provocante se réveille enfin du sommeil lourd et profond qui l'emprisonne. Dans un dernier soubresaut de survie, celle qui manque d'étouffer sous ses grands airs de bonne samaritaine, doit se rebiffer et réanimer l'étincelle de folie, de joie et d'impudence, qui animait sa vie de rebondissements inattendus et d'aventures ébouriffantes. Sus à la morne attitude!

Terrifiée par les doutes et les angoisses, qui l'assaillent soudain et qu'elle s'efforçait de repousser depuis des jours et des jours, la jeune femme se noie dans son délire. Les paroles de sa cousine tombent dans l'oreille d'une sourde, totalement accaparée par son envie de fuir et de trouver un échappatoire. Son regard glisse sur Yohanna, sans réellement la voir, avant de se poser sur la malle contre laquelle celle-ci est appuyée, provoquant un nouveau déclic dans l'esprit tourmenté :

- Quittons ce cagot à roulettes! Il nous mènera six pieds sous terre!

Et de commencer à s'acharner sur les sangles maintenant la malle fermée.
Entravée dans ses mouvements pas sa cousine, qui reste indifférente à l'urgence de la situation, Luna la bouscule en poussant des cris d'exclamation exaspérés :


- Yohanna pousses-toi! Enfin non! Aides-moi plutôt!... Et les autres aussi! Faut qu'on prenne juste le nécessaire de survie. Pas de choses inutiles! Ça va nous retarder!... Oooh! Ma patte de lapin porte-bonheur! Je l'avais oubliée celle-là! On l'embarque! Alleeeez! Vite!

Les mains plongées dans la malle farfouillent avec fébrilité dans le bric-à-brac complètement inutile et rallongent la liste des choses à emporter à chaque objet nouvellement saisi. Un tressautement de l'attelage rabat soudain le couvercle du coffre sur le sommet de son crâne, arrachant à la brune un cri de surprise et de douleur, avant qu'elle ne se redresse en se frottant l'arrière de la tête.

- Par le froc du Sans-Nom! Arrêtez-moi c'te putain de charrette!

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Verso
Confortablement installer dans la charrette, aillant pris comme excuse de veiller sur lilo. Fou mais pas stupide et pour une fois que le gueux du groupe marche pas, il en profite. Donc perdu dans de profonde réflexion existentiel, savoir si il prend une petite ou une grosse cuite pour dire au revoir a ces amies de Craon, fut surpris par tous ces cris… pas moyen de réfléchir en paix. Puis écoutant un sourire ironique pointe au coin de sont visage, il retrouve sont amie, craignant que la lilo qu’il a connu et suivit dans ces délire a travers le royaume soit parti en même temps que sa mobilité. Et ben non elle est de retour pour sont plus grand plaisir. Souriant et murmurant :

Merci au très haut qui a écoutez mes prière, a défaut de lui rendre ces jambes vous lui avait permis de redevenir comme elle était.

Puis la regardant farfouillé reste quand même surpris, la connaître aurait du le préservé, mais a chaque fois cette étincelle de folie propre a la reine des boulets qu’es lilo, le surprend. Et il aime bien sa.
Aelith
Elle avait senti comme une... agitation. Un léger tremblement dans la charrette. Et un cri, non? Enfin, un ou deux, sûrement rien de bien grave. Jusqu'à l'invocation du Sans-Nom. Par Luna. Par celle qui avait l'intention de se lancer des les ordres, ou quelque chose comme ça. Hmm, il y avait comme un problème dans l'énoncé...

Stop! On se calme.

Et pour obéir aux ordres de la nouvelle démente, Aelit stoppa la carriole. Le cheval de trait s'arrêta doucement, soupirant de fatigue. Refilant les rênes à Stephan, qu'elle menaça de ses yeux azurs de le mordre si il osait faire redémarrer l'immense hongre, elle quitta sa place de chef de convoi pour se retourner vers Luna. Une folie frénétique l'avait prise: elle touchait à tout, regardait partout, et commençait à mettre un sacré bord... bazar dans les malles des voyageurs.

Luna! J'ai dit "On se calme!" Tu vas pas aller loin avec tes jambes hors d'état de marche, alors tu respires et tu nous explique le problème.

D'accord, elle était un peu sèche, voire limite provocatrice (en général, on ne rappelle pas aux handicapés qu'ils le sont!). Mais la folie, la démence, elle connaissait par cœur... Elle avait vu son père s'enfoncer dedans comme un ivrogne dans une mer de vin. Et elle ne laisserait personne finir comme lui...
Princesseyoyo
Apocalyptique.
Vous connaissez la définition de ce mot? Vous avez du mal à vous le représenter? Alors on va vous décrire une scène pour illustrer. Vous êtes prêts?
Bien, imaginez une famille dont les membres apprennent à se connaitre durant un loooong voyage de pèlerins. Imaginez la charrette tirée par une noble rousse au caractère aussi brulant que sa couleur de cheveux, rajoutez une fille handicapée tout le temps ronchon mais voulant se vouer à Dieu, et saupoudrez de personnes plus ou moins attentionnées autour de cette fille...
Maintenant, imaginez cette demoiselle ronchon en train de complètement péter les plombs, poussant tout le monde - surtout sa cousine - et fouillant dans les valises déjà bien difficilement rangées et lançant à travers la charrette leur contenu en même temps que des injures sous forme de cris stridents...
Vous pouvez rajouter par ci par là un éternel ami qui remercie le Très-Haut pour ce qu'il voit, une conductrice tellement étonnée qu'arrêter la charrette était pour elle le geste le plus censé de son environnement à ce moment, et aussi deux cousines qui esquivaient tant bien que mal les jets d'objets hétéroclites...

Non non, votre imagination ne vous joue pas de tours! C'est bien ce qu'il se passe sur cette route en direction de Craon.
Mais rassurez-vous, Yohanna aussi à eu du mal à y croire...

Apocalyptique, c'est le mot qui lui vient à l'esprit quand elle comprend alors la scène: Luna voulait visiblement faire demi-tour.

La valise assomma quelques secondes l'hystérique que Yohanna mit à profit pour lancer un regard noir à un Verso tout souriant et pour se redresser comme elle pouvait pour tenter de raisonner sa cousine.

Cette dernière jura et la charrette s'arrêta. Aélith intervint. Tant mieux, elles ne seraient pas trop de deux pour raisonner leur cousine en train de perdre les pédales.

- Hey Luna! Mais qu'est-ce qu'il te prends? On va pas mourir! C'est toi qui voulait aller au Mont Saint-Michel non....
Une idée fit soudain son chemin dans l'esprit de la brunette en rassemblant les paroles en vrac de sa cousine.
"Mais oui! c'est çà! Le Mont! C'est de lui qu'elle à peur! Enfin pas le Mont, ça ne fait pas peur çà! c'est la cause...
Bah alors si Luna ne veux plus aller là bas, on a un réel soucis! c'est même pire que la panique là! C'est carrément un conflit familial en préparation... Enfin bon, pas le moment de pense à tout çà.. Pour l'instant: calmer cousine"


Yoyo serra fortement les épaules de Luna pour entraver ses gestes afin de faire cesser ce bazar - aussi surement pour éviter de se prendre une claque - et plongea ses yeux noisettes dans les yeux ambrés et brillants de folie de sa cousine:
- Ecoute Lilo - l'utilisation de son surnom pouvait la faire réagir en positif - On va à Craon là, chez Verso d'accord? On va s'arrêter là bas, et discuter calmement. Ça te va? On ne va pas plus loin. Je t'en fait le serment...
Tu veux?


Elle avait l'impression de parler à une gamine.. Il faut dire qu'avec son visage rond, ses yeux exorbités pour l'occasion et ses cheveux en bataille, la jeune dame ressemblait vraiment à une gamine. Et à ce moment, l'instinct maternel - pfeu j'vous jure, avec une cousine - de Yohanna prenait le dessus pour tenter de la calmer.
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Lilo-akao
Le claquement du couvercle en bois se rabattant sèchement sur la malle martyrisée par Luna, ponctue l'arrêt de la charrette. Leur immobilité soudaine ôte un poids des épaules de la jeune femme et la calme légèrement. Détournée de son idée obsessionnelle de fuir - c'est une passion chez elle! - son esprit devient plus réceptif au monde qui l'entoure. Son attention se porte enfin sur les voix qui s'élèvent autour d'elle. Celle de la rouquine, sèche et déterminée, vers qui les yeux ambrés se tournent, hagards. Les mots prononcés par sa cousine sont bredouillés plusieurs fois à voix basse, comme pour s'en imprégner et obliger son esprit à se focaliser dessus pour en saisir tous leurs sens.

Tu vas pas aller loin avec tes jambes hors d'état de marche...
Hors d'état de marche... tu ne vas pas aller loin avec tes jambes...
Elles sont hors d'état de marche...

Les doigts se crispent sur un pan de la pelisse sombre dans laquelle la brune est emmitouflée, tandis qu'elle osciller légèrement d'avant en arrière, au rythme de ses marmonnements. Son esprit dérive et se perd à nouveau dans les sombres pensées qu'elle s'efforce tant bien que mal de repousser, mais qui finissent toujours par ressurgir aux moments les plus impromptus.

Elle ne va pas aller loin, non. Elle est prisonnière de ce misérable corps, qui se refuse à fonctionner convenablement depuis sa chute dans le lac de Cosne. Elle n'est plus qu'une poupée de chiffon, trimballée à droite à gauche et vivant sa vie par procuration, selon le bon vouloir de son entourage. A-t-elle seulement encore une vie qui lui est propre? Elle a le sentiment d'avoir perdue sa liberté en même temps que l'usage de ses jambes. Elle est devenue dépendante de ses proches et pour ne pas s'imposer à eux comme un poids plus lourd qu'elle ne l'est déjà, elle a effacé ses envies et appris à se faire discrète, pour ne pas leur en demander encore d'avantage que tout ce qu'ils font déjà pour elle.
Ce pèlerinage devait être la dernière chose qu'elle leur imposerait avant d'intégrer les ordres et le couvent des Lescuriens, où elle allait passer le reste de sa vie à se dévouer au Très-Haut, libérant ainsi sa famille du boulet qu'elle était devenue - Comment ça elle l'a toujours été ? - Ils approchent du but, mais les envies de la brune reprennent le dessus. Elle ne veut pas de cette vie...


- Je ne veux pas aller au Mont... Je ne veux pas de cette vie. Je n'en veux pas!

Des mains se posent soudain sur ses épaules, interrompant son balancement cadencé et coupant court au fil de ses pensées. Son regard se plonge alors dans les noisettes qui l'observent et cherchent à la scinder. L'effervescence qui s'était emparée de la brune quelques instants plus tôt s'est envolé pour faire place à un calme plat, trop calme.
Attentive aux propos tenus par Yohanna, la jeune femme se reprend et cesse de triturer le pli de son vêtement. Gênée, de s'être ainsi donnée en spectacle, elle rougit légèrement avant de répondre d'une voix qu'elle voulu pleine d'entrain :


- Oui, allons à Craon... mais pas chez Verso! Je préfère encore aller à l'auberge plutôt que dans sa cabane croulante!

Œillade amusée en direction de son ami, avant de faire signe à Stephan de remettre la charrette en marche. L'attelage reprend sa route dans une légère secousse, au rythme régulier des clapotements de sabots de l'imposant cheval de trait. La mine sombre, la brune observe le paysage défiler...

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