Afficher le menu
Information and comments (1)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] De gueules et de sable

Iban_etxegorry
Le clocher sonna huit coups. Il faisait déjà nuit. Iban, dissimulé sous le porche d’une des bâtisses qui bordent les quais, attendait immobile que sa proie sortît du bateau. Depuis qu’il l’avait entraperçue au sortir d’une grand’messe, il n’avait cessé de la suivre. Il était convaincu par un certain détail que la jeune damoiselle en question était bien la personne qu’il recherchait.

Depuis sa tentative d’assassinat manqué sur son parrain, Valère d’Arezac, le Basque s’était vu obligé de s’exiler hors du Béarn. Le nouveau Coms depuis cet attentat avorté, Agnès de Sainct Just, qu'il connaissait tristement bien, ne lui était guère plus favorable. La folie et la mort soudaine d’un précieux commanditaire l’avait de surcroît laissé sans le sou. Le fruit de crimes et de rapines lui permettait désormais de se nourrir suffisamment, de se vêtir pauvrement et de se rendre de temps à autre aux bordeaux. Il regrettait amèrement le temps de l’assassinat luxueux et des forfaits bien rémunérés. Cette nuit là serait peut être enfin l’occasion de reprendre sa vie d’âme damnée.

Tout était calme sur les quais. Les marchands avaient pliés leurs étals depuis longtemps déjà, enfants et vieillards étaient rentrés sous leurs chaumes fumant, mendiants et saltimbanques avaient délaissé les places populeuses du jour pour aller s’encanailler dans les ruelles de stupre et d’alcool. On n’entendait plus que le bruissement des eaux sur la grève. Le Lynx se moquait bien des sensibleries et de toute considération esthétique, pourtant, la vision et le chant du fleuve éveillaient en lui un sentiment indicible, un étrange malaise. Ce rythme régulier semblait à ses oreilles comme le triste rappel du va et vient turbide de l’aventure humaine.

Le grincement des planches interrompit brusquement les réflexions du Basque. Au loin, sur le pont d’un bateau, venait d’apparaître la lueur hésitante d’une torche. Si l’obscurité ne laissait rien distinguer des visages, la taille de la première silhouette laissait présager au Lynx qu’il s’agissait bien de sa proie. Accompagné de trois hommes en armes, la damoiselle s’en retournait sans doute à son hôstel.

Le fauve sourit.

Il était temps d’agir. Il sortit de l’ombre et s’avança à grands pas vers la petite troupe.

_________________
Elianor_de_vergy
La poupée était dans un état de surexcitation avancée à l'idée de prendre bientôt le fleuve sur leur foncet flambant neuf. Gâtée et capricieuse comme à son habitude, elle entendait bien cependant bénéficier pendant cette balade fluviale de ce qu'elle estimait être le minimum vital de confort dû à son rang et à ses goûts délicats. Raison pour laquelle elle était venue ce soir-là, transformant pour l'occasion ses gardes en porteurs des colifichets et autres babioles remplissant deux gros coffres qu'elle avait fait chargé à bord.

Et c'est fort satisfaite d'elle, de son sort et de la perspective exaltante de ce départ qu'elle quitta la "Naveta", l'esprit tout occupé de songes et rêveries se rapportant à leur aventure commerciale naissante.

Un bruit de pas sur les pavés du port la tira de ses pensées, et elle pâlit en voyant un inconnu s'approcher d'elle à grandes enjambées. Il était vêtu comme un gueux mais son attitude était bien différente de celle qu'adoptait d'ordinaire les mendiants et autres traînes-savates. Ceux-là préfèraient en général se traîner à ses pieds en gémissant pour exciter sa pitié et récolter ainsi plus d'écus. Rien à voir avec l'avancée déterminée de l'individu qui se rapprochait d'elle en cet instant.

Soudain prise de peur, elle recula de quelques pas afin de se retrouver cernée à dextre, senestre et à l'arrière, par la rassurante présence de ses gardes. Un coup d'oeil rapide aux alentours déserts lui confirma que l'inconnu ne pouvait en avoir qu'après elle et sa petite troupe. D'une voix, qu'elle aurait voulu plus assurée mais dans laquelle on décelait aisément un léger tremblement, elle lança à la silhouette qui n'était plus distante que de quelques pas


Holà l'inconnu! Qui es-tu et que veux-tu?
_________________
Iban_etxegorry
Sa proie était bien jeune. Sans doute serait elle facile à convaincre. Cependant, elle était de noble lignage sans doute, et fière par conséquent. Il fallait donc se montrer menaçant.

« Au Nord, on me nomme le Lynx, au Sud on m’appelle le Rouge, mais je suis ici avant tout un Basque en grande ire, qui vient réclamer son du. » répondit Etxegorry de sa voix rocailleuse
« Jadis, je mis mon épée au service de Anderea Izarra et elle me promit en retour trois cents de ses écus sonnant et trébuchant. Mais la noble Dame devint tristeusement folle et trespassa sans que j’eus pu voir la couleur de mon gain. Je sais que tu es des siens, jouvencelle. Lorsque l’argent me manque, rien ne me chaut. Je veux ta parole qu’il me sera fait justice prestement. Les paroles non tenues sont arrachées chez nous en flots de sang. Hitza hitz. »

Et joignant le geste à la parole, il tira de son fourreau sa cruelle navaja, la main ferme et le visage défiguré en une odieuse expression, a mi-chemin entre la hargne et l'ironie.

_________________
Elianor_de_vergy
Les yeux de la poupée s'arrondirent de stupéfaction. D'abord parce qu'elle ne comprenait pas tout ce qui lui disait l'inconnu, dont certaines paroles n'étaient visiblement ni du français, ni de l'occitan, ni quoi que ce soit d'autre d'identifiable pour elle.

Mais plus encore, c'est ce qu'elle comprenait qui l'étonnait. Izarra? Sa mère? Cet homme avait connu sa mère? Et elle lui devait de l'argent? Curieux ça, du peu qu'elle se souvenait, mère n'aimait pas avoir des dettes. Il est vrai qu'hélas dans les derniers temps, sa folie lui faisait oublier tant de choses qu'elle avait bien pu oublier d'honorer un paiement...

Mais tout ceci n'était peut-être qu'un conte pour enfant, destiné à lui soutirer de l'argent? La poupée était certes de nature généreuse et ne rechignait jamais à faire la charité, mais elle n'aimait pas qu'on lui force ainsi la main.

Elle s'apprêtait donc à demander de plus amples explications lorsque les choses prirent brusquement une tournure... moins engageante. La miniature laissa échapper un hoquet de peur lorsque l'homme tira son arme d'un geste menaçant. Les yeux fixés sur la lame, pas si rassurée que ça malgré la présence de ses gardes, la poupée ne savait que faire. Ordonner à ses cerbères de la débarrasser du malotru? Sans doute, à eux trois, ils en viendraient à bout... Mais si l'homme disait vrai, non seulement elle le récompenserait bien mal d'avoir servi sa mère, mais en plus elle se priverait d'une source de renseignements sur cette génitrice qu'elle connaissait finalement si peu...

Non, ça n'était pas la bonne solution. Arrêtant d'un geste l'élan du garde qui la flanquait à senestre, elle fixa ses mirettes aussi vertes que celles de sa mère sur l'inconnu, bien décidée à en apprendre davantage. Et bien décidée aussi à tenter de cacher qu'elle tremblait de peur!


Si cet argent t'est dû, il te sera donné. Point besoin de me menacer pour cela. Mais qu'est-ce qui me prouve que mère te devait de l'argent? Et comment as-tu su qui j'étais?
_________________
Iban_etxegorry
Serait-il doux ou téméraire ? A vrai dire, le Basque avait toujours préféré la témérité. D’un ample mouvement, il laissa choir sa dague au sol et ouvrit grand ses bras pour bien montrer à la petite troupe qu’il était désormais un homme inoffensif. Nulle épée ne ceignait ses flancs et la navaja luisait à présent sur le pavé froid. Ainsi désarmé, il approcha de la jouvencelle, lentement, afin de ne pas déclencher de réaction trop brusque de la part des trois soldats nerveux.

Lorsqu’il fut auprès d’elle, il l’envisagea un instant. A coup sur, il avait affaire là à la fille. Elle avait les yeux et le front de sa noble mère, mais il ne trouvait point dans son regard la même fermeté et toute la noble perfidie qui inspiraient jadis au Lynx une admiration méfiante pour sa mère. Elle était bien jeune encore. Sans doute ne s’était elle pas encore aventurée dans le monde enivrant du complot, du crime et de la lubricité. Mais qui sait ? Les visages d’ange sont parfois des masques de démons. Un sourire narquois naquit à la commissure des lèvres du mercenaire.


« Je suis de bonne foy. J’en veux pour preuve cette lauburu que tu portes autour de ton col. Je fis bien du chemin pour aller récupérer ce bijou à la Cour des Miracles, en la bonne ville de Paris. »

Au souvenir de cette excursion dans les tréfonds de la capitale, le sourire narquois du Basque se fit tout à fait franc. Il rapprocha son visage de celui de la jeune duchesse.

« Allons, en mémoire de la Dukesa de Vergy... » reprit-il en un souffle inquiétant, « peut-on refuser son du à un homme qui compromit son âme avec les êtres les plus vils dans l’espoir de retrouver cette croix si chère à vostre défunte parente ? »

Ce disant, il approcha lentement sa main ganté du col frémissant de la damoiselle et prit le pendentif dans sa paume.

« C’est bien elle, la lauburu d’or » dit il en l’examinant.

Alors, en un sursaut d’outrecuidance, il tira d’un coup sec sur la chainette et s’empara du bijou.


« Je la garde comme gage » s’empressa t-il d'ajouter d'un ton péremptoire.

Mais il était allé trop loin, et tout pouvait désormais basculer.

Heureux le félin qui a toujours plus d’un tour sous son gant
.
_________________
Elianor_de_vergy
La poitrine maigrichonne de la poupée s'affaissa tandis qu'elle laissait échapper un soupir de soulagement en voyant l'homme lâcher son arme. Se croyant _ à tort? _ hors de danger, elle l'écouta lui donner quelques bribes d'information. Tandis qu'il parlait, sa menotte s'éleva machinalement jusqu'à sa gorge pour venir se refermer sur le bijou à l'étrange forme qu'elle portait. Il connaissait donc ce pendentif? Visiblement oui, il semblait même en savoir plus long qu'elle-même sur cette... "lauburu"... Ceci dit, ce n'était pas bien dur puisque ce qu'elle savait se résumait à très exactement rien. La seule chose dont elle était sûre, c'est que sa mère avait chéri ce bijou, le seul qu'elle ait continué à porter après avoir basculé dans la folie, le seul qu'elle portait le jour de son trépas. C'était d'ailleurs pour cette raison que la jeune héritière en avait fait son bijou favori, qui ne la quittait plus depuis.

La main retomba mollement le long du corps fluet, tandis que la gamine dévisageait intensément son vis-à-vis, hésitant encore à le croire. Cour des Miracles? Compromission? Vilenie? Mère aurait donc fait appel à lui pour de basses besognes? Il est vrai que tant de gens disaient qu'elle avait été capable de tout, pourquoi pas d'embaucher un homme de main?

Toute à ses pensées, elle ne réagit pas lorsque le Basque referma à son tour sa poigne sur le fameux bijou, et sursauta violemment lorsqu'il le lui arrachât, marbrant son col blanc comme neige d'une traînée rougeâtre.


Voleur ! Gardes! Saisissez-le !
_________________
Narvi, incarné par Elianor_de_vergy


Sur les quais désœuvré le petit vagabond traînassait. À la fin de ses journées de chapardage et de mendicité, il aimait à venir ici contempler les grandes silhouettes sombres des quelques bateaux à quai, s'imaginant un jour trouver l'audace de s'y engouffrer clandestinement, des rêves de nouveaux horizons plein la tête. Le risque d'être découvert en pleine traversée et jeté à l'eau sans plus de ménagement l'arrêtait cependant. Sans parler de ce qui l'attachait encore à la Guyenne, une charmante frimousse auréolée de blondeur, qu'il croisait quelque fois, de loin, sans toujours oser aller lui parler. Il avait beau avoir réussi à la sortir de sa torpeur, il n'ignorait pas qu'il n'était pas de son monde et que sa famille ne l'appréciait guère. Pourtant, comme il aurait aimé l'enlever en croupe de son destrier, si il en avait eu un, ainsi qu'un titre, quelque argent, dix ans de plus et de beaux habits... Trois fois rien en somme, mais assez pour s'interposer devant ce doux rêve.

Debout face au fleuve, le visage humide de vent, il soupira. Un jour peut-être se déciderait-il enfin à partir, puisqu'il savait son amour sans espoir, mais il lui était encore difficile de renoncer à ses rêves d'enfant. Le froid le décida à se mettre en quête pour la nuit d'une grange accueillante, où la chaleur maternelle des vaches lui éviterait de clamser dans son sommeil.

Un pas lourd se fit entendre, le pas d'un homme assurément, et le gosse courageux mais pas téméraire se faufila prestement derrière une bitte d'amarrage. Il s'y fit tout petit, sans grand effort puisqu'elle était presque aussi grande que lui, en attendant le passage de l'importun. Mais une voix claire retentit, une voix bien connue qui le fit sursauter, et son cœur se mit à battre la chamade.


Holà l'inconnu! Qui es-tu et que veux-tu?

Elle parle ! C'était elle, sans l'ombre d'un doute, et il faillit jaillir de sa cachette pour voler à son secours. La pensée que des gardes l'escortaient en toute occasion l'arrêta à temps, et il se contenta de jeter un œil hors de sa planque. C'était bien elle, commen en témognait la mince silhouette qu'il aurait reconnue entre mille, comme prévu flanquée de quelques armoires à glace. C'était bien elle, et un individu à l'air peu recommandable, pour autant qu'on puisse avoir l'air recommandable en pleine nuit sur un quai désert, s'avançait vers elle à grands pas.

Narvi assista à toute la scène, sans pouvoir entendre un traître mot quoiqu'il retînt son souffle autant qu'il le pût pour essayer de savoir ce qu'il en était. Brusquement l'homme tira une lame, et à nouveau l'enfant manqua se montrer, mais les gardes furent plus rapides que lui. Pas assez toutefois à son goût, et il pesta intérieurement en se demandant pourquoi ces pleutres ne faisaient pas de la chair à pâtée du sinistre individu qui osait défourailler devant sa petite princesse. Celle-ci maîtrisait la situation avec un aplomb qui forçait encore un peu plus son admiration.

Mais l'homme fut trop rapide pour elle, lorsqu'il se pencha soudainement pour lui arracher son pendentif. Narvi ne comprit pas exactement ce qui se passait, dans la pénombre, mais le vit sauter à la gorge de sa bien-aimée. Alors son jeune sang ne fit qu'un tour, et cette fois il s'élança pour de bon hors de sa cachette, et sans réfléchir se jeta dans les jambes du triste sire, les enserrant de ses petits bras, serrant de toutes ses forces pour le faire basculer à terre.



Post écrit et transmis par le joueur de Narvi et posté par mes soins. LJD Elianor.
Iban_etxegorry
Voleur ! Garde ! Saisissez-le !

Tout se passa en un éclair.

Subitement, le Lynx saisit la fillette au col et la renversa brutalement à terre puis bondit sur le garde le plus proche. Ses deux griffes de métal transpercèrent son gant de cuir pour venir se ficher dans la gorge du malheureux. Le sang fusa dru sur les hardes du Basque. Bouillonnant d’une colère jubilatoire, il s’empara de l’épée du mourant avant que les deux autres ne frappent. Le fracas des épées retentit dans l’obscurité, brisant le calme des alentours que seul rythmait jusque là le grincement tranquille des navires bercés par la marée.

Un. Le Lynx feignit de fondre sur le plus robuste des deux afin qu’il perdît son équilibre en tentant d’esquiver la fente. Deux. De sa main armée, il para le coup de l’autre tandis que de sa main griffue, il poussait le premier sur le pavé. Trois. Il écrasa lourdement du talon de sa botte le poignet du garde renversé pour lui ôter son arme tout en s’apprêtant à briser les défenses du second.

Il y aurait bientôt trois cadavres à gésir sur les quais endormis. Mais alors que tout se déroulait si bien, une force légère mais soudaine et inattendue le pressa au niveau des genoux. Surpris, le voila qui s’affaisse et choit en avant sur ses bras. Il était trop tard pour se relever.

Un premier coup sourd s’abattit sur son crâne.

Ses oreilles bourdonnèrent furieusement, sa tête était lourde de douleur, ses yeux ne voyaient plus que la fine silhouette d’une fillette terrifiée.

Un deuxième coup vint le jeter tout à fait au sol.

Il gisait à présent de tout son long. Sa barbe baignait dans le ruisseau de sang qui s’écoulait à grand flot de la gorge béante du cadavre reposant à côté de lui. Sa vue se voila enfin, fixée sur le regard vide du moribond.

_________________
Elianor_de_vergy
Sous l'assaut du Lynx, la poupée avait chu et était rentrée rudement en contact avec le sol du quai. Un peu trop rudement à son goût d'ailleurs, comme en témoignait le cri de douleur qu'elle poussa lorsqu'elle heurta le dur pavage. Décidément, on avait raison de dire que les ports étaient des endroits mal fréquentés!

Le temps qu'elle se remette péniblement debout et qu'elle reprenne un peu ses esprits avait suffi pour que se déroule le bref combat entre le mercenaire et ses gardes. Lorsqu'elle contempla la scène, elle n'en découvrit que le résultat, qui lui glaça les sangs.

L'un de ses gardes gisait au sol, la gorge ensanglanté et les yeux aussi fixes et vides que ceux de sa mère à son décès. Mort donc. Avec un haut-le-cœur, la miniature détourna son regard et vint le poser sur le Lynx, tombé lui aussi et à vue de nez en fort mauvais état. Tout comme son deuxième garde, étalé sur le sol et qui hurlait de douleur en se tenant le poignet.

Quant au troisième, le seul encore valide semblait-il, il s'apprêtait visiblement à achever son ouvrage en expédiant le Lynx ad patres.


Non! Arrête!

A l'instant même où elle criait, le son de sa voix un peu croassante et surtout ses paroles la surprirent elle-même. Pourquoi se souciait-elle donc d'épargner la vie de son agresseur? Elle n'aurait su le dire, mais quelque chose en elle rendait intolérable la perspective de le laisser crever ainsi sur le pavé.

Maîtrise-le comme tu veux, mais ramène-le moi vivant à l'ostalas!

C'est alors qu'elle aperçut, aux pieds du mercenaire, une silhouette recroquevillée qui lui semblait familière. Elle se pencha, plissa un peu les yeux pour mieux voir... Ces mèches blondes et folâtres, ce visage dont elle devinait les traits malgré l'obscurité, ce visage qu'elle avait mille fois vu en rêve lorsque la fièvre la faisait délirer...

Narvi? Narvi, c'est toi?

Et sans plus se soucier ni de son garde blessé, ni de son agresseur, ni de son cerbère grommelant qui avait entrepris de ligoter le Lynx en pestant _ sans même se dissimuler _ sur les caprices ducaux qui épargnaient des vauriens de la pire engeance, sans plus se préoccuper de tout cela, la poupée vint se jeter à genoux près de son chevalier. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il faisait là, étant sans nouvelles de lui depuis trop longtemps à son goût, elle ne savait pas vraiment non plus quel rôle il avait joué dans ce qui venait de se dérouler. Elle savait juste que son chevalier était à terre, et cela suffisait pour lui faire endosser aussitôt le rôle de la dame attentive et compatissante, comme dans les romans dont l'un et l'autre avaient la tête farcie.

Oh mon chevalier, comment vas-tu! Réponds-moi je t'en prie!
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)