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[RP] Tentes blanches : le soin aux blessés

--Lambert


On dirait qu'elles dorment, n'est-ce pas ?

Une voix dans la pénombre d'un coin de la tente où gisaient, inertes, les deux blondes de Bourgogne.

La damoiselle dort exactement ainsi, les mains sur le drap, si sage...

Drap qu'il borda, plus pour occuper ses mains qu'il détestait dans leur inutilité, que parce que c'était nécessaire.

Mais ma maîtresse, ça ne lui... ressemble pas du tout d'être si paisible.

Il avait brossé et tressé les cheveux de la fille et de la mère, nettoyé leur visage, refermé chaque jour le cocon de drap pour leur faire leur toilette sans les donner en spectacle.

Mais oui, on dirait qu'elles ne font que dormir. Juste dormir.

Il n'avoua pas les heures passées à guetter si les poitrines se soulevaient au rythme de la respiration. A s'y user les yeux tant les souffles étaient faibles.

Elles vont revenir, hein ? Je passe beaucoup de temps à prier, vous savez...
Stephandra
[23 avril au soir]

Stéphandra était arrivée le matin même de Nîmes, enfin Arles, elle en avait rêver de revenir en ce lieu.
La jovente avait appris les malheurs de la Princesse aussi dès qu'elle trouva la tente Blanche où elle et sa fille se trouvaient, elle inspira profondément avant d'entrer. Elle les savait en mauvais état et elle se préparait au pire , elle aimait tant la princesse et même si elle n'avait jamais rencontré sa fille, Steph était touchée.

L'ancienne camériste entra et guidée par on ne savait quoi arriva directement près des deux blondes, elle ne pourrait même pas vous décrire les lieux, ne voyant qu'elles là presque inerte.

Pourtant, elle reconnu Lambert à qui elle sourit, repensant aux derniers écrits d'Amoria à son sujet, un sourire triste ampli de compassion, d'une peine partagée, expressif à souhait. Doucement, la bernique le salua et s'installa près de lui.


Permettez que je m'installe non loin d'Armoria, j'ai rencontré un messire en Uzès et il m'a confié un pli pour elle.
La Princesse n'est point en état de le lire, je vais donc lui lire à haute voix, qui sait si toutefois elle m'entend.


Petits regards vers Lambert qui semblait perdu,las, tellement triste... Puis à la fille et la mère, Stéphandra caressa les cheveux D'Armoria et se lança

Vostre Altesse, c'est Stéphandra, j'espère que vous m'entendez d'où vous êtes, avant d'oublier je vais vous lire un pli que l'on m'a remis pour vous.
Bein qu'elle n'aurai pu omettre telle chose.
Doucement la jovente déplia le message qu'elle n'avait point lu jusqu'ici par respect pour son ancienne maistresse et lu


Ce messire se nomme Raoul, il a reconnu mon accent Bourguignon petit sourire


Salut Ton altesse,

Je viens cette fois mourir pour le roi, sa princesse et le perroquet ! à ce sujet j'aimerai savoir qui est ce perroquet?mais bon excusez je poursuis

J'ai laissé mes frères ambuleurs rejoindre les bruits de cuirasses entre le Maine et l'Anjou.

Du bavardage, alors que le seul sang qui vaille d'être versé est ici, auprès de toi.

Vautorte est loin.

Que Saint Bynard te bise, Saint Pancrace et Saint Gervais t'oublient un peu et ne te refroidissent pas tant avant que j'ai pu te présenter mes hommages.


Raoul, de la Poterne et sainte Barbe.


Petit silence,elle avait prit le temps de lire doucement dans l'espoir qu'elle entende

Ahem...Armoria, je souhaite que vous ayez tout saisi car moi, ce messire m'a un peu parlé de vous, vous avez apparemment partagé aventure pas très simple ni bons souvenirs pour vous, lorsqu'il m'a quitté il a crié "QUE DIEU GARDE LA GMF"

Stéphandra sourit elle avait tenu sa promesse et était ravie de voir le torse de la Princesse ainsi bouger même doucement.

Vostre Altesse, je parle en mon nom là, je vous prie revenez nous... Comme beaucoup vous voir ainsi m'est difficile. Vous m'avez guidé à mes débuts... j'espère que vous m'entendez.
Je m'en vais vous laisser et prier Aristote Christos pour vostre fille et vous même.
Armoria battez vous pour cette vie, comme vous savez si bien vous battre


Steph se tut l'observa un instant, la gorge nouée, Arianrod, là Armoria et sa fille, c'était dur..
Elle lui caressa les cheveux blond une fois de plus et lui déposa un baiser sur le front
Vanillée revenez nous

Doucement elle se leva, alla vers l'autre belle blonde et lui caressa la joue avec douceurRevenez nous aussi je vous prie

La jovente regarda Lambert qui ne disait mot, lui posa la main sur l'épaule en signe de courage. Puis quitta la tente lentement afin d'aller prier pour elles...

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Enored
On dirait qu'elles dorment, n'est-ce pas ?

Une voix dans la pénombre, un sursaut, Lambert, elle ne l'avait pas vu. Lui qui n'avait jamais parlé en taverne, elle connaissait à présent sa voix depuis ce fameux matin. Un léger soupire alors que l'Irlandaise fit quelque pas vers les lits.


Oui, on dirait oui ...

Elle écouta la suite, la peine de Lambert la touchait. Il s'était si bien occupé d'elles qu'on aurait dit qu'elles ne faisaient que dormir. Si seulement c'était vrai.

Combien de temps était il resté à les veiller ainsi ? il devait y passer ses journées, elle ne le croisait plus nul part.

Elles vont revenir, hein ? Je passe beaucoup de temps à prier, vous savez...

Quelques pas vers lui et geste qu'elle n'aurait pu imaginer quelques temps auparavant ... elle posa une main qu'elle espéra réconfortante sur son épaule.


Je l'espère ... de tout coeur. Je ne peux vous le promettre, même si j'aimerais. Je n'ose imaginer le temps que vous passez ici, ou à prier pour elle. C'est je crois la seule chose que nous pouvons faire. Un silence. Ses mots étaient maladroits elle le sentait bien, mais de les voir là ainsi ... nouveau soupire. Oui, oui elles vont revenir il faut y croire. Sans cet espoir ... nous sombrerions. N'est ce pas ?

Main qui quitte l'épaule du jeune homme et doucement déjà l'Irlandaise quitta la tente. Elle ne pouvait supporter bien longtemps de les voir ainsi, mais se promettait de repasser les voir, cette promesse au moins elle était sure de la tenir.
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Flex
Le seigneur Ioz venait de lui apprendre une terrible nouvelle. Un sentiment d'échec le gagnait petit à petit, alors qu'il y a peu tout lui souriait. Cette manière de se redresser lui-même de ses défaites - bien qu'il n'en faisait que très rarement - était remarquable. La Princesse Armoria mourrait en Arles au moment même de cette discussion. Ni une ni deux, le borgne fit savoir à Ioz qu'ils se rendraient à sa tente.
Seigneur Ioz pardi ! Quelle terrible nouvelle.. C'est pour cela donc que je n'ai pas reçu de réponse. Dit-il entre ses dents. Enguerrand prit son épais mantel et le jeta par dessus ses épaules. Il quitta, soucieux de cette altesse, l'hôtel qui le logeait.
Lorsqu'il écartait le pan de sa main, Flex écarquilla ses yeux - son oeil - et eut un baume au cœur.
Par Saint Byrnarr ! Il ne rêvait pas. Le valet Lambert qu'il crut prendre pour un médicastre devait laver le corps inerte. Flex crut d'abord au décès et un vent gelé parcourut ses veines glaciales. Or, l'effet s'estompait mais réapparut soudain quand il aperçut la fille d'Armoria dans le même état que sa mère.
Enguerrand pria le très-haut en récitant une litanie. Par dessus son épaule il cherchait à croiser le regard du seigneur Ioz.
Gratis pro deo.* »

* Pour l'amour de Dieu
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Ioz
Et voilà, le Vicomte partit vers l'inconnu, encore devoir courir après. L'adolescent avait décidement une vie de coureur, dommage qu'il doive courir après son suzerain.
Une fois sortit de l'hotêl, l'adolescent du courir pour rattraper le Vicomte qui marchait à un pas rapide vers la sortie d'Arles. Une fois les remparts passé, sur les vertes plaines, s'étaliat un campement en toile blanche, alors ce n'était pas seulement un nom. Un silence planait autour des tentes, un camp de blessé ressemblait donc à ça...
Le regard du Vicomte croisa celui du Seigneur, avant qu'une phrase en latin sortit de la bouche du borgne. L'adolescent tendit son cou et vit une scène qui le fit frissoner, une toilette funèbre ?
Peut-être, peut-être pas.

Mon Suzerain, je crois qu'il serait bon d'attendre un peu et d'aller voir.
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Flex
« - Pourquoi remettre à plus tard ce que nous pouvons faire tout de suite seigneur Ioz ? Lui demanda-t-il à voix basse, car il ne fallait pas briser l'ambiance silencieuse vouée au recueil. La dernière fois que son altesse Armoria m'ait considéré en tant que tel, c'était lorsqu'elle me demanda en duel. Certes, j'ai refusé à cause de l'ultimatum posé par Ela. C'est une princesse, seigneur Ioz, être en sa présence est un honneur, et ce même dans un duel. L'anecdote racontée, Flex se signa puis récitait une litanie entre ses dents, faisant appel au Très-Haut.
Tout près des deux jeunes femmes, l'une plus âgée que l'autre, il lança son regard interrogateur en direction de Lambert.
Pax vobuscum.* »

* : Que la paix soit avec vous
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Istanga
Transit matinal

C’est un matin frileux.
Un de ces matins où l’on n’a qu’une envie : se mettre en position fœtale sous une montagne de plumes synthétiques traitées anti acariens pour éviter tout risque d’allergie.
Quoique, si l’on réfléchit un instant, comment peut-on dire d’un matin qu’il est frileux?
A moins qu’il ne s’agisse d’un mâtin… auquel cas l’on n’a plus aucune raison de se lover sous la couette.
Quoique, une couette protège peut-être des dents mordantes et déchiquetantes d’un mâtin frileux.
À ce stade de la réflexion, généralement l’on se lève et se dirige vers la cafetière la plus proche, afin de remettre son cerveau dans le droit chemin.

Sauf que là, c’est raté.
On est en 1458 et le café n’existe pas encore.
D’ailleurs, on n’a pas encore de couette synthétique ni inventé l’acarien dévoreur de squames.
Me voila bien avec mes envies d’un autre monde!

Mais j’ai la solution, je ne suis pas une Lendelin pour rien.

Robert Arctor est arrivé avec Darius et, surtout, dans une sacoche, un bien précieux : l’orge.
Mon petit prince des étoiles est là, assis à mon chevet.
Je sors un bras de sous le drap et fourrage dans ses cheveux, lui demandant :


- As-tu fait griller les grains comme je te l’ai demandé?
- Oc, Istanga.
- Oc? Bien. Tu l’as fait moudre, très fin?
- Oïl, Istanga.
- Va faire bouillir de l’eau, mets de l’orge dans une étamine que tu noueras et déposeras dans une carafe, verse l’eau frémissante dessus, laisse infuser jusqu’à ce que le breuvage soit noir, et rapporte m’en un bol. Et des fraises, un verre de lait. Et une tranche du pain de ma sœur.
- Ja, Istanga.


Je le regarde filer, attendrie, puis tente de m’étirer.
La couture que m’a faite le médecin fou se rappelle à mon souvenir : ça tire et me démange diablement, mais je sais que c’est bon signe et que la cicatrisation est en route.
Je soulève ma chemise afin d’examiner la blessure : la suture est nette, la chair à peine boursouflée, et les fils semblent se résorber. Il a dû utiliser du boyau de mouton, comme le préconisaient Abu Al-Qasim et Ibn Sinâ. Bien, ce médecin semble employer des méthodes peu communes, il faudra que je le questionne.

Mais mon repas arrive, porté par un Darius souriant, sur un plateau agrémenté de quelques fleurs d’amandier.
Avant que le pan de la tente ne se rabatte, j’ai le temps d’apercevoir le soleil qui pointe tièdement son nez.
Je prends alors ma seule décision de la journée : j’irai au verger, accompagnée de Darius et Ubik.

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C'est toute l'histoire de ma vie.
Damisella
Le soleil brille enveloppant de sa douce chaleur les tentes dressées.
Dami se dirige lentement vers les tentes blanches ou reposent les blessés.
Depuis cette nuit ou la princesse est tombée tandis qu'elle même était à nouveau blessée, elle désespère de la voir revenir à elle.

Treize jours qu'elle git immobile le souffle imperceptible qui l'anime semble devoir se rompre d'un instant à l'autre.

Elle s'approche lentement de la couche ou repose si pâle sa suzeraine et amie.


Elle a préparé un lait de poule qu'elle remet à Lambert qui reste en permanence près de sa maitresse.

Arrive-t-on à l'alimenter Lambert? Aidez-moi je vous prie.

Il redresse doucement le buste de la princesse, soutenant sa tête de son bras.

Elle glisse prudemment un cuiller du liquide entre les lèvres exsangues, voit avec soulagement que la princesse déglutit, lentement, cuiller par cuiller, elle lui fait avaler le breuvage reconstituant.


Que dit le médecin? A-t-il de l'espoir? Elle ne peut partir n'est ce pas? Non cela ne se peut. Veillez à ce qu'elle s'alimente au mieux, sucs de viande, lait de poule, tout ce qu'elle pourrait avaler sans effort.

Le visage défait de Lambert reflète son angoisse


Dami se penche vers le visage si pâle, murmure:


Ma Dame, je vais partir en Nimes, mais mes pensées seront près de vous. par Aristote tout puissant, luttez pour vivre vous êtes une vaillante et ne devez lâcher prise. Par l'amour de Dieu, par celui de ceux qui vous aiment, vivez.


Lentement elle lève les mains vers son cou, détache la chaine d'or à laquelle pend une médaille d'Aristote, les dépose au creux de la main fine.

Lambert, avisez-moi de son état, je reviens dès que possible.

Le coeur lourd elle sort de la tente, tant d'années passées auprès de leur vanillée ne peuvent s'effacer ainsi, non c'est impossible.....
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Stephandra
Stéphandra avait réussi à s'échapper de ses obligations du jour et elle fila directement à la tente des blessés.
En entrant c'est sans surprise quelle trouva le beau Lambert aux côtés des deux belles blondes. Elle s'approcha de lui et s'adressa un peu sévèrement à lui mais simplement pour qu'il réagisse :


Bonjour Il était décomposé ne devant pas quitter leur chevet d'une seconde, elle le comprenait que trop bien mais il lui fallait s'aérer un peu, la Vanillée et sa fille semblaient encore loin et elles étaient palotte.

Lambert, vous devriez aller faire un tour, je vais les veiller en vostre absence, allez prendre l'air ça vous fera du bien.

Lambert la fusilla du regard, ahem, elle n'en attendait pas moins de lui, il lui fallu trouver arguments plus forts pour le faire sortir un peu de cet endroit.

Que dirai Nostre Altesse si elle ouvrait l'oeil et vous trouvez ainsi mal rasé , la peau pâle? .... petite hésitation, il pourrait l'envoyer balader c'est ce qu'elle aurait fait elle, petit sourire amical Allez je vous prie, quelques minutes ou heures je reste avec elles je vous le promets.

Il avait hésité puis finalement s'était éloigné non sans se retourner...
La jovente s'occupa de la Princesse et sa fille, elle leur parlait de tout de rien en espérant quelles l'entendent , leur caressait leur chevelure blonde, leur passait un peu d'eau sur le bord des lèvres pour les faire boire d'une façon simple.

Ses sens et émotions étaient bien éprouvés mais elle tentait au mieux de dissimuler sa peine, tentant d'avoir une voix douce mais pas tremblante. Stéphandra avait passé tant de temps et si peu auprès d'Armoria lorsqu'elle était à son service, elle lui parlait de Cosne ,de Tonnerre du beau Cardinal, de Snell , de Maëlle, de l'Helvétie, tout guettant le moindre mouvement ou la moindre mimique sur son visage.

Lambert revint déjà, Stéphandra lui sourit il avait changé de tenue, l'air de dehors lui avait rendu un teint plus clair ou était ce l'eau froide ?
Il se plaçât non loin de Steph, ensemble ils prièrent pour elles. L'ancienne camériste se pencha ensuite à l'oreille d'Armoria:


Je vous en prie Vostre Altesse revenez nous...
Pensez à Lambert, que va-t-on faire de lui?


Elle lui fit une bise sur le front , se redressa , sourit à Lambert


A bientôt Lambert.

Elle le salua d'une révérence et prit la direction de la sortie de la tente, désolée de ne pouvoir aider plus la GMF et sa fille, souhaitant réentendre le son de sa voix et sentir son parfum...

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Stephandra
Ce jour, elle était arrivée les bras chargés de choses odorantes, des brins de lavandes, des coquillages iodés, de la menthe fraiche cueillie, des olives chipées sur le marché, si si elle avait osé faire ça chiper...et un flacon d'huile de coquelicot.

Elle entra dans la tente, alla directement vers Lambert et les deux blondes. Il la regarda ahuri se demandant sûrement ce qu'elle venait encore faire là la jovente, Stéph lui sourit aimablement, sans mot dire elle s'installa à genou auprès d'Armoria.


Alors Princesse, ce jour je vous donne le bonjour et les douces pensées de vostre amie Damisella, qui me demande de vos nouvelles. Petit sourire inconscient, elle repoussa doucement sa chevelure et reprit

Vous qui aimez la "Vanille", je vous ai apporté pleins d'odeurs, j'espère bien ou vous voir sourire ou faire une mine de dégout...

Elle y avait pensé toute la nuit, à savoir qu'est ce qui pourrait faire réagir une personne ainsi prise entre deux mondes. Doucement, elle commença par écraser entre ses doigts des grains de lavande, l'odeur était forte presque désagréable tellement elle sentait, puis passa ses doigts sous le nez de la princesse. Stéph cru voir son nez se plisser mais ça pouvait être inconscient ou juste un mirage des yeux de la jovente, à trop espérer on pouvait croire voir...

Elle fit pareil avec la menthe, les coquillages enfin certains pourraient prendre cela pour des gestes de désespérés mais elle s'en moquait, Stéphandra n'imaginait pas rester sans rien tenter...

Après avoir abusé de l'odorat et de la trop lente respiration de son ancienne maîtresse, sous le regard attentif de Lambert, elle se lava les mains et se mit des gouttes d'huile au creux des paumes .

La jovente prit une main d'Armoria et se mit à la masser doucement et un peu plus fort comme pour activer le sang en ses veines. Faisant de même avec l'autre main , ensuite elle le fit aux pieds... Après ces longs massages, aux extrémités des membres, Stéphandra lui massa le visage avec une infinie tendresse.


Vous savez Armoria, Dami reviendra vous voir et vous lui manquez, vous me manquez aussi...

Quand elle eut terminé avec la Princesse, elle se dirigea vers la fille et en fit tout autant avec la même conviction, la même tendresse. Il ne pouvait en être autrement n'est ce pas?

Que faire?
Comment savoir ?
La seule chose qu'elle savait c'est qu'elle ne pouvait imaginer ne plus voir ou odir la Princesse....

C'est donc naturellement qu'elle se mit à prier pour elles avec Lambert, qui l'avait laissé faire... Ensuite, un peu désarmé, ne sachant si elle avait bien fait ou pas, Stéphandra laissa tout ce qu'elle avait apporté non loin du jeune homme, même s'il l'avait prise pour une folle il allait peut être lui aussi tenter quelque chose avec qui savait?

Stéphandra se pencha vers lui pour lui murmurer qu'il n'était pas seul à le vouloir puis lui sourit et sorti lentement de la tente.

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Raoulleglabre
[là]

T'es sûr ?

Ouaii, j'te dis, elle est là !

Bon ben au moins, elle est pas morte...


Faut vous dire, m'sieurs dames, que chez mon Raoul, on est romantique. Et la Mortain, c'est une longue histoire angevine d'en dessous de la poterne.
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--Lambert


Pour Lambert, les jours se suivaient et se ressemblaient. Laver ses deux maîtresses, leur apporter les mêmes soins que si elles n'étaient pas inertes - mais plus difficilement. Attendre. Et prier, prier, prier.

Les visites aussi se ressemblaient. Les regards qui lui demandaient "alors ?" et le sien qui répondait "rien".

Celles de Stephandra lui mettaient du baume au coeur : tous ceux qui donnaient de la tendresse à sa princesse devenaient ses frères et soeurs dans la peine et l'attente. Il avait guetté les réactions chez les deux blondes, avec cette curieuse histoire de senteurs. Le visage de la princesse n'avait refleté aucune réaction, mais celui de la damoiselle... Oui, un petit quelque chose... Indéniablement.
Enored
Elle s’était promis d’y retourner. Sauf que l’idée même de remettre les pieds dans ces tentes l’écoeurait. L’odeur qui y régnait, l’ambiance, la mort si présente si pesante, et la rouquine avait tendance à fuir cela, fuir ses peurs les plus profondes, les plus ancrées.

Sauf que voilà, depuis quelque temps, le destin lui faisait affronter ses peurs. Celle de perdre l’être aimé, il était revenu. Celle de ne pouvoir aider à donner la vie, mères et fils vivaient. A présent … affronter le départ d’une amie. Tenter de garder l’espoir malgré tout. Affronter la peine d’un autre. Lambert. Décision prise oui mais … résolution qui traîne, là sur un tabouret de taverne. Discussions plus ou moins cohérentes sur l’attente et puis … et puis plus possible d’attendre. Alors l’Irlandaise s’était levée.

Dehors le jour touchait à sa fin. Tant mieux à cette heure, elle ne trouverait très certainement que Lambert. Ses pas la menèrent donc vers l’endroit qui lui faisait tordre les boyaux. Inspiration profonde avant d’entrer. Mille fois elle avait eu envie de fuir, tant ces tentes blanches que la Provence, mais elle était restée pour une promesse faite un soir en taverne à une Princesse. Celle de rester jusqu’au bout. Alors bien décidée à ne plus fuir elle poussa la toile de tente qui masquait l’entrée et se dirigea vers les deux corps endormis.

Avisant une chaise elle s’installa près de la Princesse, cette fois, elle ne resterait pas au loin. Lambert, dans l’ombre veillait. Elle le salua d’un sourire.


Bonsoir Lambert, comment allez vous ? vous pensez à vous reposer au moins ?

Au regard triste et fatigué du jeune homme elle su … que non. Elle lui sourit à nouveau elle comprenait. Sans réfléchir à ce qu’elle faisait, l’Irlandaise prit la main de la Princesse dans la sienne. Il y avait dans cette main une douce chaleur. Un espoir ? allez savoir. Le regard fixé sur le regard figé, les lèvres scellés, l’émotion à fleur de peau, elle ne su vraiment comment réagir. Parler ? l’entendrait-elle là où elle était ?

Ca avait marché avec Samuel, même qu’Armoria l’avait encouragée … Les souvenirs virent se bousculer dans l’esprit de l’Irlandaise, leur première rencontre, leurs chansons, leurs rires, leur complicité … et les mots virent d’eux même.


Princesse, je sais j’imagine que vous êtes lasse, que vous avez tout donné jusqu’à votre vie. Vous devez sûrement aspirer à un repos plus que mérité. Pour vous il est sûrement temps de vous arrêter, de vous laisser partir. Je pense que je comprends pour avoir bien vécu aussi. Mais … j’avoue j’ai envie d’être égoïste, de vous exhorter à revenir … je … j’ai besoin de vous. De moi à vos côtés pour continuer. De nos chansons en tavernes, de nos éclats de rire, de cette complicité naissante qui ne peut s’arrêter là. Il ne peut pas, il ne faut pas la vie ne peut m’ôter ça pas maintenant. Le sort ne peut pas s’acharner c’est pas possible je … suis qu’une égoïste à vous dire cela.

Voix brisée par les larmes naissantes au bord des yeux, silence le temps de chercher les paroles qui revenaient de loin, d’un homme d’équipage, un Breton qui lui avait appris tout son répertoire … paroles chantées à mi voix …

Bel oiseau blanc du bout du monde,
Fils de deux muets, fils du Pays,
Rebelle semblant entre deux mondes,
Tire d'aile sanglant de quel pays?
Feu noir sur trois abers,
Sang noir sur dix estuaires,
Sept îles et fer en pluie.
Battu de vent, flottant bastion,
Battu devant, flots, tourbillons,
Battu, battant sang pavillon,
Soleil levant, noir, sans rayons.
Noirs l'eau, le feu, la terre,
Noirs de feu les deux airs,
Le vent, la brume aussi.
Mer en brume soleil déforme,
Terre en brume vieillie diforme;
Doigts sont changeants en dix corneilles,
Poissons sanglants en dix orteils.
Pigeons de feu sur mer,
Poison de gueux sous mer,
Sept îles et fer en pluie.
Morte saison sans floraison,
Morte maison, sang, déraison;
Saisons perdues en oraisons,
Moissons perdues sans rébellion.
Feuillaison en hiver,
Fenaison en désert,
Grésil de fer en pluie.
Discours de feu, discours de veau,
Concours de peu, discours dévots,
Secours de peu, futiles travaux,
Séjours de feu pour mille chevaux.
Noire langue des vipères,
Noire lande de colère,
Les vents, les hommes aussi.
Mil malloz ru, chant de l'épée …
*

Silence …. Reste des paroles oubliées … sans s’en rendre compte elle avait serré un peu plus fort cette main dans la sienne. Incapable de bouger cette fois … pour quitter le corps princier qui semblait seulement endormi.

* Le soleil est Noir. Tri Yann.
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Stephandra
C'était devenu une habitude que de voir passer la jovente dans le coin, sa visite quotidienne à Armoria et à sa fille, elles soutenaient chaque regard pédant tout autant les désespérés... Quoi qu'on puisse en penser ou dire elle ne changerait pas, elle irait les voir !

Ce jour elle décida d'entrer avec un large sourire à l'attention de tous, les temps étaient difficiles, mais ceux ici présents devaient se soucier avant tout de leur santé, alors elle laissait à l'entrée toutes les vilaines choses qu'elle odissait, d'un pas décidé elle rejoint Lambert.

S'inclina respectueusement face à lui et chercha du regard ce qu'elle avait amené la veille. Le jeune homme n'avait pas jeté son attirail ce qui la fit sourire, lentement elle reprit ses senteurs mais ce jour elle ne fut pas la seule à s'y mettre.

Lambert l'y aida, il avait cru percevoir une mimique sur le doux visage de la fille de la Princesse lui avait il chuchotait.
Avec une forme de complicité, ils recommencèrent à l'identique de la veille avec chaque fleur, plante. Stéphandra avec Armoria et lui avec Lorelied, dans une forme de danse rythmée mais lente et douce, ils s'agitaient autour d'elles.

Ensuite ils les massèrent avec douceur mais fermeté, Stéphandra profita de cet instant pour parler à la Princesse:


Hier soir, j'ai croisé ce Raoul qui vous a écrit, dîtes moi je me demande si c'est un ami ou un coquin. Petit sourire en coin et elle reprit Il a dit qu'il était un peu comme un prince "charmant" et qu'il allait venir vous déposer un baiser pour vous réveiller...
Je ne sais s'il le ferait ou si il est juste du genre à conter des histoires parce qu'il en raconte croyez moi!


Stéph lui massait le visage en poursuivant et en imaginant ce qui pourrait arriver s'il le faisait.

Vous pourriez peut être le mordre s'il osait non?

Lambert la regardait parfois en coin, elle lui répondait par un petit sourire. Puis elle sortit un petit pot de miel, s'en imprégna doucement le bout de l'index et titilla le coin de ses lèvres avec ce doigt sucré. Comment regarder le goût à la vie qu'en profitant des bonnes choses qu'offre la nature?
Même s'il la prenait pour une aliénée, le fidèle Lambert en fit autant avec la damoiselle.

Peut être qu'à deux plus Dame Dami ils arriveraient à la faire réagir. Armoria avait sûrement des ennemis comme tout à chacun, mais elle avait aussi bien du monde qui l'aimait.
Enored en faisait partie aussi, Stéphandra avait eut l'occasion d'en parler avec elle.

Le temps passait vite et déjà la jovente devait retourner à ses obligations, elle déposa un baiser sur le front des deux blondes et une bise sur la joue de Lambert.

Elle le regarda:
A demain!

Puis elle parti comme elle était entrée sourire large aux lèvres, même si celui-ci disparu totalement lorsqu'elle fut sortie de la tente.

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Flex
La réponse inexprimée par Lambert au borgne le rendit bourru. Une faim spontanée fit gémir son estomac qui cria à la famine. Soucieux de son bien-être, Enguerrand cherchait de quoi se mettre sous la dent. Un panier garnit de fruit sur un banc attira son attention. Il regardait son vassal Ioz, puis haussait ses épaules. Le jeune homme se servit et en prit une pomme, qu'il croquait sans gêne.
« - Votre Altesse Armoria, mach, j'espère que vous sortiriez du purgatoire dont vous êtes surement la candidate favorite, mach, quelques miettes tombèrent sur la princesse allongée, parce que j'ai besoin de vous ! Et je vous apprécie, mach, parce que vous faites rager mon père Vaxilart. Cette pomme avait un gout délicieux. Le seigneur Ioz et moi tenons à vous souhaiter le meilleur des rétablissements, mach. » Il jeta le quignon de pomme au sol, et s'essuya discrètement la main recouverte de jus sur les draps qui voilaient la princesse. Il fit signe au seigneur de Saint-Laurent de quitter la tente, leur affaire était terminée.
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