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[RP] Deviendre une princesse, c'est quand même pas facile.

Maeve
[Château de Vannes]

Il veut bien ! Anelhaaaaaaaaaaa ! Blanche elle a dit qu'il veut bien !

Frétillante de joie, j'en bondi sur les genoux de ma suivante.

Oui, Mademoiselle, c'est bien ce que je viens de vous lire.
- Mais c'est trooooooooop bien !

Réalisant encore à peine la chance qui s'offre à moi, la mini-duchesse de Vannes de 6 ans (déjà !), je cours jusqu'à mon miroir. Je remets mes cheveux roux à peu près en ordre, et lisse ma robe.

Bon. Il faut ab-so-lu-ment trouver Mère... Je crois qu'elle est au château.
Ensuite, il faudra remercier Père.
Et après... Après... J'irai trouver Mademoiselle Blaaaaaaaaaanche !

D'excitation, je me lançe dans une danse acrobatique accompagnée de sauts, ce qui m'amène finalement à me jeter sur mon lit. Je m'arrête un instant, le temps de reprendre mon souffle. Mes cheveux sont de nouveau en bataille. Zut.
Je me relève brusquement.

Mais pourquoi on est encore là ? Allons ! Anelha ! On y va !

Je mets pied à terre, et sautille jusque devant ma suivante. Celle-ci, après un bref soupir, entreprend de me recoiffer. Elle me fait enfiler une chaude laine, puis me prend la main. Exaspérée, je la relâche.

Ca va, je n'ai pas besoin de toi pour marcher !
- Oui, Mademoiselle.
- ... Par contre, je veux bien que tu ouvres la porte.

Je fais mine de ne pas voir le léger sourire d'Anelha, qui s'exécute.
Ensemble, nous sortons, pour prendre la direction des appartements de mes Ducs de parents.
_________________
--Anelha


Mi-amusée, mi-lassée, Anelha suivit sa protégée sans mot dire.
Depuis sa rencontre avec la belle Blanche, Maeve ne tenait plus en place. Elle courrait, ordonnait, rêvait, s'énervait et s'entrainait sans pause aucune.
Et "Mademoiselle Blanche" par ci...
Et "Mademoiselle Blanche" par là...
Elle était devenue son idole. Sa raison de vivre, pourrait-on croire, en voyant les yeux émerveillés de la fillette, lorsque le nom de la Rohannaise était prononcé.
Du haut de ses 6 ans, la mini-duchesse n'avait d'autre objectif que de devenir grande et parfaite. Et il semblerait que pour elle, ce portrait ressemble en tout point à celui de cette fameuse Blanche.

Maeve avait réussi à obtenir de la princesse qu'elle lui enseigne les manières que devait avoir une jeune fille de haut rang. Il ne restait qu'à obtenir l'accord parental tant redouté. Mais il semblerait que le ducal père de la petite ait déjà acquiescé... Restait à convaincre la mère.
Anelha sourit. Mademoiselle Blanche aurait du temps à consacrer à une petite fille ? ... A cette petite fille ? Non que Maeve soit désagréable à vivre, hein... Mais bon.
Au moins, durant la durée de "l'apprentissage", elle pourrait, elle, avoir du repos.

Le duo arriva finalement devant les portes des appartements ducaux. Après un regard appuyé de l'enfant, Anelha tendit le bras et frappa.
Chimera
[Retrouvailles avec les bords de fenêtres...]

La non-noblesse a ceci de joli que les manières deviennent secondaires. Non-dame et non-duchesse, sa vie est devenue un série de négations...
Tu es au-dessus de ça Chimera... Viles attaques de vils personnages à qui tout donne raison, même leur souverain...
Au dessus de ça... Oui... sûrement... la douleur n'en est pas moindre, malgré le fait qu'on lui répète que sa souffrance doit leur procurer une jouissance malsaine. Ne pas la ressentir serait être non-humaine par dessus le marché, alors elle la laisse l'envahir.... et les temps sont durs... plus d'énergie, plus d'envie... des regrets et... que de déceptions...

Installée sur le rebord de fenêtre, elle relève la tête lorsqu'on frappe à la porte. C'est Beilhal, le seul qui ose à peu près l'approcher en ces temps...
Il lui tend une missive, s'incline, et se retire. Fidèle Beilhal qui lui accorde ce qu'elle cherche le plus depuis des mois: la paix...

Elle soupire en lisant l'apostrophe....
"Duchesse"...
Elle le lui a dit... mais elle ne veut donc rien entendre...
Soit...
Ne l'être que pour ceux qui la reconnaissaient comme telle. Ne l'être que par fierté et pour ne pas nier l'une des seules vraies bonnes choses de sa vie. Elle baisse les yeux sur sa main droite dans laquelle repose le ruban rouge et or... symbole si doublement malmené ces derniers temps.
Les yeux se tournent à nouveau vers la missive et reprennent leur lecture.
Surement encore un anniversaire estampillé Plumieux....
La constatation lui arrache une grimace. Elle a bien de l'estime pour la jeune Blanche, tout autant qu'elle déplore ses affiliations récentes et égoïstes. Voilà ce qu'on lui propose, un joyeux anniversaire parmi une noblesse orgueilleuse et dorée... On a donc envie de la torturer, encore et toujours, en la mettant en présence de ce qu'elle honnit le plus.
La ligne suivante, pénible lecture...
Le coeur serré...
"J'exècre, comme vous le savez, ces batailles insignifiantes qui m'ôtent le plaisir de côtoyer, simultanément, les personnes qui me sont chères."
Insignifiantes....
Bienheureuse et innocente enfant...

Elle relève la tête pour l'appuyer contre le mur de pierre. La missive atterrit entre deux plis de la houppelande. Refus de considérer la requête, toujours prendre sur soi pour le bonheur des autres. Pourquoi était-ce donc toujours ça?
Le refus se manifeste par des yeux las et clos.


Petite paix chèrement acquise et ... toujours... de courte durée...
Car voilà qu'on frappe à nouveau...
Elle ne rouvre pas les yeux, s'attarder quelques secondes de plus dans cette espace privilégié, et se contente d'un:

Oui?

Beilhal aurait-il oublié quelque chose?
_________________
Blanche_
[A Rohan]

Silhouette blonde devant le psyché qui la surplombe, mains en l'air à dompter les boucles rebelles, elle attend. Tandis que son double brun, hanches élargies par l'âge et le travail, plonge les paumes dans un coffre ouvert, en extirpant fanfreluches et rubans.

Miroir ? demande la maîtresse à son intendante.
Check !

Peigne ?
Check !

Baguette ?
Check !

Rubans ?
Check !

Robes ?
Check. J'ai même celles de votre enfance, mademoiselle. J'en connais une qui va être ravie...

Couronnes ?
Check ! Mais je considère toujours que lui permettre de porter les vraies est peut être exagéré. N'a t'elle pas 6 ans à peine ?
Et alors ? Rien n'est exagéré, Griet. On ne lésine pas pour devenir une princesse. Continue.

Alors j'ai aussi des livres de contes, des macarons glacés, des souliers à talons pour enfant, un fer à friser, une broche...
Mes épingles à cheveux ?
Check !
Garde seulement celles qui conviennent à une chevelure de feu.

Tu as fait monter les chiens ?
Ils sont gardés dans le petit salon, votre Altesse.
Bien. Il ne reste plus qu'à l'attendre.

De toutes les qualités requises à une femme de son rang, la patience est celle qui lui fait le plus défaut. Et attendre la damoiselle de Dénéré semble être épreuve bien difficile...
Pour Griet, le doute n'est pas permis. Blanche adore cette enfant, elle le sait. Et adorable, la jeune Maeve l'est sans hésitation. Douce, fragile, pétillante... Elle a su conquérir l'affection de la môme Walsh, sans effort aucun.
Et la domestique songe, en refermant le coffre dans un claquement sec, que celle des deux qui apprendra le plus, lors de ces entretiens à Rohan, n'est sûrement pas l'enfante.
_________________

- Hermine cachée dans un couvent pour échapper au Loup ! -
Maeve
Un couinement nous parvient.
Cri d'un rongeur ? Non. Il n'y en a pas dans cette partie-ci du château.
Le doute n'est plus permis. Mère m'a dit d'entrer.
Je mets mes petites épaules droites, je prends un air très très sérieux, et hop ! Je fais signe à Anelha d'ouvrir la porte. On a pas idée de mettre des battants si lourds... Je suis vraiment trop pénalisée par ça. Va falloir y remédier.

Porte ouverte. J'entre. Je vois Mère, appuyée contre le mur de pierre. Dort-elle ? Si c'est pas l'cas, elle en est pas loin, on dirait. Faut vite que je lui parle avant qu'elle ne s'endorme. J'avance donc, laissant derrière moi Anelha qui ne sait pas si elle doit entrer ou non. Moi, je fixe la Duchesse. Le doute m'envahit.
Et si elle voulait pas ?
Comment je ferai, moi, hein ?
Qu'est-ce que je deviendrai sans Mademoiselle Blanche ?
Oh je sais ! Il faudra que je la vois en cachette !
Je m'échapperai par la fenêtre, et pis hop, j'vais vite fait à Rohan ! Fastoche !
...
Mais y a pas de raison qu'elle veuille pas. Père lui il a bien voulu, d'abord.

Me voilà arrivée devant la grande rousse. J'inspire, prends une voix gentille, fais les yeux doux et ouvre enfin la bouche.

Mère ? J'peux vous demander quelque chose s'il vous plaaaait ?
_________________
Chimera
La fenêtre à beau être à droite, c'est de gauche que vient le petit rayon de soleil. Boucles rousses et voix fluette, un petit concentré de vie et d'avenir dans toute cette déprime.

Elle relève légèrement la tête pour contempler une de ses rares réussites.
Salut a Anelha qui talonne la petite, avant de répondre à la requête enfantine poliment -trop poliment- adressée.

Bien sur que tu peux ma chérie.

Yeux de chat potté, ton trainant et suppliant, ça ne lui dit rien qui vaille... mais bon, c'est dit... Lui interdire de demander à demander, ce serait là assurément d'un tyrannique exagéré.
_________________
Maeve
La réponse vient rapidement. Mère est douce, calme ; mais pas triste. Ou alors ça se voit pas.
Mère elle est un peu triste en ce moment. Je sais pas pourquoi et ça m'énerve. Il est vraiment grand temps qu'on en discute, avec Marraine.

Je me ressaisis, inspire et me lance. Je prends une voix sérieuse, comme ça Mère saura que ce que je demande est très important ! Si je suis trop excitée, elle dira "Capriiiiiiice !" et pis tout sera fichuuu !

Mère. L'autre jour, et bah avec Anelha, on a recontré Blanche.
Blanche ! La Blanche ! La princesse de Bretagne !

Ma voix grimpe dans les aigus. Mauvais ça. Mais bon, je ne m'en rends pas vraiment compte.

La jolie Blanche ! Blanche la grande Demoiselle ! Son Altesse Blanche !
Enfin LA princesse la mieux de tout le monde dans l'monde, quoi !
... Mais vous la connaissez j'crois bien.

L'énumération des titres non exhaustifs de mon idole s'accompagnent, bien entendu, de poses tout à fait représentatives. Je suis maîtresse en cette matière.
Je laisse un petit suspense. Mère doit être très contente que moi, je connaisse des gens si reconnus. Puisque, bien sûr, Blanche 'est la référence qualité princesse.

Et bah en fait... Mademoiselle Blanche, elle veut bien faire de moi... Une princesse !
C'est trop bien, Mère ! Vous voyez ?

Je me redresse, lève une main, baisse les yeux sur un invisible laquais.

Nous, Maeve Dénéré de Dongenan, Je connais mon nom sans faute ! Faut dire que Lastree elle a eu du mal à me le faire redire... On a pas idée de s'appeler comme ça. Apprentie Princesse aux soins de Son Altesse Blanche-Anne Wal... Walche... Euh enfin de Blanche !

Mon élan m'a entrainé, j'ai frétillé et sauté d'allégresse. Tellement que je n'ai pas fait attention à Mère.
Le doute me retombe dessus. J'attends une remarque, une réponse.
Si elle veut pas, qui me donnera en cachette les sucettes Kipic ?
Qui m'apprendra àessuyer correctement mes lèvres ?
A ne pas ramasser mes mouchoirs ?
Qui, hein ? QUI ?
_________________
Chimera
L'enthousiasme envahissant de sa fille la tire de force de sa torpeur. Elle est bien contrainte de l'écouter pipeletter et de la regarder s'agiter en tous sens. Douce contrainte que de regarder la chair de sa chair vivre et grandir. Pas même sept printemps et la voilà qui veut déjà fuir le confort du foyer pour aller faire sa princière éducation. C'est l'âge, elle le sait, mais quand même... Son frère déjà est parti apprendre le monde, et désormais c'est son tour. Toute imaginaire, rêverie et contingente que soit le projet d'éducation de sa fille, elle ne peut empêcher son cœur de se serrer. Réjouis toi de sa curiosité et de sa joie de vivre. L'enfermer ne te donnera rien de bon.
Chimera a conscience que la brider et lui interdire cela serait cruel et stupide, malgré ces réticences du moment concernant la rutilante, clinquante, cinglante et stupide noblesse. Il y a bien des choses a apprendre autres que les cuillers en argent, la tenue de la fourchette et la manière de faire une révérence, surtout que bien peu sont dignes de ce genre d'attentions...
A quoi "princesse" fait-il de plus référence? Le seul prince vrai de Bretagne vit reclus, l'autre prince auto-proclamé n'étant que l'ombre d'un homme.
Ton dégoût n'est pas le sien... Et la jeune Blanche est charmante. Précieuse, mais charmante. La compagnie de la petite, son enthousiasme simple et sans fioritures, lui feront peut-être du bien, de ce point de vue.
Il sera bien temps d'apprendre les choses vraies et la simplicité... c'est là à la fois chose presque innée et l'apprentissage de toute une vie.
Et maman, sur ces considérations, de se parer d'un sourire attendri:

Une princesse? Mais tu es déjà ma princesse...
Viens ici...

Elle quitte son rebord de fenêtre et sa réclusion égoïste pour être à nouveau la mère de ce petit être roux et s'approcher d'elle pour s'accroupir et tendre les bras.

Raconte moi comment ça doit se passer... Si tu dois aller dans son château, alors il te faudra une escorte de princesse, au moins Anelha et Beilhal...

Pas folle, la guêpe...
_________________
Maeve
Une princesse? Mais tu es déjà ma princesse...
Viens ici...

Je souris, et m'installe de bonne grâce dans les bras que Mère me tend.

Raconte moi comment ça doit se passer... Si tu dois aller dans son château, alors il te faudra une escorte de princesse, au moins Anelha et Beilhal...

Mes yeux pétillèrent. Une escorte ! Rien que pour moi !

Anelha elle doit toujours être avec moi ! Sauf p'têt quand j'serai avec Mam'selle Blanche. Mais je veux bien que Beilhal il nous accompagne ! Et pis on ira en carrosse ! Et tout le monde ils seront impressionnés ! Oh ouiiiiiiiiii !

Je me vis déjà, descendant du carosse aux armoiries de Vannes, devant une foule de Rohannais en extase à la vue de ma grandeur. Enfin, ma grandeur de beauté et de joliesse, quoi. Quoique, maintenant que j'ai presque 7 ans... Et bah j'ai grandi beaucoup beaucoup !

Et pis après, Beilhal il garde le carosse. Et là, y a Princesse Blanche qui me fait mon apprentissage de princesse.

Je crois que je ne réalise toujours pas. Apprentie Princesse !

Oh, Mère ! Dites ouiiiii !
_________________
Chimera
Elle s'octroie le droit de ne pas lui répondre sur ce même ton surexcité et se contente de hocher la tête en levant légèrement la main pour calmer l'enthousiasme de sa fille.

C'est d'accord... tu peux aller
Viens, il nous faut lui écrire missive, tu ne vas pas débarquer comme ça sans prévenir...

Le secrétaire, un morceau de parchemin vierge, une plume, de l'encre. Elle s'installe et hisse la petite sur ses genoux.

Citation:
Chère Blanche,

J'ai ouïe dire, par qui vous savez, qu'un enseignement intitulé "princesse attitude" était sur le point d'être dispensé par vos soins.
Vous savez quelles sont mes affections du moment pour les choses de la noblesse et ses contingences, mais je n'ai pas le cœur à refuser cela a Maeve, qui se fait toute une joie à cette idée.
Pour l'avoir rencontrée, vous imaginez bien que mes mots sont là doux euphémisme.
Il se trouve que raffinement rime avec divertissement autant qu'avec orgueil pédant. Je compte sur vous pour faire pencher la balance du côté le plus approprié pour une enfant de 7 ans aussi bien que pour une jeune femme de 18 ans, soit dit en passant.
Maeve sera donc sous peu à Rohan.
Je vous confie mon bien le plus précieux... je sais que vous en prendrez grand soin.
Vous souhaitant bonne reception, dudit bien comme de ce courrier, je vous salue.

A galon,

Chimera


Pincement au cœur une nouvelle fois en arrêtant son geste réflexe de s'emparer du sceau de St Léger pour l'apposer sur la missive...
Elle se reprend et passe la main dans la chevelure de sa fille.

Voilà qui est fait...
Il va aussi être temps, jeune demoiselle, de vous apprendre à lire... Mais plus tard, j'ai bien compris que votre princier rendez-vous était des plus urgents...

Elle relève la tête vers Anelha qui se tient discrètement dans l'encadrement de la porte.

Anelha, puis-je vous laisser le soin de préparer notre petite princesse pour son expédition?

Elle repose sa fille au sol et la laisse aller.

Allez, file t'apprêter, je me charge de l'envoi. Je viendrai vous voir partir, veillez à me faire prévenir de votre départ.

Elle ne les accompagnerait pas. Quand bien même elle n'aurait pas été si lasse et si peu encline à rencontrer l'entourage de la jeune Blanche si charmante, elle n'aurait pas voulu s'imposer. La présence maternelle -surtout en l'état- aurait probablement eu ce caractère inhibant qui aurait ruiné l'euphorie du jour. Maeve apprendrait davantage en allant seule. Elle serait sous bonne garde...
Elle ne risquerait rien...
...
Tour irait bien....
Elles ont filé vers la chambre de la petite, le pigeon s'est envolé, et la maussade Chimera tente toujours de se convaincre...
_________________
Maeve
J'écoute avec attention le message. Mon impatience grandit à mesure que le secrétaire il écrit ; j'vais aller à Rohan ! Chez la princeeeeeeeeeeeesse !
Combien de gens rêvent d'être à ma place ? ... Beaucoup, c'est certain.

Mère me repose à terre et donne quelques instructions ; mais je l'écoute à peine. Mes pensées sont toutes pour une unique personne, maintenant. C'est donc un peu ailleurs que je réponds à Mère.

Je sais déjà un peu lire, Mère ! C'est Anelha qui m'a appris, d'abord !

Sourire rayonnant. J'en suis d'ailleurs très fière, de savoir lire et scriber ! Même que c'est nécessaire pour être princesse...
Donc je suis déjà un peu princesse !

Et bah... Merciiiiiiii !

Sans hésiter, je me hisse sur la pointe des pieds pour poser mes lèvres usr la joue de Mère.
Ensuite, c'est la course. Je me rue vers la porte et galope vers ma chambre.

Anelha ! Viiiiiiiiiiiiiiiite !
_________________
--Anelha


Voilà, j'arrive, mademoiselle !

La jeune suivante adressa un sourire à Dame Chimera, s'inclina sa légèrement, sortit en fermant la porte et, finalement, emboîta le pas de sa protégée.
Dame Chimera semblait bien lasse, en ce moment ; les moments où elle voyait sa fille semblaient être des rares qui lui rendaient le sourire. Laisser partir la petite Maeve devait donc être, pour elle, plus dur qu'elle ne voulait le laisser paraitre.

Anelha soupira. Les enfants, bien malgré eux, avaient de ces pouvoirs sur leurs parents...

Anelha ! On est d'jà en retaaaaaaaard ! Mad'moiselle Blanche elle va m'atteeeeeeeeeendre !

Une mini rousse rouge d'excitation sortit en trombe de sa chambre, prit la main de sa suivante et la força -ou tout du moins, essaya de la forcer- à rentrer. De bonne grâce, Anelha se laissa tirer par le petit bolide.

Vous savez quelle robe vous souhaitez pour...
- Beh oui ! On a déjà choisi hier !
- Ah oui, vrai ! ... Donc c'est la pourpre !
- Mais noooooooooon ! La verte !
- La verte ? Il me semblait pourtant que...
- Anelha. J'ai eu trop plein d'mal à me décider, me refais pas hésiter !
- Donc la verte.
- ... Tout compte fait, la pourpre s'assortit mieux à mes yeux.

Anelha sourit et entreprit d'habiller l'enfant, ce qui ne fut pas une mince affaire.
Mais après quelques instants de lutte contre les différents tissus, la demoiselle était enfin parée à partir.

Bien ! Vous avez tout ce qu'il vous faut, Mademoiselle ?
- Je crois bien que oui...
- Allons-y, alors !
- Attends ! Oh la la, j'ai failli pas emmener mon mouchoir... Pfiou.

Maeve courut prendre son bout d'étoffe, qu'elle fourra dans sa poche.

J'suis prêêêêêêêête !
- Venez, Beilhal et Dame votre Mère vous attendent.

Le duo sortit de la pièce ; la mini-duchesse fonça vers les escaliers, pour rejoindre la cour. Son empressement témoignait de son envie de rejoindre Rohan. Anelha sourit à la vue cette insouciante petite fille. Elle demanda à un laquais d'aller prévenir la Duchesse de leur départ puis, les bras chargés de quelques affaires de Maeve et d'elle-même, elle rejoignit Beilhal et Maeve, qui attendaient près du carosse.
Maeve
Je fulmine près du carosse. Elle est lente ou elle le fait exprès ?
Doucement mais sûrement, Anelha nous rejoint. Je lui fais signe de mettre les affaires à l'intérieur. Moi, je me dirige vers Mère, qui sort du Château juste pour me dire au revoir.

Vous passerez mon bonjour à Père !

Je me mets sur la pointe des pieds et embrasse la douce joue de Chimera. Un rapide sourire, et je bondis vers le carosse, répondant un vague "Oui, oui !" à ce qui devait être ses ultimes recommandations. Je pousse de mes petites mais non moins fermes mains les fesses de ma chère suivante dans la cabine ; je m'engouffre à leur suite et claque la porte.

C'est partiiiiiiiiiii !

Beilhal, ayant compris le message, fit immédiatement partir les chevaux.
Un dernier signe de main vers la rousse restée dans la cour...

Rohan, nous voilà !

Je grimpe sur la petite banquette et met le nez dehors, dans l'espoir d'apercevoir, au détour du prochain virage, la maison de la Princesse.

...
Anelha ? C'est quand qu'on arrive ?
_________________
Blanche_
[Maintenant !]

Tip top synchrone, Griet. je vois son carrosse arriver dans l'allée.
Blanche, vous êtes sûre que c'est une bonne chose ? Inculquer à cette innocente victime toutes vos manières de vivre... Sa mère va vouloir votre mort.
Ne dis pas de sottises, voyons. Chimera est une femme attentionnée et compréhensive.

Blanche ?
Hum ? Nez tâché de son retourné en direction de la fenêtre, il se plisse un peu, retroussé comme de coutume dès qu'une réflexion de sa domestique la sort de sa léthargie.
A quoi sert ce fouet ?
Laisse ! Et elle bondit, furie blonde, sur ladite arme avec un sourire aux lèvres. C'est pour éduquer les chiens.
Y'a intérêt. Je vous préviens... Ne touchez pas à un cheveu de la mini-duchesse, ou vous aurez de gros ennuis !

Doigts croisés dans son dos, promesse qu'elle ne tiendra pas.
Crois de bois, crois de fer, si j'mens, j'vais en enfer !
Et les prunelles obsidiennes se posent, par égarement, sur le fer à friser qui attend sagement la jeune Maeve.
_________________

- Hermine cachée dans un couvent pour échapper au Loup ! -
Maeve
Cheveux ?
Rangés !
Robe ?
Plissée !
Chaussures ?
Décrottées !
Visage ?
Nettoyé !

Parfait, pensais-je, mon examen terminé. Je suis enfin prête à pénétrer dans l'antre Blanchesque.
Beilhal ouvre la porte. Du haut de mes 8 ans, je descends doucement jusqu'à terre. J'essae de paraitre calme, posée, comme il se doit sûrement pour une princesse ; mais en vrai... J'ai trop hâte de la voir !
Beilhal repart avec le carosse, tandis qu'Anelha me suit jusqu'à la porte. Je me mords les lèvres, de peur qu'un cri d'excitation ne s'échappe de mes petites lèvres. Crénom, mais pourquoi faire durer le suspense ? Qu'on m'ouvre, vite !
Anelha frappe.
Hum. C'était sans doute plus pratique. Je me mets en avant par rapport à elle, me tiens droite. Je tape du pied. Un peu, puis plus. Ils ont rien entendu ou quoi ?
Je brandis mes poings et tambourine à la porte. Satisfaite, je remets ma coiffure en place -elle s'était légèrement défaite devant la violence de mes faites-, et finit de patienter le temps que la suivante de Princesse Blanche ouvre la porte.
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