Arthurdayne
Quelques jours avaient passé depuis cette funeste nuit. Arthur avait ruminé les évènements qui avaient frappé Moulins plus brutalement que la hache d'un bourreau. Des heures durant, il avait revécu les différents moments qui s'étaient succédés en un lent crescendo vers l'horreur. Sorti de taverne. Tard, très tard, comme il lui arrivait souvent depuis... Depuis des mois. Et arrivé sur la place quasiment déserte... une jeune femme, en pleurs... discours saccadé, étrange... quelque chose de terrible, dans la forêt.
Mauvaise impression. Très très mauvaise. L'instinct, parait-il. Course jusqu'aux remparts. Là, d'autres villageois. Mêmes murmures apeurés... La forêt. Le temps d'organiser une troupe sommaire avec les quelques éveillés, armés de fourches et d'armes de fortune, et les voilà partis pour l'orée sombre des bois. Et la découverte macabre... Deux corps... Ravagés... Une battue organisée à la va vite, au petit matin, poussé par la colère des villageois... Et un mort de plus. Un éclaireur trop imprudent. Trop jeune... Tellement jeune.
Les jours qui avaient suivi, les rumeurs s'étaient répandues à une vitesse folle dans tout le village. On parlait d'un loup devenu fou. D'une Bête monstrueuse. D'une créature habitée par le Sans Nom... D'une punition. Les Moulinois n'osaient plus s'aventurer hors des remparts. Ne sortaient plus une fois la nuit tombée. Tous regardaient, l'oeil méfiant et empli de peur, l'orée des bois hantés par la Bête. Durant ces quelques jours, Arthur avait fait le tour des possibilités qui s'offraient à eux. La première battue avait été un désastre. Il leur fallait de l'aide. L'appui de personnes armées, entraînées. Il avait donc pris parchemin, plume et s'était mis à écrire.
Mauvaise impression. Très très mauvaise. L'instinct, parait-il. Course jusqu'aux remparts. Là, d'autres villageois. Mêmes murmures apeurés... La forêt. Le temps d'organiser une troupe sommaire avec les quelques éveillés, armés de fourches et d'armes de fortune, et les voilà partis pour l'orée sombre des bois. Et la découverte macabre... Deux corps... Ravagés... Une battue organisée à la va vite, au petit matin, poussé par la colère des villageois... Et un mort de plus. Un éclaireur trop imprudent. Trop jeune... Tellement jeune.
Les jours qui avaient suivi, les rumeurs s'étaient répandues à une vitesse folle dans tout le village. On parlait d'un loup devenu fou. D'une Bête monstrueuse. D'une créature habitée par le Sans Nom... D'une punition. Les Moulinois n'osaient plus s'aventurer hors des remparts. Ne sortaient plus une fois la nuit tombée. Tous regardaient, l'oeil méfiant et empli de peur, l'orée des bois hantés par la Bête. Durant ces quelques jours, Arthur avait fait le tour des possibilités qui s'offraient à eux. La première battue avait été un désastre. Il leur fallait de l'aide. L'appui de personnes armées, entraînées. Il avait donc pris parchemin, plume et s'était mis à écrire.
Citation:
Bonjour
Je ne sais qui lira cette missive, ni même si elle sera lue. Simple soldat, sergent, sénéchal, je l'ignore et j'avoue m'y perdre un peu moi même. Je n'ai guère de relations avec l'armée, et ce depuis bien des années, aussi veuillez pardonner le flou de cet envoi.
La raison, en revanche, est très simple. Je me nomme Arthur Dayne. Je sais que certains, ici, me connaissent. Pour les autres, j'habite à Moulins. J'ai été maire à plusieurs reprises, et j'ai toujours eu à coeur de prendre soin du village qui m'a accueilli. Si je vous écris ce jour, c'est que notre village connait des heures sombres. Il y a quelques nuits de cela, nous avons découvert, au plus profond des bois qui s'étendent entre Moulins et Montpensier, deux cadavres.
L'hiver fait rage, et la neige et la nuit ont rendu difficile notre progression. Nous avons néanmoins pu transporter les corps jusqu'au cimetière. J'ai déjà vu des morts. J'ai connu des champs de bataille.
Jamais il ne m'avait été donné de contempler telle atrocité. A ce point de la lecture, il est possible que vous vous disiez "deux cadavres découverts de nuit, dans la forêt, en plein hiver... des loups affamés, voilà tout, pas de quoi en faire une montagne". Mais des loups affamés ne laisseraient pas un tel gâchis. Les corps n'étaient pas dévorés. Juste déchiquetés. La chair en lambeaux n'avait pas servi de nourriture. Seulement de théâtre à l'horreur.
Poussé par la colère, nous avons mené une battue le matin même. Battue qui s'est soldée par la mort, dans les mêmes circonstances, d'un jeune vagabond parti en éclaireur.
La chose qui hante cette forêt est insaisissable. Personne ne l'a vue, mais elle est là. Et elle tue. Elle tue sans besoin, juste par envie.
Les villageois ont peur. Ils ne s'aventurent plus hors des remparts. Certains murmurent qu'un démon habite la forêt. Démon ou pas, il faut mettre un terme aux atrocités commises par cette chose. Voilà pourquoi je m'adresse à vous. Les villageois sont courageux, mais mal préparés. L'appui de soldats, ayant l'habitude des armes et des traques, nous serait d'une aide précieuse.
Une nouvelle battue va être organisée. Il faut que la Bête meure.
Arthur Dayne
Je ne sais qui lira cette missive, ni même si elle sera lue. Simple soldat, sergent, sénéchal, je l'ignore et j'avoue m'y perdre un peu moi même. Je n'ai guère de relations avec l'armée, et ce depuis bien des années, aussi veuillez pardonner le flou de cet envoi.
La raison, en revanche, est très simple. Je me nomme Arthur Dayne. Je sais que certains, ici, me connaissent. Pour les autres, j'habite à Moulins. J'ai été maire à plusieurs reprises, et j'ai toujours eu à coeur de prendre soin du village qui m'a accueilli. Si je vous écris ce jour, c'est que notre village connait des heures sombres. Il y a quelques nuits de cela, nous avons découvert, au plus profond des bois qui s'étendent entre Moulins et Montpensier, deux cadavres.
L'hiver fait rage, et la neige et la nuit ont rendu difficile notre progression. Nous avons néanmoins pu transporter les corps jusqu'au cimetière. J'ai déjà vu des morts. J'ai connu des champs de bataille.
Jamais il ne m'avait été donné de contempler telle atrocité. A ce point de la lecture, il est possible que vous vous disiez "deux cadavres découverts de nuit, dans la forêt, en plein hiver... des loups affamés, voilà tout, pas de quoi en faire une montagne". Mais des loups affamés ne laisseraient pas un tel gâchis. Les corps n'étaient pas dévorés. Juste déchiquetés. La chair en lambeaux n'avait pas servi de nourriture. Seulement de théâtre à l'horreur.
Poussé par la colère, nous avons mené une battue le matin même. Battue qui s'est soldée par la mort, dans les mêmes circonstances, d'un jeune vagabond parti en éclaireur.
La chose qui hante cette forêt est insaisissable. Personne ne l'a vue, mais elle est là. Et elle tue. Elle tue sans besoin, juste par envie.
Les villageois ont peur. Ils ne s'aventurent plus hors des remparts. Certains murmurent qu'un démon habite la forêt. Démon ou pas, il faut mettre un terme aux atrocités commises par cette chose. Voilà pourquoi je m'adresse à vous. Les villageois sont courageux, mais mal préparés. L'appui de soldats, ayant l'habitude des armes et des traques, nous serait d'une aide précieuse.
Une nouvelle battue va être organisée. Il faut que la Bête meure.
Arthur Dayne
La réponse n'avait pas tardé. La COBA allait envoyer deux groupes d'hommes à Moulins. Et Arthur avait pu respirer un grand coup. On ne l'avait pas pris pour un fou, là bas. Au contraire, il semblait que l'affaire était prise très au sérieux. Le fait que Legowen ait rejoint les rangs de l'armée d'Auvergne, et que son compagnon en soit un membre haut placé avaient sans doute joué. Ils savaient tous deux qu'Arthur n'était pas du genre à paniquer, et encore moins à lancer ce genre d'appel au secours à la légère.
Il avait donc battu le rappel à Moulins. Que ceux qui s'en sentent capable se réunissent hors des remparts, devant la ligne sinistre des bois. Armés, et prêts à en découdre. Avec comme ordre de ne jamais quitter le groupe, de ne jamais se retrouver isolé en forêt. On ne savait pas ce qu'était cette chose. Mais elle devait disparaître.
Arthur observait l'orée du bois. La neige était encore tombée, cette nuit, et rendrait leur avancée plus difficile. Le sous bois semblait impénétrable. Comme si, là bas, une fois l'orée franchie, on basculait dans un autre monde. Il se sentait comme quelqu'un qui s'apprête à passer la porte des Enfers.
Plusieurs Moulinois avaient répondu à l'appel et se trouvaient près de lui. Armés de fourches, d'épées, de gourdins, de haches, de couteaux de boucher ou de simples bâtons, mais tous prêts à affronter ce qui se cachait dans les ténèbres. Arthur tourna la tête dans l'autre direction, vers la campagne, ouverte et sécurisante, d'où devaient arriver les soldats de la COBA.
Et la battue pourrait commencer. Avec une seule pensée pour les guider.
Que la Bête meure.
RP ouvert à tous, dans les limites de la cohérence du récit, bien entendu. A toute fin utile, je rappelle quelques bons principes à respecter pour que tout se déroule pour le mieux. Nul n'est besoin ici d'avoir des super héros qui dégomment tout, arrachent la tête des loups à mains nues ou survivent à l'attaque d'une meute de quinze animaux. Essayez de suivre l'enchaînement des actions et de respecter la cohérence du récit. Et ne faites pas agir un autre personnage sans son accord... La Bête étant un personnage, avec un joueur derrière, qui décide quoiqu'il arrive de ce qui arrive à son personnage.
Sur ce, merci à tous ceux qui participeront, et bon jeu!
Sur ce, merci à tous ceux qui participeront, et bon jeu!
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"Je vivais à l'écart de la place publique
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique."