Natasha
[Sion, le réveil de boucles dor ]
Une froide nuit dhiver une ville étrangère et la belle ouvre les yeux en frissonnant ; juste reprend-elle ses esprits quelle saute sur ses jambes, à laffût ! Où se trouve-t-elle ? que fait-elle dans cette sombre ruelle ? Quels sont ces haillons quelle porte ?...autant de questions qui se bousculent dans la tête de la blonde.
La féline observe les alentours, nulle âme qui vive ; longeant les murs, elle avance vers linconnu, vers lunique lueur une lanterne qui se balance à linstar dune enseigne, malmenées par le vent, une taverne. Bref regard indiscret par la fenêtre, létablissement est aussi vide que les rues et elle en pousse la porte.
Méfiance ; tous les sens en éveil linstinct ! Que sest-il passé ? Où sont les autres ? Où est sa brune ? Le calme, le silence pires ennemis de la donzelle ; sortir du brouillard se souvenir.
[Dune princesse à la gueuse, il ny a quun pas]
Natasha car tel est son prénom savoure la bière, servie par lunique être vivant à telle heure, le videur ; elle se réchauffe doucement près de lâtre, insensible aux regards graveleux du larbin et réfléchit aux derniers événements ou plutôt tente de se remémorer.
Soirée plus quarrosée dun alcool blanc, brume dans laquelle on ne distinguait que le visage de son voisin, bourdonnement causé par les nombreux murmures, amalgame de parfums et autres encens ; une quelconque fête dans un quelconque bouge des bas fonds De ces établissements qui promettent monts et merveilles, où les passions sexacerbent, où les vraies natures se libèrent ; De ces lieux que les puritains dénient officiellement mais quils fréquentent assidument, de ces lieux que la pire engeance affectionne particulièrement, de ces lieux où le mélange des genres est des plus intéressants et instructifs Certains les nommaient bordel ou lupanar, pour la platine cétait la vie, la vraie.
Eclair de lucidité oui, cest possible !- tandis que le ménage sopère dans la caboche ; maudite eau-de-vie dont elle a, une fois de plus, abusée et quel résultat ! Dépouillée, labject individu ne lui avait rien laissé, disparue la belle toilette, disparues les parures dorées et à regarder alentours, elle aussi avait disparue de son environnement.
Le rire cristallin brise le silence pour se transformer en ricanement ; les ambres sassombrissent dun voile malin telle est prise qui croyait prendre : « tu as joué, tu as perdu » Finalement, elle samusa de la situation ; seule ombre au tableau, retrouverait-elle la brune, complice de toujours. Un clin dil aguicheur au gaillard et la bougresse de quitter la taverne sans un mot ; ses desseins attendront que les vilaines soient réunies.
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