Mairenn
Peu après son arrivée en ville, Mairenn, qui avait bien sûr repéré le haut clocher de l'église, ressentit le besoin d'aller se recueillir. Pour remercier le Très-Haut de leur avoir permis de se rendre à destination sans encombre, et simplement pour avoir créé toutes ces choses merveilleuses qu'elle avait vues sur le trajet et verrait encore.
Doucement, elle pénétra dans l'église. L'atmosphère y était fraîche, et la pénombre grande. Mais le lieu en lui-même était plutôt réconfortant.
A côté des cierges qui brûlaient d'une flamme tremblante, la jeune fille aperçut une couronne mortuaire oubliée. Il y avait eu un enterrement peu de temps auparavant, et Mairenn se sentit soudain emplie de compassion pour la famille du disparu, que le Seigneur avait rappelé à lui.
Au bénitier, elle recueillit un peu d'eau bénite sur ses doigts, et se signa un peu maladroitement. Depuis son baptême, elle avait eu peu d'occasions de le faire, et elle était emplie d'une émotion indicible. Elle sentait, presque physiquement, son appartenance à la communauté.
Humblement, elle alla devant l'autel, et s'agenouilla, les mains étendues devant elle. D'une voix claire, mais douce, elle récita d'abord le credo :
Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.
Amen.
Puis, presque murmurant, elle pria pour ses compagnons de voyage, pour qu'ils arrivent sains et saufs à destination. Elle remercia le Très-Haut pour lui avoir permis de voir la beauté du monde, et, intérieurement, pria pour la santé de sa famille adoptive :
"Seigneur, si vous saviez comme je regrette ma fuite ! Sans un mot, sans un au revoir, moi qui leur devais la reconnaissance... Je regrette, Seigneur. Et je vous en prie, protégez-les !
S'il vous plaît, que la guerre, ni la maladie ne les atteignent. Que des êtres de mauvaises intentions ne leur fassent pas de mal. S'il vous plaît, Seigneur.
Que votre volonté soit faite,
Amen.
La prière était certes un peu frustre, mais elle avait le mérite d'être claire et franche. Avec un soupir, la damoiselle se leva, et, après avoir glissé une obole dans le pot qui y était destiné, elle prit une bougie et l'alluma à un cierge, tout en priant pour la sécurité de ceux qu'elle aimait. Une fois cela fait, elle embrassa l'église du regard, et sortit sur le parvis, un peu étourdie mais soulagée.
Doucement, elle pénétra dans l'église. L'atmosphère y était fraîche, et la pénombre grande. Mais le lieu en lui-même était plutôt réconfortant.
A côté des cierges qui brûlaient d'une flamme tremblante, la jeune fille aperçut une couronne mortuaire oubliée. Il y avait eu un enterrement peu de temps auparavant, et Mairenn se sentit soudain emplie de compassion pour la famille du disparu, que le Seigneur avait rappelé à lui.
Au bénitier, elle recueillit un peu d'eau bénite sur ses doigts, et se signa un peu maladroitement. Depuis son baptême, elle avait eu peu d'occasions de le faire, et elle était emplie d'une émotion indicible. Elle sentait, presque physiquement, son appartenance à la communauté.
Humblement, elle alla devant l'autel, et s'agenouilla, les mains étendues devant elle. D'une voix claire, mais douce, elle récita d'abord le credo :
Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.
Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.
Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.
Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.
Amen.
Puis, presque murmurant, elle pria pour ses compagnons de voyage, pour qu'ils arrivent sains et saufs à destination. Elle remercia le Très-Haut pour lui avoir permis de voir la beauté du monde, et, intérieurement, pria pour la santé de sa famille adoptive :
"Seigneur, si vous saviez comme je regrette ma fuite ! Sans un mot, sans un au revoir, moi qui leur devais la reconnaissance... Je regrette, Seigneur. Et je vous en prie, protégez-les !
S'il vous plaît, que la guerre, ni la maladie ne les atteignent. Que des êtres de mauvaises intentions ne leur fassent pas de mal. S'il vous plaît, Seigneur.
Que votre volonté soit faite,
Amen.
La prière était certes un peu frustre, mais elle avait le mérite d'être claire et franche. Avec un soupir, la damoiselle se leva, et, après avoir glissé une obole dans le pot qui y était destiné, elle prit une bougie et l'alluma à un cierge, tout en priant pour la sécurité de ceux qu'elle aimait. Une fois cela fait, elle embrassa l'église du regard, et sortit sur le parvis, un peu étourdie mais soulagée.