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[RP] Semper ...

Rodrielle
Quoi ?! C’est tout ?! Bonjour l’esprit d’équipe dans cette fichue compagnie ! Oui d’accord d’accord, on est tous des mercenaires sanguinaires i tout i tout, mais tout de même !

Dans un grand moment de compassion, Rodrielle avait esquissé un sourire réconfortant à la féline et avait porté le Sambre sans broncher (ben oui l’est pas léger le moustique), se disant même que c’allait être un bon moyen pour les donzelles de se soutenir et de renforcer cet esprit d’équipe (pour ne pas dire de famille) qu’elle espérait tant. Et à peine le rouquin ballé dans la chariote que l’une partait en les envoyant paître et l’autre fondait dans le foin comme si la donzelle n’existait pas…
Alors que penser de tels comportements ? Vous imaginez bien la situation : en deux temps trois mouvements Rodrielle se retrouve toute seule, les bras pendus le long de son corps, en plein milieu de la rue. Comique n’est-ce pas ? Et bien non !

Rhaaaa !! Bande de…

Le grognement qui sortit alors de la gorge de la vioque l’étonna d’ailleurs elle-même. Pas envie d’être mal polie cette fois ci, et encore moins d’être prise pour une illuminée à ronchonner toute seule au milieu de la route. Que faire maintenant ? Rester en plan, et broyer du noir seule dans l’auberge à pleurer la mort du poisson rouge… Et puis quoi encore ! Non, si elle était venue c’était pour dire au revoir une dernière fois au fougueux et, si possible, soutenir la féline du mieux qu’elle le pouvait.
Ainsi, Rodrielle attrapa sa monture qui fila rapido au galop derrière la charrette jusqu’à cette clairière, quitte à se (re)prendre une réflexion cinglante de la part de la brune, qu’importe !

Après tout, elle comprenait parfaitement la réaction de Félina. Comment réagir autrement face à la Mort ? Tout le monde fait la même chose… On pleur, on hurle, on haït le monde entier, et c’est la chute libre… Lourde descente aux enfers où l’on ne peut sortir que par soi-même. Y a personne pour nous aider dans ces moments là, ni même nous comprendre… Sauf ceux qui l’on déjà vécu.
Rodrielle laissa échapper un profond soupire à cette idée, à ce souvenir douloureux… L’image de sa prunelle allongée paisiblement, trop peut être, lui revient en tête. Et les autres… Souvenir de ce séjour dans le Nid à nouveau… Non, elle ne la laisserait pas seule ! Elle est trop jeune pour supporter cela, même si déjà trop de démons l’accablent. Lui prouver qu’elle peut survivre, avec lui d’ailleurs… Mais cela, il faudra lui expliquer plus tard. Pour l’instant, Rodrielle allait garder le silence et la soutenir de loin.

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Atelier de création
Felina
Vers les étoiles.

Plus un seul regard en arrière, la Féline mène la carriole à un rythme d’enfer sur les chemins de traverse de la campagne Bourguignonne, bousculant ça et là marchands qui approchent de la ville et paysans qui s’en éloignent pour une nouvelle autre journée de labeur aux champs. Aveugle et sourde au monde qui l’entoure, elle ne se préoccupe de rien ni de personne, se contentant d’avancer toujours plus vite vers la forêt, épuisant sa monture à force de la cravacher toujours plus fort, à s'en faire saigner la main. Elle ne sait pas qu’elle embarque une passagère clandestine, ni que Rodrielle s’est mise en chasse.
A l’horizon le soleil est désormais présent, et l’aube n’est plus, laissant place au matin, qui comble de l’ironie s’annonce radieux comme une journée de printemps. Mais pour la Rastignac, tout n’est plus que noirceur et tempête, et en elle résonne déjà tout le poids de sa culpabilité, son incapacité à le garder près d’elle. Une voix dans sa tête, une présence dans son esprit … qu’elle voudrait faire taire, mais qui se fait toujours plus insistante, toujours plus insidieuse. Souffle glacial dans son cou qui la fait frissonner

Dégage … Fout moi la paix … La ferme !

Pourtant elle sait qu’elle a raison, elle a toujours eu raison. Malédiction qui lui colle à la peau depuis sa naissance, et qu’elle tente de fuir sans succès. Sa mère, ses frères … Lui … Tu vois Jules, je le savais bien qu’il t’arriverait malheur par ma faute, mais tu n’as pas voulu écouter, tu n’as pas voulu croire que je portais malchance. La Mort est en moi, le Mal fait partie de moi … Je suis le Mal et quiconque m’approche de trop près finit par succomber à mes griffes. Tu n’as pas échappé à ce sort, toi que j’aimais comme jamais je n’ai aimé … Toi pour qui j’aurai donné ma vie si seulement j’avais pu. Et l’Ankou de continuer son œuvre, encore et encore, la rendant coupable de tout, l’accusant d’être faible. Peu à peu les épaules de la sauvageonne se voutent, les soupirs sont de plus en plus las. La Veuve Noire perd du terrain et ne reste bientôt plus que la femme, perdue, seule, en proie à ses pires démons. Sans plus aucune raison de vivre … Une idée fixe qui désormais ne la quitte plus.
En finir … Le rejoindre. Mourir à son tour, et être enfin en paix loin des tourments. L’Enfer est sur cette Terre pour elle, et devoir à nouveau avancer dans cette vie, sans lui et avec cette culpabilité qui la ronge, elle ne s’en sent tout simplement pas capable.

Jules … Parle moi … Dit moi quelque chose ! Aide moi !


Supplique muette vers le ciel, vers son Autre qui ne lui répondra plus jamais, et perles salées qui de nouveau dévalent ses joues creusées par la fatigue et le chagrin. Comme quoi … il lui en restait encore un peu.
Soudain une rafale de vent la fait se ressaisir, juste à temps pour réagir qu’elle est arrivée au centre d’une clairière qu’elle reconnaîtrait entre mille : celle là même où tous deux s’entrainaient, à l’aube, tous les jours depuis leur arrivée, et ce jusqu’à sa disparition pour la Lice. Maudite Lice à l’origine de tout le reste … Eusaias, encore et toujours lui qui aura eu sa peau comme il l’escomptait. Un nouveau soupir, comme pour puiser au fond d’elle le peu de courage qu’il lui reste, et la Féline pose pied à terre et entreprend de libérer sa monture de l’attelage, sans un regard vers le corps qui y repose, sous le drap noir.

Les gestes qui suivent sont presque mécaniques, Panthère automate qui se saisit de la hache posée à l'avant de la carriole et qui entreprend de couper tout le bois qu’elle peut, frappant et tranchant de toutes ses forces. L’Ankou le lui a suggéré, mais elle n’en avait pas besoin. La dépouille de Jules ne finira pas sous terre, à se faire dévorer par les vers … Elle ne pourra pas le supporter. Non … Il partira comme il vécu … Dans les flammes. Aucune autre fin possible pour son fougueux, son amant de feu comme il aimait à lui répéter. Hors de question qu’elle vienne se recueillir sur une pierre tombale avec une épitaphe dont tout le monde se contrefout. Toute livrée à sa Folie, elle imagine presqu’avec exaltation le feu de joie qui va suivre, l’emportant lui et elle … la Sorcière qui lavera ses fautes dans les flammes.
Il disparaîtra en fumée, tel ne peut qu’être son dernier voyage.

Le bûcher est alors installé tout autour de la charrette, à la seule force des bras d’une Féline … Branches après branches, fagots après fagots, brindilles après brindilles … Et les heures s’égrainent, temps implacable qui poursuit sa course en avant, sans que quiconque puisse l’arrêter. Lorsqu’elle en a terminé de sa tâche, elle s’approche enfin du corps, et soulève légèrement le drap pour en découvrir son visage, ne voyant que lui et nul autre. Une nouvelle grimace qu’elle ne peut dissimuler, et rapidement, elle dégaine sa dague pour s’emparer d’une mèche de cheveux roux, avant de la serrer contre sa paume. Dernier souvenir de lui qu’elle gardera contre elle jusqu’à la fin.
Une fois ce pénible travail effectué, la Rastignac s’éloigne et entreprend d’allumer un feu non loin du futur brasier, s’attelant ensuite à fabriquer la torche qui embrasera le tout, en se servant d’une branche plus fine et d’un morceau de tissu déchiré de son jupon qu’elle enroule à son extrémité. Puis, elle sort sa flasque de mirabelle, et en verse une large rasade sur le coton, avant de s’en vider une plus large encore dans le gosier, comme pour se donner le courage de faire ce qui va suivre. Torche présentée aux flammes et qui s’embrase, elle franchit alors une dernière fois les quelques mètres qui la sépare de Lui. La main ne tremble pas, le geste est aussi sûr que sa volonté est inébranlable alors qu’elle présente l’incandescence au bas de la charrette transformée définitivement en bûcher et qu’aussitôt les premières brindilles s’embrasent. Le regard se perd dans les flammes naissantes … bientôt elle ne fera plus qu’un avec lui …

Semper …

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
--Haine_ecarlate




[ L'Union par les flammes ]


- Aux Enfers de la Lune -

Sous un pic bleu, une guerre fait rage, l'herbe aussi rouge que le sang qui la pâme. Ni armées, ni soldats, ni blasons. Seuls des sbires à peine vêtus, assoiffés de cette inextinguible envie de détruire tout sur leur passage. Mourir ? Ils sont éternels. Souffrir ? Ils ne connaissent plus ce mot. Aux Enfers du Prince Léviathan tout est si simple... Empaler, décapiter, frapper, saigner tout être vivant proche de sa lame avec pour seuls sentiments la colère et folie joyeuse.
Et dans ce spectacle digne des plus profonds instincts animaux, le taureau aux narines volcaniques se délecte de chaque nouvelle âme perdue dans la rage pure. C'est à lui qu'incombe de juger ces humains tourmentés et consumés dans ce sentiment qui lui est propre ; C'est son nom qui est clamé en son domaine. Il est et restera le seigneur incontesté de ces terres écarlates. Chaque sbire qui a tenté de s'en prendre à lui s'est vu écrasé de ses monstrueux sabots, brûlé par son souffle enflammé, embroché par ses cornes froides et noires. La ruée de Léviathan est le seul évènement redouté par chaque folle âme sous ses ordres. Dans ses veines coule la puissance démoniaque impitoyable. Personne sauf un autre de son rang ne peut le stopper voire le blesser. Ainsi est-ce aux Enfers, des misérables fourmis pourries par leur pêché... Avec pour maistres des ténèbres de froids monstres.

De sa force brute l'animal millénaire recherche un de ses sbires. Celui-là ne pourrait que mieux le servir chez les vivants... Cette âme détient un passage direct. L'occasion est trop belle pour être sourd à l'appel. Le Démon ne sait que trop bien que les morts entendent chaque parole à leur égard personnel... Et ce rouquin pue la rage comme bien des autres. Les yeux noirs distinguent enfin la silhouette du Fou.

L'Autre s'esclaffe... Corps taché du flux vital. Que tout est amusant ici, à crier sa force et de ressentir cette délicieuse force à chaque mort de ses mains. Même sans bras les sbires se relèvent pour l'attaquer avec les dents...
Mais, à la seconde où l'Assassin remarque la présence du Prince de la Colère, il sait que l'heure de ces réjouissances immortelles est révolue.

Il est temps.


- Retour chez les vivants -

Bras ballants, regard livide sur la scène pathétique qui s'offre à lui, l'ectoplasme reste assis sur cette branche prise au hasard d'un arbre formant la clairière bien connue dans une vie antérieure. Il se doutait bien qu'un jour ou l'autre cette tâche serait à accomplir. Pas un seul instant, il se demanda si le mal allait être aisé à former ou non. Léviathan a ordonné, il n'y a pas à palabrer. Être tué par le Prince réveillait toute les douleurs humaines physiques... Et pour l'Autre il n'y avait plus rien de plaisant. Qu'est ce que le Néant est ennuyeux... Rien à faire tant que le prince n'a pas décidé de ramener l'âme en son domaine. Au moins ici, il y a champ libre... Il a presque oublié ce qu'était la sensation de devenir fantôme.
Ectoplasme par peur, égoïsme de la Féline. L'Assassin esquisse un sourire narquois. L'Amour est un Poison, une Drogue, une Tuerie de plus. Combien d'humains comme il fût tombèrent dans cette passion dévorante et dangereuse ?... Trop pour les citer. Le plus amusant sont les jeunes adultes de ces temps... Tout dans la pureté. Ah qu'il est délicieux de les voir ensuite se briser en mille morceaux par la faute de son âme-sœur ou des aléas de la Vie. Les quelques gamins vus dans cette enveloppe corporelle seront de belles expériences. Il espère que la Panthère l'amènera voir ces pauvres chérubins se perdre dans ces liens amoureux par des actes considérés mauvais. Le Fou en rit d'avance.

Les secondes passent et l'odeur de la chair brûlée titillera bientôt les narines. Le fantôme se doit de répondre à l'appel félinien. Le corps invisible à la vérité humaine plane jusqu'à la brune aimée. La Faucheuse a apparemment préparé le terrain, ce qui lui facilitera la première fois. Ô qu'il l'avait attendu ce moment où enfin on lui offrait une chance de faire couler le sang dans ce royaume pourri par les péchés humains. Le résultat de la vengeance lui importe peu... Seul compte ce qui adviendra de la Veuve Noire.

Et tandis que l'ectoplasme effleure cette femme, qu'il se rappelle divin de découverte charnelle, sa voix rauque est murmurée en l'esprit de la pleurnicharde :


As-tu... Oublié notre promesse ? Ce mot. Toi et Moi. Je ne te quitterais pas.


L'Autre laisse le temps sournois passer un instant avant de reprendre.

Penses-tu encore à cette malédiction...? Belle victime, comme toujours. Tu peux toujours te planter avec mon épée, on érigera une stèle à ton désespoir. N'as-tu que ça à faire que de te croire faible ? Rappelle-toi. Qui t'a volé ma vie ? Qui est responsable ? Qui te l'a annoncé ?


Un rire froid résonne chez la tourmentée.

Tu sais. Agis. Je suis ton Autre... Ta Vengeance...


Les bases sont posées. Un souffle vient se perdre sur la peau satinée du cou félin. Que vas-tu faire Félina... Oublier ou Tuer ?

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Luciedeclairvaux
A un train d'enfer, la charrette les mène vers une destination inconnue de la blonde. Le temps de laisser vagabonder son esprit entre les brins de paille qui ont déjà pris les teintes de l'aube naissante.

Flamboyante prémonition ...

Lucie se raccroche à son idée idiote, déterrer demain le roux. Mais peu à peu s'immisce en elle la conviction que Félina va plutôt lui offrir une dernière flambée. Tout ce beau travail mangé par les flammes ... dommage. Alors du coup, qu'est-ce que tu fous là, la blonde ? C'est pas sur ton épaule que l'amante va s'épancher, sûrement pas Lucie, t'as perdu tes ailes depuis trop longtemps. Tu fonces tête baissée vers la souffrance et la mort des autres, tu te repais de sang et de la vengeance des autres. Même pas fichue d'avoir le moindre ressentiment par toi-même. Eusaias en personne, pourtant tu l'as recroisé, et en toi aucun feu de rage ne s'est même allumé. Vivre la haine des autres, vivre l'amour des autres, mais toi, quand ressens-tu, quand vibres-tu, ange déchu ...

La blonde se tourne sur le côté, calée dans un angle, et se laisse enfoncer, au gré des soubresauts, sous la couche de paille. Disparais, ange qui ne protège plus, maitre qui n'enseigne plus, amie qui ne chérit plus. Disparais ...

Le sommeil la prend sur ces dernières pensées glauques. Blondie, on ne sait pas ce qu'elle a, mais elle est épuisée, sans pouvoir le définir. Fatiguée, usée.
Alors elle roupille comme un bébé, au fond d'un corbillard.
Moment de répit, où l'esprit lâche enfin prise, où la vigilance baisse enfin la garde, et où ses rêves ont la couleur de l'aube.
Ou du crépuscule ...
Lâché, le masque opalin dévoile sa fragile réalité ...

Plus tard ...

A travers les lattes du fond, s'immisce une fumée assassine qui enveloppe lentement l'endormie. Les vapeurs se glissent sous son manteau blanc, caressent son corps alangui et la lapent jusqu'à la déraison. Bientôt les flammes auront mangé le bois de la charrette, déjà elles lèchent les brins de paille qui débordent. Le feu la prendra-t-elle par-dessus, par-dessous, peu lui chaut, elle est bien, apaisée, l'esprit enfin ailleurs ...

Offerte à l'horreur qui s'annonce.

Même ta mort ? même mourir tu vas le faire par procuration, dans des flammes qui ne t'étaient pas destinées, entre deux amants qui ne t'étaient pas réservés. Même ça, tu vas le rater. Soudain, la charrette craque de toutes parts et la planche du coté opposé à Felina cède, libérant celle qui s'était appuyée contre. Une masse grise roule au sol. Elle ne tousse même pas. Inconsciente.

Mais quand elle verra que son éternel manteau en peaux de lapins blancs est mort par la faute de Félina, ça va chier !

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Rodrielle
Observer et se taire. Rodrielle est captivée par le spectacle qu’offre la féline à ses yeux. Seule spectatrice de ce moment où l’Amour devient folie, où l’expression ‘mourir d’amour’ prend tout son sens. Oh oui qu’on peut en mourir ! Ce fichu sentiment n’est rien d’autre que dévastateur ; on offre corps et âme à l’autre jusqu’à ce que celui-ci l’emmène vers les bas-fonds.
Et de ce spectacle, la donzelle en aurait presque sourit. Pas que cela lui fasse plaisir, au contraire, mais les flammes restent la meilleure fin pour le rouquin passionné.

Réveil brutal…

Le moment où tout s’enchaîne. Que faisait-elle à présent la féline ? Quelques pas de plus pour s’approcher du feu de joie et, enfin elle comprend. Analyse de la situation : Félina et, dans les flammes, la charrette où repose Jules et… Lucie !

NON !!!!!!!!!!!!!!!

Et la voilà qui court, apeurée. Et voilà comment les cauchemars se façonnaient. Les flammes grandissent trop rapidement pour une fois… Et d’ici quelques minutes, les deux folles ne seraient que cendres par leur démence, parce que l’une est perdue d’amour et que l’autre n’a pensé qu’à elle. Oui, parce qu’elle voyait déjà Félina sauter dans le bûcher sans apercevoir la blonde proche d’elle…
Fichue Zoko, fichues vipères inconscientes ! Pour le coup, tout ce qui était possible comme reproches envers Lucie et Félina sortaient de la bouche de Rodrielle qui avait lâché son cheval pour les aider.

Faire vite ! N’importe comment, pourvu qu’elle les sauve.

Rodrielle apparait alors dans la clairière en courant à vive allure, hurlant après Félina qui sombrait déjà avant même d’être physiquement morte. Presque n’avait-elle pas remarqué l’arrivée de la vioque affolée par la situation, ni même le corps de Lucie rouler à même les flammes. M*rde ! Put*in ! Bordel ! Maintenant, Rodrielle ne cherche même plus à réfléchir sur ce qu’elle devait faire.
Arrivée aux pieds du bucher, c’est la main de Félina qu’elle attrape en premier pour la faire tomber et rouler loin des flammes avant d’attraper le corps si léger de Lucie et de rejoindre la sauvageonne. Puis dans la précipitation, Rodrielle détacha sa cape et en cogna le corps de la blonde pour éteindre les quelques flammes mettant petit à petit en ruine son manteau.

Puis tout se calme. Lucie est sauvée, même inconsciente, et Rodrielle prend soin de lui retirer son manteau en piteux état. Pour le coup, elle ne pouvait lui administrer plus de soin. La donzelle se tourna alors vers Félina qui n’avait pas bougé. Et malheureusement c’est sur cette dernière que Rodrielle déversa toute sa colère suite à ce moment de panique… Le mètre qui les séparait fut franchi et la gifle qu’asséna la vioque à la brune résonna dans la clairière.

Pauvre inconsciente ! Qu’est-ce qui t’a pris d’vouloir faire ca ! T’es stupide ! Bon sang tu n’crois pas qu’il y a eu assez de mal de fait ?! Tu crois que c’est c’que Jules aurait voulu ? Tu crois qu’il aurait aimé te voir aussi faible et misérable comme une pauvre loque ? Qu’est-ce que tu comptais faire Félina ?! Baisser les bras, te résoudre à une fin sordide pour faire plaisir à ceux qui veulent ta mort ?! Mâcher le travail d’Eusaias peut être ? Il n’a pas pu t’tuer dans cette cave alors tu lui donnes la chance d’exalter encore plus ?! Et Karyl alors ? Tu comptes le laisser orphelin alors qu’il est si heureux que tu sois sa mère ? Réveilles toi bordel ! Maint’nant c’est terminé toutes ces conneries ! T’as un gamin à t’occuper, t’as une âme à laquelle faire honneur ! T’as du monde autour de toi…Où est la féline sans scrupules, sans remords que j’ai rencontré à mon arrivée ?! Où est la sauvage qui sommeille en toi ?
Oui Jules est mort ! Mais il vit en toi… Tu es sa manière à lui de rester sur terre… Alors montre lui que tu peux être forte, si tu ne vis par pour toi, vis pour lui !


En fait, Rodrielle ne savait pas réellement ce qu’elle disait, trop de chose lui passait par la tête. Elle tenait Félina par les épaules et la secouait pour qu’elle réagisse, les émeraudes plongées dans les onyx égarés, en criant sa tirade. Puis, après avoir repris sa respiration, Rodrielle lâcha la brune et soupira. Non, Félina n’était plus celle qu’elle avait rencontré il y a 4 mois seulement… Aujourd’hui, la Sauvageonne était morte, avec Jules.

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Atelier de création
Felina
Renaissance …

[Même pas moyen de mourir en paix …]

Chienne de vie, ça elle le savait déjà … Mais ce que la Rastignac est en train d’expérimenter dans cette clairière, c’est que la Mort ne semble guère valoir mieux. Son regard plus sombre que jamais est attiré tel un aimant vers les flammes qui commencent à s’élever, et déjà, instinctivement elle fait un pas vers le brasier, puis un autre, sans ressentir la chaleur intense qui commence à s’en dégager, sans être incommodée par l’odeur de chair brûlée qui effleure soudain ses narines. Elle ne suffoque pas comme elle le devrait, ses yeux la brûlent sans qu’elle n’y prête la moindre attention ? Dans la fumée elle ne voit que lui, ce visage couturé qu’elle chérit tant et qui lui sourit … Mais soudain, le chaud fait place au froid, l’image disparaît dans le brasier et alors qu’il ne lui reste plus qu’un dernier pas à faire pour le rejoindre, tout son être se met à frissonner tandis que l’Autre immisce en elle et lui parle.

Non … Pas toi … Impossible. Tu ne peux pas, tu es mort avec lui … Ferme là … Fermez la tous ! Vos G**les !!

Pourquoi … Pourquoi toutes ses voix dans sa tête ? Les mains se portent à son crâne tandis qu’elle recule doucement, et elles martèlent le crâne félinien qui se secoue de droite à gauche. Sors de là … Laisse moi tranquille, laisse moi crever. Tu n’comprends rien, tu n’as jamais rien compris … Personne ne comprend rien ! Seule … Je veux être seule !!

Qui t’as volé ma vie ?
Lui …
Qui est responsable ?
Lui …
Qui te l’a annoncé ?
Lui …
Tu le sais …
Je le sais … Je le sais … Je ne … Je ne peux …. Je dois …

Et elle lutte la Rastignac, oh oui elle lutte … Combattant contre cette soif de vengeance qui s’infiltre dans chaque pore de sa peau et fait pulser toujours plus fort le sang dans ses veines. Le cœur s’emballe, le souffle s’accélère, le regard se perd des flammes au ciel enfumé. Oublier … Tuer … Le Tuer … Le Venger … Ma vengeance … Survivre … Vivre !!!!
Et soudain un éclair, une douleur sur la joue droite, comme faisant rappel avec Sa cicatrice. Féline qui revient à elle, les yeux qui s’écarquillent alors qu’elle reconnaît Rodrielle. La main se porte à la joue meurtrie, et elle l’écoute déverser son fiel, chaque mot résonnant toujours plus fort en elle. Jules … Faible … Mort … Eusaias … Karyl … Vis pour lui …

Karyl … Karyl !!!! Où es tu ? Aide moi … Tu es parti, tu as fuit … Tu m’as abandonné toi aussi, vous m’avez tous laissée … Il n’y a plus personne. Je vous déteste, je vous hais … Allez tous au Diable !!
Sourde colère qui s’empare de tout son être et Panthère qui ressort les griffes pour se jeter à la gorge de Rodrielle pour la repousser avec violence. Pendant une fraction de seconde elle aperçoit Lucie gisant sur le sol, et une lueur d’incompréhension travers les ébènes. Elle ne comprend pas, que fait elle là … Que font elles là ?
Les mâchoires se crispent et pas un mot ne franchit la barrière scellée de ses lèvres, Féline en colère qui déjà réclame vengeance … Le prix de Sa vie … Ils payeront … Ils payeront tous. Elle va vivre … Elle va survivre, elle va Tuer … Tuer … et encore Tuer. Pour lui, pour eux … Pour elle.

Le regard se détourne enfin de celui de Rodrielle pour venir se perdre une dernière fois sur le brasier. Immobile, le poing sénestre serré contre sa cuisse, une nouvelle étincelle prend naissance dans les onyx de la sauvageonne et contre toute attente, là, dans cette clairière, la Rastignac se met à rire, d’un rire désincarné, presqu’inhumain, reflétant toute la folie qui s’est définitivement emparé d’elle. Il rit à travers elle et elle lui laisse prendre place au fond de son cœur éteint. Reste avec moi, donne moi la force qui me manque. Restons ensemble pour l’éternité et tuons … tuons sans cesse … Oh oui je mourrai … Mais d’autres mourront avant moi, et ils souffriront comme je souffre, ils supplieront que je les achève, ils hurleront … Mais personne ne sera là pour eux. Ils seront seuls comme je suis seule …
Ange de la Mort …

Ne plus pleurer , plus jamais. Et pourtant …

Dernière larme qui s’écoule contre sa joue, et qu’elle n’essaie même pas d’effacer, et ces quelques mots murmurés … Pour lui … Rien que pour lui, avant qu’elle ne tourne définitivement les talons et s’enfonce dans les bois, sans un regard en arrière vers ses compagnes d’armes. Qu’elles aillent au diable, qu’ils aillent tous au diable. Plus rien n’a d’importance désormais et seule sa vengeance compte.


Adieu Jules …

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A trop jouer avec les Félins, il faut s'attendre à être griffé ...
Rodrielle
Un dernier au revoir

Un mince sourire s’afficha alors sur le visage de Rodrielle. Enfin elle retrouvait la Félina qu’elle connaissait. La donzelle savait que ses paroles n’étaient pas tombées dans les oreilles d’une sourde, et que la féline réfléchissait déjà à tout ce qu’elle venait d’entendre… C’est alors qu’elle la vit : cette flamme au fond de ses onyx troublés.

L’attitude qu’eut alors Félina avec elle ne fit rien à Rodrielle qui laissa faire sa collègue. Après tout, c’était une preuve qu’elle renaissait de ses cendres, petit à petit, réveillée par cette envie de vengeance. Puis celle-ci part, dans un dernier regard pour le rouquin, prête à traquer le responsable de tous ses malheurs. Vas, la Sauvageonne… Sors tes griffes et plantent les dans tous ceux qui te barreront la route… N’hésite pas, massacre et laisse échapper ta colère.

Une fois la brune partie, Rodrielle passa quelques instants à regarder les flammes emporter Jules dans un profond soupire. Dernière pensée pour le fougueux, derniers adieux pour un ami à tout jamais perdu. Rodrielle attrapa alors Lucie et de la déposa doucement sur sa monture qui attendait non loin avant de foncer vers la ville. Le plus important maintenant était de soigner la blonde inconsciente le plus vite possible. Elles avaient assez perdu de temps comme cela.


Quand une mercenaire s'improvise docteur

Arrivée à la taverne, Rodrielle allongea Lucie dans le lit que cette dernière occupait depuis un bon moment puis lui prodigua les soins recommandés pour ce genre de situation : un tissu froid sur le front, et de l’eau qu’elle lui oblige à avaler tant bien que mal.

Bon aller la blonde, c’est plus l’heure de dormir là…

A présent, il n’y avait plus qu’à attendre que Blondie se réveille. Il n’y avait plus grand-chose à faire pour la sauvageonne de toute façon.

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Atelier de création
Luciedeclairvaux
Vague conscience d'avoir chaud ... puis plus rien. Lucie dormait à poings fermés quand la fumée avait occulté sa volonté. Vague conscience de la nécessité de se lever et de sauter de la charrette en flammes.

Depuis que l'Ange de la Zoko avait passé une nuit à recoudre Jules, elle était épuisée. Il faut dire que dans cet exercice, elle avait donné toutes ses forces. Toute son âme. Pour en faire un rescapé, comme elle.
Depuis, chaque mouvement était un supplice.

Ou bien était-ce un autre mal qui la rongeait depuis qu'elle avait remis le pied en terre bourguignonne. De vieilles blessures qui s'éveillaient. Un ancien coup d'épée dans le dos ... Elle aurait dû partir, et ne parvenait cependant à se résoudre à quitter cette terre maudite.

Ou bien était-ce depuis qu'on lui avait fendu la lèvre et que ...

Elle toussa et cracha une eau grise.

La Compagnie allait partir, et elle savait déjà qu'elle resterait là. Avec le borgne que la Féline haïssait tant, désormais. La troupe de Burrich et Karine allait repasser bientôt, mais elle ne les suivrait pas non plus. Peut-être même que Maleus, une fois guéri, partirait avec femme et enfant, la laissant clouée là, avec ses démons. Seule.

Ses azurs usées s'ouvrirent sur sa chambre et sur Rodrielle. On l'avait encore ramenée à flan de cheval. Cela devenait humiliant. Un sac, elle n'était plus qu'un sac encombrant et sombrait dans les profondeurs du néant, coulait lentement ...


J'dors pas. Tout va bien.


Un vague sourire qui se veut rassurant et elle se redresse lentement. Le temps est venu de faire seule un long périple, seule face à elle-même. Marcher, oublier, tuer quelques lapins blancs et se refaire un long manteau, plus beau, plus doux, pour se cacher tout entière ...

La laisse pas l'buter ...
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