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[RP] Cérémonie funèbre en l'honneur d'une amie...

Zoyah
Vendredi 12 mars 1457....Église de Châteauroux...au revoir la pestouille.

Le vent de mars s'acharnait sur la porte solidement fermée de l'église Castelroussine. Un souffle agressif et froid qui pénétrait jusqu'à vos entrailles comme pour mieux vous endormir de l'intérieur, vous rigidifier et vous faire sentir semblable à ceux que l'on met en terre. Malgré tous ses efforts, l'élément venteux ne parvint à arracher de son carcan de bois, l'avis de décès fraîchement accroché.

Dans l'église, un manteau sombre en laine était posé en vrac sur un des premiers bancs après le porche d'entrée. Une présence se trouvait icelieu...

Le trio était devenu duo...

Une des « Vilaines » de Châteauroux avait succombé à une hémorragie suite à son accouchement.
La mort l'avait doucement mais inexorablement enveloppé dans son linceul gris et froid, lui offrant par la même occasion l'éternité de ceux qu'on oubliera jamais.

Elle savait qu'elle allait mourir et avait pris ses dispositions. Son fils aîné avait été confiée à Zoyah, marraine de l'enfançon, son nouveau-né à Neheryn, tandis que sa maison revenait à Banane. Elle avait également fait hériter ses deux meilleures amies afin que les deux enfants ne soient pas une charge pour elles. Comment auraient-ils pu l'être...

Le regard bleu acier d'Eal s'était figé dans l'obscurité sous ses paupières closent par le sommeil. Épuisée, Ealaena s'en était allée en silence dans la nuit du cinq mars mille quatre cent cinquante-sept. Ce sont les vagissements de son nourrisson affamé qui avaient alerté le voisinage...puis...ses proches.

Comme pour rendre hommage à cette impétueuse Castelroussine, les voix du village s'étaient tues depuis quelques jours. La citée vivante de Chastelroux semblait être tombé dans une terrifiante torpeur, trahissant certainement l'état de choc de bon nombre de ses habitants.

Elle avait été Eal...
Elle avait été la Blondinette...
Elle avait été la Pestouille...
Elle avait été tant de choses pour les Berrichons, mais surtout les Catselroussins qu'on ne saurait les énumérer, mais c'est avant tout une de ses deux plus proches amies que Zoyah allait enterrer. Encore...

La tisserande s'était chargée de préparer la cérémonie. Une date avait été rapidement fixée, un officiant trouvé, un avis de décès placardé dans tout le Berry et des amis hors-Berry avertis. Zoyah avait fait cela machinalement, rapidement, efficacement...pas le temps de pleurer, pas le moment de s'effondrer. De toute manière, la disparition de celui qu'elle aimait plus que tout au monde l'avait fait chuter si bas, qu'elle ne pouvait sombrer encore plus.

Ce matin, elle attendait l'arrivée de Thibalt qui devait célébrer l'office funèbre. Quoi de mieux que ce terrible diacre qui en avait fait trembler plus d'un par ces piques acérées, mais souvent empreints de vérité. D'ailleurs, ne dit-on pas que seule la vérité blesse ? Mais Zoyah savait qu'Eal apprécierait de le voir lui rendre un ultime hommage devant tous ses amis car il était un peu une pestouille à sa manière....et puis il était blond aussi. D'ailleurs, la blondinette n'avait pas trépassé sans faire un dernier tour à sa manière. Effectivement, la Pestouille avait exigé qu'ils viennent tous habillé en rose à son enterrement...quelle idée.

Zoyah ne possédait aucune tenue rose-rose suffisamment ample pour accueillir son ventre de femme enceinte et à l'étoffe suffisamment épaisse pour la protéger du froid. Elle s'était rabattue sur une robe mauve claire et dorée à large pans qu'elle ne portait pour ainsi dire...jamais. La tenue était joyeuse...pourtant, elle, ne l'était pas. M'enfin...elle pouvait bien céder au dernier caprice de son amie.

Le corps d'Ealaena reposait encore en sa demeure où il avait été veillé pendant plusieurs jours par les proches de la défunte puis drapé dans un linceul immaculé.

Seule dans la nef, la silhouette rosée et auréolée de doré de Zoyah allait et venait d'une chapelle à une autre. La demoiselle allumait quelques cierges afin de donner un peu de clarté à l'édifice.

L'église était propre...
Les bancs étaient soigneusement alignés...
L'odeur de la cire vous emplissait les poumon...
Les flammèches vacillante des bougies et des cierges rependaient une douce chaleur...
Les vitraux laissaient filtrer une lumière faiblarde teintée de milles couleurs qui devait certainement contribuer à alléger le chagrin de ceux qui pleurent un être cher. Un peu comme lorsque la beauté naturelle des éléments, tel qu'un arc-en-ciel vous émeut au point de vous faire oublier les tracasseries qui hantent votre esprit.

Zoyah attendait donc Thibalt afin de savoir comment la cérémonie allait se dérouler.
Il avait fait le chemin à la hâte depuis l'Auvergne lorsqu'elle l'avait appelé. Il était arrivé discrètement la veille en fin de journée, fatigué par la route. Les deux amis s'étaient étreint afin de partager leur chagrin, mais n'avaient pas eu le temps de parler.

La cérémonie devait avoir lieu en début d'après-midi, ça leur laissait le temps de terminer les préparatifs.


Afin de respecter les dernières volontés de ljd@eal, le rp d'adieu à la pestouille se tiendra ici afin que les joueurs dont les perso sont hors Berry puissent participer. Je prends de l'avance sur la cérémonie, mais celle-ci n'est censée commencer que le 12 mars

_________________
Thibalt
[Dans la sacristie, Vendredi 12 Mars 1457]

Il n’y avait rien de plaisant à célébrer ce genre de cérémonies. Voilà ce que l’Aragonais pensait tandis qu’il était en train de plier les vêtements roses qui lui serviraient bientôt à faire la messe. Une messe en rose, qui plus est pour un enterrement… Fallait vraiment du culot pour demander ça. L’espace d’un instant, il s’était demandé s’il devait ou non accepter cette requête et ne pas faire la messe en soutane noire, comme il l’avait presque toujours fait. Il s’était refusé à cette idée de jouer le traditionnel. Ealeana valait bien un enterrement vêtu de rose, c’était sa façon de voir les choses. Et puis au diable les coutumes… ! Il était avant tout là, comme tous ceux qui seraient présent dans l’après midi, pour rendre hommage à une amie, une personne qui a beaucoup compté pour lui et qui avait su être présente, comme les deux autres pestouilles, quand il en avait eu besoin.

Quand il eut fini de préparer les quelques affaires qu’il avait ramené, il sortit de la sacristie et aperçut Zoyah, déjà vêtue de ce qui semblait être l’habit qu’elle porterait dans l’après-midi. Lui était habillé, comme souvent, de rouge et de noir. C’était en rouge et noir que, souvent, il exilait sa peur. Qu’il allait plus haut, que ces montagnes de douleur. En rouge et noir… Bref. Sans rien dire, les bras croisés, frissonnant un peu à cause de ce froid qui parcourait toujours ces imposantes bâtisses qu’étaient les églises malgré les nombreuses bougies allumées, il ne disait rien et se contentait de redécouvrir le lieu où il avait célébré tant de messes. Ses premières messes. C’était ici qu’il dirigerait aussi le premier enterrement de quelqu’un, qui plus est d’un être cher… Chateauroux, c’était toute son initiation, visiblement…

Continuant à regarder autour de lui, il s’était approché de Zoyah. Elle, forcément, ne devait pas bien se porter. Elle avait brièvement évoqué ce qu’il était advenu des enfants de la défunte et le Diacre s’était réjoui que ses deux amies prennent à leurs charges les orphelins. Elles étaient toutes deux des amies fidèles. Des gens sur qui, lui aussi, savait qu'il pouvait compter en cas de problèmes. C'était tout à leur honneur, mais Thibalt n'avait su comment réagir... S'il devait les féliciter d'un geste pareil, ou simplement leur dire "C'est bien" comme d'autres auraient pu le faire. Lui n'avait rien dit. Un simple sourire, comme pour dire "C'est mieux ainsi"...


« Tu sais… Quand tu m’as demandé de célébrer l’enterrement… J’me suis demandé si j’devais le faire… J’me suis dit que j’avais plus fait ça depuis un bout de temps, maintenant, et qu’elle méritait sûrement un meilleur célébrant que moi. Et puis… Répètes pas c’que j’vais te dire, hein, mais quand j’ai discuté longuement avec des frères et soeurs en B-A, j’me suis dit qu’il valait mieux que j’le fasse moi-même. Parce que j’savais que j’y mettrai tout mon cœur, tu vois ce que j’veux dire… ? Alors d’un côté, j’suis fier d’être le célébrant… Et à la fois, c’est tellement difficile de dire adieu à une personne aussi importante qu’elle, que ça me fait peur. Et puis… J’aimerai pouvoir me chagriner comme ceux qui seront sur ces bancs, là… »

Quand il parlait, Thibalt ne regardait pas sa voisine. Il se contentait de regarder dans le même sens qu’elle, sans trop oser l’affronter du regard. Non pas qu’il la craignait, non pas qu’elle lui faisait peur. Mais se confier de la sorte, surtout à une personne que l’on connaissait, ça n’était guère une chose facile.

« Mais moi… J’me chagrinerai plus tard parce que, soyons sérieux… Un Diacre qui pleure, c’est quand même ridicule… »


Il n’attendait pas une quelconque réponse, en fait. Il cherchait simplement à confier ce qu’il avait sur le cœur. Jamais de sa vie il n’avait eu le don de consoler ceux qui pouvaient souffrir de la perte d’un être cher. Jamais il n’avait su trouver les mots justes ni les attentions qu’il fallait. Au fond, et même s’il n’en était pas sûr, il aurait aimé qu’elle comprenne d’elle-même qu’il était aussi peiné qu’elle de la perte d’Ealaena. Elle s’en doutait sûrement, Zoyah n’était pas égocentrique… Mais il avait besoin de le dire…

Autour de lui, tout semblait prêt. Ils avaient encore le temps de faire quelques préparatifs, de se mettre d’accord sur l’organisation de la cérémonie. D’ailleurs, une question le tarauda tandis qu’il revoyait en silence l’ordre de la cérémonie à venir.


« Dis… Tu veux dire quelque chose, au fait… ? J’veux dire… Tu veux prendre la parole pour lui rendre hommage ? »

C’était la moindre des choses, après tout…

Dans l’immensité de cette nef centrale, ils n’étaient que deux. L’une peinée, l’autre tentant tant bien que mal de cacher sa peine, bras croisés, l’air dur et distant de tout cela. Comme s’il pensait, comme certains pouvaient le dire, qu’on devait se réjouir qu’elle soit partie, car elle vivait dans un plus beau Royaume. Un plus beau Royaume, certes, elle le méritait… Mais elle laissait là deux personnes, seules, dans une église en essayant de se mettre d’accord sur l’organisation d’une cérémonie en son honneur… Elle laissait là des cœurs peinés, et pas que les deux leurs. Elle laissait là des enfants qui ne reverraient plus jamais leur mère. Elle laissait là des hommes et des femmes qui, du plus profond d’eux-mêmes, l’appréciaient plus que tout. Elle laissait là des gens à qui elle manquerait sans aucun doute...

Elle était sûrement dans un plus beau Royaume. Mais ce qui était certain, c’est que celui-ci serait chaque jour un peu plus sombre sans elle…
Ysabeau
Aux élégances sancerroises, Sancerre

Ysabeau avait lu l'avis que Zoyah avait placardé partout, dans tous les lieux du Berry, pour annoncer la cérémonie funèbre. Eal... norf, Eal avait rejoint le Paradis solaire, comme on dit... Elle avait succombé après son accouchement. Une mort, une vie. L'équilibre des choses. Norf de norf, une petite orpheline, aussi. Pas juste, pas juste...
Eal avait souhaité que les participants viennent vêtus de rose. Pourquoi pas ? Ysabeau s'habillait plutôt en jaune, sa couleur préférée, et en brun. Mais du rose, après tout, comme les fleurs, du rose, comme une douceur...
Elle s'enferma donc dans son atelier, choisit une pièce de laine légère, douce, comme un souffle à la fois frais et tiède.
Elle la tailla à ses mesures, confectionna une robe et une coiffe. Oui, elle ne voulait point arriver à l'église tête nue.
Puis, elle prit une autre pièce de laine, celle-ci blanche. Rose et blanc, elle serait en rose et blanc.
Un jupon, des bas, un col... voilà qui serait élégant.
Enfin, les vestures finies, elle y ajouta des chausses, assorties à la robe, et une ceinture blanche.
Elle essaya sa tenue, se regarda dans le miroir de l'atelier, à la lumière d'un soleil de fin d'hiver.
Pas trop mal...




Elle se tourna, se retourna... non, elle n'avait rien à redire à sa tenue. Elle serait prête pour la cérémonie.
Elle prépara avec soin son baluchon, étrilla Tarkan, lui tressa la crinière avec des rubans roses, aussi, après tout...
Elle se promit d'aller à la boutique de fleurs, choisir un beau bouquet rose et blanc pour l'église.
Elle avait un peu de temps, avant de prendre la route.

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dame de Sury sur Léré
Wandrian
Il lui semblait qu'elle était entrée en Berry pour dire adieu.
Adieu aux braves soldats qui s'étaient sacrifiés pour leur terre.
Adieu aux cœurs meurtris qui succombaient au froid de l'âme
Adieu encore à...
Enfin.
Tous de trop.

L'annonce de la mort d'Eal l'avait surprise. Sa mort, et sa vie avant.
Apprendre qu'il ne lui arriverait plus rien avant même d'apprendre les joies et peines qui l'avaient touchée.

Un deuxième enfant. À peine né. Déjà orphelin. Son cœur se serrait à l’idée.

Elle l'avait connue si vive, si éclatante. Comment pouvait-elle croire ce bout de parchemin qui la disait éteinte.
Éteinte.

Même dans sa mort, toutefois, un rayon de lumière.

La dame de la CaG avait fouillé sa malle. En vain. Elle voyageait léger, en biens comme en écus. Et trop fière pour emprunter.
Mais un morceau, une étoffe souvent caressée, chaque fibre un souvenir. Le vêtement le plus près du rose qu’elle possède, et duquel elle refuse de se séparer pour bien longtemps, même en été.
Si elle n’avait pu tout de rose se vêtir, au moins, elle avait opté pour la tenue la plus vive qu’elle avait en sa possession, et s’est couverte de sa cape… rose.

Rose. Elle avait pratiquement hésité lorsqu’il la lui avait offerte. Rose. Elle n’avait pas eu ce goût en commun avec Ealaena.
Et pourtant il s’agissait aujourd’hui de l’un des biens qu’elle chérissait le plus. Avec sa houppelande bleue, et les accents de blanc. Les vêtements, malgré l'âge, conservés avec un soin jaloux. Que le temps ne les lui enlève.

Et elle était heureuse de pouvoir respecter, au moins en partie, les dernières volontés de la défunte.

L’église était encore pratiquement vide à son arrivée. Elle-même, qui avait pourtant passé quelques années à Châteauroux, avait eu du mal à trouver l’endroit. Il faut dire qu’il n’avait point été le lieu de prédilection de la dame durant cet heureux temps.

Elle était à l’avance, fait étrange et hors caractère. Peut-être dans la pénombre ne remarqua-t-elle pas une silhouette déjà agenouillée. Et à l’avant, deux personnes conversant, l’une connue, l’autre non.

Elle offrirait sa sympathie plus tard. Pour le moment, elle en profiterait pour se recueillir, murmurer quelques mots au Très-Haut - elle le négligeait sans doute ces derniers temps – et quelques mots encore à un interlocuteur spirituel… céleste… passablement moins négligé, celui-là.

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Ysabeau
Elle avait chevauché une bonne partie de la nuit, pour être à l'heure à la cérémonie.
Tarkan à l'écurie, elle prit une chambre dans une auberge et se changea.
Puis elle se rendit à l'église, portant un bouquet de roses et de lys.
Elle entra.
L'église était encore sombre, quelques bougies brillaient dans la nef.
Elle posa ses fleurs au pied de l'autel, et s'assit à côté de Wandrian qu'elle salua d'un signe de tête.
La jeune femme priait.
Elle aussi, ferma un instant les yeux, pensant à tous les disparus chers à son coeur, et qu'Ealaena avait rejoints.

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dame de Sury sur Léré
--Brume_de_dragon


[De l'autre côté du miroir céleste ...]


Ne peut-on pas tourner le regard vers d'autres firmaments, un instant sans que tu nous fasses un ultime caprice?

Une question directe en guise de préambule ...
Un monologue suit.


Etrange comme désormais je peux être si proche et si éloigné à la fois.
Depuis que j'ai entrepris cet étrange voyage, chevauché ce chimérique dragon, improbable passeur d'un Styx que j'aurais refusé autrement.
Ai-je été dupé?
Pas forcément, les choses prennent des formes disparates, propres à nos esprits, nos rêves et nos psychés si complexes ... celle-ci était surement la mieux adaptée à ma petite personne.
Moi j'ai volé au cœur de mes rêves, et toi, quelle fut la forme de ton départ d'ici bas, Lala?


Lala!
Je te parle ...


Claquement de doigts vaporeux.

Écoute-moi un peu, tu auras tout le temps de profiter de la scène de ceux qui te pleureront sous peu ... et de te gausser de les voir ainsi de rose vêtu.
D'ailleurs tu me pardonneras ... ou pas ... mais le rose ne me va pas.


Regard promené sur l'assemblée, sourire éthéré pour tant de souvenirs fugaces mais vivaces.
Un plaisir simple mais désormais, ceux-ci sont les seuls qui possèdent réelle valeur.
Après ballade caressante entre douces connaissances, une pause s'impose sur une, tout près d'elle.
Aurais-je encore un cœur pour qu'il se serre ainsi?
Oh oh ... syndrome de l'organe fantôme?
En tous cas j'aime cette sensation.


Bambi... dans un souffle, à peine de quoi soulever quelques cheveux sur son front.

Reconcentrons-nous.
Virevolte et reprise de hauteur, au dessus de la nef.


Alors Lala?
Tu réalises?
L'heure du grand voyage est venu, manifestement.
Tu descends où?
Solaire ou lunaire ... pas la même chose, la peste.
Au pire je t'emmène, de toutes façons ... je t'escorte à l'ancienne, comme autrefois.
Pour la destination faudra voir avec le Roi d'là haut.


A vue de nez t'as rien faire d'effroyable, n'est-ce pas?
Même moi ils m'ont accepté au paradis, donc ...
J'ai quand même fait quelques choix hasardeux, en bas ...
désignant du menton le plancher des vaches.

Ou du moins, je n'ai pas tout fait dans les règles de l'art mais bon, le cœur y était.
Si c'était à refaire, je referais à l'identique mais ... avec un peu d'ordre en plus surement ...
réarrangeant la symétrie une toile d'araignée endommagée, au plafond de l'église.

Donc ... ça devrait aller pour toi, Lala.

Observant Zoyah ...

Et les autres pénibles, tu y as pensé?
Ouais "vilaines", si tu préfères ... c'est du pareil au même.
N'empêche que tu vas leur manquer.

Toi aussi?
Bah ... techniquement, toi tu vas les voir, de loin ... mais elles ...
Enfin, c'est un peu frustrant, tu verras, cette sensation de n'être plus que spectateur vis à vis de ce monde, comme si tu pouvais presque les toucher, mais qu'il te manquait un rien pour pouvoir le faire.
Et ta voix ne porte plus assez non plus, au mieux elles te devineront dans le murmure du vent ou le bruissement d'une feuille ...


Soupir.

Enfin, c'est la vie!
Enfin ... façons de parler, hein.


Bon ... sentant la rosée s'en venir dans ses pensées ... je vais faire un tour, un peu plus haut.
Je te laisse profiter du spectacle et après je reviens te chercher.

Je ne suis pas loin ... Lala.
--Ealaena



[C'est pourtant pas Alice son prénom... Mais c'est tout comme]

Impression étrange que celle-ci. Être là et en même temps ne pas l'être. L'esprit brumeux à défaut de blond pour une fois. Quoique pour elle, la différence ne doit pas trop se voir. Blonde un jour, blonde toujours. C'est un peu comme pour tout. Du moins pour tout ce qu'elle a connu. Et puis, cette voix... Venue d'où ? Certainement pas de cette terre berrichonne qu'elle a quitté sans trop savoir comment. Parce que la seule certitude à entendre cette voix, c'est que cette terre, elle l'a bel et bien quitté. Sinon pour quelle raison la pestouille entendrait-elle Vava ?

Caprice toi-même, Vava !

Moue boudeuse accrochée aux lèvres et regard empli d'une certaine tristesse tandis qu'Eal regarde les personnes qu'elle aime arriver peu à peu... Vêtues de... Euh... Rose. L'idée la fait sourire.

Oui oui, tu me parles, je le sais bien puisque je t'entends ! M'enfin, je ne suis pas encore devenue sourde... Et pas encore muette non plus. Tu n'as pas fini de m'entendre.

La pestouille reste un peu étonnée. Les tentatives pour savoir comment elle en est arrivée là restent vaines.

Ce que j'ai fait ? Soupire. Je sais pas. La forme de mon départ ? Sûrement plus ordinaire que le tien... Et plus discret. Tu sais que...

Ah non ! On va quand même pas lui faire plaisir. La pestouille se mordille la lèvre. Le sourire se fait plus castelroussin que jamais.

Tu sais que le rose est une couleur qui t'irait à mer-veil-leuh ! Les épaules se haussent quand il lui demande où elle va. Comme si elle le savait. A part casser quelques pieds et oreilles... Je ne pense pas avoir fait grand mal en effet. Mais pour la destination... Hum... Ici, c'est très bien. Au moins, je pourrai surveiller Jehan-Gabriel et... Nouveau soupir et léger reniflement. Et Clothaire.

Le regard se tourne de nouveau vers ceux qu'elle laisse... Vivre.

Prend ton temps, je suppose que plus rien ne presse... Maintenant, non ?

Clealan
Il entra tristement dans l'église, et salua les amis qui étaient arrivés, la cérémonie n'était pas encore commencée, il se sentait un peu bête avec sur ses épaules cette cape rose qu'il avait emprunté à la tisserande de son coeur, mais il avait toujours apprécié Eal, cette pestouille, SAPP, comme elle aimait qu'on la nomme. Nul doute que Chateauroux perdait une Dame qui manquerait longtemps. Il se signa et s'installa auprès d'Ysabeau et Wandrian, et se mit à prier.


[Mode modo ON]

Merci de faire un effort sur le nombre de lignes par post. Comme indiqué dans les règles, 5 lignes minimum sont demandées. Veuillez donc étoffer avant de poster à nouveau.

Mots d'amour par mp. Merci et bon jeu.

Pluie.
[Mode modo OFF]
Lulue
Il lui avait semblait d’avoir parlé à Eal dans son sommeil, quelques jours avant cette missive qui la trouva, chose rare, sagement chez elle.
Nan la Blanche n’a pas perdu la raison, enfin pas plus que d’habitude, juste que l’idée que l’esprit de celle qu’on surnommait « pestouille », lui ait envoyé un petit signe cette nuit là, l’amusait.

Ils avaient chevauché durant 4 jours en faisant des arrêts fréquemment.
C’est que Lucie avait insisté malgré le passage très court à Châteauroux, pour faire le voyage avec Cassandre, âgée de 8 ans maintenant et les deux petites dernières qui avaient tout juste dix jours.
Bien évidemment qu’elle ne les laisserait pas mettre les pieds en l’église, surtout que de porter du rose si jeune risquerait de les marquer à vie, mais en mère poule qui se respecte, elle les voulait tout près.

Arrivée à Châteauroux…
Que de souvenir mais aussi de changement, comme à chaque fois qu’elle remettait les pieds ici.
Beaucoup de visages lui étaient désormais inconnus.
Et pourtant, une partie d’elle restait accrochée là.
Les souvenirs enfouis remontaient, ainsi que le visage des disparus.
Même si la douleur de l’absence avait fini par s’estomper avec le temps, les souvenirs eux restaient ancrés bien profondément.
Ou alors, la Muse fricotait trop souvent avec la mort depuis de trop longues années et avait peut-être fini par se forger une carapace pour que cela ne l’atteigne plus autant qu’auparavant, mais il ne lui semblait pas que c’était le cas.

Ils finirent par trouver une auberge sur la place du village.
Dans son sac elle sortit une houppelande blanche, et après de longues minutes d’hésitation, elle mit enfin le châle rose sur ses épaules, après avoir placé ses cheveux plus ou moins sagement en un chignon.
Mpfff, Eal me faire porter du rose… tu pourras au moins te targuer de ça là haut… et surtout tu ne perds rien pour attendre.
Oui bon, râler sur un défunt ce n’était pas très glorieux, mais fallait bien qu’elle exprime le fond de sa pensée.

Ses pas la guidèrent machinalement devant l’imposante bâtisse, qu’on appelait église, l’esprit s’étant envolé vers d’autres lieux.
Réalisant qu’elle était sur le parvis, elle entra comme à son habitude silencieusement, se plaça, là aussi comme toujours au fond de l’église, un peu dans la pénombre, et commença à poser ses pupilles noirs sur les visages présents pour voir s’il y avait de vieilles connaissances…

_________________
Velden
Velden se réveilla le cœur lourd ce jour-ci ...
Après s'être rasé, il prit quelque chose à manger et enfila la tenue que lui avait confectionné Zoyah.
Il prit la direction de l'église, passant par les ruelles balayées par un vent glacial.
Arrivé au parvis, il salua les personnes présentes puis prit place dans l'église.
Assit, il pensait à Ealaena et l'imaginait au paradis solaire en train de sourire à la vue de la vague rose qu'elle avait inspiré.



[Mode modo ON]

Merci de faire un effort sur le nombre de lignes par post. Comme indiqué dans les règles, 5 lignes minimum sont demandées. Veuillez donc étoffer avant de poster à nouveau.

Mots d'amour par mp. Merci et bon jeu.

Pluie.
[Mode modo OFF]
Ysabeau
Dans l'église de Chateauroux

Ysabeau restait assise dans l'église, attendant le début de la cérémonie. Peu à peu l'édifice se remplissait. Elle salua Clealan, Velden, une jeune femme qu'elle ne connaissait pas.
Là-haut, sous la voûte, il lui sembla voir une ombre passer. Une ombre légère, comme un souffle, une ombre rose... Une ombre qui volait au-dessus de l'assemblée, comme un ange... Comme un ange...
Intérieurement, elle eut un léger sourire. Cette ombre, c'était peut-être... peut-être l'âme immortelle d'Ealaena, de leur amie, de la pestouille de Chateauroux.

Un rayon de soleil passa à travers les vitraux, dessinant sur le sol des images multicolores... un point rose, un nouveau point rose.

Ysabeau se souvint d'une vieille prière, qu'elle avait lue aux funérailles de ses amis, Lems, puis Icefly. Deux amis sancerrois, un couple... et quel couple !
Elle murmura, presque pour elle-même, ces mots qu'elle aimait.


Ne pleure pas, si tu m'aimes.
La mort n'est rien ;
Je suis simplement passé dans la pièce d'a côté.
Je suis moi, tu es toi.
Ce que nous étions l'un pour l'autre,
Nous le sommes toujours.
Donne-moi le nom que tu m'as toujours donné.
Parle-moi comme tu l'as toujours fait.
N'emploie pas un ton différent.
Ne prends pas un air solennel et triste.
Continue de rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Prie, souris, pense a moi.
Que mon nom soit prononcé a la maison
comme il l'a toujours été.
Sans emphase d'aucune sorte et sans trace d'ombre.
La vie signifie exactement ce qu'elle a toujours signifié.
Elle reste ce qu'elle a toujours été.
Le fil est coupé.
Pourquoi serais-je hors de ta pensée ?
Simplement parce que je suis hors de ta vue ?
Je t'attends, je ne suis pas loin.
Juste de l'autre côté.

_________________
dame de Sury sur Léré
Zoyah
[Quelques heures avant le début de la cérémonie....]


Thibalt possédait un don...
Un don bien particulier qu'il avait en commun avec la pestouille.
Celui de faire éclore un sourire sur les lèvres teintées de garance de la brune Castelroussine dans les moments les plus tragiques.
Lorsqu'il évoqua le ridicule d'un diacre en larme devant toute une assemblée, la bouche charnue de la jeune femme s'étira en un fin et délicat sourire, puis elle l'écouta jusqu'au bout.

Que de gêne chez lui...
Pourtant ils avaient toujours bien parlé ensemble. Elle réalisa que finalement l'absence du terrible diacre depuis qu'il avait quitté le Berry lui manquait bien plus qu'elle ne l'avait imaginé.
Il était souvent de bon conseil et savait -sauf quand il s'agissait d'une poignée de personne- voir les choses avec objectivité et vous invitait à faire de même.
Enfin, c'est du moins les rapports qu'elle entretenait avec lui.

Thibalt possédait un autre don...
Un don bien particulier qu'il avait en commun avec Zoyah.
Celui de s'attirer les foudres de pas mal de cloportes car ils avaient la langue trop bien pendue tout les deux...
Peut-être devraient-ils ensemble en tirer une leçon....genre...le silence est d'or....hum?! Toute vérité n'est pas bonne à dire..etc.

Une fois que le blond eut terminé de parler, elle le reprit d'une voix douce et monotone.



Tu sais Thib...on va tous être vêtu de rose à cette cérémonie..alors on ne peut pas faire plus ridicule ...la vilaine murmura le dernier mot comme s'il pouvait encore parvenir aux oreilles de la Pestouille...donc un diacre qui pleure habillé en rose...on retiendra plus l'habit rose que ses larmes.


Ces mots prononcés, elle tourna ses azurs vers le chœur où bientôt viendrait reposer le cercueil d'Eal...dire quelque chose ?....arf....je ne sais pas trop....une moue triste se peint alors sur le visage d'albâtre de la jeune femme.....je ne crois pas que j'y arriverai...peut-être, on verra...propose-le à l'assemblée...certains auront peut-être des choses à dire..répondit-elle sur un ton peu assuré.

Puis balayant du regard l'ensemble de l'édifice...bien, tout à l'air prêt, je crois qu'on va aller se sustenter un peu et on reviendra pour le début de la cérémonie...j'espère que tout le monde aura pu se déplacer.




[Début de la cérémonie...]

Le cortège funèbre arriva en début d'après-midi en l'église de Châteauroux. A sa tête, les proches amies de la pestouille qui avançaient tristement, le regard baissé. Parfois dans les rues quelques personnes ayant connu et aimé la défunte s'approchaient en baisant leur main puis la posait sur le cercueil pour un dernier au revoir. D'autre, plus proches des amis affectés venaient leur transmettre leurs condoléances et la peine qu'ils avaient pour les deux enfants orphelins de mère. Au fil de leur périple à travers les rues du village, le cortège grossissait, drainant sur son passage quelques curieux, mais surtout des amis ou des connaissance.


La brunette se retournait de temps en temps afin de voir si aucun mauvais esprit ne s'était joint à eux afin de faire du grabuge durant la cérémonie. Elle savait qu'Horvy était dans les parage. On lui avait même rapporté qu'il avait dit que Thibalt était un traître Auvergnat et que tout ceux qui les faisaient venir en Berry iraient tout droit en enfer. La brunette avait alors haussé les épaules et répondu qu'un jour Horvy allait s'étouffer avec sa propre haine et qu'elle préférait de loin les enfers avec Thibalt que le paradis avec Horvy...et certainement qu'Eal aussi.



Thibalt et Zoyah abandonnèrent le cortège et se dépêchèrent d'aller dans l'église afin d'ouvrir l'édifice et de terminer les derniers préparatifs. Quand ils eurent fini, ils se tenaient exactement à la même place qu'il y a quelques heures et attendaient l'arrivée du cortège. Et déjà quelques personnes pénétrèrent dans le bâtiment...Wandrian, Ysabeau, Clé, Velden, Lulue...qu'elle salua d'un rapide hochement de tête.

Apercevant le cercueil porté par des hommes du village sont cœur se serra au point de lui couper le souffle. Elle se tourna alors vers Thib....je te laisse maître de cérémonie...une pression affectueuse de la main sur l'avant-bras du diacre et la jeune femme prit place sur un des bancs du premier rang.

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Floryne.de.loisel
Floryne avait entendu dire que la pestouille n°1, comme elle aimait s’appeler, était souffrante, et semblait ne pas se relever de ses couches. Pourtant ce n’est n’était pas le premier accouchement de la demoiselle. Seulement voilà, cette fois-ci cela ne se finissait pas bien du tout. Et l’annonce de Zoyah placardée dans tout le Berry surprit tout le monde.

Et voilà, la demoiselle n’était plus. Oui demoiselle malgré ses deux enfants. Oui oui deux enfants hors mariage. Fallait oser à notre époque. Elle ne faisait rien comme tout le monde Eal. Ce qui énervait bien son père d’ailleurs. Elle adorait le faire enrager. Elle adorait faire enrager tout le monde. Ce n’est pour rien qu’elle était la pestouille, l’un des trois vilaines. Enfin on l’aimait malgré tout ça.

Floryne se souvenait comment Eal l’appelait. Elle grinça des dents, quelle peste tout de même. Mais curieusement elle allait lui manquer. Elle se souvenait d’elle à son arrivée à Châteauroux, toute timide. Elle l’avait regardé évoluer, tranquillement, prenant son temps, pour finir par devenir maire de leur village. C’était une personne bien Eal. Elle allait manquer à beaucoup de monde.

Floryne arriva à l’église. Vêtue de rose comme Eal l’avait souhaité. Mais quelle drôle d’idée encore avait-elle eu là. Du rose pour un enterrement. Sa dernière farce, sa dernière façon de faire enrager, grincer des dents, sourire, rire peut-être.

Floryne regarde qui était déjà là. Zoyah bien sur. Elle reconnait aussi Thibalt, le diacre raleur, assénant les vérités comme des coups de bâton sur la tête et qui malgré son bref passage à Châteauroux, avait marqué les esprits, tant au village que dans tout le duché. Alors c’était lui qu’Eal avait choisi pour officier. Voilà qui ne l’étonnait pas outre mesure.

Floryne aperçoit aussi Ysabeau, d’autres castelroussins, Clealan, Velden. Deux silhouettes féminines attirent son attention. Elle connait ces femmes elle en est sûre. Mais elle ne les a pas vues depuis bien longtemps. Elle cherche quelques minutes dans sa mémoire et trouve ce quelle cherche. Wandrian. Lucie. Toute un période de sa vie remonte à la surface. De bons et moins bons souvenirs. Une époque révolue mais parfois regrettée, un brin nostalgique.

Floryne revient au présent. Elle cherche des yeux le père d’Eal, les compagnons qui émaillèrent sa vie. Personne encore n’était arrivé.
Floryne entre dans l’église, se tient debout dans l’allée puis prend place sur un banc. Attendant que l’office commence, Floryne se met à prier, elle qui n’aime pas entrer dans les églises, en ressent le besoin pour une fois. Rien à voir avec la pestouille. Juste un besoin personnel.

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