Riwenn
Ce RP se déroule au matin de l'élection du Duc, devant le château. Quiconque veut y participer est prié de respecter le contexte. Merci.
Un jour comme les autres.
Il faisait frais, un léger soleil éclairait le ciel, quelques nuages tentaient de l'en empescher, poussés par la brise froide et brusque qui soufflait. La Gasconha portait ses atours d'hiver. L'on trouvait, ça et là, des marchands qui, sous leur manteau de laine, vendaient leurs produits à qui voulait, des femmes de joie dans certaines ruelles que seuls quelques poivrots, pervers ou riches en mal d'amour empruntaient, des paysans qui labouraient leur champ ou s'occupaient de leurs bestes, des bandes de malotrus qui taquinaient les serveuses autour d'un table dans une taverne bien au chaud, des forgerons qui tapaient sur les lames pour en faire des couteaux, des hasches ou des épées, des bouchers qui découpaient en morceaux les cadavres bovins ou porcins, des tisserands qui étalaient tout ce qu'ils avaient cousu durant la journée précédente, des nobles qui conversaient à propos de sa Majesté, des étudiants qui se cachaient au fond de l'université en espérant découvrir un secret d'intelligence, ou qui philosophaient au sujet de l'Ethique à Nicomaque, d'autres sur la culture ou la langue du pays, des gamins qui couraient parmi les grandes rues et les places, d'autres assis près d'un cureton qui leur enseignait les valeurs aristotéliciennes, des vieillards qui regardaient les passants, assis sur un muret, un tronc d'arbre ou un banc, etc. Bref, une vie gasconne comme l'on en rencontre de tout temps.
C'est dans cette atmosphère pour le moins habituelle que Riwenn sortit de sa demeure, y laissant son fils et sa petite fille, afin de retourner au chasteau voir si le second tour de l'élection du Duc avait vu un des candidats l'emporter. En fermant la porte, il eut une pensée pour ses deux enfants, à qui leur mère manquait. En effet, Reine estait partie depuis déjà plusieurs semaines pour le compte du Duché en tant que Marchande Ambulante, et elle n'avait plus donné de nouvelles depuis bien longtemps. Il estait inquiet mais tentait néanmoins de se rassurer en se disant que sa mission lui demandait tant de temps qu'elle n'en avait point pour leur escrire. Un rai de lumière lui caressa le regard et le sortit de ses pensées. Il traversa donc tout ce brouhaha gascon en direction du Castel gascon.
Un jour comme les autres. En somme.
Il parvint jusqu'à l'édifice où deux hommes montaient la garde. Ils le connoissaient bien, ces divers mandats à la procure avaient imprégné son nom dans la plupart des esprits. Il leva les yeux et admira ce que la Gasconha avait perdu deux mois auparavant lors du pillage de l'Hydre. Le chasteau avait gardé tout son éclat. Tout ce qu'il avait vécu icelieu. Son entrée dans le Conseil, aux costés de son épouse. Comme elle lui manquait ! Mais il chassa rapidement ces songes de sa teste et revint vite à la réalité. Il approcha les deux gardes en esquissant un léger sourire au coin des lèvres.
Un jour comme les autres. Rien encor de nouveau.
Bonjorn à vous. Comment vous portez-vous ce matin ?
Bien m'sieur répondirent-ils en cur. Et vous ?
Je fais aller, je vous remercie. Il soupira sans trop le laisser voir. Le soleil est au rendez-vous ce matin, espérons que cela augure de belles choses.
V'savez m'sieur, le Régent, c'est le Duc fit le premier.
Enfin c'est l'Duc qu'est l'Régent enchaisna la second.
Gabriel avait donc remporté le trosne une nouvelle fois. Riw soupira de nouveau, mais d'un geste plus marqué, plus visible.
Soyez content m'sieur, z'avez encore la procure fit l'un des hommes postés à l'entrée.
Il les regarda l'un après l'autre, puis leva les yeux au ciel, tournant le dos au chasteau, et marmonna sous sa moustache.
De belles choses...
Un jour comme les autres. Pas de grand changement.
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En deuil...