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[RP] Un ange passe, une sainte trépasse...

.mahaut.
Vous tombez ici en plein milieu d'une histoire. Pour ceux qui n'ont pas eu la première partie, je rappellerai juste qu'un incendie s'est déclaré dans l'église Sainte Boulasse de Bergerac, et que par un malheureux concours de circonstances, la crypte remplie des fûts de Mahaut est également en feu. Voilà, ça suffira pour situer l'action. Allons-y.

- Aieuu

*silence*

- Pff... Mes fûts…

La brune se releva et contempla le désastre, les larmes aux yeux.

- Mes bébés… Si jeunes… Du quinze ans d’âge pour ceux du fond ! Si c’est pas malheureux, les gens n’ont plus de respect, hein…

Autour d’elle, des cris, de la fumée, le tout curieusement flou. Elle tenta de reprendre la situation en main.

- Hé, vous là ! Je vois des tonneaux pas encore touchés par les flammes, faites-en rouler vers la sortie et on va se relayer pour… Hé ! J’vous parle ! Hé ! Revenez ! Mais les gens sont d’une incorrection, c’est fou hein ? Sous prétexte qu’il y a un incendie dans l’église, hop, c’est chacun pour soi et personne pour mes fûts ! LE GRAND MACHIN VOUS PUNIRA, INFIDELE !

Elle décida de commencer le travail toute seule. En soupirant devant l’ingratitude et l’étroitesse d’esprit des bergeracois, elle releva ses manches et s’avança vers…
- Dites ?
Raaah, on ne dérange pas le narrateur, on ne vous l’a jamais dit ?
- Non mais j’ai un problème, là.
Quoi, encore ? Une revendication sur le tarif de la demi-journée ? Vous êtes intermittente, je vous le rappelle et votre statut est très précis, je vous paye à la demie journ…
- Nan mais pas ça !
Quoi alors ?
- J’arrive pas à relever mes manches. Je suis peut-être sobre mais je ne sais pas, j’ai eu comme l’impression que ma main passait à travers mon bras. Alors je ne sais pas ce que vous faites avec le script, hein, mais pour les effets spéciaux c’est plus cher et c’était pas précisé alors je veux qu’on redéfinisse mon contrat immédiatement et…
Non. Hors de question. Spèce de fille vénale.
- Du tout ! C’est un métier, vous savez, marionnette et je dois dire que là je ne…
Silence. Tout est écrit. Z’aviez qu’à lire. Tout est dans le script.
- Alors là, ça me ferait mal, c’est la première fois que je fais un truc fantastique hein. J’veux dire sans tricher. Et là, le coup de la manche c’est pas normal.
Si. Vous êtes morte.
- Ouais, genre, et mes fesses c’est du patchwork. Nan, sérieusement, je pense que vous avez besoin de repos, en ce moment, parce que niveau…
Vous êtes morte. C’est marqué dans l’histoire, regardez : « Elle s’écroula par terre. Elle était morte. » J’avais vachement bossé l’effet dramatique en plus. Personne ne s’y attendait, pas même elle !
- Ha ben j’confirme ! Comment osez-vous ? Spèce de sadique ! J’veux pas mourir ! J’ai encore plein d’choses à faire ! Tortionnaire ! J’suis pas encore nooooooobleuh ! J’vous f’rai payer ça ! J’vous filerai bien des coups d’pied si j’étais pas déjà… ben euh…
Morte ?
- Ouais, par exemple. J’espère que vous savez ce que vous faites, hein ?
T’occupes, la cruche, je gère.
- Vous avez déjà dit ça d’autres fois et y’a eu des histoires pas finies, hein… Par exemple, l’expédition trucmachinchosiste…
LA FERMEUH. T’es morte. Fin de la discussion.

Veuillez excuser Mahaut, elle a du mal avec le concept de marionnette. Trop bourrée pour remarquer les fils, voyez… Reprenons.

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.mahaut.
Elle remonta ses manches et leva la jambe pour enjamber un morceau de bois enflammé. Elle resta la jambe en l’air. Ou plutôt non, justement, et c’était bien le problème.

- C’est marrant, ça, on dirait qu’il y a 2 « moi ». Un par terre, qui bouge pas. Et euh… ben moi, quoi. Hé, madame ! Vous avez vu ? Je suis deux ! Deux Mahaut pour le prix d’une ! Miraaaacle ! Vous voyez que je suis une sainte !

Mais personne ne s’arrêtait pour l’écouter. Elle agita les bras, poussa son fameux cri de « chouette neurasthénique », sautilla sur place mais rien n’y fit. Personne ne la voyait.

- Damoiselle Mahaut ?
- Ah, enfin quelqu’un ! Bon, vous, là, où que vous soyez, renversez le tonneau, là et faites le rouler jusqu’à la porte du passage souterrain, vous s’rez gentil.
- J’ai bien peur de ne pas pouvoir.
- Ah, mince. Vous aussi vous êtes transparent ?
- Techniquement, oui. Je suis mort, voyez-vous. Mais je suis devenu un ange, par la volonté d’Aristote.
- Ah, c’est bien, ça ! Ange… c’est presque aussi bien que Sainte ! Vous avez sans doute un peu moins de jours de congés à la fin de l’année mais… Attendez, répétez ?
- Quelle partie ?
- Après le techniquement et avant le « gnagnagnagna je suis un ange ».
- J’ai pas dit gnagnagnagna. Et je disais que j’étais mort.
- Ah. C’est ballot, ça.
- Non, on s’y fait. Plus de besoins matériels, ni faim ni soif…
- Quelle horreur. N’en dites pas plus. Sauf qu’il y a un truc qui me turlupine…
- Oui ?
- Je suis morte ?
- Indubitablement.
- …
- Vous allez peut-être même être réduite en cendres si personne ne vous remarque.
- Mais c’est pas possible !
- Si. Je suis venu vous chercher. Aristote vous attend.
- Mais ! Non ! Je ne peux pas mourir !
- Vous en faites pas, c’est déjà fait ! Vous avez eu un peu mal mais dans l’ensemble vous vous en êtes bien sortie. L’ange roumain vous a mis 6.2 en note technique mais il est toujours très difficile, soyez pas vexée. Allez, suivez-moi.
- …

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.mahaut.
Quand on meurt, on veut tous avoir une phrase mémorable. Du genre « embrasse Billy Jean pour moi, et dis à Tommy que je ne serai pas là à Noël ». Ou « je veillerai sur vous de là haut ». Ou encore « Si tu vends ma collection de timbres malgaches, tu seras maudit pour quinze générations ! ». Pour certains c’est simplement « Mince, c’était quoi ce clic ? ».
Bref, chacun sa formule, du moment qu’elle reste gravée. Mais il y a un autre type de phrase mémorable dans la vie des gens, ou plutôt dans leur mort. Je parle de celle quand on est amené à rencontrer un ou des Dieu(x).
Certains y réfléchissent même vivants, et ça donne des choses très réussies. « Que votre royaume céleste daigne accueillir votre humble serviteur, ô seigneur » est un grand classique qui fait toujours son petit effet sur le Dieu en question.
Pour d’autres, malheureusement, c’est moins réussi.


- J’ai mal aux pieeeeeds !
- Vous ne sentez plus la douleur, voyons, vos pieds ne sont que l’émanation de vos vrais pieds.
- Ben n’empêche, j’ai mal à mes émanations. On va marcher longtemps ?
- On s’élève, on ne marche pas. Regardez un peu autour de vous, enfin ! C’est bien la peine qu’on se casse le cul à vous emmener voir Aristote hein… C’est toujours pareil, vous ne profitez jamais du paysage.
- On est bientôt arrivés ?
- Encore 4 nuages et c’est bon. Patientez.
- J’m’ennuie…
- On ne donne pas de coups de pieds dans les nuages ! On respecte le matériel ! Allez, préparez-vous, vous allez arriver à la salle des jugements.
- Ah, y’a un juge et tout ?
- Oui. On va juger votre âme, vos actions et cela décidera si vous irez sur le soleil ou non.
- On peut négocier ? Il aime quoi, le juge ?
- … C’est Aristote lui-même, le juge. Et ce que vous dites ici aussi sera comptabilisé pour le jugement. Alors de la tenue si vous voulez sauver votre âme. Tenez-vous droite, nous sommes arrivés.

L’élévation spirituelle était en effet terminée. L’ange et Mahaut rejoignirent un groupe d’âmes dans une sorte de réduit. Après une petite musique d’attente particulièrement désagréable où chacun s’efforça de regarder ses pieds (enfin ses émanations pédestres) ou le plafond (enfin le ciel étoilé où volaient des anges affairés), un petit sursaut secoua la troupe quand deux portes s’ouvrirent sur une salle immense.
Des anges organisèrent des files pour faciliter l’avancée. La salle grouillait d’âmes. Hommes, femmes, enfants, bébés, tout le monde attendait, inquiets, impatients, confiants et apeurés mélangés.
L’ange qui accompagnait Mahaut la laissa jauger le spectacle puis l’entraîna entre deux files pour arriver au niveau des grandes portes du fond où deux anges siégeaient en préparant de lourds dossiers.


- Ange matricule 4815162342. J’amène la dite Mahaut, périgourdine. Convoi spécial.


Les anges s’arrêtèrent et regardèrent la brune avec attention. En guise de réponse, celle-ci agita la main vivement, en affichant un grand sourire confiant.

- Matricule 4815162342, vous lui avez signifié pourquoi elle était là ?
- Affirmatif. Le jugement et tout et tout.
- Vous lui avez expliqué pour Aristote ?
- Ah non, mince. Mahaut, vous allez… Mahaut, remettez votre émanation de chaussure au pied et écoutez-moi !
- J’ai un gravier ! Une émanation de gravier ! Ces saloperies viennent jusqu’ici !
- Pff… On n’a pas un boulot facile, hein, j’vous l’dis… Bon, écoutez-moi. Vous allez être jugée par Aristote.
- Oui, oui, je sais. C’est la procédure, toussa…
- Non, justement. En général, on a un personnel chargé des cas classiques qui décide du jugement et c’est juste cosigné par Aristote. Lui ne s’occupe que des cas importants.
- Ha ben on voit que c’est le chef, hein, il laisse le sale boulot aux autres.
- Oui. Enfin, non, non ! C’est compliqué, il n’a pas le temps, le monde à gérer, vous comprenez ? Non, vous ne comprenez pas, pas grave. Bref, vous, vous allez être jugée par Aristote. Vous comprenez ce que ça veut dire ?
- Oui, ça veut dire que je suis importante. Normal, hein, je suis une sainte, c’est pas comme pour la piétaille habituelle.

Un lourd silence s’installa. En soupirant, l’ange reprit :

- Vous avez son dossier ?
- Et comment qu’on l’a. Ça a nécessité 7 chérubins à temps plein… Vous voyez le gros chariot, là bas ? Ben c’est tout ce qu’il y a dedans.


Mahaut regarda le chariot débordant de papiers et le compara à la file des âmes, pour la plupart chargées d’une mince liasse. Elle se retourna vers les portes, très fière.

Ça, ça s’appelle avoir eu une vie qui en valait la peine, hein. Bon allez, on va voir Ari ?

D’un signe de tête, les anges derrière le bureau firent ouvrir l’une des portes et Mahaut et l’ange s’avancèrent vers le trône central.
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.mahaut.
- MAHAUT.
- Ouiiiiiii ?

L’ange la poussa vers le trône central et resta en retrait, lui faisant signe de bien se tenir. Elle haussa les épaules et leva la tête vers Aristote.

- Vous êtes moins grand que je ne pensais.
-
- Remarquez vous êtes assis, je me rends pas bien compte. En revanche, la barbe blanche, la tunique blanche, là, bravo, c’est du pur Aristote, pas moyen de vous confondre.
-
- C’est joli chez vous. Un peu froid, notez, j’aurais bien rajouté une touche de couleur de ci de là.
-
- Alors, c’est quoi les nouvelles ?


Aristote se leva. Le silence se fit. Plus un mot, plus un murmure, pas même un froissement d’aile. L’instant était grave. Aristote ne se levait jamais.

- Ah ben finalement si, vous êtes grand une fois debout. Marrant, hein, l’illusion d’optique ? Parce que moi, bon, je suis nulle en sciences alors l’optique, pensez… Déjà quand je ferme un œil je me vautre alors si c’est pour…
- SILENCE.


Le mot résonna dans la salle et jusqu’au fin fond du crâne de la brune. Elle secoua la tête pour retrouver un semblant d’audition.

- Apportez le dossier de l’âme jugée.

Aussitôt, deux anges se précipitèrent vers le chariot et poussèrent le tout vers Aristote. Après quelques conciliabules, un troisième ange vint en rescousse, afin de s’y retrouver dans tous les papiers. Au bout de cinq minutes, ils portèrent en urgence un premier dossier à Aristote qui se rassit.
Il ouvrit le dossier et empoigna le premier feuillet pour le parcourir en silence.

- Dites, j’peux m’asseoir aussi ? J’ai mes émanations de jambes qui fatiguent, là.

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.mahaut.
Aristote releva la tête et la fixa, stoïque.

- Nan mais je demande pas un grand siège comme vous, hein. Un tabouret, ça me va. Je sais être humble.


Elle se retourna vers l’ange et lui fit un signe de connivence façon « t’as vu, je fais tout comme t’as dit, je gère hyper bien ! ». Celui-ci décida de reculer un peu dans l’ombre, voire même de rentrer carrément dans le mur, afin de disparaître au maximum, des fois qu’il soit associé au comportement de la sainte.


- MAHAUT.
- Ouiiiiii ?
- Je lis ici : « Naissance : l’âme a insisté pour intégrer un corps crée sous l’influence de la boisson. Par des moyens détournés non encore élucidés, elle a convaincu l’âme de sa mère de saouler l’âme de son père afin d’être conçue.

Le regard qu’il lui lança aurait congelé sur place n’importe qui d’un peu sensé.

- Ah oui, mais on me la fait pas hein. On juge mon âme une fois née, puis morte, avant ça compte pas. Bien tenté.

Dans un coin, l’ange roumain leva un panneau affichant « 5.7 ».

- Vous avez été abandonnée à l’âge de trois ans.
- C’est bien possible, je ne m’en souviens pas très bien.
- Votre mère a préféré partir sur les routes pour devenir ménestrelle plutôt que de s’occuper de vous.
- Ah j’ai toujours dit qu’on avait un don musical dans la famille. Bravo m’man.
- Vous avez donc été élevée au couvent de Bergerac.
- Wouah, z’êtes bien renseigné ! Oui j’étais chez les sœurs. Pendant un moment hein.
- Je lis ici : « Mahaut se révèle extrêmement dissipée. Malgré l’abnégation des sœurs, aucun enseignement ne passe la porte de son cerveau, excepté les enseignements pratiques, en particulier les soins liés aux plantes. »
- Oui, c’est important les plantes. Ça donne des fruits.
- « Aucun enseignement spirituel ne semble trouver de résonnance en elle. Les sœurs la soupçonnent de ne pas connaître la prière de base que les enfants récitent à l’heure de leur coucher. »
- Han ! J’suis profondément blessée, là ! Bien sûr que je la connaissais ! Ca commençait par euh… Nan mais ça date et puis là n’est pas la question. On va pas me juger sur ce que pensaient les sœurs hein ?
- « En grandissant, Mahaut a développé un penchant certain pour la désobéissance et a développé un sens aigu de la répartie. Régulièrement punie, elle ne semble pas vouloir se faire pardonner. »
- Ben, les sœurs prônent le pardon, non ? Donc c’était juste une question de patience avant de pouvoir être de nouveau libre. Enfin, Sœur Marie-Joséphine, remarquez, elle avait beau prôner, elle était pas hyper active niveau pardon, hein. J’ai encore les traces de son éducation sur mon dos.
- « A l’âge de 8 ans, Mahaut a dérobé un bréviaire du Vie siècle et menacé de le jeter au feu si on ne la laissait pas sortir immédiatement. »
- Oui non, mais d’accord, les livres ça coûte cher. Mais avouez, l’important c’est le message, pas le contenant… Pis je l’ai pas brûlé !
- « Suite aux exhortations des sœurs, la mère supérieure a accepté de laisser Mahaut sortir dans la campagne, surveillée par Sœur Marie-Anastasie. La jeune Mahaut a profité du vieil âge de la sœur pour s’enfuir dans les bois. Ce n’est que 5 jours plus tard qu’un paysan a ramené l’enfant au couvent, précisant « qu’elle était ben mignonne mais que l’lait des vaches y tournait quand elle leur parlait et qu’ça f’sait pas son affaire ». Mahaut n’a pas voulu expliquer les raisons de sa fuite, ni son parcours durant les 4 jours et ce, malgré les 40 jours de confinement obtenus en punition. »
- 40 jours, vous vous rendez compte ? J’avais 8 ans ! J’ai voulu me promener ! Vous croyez que ça vaut 40 jours de prison, vous ?
- « A sa sortie de cellule, Mahaut a balancé un coup de pied dans le tibia de la mère supérieure. »
- Nan mais c’était affectueux. Je suis pas très douée en comportements humains, mais c’était de l’affection. J’ai peu connu ma mère, je vous le rappelle…
- « Douze ans. Mahaut a goûté pour la première fois au vin de Castillon, offert par le curé pour la fête de Sainte Boulasse. Finissant son verre par un claquement de langue, elle a clamé haut et fort « un peu râpeux, peut-être un peu jeune, il mériterait une ou deux années de plus en cave. Mais dites, vous avez laissé décanter la bouteille avant de servir ? Non parce que le petit Bordeaux 1427 de votre cave, une fois reposé c’était une pure merveille, alors ce serait bien que vous mettiez à profit ce que l’expérience vous prouve matériellement, mes sœurs. »
- Ah ce Bordeaux… C’était Aristote en culotte de velours… Je me souviens très bien que… Non mais quand je dis « Aristote en culotte de velours » c’est une image, me regardez pas comme ça. Vous avez déjà essayé le velours ? Ça changerait de la toge et ça permet des couleurs vraimeeeeeent…
- « Interrogée par les sœurs, Mahaut refuse de s’expliquer et c’est malheureusement trop tard que l’on découvre le tunnel creusé depuis sa cellule jusqu’aux chais, désormais partiellement vides. Après un long interrogatoire, Mahaut a expliqué avoir creusé ce tunnel lors de la punition de 40 jours, afin de « pouvoir sortir un peu parce que rester seule dans cette pièce, c’était étouffant, alors qu’en bas il y avait plein d’espace qui ne demandait qu’à être occupé et qu'elle était de bonne volonté ce jour là ». Le tunnel est bouché aussitôt par des ouvriers et Mahaut est déplacée dans une cellule au troisième étage, située à côté de celle de la mère supérieure. »
- Même qu’elle était pas chauffée ma cellule d’abord. Et que la paillasse était hyper dure. J’étais une enfant brimée !


L’ange roumain afficha un nouveau panneau de 3.4. Mahaut grimaça.


On va faire chaque année de ma vie comme ça ? Ou juste les meilleures ? Nan parce que le couvent c’est pas folichon hein… C’est après que j’me suis vraiment amusée.

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Orkaange7876
[Quelques lieues plus bas, sur terre, ousque les corps sont pas éthérés mais éthylés...]

OOOH.. LA BLOOOONDEEEUH... MAIS SORTEZ DE CE TONNEAU YA UNE URGENCE
Anatole, vous commencez à me les briser menu avec vos urgences...Je teste les tonneaux qui vont nous servir à acheter des voix pour PARTOUZE...Ca c'est urgent.. M'enfin parlez quand même
Ya le feu à l'église..
M'en tape, ya que la réserve de Mahaut là bas.. La mienne est mieux planquée que ça.. Trouvez mieux pour m'attirer dehors
Votre soeur a fait une crise en voyant un de ses tonneaux en feu et je crois qu'elle est morte
On dit pas morte on dit mourue Anatole... Vous et votre patois limousin.. HEIN?? MOURUE?? A MOI L'HERITAGE, LES PONEYS, LE PLUS GRANDE CHAMBRE... Dommage qu'elle ait pas épousé son rouquin là, sinon je récupérais le chateau

Euh techniquement, vous récupériez rien du tout... Vous êtes rien pour le baron vous
HAN Anatole vous êtes un crétin ça se confirme.. Dans les pays civilisés, comme chez nous, la soeur de la mariée a tous les droits.. On est pas chez les ploucs de Rochechouart ici.. Bon allons voir, quand même de quoi il en retourne

Oulà .. Vous savez ce que ça veut dire cette expression vous??
Mais farpaitement Anatole, farpaitement.. Ca veut dire que j'vais vous en retourner une si on y va pas maintenant.; j'veux constater par moi même


[Dans la crypte de l'église, entrée par le tunnel secret que mahaut elle croit que personne le connait mais que Orka a beaucoup utilisé pour vider quelques tonneaux de mirabelle]



Ha oui elle respire plus... Dites elle a l'air bizarre elle grimace
Ha ça c'est quand elle a vu ses tonneaux bruler.. Elle a fait cette tête là pis couic, elle est morte
MOURUE qu'on vous dit Anatole... Pas morte.; ha mais là elle change d'expression.. Elle a la même tête que quand elle est de tr§s mauvaise foi.. Ce qui nous arrive trèèès rarement dans la famille
Non mais c'est pas possible elle est morte

MOURUE QU'ON VOUS DIT.. Pis à mon avis zètes sobre Anatole.. Regardez mieux, j'vous dit qu'elle a encore changé.. Là on dirait qu'elle rit.. J'entendrais presque résonner son fameux GNINHINHINHINHIN
Mais c'est que vous avez presque raison.. Même morte elle fait peur dites donc
MOURUE BORDEL.. ON DIT MOURUE.. Dites, vous trouvez pas qu'il fait chaud ici?? Vous croyez qu'on va finir grillés en barbekioue? Faudrait ptetre la sortir de là et nous avec nan?
Bah je ne sais pourquoi, mais l'idée de vous laisser cramer avec votre soeur ici me remplit l'âme de joie...
Vous etes vraiment un pur limousin vous hein? Après tout ce qu'on a fait pour vous?
Hmmmpf.. passons.. Allez j'la prend par les pieds, occupez vous des bras.


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.mahaut.
A la remarque de la brune, on entendit un soupir général chez les anges. Pour certains, il était préférable de passer tous les évènements, de la juger un bon coup et de l’envoyer aux enfers rapidement, histoire de pouvoir être à l’heure pour le goûter de 17h. Pour d’autres, l’outrecuidance de la brune méritait d’être immédiatement châtiée, afin de l’envoyer une bonne fois pour toutes aux enfers, histoire d’être eux aussi à l’heure pour le goûter de 17h, même que l’ange Al Lopass avait préparé des petits gâteaux au beurre.
Aristote, lui, resta silencieux et finit par tendre une main vers la pile de dossier.


- Bien, nous reprenons depuis le début, évènement par évènement.

Un brouhaha général s’éleva.

- Nan mais franchement, vous êtes déjà au courant de toute l’histoire, non ?
- Des gâteaux pur beurre ! Vous vous rendez compte ? Les employés des enfers vont encore arriver les premiers et on n’aura droit qu’aux miettes !
- Pis de toute façon, à part ce que vous avez dit, mon enfance a été très calme, hein !
- En plus on peut même pas protester, rapport au fait qu’on est des anges du pardon, pfff.
- Allez, on passe à mes 17 ans direct ! C’est moi qui offre ! Non, pardon, l’habitude… Allez, donnez moi toute cette paperasse, je vais vous en débarrasser, vous en faites pas.
- Non mais je dis pas, j’aime mon travail… Mais les anges des enfers, ils ont beaucoup plus de facilités au quotidien ! Je pense demander ma mutation, moi. Ils ont un syndicat très efficace en plus. Et des gâteaux fourrés tous les midis !
- SILENCE !

Le brouhaha cessa. Aristote reprit la première page du premier dossier. Dans un grand soupir, Mahaut s’assit par terre.

- Ben c’était pas précisé que je devais rester debout, d’abord.
- Naissance : l’âme…


Pendant un long moment, très long moment, la lecture de la jeunesse de Mahaut fut commentée par Aristote. Régulièrement, la brune relevait quelques cas en exposant son point de vue. Globalement ça se tenait en « han ! même pas vrai ! J’étais une victime ! On brime la jeunesse dans c’pays ! Vous n’aurez pas ma liberté de penser ! J’ai soif ! »
Enfin, Aristote parvint à la sortie du couvent. Mahaut se redressa et rangea ses bouchons, avec lesquels elle jouait depuis un bon moment afin de passer le temps.


- Arrivée à la fin de votre dix septième année, la mère supérieure n’a plus eu la possibilité de vous retenir. De toute façon, une pétition des sœurs l’a contrainte à choisir entre vous mettre dehors ou démissionner.
- Vous voyez comme elles sont ? C’est pas tout à fait ce que j’appelle une ouverture d’esprit hein ! Elles ont menacé de la virer manu militari !
- D’après ce registre, vous avez soufflé l’idée aux sœurs.
- Oui ben ça se tentait… Mais elles n’étaient pas sensées accepter voyons ! Non, sérieusement, un jour, si vous voulez, je me chargerai de faire le point dans les couvents, histoire de ramener un peu d’ordre. J’vous l’ferai gratos en plus. Cadeau de moi à vous.
- …

*petit sourire hypocrite*

- Vous êtes donc sortie du couvent.
- Oui ! Enfin !
- Vous vous êtes rendue à Bergerac.
- En effet.
- Vous êtes allée directement en taverne.
- J’ai vu de la lumière, je suis entrée.
- En plein après midi ?
- Ben il faisait gris, c’était en novembre, pis j’entendais des voix, j’étais seule…
- Vous êtes entrée à « la Boulasse de Bergerac ».
- Ouaip !
- Vous y avez fait connaissance avec des habitants qui vous ont généreusement aidée dans votre installation.
- Ouais, ils ont été super sympas. Tous.
- Vous avez demandé l’aide d’une marraine.
- Han ouiiii ! J’ai eu Isabel ! J’ai eu de la chance hein ? Trop forte ma marraine, elle m'a vraiment aidée !
- Vous êtes donc tombée sur Isabel_de_Mendoza, portée elle aussi sur la boisson.
- Ah, vous parlez de la liqueur de gland ? Oui, c’est sa specialité. Les gens rigolent quand elle dit ça mais c’est vraiment fait à base de glands vous savez. C’est délicieux.
-
- Non mais Isabel, vous pouvez rien lui reprocher hein !
- En effet, son comportement est tout à fait respectable. Aristotélicienne convaincue, charitable, dévouée à son village. Juste une propension élevée à crier et à vouloir s’acheter des vêtements.
- Nan, elle en achète pas tant que ça, elle se les fait offrir. On a une technique, un homme arrive en taverne, elle fait son numéro, là j’arrive et je fais « oh marraiiiiine comme tu dois avoir froid aux pieds ! en plein hiver ! Il te faut absolument des bottes ! » etc. etc. En général, l’homme finit par payer.
- Vous êtes consciente de la personne à qui vous racontez ça, là ?
- Ben Aristote, on ne fait qu’appliquer votre morale ! Le pardon, l’échange, le don de soi ! On est très tournées vers les autres !
- Vous l’êtes aussi sur les marchés…
- Ah oui, les marchés j’aime bien. On y voit du monde et on y fait de supers affaires.
- Comme les couteaux.
- Ah, vous êtes au courant de ça aussi ? Oui, bon, les couteaux, j’avoue, j’ai un faible. J’aime bien en avoir plusieurs.
- En les volant.
- Naaaaaaan mais naaaaan ! De suiteuh ! Nan, je les emprunte pour les tester chez moi, nuance. En plus ils cassent toujours très vite, comme quoi ce sont des escrocs hein…
-
- Ben ça m’parait logique…
- Vous êtes ensuite allée à Castillon.
- Ah oui ! Mon premier voyage !
- Vous y avez rencontré Lotx.
- Ouiiiiiiii ! Qu’est-ce qu’on a pu boire ce soir là ! C’était vraiment bien ! On a crée le trucmachinchosisme ce soir là justement !
- Justement, oui.
- Oh, m.erde.

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Orkaange7876

Mais bordel Anatole, tirez, ou poussez... Faites quelque chose quoi...j'arrive pas à la soulever
Nan mais c'est normal, vous essayez par les cheveux .. C'est pas solide les cheveux..zavez qu'à voir la poignée que vous avez dans la main
Han ils sentent la mirabelle.. Tout Mao ça
Je dirais que c'est votre main qui sent la mirabelle plutôt.; Voire même les deux.. Bon vous la prenez par les bras qu'on sorte de ce trou?
HAN
* lâchage brusque du corps de la brune* Mon grand Machin.. J'allais oublier les fûts
Ahem.. Vous voulez dire que vous allez laisser cramer le corps de votre soeur et que vous allez sortir les tonneaux?
Rha Anatole.. Vous êtes con ou quoi?? Réfléchissez un peu.. Regardez la.; Elle est..
lourde?
Nan essayez encore
Alcoolique?
Oui mais autre chose aussi
Euh.. Ah oui je sais je sais.; Morte?
MOURUE .. Combien de fois faudra que j'vous le dise.; on dit mourue.. Par contre regardez bien les fûts ils sont?
Gros?
Oui mais encore
Lourds?
HAN mais vous voyez donc rien?
Euh.. vivants?
FARPAITEMENT ANATOLE.; Vivants.. et vous les entendez pas appeler?? Donc priorité aux futs.. Organisons nous.. On va les faire rouler .. Un train de tonneaux.. le tunnel est en pente douce on va y arriver

Euh et votre soeur?
Ben zavez qu'à la mettre sur le train de tonneaux... Ca lui aurait plu de se faire transporter sur un train de tonneaux.. Bon ayé? Cparti?? POUSSEZ ANATOLE POUSSEZ, moi je chante pour vous donner du courage Une deux troiiis
MET TES DEUX PIEEEDS EN CANAAAARD.. C'EST LA CHENILLE QUI REDEMARRREEEEEUH

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.mahaut.
- J’vais pas vous déranger plus longtemps. Je repars par où je suis venue, pas d’soucis, me raccompagnez pas, je trouverai.
- Vous n’irez nulle part. Donc, le trucmachinchosisme.
- Ouiiiii alooooors…
- J’attends.
- Nan mais nous sommes une confrérie !


Aristote leva un sourcil.

- Vous allez rire, j’avais pris ça pour une secte, moi.
- Ah non, nooooooon ! De suite, comme vous y allez ! Non c’est une confrérie où les fidèles euh… prient, voilà, ils prient.
- Ils prient qui ?
- Le Grand Machin.
- Et qui est-ce ?
- Ben… c’est un peu vous. En plus rouge, quand même. Mais non, c’est vous, hein, pas d’soucis ! On prierait pas un faux dieu hein. Ha ha ha.
- Ha. Ha. Ha. Et dites moi… J’ai une tête à m’appeler Grand Machin ?
- Euh… je sens la question piège, là… Encore une fois, peu importe le nom, ce qui compte c’est le sentiment ! On vous prie, on vous révère ! Nos fidèles sont très actifs ! très pieux ! Ils développent leur foie !
- Hmm. Et donc vous vous êtes autoproclamée Grande Prêtresse. Et Lotx, Grand Prêcheur.
- Euh… oui, bon c’est un raccourci… Autoproclamés… Disons qu’on a voulu guider les brebis, parce que nous étions sûrs de notre foie.
- Et vous vous gargarisez régulièrement de discuter avec moi ? Enfin le avec le Grand Machin ?
- Ben… se gargariser c’est pas quand on va se brosser les dents ? On boit un coup de mirabelle et on fait revenir dans le fond de la gorge en faisant « bloblobloblo » ?
-
- Non, donc c’est pas ça… Je croyais… Ben on dit ça pour les fidèles hein. Vous savez qu’ils ont besoin d’être rassurés. Des preuves de votre existence, d’un sens donné à la vie, toussa…
- D’où le, je cite « Creusez mes frères, sur ordre du Grand Machin, on arrivera à atteindre cette cave » ?
- J’ai dit ça ? Roooh ça m’étonnerait, je ne me serai jamais avancée…
- Je suis formel. Mes anges ne mentent pas.
- Jamais ?
- Jamais.
- ‘Tain, les pauvres. Bon ben il se peut que, des fois, j’aie un peu développé votre parole divine dans notre confrérie. Mais toujours pour le bien, hein.
- Confrérie… Mais, si je ne m’abuse, dans une confrérie, on ne marie pas les gens… On laisse ce soin aux curés, qui sont mes représentants sur terre.
- Ah oui mais les curés de nos jours, c’est très difficile à trouver. Les gens sont embêtés du coup, ils veulent se marier et ils ne trouvent personne ! Nous on rend service.
- En proposant des mariages à durée déterminée ?
- Oui mais c’est reconductible, hein. Tacitement. Nan mais Aristote, reconnaissez-le ! Vouloir changer la nature humaine c’est illusoire ! Il vaut mieux s’adapter à elle ! Ils ne sont pas fidèles et ne veulent pas d’un engagement à vie ? Le mariage à durée déterminée est la solution idéale !
-
- En plus c’est pas cher !
- VOUS LES FAITES PAYER ?
- Euh… Vous êtes fort en questions pièges, hein ? Pensez à me rappeler de ne pas jouer à « pigeon vole » avec vous. Ben, on les fait participer aux frais de la noce, c’est tout. Des tonneaux par-ci par là…
- Ah oui, vous faites bien de m’y faire penser. Vous fondez votre confrérie sur l’alcool.
- Oui…
- Est-ce là véritablement votre projet religieux ? Construire votre vie sur l’alcool ?
- Ben si vous avez permis l’alcool sur terre, c’est bien que c’est possible, non ?


L’ange roumain leva un panneau « 6.4 ». Elle avait battu son record, elle jubila intérieurement.
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Orkaange7876

Ha ben il fait froid d'un coup non?
Euh.. C'est qu'il faisait plutôt chaud en bas dans la crypte.; Rappelez vous qu'on a failli finir en barbekioue
Bon.. Les futs vont bien c'est le plus important
*se retourne vers le cadavre étalé sur l'herbe du presbytère* Pour elle va falloir prévoir un enterrement digne et sobre. Un tonneau cercueil, des paniers de bouchons à lancer sur sa tombe.. Ah et on a oublié de lui administrer les sacrements..
les sacrements.; Ah oui vous avez de l'eau bénite?
RHA ANATOLEEEUH.. Arrêtez vos grossieretés.. Vous êtes devant un cadavre quand même un peu de tenue.. Spèce de plouc du limousin
J'ai dit quoi encore?
Une grossierté..
Euh... sacrement?
Vous etes vraiment très très con Anatole
ahem.. Hmmmpf.. Ah je sais c'est bénite
Nan.; l'autre mot là .. Vous savez?? Rien que d'y penser je frissonne.. Ca commence par un O
Euh.. Je vois pas là
L'eau Anatole
Euh permettez moi de vous dire que Eau s'écrit pas avec un O
Mais cessez donc de prononcer ce mot.. Malpoli.. Voyou.. Vous m'obligez à suer et à frissonner...Faut que je boive un coup tiens
*mise en perce de tonneau et vidage goulu de la baleine * haaa ça va mieux.. Non.; Anatole j'vais vous montrer comment on administre les sacrements quand on est un bon trucmachinchosiste... Faut tout vous apprendre.. On prend quoi à votre avis?
Euh.. Laissez moi deviner
* massage de sourcils et air très concentré* De l'alcool peut être j'ai bon?
Ha ben vous voyez quand vous voulez.. passez moi le tonneau là
Euh. Il est vide nan?
Doit en rester quelques gouttes au fond. Oh regardez elle sourit encore... Si ça se trouve elle a rencontré le grand machin
Je dirais plutôt qu'elle ricane.. Et elle me fait de plus en plus peur
Anatole, franchement, je sais pas pourquoi on vous traine avec nous depuis des mois.. Non content d'être nul en orthographe vous êtes d'une couardise à faire peur
Justement.. j'ai peur.. Vous trouvez ça normal vous une morte qui rigole?

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.mahaut.
- Mahaut, venons-en au fait. Êtes-vous aristotélicienne ?
- Absolument ! J’ai mon certificat de baptême !
- Un papier ne signifie rien. Etes-vous aristotélicienne dans votre corps ? Dans votre esprit ?
- Dans mon foie, ça compte comme une bonne réponse ? Naaaaan mais ronchonnez pas, je disais ça pour détendre l’atmosphère. Donc ça compte pas ? Oh y’a un ange qui a trouvé des petits gâteaux ! Ils sont à quoi ? J’peux goûter ? C’était quoi la question déjà ?
- Êtes-vous aristotélicienne dans votre corps et dans votre esprit ?
- Oui, je le suis. Ah ah, vous voyez, réponse sérieuse et tout hein !
- Parlez-nous de votre découverte du livre des vertus.
- Ooooh c’était à l’église, je me souviens, j’étais petite hein y’avait…
- ANGE matricule 432756489 ! Reposez ce gâteau immédiatement ! Reprenez, Mahaut.
- C’était quoi comme gâteau ? Un gâteau interdit ? C’était fourré à quoi ? C’était une religieuse ?
- Reprenez, j’ai dit. Votre découverte du livre des vertus.
- Ah oui ! Donc j’étais petite, c’était à l’église. J’étais chargée d’assister le curé dans son office, je devais tenir un cierge. Je m’ennuyais un peu, j’ai tourné la tête et j’ai vu le livre.
- Oui, et ?
- Ben c’est comme ça que je l’ai découvert !
- Je voulais dire « une fois lu, qu’est-ce que ça a changé en vous ? »
- Ah parce que moi j’avais compris comment je l’avais trouvé alors du coup je…
- Oui mais non. La lecture.
- Ah oui, la lecture. Ben déjà je l’ai trouvé gros.
-
- Et y’a pas beaucoup d’images.
-
- Mais sinon c’est très bien, très utile.
- Utile ?
- Ben oui ! Guider les hommes, donner une direction spirituelle, caler un meuble…
- Matricule 432756489, si je revois passer un plateau de gâteaux en provenance des enfers, je vous y envoie illico presto. Pardon, Mahaut, vous disiez ?
- Je disais : chapeau. Beau boulot, le livre. Respect. Il donne envie d’être aristotélicien, hein !
- Vous avez pourtant été baptisée tardivement.
- Oui oh vous savez… j’étais persuadée que je l’étais déjà, depuis ma naissance. En fait, non, donc j’ai rectifié. A Bayonne. Très jolie cérémonie, très émouvante. J’en garde un souvenir ému.
- Je lis ici que vous vous êtes fait baptiser à moitié nue et que vous avez balancé un poisson sur le curé.
- Très émouvante, c’est ce que je dis. Unique ! Gravée dans ma mémoire !
- Le même curé vous a jeté la médaille à la tête, ce qui vous a valu un œil au beurre noir.
- Oui mais je ne lui en tiens pas rigueur. J’suis aristotélicienne hein.
- Ce qui est intéressant, c’est la petite note que j’ai, là.
- Où ça ?
- Là, là, tout en bas. Vous voyez ? Un astérisque et un renvoi où je lis « D’après l’ange chargé du dossier, le baptême a été l’objet d’une négociation financière entre Mahaut et le curé. Baptême express contre service financier. » Amusant, non ?
- Ah je proteste ! C’est faux ! Han le mensonge ! Houuuuuuuuu !


Quelques anges subjugués par la tournure prise par la discussion se laissèrent emporter à murmurer un « houuu » de soutien. Trois d’entre eux furent expédiés en mission d’infiltration chez les averroïstes et ne revinrent jamais. De mauvaises langues murmurent qu’ils se seraient convertis.
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.mahaut.
Mahaut s'était dressée et tentait de se draper dans sa dignitée baffouée. Ce qui est difficile, quand on n'en a pas.

- Un mensonge donc. Pas d’accord entre vous ?
- Si, naturellement que si ! Mais pas financier ! C’était un service à rendre !
- Vous. Avez. Négocié. Un. Baptême.
- Oui, je sais ce que vous allez dire. Ca s’fait pas, gnagnagna. Mais j’étais pressée !
- « Ca s’fait pas, gnagnagna. »
- Non mais adapté à votre style, c’est sûr, pas dit comme ça.
- Vous avez acheté votre baptême.
- Naaan, j’me tue à vous dire que non ! Pas acheté ! Pur troc ! Ca compte pas le troc, si ?
- Je vais vous étonner. Mais si, ça compte.
- Ah ben je savais pas. Sinon j’aurais fait ça mieux hein.
- Je n’en doute pas. Ceci dit, le baptême, ce n’est rien.
- Ah, vous voyez, on peut toujours s’arranger.
- Non, le baptême est fondamental, c’est l’entrée de l’âme au monde aristotélicien. Mais vous avez fait pire. Ne vous contentant pas de mentir, de vous faire passer pour une croyante, vous avez en plus franchi une étape décisive.
- Ah ? Quand j’ai trouvé le principe de la triple distillation ?
- Vous vous êtes autoproclamée Sainte.
- Ah non, c’est pas moi ! C’est elle ! Elle m’est apparue un soir et…
- NE MENTEZ PAS ! JE SAIS TOUT. C’est valable pour vous aussi Ange matricule 432756489.


Au fond de la salle, on entendit une déglutition difficile.

- Bon. Mais si j’ai fait ça, c’était pour ranimer la foi des croyants. Vous savez qu’ils ont besoin de matérialisation. Pis j’ai respecté son enseignement hein. Elle doit être contente.
- En réalité, elle est enfermée dans sa chambre depuis des mois et refuse d’en sortir. Elle ne cesse de pleurer et de demander pourquoi elle a été martyrisée si c’est pour sauver des abrutis pareils.
- Oh.
- Oui, comme vous dites. « Oh »
- Ceci dit, c’est pas très aristotélicien de traiter les croyants d’abrutis hein…
- Elle est bouleversée.
- Oui oui. Moi aussi je le suis souvent, vous le notez dans la colonne « arguments pour sauver Mahaut » ?
-
- Ah y’a pas de colonne « arguments pour sauver Mahaut » ?
- Non, j’hésite encore. L’inscrire serait commencer à y penser, vous voyez. Revenons à Sainte Boulasse.
- Vous voulez que j’aille lui parler ? Je prends une petite chopine et on parle entre saintes…
- Entre une sainte et une âme qui va pourrir en enfer vous voulez dire ?
- Ben et mon jugement ? Ayé, c’est fini ?
- Ne me tentez pas. Non, vous n’irez pas parler à Sainte Boulasse. Vous allez juste arrêter de vous faire passer pour elle. Immédiatement.
- Promis.
- Je vous surveille.
- Nan mais parole de sainte. Nan, nan, scusez, un bête réflexe. Je promets de ne plus me faire passer pour Sainte Boulasse.
- Ni pour qui que ce soit d’autre.
- De religieux vous voulez dire ? Je peux me faire passer pour la grand-mère de Lotx quand même pour lui faire peur et rigoler ?
-
- C’était une question purement informative. Allez, j’ai promis, je recommence plus. Plus jamais jamais. Vous voulez que je crache ?
- On s’en dispensera. Et n’essayez pas de m’avoir. Croiser ne compte pas.
- Ah tiens, vous la connaissez, celle-là ?
- Je vous regarde souvent.
- Ah. Avouez, ça vous détend après une journée de boulot, hein ?

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.mahaut.
- J’avoue être perplexe, Mahaut.
- Vous êtes papa ?
- Je vous demande pardon ??
- Ben vous avez dit père Plexe. Ah noooon, d’accord, vous êtes curé, scusez, c’est très confusant pour moi la façon d’appeler les curés.


Aristote se pinça l’arête du nez.

- Non, en réalité je voulais dire que votre cas me laisse sans voix. D’un côté, j’ai une envie folle de vous coller aux enfers pour l’éternité. De l’autre, j’ai comme une légère fascination pour tout ce que peut produire le Sans-Nom au niveau de l’humanité. Je me demande jusqu’où vous pouvez aller.
- A pied ? Ben je marche facile 50 lieues en une journée, si j’ai de bonnes bottes, sinon, à poney, ça dépend, s’il y a des feuilles de pissenlit, ça retarde parce que Petit Tonnerre a une pass… Vous avez mal à la tête ? Vous vous frottez les tempes.
- Mahaut… Vous êtes vraiment con comme vos pieds, hein ?
- Ben… J’avoue que je ne sais pas trop, je soupçonne mon pied gauche d’être plus malin qu’il ne le laisse voir.
- Un peu comme vous, donc.
- Oh non, rien à voir ! Moi je suis une vraie truffe du Périgord, hein !
- Vous n’avez aucune estime personnelle, je n’ai jamais vu ça.
- Ça me fait gagner du temps. Le temps que je me vexe, que je proteste, que je prouve que je suis plus maligne que certains interlocuteurs, ben c’est autant de temps de perdu à côté. Du temps où je peux m’amuser, boire, discuter avec mes amis, hurler qu’on me sorte de prison, toussa…
- Il y a en vous quelque chose de fascinant.
- Oh, j’vous en prie, vous me flattez. Mon cœur est pris, vous savez.
- Oui, c’est justement ça qui est fascinant. Toute insupportable que vous êtes, vous arrivez à vous faire apprécier des gens, et parfois même de personnes tout à fait intelligentes et morales.
- Ah, vous voulez dire papapair, Roudoudou etc. ?
- Par exemple, oui. Comment le Comte d’Aubeterre a-t-il pu croire qu’il était votre père, à vous et votre blonde de fausse sœur ?
- Ha ben je pensais que vous étiez intervenu, là-dessus.
- Pourtant non.
- Ah. Alors oui, c’est fou. On faisait la technique habituelle du harcèlement, toussa. Vu l’âge et qu’il était marié, on s’était mises d’accord sur la technique « filles cachées ». Au début, il faisait comme tous les autres nobles.
- C’est-à-dire ?
- Il criait « Lâchez ma jambe immédiatement ! Ne me touchez pas ! Vous empestez, par la malpeste ! » et il se barrait en courant quand il nous voyait.
- Un comportement normal, en somme.
- Et un jour, je ne sais pas trop comment, il nous a regardées et il a dit « serait-ce possible… » d’un air songeur. Après ça a été très vite. « Ne dites rien à la comtesse, laissez-moi lui annoncer ça doucement » etc. etc.
- Elle l’a bien pris ?
- Oui, plutôt bien. Bon, elle a accouché quand même. Mais ça s’est très bien passé. Sauf que j’ai raté la cigogne.
- Ça alors…
- Je verrai bien une fois mariée, hein.
- Oui, et le baron d’ailleurs, comment vous avez fait ?
- Pareil, pareil ! On ne change pas une technique qui gagne ! On a harcelé, harcelé ! Pis il a fini par s’habituer. Mes pouèmes ont du jouer hein, je lui écrivais de longs pouèmes sentimentaux. Parce que chez les nobles, l’amour courtois c’est important, c’est comme le petit doigt levé.
- Et il a cédé…
- Ben, techniquement, il ne m’a pas encore demandée en mariage !
- Un reste d’intelligence, sans doute.
- Mais pareil, un jour, de guerre lasse il a dit « bon, d’accord, imaginons un instant ». C’était gagné.
- Vous avez détruit son château.
- Mais sauvé ses poules ! Et fait entrer l’art italien en France ! Dans des siècles on me remerciera ! Vous avez apprécié, vous ?
- J’émets des doutes certains sur la « chambre bariolée en spirales ». A mon avis, personne ne pourra dormir dedans sans vomir.
- C’est le principe de « l’art dans la vie ». Il doit avoir une réelle influence sur nous.


L’ambiance s’était détendue. Mahaut avait fini par dégotter un tabouret qu’elle avait rapproché peu à peu du trône d’Aristote. Le ton passait tranquillement au bavardage et elle sentait venir le moment où elle allait lui tapoter sur le bras en faisant des confidences sur ce que la vieille Marthe avait vraiment fait dans sa vie précédente pour être aussi aigrie dans celle là. Mais il ne fallait pas perdre de vue le but premier de la discussion.
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.mahaut.
-Mahaut, le jugement a été rendu, vous avez défendu votre cas, Aristote a décidé. Inutile de protester, vous rendez la situation difficile à tout le monde. Descendez de la statue de Gabriel. Il n’aime pas qu’on lui grimpe dessus n’importe comment et vous mettez des traces partout. On voit que c’est pas vous qui nettoyez, hein.
- JAMAIS ! Aristote ! Pourquoi ?
- Parce que vous êtes une infidèle, une menteuse, une alcoolique, une égoïste, sans foi ni loi, parjure et que vous parlez trop. C’est insupportable.
- En plus elle m’a dénoncé pour le gâteau. Ça s’fait pas.
- Mais j’ai promis ! J’arrête tout ça ! J’ai compris la leçon !


Elle tentait de capter le regard d’Aristote, tout en matraquant avec régularité les anges qui s’approchaient d’elle en volant.

- Aieuuu ! En plus elle nous frappe Aristote !
- Je ne frappe personne ! C’est vous qui vous trouvez sous la trajectoire de mon tabouret ! Ce que vous pouvez être maladroit !
- Aristote !
- En plus, z’êtes même pas fichu de bouffer un gâteau en douce, nan mais franchement !
- Haaaan, Aristooooote !
- Rah pis cessez de l’appeler comme si c’était votre mère. Vous êtes grand, non ? Vous avez quel âge ?
- 4357 ans.
- Ah quand même. Vous les faites pas.
- Merci.
- Nan, nan, c’est sincère.
- Merci, vraiment. C’est la crème de nuages, ça entretient.
- C’est vrai ?
- Oui il y a des actifs hypo-tenseurs qui... AIEUUUU !
- Ben oui, vous vous laissez distraire beaucoup trop rapidement, mon vieux.
- ARISTOTE !



Aristote tapa deux fois dans ses mains. Les anges s’écartèrent de Mahaut qui resta seule à cheval sur la statue de l’archange, brandissant toujours son tabouret.

- Aristote ! Je promets de ne plus recommencer ! Ne m’envoyer pas en enfer ! Je vous en prie !
- Qu’est-ce qui vous retient sur Terre désormais ?
- L’alc… L’alchimie des cœurs ! La communion des esprits ! Renvoyez-moi, j’irai témoigner de votre mansuétude ! Je deviendrai le symbole vivant que vous pouvez changer les choses et les êtres ! Je deviendrai… sobre ! calme ! croyante ! tournée vers autrui ! charitable !
- Plus de « je suis Sainte Boulasse » ?
- Promis !
- Plus de « et santééééééééé ! »
- Promis ! De la tisane chaque jour !
- Plus de secte trucmachinchosiste ?
Je détruirai la confrérie et renverrai chaque membre dans votre église ! J’en fais le serment !
- Vous lirez le livre des vertus ?
- Quoi ? Ben quand même c’est… Oui, je promets ! Deux fois ! Même à l’envers ! Je le saurai par cœur !
- Vous cesserez de voler ?
- Promis !
- Vous cesserez de hurler pour un rien et de vous habiller n’importe comment ?
- Promis !
- Vous cesserez de faire honte à ceux qui vous entourent ?
- Je serai irréprochable ! Allez quoi ! Vous savez qu’on peut changer ! Laissez-moi mettre ma compétence professionnelle à votre service ! Je serai votre chargée de communications structurelle et résiduelle !
- Ça ne veut rien dire…
- Mais ça impressionne quand même. Alleeeeeeeeeeez ! Et vous savez quoi ? Si je mens et que je remeurs, pas besoin de jugement, je vais direct en enfer. Promis.

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.mahaut.
Aristote réfléchit. Mahaut avait gardé le tabouret levé au cas où, mais elle avait encerclé la tête de la statue pour jurer et l’avait arrosé de ses larmes pour la nettoyer en frottant machinalement avec sa manche.

- Je vous louperai pas si vous mentez.
- Naturellement ! Mais rien à craindre, je serai une blanche brebis. J’irai même jusqu’à devenir une jeune fille souriante, pleine de vie et avec une cascade de boucles brunes que j’agiterai gaiement en faisant la ronde avec les enfants.
- N’en faites pas trop non plus.
- Allez ! Je me marierai ! J’aurais des enfants que j’appellerai Aristote Junior et Boulasse-Jennifer !
- Ou alors vous irez dans un couvent pour le reste de vos jours.
- Si c’est ce que vous voulez, d’accord.
- J’avoue être impressionné par ce revirement. Vous vous pliez à mes quatre volontés.
- Ben je vous ai rencontré, ça m’impressionne vachement.
- Si vous retournez sur terre, vous pourriez faire de grandes choses. Reconquérir les territoires perdus en Orient. Découvrir de nouvelles contrées et les convertir. Mener des armées de fidèles sur la voie de l’amour. Et même ! Qui sait…
- Oui ?
- Faire en sorte que l’église aristotélicienne arrête de me foutre la honte comme c’est le cas depuis des années…
- Houla, c’est l’œuvre d’une vie, ça…
- Oui, je sais, ils me désespèrent pour la plupart. Je ne sais pas quoi faire. Si je me matérialisais pour leur indiquer la voie du paradis, ils se réuniraient pour débattre qui conduirait l’attelage, quelle devrait être sa couleur, si oui ou non on prendrait un multiplace et ils s’entretueraient en à peine trois jours.
- Sans compter qu’ils feraient des sous commissions pour savoir si vous êtes véritablement vous à base de tests de connaissance…
- Avec des QCM ?
- Ils en seraient bien capables…
- C’est bien ce que je pensais, je vais continuer comme maintenant. Les laisser se réunir à Rome et rester absent un maximum. En espérant qu’ils n’en sortent pas pour déclencher des guerres…
- C’est encore le mieux. Je peux retourner sur Terre ?
- J’hésite encore un peu.
- Il ne faut pas. Vous pourrez toujours venir me voir pour me surveiller.
- Non, c’est faisable uniquement si vous êtes morte.
- Ah. Ben vos anges alors.
- Oh, eux, j’envoie toujours les plus crétins, ça me fait rire la tête des fidèles quand ils entendent « vive le québec libre ». Pourquoi je vous dis ça, moi ? Oubliez ça immédiatement. Allez, soit, vous retournez sur terre.
- Vrai de vrai ?
- Je vous fais confiance, hein ? Vous cessez tout votre cinéma habituel ?
- Mon quoi ?
- Ah oui, vous ne connaissez pas, ça, ça arrivera dans quelques siècles. Vous cessez toutes vos simagrées ? Fin de Sainte boulasse, fin du trucmachinchosisme ?
- Si j’mens j’vais en enfer.
- Allez, descendez de Gabriel. Vous vous mouchez dans ses cheveux, c’est pas hygiénique et il va encore râler.

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