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VIE DE SAINT MARTIN
Martinus (Que nous nommons martin) est né vers l'an 316 de l'ère Aristotélicienne de la Fondation dans la province romaine de Pannonie. Son père s'appelait comme lui Martinus et était officier supérieur dans l'armée impériale.
De sa mère, on ne sait rien ou presque, sinon qu'elle se nommait Banetta et qu'elle était bonne comme le pain. Elle meurt alors que le petit Martin avait 3 ans, laissant ainsi le père dans le pétrin.
Les Martini sont une famille dévouée à l'Empire et pratiquent la foi de leurs ancêtres en adorant toute sorte de dieux et en rendant même un culte à l'empereur. Ils vivent donc dans le péché.
Ils sont parfois au contact de communautés aristotéliciennes locales, mais n'en comprennent ni les rites, ni le saint message.
Père et fils parcourent alors l'Europe occidentale au gré des affectations, de ville de garnison en ville de garnison.
Vie dans l'armée
A 15 ans, Martinus ayant fait montre d'un goût prononcé pour le métier des armes, son père décide de faire engager son fils comme soldat dans la légion.
Il va y connaître la discipline militaire et la vraie vie de soldat.
Pendant ses temps de repos militaire, on lui confie, ainsi qu'à d'autres légionnaires, un petit lopin de terre pour qu'il le cultive.
Martin commence par annexer, de gré ou de force, les lots de ses voisins, munit son domaine d'une forte palissade de piquets et en fait un sanctuaire où personne ne peut approcher sans risquer son courroux.
Toutes les fois que l'on essaye de le déranger, il sort comme un furieux et se défend pied à pied contre les intrus, si nombreux soient-ils.
La guerre il l'aime et gare à celui qui croisera son glaive !
Il participe à une campagne contre les Germains païens et barbares où il se distingue par son courage et par le nombre d'ennemis qu'il tue de sa main.
Son supérieur hiérarchique, du nom de Marcus Bonus Pistonnus, lui donne alors le grade de Circitor, officier subalterne chargé de mener les rondes de nuit et d'inspecter les gardes. C'est un poste de confiance qui n'est que rarement donné à des hommes jeunes, Martinus ayant alors tout juste vingt ans.
Affecté en Gaule, peut-être pour sa connaissance du gaulois, cest lors dune de ces rondes de nuit quun soir dhiver 338 à Amiens, il est touché par la grâce.
Sa route croise en effet un vieil homme transi de froid dans la neige. Martin s'approche de lui, doucement. Et Martin le guerrier, celui que tous redoutaient comprend. Il comprend que l'Amitié est plus forte que tout. Devant cet être misérable et résigné à la mort, il connaît l'émerveillement.
Il s'approche du vieillard, tire l'épée du fourreau. Il défait son manteau et le tranche afin de le partager. Sa vie sera désormais consacrée aux pauvres et à Christos.
Mais cette époque est troublée par les incessantes incursions barbares.
En mars 354, Martinus participe à la campagne sur le Rhin contre les Alamans à Rauracum.
Ses nouvelles convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre. Pour prouver quil nest pas un lâche et quil croit à la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaîné et exposé à lennemi et, pour une raison inexpliquée, les Barbares demandent la paix.
Lannée suivante il se fait baptiser à Pâques et entre ainsi dans la grande communauté aristotélicienne.
L'Évêque de Tours
Après 20 ans de bons et loyaux service dans la légion, il prend sa retraite et reçoit un morceau de terre en propriété non loin de Tours en Gaule.
Très vite, de nombreux fidèles accourent, car sa réputation l'a précédé.
Bien des années passent.
En 370 à Tours, lévêque en place vient de mourir. Les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci sest choisi une voie pleine d'humilité et naspire pas à être évêque.
Les habitants lenlèvent donc et le proclament de force évêque le 4 juillet 371 sans son consentement.
Malgré quelques coups furieux portés par le saint (son caractère martial ressort alors) et l'envoi de pierres et autres objets divers, la ferveur populaire ne baisse pas. Au contraire, les objets reçus deviennent très vite des reliques qu'on s'arrache. Martin finit par se soumettre en pensant quil sagit là sans aucun doute de la volonté divine.
Il va passer le reste de sa vie à parcourir inlassablement son diocèse, convertissant sans cesse les païens alors très nombreux dans les campagnes de cette époque.
Il s'impose une vie de discipline et organisée selon un rituel militaire qui ne le quittera jamais : lever à heures fixes, prières, repas de gruau et verre d'eau vinaigrée.
Il rassemble auprès de lui quelques disciples qui le suivent dans ses pérégrinations.
Martin avait-il des dons de guérisseur ? Certainement, sinon comment expliquer tous les miracles quon lui attribue : on dit quil fait « jaillir des sources, quil guérit les paralytiques, les possédés, les lépreux, il ressuscite les enfants, il fait parler les muets, il peut même guérir à distance, ou par lintermédiaire dun objet quil a lui-même touché. Il calme les animaux furieux et même la grêle. »
Un jour, voyant des martins-pêcheurs se disputer des poissons, il explique à ses disciples que les démons se disputent de la même manière les âmes des fidèles sur la Lune. Et les oiseaux prennent ainsi le nom de l'évêque.
Le lendemain, épuisé par cette vie de soldat de Dieu, Martin meurt à la fin de lautomne, le 8 novembre 397 sur un lit de cendre comme mourraient les saints hommes ; disputé entre Poitevins et Tourangeaux, son corps est subtilisé par ces derniers qui le font discrètement et non sans mal passer par une fenêtre de la chapelle où il repose et il est rapidement reconduit par le fleuve jusqu'à Tours où il est enterré.
Au passage de son corps sur la Loire entre Poitiers et Tours, les fleurs se mettent à éclore en plein mois de novembre. Ce phénomène étonnant donnera naissance à l'expression "été de la Saint Martin" !