Aelyia

[sur les chemins]
Lyly appréciait ces voyages nocturnes, bercées par le doux balancement de la charrette et les chuchotements de ses compagnons. Le confort sommaire lui importait peu et elle retrouvait avec plaisir les longues routes de sa petite enfance. Dans la tiédeur d’un nid douillet fait de douces couvertures, elle ne tardait pas à s’enfoncer dans un sommeil profond. Seule, l’impatience de découvrir une nouvelle ville, la sortait du pays des rêves au petit jour.
Akilam, durant la journée, lui avait proposé de rejoindre son parrain, Scotty avait accepté gentiment le détour. Dans quelques heures, elle aurait des nouvelles…. Enfin elle l’espérait.
Elle les aimait beaucoup ces brestois en vagabondage. Elle se promit de leur redire une nouvelle fois.
Halte
L’ordre avait claqué comme un coup de fouet.
L’enfant ne savait plus si c’était cela qui l’avait réveillée ou le soubresaut inopiné de la charrette ou les cris aigus du bébé d’Alikam.
Elle se leva d’un bond pour voir Scotty, en soldat aguerri, poser sa main sur son épée.
Le brouillard s’était levé, dense, épais et il avait couvert de givre, les arbres qui bordaient le chemin. Trois hommes leur barraient la route, ou plutôt deux cavaliers restés en selle et un troisième qui avait allumé un flambeau et tenait son cheval par les rennes.
Non, Scotty, non, ce ne sont pas des ennemis.
Aelyia avait reconnu, à leur uniforme, la garde personnelle de son parrain.
L’homme au flambeau s’approcha de Scotty et il y eut entre eux un rapide conciliabule.
Puis il monta dans la carriole et sans ménagement pris l’enfant dans ses bras, la hissa sur son cheval et se mis en selle devant elle.
Lyly était étonné de l’état des chevaux, couverts de sueurs par un si grand froid. Dans le manoir du marquis, jamais on n’aurait pris le risque de malmener cet animal qu’on respectait plus que tout sans qu’un danger immense en soit la cause. L’enfant se sentait en plein cauchemar, le ventre noué par la peur. Cette peur n’était pas pour elle, elle ne craignait pas pour sa sécurité malgré la rudesse du garde qui ne savait probablement n’être qu’un guerrier, redoutable, efficace mais sans états d’âme. Non, cette peur était pour sa mère ou pour le marquis, elle avait compris qu’une chose très grave était arrivée.
On a toujours plus peur pour ceux qu’on aime que pour soi quand l’amour est véritable.
Cette peur donc, elle la sentait grandir en elle, sournoise, insidieuse. Et elle s’amplifiait au rythme effréné du galop.
L’enfant avait eu des cours d’équitation mais jamais elle n’avait connu tel galop. Collée contre la veste rêche du soldat, elle en perdait le souffle.
Les cavaliers avaient échangé quelques mots avant ce départ, il avait été question d’un fermier, elle savait qu’ils avaient un rapport à faire d’urgence au marquis ce qui expliquait se rythme effréné. Le manoir apparut tres vite, les gardes se précipitèrent à l’intérieur, l’enfant les suivis.
Dans le halle un attroupement, lyly vit de suite son parrain mais n’osa pas s’en approcher.
Ce dernier hurlait des ordres. Comme d’habitude, il prenait avec assurance les choses en main mais le ton autoritaire et les marques de sang au sol firent que l’enfant préféra ne pas le déranger.
Elle saisit quelques phrases au vol :
Je veux ses brigands morts ou vifs, une prime de 100 écus par tête.
Je veux savoir ce qui est arrivé à ma cousine
Lyly se précipita en direction du vieux majordome qu’elle savait si bien taquiner depuis sa naissance ou presque. Mais là c’est avec effroi qu’elle lui posa la question qui lui tenait à cœur.
Que se passe t il Cyprien ? ça a un rapport avec maman cette histoire de brigands ? De quoi parle parrain ? Il lui est arrivé quelque chose de grave ?
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Lyly appréciait ces voyages nocturnes, bercées par le doux balancement de la charrette et les chuchotements de ses compagnons. Le confort sommaire lui importait peu et elle retrouvait avec plaisir les longues routes de sa petite enfance. Dans la tiédeur d’un nid douillet fait de douces couvertures, elle ne tardait pas à s’enfoncer dans un sommeil profond. Seule, l’impatience de découvrir une nouvelle ville, la sortait du pays des rêves au petit jour.
Akilam, durant la journée, lui avait proposé de rejoindre son parrain, Scotty avait accepté gentiment le détour. Dans quelques heures, elle aurait des nouvelles…. Enfin elle l’espérait.
Elle les aimait beaucoup ces brestois en vagabondage. Elle se promit de leur redire une nouvelle fois.
Halte
L’ordre avait claqué comme un coup de fouet.
L’enfant ne savait plus si c’était cela qui l’avait réveillée ou le soubresaut inopiné de la charrette ou les cris aigus du bébé d’Alikam.
Elle se leva d’un bond pour voir Scotty, en soldat aguerri, poser sa main sur son épée.
Le brouillard s’était levé, dense, épais et il avait couvert de givre, les arbres qui bordaient le chemin. Trois hommes leur barraient la route, ou plutôt deux cavaliers restés en selle et un troisième qui avait allumé un flambeau et tenait son cheval par les rennes.
Non, Scotty, non, ce ne sont pas des ennemis.
Aelyia avait reconnu, à leur uniforme, la garde personnelle de son parrain.
L’homme au flambeau s’approcha de Scotty et il y eut entre eux un rapide conciliabule.
Puis il monta dans la carriole et sans ménagement pris l’enfant dans ses bras, la hissa sur son cheval et se mis en selle devant elle.
Lyly était étonné de l’état des chevaux, couverts de sueurs par un si grand froid. Dans le manoir du marquis, jamais on n’aurait pris le risque de malmener cet animal qu’on respectait plus que tout sans qu’un danger immense en soit la cause. L’enfant se sentait en plein cauchemar, le ventre noué par la peur. Cette peur n’était pas pour elle, elle ne craignait pas pour sa sécurité malgré la rudesse du garde qui ne savait probablement n’être qu’un guerrier, redoutable, efficace mais sans états d’âme. Non, cette peur était pour sa mère ou pour le marquis, elle avait compris qu’une chose très grave était arrivée.
On a toujours plus peur pour ceux qu’on aime que pour soi quand l’amour est véritable.
Cette peur donc, elle la sentait grandir en elle, sournoise, insidieuse. Et elle s’amplifiait au rythme effréné du galop.
L’enfant avait eu des cours d’équitation mais jamais elle n’avait connu tel galop. Collée contre la veste rêche du soldat, elle en perdait le souffle.
Les cavaliers avaient échangé quelques mots avant ce départ, il avait été question d’un fermier, elle savait qu’ils avaient un rapport à faire d’urgence au marquis ce qui expliquait se rythme effréné. Le manoir apparut tres vite, les gardes se précipitèrent à l’intérieur, l’enfant les suivis.
Dans le halle un attroupement, lyly vit de suite son parrain mais n’osa pas s’en approcher.
Ce dernier hurlait des ordres. Comme d’habitude, il prenait avec assurance les choses en main mais le ton autoritaire et les marques de sang au sol firent que l’enfant préféra ne pas le déranger.
Elle saisit quelques phrases au vol :
Je veux ses brigands morts ou vifs, une prime de 100 écus par tête.
Je veux savoir ce qui est arrivé à ma cousine
Lyly se précipita en direction du vieux majordome qu’elle savait si bien taquiner depuis sa naissance ou presque. Mais là c’est avec effroi qu’elle lui posa la question qui lui tenait à cœur.
Que se passe t il Cyprien ? ça a un rapport avec maman cette histoire de brigands ? De quoi parle parrain ? Il lui est arrivé quelque chose de grave ?
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