Leamas
Une ruche ... voilà ce qu'était le manoir...
Les gardes courraient en direction de leurs quartiers, d'autres en revenaient.
A l'extérieur, on pouvait entendre la voix autoritaire du maitre des écuries.
Les chevaux, devant tout se bruit, étaient nerveux, certains s'emballaient.
Le Haut Conseillé tentait de comprendre ce qu'il se passait. Gontrand avait parlé de la garde, des feux d'alarme et de quoi encore ?
Tout allait beaucoup trop vite, il arrivait comme un cheveux dans la soupe en plein milieu d'une guerre dont il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants, dont il ne connaissait pas les protagonistes ...
Mais que se passe t'il ?
Comme tu peux le voir l'agitation est le mot d'ordre aujourd'hui, ma Fille et ma Cousine sont portées disparues.
Mais ce n'est malheureusement pas pour cela que je te fais venir, une bien triste nouvelle m'a fait t'appeller.
On a ramené ton frère gravement blessé alors qu'il était en mission pour protéger Maf. Nous sommes sans nouvelles de son acolyte, il est probablement mort, Malec a semble-t-il pu s'enfuir ou du moins il a mieux résister à la souffrance et à ses blessures...
Sur ses paroles, l'homme se décala ...
Il était allongé là, sur une table
Ses vêtements avaient été arrachés afin de le soigner probablement.
Du sang partout sur ses vêtements, sur lui ... du sang ...
Ses cheveux étaient collés par ce sang ... tout ce sang !
Son bras pendait dans le vide, main ouverte.
Son visage ... on aurait presque pu croire qu'il dormait. Il avait l'air paisiblement en train de se reposer après un dur voyage.
Sa poitrine se soulevait et retombait avec difficulté.
Des personnes s'afféraient autour de ce corps.
Plus un bruit de pas, plus de bruit de sabot, plus de hennissement, plus de voix, plus rien ... juste ce corps, sur cette table. Le temps s'arrêtait ici, maintenant.
Les secondes paraissaient des heures ...
Combien d'heures observa t'il son frère sur cette table ?
Combien de décennie s'était il écoulée depuis la dernière fois ou les deux frères s'étaient parlés ?
Sans un bruit, sans une parole, sans une larme, Leamas se dirigea vers son frère.
Ses yeux ne pouvaient se détacher de son visage.
Il posa un genou à terre et releva la main pendante, la tenant dans ses mains. Le cadet s'attendait à voir son frère ouvrir les yeux d'un coup et se moquer de lui piégé par la bonne blague du faux blessé.
Mais, il ne le ferait pas ... surement pas en souriant.
Pas un mot ne sortit de la bouche de Leamas.
Cela faisait plus d'un an qu'il s'était engagé dans l'armée régulière et avait quitté la ferme familiale. Une guerre, une mutation, un voyage ...
Mais, hier encore, il avait l'impression de se battre au milieu des bottes de foin avec Malec. Il sentait encore le coup de poing porté dans les cotes que ce dernier lui avait mis.
Hier encore, il se voyait avec ce même frère au moment des moissons en train de se disputer pour savoir qui des deux boiraient à la bouteille de chouchen...
Hier encore mais tellement loin d'aujourd'hui...
Malec ...
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Les gardes courraient en direction de leurs quartiers, d'autres en revenaient.
A l'extérieur, on pouvait entendre la voix autoritaire du maitre des écuries.
Les chevaux, devant tout se bruit, étaient nerveux, certains s'emballaient.
Le Haut Conseillé tentait de comprendre ce qu'il se passait. Gontrand avait parlé de la garde, des feux d'alarme et de quoi encore ?
Tout allait beaucoup trop vite, il arrivait comme un cheveux dans la soupe en plein milieu d'une guerre dont il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants, dont il ne connaissait pas les protagonistes ...
Mais que se passe t'il ?
Comme tu peux le voir l'agitation est le mot d'ordre aujourd'hui, ma Fille et ma Cousine sont portées disparues.
Mais ce n'est malheureusement pas pour cela que je te fais venir, une bien triste nouvelle m'a fait t'appeller.
On a ramené ton frère gravement blessé alors qu'il était en mission pour protéger Maf. Nous sommes sans nouvelles de son acolyte, il est probablement mort, Malec a semble-t-il pu s'enfuir ou du moins il a mieux résister à la souffrance et à ses blessures...
Sur ses paroles, l'homme se décala ...
Il était allongé là, sur une table
Ses vêtements avaient été arrachés afin de le soigner probablement.
Du sang partout sur ses vêtements, sur lui ... du sang ...
Ses cheveux étaient collés par ce sang ... tout ce sang !
Son bras pendait dans le vide, main ouverte.
Son visage ... on aurait presque pu croire qu'il dormait. Il avait l'air paisiblement en train de se reposer après un dur voyage.
Sa poitrine se soulevait et retombait avec difficulté.
Des personnes s'afféraient autour de ce corps.
Plus un bruit de pas, plus de bruit de sabot, plus de hennissement, plus de voix, plus rien ... juste ce corps, sur cette table. Le temps s'arrêtait ici, maintenant.
Les secondes paraissaient des heures ...
Combien d'heures observa t'il son frère sur cette table ?
Combien de décennie s'était il écoulée depuis la dernière fois ou les deux frères s'étaient parlés ?
Sans un bruit, sans une parole, sans une larme, Leamas se dirigea vers son frère.
Ses yeux ne pouvaient se détacher de son visage.
Il posa un genou à terre et releva la main pendante, la tenant dans ses mains. Le cadet s'attendait à voir son frère ouvrir les yeux d'un coup et se moquer de lui piégé par la bonne blague du faux blessé.
Mais, il ne le ferait pas ... surement pas en souriant.
Pas un mot ne sortit de la bouche de Leamas.
Cela faisait plus d'un an qu'il s'était engagé dans l'armée régulière et avait quitté la ferme familiale. Une guerre, une mutation, un voyage ...
Mais, hier encore, il avait l'impression de se battre au milieu des bottes de foin avec Malec. Il sentait encore le coup de poing porté dans les cotes que ce dernier lui avait mis.
Hier encore, il se voyait avec ce même frère au moment des moissons en train de se disputer pour savoir qui des deux boiraient à la bouteille de chouchen...
Hier encore mais tellement loin d'aujourd'hui...
Malec ...
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