Rosetta
[Arles, au 44 rue des Assoiffés, dans sa chambre]
Un grand lac, gigantesque, aux reflets dorés par les rayons du soleil anglois... (si si !)
Une immense fête près d'un champ de coquelicots...
De la bière coulant à flot, des soldats, des femmes de plus ou moins bonnes moeurs, dont Rosy, cherchant du regard son doux soldat blond...
Soudain, comme un éclat de cristal aveuglant, elle remarqua son sourire au détour d'une rangée de tables, et accourut vers lui... Il la prit tendrement dans ses bras forts, Rosy était aux anges... Puis il ouvrit la bouche pour lui murmurer des mots doux...
"Ma douce... Je vais vous faire écarteler pour avoir bousculer un passant sur un chemin et lui avoir fait perdre 4 écus et 3 deniers par terre alors que vous-mêmes vous enfuyiez de peur..."
Ne comprenant pas immédiatement, Rosy lui lança un regard plein de détresse, le soldat prit alors une apparence cadavérique, et lui sourit, dévoilant des crocs monstrueux et...
AAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!
Se réveillant en sursaut, la jeune angloise était en sueur, nue dans ses draps. La fenêtre cassée et l'air frigorifié qui entrait dans la chambre ne lui apportaient aucun réconfort...
Elle décida de se lever, elle savait qu'elle ne retrouverait pas le sommeil de si tôt. Elle passa une robe d'intérieur en soie rouge, richement parée de broderie d'or. On aurait pu croire à une noble dans son château, ce n'était qu'une ex-puterelle qui s'était enfuie de son bordel, emportant avec elle quelques beaux vêtements en souvenir de son passé de femme nocturne et appétissante... Elle descendit à la salle de vie et se fit chauffer un thé, pour se réveiller définitivement.
Cette histoire de procès à deux écus six deniers la mettait de mauvaise humeur. Que de bruit pour rien... Et cette façon de faire... Cette ambiance à Arles, ces bien-pensants au dessus des loys, se fichant de savoir s'ils allaient à l'encontre de leur Codex, que de toute façon ils ne connaissaient absolument pas, l'avaient-ils lu au moins une fois dans leur vie ? Apparemment non pour la plupart...
Elle s'assit à sa table, les yeux dans le vague, scrutant les flammes qui grésillaient encore faiblement dans l'âtre. Son Angleterre lui manquait... Elle n'avait personne à qui demander conseil, personne vers qui se tourner, sauf peut-être la seule personne à lui avoir fait confiance pour un poste important... Ed... C'était décidé, il fallait qu'elle lui parle, et le plus tôt possible serait le mieux !
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Voyageuse angloyse
Parlez lentement, j'ai du mal en français !
Ascram
Dans la forêt de Forcalquier, une jeune femme éprise de liberté
Héloïse avait suivi le conseil éclairé de sa marionnette, et était allée prendre un bon bol dair pur dans la forêt de Forcalquier, afin deffacer se son esprit la bassesse et la bêtise qui loppressaient de toutes parts. Et, par Aristote, cest quil avait raison, ce bon vieux Lord Pat ! La fraîcheur du temps aurait ravigoté un vieillard et elle se sentit soudain légère, sûre delle et de sa destinée.
Bien emmitouflée, elle marchait dun bon pas, se laissant envahir par la bienveillance des arbres qui lui délivraient au passage des caresses amicales. De temps en temps, elle sarrêtait, donnant un léger coup de bâton dans un taillis, dans lespoir de voir sen échapper un animal.
Ses pas la menèrent à une clairière nimbée dune étrange lumière que le soleil diffusait chichement en ce mois de janvier. Un chêne de bonne taille lui tendait les bras, elle alla vers lui, caressa lécorce pour en apprécier la tendre rugosité, posa une petite couverture de laine à son pied et sassit, le dos appuyé sur le tronc.
Lair lavait assommée, elle sassoupit et se retrouva face à un être étrange, au teint jauni par la cupidité, au regard marqué par la bêtise. La créature avait un étrange comportement, elle bondissait quatre fois quatre fois sur elle-même avant de lâcher un pet pestilentiel. Elle séloigna bien vite de cette créature habitée par le sans nom.
Elle séveilla en sursaut, perturbée par cette vision. Simposa alors à son esprit une idée, un petit voyage en Arles. Cétait décidé ! Elle allait rendre visite à son amie Suniva.
--Artacoquillus
Dans l'Auberge du vilain Edwald :
Le vieux croulant buvait comme un mort de soif, alternant le passage de bouteilles entre son gosier et la main d'Ed qui faisait de même...
M'enfin. Te l'ai toujours dis moi. Si tu baisses pas ta culotte dans ce comté, t'es mort, et un coquillard ne baisse jamais sa culotte. Ou alors....
Artacoquillus croisa le regard d'Ed...
Tu devra me rendre ton pendentif.
Les mots étaient jetés, Artacoquillus lançait comme un ultimatum à Ed, le défiant du regard...
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Artacoquillus, car une coquille qui roule n'amasse pas moule !
Rosetta
[Arles, au 44 rue des Assoiffés, dans sa salle de vie]
Rosy tournait en rond dans sa cuisine depuis déjà un bout de temps... Elle ne savait que faire... Ce rêve... Cette ambiance pourrie par une poignée de gens bien placés, c'est à dire loin au dessus des loys... Rosy avait le nez fin, le nez anglois par excellence, et ça sentait mauvais, comme un pet de monstre hideux vociférant des paroles incompréhensibles...
Elle jeta son déshabillé en soie sur le lit... Puis dans sa besace. Avec quelques affaires, et le pot d'onguent offert par Suniva. Elle ne se sentait pas en sécurité chez elle, qui sait si cette horde de sans-gênes n'avaient pas déjà envoyé des troupes armées dans le village pour réduire au silence tous ceux qui s'opposeraient de manière rationnelle à eux ??
Armée de son baluchon, et accessoirement de sa dague qui ne la quittait jamais, elle sortit d'un pas rapide en direction de l'auberge...
[A l'auberge des gros méchants pas beaux]
La petite Tribun n'avait jamais traversé Arles aussi rapidement, la fatigue s'en était allée définitivement grâce à son thé bien fort bu juste avant. Elle finit par arriver devant la porte de l'auberge, le ciel était encore bien sombre à cette heure... Elle espérait que quelqu'un lui répondrait, mais n'en était point certaine. Peut-être allait-elle déranger vue l'heure... Tant pis, elle prit son courage à deux mains et brava sa politesse angloise pour réveiller les habitants de cette auberge...
BOUM BOUM BOUM !!!
Y a quelqu'un ? Messire Ed ? C'est Rosetta !!!
Elle attendit, l'oreille collée contre la porte pour scruter le moindre bruit de pas...
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Voyageuse angloyse
Parlez lentement, j'ai du mal en français !
Rosetta
Rosy commençait à tremblotter de froid, lorsque soudain la porte s'ouvrit sur le visage d'Ed, qui l'invita à entrer. Il avait l'air tout à fait réveillé, et pour cause, il faisait salon avec sa dame et un autre homme, en pleine nuit, apparemment un peu ivres...
Comme tu peux le voir, on ne dormait pas nous non plus. Viens te joindre à nous... et .. que fais tu avec tes affaires ?
Elle en avait presque oublié qu'elle avait pris ses affaires...
Je heu... J'avais peur Messire Ed ! J'ai fait un mauvais rêve, on voulait m'écarteler à cause de l'histoire que vous savez... Ca m'a réveillée et j'ai eu peur que des soldats ne viennent me chercher avant mon procès, pour me faire violence et m'écarteler sans jugement !!!
Elle baissa le regard en direction de ses chausses...
Alors j'ai pris mes affaires et j'ai fui.... Je ne savais pas où aller, je suis venue jusqu'ici. Je pensais vous déranger mais apparemment non, cela me rassure ! *grand sourire d'une innocence déconcertante* Je... Je ne veux pas retourner chez moi la nuit, je dormirai à mon bureau demain soir, la porte ferme mieux, mais là j'avais peur, vous comprenez ? *regard désemparé*
Elle regarda l'assemblée et soupira. Jamais de sa vie elle n'avait été aussi effrayée, même lorsqu'elle tombait sur des clients pas nets au bordel, c'était dire !!!
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Voyageuse angloyse
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