Apolonie
Quelques mois maintenant qu'ils parcourent les routes côte à côte, depuis Montbrisson ils en auront vu du paysage... Le Languedoc, les joutes en Anjou, l'Auvergne encore, Varennes, puis le Berry... Sur son annulaire, une alliance toute neuve. Sous sa houppelande, un ventre qui s'arrondit, souvenir d'une première nuit partagée avec celui qui n'était pas encore son mari, dans le campement angevin. Sous ses cuisses son fier étalon, souvenir d'une escapade gasconne.
On avait bien essayé de la convaincre de voyager en coche, maintenant qu'elle avait largement dépassé le premier trimestre. L'azur furibond qu'elle avait alors dardé sur les auteurs d'une telle proposition les avait découragé. Et elle trotte fièrement, juchée sur Jean-Eudes, aux côtés d'Alayn et suivie de près par Regort et Zeliane. La promenade en Berry avait été amusante, surtout lorsque Georges leur avait annoncé qu'Alayn était hors la loi pour n'avoir pas versé de dot à sa jeune épouse. Sourire en coin au souvenir.
Au moment de repartir, enfin remis de leurs noces, on leur avait fermement déconseillé de passer par le Limousin. Quand la brunette en avait demandé la raison, on lui avait parlé d'une épidémie de peste qui sévissait un peu partout dans le comté. Un frisson plus tard, elle avait étudié sa carte. Pour rejoindre son frère, pas d'autre route qui n'occasionnerait pas un détour de plusieurs semaines. Hors de question. Et puis elle avait une idée en tête, comme une envie de passer saluer la comtesse.
Celle qui a encore du mal à se considérer comme vicomtesse, et encore plus de mal à accepter sa condition de femme enceinte, avait donc décidé de braver le danger. Quelques mesures sanitaires qu'elle distille à ses compagnons de route : ne toucher personne, se laver les mains régulièrement, s'emmitoufler dans leurs vêtements, et éviter d'aller trop se mêler à la population, préférant les campements à l'écart. En parlant de campement... Il allait falloir apprendre à Zélie à en monter un, en attendant de se trouver un nouvel écuyer.
Le jeune Von Frayner a fini son service. Deux longs mois de punition pour avoir osé plonger le regard dans son décolleté à un bal. Pensée fugace octroyée à un blondinet qui même en faisant la tronche avait il faut bien l'avouer, servi du mieux qu'il pouvait la dame qu'elle était alors. Chlo, le baron pédant, avait accompli sa tâche avec même un soupçon d'amitié. Bon, plus que ça, mais chut, fallait pas l'dire ! Ils refusent de se dire amis. Et me demandez pas pourquoi, j'en sais rien du tout ! Il a pourtant été son témoin au mariage...
Alors qu'ils progressent, les villages changent... Des brasiers à l'extérieur des murailles, tristes mines une fois les enceintes franchies, oui, la maladie progresse... Plissements de nez réguliers de la brunette et elle fait monter les tentes en pleine campagne, refusant d'approcher de trop près les sources de contamination. Et enfin, après quelques jours, se dressent devant eux les murailles de Limoges et les tours du château comtal. Ralentissant l'allure, elle donne congé à Reg' et Zelie, ils ont quartier libre. Puis elle conduit son cheval vers le poste de garde.
Bonjour, j'aimerais obtenir un entretien avec la Comtesse Ewaele, s'il vous plait. Veuillez annoncer Apolonie de Nerra et Alayn de Viverols, auvergnats.
Un moment d'hésitation... Elle ne maîtrise pas encore bien le mariage, et pour éviter de dire une bêtise, s'abstient de donner leurs titres. De toute façon, c'est pour une raison personnelle qu'elle se permet de venir déranger la comtesse, pas la peine de faire étalage d'autre chose. On les fait entrer dans une cour où leurs montures sont récupérées par des palefreniers affairés, et naturellement sa main se glisse dans celle de son époux, comme toujours, alors qu'ils attendent qu'un page vienne les accueillir et les conduise jusqu'au bureau d'Ewaele.
_________________
Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.
On avait bien essayé de la convaincre de voyager en coche, maintenant qu'elle avait largement dépassé le premier trimestre. L'azur furibond qu'elle avait alors dardé sur les auteurs d'une telle proposition les avait découragé. Et elle trotte fièrement, juchée sur Jean-Eudes, aux côtés d'Alayn et suivie de près par Regort et Zeliane. La promenade en Berry avait été amusante, surtout lorsque Georges leur avait annoncé qu'Alayn était hors la loi pour n'avoir pas versé de dot à sa jeune épouse. Sourire en coin au souvenir.
Au moment de repartir, enfin remis de leurs noces, on leur avait fermement déconseillé de passer par le Limousin. Quand la brunette en avait demandé la raison, on lui avait parlé d'une épidémie de peste qui sévissait un peu partout dans le comté. Un frisson plus tard, elle avait étudié sa carte. Pour rejoindre son frère, pas d'autre route qui n'occasionnerait pas un détour de plusieurs semaines. Hors de question. Et puis elle avait une idée en tête, comme une envie de passer saluer la comtesse.
Celle qui a encore du mal à se considérer comme vicomtesse, et encore plus de mal à accepter sa condition de femme enceinte, avait donc décidé de braver le danger. Quelques mesures sanitaires qu'elle distille à ses compagnons de route : ne toucher personne, se laver les mains régulièrement, s'emmitoufler dans leurs vêtements, et éviter d'aller trop se mêler à la population, préférant les campements à l'écart. En parlant de campement... Il allait falloir apprendre à Zélie à en monter un, en attendant de se trouver un nouvel écuyer.
Le jeune Von Frayner a fini son service. Deux longs mois de punition pour avoir osé plonger le regard dans son décolleté à un bal. Pensée fugace octroyée à un blondinet qui même en faisant la tronche avait il faut bien l'avouer, servi du mieux qu'il pouvait la dame qu'elle était alors. Chlo, le baron pédant, avait accompli sa tâche avec même un soupçon d'amitié. Bon, plus que ça, mais chut, fallait pas l'dire ! Ils refusent de se dire amis. Et me demandez pas pourquoi, j'en sais rien du tout ! Il a pourtant été son témoin au mariage...
Alors qu'ils progressent, les villages changent... Des brasiers à l'extérieur des murailles, tristes mines une fois les enceintes franchies, oui, la maladie progresse... Plissements de nez réguliers de la brunette et elle fait monter les tentes en pleine campagne, refusant d'approcher de trop près les sources de contamination. Et enfin, après quelques jours, se dressent devant eux les murailles de Limoges et les tours du château comtal. Ralentissant l'allure, elle donne congé à Reg' et Zelie, ils ont quartier libre. Puis elle conduit son cheval vers le poste de garde.
Bonjour, j'aimerais obtenir un entretien avec la Comtesse Ewaele, s'il vous plait. Veuillez annoncer Apolonie de Nerra et Alayn de Viverols, auvergnats.
Un moment d'hésitation... Elle ne maîtrise pas encore bien le mariage, et pour éviter de dire une bêtise, s'abstient de donner leurs titres. De toute façon, c'est pour une raison personnelle qu'elle se permet de venir déranger la comtesse, pas la peine de faire étalage d'autre chose. On les fait entrer dans une cour où leurs montures sont récupérées par des palefreniers affairés, et naturellement sa main se glisse dans celle de son époux, comme toujours, alors qu'ils attendent qu'un page vienne les accueillir et les conduise jusqu'au bureau d'Ewaele.
_________________
Co-fondatrice avec Amberle du fan club de Constant Corteis.