[RP] L'enceinte de PARTOUZE

- Qu'est-ce que j'ai dit ?
- Votez Partouze !
- Le parti qui lance des bouses !
- NAN, Germain, nan, ça on le dit pas !
- Haaaaan, Jules il m'a tiré la langue ! C'est pas gentil !
- Les enfants, on se concentre. Qui se souvient de votre mission ?
- Moi moi moi moiiiiiii !
- Personne ?
- MAIS MOI EUUUUUUUUUH !
- Oui, vas-y, Prosper.
- C'est le roi du pain d'épices euh !
- HAAAAAN !
- Ça suffit ! Prosper, on t'écoute.
- Alors on doit courir partout, distribuer les papiers roses-qu'on-n'a-pas-le-droit-de-les-plier-pour-en-faire-des-bateaux, et répandre la bonne parole.
- Bravo Prosper, tiens, un bon point.
- Han le fayooooot !
- Chut ! Il a retenu, il a droit à un tour de poney, c'est la règle. Allez, est-ce que vous êtes prêts ?
- Moi je suis prête mais Jules il arrête pas de m'embêteeeer !
- Même pas vrai ! C'est elle qui me pousse !
- Bon, qu'est-ce que vous allez dire à vos parents ?
- Moi je sais, moi je sais ! Moiiiiii !
- Personne ?
- Moiiiiiiiiiiii madaaaaaaaame euh !
- Tain Prosper mais t'es vraiment un gros fayot hein !
- Et le roi du pain d'épice...
- HAAAAAAAN !
- Donc, qu'est-ce que tu vas dire à ta maman ?
- D'abord je vais dire "maman, tu sais, y'a un nouveau parti politique et ils sont super gentils !"
- Oui mais ça, ça ne suffit pas, tous les partis sont gentils en apparence, elle le sait ta maman.
- Ben après je lui dirai "et en plus, m'man, ils ont de vraies idées pour changer les choses !"
- Bien. Ensuite ?
- "Même qu'avec eux, on aura plus de libertés ! On pourra se coucher au moins une heure après vêpres !"
- Non mais ça c'est entre nous Prosper, ta maman elle s'en fiche de ça.
- Ah ben non elle me hurle toujours d'aller au lit quand les cloches sonnent. Elle est comme ça ma m'man.
- Madaaaameuh ! Jules il m'a tiré les cheveux !
- Jules, rends moi ton bon point.
- Nan mais nan, je le ferai plus, promis !
- Attention hein ! si tu continues je te fais boire une tisane !
- Han le pauuuuuvre...
- Donc, et à votre papa, vous lui direz quoi ?
- "Papa, papa, y'a un parti qui s'appelle Partouze !"
- Très bien. Et après ?
- "Ils ont un super programme il paraît, ils vont bientôt le dévoiler mais papa, il faut absolument que tu ailles le voir !"
- Par-fait.
- "Et tu peux m'acheter des nouvelles chausses aussi ?"
- Non, ça non ! Vous ne le direz qu'après les élections. Bon allez, je vous distribue les tracts, et vous courez partout en les distribuant. Ensuite vous revenez et un tour de poney chacun.
- AIEUUUU.
- Jules, tu es puni.

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Bon, le premier mitingue n'avait pas eu tout le succès escompté mais le conseiller en démagogie ne comptait pas en rester là et avait convié toute la populace à une seconde rencontre du même nom, bien destiné à ce que son poulain, s'il ne rapporte pas de voix à sa liste, n'en fasse au moins pas trop perdre...
Une petite foule s'était rassemblée devant le lieu dit, croyant à une distribution gratuite de vins de pays, de telle sorte que, lorsque Lotx s'avança, les "bordels" et autres "raaaah on s'est fait avoir" étaient parfaitement audibles même pour le gamin.

Ne faites pas trop cas de cela, dites que vous êtes heureux de les voir!

Le garçon acquiesça.

Périgourdins, j'suis heureux de vous voir!
-Oubliez pas les Angoumoisins!
-Ah ouais mais eux j'suis pas heureux de les voir!

Le conseiller en démagogie sentit une profonde lassitude monter en lui. Il préféra pourtant éviter de relever afin de ne pas déclancher un scandale en plein mitingue.

Bon, faut que vous trouviez un bébé, un estropié ou quoi que ce soit d'autre à embrasser, ça fait toujours bien!
-Aloreuh... Y a t-il un bébé dans l'assemblée?

Personne ne réagit. Il fallait dire que personne n'amenait des nourrissons à une prétendue dégustation de vin, même pas un trucmachinchosiste.

Bon... Et... euh... Un estropié?

Une grosse femme se leva alors, la face à moitié déchirée et un œil fou. Déglutissant avec difficulté Lotx fit mine de ne pas la voir.

Euh... Un... Un malade sinan?

Un homme leva le doigt.

La dysentrie ça compte?
-Euh... bah... euh... en fait... *gulp* ...L'est passée où la dame de tout à l'heure?

La grosse dame à l'œil ravageur mais au reste du visage ravagé se leva alors à nouveau dans le but de faire vivre au garçonnet les minutes les plus longues de son existence... tout au moins si l'on considère celles passées à distance respectable de Sifflard.
Afin de ne point traumatiser les jeunes lecteurs, nous laisserons le voile sur l'acte sur le baiser en lui-même.

Je... J'crois que j'vais vomir.
-Allons, allons, c'était pas si terrible...
-Mais... C'est qu'elle a embrassé VRAIMENT!
-Pensez à toutes les voix que cet acte vous aura rapporté.
-Puté, embrasser un cageot pareil, l'est complètement taré ce type, jamais je voterai pour quelqu'un comme ça!

L'on put alors voir, comme au ralenti, le gamin tourner la tête vers son conseiller en démagogie et chercher à le foudroyer sur place. Ce dernier eut alors un rictus nerveux et ajouta.

Aheum... eh, eh... Les gens attendent votre discours... Vous ne devriez pas les faire attendre...
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Elayne s'impatientait. Ork était toujours en train de s'extasier devant le dessin inesthétique. Mais que pouvait-elle lui trouver ? Elle se résigna à regarder ce qui se passait aux alentours.

Beaucoup de monde, de toutes positions sociales, des hommes surtout intéressés par les tonneaux, des femmes curieuses. Toute une foule qui allait et venait, qui parlait fort ou murmurait en regardant les autres, se saluait de loin ou se donnait de grandes claques dans le dos. Et des gamins qui couraient en tous sens, distribuant des petits parchemins. On se serait cru en une vaste foire, comme celle de villes commerçantes. Il ne manquait que les étals et les bestiaux. Tiens ! Messire Lotx qui haranguait les badauds ! Avec l'éloquence qui le caractérisait, il n'avait pas de mal à attirer du monde. Et là-bas, n'était-ce point le Baron de Barbezieux qui conversait avec de jeunes femmes en pâmoison ? Il faut dire qu'il était fort bel homme et faisait tourner plus d'une tête. Et fort intelligent en plus ! Et d'une délicatesse, d'une douceur ! Un véritable chevalier, ce qui devenait rare de nos jours !

- Oups ! 'cusez-moi, m'dame !

Un petit morveux venait de la heurter en courant trop vite et sous le choc se retrouva assis aux pieds d'Elayne dont la capuche tomba à l'arrière.

- Oh, Dame la Comtesse !

Elle le regarda étonnée.

"Tu me connais ? Qui es-tu donc ?"
- Pour sûr, Dame. J'suis le Prosper, le fils du boulanger d'Aubeterre. Celui qui fait de si bons pains d'épices.

Elle n'eut pas le temps de le relever que déjà les gens alentour se tournaient vers elle.

- Hé ! C'est la Comtesse d'Aubeterre qui est là !
- La Comtesse Elayne ? C'est-y pas croyable ?
- Beh qu'est-ce qu'elle fait là ?
- C'te question ! T'as pas lu l'affiche ? Elle est sur la liste PARTOUZE !
- Sur la liste PARTOUZE ? La Comtesse ?
- Pour sûr, elle a de l'instruction, la Dame Elayne. C'est pas comme nos commères, hein le Gaston ? HAHAHAHA !
- C'est vrai que j'peux pas la comparer à ma Germaine ! HAHAHAHA !
- Tu sais c'quelle te dit la Germaine ?
- T'fâche donc point, ma génisse ! Allez viens, on va saluer la Comtesse. C'est qu'on leur doit le respect aux Aubeterre. On vit sur leurs terres.
- Ouais, et j'veux savoir pourquoi elle est sur la liste, la Comtesse Elayne.
- Cherche pas la Germaine. C'est une lubie de nobles ça ! Y'a qu'eux pour avoir des idées pareilles !

Et voilà Elayne assaillie de questions.

- Dites, Dame Elayne, ça vous gêne pas de faire partie de PARTOUZE.
- Hé, tu vas gêner la Comtesse avec tes questions !
"...heu ..."
- T'arrête le Gaston ! On parle sérieux avec la Comtesse ! De femmes à femmes ! Alors ma Dame ?
"Et bien ... c'est-à-dire ... que ..."
- Tu vois qu'tu la gênes ! Faut pas faire attention, Comtesse. Elle est pas tant fine la Germaine. Sinon, vous en pensez quoi d'l'élevage des vaches ?
"..."
- Et d'la religion Trucmachinchoïste ? Parce qu'il paraît que ça prend bien, ça !
"..."
- Et les brigands ? Il va lutter contre les brigands, vot'parti ? Parce que les brigands, on n'en veut plus en not'comté !
"..."
- Ouais ! Plus de brigands ! Et pis l'amour, pas la guerre !
- Ah ça, elle va bien aimer la Comtesse ! L'amour, pas la guerre ! C'est votre truc à vous, ça, l'ex-éternelle Chancelière ?
"Il est vrai, il est vrai !"
- Mais alors, pourquoi une noble comme vous fait partie de PARTOUZE ?

Elle ne pouvait y échapper. Il en allait de sa réputation.

"Et bien, braves gens, POUR LE CHANGEMENT !"
- OOOOOOHHHHHH!
"On ne m'appelait pas l'éternelle Chancelière pour rien ! J'en ai vu passer des conseils ! Depuis le tout premier, puisque je suis arrivée en Périgord-Angoumois dès son ouverture. J'en ai connu des Comtes et des Comtesses ! Tous d'ailleurs ! Des bons, des moyens, des mauvais, des épouvantables et le très bon, le merveilleux Valnor d'Aubeterre, maintenant Premier Pair de France ... bon, mais ceci est une autre histoire ! J'en ai connu des réformes ! Mais au final, y a-t-il eu véritablement du changement ? ... Alors ? ... J'attends !"
- NOOOOOON !
"Voilà, NON ! Toujours des promesses ! Beaucoup de promesses ! Et peu de tenues ! C'est pour cela que j'ai intégré PARTOUZE, POUR LE CHANGEMENT ! Changement de mentalité, changement de réflexion, changement de conduite. Un monde meilleur pour nous tous. Fines la morosité, la lassitude, l'indifférence ! A nous l'énergie, la motivation, la hardiesse ! Une Renaissance pour le Périgord-Angoumois ! Vive PARTOUZE ! Vive Vous ! Vive le Périgord-Angoumois libéré !"
- BRAVOOOO ! BRAVOOOO ! Cà c'est parlé ! Vive Nous ! Vive le changement ! Vive la liberté !

D'aucuns applaudissaient, se congratulaient, y allaient de sa petite larme ou de grands rires. Personne ne restait indifférent au CHANGEMENT !
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... Finalement, tout est affaire de pédagogie. Pour révéler le potentiel d'un élève, il faut un professeur qui en soit capable. Qui sache intriguer la curiosité de son auditoire, qui sache parfois apporter à la quête du savoir une dimension ludique.
- Hanhan.
- On bavarde, on bavarde, mais je commence à avoir le gosier sec.
- Ne vous inquiétez pas, nous nous sommes prémunis contre cela. Tenez, voici un autre verre de Montbazillac.
- Ah merci bien, vous m'accompagnez hein ?
- Bien sûr, professeur. Santé.
- Santé. Il fait une de ces chaleurs ici. Pas étonnant qu'il y ait autant d'ambiance. Avec la canicule, tout le monde s'emballe.
- Grumpf. Heu. Oui, je suppose. Hhh hhh hhhhhhhh.
- Qu'est ce que je disais déjà ?
- Il faut envoyer ses disciples dans la culture. hhh hhh hhhhhhhhh
- Mais voila ! Et ce que je vous ai dit est valable pour toutes les matières d'ailleurs. Que ce soit l'enseignement des arts, des lettres, de l'arithmétique, du combat ou que sais-je encore. Même la religion tiens. J'ai moi même longtemps étudié la théologie, j'ai aussi failli m'y engager.
- C'est amusant de vous imaginer en curé, surtout avec une calotte. hhh hhh hhhhhhhhhh
- Oui héhé. Mais ma voie n'était pas là. C'est une très noble quête que de s'inscrire parmi les légions du Très Haut, mais ma curiosité va au delà de ces limites. J'aime confronter les savoirs : les théories religieuses aux théorèmes empiriques, les plaidroiries des procureurs et des accusés, les approche occidentales et orientales ...
- oui, il paraitrait que les filles de Troie offrent leurs deux joues hhh hhh hhhhhhhhh
- C'est culturel aussi bien sûr. Vous avez raison de le souligner. Sciences et arts vont bien au delà de l'étroitesse d'esprit que notre quotidien et notre histoire nous inculquent. On ne s'inspire pas assez de ce qui se fait ailleurs, quitte à bousculer les habitudes... Vous allez bien, Messire Matpel ?
- Oui oui, ne vous inquiétez pas. Probablement ce dernier coup de blanc qui m'a grisé hhh hhhh hhhhhhhhhhh
- Certes. Il va falloir que je ralentisse aussi. Enfin tout ça pour dire que la pédagogie doit s'établir de manière dichotomique.
- Mais nul homme n'est jamais assez fort pour ce calcul hhh hhhh hhhhhhh
- Hé non, c'est tout le paradoxe. L'enseignement des sciences est un art. On ne peut miser sur des méthodes absolues. On ne peut s'appuyer que sur des tendances toutes relatives. Enfin bref. C'est un parti plaisant que vous représentez là, même s'il est surprenant de vous voir à sa tête.
- Oui, désormais mes terres sont très ouvertes aux militantes hhh hhhh hhhhhhhh
- Je vous souhaite bonne chance dans votre entreprise et vous assure de mon soutien inconditionnel. Vous allez en avoir besoin.
- Pour sûr, je vais avoir du tracas jusqu'au cou. hhh hhh hhhhhhhhh
- C'est beaucoup de labeur auquel vous vous destinez pour le bien de vos concitoyens, aussi bon courage et merci.



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Cmyrille était toujours bien planqué dans un coin, caché par un tonneau, et le sifflant par la même occase. Toute l'agitation qui régnait autour de l'enceinte boulasse l'épuisait. Enfin à dire vrai, tout ce qui touchait de prêt ou de loin aux deux frangines quand elles étaient ensemble l'épuisait.
D'ailleurs l'agitation se rapprochait. Ca sentait pas bon, mais alors pas bon du tout cette affaire!
Il allait prendre la tangente quand apparut dans son champ de vision une personne que jamais il n'aurait cru voir là...

_Ben? Anatole?... Qu'est-ce vous foutez là?
_Chhhhhuuuuttt!!!!
_Nan mais ça va vous inquiétez pas, on nous trouvera pas là. Surtout parce qu'on nous y cherchera pas.
_Vous êtes sûr?
_Mais oui... Calmez vous donc vous allez nous faire repérer à trembler comme ça.
Bon j'en conclu que vous leur avez échappé vous aussi.
_...
_Nan mais prenez pas cette tête, ça va bien se passer hein...
J'vous ferais pas de mal. Promis je vous dénonce pas!
_...
Dites? J'peux vous posez une question?
_J'peux vous posez une question.
_Oui bien sûr allez-y. Je poserai la mienne après.
_Je vais où?
_Pardon?
_Ben vous me dites "Allez-y", alors faut que j'aille où?
_Grrrguzziii gzzziiiii!!!
_Ola ola calmez vous!!! Respirez respirez...
_Gnéééé.....
_Bon vous me la posez votre question? J'irais après c'est pas grave...
_...
Comment vous faites pour cautionner tout ça?
_Cautionner? Ah mais je cautionne rien du tout moi!! J'étais pas là! J'suis au courant de rien!
_Nan mais je vous ai croisé là bas, dans le truc rose là... Je sais que vous y étiez et que vous cautionnez. Donc comment vous faites?
_Ah. Bon.
Ben c'est simple. A la longue on s'habitue... C'est comme les CANApés... A la longue...
_Ouai mais vous en avez pris du rab ce coup ci... Vous faites pas des renvois vous quand les CANApés sont pas frais?
_Si ça arrive... Mais derrière je prends un peu de PAF pastèque pour réguler.
_Nan mais quand même? Moi j'en peux plus vous savez? J'en viens à espérer qu'Aristote me rapelle...
_Ouai ben des deux maux j'ai choisi le moins pire moi. Pis au moins là ça change, vous pouvez pas nier.
_Certes. Mais quand même... Les deux folles là...
_Ouai ben ça aussi à la longue... J'en ai épousé une je sais de quoi je parle.
Vous vous y ferez vous verrez. Vous finirez même par vous demandez comment vous faisiez avant.
_Euh...
_Si si... Vous verrez... Je sais que comme ça c'est pas engageant, mais on s'y fait... Pis au final on y gagne. Faut juste osez se laisser aller.
_Euh... Vous seriez pas en train de me sortir vos conneries pour l'élection là par hasard?
_Mais non! C'est tout à fait sérieux! Enfin les élections aussi bien sûr. Mais ça marche pour les deux disons.
_Ouai... Ben un autre truc qui marche pour les deux tenez: C'est n'importe quoi!
_...
Tenez! Boivez!

Lui tend une paille avant de se pencher à même le robinet.
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VOTEZ PARTOUZE !!!!
VOTEZ PARTOUZE !!!!!


Que criez vous comme ça ?
Ben…. Votez Partouze !!!!!
C’est quoi Partouze ?
Ben…. le nom d’un parti politique pardi !!!!!
Ahhhh d’accord…… et que propose t’il votre parti politique ?
Ben…. pleins de choses qui font que vous serez mieux si vous votez pour eux
Ah oui ? Et comme quoi par exemple ?
Ben… pleins de choses je vous dis
Ah je vois… mais encore ?
Ben…. Euh…. des choses qui vous veulent que du bien
Hum… et vous ne pouvez pas être plus claire ?
Ben…. en fait c’est aussi clair que ça la politique
Ah !... bien en effet vous ne pouvez être plus transparente que vous ne l’êtes
Ça veut dire que vous allez voter pour Partouze alors ?
Nous verrons si vos idées sont plus limpides que vos réponses Demoiselle
Hein !!!! Quoi ??? Pardon !!!!!..... Oh zut… il est parti

VOTEZ PARTOUZE !!!!
VOTEZ PARTOUZE !!!!!

Domaine des Deschain, début de matinée

Alors qu'elle s'apprêtait à enfourcher sa monture, Méline vit Susannah courir vers elle.

Maman, où tu vas ?
...
Je peux venir avec toi ?
...
Veux pas rester ici sans toi moi... Papa, il est parti au monastère et Alain, il ne pense qu'à apprendre avec Octave pour que papa il soit fier quand il rentrera.
Ma chérie, je ne peux pas t'emmener, tu vois bien que je ne prends pas la voiture... Et puis c'est pour la politique, tu sais, tu vas t'ennuyer.
La POLITIQUE ? Comme quand papa et toi vous étiez au chateau là-bas ?
Oui, enfin pas tout à fait, j'apporte mon soutien à mon filleul et à ses amis, tu sais Matpel.
Ah oui, je me rappelle... je l'ai vu quand y avait les cérémonies au chateau et que tout le monde avait des beaux habits. Et puis c'est le monsieur que papa il avait peur.
Ma chérie, ton père n'a jamais eu peur de qui que ce soit, tu dois te tromper.
Siiiiiiiii... Moi je me rappelle.... Constance un jour elle a dit que le vicomte, il l'avait mauvaise contre l'autre qu'était trop présent alors que lui il était trop loin trop longtemps et qu'il avait PEUR. Et le vicomte c'est papa et elle a dit qu'il avait peur... Pourquoi il avait peur ? Parce qu'il est méchant l'autre ?
Non Susannah... Ton papa n'avait pas peur, il était juste triste d'être loin de nous, et ne supportait pas que d'autres puissent être présent.... Mais ça nous apprend surtout que Constance parle beaucoup trop et ne comprend que ce qu'elle veut.
Ah bah ça c'est sûr maman. Et pis j'ai entendu Constance dire que le baron Matpel, il avait des amis bizarres qui s'habillaient en rose avec des paillettes et ils avaient des poneys roses aussi... Même Octave, il a dit que tu l'avais obligé à t'emmener dans une maison toute rose, du plus mauvais goût il a dit. Eh ben moi j'ai pleuré.
Pourquoi donc ma chérie ?
Parce que j'aurai voulu y aller dans cette maison rose moi... C'est secret cette maison ?
Mais non c'est pas secret, c'est le lieu où se retrouvent les membres de ce nouveau parti politique.
Rhooooo encore de la politique... Je croyais que c'était fini la politique moi, qu'on resterait pour toujours tous les 4... Et là c'est comme avant, papa chez les moines et toi, la politique, toujours !!!!!!!
Non ce ne sera jamais plus comme avant je te promets, c'est juste que j'aime les idées de ces personnes et que je veux les soutenir, mais je te promets de ne pas m'éloigner longtemps et de ne pas reprendre de travail au chateau, je resterai près de vous, votre père, Alain et toi êtes ce que j'ai de plus précieux. Mais ma chérie quand j'en ai eu besoin beaucoup m'ont soutenu, aujourd'hui je ne peux refuser d'aider à mon tour.
... Hum d'accord... mais je vais en ville avec toi... steuplai...steuplai... steuplai... maman, je resterai avec Octave promis.

Méline sourit, elle imaginait bien la tête du vieil Octave qui ne s'était pas encore remis de sa première visite au sein de l'équipe de PARTOUZE. Mais elle ne savait pas refuser grand chose à sa petite fille, ils prirent la route tous trois, tranquillement, chacun sa monture, ce qui permit au vieux serviteur de se lamenter tout au long du chemin.

Madame la vicomtesse, je sais que ça ne me regarde pas, et j'ai bien compris que vous avez vos raison et que le manque d'éducation ça se corrige, mais quand même vous êtes sûre de ce que vous faites ? Votre réputation que diable.
Oui mon cher Octave, je suis sûre de ce que je fais, je vous le dis et répète.
Mais ils boivent, s'agitent, parlent pas toujours bien...
... ont de bonnes idées, aiment leur Comté, travaillent d'arrache pied... Oseriez-vous dire que le baron de Barbézieux n'a pas la trempe d'un grand du Périgord Angoumois, qu'il ne serait pas un comte de grand qualité ?
Bien sûr que non, dame, si cet homme a toute les qualités qu'on lui prête, il fera certainement un comte honnête, fort et juste, tel que l'aurait été... Enfin bref, cela est certain... Mais son équipe, ce rose partout, ce brouhaha et puis ce nom à rallonge pour leur parti, franchement...
Les apparences mon cher Octave, les apparences, ne vous y attachez point, regardez où elles mènent le comté, préférez l'action au beaux discours, je vous assure...
Papa, il dit toujours que faut pas se fier aux apparences, parce que euh... euh... parce que mince me souviens plus... hum... parce que en fait moi j'ai compris que si les gens ils sourient des fois c'est pour mieux te mettre en confiance et après bah ils peuvent la trahir ta confiance, comme quand le vieux Jacques, il volait des poules à la ferme de Constance.
Vous voyez, écoutez donc ma fille mon cher Octave, elle a l'esprit ouvert du haut de ses 6 ans.
Bien bien bien, vous allez donc être à votre aise au milieu de tout ça ?
A mon aise c'est beaucoup dire, mais à ma place c'est certain, auprès de mon filleul et de mon ami Elaine, épouse du plus grand comte que ce comté ait connu selon moi, tenez vous le pour dit... Auprès de certains soldats avec lesquels j'ai combattu en Berry, auprès de gens engagés depuis des années pour leur comté, auprès d'amis qui nous ont tous soutenus lorsque nous en avions besoin...
Auprès du procureur... Hum vous savez ce qu'en pensait votre époux...
Le procureur est jeune en effet, et il l'était encore bien plus lorsque mon époux prit sa suite il y a quelqutes temps, il est certain que leur façon d'appréhender la vie étaient à l'opposé l'une de l'autre... Mais ce jeune homme a toujours eu de bonnes idées... Ne vous fiez pas à la forme je vous dit...
Bien... Le vieil homme tenta un dernier atout, voyant la ville au loin et espèrant la convaincre de faire demi-tour. Dame, vous oubliez que certains membres du parti que vous voulez soutenir ont un jour fait parti d'un autre parti dont les membres vous ont souvent dénigrée et maltraitée...
Octave... Je vous interdis... Que me ramenez-vous à un passé de la sorte ... Dans mon souvenir, aucune des personnes que je soutiens aujourd'hui ne m'a jamais et je dis bien JAMAIS porté préjudice... Ne jouez pas avec ma patience Octave... J'ai fais un choix, que j'assumerai, alors n'usez pas de stratagème vicié pour me convaincre de rentrer, car je connais le prochain argument et je ne l'admettrais pas, vous m'entendez ?
Bien dame, ne vous fachez point, je suis juste inquiet pour vous.
Ne le soyez point, nous arrivons, nous nous séparons ici, prenez soin de Susannah tandis que je rejoins mes colistiers.
Voui Octave on va se balader en ville, et pis on rejoindra maman pour que je fasse un tour de poney, hein maman.
Voilà faites donc ça... Vous verrez Octave, un jour vous comprendrez et vous m'approuverez.
Bien vicomtesse, je ne voulais pas vous facher.
Mais je ne suis pas fachée mon brave Octave, simplement votre inquiétude n'a pas lieu d'être, je suis en sécurité auprès de mon filleul croyez m'en.

Regardant, le vieil homme et sa fille s'éloigner, Méline pensa qu'il allait maintenant falloir affronter l'excentricité de certains de ses colistiers, elle prit une profonde inspiration et se dirigea aussi discrètement que possible vers le stand dressé pour l'occasion, d'où provenait déjà un joyeux brouhaha.
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[Et pendant ce temps au parti commu... au mitingue PARTOUZE]*

La tension avait été palpable, audible par toute l'assistance entre Lotx et son conseiller en démagogie. Le gamin avait d'ailleurs perdu cinq points dans les sondages d'après le sondeur officiel présent en ces lieux. Et l'affrontement aurait pu aller beaucoup plus loin si le conseiller en démagogie n'avait pas prouvé avec brio son art. Après avoir remarqué qu'une bataille ferait très certainement fuir le peu d'électorat qu'il restait en ces lieux, il avait dit que, puisque c'était ainsi, il voulait bien se battre "d'homme à gamin" et bandé ses muscles. A la vue de ceux-ci le deuxième de liste avait marqué un mouvement de recul, grimacé et affirmé ne pas vouloir perdre son électorat. Le débat avait donc repris de façon plus ou moins houleuse en tentant de sauver plus ou moins le peu de dignité qu'ils avaient... enfin... qu'ils avaient plus ou moins...

Bon c'est bien beau votre PARTOUZE là, mais concrètement, sur quel domaine est axé votre liste?
-Sur quel...? Ben... euh... on regrette que l'comté manque d'animations et...
-L'animation! Pffff, quels branquignoles!
-...et ça peut sûrement s'romédier par plus d'communication...
-La communication? Quelle idée saugrenue!
-'fin bien sûr tout ça est pas aussi important que l'armée...
-Qui se porte très bien l'armée!
-Ou même que la justice qui, on le sait bien...
-La justice? Vous seriez pas le procureur sortant?
-...ne fonctionne pas sans... euh... sans diplomatie.
-Diplo quoi?
-...et spour ça qu'on a fortement appuyé notre programme sur l'économie...
-L'économie! Ah! Quelle bonne idée vous avez eue!

Lotx soupira. Il fallait dire que la majorité de ses transitions "démagogiques mais efficaces" avaient été épuisées.

Et vous ferez quoi en économie?
-Euh ben... euh... quel est votre avis sur la question?
-Ben... Je pense qu'on devrait importer de la betterave depuis le domaine royal. Voyez-vous on ne pense pas assez souvent à la betterave mais il se trouve que les prix sont terriblement avantageux en ce moment et que la soupe à la betterave est un vrai délice pour qui y a déjà goûté...
-La betterave? Bordel mais c'est qui ces abrutis qui viendent à mes mitingues?
-Les abrutis sont AUSSI une tranche de l'électorat qu'il ne faut pas négliger messire!
-...alors évidemment, les choux raves de Guyenne ont l'avantage d'être plus faciles à importer, néanmoins je pense que l'on gagnerait à miser sur la véritable better... dites, vous m'écoutez quand je parle?
-Si je... Mais bien entendu... M'enfin quel hasard messire, quel hasard! Ça fait justoment parti des lignes directrices de notre programme!
-Vraiment?
-Ah mais oui, mais oui!
-Et je peux le voir votre programme?

D'un geste de pur réflexe, Lotx se jeta sur la pile de papiers aux couleurs roses qui trainait juste à côté de lui dans un espoir assez illusoire de les rendre invisible.

Nan nan! 'fin j'veux dire... L'est pas encore sorti d'chez nos scribes mais ça va viendre hein, ça va viendre!
-Mouais... je vérifierai...
-Mais faites messire! Faites! Aheum... 'Pourrez aller domander à Matpel qu'y rajoute un sujet sur les betteraves sur l'programme?
-Ce sera fait messire!
-J'augmenterai votre paye de vingt écus si vous faites ça sans que Myrmizle râle.
-Humpf, dites donc, j'suis démagogue moi, pas magicien!

Et, c'est sur ces nouvelles bases saines que le débat s'amorça à nouveau...


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