[RP] Mémoires d'une Nane

Elle arriva à l'auberge, poussa discrètement la porte, Salvien l'accompagnait, Ysée-line trop petite était restée au domaine avec Ninon.

Elle avait dit à son fils qu'ils allaient faire une veillée, que Nanou allait raconter son histoire.

Diden et Garri était là, elle se dirigea vers elles. Elle prit une chaise afin de s'installer au mieux, son dos la faisant souffrir par moment, elle laissa Salvien s'installer à son gré ne pouvant pas le prendre sur ses genoux.

coucou vous deux, j'ai raté le début, vous me raconterez !!!!

Elle regarda Nanou, lui fit un petit sourire, un clin d'oeil à Nola puis écouta

Elle espérait que Nanou avait prévu de bonnes tartes comme à son habitude...
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Sa mère lui avait dit qu'ils allaient à l'auberge de Nanou faire une veillée, qu'il y aurait des histoires.. il aimait à entendre les histoires elle lui en racontait quand elle avait le temps.....

Lorsqu'ils arrivèrent, il y avait plein de gens dans l'auberge, il aperçu Garri et Diden la dame qui lui avait offert un petit lapin, elle était gentille..

Il lacha la main de sa mère et se dirigea vers Garri

bonjour garri, je peux m'assoir sur toi dis ?, je peux pas sur maman.
il se pencha lui fit une bise et n'attendant pas sa réponse s'installa sur ses genoux lui faisant un beau sourire..Il se pencha vers Diden et lui fit une bise aussi, tu sais il est gentil le petit lapin et il est coquin aussi..

il murmura, sa mère le regardant ..

dis elle est belle l'histoire? elle a commencé ? elle parle de quoi?

Les amis arrivent peu à peu dans la grande salle, en interrompant son récit, elle salut d'un sourire Diden Cricri et son fils Salvien. D'un signe de tête Nane appelle Prudence auprès d'elle.

Tu veux bien aller chercher les gourmandises dans la cuisine ainsi que les boissons mises au frais ? Je crois que deux tartes au poires suffiront pour le moment, elles sont sur la fenêtre.

Nane a parlé tout bas pourtant elle voit frémir les lèvres des participants de la veillée dont les yeux se sont éclairés au simple mot "Tarte"

Prudence s'exécute et rapporte les produits réclamés avant de faire le service en servante stylée qu'elle est.... quand elle en a envie ^^ Nane profite de cette pause pour souffler un peu et laisser se reposer sa voix bien éprouvée déjà.

Pourtant une fois tout le monde servit elle reprend de sa voix douce un peu moins forte cependant qu'auparavant :

Je vous ai dis que vous étiez nés à Carcassonne. Vous êtes en effet nés au plein cœur de la ville. Impossible de faire plus central comme endroit car vous êtes nés tous les trois dans l’église de la cité.

En disant cela elle regarde plus précisément Nadège la jeune femme qui était un peu à l’écart des autres.

Rapproche toi ma chérie, ton histoire est commune à celles de Tristan et d’Agnès.

Ce jour la était jour de baptême à Carcassonne pas de n’importe quel baptême, du mien ! J’avais invité une bonne partie de la ville et tout le monde était la, pomponné et sur son 31. Nous attendions le diacre…. Nous l’avons attendu tout le jour ! Tout le jour debout, sans nourriture sans boissons… Quand la nuit a commencée à tomber les premiers signes de votre naissance sont apparus. J’ai perdu les eaux au beau milieu de l’église, créant ainsi une pagaille monstres. J’ai accouché sur un banc de prière. Le fait que je ressente les contractions la fatigue et les bruits de l’accouchement ont déclenchés ta naissance Nadège, par ricochet si je puis dire. C’est GrandLaurent qui m’a ramené au nid, c’est ainsi que se nommait notre demeure, dans sa brouette qu’il trimballait a l’époque partout avec lui afin de remmener les ivrognes chez eux. J’avoue que j’en ai fait usage quelques fois en dehors de cette occasion. Autant vous dire que mon baptême a été remis au calendes grecques.

Quelques jours après, votre père me laissait tomber et partait avec une autre. Et Alchi remise de son accouchement partait guerroyer en te laissant à mes bons soins.

Nane essuie une larme qui coule doucement le long de sa joue. Elle tremble un peu à ce souvenir douloureux. Sa voix n’arrive plus à sortir de sa gorge reprend sa respiration avec peine, tentant de masquer sa peine qui même si elle n'est plus vive au quotidien, est toujours la, bien enfouie au fond de son cœur.
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Cricri venait d'arriver avec son petit homme et Garri se poussa un peu pour lui faire une petite place...enfin, pas si petite que ça, vu son embonpoint ! Elle lui sourit et fut surprise de la vivacité de Salvien qui grimpa sur ses genoux avant même qu'elle ait pu répondre à sa demande...

Elle se mit à rire, lui fit un gros bisou et lui ébouriffa un peu les cheveux ravie de cette initiative . Elle le cala bien confortablement sur elle et chuchota à Cricri

Tu as raté un peu le début mais je te raconterai...C'est passionnant ! Nanou a des qualités exceptionnelles de conteuse et je me régale !!

Garri vit Prudence arriver avec boissons et tartes. Garri lui fit signe ...

Prudence ma belle , je crois que Salvien se réjouirait d'un petit bout de cette merveilleuse chose que tu portes là et dont la succulente odeur t'a devancée jusqu'à nous ...

Prudence s'approcha en souriant et Garri prit 2 magnifique parts...

Euh ...j'en prends une pour moi aussi hein ! Et pis un ti godet d'eau ou de lait bien frais, ne serait pas de refus non plus....
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Hummmmm…….

Les tartes aux poires étaient vraiment ses préférées….
Non pas que celles aux pommes ou au prunes, il ne les appréciait pas, non rien de cela, mais les tartes aux poires avaient cette douceur en bouche comparable a nulle autre.
Il aimait en sentir l’odeur et la vision de la surface dorée et brillante lui faisait écarquiller les yeux.
Alors que la part approchait sa bouche, l’odeur se faisait plus forte et ses papilles se dilataient, se préparant à accueillir le festin.
Puis, sous ses lèvres la douceur de la chaire à la fois tendre et ferme du fruit, lui faisait fermer les yeux jusqu’au moment où ses dents croquaient dans la pâte.
Une onde de gout sucré inondait entièrement sa bouche, il jouait alors a écraser de la langue contre le palais, les morceaux de fruits qui semblaient exploser tout leurs arômes.
A ce moment même, alors que sa bouche n’était point encore vide, il devait se retenir et attendre, mastiquer, puis déglutir, avant d’enfin pouvoir renouveler cette sensation, se plaisir, et croquer de nouveau avec délice dans l’un de ses péchés qu’il n’arrivait pas à dominer.

Ce n’était qu’a la troisième ou quatrième bouchée que la sensation s’estompait, mais elle était très vite remplacée par une nouvelle…
Alors que la part de tarte ne ressemblait plus qu’a un croissant de lune, il faisait glisser la croute entre son pouce et son indexe et mordait dans le croustillant de la pâte.
Nouvelle sensation, nouveau plaisir renouvelé…

L’intermède alimentaire fini, Nane reprit son récit.
Cette fois elle s’adressait directement à ses enfants, pour un récit qui les touchait de prêt.
Tous tendirent l’oreille, et assez vite plus une parole, plus un bruit de choppe ou d’assiette, seul le son de la voix de Nane résonnait .
Alors que Marcj, tenait dans sa main une seconde part de tarte, prêt a lui faire subir, le même sort qu’a la première et avec le même plaisir, il resta immobile, l’avant bras posé sur la cuisse, la part de tarte pendant dans sa main.
Comment un homme, que sa douce avait aimé, donc quelqu’un de bien apriori, avait-il put agir de la sorte.
Comment un homme pouvait-il abandonner femme et enfants ?
Marcj savait combien l’enfantement d’une femme pouvait changer la vie d’un couple, et comment la fatigue pouvait agir sur les humeurs de chacun, mais tout de même.
Il regardait sa douce, qui, les yeux larmoyants, tentait de cacher la douleur que faisait ressortir cette histoire.

Il aurait bien dit quelque chose pour la réconforter, et faire disparaitre les larmes qui coulaient sur ses joues, mais il se retient.
Il n’était point a lui d’intervenir, du moins pas a cet instant.
Peut être en reparlerait-il avec elle le soir venu, ou demain, mais pas maintenant, pas devant les enfants…

Elle sourit voyant Salvien partir sur les genoux de Garri, il n'était pas timide le petit bonhomme.

Une bonne odeur de tarte aux poires sa préférée vint lui titiller les narines, Prudence était à peine arrivée avec les plats qu'elle vit Garri et son fils un morceau de tarte à la main..
elle tendit le bras en riant et prit un morceau, se ravisa et en prit un deuxième, regardant son ventre !! un pour moi et un pour lui.

Son fils était bien installé, mangeant sa tarte, elle trouvait le tableau intéressant, ça allait bien à Garri !!!! à quand l'enfantement pour elle pensa-t-elle..

Elle se concentra à nouveau sur le récit de Nanou, elle aimait à l'entendre, elle avait un don pour raconter, toutes les têtes étaient tournées vers elle, chacun était absorbé et attendait la suite.

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Diden installée au coté de Garri pouffa en voyant Salvien venir s'assoir sur les genoux de la belle et quand il lui fit aussi une bise et lui dire:



Elle ne put s'empêcher de rire, lui déposa une bise en lui chuchotant:



L'odeur de cette tarte était envahissante et repérant facilement les gourmands qui en prenaient même plusieurs parts, dont Cricri et Marcj, une dans chaque main, elle se dépêcha aussi d'en prendre une.....

Les bouteilles cachées sous sa cape la gênait mais ne pouvait plus du tout les sortir....il y avait Salvien juste à coté....

Elle les déplaça discrètement dans son dos et buvait les paroles de Nane en attendant.....
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Les enfants se remplissent la panse de tarte mais les plus gourmands ce n'est pas sur que ce soit eux. Nane regarde l'assemblée entrain de mâcher consciencieusement. quelques un profitent de l'intermède pour changer de place. Prudence fait passer à la ronde les boissons apportées par les uns et les autres. Elle se hâte afin de ne rien perdre du récit passionnant.
Landry tire la jupe de sa maman pour qu’elle le reprenne sur ses genoux comme la veille il faut croire que ce coussin la lui convient plus que tous les autres. Avec un sourire plein de tendresse pour son petit Nane le prend dans ses bras et l’installe confortablement dans son giron. Marcj s'est rapproché pendant la distribution de tartes profitant du remue ménage pour se rapprocher de son épouse.
Nane couverte d’un doux châle de laine, reprend son récit.

Quand Bes est parti, j’ai fait beaucoup de sottises, j’ai failli me laisser noyer... c’est votre présence à tout les trois et l’amour que j’éprouvais déjà pour les trois poupons dont j’avais la charge qui m’a incité à m’accrocher à un tronc qui flottait, plutôt que de me laisser couler comme une pierre.

Ensuite j’ai repris le fil de ma vie... mais seule avec trois petits à charge j’ai eu énormément de travail, vous vous en doutez, je n’avais plus de temps pour rien d'autre que pour vous du moins pour vous fournir l'essentiel, vous étiez le centre de mon univers mais autant je m'occupais de votre bienêtre matériel autant je vous négligeais quelque peu en ce qui concerne l'éducation je l'avoue.

C’est la qu’avec une quinzaine d’amis nous avons décidé d’aller émigrer en Helvétie, contrée s’ouvrait enfin au peuplement. La vie y était rude mais trépidante. Les tavernes étaient sans cesses pleine... j’avais la mienne : l’Auberge du Cheval Blanc.

Nane repense quelques instants à sa belle auberge une vague de nostalgie dans le regard
C’était une belle auberge vivante et animée. J’y ai passé d’excellents moments. C’est de Grandson que j’ai voyagé à pied pour la première fois. A cette époque les villages étaient tellement disséminés que nous nous guidions au soleil et à la lune. Et ce qui devait arriver est arrivé j’ai perdu ma route, à cette époque je m’étais fiancée avec Yousseph... peut être t’en rappelle tu Tristan ! A Grandson votre place préférée, à tout les trois, c’était sous les tables du Cheval Blanc,vous considériez cet endroit comme une grotte secrète, vous passiez des heures dessous Toi Tristan tu étais le chevalier de trois ans a la rescousse de tes sœurs. Il me fallait bien vous garder avec moi à la taverne je n'avais à l'époque pas de servante ni de nounou pour s'occuper de vous.

J'ai acquis Galopain peu après en pensant au nom de la taverne, je l'ai choisi immaculé. Il est devenu, en plus de mes oiseaux, mon fidèle compagnon. Je n'ai jamais eu qu'a me louer de son intelligence de sa patience et de son courage.

J’ai vite rompu Les fiançailles avec Yousseph en me rendant compte que ses aspirations n’étaient pas les miennes ? Nous n’aurions pas été heureux ensemble. J'ai rencontré immédiatement un autre compagnon, il se nommait Yon le boiteux, peut être vit il encore quelque part dans un des royaumes, il m’a lui aussi plaqué par peur de s’engager sans doutes. Nous avions prévu des vacances à Carcassonne pour 2 mois mais j’ai du partir seule... enfin, avec vous deux seulement, Alchi était à Grandson à cette époque, Nadège ta maman t’aimait très fort même si elle était toujours loin. Aussi son grand bonheur quand elle revenait au bercail était de te consacrer tout son temps. J’aurais eu scrupule à t’enlever à elle. Je n’ai pas regretté Yon car quelques jours avant le départ il m’a battu comme plâtre et je n’ai jamais su pourquoi.

C’est donc avec une carriole bien chargée que nous avons pris la route. A cette époque l’Helvétie était réputé pour être un pays ou l’on se faisait agressé à tous les carrefours, pourtant je l’ai traversée sans aucun problème. Au gré des villes j’ai fais des rencontres, Evaléa qui était duchesse de Savoie entre autres, je me suis fait des amis solides et constants


Sa voix baisse un moment juste le temps pour elle de s'humecter la gorge complètement desséchée.
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Qui sait ce qui s'est passé, pendant un instant la jeune femme s'est tue presque endormie, puis elle reprend, sa voix est bien plus ténue qu'au début de la veillée, elle somnole presque mais poursuit courageusement son récit. Elle a décidé de se raconter, de ne rien cacher à ceux qui sont maintenant devenus sa famille.


Des amis constants disais-je mais hélas beaucoup nous ont quittés pour rejoindre le très haut. Sur le trajet pour Carcassonnais j’ai entretenu une correspondance par pigeon avec un homme de Lausanne nous sommes devenus d’excellents amis c’est lors de ce voyage que j’ai rencontré pour la première fois Béa et Josselin qui maintenant vivent à Castres Certains d’entre vous les ont peut être rencontré au château comtal. Nous nous sommes toujours vu de loin en loin mais l’amitié est la et nous lie malgré la distance.

Mes vacances à Carcassonne ont été assez étonnantes. D’abord je suis arrivée dans une ville presque moribonde peu de gens venaient en taverne et ils ne fréquentaient quasiment pas la halle.
Pendant deux mois j’ai eu quasiment la sensation de lutter contre des moulins pour faire revivre la halle et les tavernes. C’est à cette époque que j’ai trouvé Troispattes une nuit j’ai été réveillée par un cauchemar : je me promenais au bord de la rivière et j’ai vu un chien entrain de se noyer. Ce cauchemar m’a tellement impressionné que je me suis levée et que je suis allée au bord de la rivière… Bien m’en a pris car mon rêve était prémonitoire. Un animal que je n’arrivais pas à discerner dans le noir, luttait pour remonter sur la berge glissante sans y parvenir. J’ai aidé la pauvre bête, sa patte manquante n’était pas cicatrisée, elle devait juste avoir été coupée ce qui l’affaiblissait. Comme il n’en avait pas l’habitude encore, il peinait davantage. Depuis ce jour la brave bête s’est attaché à moi puis par extension à toute la famille et s’est instaurée notre protecteur. Elle ne m’a plus quitté
Mais tous mes efforts ont payés car j’ai décidé de retourner à Grandson pour solder mes affaires et me réinstaller à Carca. Le plus drôle étant que les Carcassonnais ne voulaient même pas me laisser partir.

Elle sourit largement en se rappelant cet épisode.

Ils ont commencés par me souler pendant plusieurs jours quitte à me coller un entonnoir dans le gosier et à m’imbiber sans espoir de lutte possible.
Dans un second temps ils ont volé Galopain. Je n’ai su qu'ensuite que c’était eux, mais seulement quand je suis revenue. Car entre temps, j’ai volé un cheval, nuitamment dans un pré…. Enfin un cheval je devrais dire une rosse, une carne… je ne m’en suis aperçue qu’à l’aube, comme le soleil se levait. Le pauvre animal semblait vouloir rendre l’âme à chaque pas. Il avait le dos creux, les genoux cagneux et accusait au moins cent ans d’âge. Pourtant bien nourri et pansé le brave animal est parvenu à nous conduire jusqu’à Grandson sans rendre son dernier souffle. Je l’ai d’ailleurs laissé sur place car il n’aurait pas pu faire le trajet de retour, je crois. Il a du mourir de sa belle mort au beau milieu d’un pâturage de montagne pleins de jolies juments.

Sur la route du retour, j’ai fais une rencontre surprenante. Une gitane. Elle m’a lu les lignes de la main mais je n’y croyais pas aussi m’a-t-elle dit que l’avenir me prouverait qu’elle avait raison.
Elle m’annonçait que je trouverais ma destiné sur la route du retour vers Carcassonne à un jour donné, elle était même précise en indiquant que ce serait à la croisée de deux routes ou se trouvait un Calvaire à coté de la ville de Lyon.
J’avais beau ne pas y croire j’ai tout de même manœuvré pour être au lieu dit le jour dit. Pour cela j’ai du forcé le blocus d’une frontière celle de la Bourgogne je crois. Sauf que j’ai été dénoncée par un traitre. Les enfants, heureusement vous avez été des anges durant ces heures d'angoisse quand nous nous cachions pour éviter les patrouilles frontalières, mais aussi durant tout le trajet en fait, vous dormiez beaucoup encore. La charrette était remplie de peaux et de laine car j’ai élevé des moutons à Grandson en vendant mon élevage j’ai tout de même récupéré ca et les ai emmenés avec moi. Ils vous ont fait durant ce voyage un lit des plus confortables.

Quand je suis arrivée au lieu où je devais rencontrer mon destin je n’y croyais plus et pourtant….

Trois pattes c’est mis à aboyer sauvagement et à filer comme un démon. J’ai pris ma dague et je l’ai suivi aussi vite que j’ai pu. Quand je suis arrivée dans la clairière, Troispattes tenait tête à un ours. La bête sauvage, furieuse qu’on la dérange pendant son repas, était d’une agressivité incroyable. Dressé sur ses pattes arrière, elle masquait une espèce de boite en ferraille dans laquelle je reconnue un être humain. Pendant que le chien occupait l’ours, je me suis glissée derrière le fauve et j’ai tiré de toutes mes forces l’homme jusqu’à la charrette. Je l’ai hissé dessus et j’ai sifflé Troispattes pour qu’il nous rejoigne. C’est seulement en arrivant à Lyon que j’ai pu sortir l’homme de son armure. L’ours n’était pas le premier responsable de son état comateux il avait pris un coup de dague vicieux au niveau de l’aisselle et perdait beaucoup de sang. Je l’ai soigné dans la chambre d’auberge ou j’ai trouvé refuge pendant que l’aubergiste s’occupait des enfants.

Il est bien heureusement resté inanimé pendant tout le trajet. Il n’a repris conscience qu’à l’arrivé à Carcassonne. C’était un bel homme malgré sa maigreur j’ai appris plus tard qu’il avait passé trois ans dans les geôles de Guyenne avant que notre roi ne la reprenne aux anglois. Il venait juste de sortir du cul de basse fosse ou il avait été oublié, enfin juste le temps pour lui de se rendre à Lyon et de se faire agresser.

Plusieurs heures se sont écoulées depuis le début du récit du soir Nane épuisée cesse de parler. Sa voix n’est plus qu’un filet légèrement rauque.
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Cricri écoutait le récit de Nanou, elle buvait ses paroles, était captivée par la voix de son amie.

On entendait une mouche voler, il n'y avait pas un bruit dans la pièce, même les enfants écoutaient attentifs..

Elle regarda Salvien, qui toujours sur les genoux de Garri écoutait sagement, elle en était étonnée.. mais il aimait à écouter les histoires, souvent elle lui en racontait avant son sommeil.

il allait falloir qu'elle lui raconte son histoire à lui, ses origines berrichonnes et son père.. elle se devait de le faire, il devait savoir.

Elle lui fit un sourire, puis écouta à nouveau Nanou.
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C’est étonnant comme les histoires sont plaisantes à raconter une fois qu’on est lancé. Au début Nane avait beaucoup hésité à se dévoiler en public. Un public qui devenait plus nombreux chaque soir. Maintenant, les savoir là, devant elle, attentifs, lui redonnait la force de poursuivre son récit.

Je vous ai hier parlé de la manière dont j’avais trouvé Quentin. Mais ce que je ne vous ai pas dit c’est le pourquoi de son agression.
En fait, je ne l’ai appris qu’une fois arrivée à Carcassonne, quand il eut repris assez de forces pour me le raconter.

Dans les geôles de Guyenne un vieux soldat était enfermé avec lui. Je ne vous raconterais pas ce qu’il m’a décrit concernant le cul de basse fosse ou on les oubliait le plus souvent. Mais sachez qu’il ne mangeaient que quand les geôliers se souvenaient d’eux ce qui n’était pas bien souvent. En trois ans il a lié amitié avec son compagnon de cellule un ancien templier.
Cet Ordre fut très riche à une époque. Vous le savez sans doute. Le compagnon de Quentin avait été chargé par le grand maitre de cacher une partie du trésor du Temple afin de le mettre à l’abri. L'ordre partant à vau l'eau, il remit donc à Quentin une Carte sur laquelle figuraient uniquement des indices, charge au dépositaire de remettre le trésor préservé à l'ordre si celui ci renaissait de ses cendres. Bien entendu il ne put commencer à suivre la piste que lors de sa libération. Mais, ce qui valut notre rencontre...... fut aussi sa perte.

Les premiers déchiffrages l’avaient menés jusque Lyon, son inconscience l’empêchait de déchiffrer les suivants. Pourtant quand il eut repris des forces, le hasard a fait qu’il s’est aperçu que l’étape après Lyon était Carcassonne. Ne me demandez pas comment je n’en savais rien. Toujours est il que nous avons cherché ce fameux trésor templier mais l’homme qui l’avait dagué à Lyon avait suivit la piste.

Un jour Quentin disparu, nous étions tout proche du but …
Un gros sanglot sec déchire la gorge de la jeune femme.
Je suis restée trois mois sans nouvelles et puis….

Un jour, j’ai ouvert ma porte…. Sur un plateau il y avait une masse de chair palpitante encore. Et un mot taché de sang….
Celui la je peux vous le redire mot à mot il ne s’effacera jamais de ma mémoire


De grosses larmes roulent le long des joues de la jeune femme, son corps tremble de douleur au souvenir de l'horreur ressentie à l'instant ou elle découvrit le macabre présent. Le temps a beau s'être écoulé, le bonheur être revenu dans la maisonnée, il y a des souffrance que le corps et l'âme n'oublient jamais... et celle ci en est une.
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Nolanna s'est vivement levée, comme alors et soutient son amie d'une main apaisante sur la sienne, presque comme ce fameux jours lorsqu'elle avait perdu la tête... après ce message affreux.... Marie douce et elle même avaient dû l'aider à se relever, avec inquiétude elles attendaient qu'elle revienne à elle, seulement, quand cela fut fait, ce n'était plus leur Nanou devant elles, c'était une jeune fille, comme vierge de vie et d'esprit, elle voulait se faire belle pour son amoureux qui devait venir incessamment la visiter, sans souvenir de sa vie d'avant, de ses enfants, pourtant elle connaissait encore Nola et Marie douce ainsi que les autres habitants, exceptions faites de quelques évènements trop douloureux pour son esprit semblait t'il Elle restait la même sauf qu'elle était fixée dans l'attente de Quentin qui devait d'après elle rentrer le soir même des champs.

Il avait fallut des mois à Nane pour redevenir celle que tous connaissent maintenant, heureuse de vivre peut être pas à l'époque, mais faisant face et poursuivant sa vie de son mieux, pour elle et les siens


Remise de sa peine et de ses larmes grâce à l’aide de Nola, Nane enchaine :

Tout n’a pourtant pas été triste à Carcassonne. Il y a eut de bons moments.
Nola te souviens tu de la naissance de tes filles, de la surprise que tu as éprouvée quand je t'ai mis la première dans les bras en te disant de pousser encore qu'une seconde tête arrivait ? Nous étions en pleine quête au trésor... ou de la course au cochon ou encore du concours de plongeons ou de nos tirs à la corde ? Te souviens tu également des fois ou nous allions razzier la cave de Gurgald ? Des jours ou nous allions sur le ponton pour des pique niques fous accompagnés de baignades. Des poèmes de DDG et tant d'autres souvenirs encore.

Las le temps a passé. Le matin quand elle s'éveille Nane voit sur son visage apparaitre quelques nouvelles rides. Fini le temps de l'insouciance de la folie, d'autres bonheurs d'autres plaisirs sont venus les remplacer.

Perdu dans ses pensées elle ne s'est pas aperçue qu'elle avait cessé de parler. Et qu'elle était la à, bailler aux corneilles, la bouche grande ouverte sur ses derniers mots.
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Enfin Nane avait repris sont histoire après un long moment de silence !!
C était compréhensible qu elle fatigue, après ce qu elle avait enduré !!
Kiki se cala la tête entre les mains les coudes sur la table les oreilles et les yeux grands ouvert prête à passer la nuit à écouter Nane !
Mais de nouveau elle s arrêtât de raconter alors qu elle avait énuméré plein d aventures qui avaient l air très amusantes

« Nane ne nous met pas l eau à la bouche !! Développe nous ce qui c est passé au lieu de juste les survoler !! Aller raconte !! Raconte !! »