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[RP] Une sortie Impériale - Memento Mori

Macricri
Du calme, du calme et garder l’esprit clair se répétait Macricri dont les bras commençaient à la faire souffrir, chaque coup se répercutait dans ses bras. Elle se savait moins forte, mais plus rapide et agile, seulement l’endurance n’y était plus, sa grossesse récente laissait encore des traces. Néanmoins, elle parvenait à éviter les coups, compensant son infériorité technique par son adresse.
Puisant sa force dans la rage qui l’habitait. Elle ne savait ce qu’il se passait aux alentours, sa seule concentration était dirigée vers son adversaire.
Sirius… l’infâme Sirius… A chaque coup qu’elle portait, une bride de souvenir lui revenait, alimentant sa colère. Leur épée s’entrechoquait au rythme du bruit du métal qui s’entrechoquait.
A un moment, la Comtesse échappa à une attaque particulièrement dangereuse : la lame siffla tout prêt d’elle, frôlant presque son bras. Elle profita d’un coup suivant qu’il destinait à sa poitrine pour le contrer, dégageant la lame vers l’extérieur, les 2 lames se bloquèrent, croisées fer contre fer, les pointes vers le bas. A nouveau, elles s’immobilisèrent dans un bruit sourd. Face à face, le regard du Riddermarck et de l’Adams se croisèrent, la même rage s’y trouvait. La respiration haletante, Macricri en profitait pour reprendre son souffle et répondit à sa provocation précédente :


Et tu vas le rejoindre…..


Elle rassembla ses forces et le repoussa violemment. Ils reculèrent de quelques pas, se faisant face. Une tente brûlait tout près d’eux, les entourant d’une lumière orangée, on pouvait voir briller la transpiration sur leur visage. Macricri leva son épée, elle parvenait à parer les assauts du Vicomte mais il lui fallait trouver la faille, sinon, elle n’y parviendrait pas. Retenant un sourire qui aurait pu dévoiler son intention, elle s’avança lentement, l’épée, tenue fermement, inclinée vers la droite. Sirius assura sa prise et ne bougea pas. La Comtesse accéléra soudain, leva un peu son épée comme pour lui porter un coup sur son flanc droit. Mais au dernier moment, quand le Prime capitaine s’apprêtait à parer, elle fit deux-trois pas vers la gauche et le prenant à revers après avoir pivoter, lui asséna un coup du plat de l’épée dans son dos. Sirius fléchit sous le coup, mettant même un genou à terre et lui saisit le pied, lui faisant perdre l’équilibre.
Macricri tomba de tout son long en arrière, son épée lui échappa des mains. Le Vicomte se releva prestement et fonça sur elle pour lui planter son épée en plein cœur, mais la Comtesse le repoussa des pieds, envoyant violemment Sirius en arrière qui tomba à son tour. Aussi vite l’un que l’autre, ils se relevèrent, récupérèrent leur épée respective et dans un même élan, foncèrent l’un contre l’autre, pressé de prendre le dessus. Un long échange s’ensuivit, Macricri commença à perdre en rapidité. Le Riddermack était en train de prendre le dessus.

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Chevreux
Le coup porté vers Sir_Eragon n'atteignit pas son but, mais glissa sur le bras de ce dernier.
Chevreux avait mit beaucoup d'énergie dans ce coup et l'impact attendu n'ayant pas eu lieu, cela eu un effet sur son équilibre.

Voyant que son adversaire avait fait un bon vers l'arrière, il forca quelques pas de côté pour reprendre son équilibre et s'embresser de refaire face à Sir_Eragon. Son armure lui enlevait cette souplesse qu'il se connaissait et commençait à regretter de l'avoir mise. Un bonne cuirasse de cuir épais aurait bien pu faire l'affaire cette nuit.

Observant son adversaire, il vit derrière lui quelques ombres approcher d'eux. Probablement des combattants de l'Ost, car il se savait en surnombre.

Il s'élança aussitôt sur Sir_Eragon et lança son épée contre lui, visant cette fois l'épaule où toute armure avait une faiblesse, permettant au bras de celui qui la porte de bouger aisément. Allait-il encore une fois bondir vers l'arrière ou tenter de parer le coup ?

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"Ne sous-estimez pas plus faible que vous !"
Lothilde
Il reculait, le héros...on allait bientôt le chanter pour lui, ce Diès Irae dont il avait fait son cri de guerre...Sûr qu'elle allait le clamer, quand ils seraient raides tous les deux ! la mélodie résonnait déjà dans sa tête avec ses accents funèbres..
Quand les maudits, couverts de honte,
seront voués au feu rongeur...
Oh oui, elle allait la claironner avec les ouailles, cette dernière phrase Dona eis requiem ! Requiem dans les bras du malin...


Elle sursauta et recula encore en trébuchant sur une motte de terre, posa vite la main au sol pour se relever et échapper à la nouvelle charge du gouverneur en se déplaçant sur le côté et entendit le vent sifflant de l'acier tout près de son oreille. Qu'il recule, l'impérial !

Elle ne respirait plus..Mais qu'il ne le tue pas ! pas tout de suite !! Qu'il lui laisse le temps, un instant seulement...
Elle crispa la main sur la garde de son épée au point d'avoir mal aux jointures des doigts..prendre un traitre en traitre ? Non..pas ça..


Le distraire, lui faire perdre sa concentration. Il était tout près, là, et sans pouvoir maîtriser sa voix qu'elle ne reconnaissait pas, pleine de rage contenue, elle gronda

Eragon !! Beau messire...je garderai de vous le souvenir d'un courageux, finalement, et j'en suis moi même toute ébahie !

Gardez-vous !! Vous allez trépasser, Beau messire !! et retrouver votre complice Alandaros aux enf..


Les mots s'étranglèrent dans sa gorge et elle retint un juron...Chevreux vacillait...non ! ça y est, il chargeait à nouveau ! elle respira un grand coup et reprit sa harangue

...aux enfers, Sir_Eragon ! Il y est et il vous y attend !
et vous pourrez tous les deux refaire l'histoire des brillants impériaux qui veulent jouer à ramener la félonne Provence dans vos nobles bras !
Et rire tous les deux des deux pauvres comtoises qui vous avaient fait confiance et que vous avez trahies !


Un rire lui échappa...


Moi, c'est maintenant que je ris, Beau messire Eragon ! de vous voir aux prises avec l'élite des guerriers comtois ! qu'ils nous rendent justice !

Prenez garde au gouverneur, beau messire !!! il vous charge et votre bras faiblit !!
Et où est-il donc, le troisième larron ?? Il ne vole pas à votre secours ?? Votre grand duc Yanahor !! Il vous a abandonné ??? N'ayez crainte, beau messire, il vous rejoindra ! quand...nul ne le sait...mais il vous rejoindra ! je vous en fais le serment ! Aristote est juste !


Elle se tut...Toutes proches, les rumeurs grandissantes d'un autre combat...Macricri, Sirius...Elle voulait revoir Sirius vivant, il le fallait ! Elle recula encore, prudemment, pour se mettre à l'abri du combat sur la butte et tourna à demi la tête...Près de la muraille, Macricri semblait en difficulté...la gorge serrée, hésitante..elle s'en sortirait !
Elle reporta ses yeux sur le beau messire eragon à bout de souffle...ce serait bientôt son tour...
Sir_eragon
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Rire et voix déments.
Lothilde n'est qu'à quelques pas du Gouverneur et du Chevalier.
Il ne devrait pas entrer dans son jeu, mais jamais le Baron ne pu s'empêcher de provoquer.

Ma belle, vous m'offrez la fin la plus belle qu'il soit !
Mourir seul aux prises avec cent de vos talentueux bretteurs !


La démesure, le contraste.
La masse grouillante contre deux Impériaux.
L'obscurité contre ce brasier.
La froide nuit de Janvier se heurtant à la fièvre de ces deux héros.

Si les enfers m'attendent, j'y cours !
C'est une loi des diables et des revenants, qu'ils doivent sortir par où ils sont entrés. Le premier acte est libre en nous ; nous sommes esclaves du second.


Oui, rejoindre Alandaros, aux enfers ou au ciel.
Yanahor lui, les vengera.

La cuisante estafilade sur son bras rougit à la lueur des flammes.
Ses muscles le brûlent, ses poumons se consument.
Il faiblit mais qu'importe.

Ce fou de Chevreux charge à nouveau.
Un combat brutal serait fatal au Baron, qui recule à nouveau.

Des cris, des bruits de lames, et Lothilde toujours là, à s'amuser.

Théâtral et grandiloquent il ramène sa lame au niveau de son visage, puis s'incline à la manière de ces paons bourgeois de Paris.
Cette voix froide, ces yeux brillant, ce sourire plein de promesse, de folie.
Sa lame de s'abaisser, désignant le sol pietiné par les bottes ferrées des guerriers.

Ci-gît l’hidalgo redoutable qui poussa si loin la vaillance, qu’on remarqua que la mort ne put triompher de sa vie par son trépas.

Il brava l’univers entier, fut l’épouvantail et le croque-mitaine du monde ; en telle conjoncture, que ce qui assura sa félicité, ce fut de mourir sage et d’avoir vécu fou.


Il voit enfin Sirius, aux prises avec la Comtesse Macricri.
Lui est déjà loin de Chevreux, Lothilde semble se désintéresser du lugubre clown...
Se rapprocher de Sirius, mourir vraiment aux cotés de son compagnon.

Désignant son ami, sa lame levée, une dernière pique lancée à Lothilde.

Ne demandiez-vous pas pourquoi, mademoiselle,
Contre ce seul rimeur cent hommes furent mis ?
C’est parce qu’on savait qu’il est de mes amis !


[ Faust - Goethe.
Don Quichote - Cervantes.
Cyrano de Bergerac - Rostand.
]
Adrien72
C'est bon, on devait partir. Chevreux avait donné l'ordre. Plusieurs personnes se dirigèrent vers Sirius et Sir_Eragon, Lothilde notamment qui se dirigea vers Sir_Eragon et Macricri qui combatais Sirius.

Adrien décida, comme bon nombre de personne, de patrouiller sur la surface arrière, les tentes qui brûlaient lui donner l'avantage de la vue et des ombres, il avança seul vers les tentes arrières en prenant sur le côté.Il n'y avait rien, pas même un rat. Ce feu, ce bruit, les tentes qui s'écroulaient, on aurait pensé l'enfer, le désert... Ce silence. On pouvait apercevoir un léger son d'épée se frottant l'une sur l'autres. Les deux allaient mourir, mais en avait il d'autres ?

Adrien chercha il entra dans une rangé de tente, UN BRUIT ! Il mit une main sur une flèche et se retourna brusquement, rien encore une fois. Une autre tente venait de céder par les flammes.Il soupira, la chaleur commencé a devenir intense et s'il s'approchait de trop, il allait réussir a se brûlé, mais cela ne l'inquiétais que très peu. Il était Forgeron, des brûlures, il connaissait il en avait eu plus d'une.Ce feu de camps, l'assoiffé, il bu et continua a patrouillé espérant trouvé quelqu'un.

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Pendarric
pendarric qui fait partit de la lance du gouverneur, suivais la bataille avait lieu d'un œil attentif, il avais laissez les nobles réglez leur différent entre eux ... une flèche encoché il était prêt à intervenir si un de ses amis tombé sous les coup des pseudo impériale

il observait sir eragon qui parlait plus, qu'il ne se battait, il le visa, sa flèche barbelé pouvant le tuer d'un coup ... mais cela gâcherai le combat, et il se ferai surement engueuler par la vi-comtesse, il desserra la tension et continua d'observer le combat et vit du coin de l'œil adrien qui patrouillai autour de l'ancien campement impériale, il sourit puis continua a surveiller les combats
Sirius7
Folie et déraison. Voilà tout ce qu'il lui restait dorénavant.
En face, ils étaient au moins quinze fois plus nombreux qu'eux.
Autour, les lames s'entrechoquèrent, dans un spectacle flamboyant.
Derrière, les flammes, justement, consumaient les derniers restes du campement impérial.
Et eux deux, se battaient.

Avec courage, brio et désespoir. C'étaient les seuls mots qui décrivaient leurs gestes en cet instant. Eragon s'était approché de lui, de son combat face à Macricri. Tandis qu'il lançait peut être son ultime provocation à l'intention de la Vicomtesse de Dampierre, le Margny était encore aux prises avec son ennemie jurée. Qu'il aimerait faire couler le sang de l'insurgée, juste avant de s'en aller. Qu'importe si ce n'était qu'une blessure, maintenant qu'elle était en face de lui dans un combat plus ou moins singulier, il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Macricri et sa manie de vouloir, en toute occasion, le dernier mot. Et encore une fois, en ce jour, elle l'aurait. Peut être pas d'elle-même, mais le nombre de ses alliés était bien trop important. La chute était inévitable : Sirius mourrait de la main de ceux qui le haïssaient au plus haut point, et il leur avait plutôt bien rendu tout au long de sa vie.

Valaraukar.
Le premier à l'avoir récompensé pour le travail fourni pour la Franche-Comté, en l'anoblissant Baron de Saulx. Leurs chemins avaient tant déviés qu'ils ne pouvaient maintenant plus s'adresser la parole sans agression verbale.

Macricri.
Il semblait au Vicomte que jamais elle ne lui avait fait confiance, avec raison sans doute. Déjà au tout début, elle avait trahi. Première liste comtale, Duncan Idaho en chef de file, et Macricri qui avait voté pour elle-même, dans un souci de neutralité, paraissait-il.

Gildedcrotch.
Vesoul, Faross et Debenja. Voilà les noms qui lui venaient à l'esprit à l'évocation du Baron de Villers Farlay. Puis Sirius avait assassiné son fils adoptif, sans aucun scrupule ni remords. Enfin le Baron aurait là l'occasion de se venger.

Leconquerant.
L'ombre de Bralic, sans la même réussite. Les hostilités avaient débuté entre eux à partir du moment où il a montré tout son mépris envers la noblesse. Il avait là l'occasion de s'en débarrasser de deux.

Lysiane.
Ses prises de position en faisant inévitablement une adversaire politique. Il se souvenait encore de cet âne offert à la Comtesse aux allégeances... De là à ce qu'elle aussi prenne les armes pour tuer un frère comtois, il n'y avait finalement eu que quelques pas.

Puis d'autres visages. Celui de Pendarric, traître ayant rejoint les rangs de l'armée franc-comtoise ; celui de Jacquouille, avec qui il s'était pourtant toujours relativement bien entendu ; Leonin, Capitaine abusé et désabusé par les armées de Lothilde et Chevreux ; Criss aussi... de Valfrey, comme quoi toute famille ne peut être parfaite.

Dans un sourire tout relatif à ses pensées, il leva de nouveau son arme et frappa en direction de Macricri, sans vraiment avoir d'objectif précis. Seul le fait de ne pas abandonner tout de suite lui insufflait la force de frapper, encore et encore. Les coups et les parades s'enchaînaient, avec force et conviction. Mais la Comtesse de Nozeroy pliait, lentement mais sûrement. La laisser seule à affronter le Vicomte était une erreur. Dans un sursaut d'orgueil, il fit rompre la garde de Macricri et enchaîna avec un second coup dans le haut de la cuisse. Il n'en fallut pas plus pour voir l'Adams chanceler puis s'écrouler au sol, son épée valsant dans les airs.

Le Vicomte se plaça immédiatement face à elle, sa lame dirigée vers sa gorge, un sourire mauvais aux lèvres. L'occasion était trop belle. Alors il s'approcha lentement - malgré qu'à n'importe quel moment, un allié de Macricri pouvait interrompre le manège -, rapprochant ainsi la pointe de son épée d'une mort certaine pour la Comtesse.


Tu vas connaître la sensation que procure une lame enfoncée dans la chair. Froide comme la lame, cruelle comme le geste.

Il était maintenant tout proche, suffisamment en tout cas pour lui donner la mort.

Ce ne fera jamais que le deuxième de votre sang... Une ultime volonté, Comtesse ?

Et dans un rire dément, il retira son épée de la direction de la gorge comtale, pour la lever bien haut dans le ciel, avant de s'apprêter à la baisser dans un mouvement violent et sans pitié.
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Lothilde
Macicri..!!Elle ne la voyait plus ! Sinuant à travers les groupes de soldats agglutinés autour du gouverneur et de Sir_Eragon, hissée sur la pointe des pieds, elle sentit tout son sang refluer de son visage et un frisson glacé lui parcourir le dos.. Où...mais où elle était ?? Et ces cris là bas, où ils se battaient à l'instant..

Il dominait, elle le sentait..elle aurait du..

Plissant les yeux pour essayer de voir le haut de la butte au pied des remparts elle courut sans quitter des yeux le cercle des flambeaux, se bénissant de n'avoir qu'un simple gilet de maille.
Elle trébucha sur une pierre et grimaça en se relevant, sautant quelques pas à cloche pied et s'immobilisa..Juste au-dessus d'elle, tout près, il était de dos...Il...il...pas ça, par pitié, pas ça...

Elle se jeta à plat ventre dans les ajoncs, le coeur battant. elle n'avait pas d'autre choix. Reprenant ses esprit elle leva lentement la tête et se mit à ramper dans la friche, les mains s'accrochant aux racines pour aider sa progression, les yeux rivés sur ce dos cuirassé dont elle savait les faiblesses...y arriver avant qu'il se retourne..

Elle s'arrêta à mi pente, le souffle court répétant le mouvement dans sa tête...une erreur et ce serait fini d'elle..Son sang s'était mis à battre à ses tempes et elle n'arrivait pas à maîtriser le tremblement de ses mâchoires...Il était là, tout près..

Arrachant le gant de sa main gauche entre ses dents, elle se souleva doucement sur le coude pour dégager la dague accrochée à sa ceinture et en agrippa le manche lisse.. elle en assura la prise à sa main nue et reprit sa respiration avant de se redresser lentement sans lâcher des yeux le dos du vicomte.. .l'épaule ..l'étroit espace vulnérable de l'armure, sous le bras gauche...le chemin du coeur...Elle bloqua sa respiration et plongea à nouveau le nez au ras du sol, respirant l'odeur de la terre humide avant d'avancer encore, tout doucement
Et d'un mouvement de félin elle bondit dans le dos de Sirius, appuya sa main à l'épaule droite en le tirant contre elle ... le déstabiliser, c'est tout ce qu'elle pouvait faire...Elle avala sa salive et lâcha un soupir de soulagement en entendant un bruit métallique...il avait lâché son épée..

Il vacilla à peine, le buste penché vers l'avant à la recherche de son équilibre..Le point faible de l'armure, là..la petite fente sous le bras gauche à peine levé qui portait l'écu des Margny ..
Elle ferma les yeux et y enfonça la pointe de sa dague de la main gauche.... Juste la pointe, tout près du coeur, les mâchoires serrées,agrippant toujours l'épaule à sa main droite où elle perçut un petit frémissement, comme un sursaut..

Resserrant son étreinte elle recula un pied pour soutenir le poids du corps qu'elle sentait faiblir sans retirer la lame qu'elle maintenait fermement..et ne baissa pas les yeux sur ce filet chaud qui glissait le long de sa main pour filer le long de son bras...le sang des Margny..
il allait l'entraîner dans sa chute...Elle sentit que Sirius avait tourné la tête. Détachant le front de l'omoplate où elle s'était appuyée, elle murmura


Et toi, Vicomte de Saulx...quelles sont les tiennes...quelles sont tes volontés..

Elle se tut...il n'avait plus d'arme, il n'avait plus la force de se retourner contre elle, alors elle détacha son bras qui enserraient le cou du vicomte et passa rapidement sa main sur ses yeux embrouillés par les larmes

je ne voulais pas ça, Sirius...
Sirius7
Aristote ne voulait vraisemblablement pas la mort de la Comtesse de Nozeroy. Ou alors c'était peut-être bien Lothilde qui ne le souhaitait pas. Suite au choc dans son dos, le Margny avait lâché l'épée et celle-ci s'était écrasée sur la terre froide du champ de bataille dans un "CHTING !" caractéristique. Les jambes vacillantes, le corps qui manquait de s'écrouler vers l'avant, Sirius ne put que de justesse se retenir de ne pas s'effondrer sur Macricri. La diablesse de Dampierre l'accrochait fermement et avant qu'il n'ait eu le temps de chercher à s'en débarrasser, cette sensation de froid se fit ressentir. Celle là même qu'il venait de décrire à l'instant à Macricri, avec allégresse. La pointe de la lame de Lothilde venait de frôler son propre cœur, dont les palpitations se faisaient de plus en plus nombreuses et frénétiques.

Dans un soubresaut, le Vicomte sentit son corps lui échapper, la douleur l'étreignant jusqu'au plus profond de lui-même. Alors ses jambes se défilèrent, laissant le tronc sombrer avec elles. La Comtesse de Nozeroy s'éloignait... Ou plutôt c'était lui. Malgré la pression de Lothilde dans son dos pour le retenir, il tombait, emportant avec lui sa haine et son amertume. Ses dernières volontés ? Il n'en avait plus aucune maintenant, si ce n'était qu'on le laisse rejoindre ceux qui lui manquaient : son épouse et son frère. Mais il se garderait bien de le dire à la Vicomtesse. Malgré sa souffrance, sa fierté était toujours présente.
Dans les derniers efforts de Lothilde pour l'empêcher de toucher le sol, il ne put que sourire à ses paroles. Et lorsque cela lui ferait encore plus mal de répondre en toute franchise, il se contenta d'une réponse complètement décalée, sans doute pour ne surtout pas réfléchir.


Je... Je me doute que tu ne voulais surtout pas te retrouver tout contre moi...

Il fallait croire que même la mort qui lui souriait ne pouvait l'empêcher de faire de l'humour, que lui seul pouvait comprendre en plus. Relâchant ses muscles pour se laisser aller complètement à s'écrouler, la force de Lothilde ne pouvait plus suffire : il lui échappa des bras pour percuter le sol dans un bruit sourd et une flaque de sang grandissante. Un sang tout ce qu'il y avait de plus rouge, comme chacun. Dans un effort incertain, ses yeux s'ouvrirent. Sa vision se faisait floue mais au-dessus de lui, il pouvait voir la Vicomtesse qui semblait désemparée. Il ne lui restait plus qu'à achever le Margny, il ne suffisait plus que d'un nouveau coup dans ce corps inerte, dans un éclaboussement de vermeil. Et enfin ce serait terminé.
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Lothilde
Il devenait lourd, trop lourd..d'un geste sec elle retira la pointe de la lame juste avant que le vicomte ne s'écroule à ses pieds , essuya le sang qui coulait à sa main sur ses hauts de chausse avant de remettre rapidement son arme à sa ceinture et s'accroupit au côté de Sirius, vaguement surprise de sa faiblesse...Elle n'avait fait qu'effleurer les côtes dont elle avait senti la résistance sous sa lame...pas de quoi trépasser...Ces Riddermark seraient ils de petite constitution ? Elle ravala ses larmes et déplaça doucement la tête du vicomte entre ses deux mains avant de soulever la ventaille de sa barbute pour lui donner un peu d'air et approcha sa tête de la sienne pour entendre son murmure. Elle ne put s'empêcher d'avoir un sourire amusé en lui répondant sur le même ton

Et qui te fait croire ça, vicomte ?? Après tout, tu n'es pas pire qu'un autre...hé là !! Reste avec nous...Tu n'as qu'une petite égratignure, pas assez profonde pour en mourir...Petite nature, vicomte ? Ou pris de faiblesse après ton combat contre Macricri ?? ou alors...un dernier petit subterfuge ? Ne bouge pas...on va s'occuper de toi...en attendant...


Redressant à peine le buste, elle regarda autour d'elle en levant la main en direction des soldats de l'OST et appela


Par ici ! Vite ! De l'aide pour le vicomte Sirius...apportez de la charpie ! et un brancard...et une flasque d'eau de vie...vite ! et Princessedeneuch ou un infirmier !

Se penchant à nouveau au-dessus du corps à demi recroquevillé, elle commença lentement à détacher l'épaulière gauche qui se poissait de sang, lançant parfois un regard rapide sur les yeux du vicomte...il était pâle, très pâle...mais des blessures mortelles, elle en avait vu d'autres, et celle là ne l'était pas...L'empêcher de se laisser aller...elle se mit à lui parler doucement

Sirius...j'ignore ce que tu aurais fait à ma place...et si tu aurais retenu ta lame...Non, ne réponds pas !! Garde tes forces...je n'ai pas envie de le savoir de toutes façons ...garde tes forces, vicomte de Saulx, tu en auras besoin.
Voilà...ne bouge pas le bras, je détache ta cubitière...Que croyais-tu ? que j'allais...t'assassiner ?? comme certains m'ont accusée de l'avoir fait déjà... alors que tu courais encore comme un garenne ? Pied vif, oeil vif, le reste je ne sais pas...mais bien vivant en tous cas !
Non..chuuut ! ne réponds pas...Une fois bardé d'onguents et serré dans des bandages, une goulée d'eau de vie des moines et tu affronteras un VRAI chevalier, pas une femme que tu méprises...Repose toi, vicomte...tu ne voudrais pas avoir été la victime d'une femme assoiffée de sang, non ? Quel honneur auraient à en tirer tes héritiers ?..


Un petit sourire se dessina sur ses lèvres et elle chuchota en se rapprochant

Aucun honneur pour eux..vicomte ! Mais quelle satisfaction pour d'autres, n'est-ce pas ?
Voilà de l'aide, Sirius...tu as le droit de tomber en pâmoison l'espace d'un instant avant de tomber dans des mains expertes...
--Graindorge
Debout sur les murailles, emmitouflé dans une vieille houppelande trop longue pour lui, Graindorge roulait un œil effrayé...Pas qu'il n'était pas courageux, non, encore que...à y bien réfléchir, il préférait largement sa place de domestique du franc-comte

Il lui jeta d'ailleurs un petit regard en coulisse, au franc-comte...Est-ce que le combat allait bientôt s'arrêter ? parce qu'il commençait à faire frisquet...

Il allait poser la question timidement quand des clameurs le firent sursauter et se pencher au dessus du rempart...Qu'est ce qu'elle criait ???
Il fit mine de ne pas comprendre mais le regard appuyé du franc-comte lui fit courber l'échine et acquiescer servilement


...et des charpies...et ramener l'infirmière Princessedeneuch, oui, monsieur le comte, j'y cours ! Non, monsieur le comte, je ne vais pas traîner en chemin..mais messire comte, vous savez que je suis pied-bot...oui messire comte, quand je vais à la gueuse, j'arrive à aller vite...j'y cours, messire, j'y cours !

Il rentra la tête dans les épaules et voûta le dos un peu plus. Il aurait bien grommelé mais il jugea prudent de s'éloigner avant de rajouter un commentaire.
Prenant un flambeau des mains d'un soldat sans lui lancer le moindre regard, il se hâta en claudiquant vers l'escalier des remparts et releva les pans de sa houppelande


Foutredieu...m'envoyer chercher du secours que j'y vois déjà rien...j'aurai tout fait dans c'château...courir, à mon âge...à c't'heure que même les bêtes ont l'droit au r'pos...

Essoufflé, Graindorge franchit le portique de la cour de la caserne, se retenant d'une glissade sur une plaque de glace au mur de l'infirmerie et se rajusta..C'étaient des dames

Passant le nez à la porte en toussotant, l'unique oeil bleu acier se mit à briller


Dame Princessedeneuch ! Faut venir tout de suite tout de suite en bas des murailles avec la charpie et les choses que vous savez pour guérir...C'est ordre du comte après que la dame a crié d'en bas qu'il fallait amener des affaires à soigner et aussi de l'eau des moines qui requinquent...Faut passer par la poterne pars'qu'ils ont remonté la herse qu'ils savaient pas si les aut' allaient pas en profiter pour venir dans la ville...

La regardant s'affairer quelques instants en silence, il finit pas murmurer

moi aussi, je suis faible...paraît que l'eau de vie des moines...si vous en avez une goutte...
Princessedeneuch
Princess regarda la personne qui venait d’entrer dans l’infirmerie, elle reconnu les armes
cousue sur son pourpoint, et il s’agissait d’une personne appartenant a la maison du Franc Comte de Saulx .
La chef infirmière écouta avec intérêt ce que cette personne aux yeux bleu acier lui débitait
dans un phrasé assez empreint de stresse..

Laisser tous en plan pour aller soigner sur le terrain, la herse montée et la dame qui a dit que,
Ne vous affolez pas mon bon je prépare des affaires dans un cul de vilains et je vous suis a la seconde…
haa ça !! pas touche, lui dit Princess en écoutant la requête du l’homme qui était venu la chercher..,
puis elle le suivi en se pressant, mettant sur elle sa cape la plus chaude.

En arrivant près du blessé après avoir passé par les escaliers pas très fréquentables,
jonché de choses suspectes, ou d’attraper la mort si on ne regarde pas ou on met les pieds,
elle reconnu Sirius7, pour l’avoir déjà rencontré q quelques reprises soit en tavernes ou
alors dans les couloirs du château de Dole..

Elle examina d’un œil sur et expert, la plaie qui lui tachait son uniforme.
Elle sauta le Franc Comte,
d’un signe de tête, et avec un sourire elle lui dit quelques mots pour le rassurer sur son état..

je vous salue Sirius7, et je vous vois en mauvaise posture cette fois..
mais n’ayez crainte je vais vous raccommoder sans plus attendre, et pas de jérémiades, et surtout pas de cris,
j’ai horreur de ça.. et à guerre comme à la guerre on fait avec ce qu’on as, pas vrais…


Princess avait froid et ne voulais pas rester trop a cette température vu son état, mais
elle demanda qu’on mette plus de bois dans le brasero pour ne pas avoir plus de mal a soigner..
Elle défit la veste de Sirius et découpa a l’aide d’un couteau la chemise de celui-ci, laissant la plaie béante saigner..
Elle voyait Sirius serrer les mâchoires, mais ne rien dire.. alors elle continua..

Elle plaça un gros bout d’étoupe qu’elle avait imbibé de vin et d’huile venu d’une des fioles
qu’elle avait prise avec elle, et elle nettoya la plaie.. une fois cela fait elle y regarda de plus
près et vit qu’elle n’était pas si profonde que ça et, que juste quelques point serait nécessaire a refermer cela..
Un crin de queue de cheval et une aiguille, et la voila qui faisait des points en croix sur le côté
épais d’un estomac de vicomte.. il fallait qu’elle le dise a son amie Kiss, elles allaient
sûrement rigoler toute les deux.

Après 8 points Princess en eut fini et félicita Sirius pour son courage, et lui présenta après
qu’elle en eut imbiber un carré de coton, une bouteille d’alcool de mirabelles de sa cave personnelle..

Allé je vous laisse la bouteille mais n’en abusez pas, elle arrache, je vous préviens..

Elle déposa la compresse sur la blessure et fronça son petit nez en grimaçant,
en même temps qu’elle voyait le visage de Sirius se contracter pour ne pas hurler…

Oui je sais ça fait mal.. ça brûle, mais ça ira mieux dans un moment..
je reviendrai si vous avez besoin de moi.. et gardez la compresse propre, et demain vous la laisserez sèche


Elle rangea ces affaires et se retira….
Après quelques pas elle vit son amie Lothilde, et ce fut une joie de la revoir..

Hoo ma Lothilde comme ça fait plaisir de te voir, tu n’as rien j’espère..

Princess la serra dans ces bras en faisant attention de ne pas écraser son ventre et lui fit un
énorme bec sur la joue puis elle en profita pour lui glisser a l’oreille..

je vais en profiter pour te donner rendez-vous pour la fin du mois a Pontus,
Legolas et moi nous allons convoler en juste noce, et je souhaite ta préséance bien sur..

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Chevreux
Le gouverneur Chevreux avait continué son combat contre Sir_Eragon, tentant de lui assener un nouveau coup qui terminerait le combat mais ce dernier avait l'énergie du Diable en lui et ne cessait de repousser ses attaques.

Le gouverneur commençait a avoir le souffle court et, malgré le froid de la nuit, sentait les goutelettes de sueur traverser son dos sous son armure.

Après s'être fait esquivé une fois de plus son attaque, il vit Sir_Eragon s'éloigner de quelques pas, et répondre à quelqu'un derrière. Il n'avait pas eu le temps de voir de qui il s'agissait que l'ombre s'estompa dasn la nuit.

Mais il profita de cette acalmie pour reprendre son souffle et scruter les lieux pour voir si Sirius était toujours là. Il ne fallu que quelques secondes pour voir qu'il était là, à combattre contre il je savait pas qui. La lumière du feu des tentes derrière les combattants ne laissaient parraître que les ombres de ces derniers.

Regardant dans la direction de Sir_Eragon, il vit que ce dernier reprenait aussi son souffle. Mais il vit également quelques personnes s'approcher de lui, épée à la main. Il se dit qu'ils pourraient s'occuper de cet homme, lui pouvant aller au devant de celui qu'il cherchait au départ.

Il s'éloigna donc dans la direction de Sirius7 et finit par reconnaître qui était son opposant. C'était la comtesse Macricri, qui bravait les attaques et tentait de répondre par des contres-attaques. Mais elle commençait de donner des signes de faiblesse.

Le gouverneur décida donc d'aller lui porter assistance et accéléra le pas.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit surgir de derrière eux une ombre et, quelques secondes plus tard, vit Sirius7 s'écrouler. Était-il mort ?

Il s'empressa de se rendre auprès d'eux et vit que l'ombre était la vicontesse Lothilde. Elle chuchottait quelque chose à l'oreille de Sirius7avant de relever la tête et crier pour de l'aide d'une soignante. Il n'était donc pas mort.

Le gouverneur s'approcha donc d'eux et regarda Lothilde et Sirius7.


    Messire, je vois que vous avez été blessés.
    Étant tout deux chefs des armées qui se combattent cette nuit, je vous accorde le temps de vous faire soigner avant de devoir reprendre le combat.
    Il serait inégal de vous affronter alors que vous perdez votre sang suite à une blessure qui fut faite par une autre lame que la mienne.
    J'attendrai donc ici, le temps qu'il faudra.

Plantant son épée devant lui, le gouverneur s'agenouilla et attendit patiamment l'arrivée de la soignante.

Il fut heureux de voir Princessedeneuch car il la savait en mesure d'apporter les soins qu'il falait à une blessure de guerre.

C'est donc ainsi, à genoux dans la noirceur de la nuit, éclairé par les feux de l'enfer, que le gouverneur attendit de pouvoir combattre avec le chef de cette armée interdite, comme le veut les bons usages de la chevalerie.

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"Ne sous-estimez pas plus faible que vous !"
Sir_eragon
La scène prend un aspect Dantesque.
Du campement il ne reste que des braises.
L'esprit du Grand-Maître vole, tantôt lucide tantôt fou.
Peut-être les deux.

Son compagnon lui se meurt, assassiné par Lothilde.
Les fratricides semblent vouloir se convaincre que leur victime ne trépassera pas, le Teutonique a même l'idée d'un duel Chevaleresque... Mais c'est trop tard, ils sont sortis à 20 contre 2, rien n'y fera plus rien : les rôles sont donnés.

Les infirmiers accourent, les égorgeurs discutaillent.
Un air de déjà vu...

"La blessure ne peut être sérieuse.
Non, elle n'est pas aussi profonde qu'un puits, ni aussi large qu'une porte d'église ; mais elle est suffisante, elle peut compter : demandez à me voir demain, et, quand vous me retrouverez, j'aurai la gravité que donne la bière. Je suis poivré, je vous le garantis, assez pour ce bas monde..."

Lui lève une dernière fois sa lame, et se jette à nouveau sur l'ennemi.
Il ne sait qui il affronte. Chevreux, Lothilde, Macricri, le Franc-Comte ?
Qu'importe.

Les minutes sont des heures,
Les heures des secondes.
Le temps n'a plus de prise sur son esprit enfiévré.

Au clair de lune, la froideur du métal pénètre ses entrailles par plusieurs fois.
Le sol se rapproche, sa chair mutilé hurle à la mort.
Mais le Chevalier est calme, stoïque, nonchalant.
Les conteurs l'attendent, feu ses amis aussi.
Son dernier soupir dans ces quelques mots enfiévrés.

Qu’est-ce que c’est que tous ceux-là ! – Vous êtes mille ?...

Ainsi vécu et mourut le Baron Eragon de Roncevaux.
Irrévérencieux, grandiloquent, provocant.


Epilogue.


Quelle mort futile mon enfant…

Et le l’âme du chevalier répondre, avec ce sourire carnassier que ses amis comme ses amis connaissaient tant…

Point de sacrifice plus grandiose que celui qui est vain.

Aristote ne tarda guère à rendre son jugement.

Et le conteur de finir son histoire,
Le rideau rouge sang de tomber dans un glissement feutré sur la scène,
Le père de refermer lentement le livre, de souffler la bougie et d’enlacer tendrement sa fille en larme.


« La Grandiose et Tragique histoire du Chevalier Eragon de Roncevaux »
Sirius7
Il faisait sombre. Autour de lui tout autant qu'en lui. Ses paupières étaient bien trop lourdes pour qu'il trouve le courage de les maintenir ouvertes. Et en vérité il n'en avait pas, ou plutôt plus, l'envie. Le fait de savoir à qui étaient les bouches déclamant les derniers sons qu'il entendrait à la surface de ce monde terrestre ne constituait pas pour lui un besoin. Le nom de ceux qui l'avaient tué ? Il le savait déjà. Inutile d'avoir leurs visages comme dernière vision en guise de départ. Certains lui proposaient de le soigner, d'autres de le relever pour disputer un dernier duel. Foutaises. "Tuons un homme, puis soignons-le." ou "Tuons-le puis proposons-lui un dernier combat d'honneur." S'il n'aurait été si mal en point, pour sûr que le Margny aurait éclaté de rire. Nul doute que le gouverneur de l'armée teutonique n'aurait eu aucun mal à abattre un adversaire au poumon perforé, dont le sang qui coulait se déversait encore plus rapidement que l'urine d'un Prince de Condé sur le cercueil d'un Appérault (faits véridiques).

Il est dit que lorsque l'heure de sa dernière heure arrivait enfin, on voyait sa vie entière défiler devant ses yeux. Et bien c'est faux. Excepté si l'on admettait la possibilité que la vie de Sirius ne fut qu'obscurité, et en ce cas cela pouvait parfaitement résumer la situation. Mais il ne l'aurait jamais accepté, lui. Que verrait-il lorsqu'il réouvrirait les yeux ? Un monde de mille couleurs, plus brillant que tout ce qu'il est possible de voir ici-bas, la lumière du Soleil ? Ou encore et toujours la pénombre, là-même que sur Terre, celle de la Lune ? Aucune idée. Il était trop tard pour y réfléchir dorénavent, trop tard aussi pour regretter de ne pas avoir eu le temps de se confesser avant le grand voyage.

Son frère d'armes devait être mort, puisque l'on venait au Margny pour lui soumettre des propositions toutes plus ridicules les unes que les autres. Le combat avait donc cessé au pied des murailles de Dole, et ce fut le seul fait qui lui aurait fait se mordre la lèvre : Toute chose à une fin, que cela fût une vie, ou même un combat. Après tout, les deux se ressemblaient et avaient les même but et finalité. Maintenant, le Vicomte voyait son ouïe perdre de sa fonctionnalité, signe de sa propre déchéance. Il mourrait, et rien ni personne ne pouvait y faire grand chose. Sûrement pas lui. Surtout pas lui. Mais il se rassurait comme il le pouvait : eux aussi, ses meurtriers, le rejoindront un jour. Sans doute bien plus rapidement qu'ils ne pouvaient le penser. Et ce jour, le Margny leur réservera l'accueil qui leur serait mérité, à eux qui n'auront fait que finir leurs jours dans le déshonneur d'avoir réussir à vaincre deux hommes avec plus de trente armes.

Dans un dernier soubresaut, le cœur de Sirius lâcha sa dernière volée de sang dans son organisme. Certains diront plus tard que le Vicomte eut ce sourire satisfait de lui-même, et fier, lorsqu'il fut rappelé à Aristote. Ce sourire qu'on lui connaissait tant et qui avait le don de faire enrager quiconque se trouvait en face. Ce sourire où se mêlaient insolence et outrecuidance. Un sourire à son image, en quelque sorte.
Ainsi mourut Sirius de Margny-Riddermark, Vicomte de Saulx, héritier de terres bien plus grandes et prestigieuses que la Franche-Comté dans sa totalité.





[Epilogue]

Finalement, ce ne fut que brume. Peut-être la lumière était-elle derrière cette épaisseur qui empestait la mort ?
Une voix s'éleva, sans que le Margny ne puisse jamais dire si ce ne fut que le fruit de son imagination.


Pauvre fol, tu fus Margny.
Je le sais.
Alors, pourquoi ?
Et bien c'est ainsi.
Ce n'est pas une réponse, Margny.
Votre question n'est pas des plus détaillée.
Pourquoi avoir choisi de tenir tête au Franc-Comte ?
Je ne l'ai pas choisi. Il m'y a poussé.
Non, il t'a laissé le choix de te rendre.
Me rendre ? Quel homme accepterait de se rendre face au pire Comte régnant que la Franche-Comté n'ait jamais connu ?
C'est moi qui pose les questions, Margny. Réponds-y.
Il ne m'a pas laissé le choix. Son arrogance était énorme, son hypocrisie sans limite, et sa fierté... Il n'a aucune fierté en fait. Il a refusé d'envoyer ses deux meilleurs hommes pour répondre à notre duel, préférant se mettre au chaud parmi trente hommes armés, et maintenant il va hurler sur tous les toits qu'il eut participé à notre mort. Je ne pouvais décemment me plier à la volonté d'une telle charogne. C'est pourquoi je suis icelieu, maintenant.
Je comprends. Sache que tu peux encore te repentir de tes pêchés.
Mes pêchés... Je n'ai guère le temps.
Si tu l'as. Tu auras tout le temps nécessaire dorénavant. Et tu dois me confier absolument tout.
Mais... Pourquoi ? Vous savez tout, inutile de palabrer.
Il est nécessaire que tu fasses ta repentance, pour que je puisse te donner l'absolution. Si tu souhaites rejoindre les autres, c'est ainsi.
Les autres ?
Delagrâce, Eriphile, Pinss, Bralic, Piline, Fingal, Gawen, Biquette, Eragon. Et tant d'autres.
Je... Je vois.
Alors parle. Explique moi pourquoi tu as longtemps cautionné les agissements de ton filleul Cynos, avant de t'en débarasser. Explique moi les raisons qui t'ont poussé à assassiner Pinss. Explique moi pourquoi tu as tenté de tuer Delvine d'Appérault. Explique moi comment tu es parvenu à prendre place sur le trône comtal. Explique moi comment tu finançais tes premières listes comtales. Explique moi pourquoi tu as rejeté ta dernière bastarde. Explique moi qui tu es, Margny. Et alors tu continueras ta route.


Finalement, on voyait sa vie défiler, mais pas de la façon imaginée. Il était amusant de constater que Sirius mit un certain temps, incalculable là où il se trouvait, pour raconter ce qu'il était devenu, depuis son enfance, rejeté par son père et envoyé en Franche-Comté, jusqu'aux sommets qu'il avait tutoyé. Maintenant il était parvenu au point culminant de son existence : sa mort.
Adieu et bonjour.

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