Nebisa
Alençon, Alençon, Alençon, mornes ruelles... Pensive et silencieuse, la Comtesse laissait son il éteint observer la rue voisine depuis la fenêtre de la chambre qu'elle louait à l'auberge de la Mére Roulard. Arrivée la veille avec ses enfants, la Chieuse avait de l'avance sur le reste du cortège Royal, mais elle avait à cur de retrouver son fils ainé, sur les terres ou il s'était établi voilà quelques années.
Aprés avoir réquisitionné l'entièreté du premier étage, attribué leurs chambres aux enfants et envoyé missive à Barahir pour qu'il vienne partager le souper avec eux le lendemain, la Comtesse s'était retirée pour la nuit, fuyant les siens sans même leur donner d'explication.
A présent qu'un nouveau jour se levait, tandis que sa chambrière brossait avec langueur la longue chevelure noire de sa maitresse, cette dernière tachait de reprendre le cour de ses pensées, refoulant les souvenirs de son séjour à Couesmes et les tragiques conséquences qu'elle devait affronter à présent, chaque nuit dans ses cauchemars, chaque jour au détour de la plus anodine inattention.... IL lui fallait se ressaisir, oublier, remettre à plus tard... Elle devait absolument se reprendre, devant les siens comme devant les yeux toujours trop curieux de la Cour... Elle devait y parvenir...
Comtesse ? Vous ai-je fait mal ? Vous pleurez ?
Sursautant comme tirée d'un gouffre, elle voit dans le reflet de la psyché ses joues baignées de larmes, ces perles immatérielles se sont échappées de ses yeux sans qu'elle le veuille et les traitresses menacent d'ouvrir la voie aux sanglots déchirants qu'elle réprime à chaque respiration...
Non... Oui... Peu importe... Il suffit... Retirez vous Rosalie, j'achèverai seule...
La soubrette interloquée se retire après une révérence, guère habituée à voir sa maitresse si émotive.. mais, après tout, ce ne sont pas ses affaires... Et, une fois seule, la Malemort achève de se vêtir, optant pour une houppelande terne et sans ornements onéreux, pour autant que de bon tissus et hors de prix, bien loin de sa mise habituelle... une tenue dans les tons de ceux qu'elle arbore depuis son retour de Couesmes et qui va de pair avec le plis douloureux qui marque les contours de sa bouche qui ne sait plus sourire... Pourtant, même dans son errance, elle se réjouie, ce soir, ses enfants seront réunis, presque au complet si l'on excepte la désertion d'Aliènaure, et c'est un événement qui ne s'est plus produit depuis... trop longtemps...
Ce soir, elle présenterai officiellement, et sans échappatoire possible, Blanche à ses ainés... La pouponne avait passé ces trois dernier mois sans que la Malemort ne force Lune' à venir la voir et Louis comme Elisa préféraient largement profiter du voyage que de s'encombrer d'un nourrisson, alors elle avait laissé couler... Mais, avec la possibilité de voir Barahir, la réunion familiale prenait tout son sens...
Enfin vêtue et coiffée, parvenant presque à sourire, la Comtesse rejoint le salon, ou plutôt la chambre aménagée en salon pour la durée de leur séjour et prend place prés du feu, attendant l'arrivée de sa tribu, priant pour que la soirée soit aussi heureuse et paisible que ce dont elle avait besoin, désespérément besoin...
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Aprés avoir réquisitionné l'entièreté du premier étage, attribué leurs chambres aux enfants et envoyé missive à Barahir pour qu'il vienne partager le souper avec eux le lendemain, la Comtesse s'était retirée pour la nuit, fuyant les siens sans même leur donner d'explication.
A présent qu'un nouveau jour se levait, tandis que sa chambrière brossait avec langueur la longue chevelure noire de sa maitresse, cette dernière tachait de reprendre le cour de ses pensées, refoulant les souvenirs de son séjour à Couesmes et les tragiques conséquences qu'elle devait affronter à présent, chaque nuit dans ses cauchemars, chaque jour au détour de la plus anodine inattention.... IL lui fallait se ressaisir, oublier, remettre à plus tard... Elle devait absolument se reprendre, devant les siens comme devant les yeux toujours trop curieux de la Cour... Elle devait y parvenir...
Comtesse ? Vous ai-je fait mal ? Vous pleurez ?
Sursautant comme tirée d'un gouffre, elle voit dans le reflet de la psyché ses joues baignées de larmes, ces perles immatérielles se sont échappées de ses yeux sans qu'elle le veuille et les traitresses menacent d'ouvrir la voie aux sanglots déchirants qu'elle réprime à chaque respiration...
Non... Oui... Peu importe... Il suffit... Retirez vous Rosalie, j'achèverai seule...
La soubrette interloquée se retire après une révérence, guère habituée à voir sa maitresse si émotive.. mais, après tout, ce ne sont pas ses affaires... Et, une fois seule, la Malemort achève de se vêtir, optant pour une houppelande terne et sans ornements onéreux, pour autant que de bon tissus et hors de prix, bien loin de sa mise habituelle... une tenue dans les tons de ceux qu'elle arbore depuis son retour de Couesmes et qui va de pair avec le plis douloureux qui marque les contours de sa bouche qui ne sait plus sourire... Pourtant, même dans son errance, elle se réjouie, ce soir, ses enfants seront réunis, presque au complet si l'on excepte la désertion d'Aliènaure, et c'est un événement qui ne s'est plus produit depuis... trop longtemps...
Ce soir, elle présenterai officiellement, et sans échappatoire possible, Blanche à ses ainés... La pouponne avait passé ces trois dernier mois sans que la Malemort ne force Lune' à venir la voir et Louis comme Elisa préféraient largement profiter du voyage que de s'encombrer d'un nourrisson, alors elle avait laissé couler... Mais, avec la possibilité de voir Barahir, la réunion familiale prenait tout son sens...
Enfin vêtue et coiffée, parvenant presque à sourire, la Comtesse rejoint le salon, ou plutôt la chambre aménagée en salon pour la durée de leur séjour et prend place prés du feu, attendant l'arrivée de sa tribu, priant pour que la soirée soit aussi heureuse et paisible que ce dont elle avait besoin, désespérément besoin...
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