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Discussion mère/fille...qui tourne à l'imprévu

Soap
Les erreurs n'arrivent jamais sans raisons. On a toujours quelque chose à y apprendre, une leçon ou une morale à en retirer. Dans le cas de Soap, il avait commis plusieurs petites erreurs qui, en se combinant, lui avait valu de transgresser l'une des règles les plus élémentaires d'un combattant. Tout d'abord, il n'avait pas été assez prudent. La gamine était la fille de Caro, il aurait dû prévoir ce genre de réaction. Le manque de détachement lui avait aussi couté cher car, s'il n'avait pas décidé de l'envoyer au sol dans le but de l'immobiliser et qu'elle se fasse moins de mal, elle se serait surement tenu tranquille devant la pointe de la flèche et sa mère également.
Au lieu de ça, la vive douleur qu'il ressentit dans son mollet le surprit assez pour laisser une bonne occasion à Caro. Soap avait relevé son arc sur elle dès qu'il s'était courbé, sachant pertinemment qu'elle n'aurait d'autres souhaits que de l'envoyer six pieds sous terre. Malheureusement, elle avait été trop rapide, et elle lui était rentré dedans avec la force d'un buffle, la concentration de haine et de colére ayant été suffisante. De ce fait, le coup partit et la flèche alla se planter tranquillement sur un tronc dans un « TOC » des plus neutre.
Alors que Caro était « plaquée » d'une manière bien peu anodine sur Soap, celui-ci agrippa ses poignets de ses mains dans un mouvement de défense. Elle voulait jouer, ils allaient jouer. Bon, il est vrai que la position des deux combattants laissait un peu à désirer quant à leurs intentions, l'un sur l'autre, l'homme en bas, la louve enragée au-dessus ; A peu de chose prés, sans la clémence à terre et la dague qui venait de glisser de ses mains, on aurait cru à un couple en pleine action.
Le ciel s'était couvert durant leur altercation. Les grosses gouttes commencèrent à claquer sur le sol, le bruit du tonnerre annonçant probablement qu'une belle averse s'approchait s'il elle n'était pas déjà là.

- Je regrette Caro, tu n'es pas un laideron mais je ne suis pas intéressé ! Ironisa Soap avant de se défendre à son tour.

Cette fois-ci, il n'y avait plus de petites mesures, pas de quartiers et encore moins de prisonniers. Relevant brusquement sa tête, le haut de son crâne vint claquer sur le menton de la tigresse en chaleur, le coup étant assez puissant pour la faire redresser un peu plus. Son flanc ainsi libre, Soap lâcha l'une des mains qu'il entravait puis écrasa subitement son poing sur sa blessure, un coup donné de toutes ses forces. L'instant d'après, il se libéra de ce poids flatteur d'un coup de genou de sa jambe encore valide. Les rôles s'inversant brutalement, c'est Soap qui lui grimpa dessus dans une allure toujours aussi embarrassante. Seulement, au lieu de profiter des formes de la jeune femme comme aurait pu le faire tout petit voleur de bas-étage – Ou surtout de gros idiots consanguins – Soap préféra lui ouvrir la bouche de force afin de lui faire avaler le poison d'inanition. La louve enragée allait bientôt devenir très très calme, même si leurs essoufflement mutuel tendait à montrer autre chose qu'une bagarre.

[Dédicacé pour Caro mdr]
clemence
De tout ce qui se passe autour, rien ne parvient à Clémence toujours inconsciente. Au fur et à mesure que son sang la quitte, sa respiration et son rythme cardiaque diminuent.
Plus aucune raison de se battre, ayant fait le maximum d'après elle, ce qu'elle cherche depuis des mois vient enfin la trouver. Elles venaient de se réconcilier, maintenant elle libère sa mère de sa dernière attache...dernier souffle, dernier battement de cœur, avant de s'éteindre.

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Brune comme son Papa! Yeux bleu comme sa Maman!
12 ans
caro
Je ne m’étais pas rendue compte que sous le coup de la violence du choc, le mécréant avait laissé filer sa flèche vers une destination inconnue. Bien trop absorbée par ce que je venais de voir et de faire.

Erreur encore une erreur de ma part, deuxième erreur en quelques temps à peine. La première avait été de lâcher mon bouclier sur le champ de bataille afin d’être plus à l’aise dans mes gestes et là maintenant, celle de me ruer sur l’ennemi une fois de plus sans avoir cherché plus loin, allant jusqu’à bêtement y perdre la dague que j’avais en main, tout ça parce qu’un bref instant j’avais oublié que ma blessure était encore douloureuse et que je risquais de faire réveiller la douleur une fois de plus.

C’est ainsi que sans comprendre ce qui se passait, je me retrouvais à présent prise au niveau des poignées. Il avait lui aussi lâché ses armes pour essayer de me maîtriser. Je tentais de me mettre à califourchon mais mon manteau me gênait et malgré ma douleur au flanc j’essayais de lui résister et c’était sans compter la pluie qui venait se mêler à nos échanges. Manquait plus que ça. Cela se terminerait sans doute dans un combat de boue.

Je sentais mes forces me lâcher alors qu’il avait encore le toupet de me « narguer » en paroles. Mon regard de haine et de rage plongé dans le sien je tentais tant bien que mal de garder le dessus, mais en vain, une nouvelle douleur se faisait sentir. Il venait de m’infliger un coup de tête dans le menton se qui me faisait relâcher ma force au niveau des bras et me faire me relever légèrement.

Troisième erreur que je venais de commettre, mais celle-ci était réflexe naturel et que je ne contrôlais pas. Pas le temps de me reprendre qu’un coup de poing venait se loger sur mon flanc déjà bien endoloris suivi d’un coup de genou. Je venais de crier la souffrance, et alors que la pluie se faisait de plus en plus dense, qu’elle commençait à ruisseler sur mes cheveux et mon visage… renversement de situation, je me retrouvais dos à terre et lui au-dessus de moi.

Malgré la fatigue de l’acharnement dans ce drôle d’échange auquel nous nous adonnions, le souffle court et rapide, je puisais encore au fond de moi pour tenter encore une fois de lui faire front. Mes mains s’agrippant à ses vêtements de chaque costé de ses flancs et dans un déhanchement tentais de le faire basculer de costé tout en essayant de remonter mes jambes qui avec la pluie battante glissaient sur l’herbe encore bien détrempée.

Je ne sais combien de temps s’était écoulé depuis, mais tout allait très vite quand là contre toute attente, il me bloquait la teste pour me faire avaler un liquide. La rage se décuplait, il était hors de question que j’avale, et dans mon instinct de survie, je lâchais mes mains de ses vêtement pour tenter de le repousser vers l’arrière… trop tard le liquide coulait dans ma bouche, un gout infect, amer se faisait sentir.

Ne pas déglutir, ne pas déglutir…. Pourtant même si je venais de tout lui recracher à la figure j’avais sentis quelques gouttes descendre dans ma gorge. Et ce que j’avais gardé en bouche suffirait-il à m’achever ?

En une fraction de secondes, nos yeux se croisèrent à nouveau alors que je sentais la fatigue prendre le dessus, de tourner ma tête vers Clémence et de la voir allongée inconsciente et dans un autre regain d’effort arrivais à basculer le mécréant de costé, mais sans doute dans un dernier effort… Délivrée du poids de sa personne, je me relevais à demi-assise. J’étais essouflée et me sentant me vider à présent de toutes forces, posais mes deux mains dans la boue juste devant moi, de relever mon regard vers son agresseur et dans un souffle court…


Qu’est ce que tu m’as fait avaler ?

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Soap
Ayant enfin parvenu à lui faire avaler ce foutu poison malgré ses gesticulations ô combien révélatrices, Soap fût repoussé avec l'énergie du désespoir. Energie qui faiblirait très vite malgré le fait qu'elle lui ait tout envoyé dans la figure, ce qui l'avait aveuglé sur le coup.
Tout en se frottant les yeux, il entendit une voix, celle de Caro, lui demandant ce qu'il venait de lui faire avaler. Ne se redressant même pas, préférant rester couché au sol au risque qu'elle reprenne la dague et la lui plante dans le coeur, l'homme resta à ses côtés en laissant les gouttes de l'averse inonder son visage, tentant d'ignorer la vive douleur qui irradiait son mollet.

- Un poison d'inanition Caro, un produit paralysant qui va te calmer une bonne fois pour toute. Tout aurait pu être simple et sans danger si tu m'avais obéi...Mais tu tiens plus à ta fierté qu'à ta fille il semblerait.

En parlant de fille, Soap hasarda un regard vers Clémence. Elle était toujours prostrée au sol, face contre le ciel ténébreux, les gouttes qui frappaient son visage n'ayant pas le moindre effet sur elle. Plus qu'inquiet, Soap se redressa en grimaçant, dépassa Caro qui semblait de moins en moins vivace, puis s'agenouilla devant la gamine. Elle avait eu du cran cette petite mais à présent, elle ne bougeait plus. Le fait qu'elle puisse avoir perdu la vie le tenaillait, le terrorisait presque puisqu'il n'aurait jamais voulu ça, et encore moins l'effet que ça aurait sur sa mère. Lentement, il tourna Clémence sur le côté pour que l'eau ne l'étouffe pas. Bien évidement, il fît en sorte qu'elle lui tourne le dos. D'ailleurs, Caro était une battante. La lutte qu'ils avaient menés tous les deux, aussi sensuellement ironique qu'elle puisse être, l'avait pas mal vidé et c'était pas un moindre maux. Se débarrassant lentement de sa ceinture, il entoura le flanc de la petite et resserra fortement la lanière de cuir autour de sa blessure, comprimant ainsi la plaie un peu plus efficacement. Si cela lui servirait, il n'en avait aucune idée.
En claudiquant monstrueusement dans la boue, il s'agenouilla devant Caro et lâcha d'une voix grave :

- Ta fille va mal...Tu veux toujours me tenir tête ? Ou tu tiens à la sauver ?

En attendant sa réponse, il remarqua qu'elle était complètement trempée. Sûrement parce qu'il en avait vraiment marre de devoir jouer les méchants pour atteindre son objectif, il se débarrassa de sa veste et lui posa sur le dos, relevant un pan en guise de capuche. Elle était déjà empoisonnée, autant lui éviter la mort sous ce déluge. Tant qu'il n'y perdait pas son pantalon, c'était l'essentiel.
caro
Un poison d’inanition ? bien sûr que je savais ce que c’était. Lui qui savait tant de choses sur moi, ne savait-il pas que j’étais médicastre… et me calmer une bonne fois pour toute ? pour sûr qu’il allait me calmer et ce peut-estre à jamais même.

Ses mots résonnèrent dans ma teste. « tu tiens plus à ta fierté qu’à ta fille, qu’à ta fille, qu’à ta fille ». Si j’avais à cet instant précis encore eu suffisamment de forces, je me serai relevée et je lui aurai bien planté ma dague en plein cœur, mais je m’y résignais… sentant la force couler de mon estre telle la pluie qui était entrain de s’abattre sur nous, nous trempant jusqu’au os.

Je le voyais se relever dans la douleur, allait-il m’achever ? là maintenant ? j’étais à présent sa proie vidée de tout, il n’aurait qu’un coup à assainir pour que tout cela soit terminé. Je restais là figée sur place, incapable de faire un geste attendant la sentence… mais rien…

Tout mon être commençait à se relâcher, sans doute l’effet du poison qui commençait sa longue mission, même plus la force de me tourner pour le suivre et voir ce qu’il allait faire. Je fermais les yeux et me maudissais à cet instant. « Ne te laisse pas aller Caro, puise et puise encore au fond de toi, comme tu as pu le faire malgré ta blessure à Aix, puise et puise encore, ta fille a besoin de toi. »

Rouvrant les yeux et tentant de me relever, il revenait vers moi pour se mettre à genoux et m’informer que Clémence allait au plus mal. Je relevais le regard, le laissant faire tout en ayant du mal à comprendre ce revirement soudain de situation. Il y a peu on en était à celui qui tuerai l’autre et le voilà plein de bonnes intentions. Et après tout qu’avait-il à perdre aussi ? il venait de m’empoisonner, savait que j’étais à présent bien incapable de me mesurer à lui… mais pourquoi alors vouloir sauver Clémence ? Décidément tout s’embrouillait dans ma teste, je n’arrivais plus à raisonner.

Clémence…

Je me relevais tant bien que mal, ayant l’impression d’avoir du coton à la place des jambes et vacillante je me rendais auprès de ma fille me laissant tomber à genoux, de remarquer qu’il avait fait un garrot sur sa plaie et d’ensuite chercher le pouls de Clémence. Faiblement je le trouvais

Mon cheval…. Je... j’ai…. J’ai toujours un peu de quoi sur moi… le domaine est trop loin vu son état… faut agir ici sinon elle va mourir…

Foutue forces qui me lâchaient, j’en arrivais même a avoir du mal à parler… relevant une énième fois mon regard sur lui, je le détournais pour lui montrer ma monture

Il y a une petite sacoche… cherchez la moi…. Et… et nous faut un endroit plus ou moins sec… faire du feu et…. Il me faut ma dague… j’ai pas le choix

De mieux en mieux… me voilà à présent à presque le supplier de m’aider alors que la mort était entrain de couler dans mes veines

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Soap
Intérieurement, Soap ne pouvait qu'admirer cette femme qui poursuivait sa bataille, même avec du poison les veines. Sa démarche était sacrément instable mais elle était tout de même parvenue jusqu'à sa fille. Lentement, tout en serrant les dents, l'homme se redressa et vint se placer devant Caro, le corps inanimé de la petite formant un maigre petit rempart entre eux.
D'un regard sans émotion, il fixa la jeune femme dont l'inquiétude lui ravageait le visage. Les épaules basses, le dos voûté, un bras maintenant la veste tandis que l'autre cherchait le pouls de la victime, tout dans sa posture la rendait comme soumise. Il avait fallu pour cela lui faire boire du poison, se battre avec un rapport de force inégale, et rajouter un intense choc émotionnel de la condition de sa fille. A cet instant, l'eau qui frappait ses épaules nues ne le gênait pas, il ne sentait plus rien à part ce froid et le regret d'avoir tiré cette flèche.
Bien vite, elle lui donna des indications, des ordres même. Elle voulait qu'il lui rapporte de quoi soigner la petite. Seulement, pourquoi accepterait-il ? À quoi cela lui servirait si ce n'était qu'écarter un problème pour retrouver toute l'ardeur de sa détermination à ne pas lui obéir ?
Soap resta immobile, plongeant sans regard dans le sien alors que son esprit luttait entre deux choix. Il ne voulait pas que l'une des deux meure, c'était leur indifférence face à la menace qui les avait conduites toutes les deux à ce résultat. Le bruit du déluge, l'eau claquant sur le sol, inondant le corps sans vie pour ruisseler le long de ses petites courbes et de ses cheveux lui rappela une sinistre période. Alors qu'il tenait toujours le regard de son demi-adversaire, des voix remontèrent du plus profond de son esprit, de zone qu'il avait condamnée par la douleur et la peine. Des bribes de paroles, des « pitiés » et des « je t'en supplie » de sa femme qui pointait sa main vers lui alors qu'on la ravageait de la pire manière qu'il soit. Adria, une femme si belle et si gentille, tel la perle inoffensive qui nous apporte tant, mais qui est si facile à déduire.
Les faits en étaient là, il avait perdu Adria en même temps que son honneur à travailler pour celui qui avait mis ce contrat sur la tête de sa compagne. Elle était partie dans d'horribles souffrances et elle l'avait quitté en emportant son âme, la vengeance étant sa dernière raison de vivre. Les clichés des horreurs qu'il avait vu se mélangeaient, s'entrechoquaient, devenant de plus en plus intense au point de lui faire mal au crâne. Les yeux de Caro, cette couleur qui passait d'un ton à l'autre selon l'humeur, c'étaient les mêmes. Il y eut cette dernière image, le visage d'Adria tout prés du sien alors qu'ils couchaient dans une petite cabane de chasseur. Pas d'eau, pas de feu, un maigre éclairage. Leurs présence mutuelle leurs suffisait amplement. Une petite partie de lui, une partie qui appartenait à sa défunte, lui suppliait de garder en vie ces deux femmes, qu'elle n'aurait jamais voulu qu'il fasse ça. Mais une autre, bien plus grande, hurlait de rage, maudissant le responsable, hurlant d'un cri infini l'appel à la vengeance.

- Tu as les mêmes yeux qu'elle...Murmura t'il.

Léger silence durant lequel Soap quitte le regard pratiquement suppliant de Caro.

- J'ai une meilleure idée.

Sans rien dire de plus, il se redressa comme il put et l'agrippa par les épaules, la forçant à se relever.
Doucement, il la fît monter sur la selle du cheval qu'elle lui avait désigné un peu avant, luttant pour la maintenir en équilibre tout en mettant ses pieds sur les étriers. Une fois que ce fut fait, il porta Clémence dans ses bras et la disposa de manière à ce que sa mère puisse la bloquer entre son corps et la nuque du cheval en question. Après avoir récupéré la dague sur le sol trempé et d'avoir attaché le cheval nerveux à un arbre, il prit les rênes et claudiqua à travers les bois, quittant le chemin pour une destination qu'il était le seul à connaître. Durant le voyage, il ne pût déterminer s'il s'était écoulé quelques minutes ou des heures, ou encore si Caro lui avait demandé où il l'emmenait. La réponse lui apparaitrait très vite puisqu'il s'arrêta devant l'entrée d'une grotte. Rapidement, comme s'il connaissait l'endroit, il emmena Clémence à l'intérieur. Les couleurs l'avaient quitté, à croire qu'elle était déjà morte. Une fois qu'il l'eût déposé sur un épais tas de peau de bête, peaux disposées de manière à faire une couche assez confortable, il alla chercher la mère de l'enfant. Il était grand temps que cette escapade s'arrête. Marcher avec sa blessure n'avait fait qu'aggraver son état d'épuisement et à présent, il luttait presque pour tenir debout.
Après s'être muni de la sacoche, il aida Caro à descendre de cheval. Elle semblait de plus en plus faible, ses mouvements devenant extrêmement lent. Conscient qu'elle ne tiendrait plus très longtemps debout, il prit son bras qu'il plaça au-dessus de sa nuque afin de la supporter puis l'attira dans le noir obscur de cet antre. À peine arrivé, la jeune femme faillit s'écrouler en poussant une légère plainte. Soap força un peu plus pour l'approcher de la paroi et lui permettre de s'y appuyer.

- Bouge pas ! Je reviens !

À taton, il poursuivit son chemin dans le noir, se servant de ses pieds pour trouver quelque chose. Finalement, après une trentaine de seconde, il trébucha contre le tas de bois dont l'odeur n'avait rien de naturel. Fouillant dans les environ, il attrapa les deux silex qu'il claqua d'un geste tremblotant. Les étincelles ne tardèrent pas à enflammer l'huile de baleine qui dévora petit à petit le bois, créant rapidement un feu de camp qui irradia la grotte d'une lumière dansante. A présent bien visible, Soap analysa rapidement sa planque en espérant que rien n'avait bougé en son absence. La gamine était enveloppé dans les peaux de bête, lui enflammait à présent une torche pour revenir prendre Caro.
L'aidant d'une main à se déplacer, elle finit par perdre l'équilibre et s'écroula sur la roche en position assise, voir à genoux, les irrégularités du terrain l'ayant égratigné sans qu'elle ne s'en rende compte.
Elle était atteinte, peut-être trop pour pouvoir soigner sa fille. Alors que le feu réchauffait l'eau qui avait imbibé leurs vêtements, leurs regards se croisèrent à nouveau, l'un impassible et l'autre terriblement affaibli. À cause de ce poison, l'étincelle qui faisait l'ardeur de son regard s'était dissimulé derrière un léger voile opaque, comme ceux des anciens qui atteignaient la fin de leurs vies.

- C'est ma planque...Je ne comptais pas ramener de la compagnie mais...Nous serons à l'abri.

Léger silence, la tête de Caro se penche brutalement, un soupir de lassitude étant la seule chose qui raisonne en ces lieux. Brusquement, Soap lui balança une claque, espérant la ramener un peu plus à la réalité. Sa main qui lui avait fait ce coup partit alors dans sa poche, s'emparant du dernier flacon en sa possession. Le laissant hors de portée, il fixa son regard dans celui de la jeune femme puis lâcha alors :

- Avale ta fierté Caro...Oublie là ! C'est ce qui m'a détruit...

Il lui tendit le sérum.

- Tu veux t'en sortir ? Sauver ta fille ? Alors dis-le...
caro
Le temps de réponse à ma demande me paraissait interminable et quand il ouvrait la bouche c’était pour me dire que j’avais les mêmes yeux qu’elle… je n’avais qu’une seule envie de lui jeter à la figure que je n’en avais rien à faire et que de sauver ma fille était plus important que ses émotions du moment... mais rien ne sortait, pas un son juste un regard d’inquiétude vis-à-vis de ma fille.

Et alors que je croyais qu’il allait enfin me chercher ma petite besace, il avait une autre idée. Mais quelle idée pouvait-il bien avoir alors que je venais de lui faire part de l’urgence et qu’il en était bien conscient aussi. Luttant contre le mal qui me gagnait il me relevait et me faisait monter tant bien que mal sur Khépris avant de me mettre Clémence dans les bras et de nous mener je ne sais où.

Chahutée de partout je luttais encore et toujours et serrais ma fille contre moi. Une poupée de chiffon, elle était telle une poupée de chiffon serrée tout contre moi. Pénétrant dans la forêt j’arrivais à peine à aligner quelques mots, mots murmurés sans que je ne m’en rende compte. Pour moi ils résonnaient si fort que j’étais persuadée qu’il entendait


Il faut l’aider …. Non… c’est trop loin, elle ne survivra pas….

Aucune réponse… je le maudissais bien plus encore de m’ignorer de la sorte mais la force n’y était plus et fermais les yeux quelques instants pour les rouvrir dès que je sentais que je lâchais Clémence et de lui chuchoter

Tiens bon Clémence, tiens bon… on va y arriver…

Khépris stoppait d’un coup son avancée et je le voyais prendre Clémence, la faire glisser sur le coté pour la prendre dans ses bras. La tête me tournais et seule sur la selle je me laissais doucement tomber vers l’avant pour poser ma tête sur la crinière. Tout été voilé autour de moi, telle l’ivresse qui peut vous emporter quand vous avez trop abusé d’alcool en taverne et me sentais partir. Mais mon tour était arrivé, il me fallait descendre de la selle et tant bien que mal avancer jusqu’à une grotte où il me demandait de ne pas bouger.

Plaquée contre la pierre froide je tournais ma tête difficilement en sa direction. Ma tête avait gardé toute sa lucidité même si le reste ne suivait plus. « Ne pas bouger… il en a de bonne lui… tu veux que je fasse quoi dans mon état ? » Je m’en voulais oh que oui je m’en voulais de me trouver dans cette situation, dans cet état, de voir arriver ma mort à petit feu, de ne pas savoir si je pourrai aider ma fille, d’avoir entrainé ma fille dans cette histoire, de m’être fait avoir. A cet instant je me disais que jamais je n’aurai dû emmener ma fille en promenade, qu’elle avait ressentit le danger sans doute inconsciemment. Mais non une fois de plus je m’étais obstinée pensant être prête à palier à tout. Le danger je l’avais bravé maintes et maintes fois, du champ de bataille j’ai survécu et c’est donc ainsi qu’Aristote avait décidé de me rappeler à lui ? sous le poison ?

Mes pensées se tournèrent vers Oli au moment où une lumière jaillissait dans la grotte. Difficilement j’ouvrais les paupières devenues lourdes et une fois de plus me laissais entrainer. Les jambes ne suivaient plus et se trainaient plus qu’elles n’avançaient jusqu’à en tomber assise, les deux mains bien campées au sol pour garder un tant soi peu le dessus sur ce qui me tuait à petit feu.

Telle une droguée je le regardais et ce qu’il me disait se faisait lointain. J’avais de plus en plus de mal à le comprendre, ne saisissant qu’un mot par ci par là. La force n’était plus et refermais les yeux pour sombrer quand une claque d’une grande force me ramenait quelque peu à moi…..et de voir ou plutôt deviner que ce qu’il avait en main était une petite fiole … une petite fiole de trois fois rien, mais je savais ce qu’elle contenait.

Ne la quittant pas du regard j’essayais de traduire ce qu’il me disait et sentant ma tête devenir de plus en plus lourde et mes mains ne plus pouvoir tenir mon poids je balbutiais


Clé….Clem…..faut …. La sauver…

Et de tout faire pour tenter de garder les yeux ouverts, je me laissais glisser sur le sol. L’envie de dormir venait de prendre le dessus sur ma volonté… la lutte en était terminé, je déclarais forfait. Allongée sur le coté les yeux mi-clos je voyais ma fille allongée dans les peaux…. alors que mes larmes se mettaient à couler

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Soap
Caro n'avait rien avaler. Il faut dire que sa fierté personnelle n'avait maintenant plus aucune valeur, le reste de son attention s'étant fixé sur la petite Clémence qui reposait sur son lit de mort. La fiole toujours dans les mains, Soap l'entendit lui demander à nouveau de sauver sa fille. En tout cas, si cette requête ne lui était pas destiné, elle était néanmoins importante. Seulement, l'homme n'était pas stupide. Il savait très bien qu'en donnant le remède à Caro, il signait ni plus ni moins son arrêt de mort.
Dans son état de faiblesse, la louve était inoffensive et suscitait même la compassion. Cependant, il ne fallait pas se voiler la face. Dés la moindre occasion, elle irait lui planter quelque chose dans le cœur et, à défaut d'armes, userait à coup sûr de ses ongles ou de ses dents. Le corps inanimé de Clémence ne faisait que rappeler l'erreur qu'il avait commise en lâchant cette flèche. Même si la petite survivait, la mère ne lui pardonnerait jamais et de son coté, il n'avait plus d'arme pour se défendre. C'était sans oublier une jambe qui s'était endurcie au point d'être complétement raide. Le temps de la réaction se raccourcit brutalement lorsqu'elle s'effondra sur le sol, usant de ses dernières forces pour un ultime regard de regret envers son enfant. Il fallait croire que le Trés-Haut s'amusait à l'assaillir d'ironie. La position de Caro, son bras légèrement orienté vers Clémence, la main pendant au bout comme un fétu de paille, était en tout point comparable à la réaction d'Adria, juste avant sa mort. Soap baissa les yeux. Allait-il les laisser mourir comme ces salauds autrefois ? Les avait-il amené dans son repère juste pour assister à l'agonie de la femme Maledent ? Ou allait-il enfin faire ce que Adria aurait voulu ?

Acceptant le changement radical ainsi que l'annonce prochaine de son trépas, l'homme la secoua brutalement par l'épaule, tentant de lui rendre un dernier régain de vitalité. Mais ce fût en vain. Les seuls mouvements restaient ces quelques larmes qui coulaient silencieusement le long de ses joues tachées par la terre dont, un peu plus tôt, l'eau de pluie avait creusé des rigoles. Son visage ressemblait fort à celui d'un soldat quittant un champ de bataille après une lutte sanguinaire et sans merci. Même si elle ne bougeait pas, le combat devait être tout aussi féroce en elle. S'inquiétant brutalement, Soap se jeta sur elle et la plaça dos contre son torse, de manière à ce qu'elle puisse se reposer entièrement sur lui en laissant ses mains libres. Finalement, après une dernière hésitation, il déboucha la fiole et le fît avaler à la jeune femme. Si une bonne partie dégoulinait de sa bouche pour ruisseler le long de ses frusques, il lui leva la tête vers le plafond pour que le reste coule le long de sa gorge. Sous la faiblesse, elle s'engoua avec le produit et toussa brutalement. Soap ne la lâcha pas pour autant. Ce n'est qu'après s'être assuré qu'elle avait avalé le sérum que l'homme la repoussa légèrement puis en profita pour la dévêtir. Même si, au final, il ne restait plus grand chose sur elle, c'était toutefois nécessaire pour lui éviter de lutter plus qu'elle n'avait à combattre. Plus il lui éviterait d'efforts, plus elle s'en remettrait rapidement et plus elle pourrait guérir sa fille.
Ne lui restant que ses haillons, Soap l'attrapa par dessous les aisselles et la tira vers les peaux de bête, ne s'attardant pas sur ses courbes qui en aurait pourtant attirer plus d'un. L'heure n'était pas à de telles pensées.
Quelques minutes s'écoulèrent, le déplacement étant lent et difficile à cause de sa blessure. Cependant, Caro termina sa course enveloppée elle-aussi dans les peaux de bête, serrée contre la petite dont la peau était encore froide à cause de l'averse. Sans plus attendre, l'homme s'empara ensuite de la sacoche et fouilla son contenu. N'y connaissant pas grand-chose mis à part bander les blessure et créer un léger antiseptique à base de feuilles locale, il ne parviendrait pas à soigner la fille efficacement. Tout reposait sur les épaules de Caro.
Avec le vain espoir que cela puisse servir, il rajouta des bandages sous la ceinture qui pressait fortement la plaie. C'était la seule chose qu'il pouvait faire. Par la suite, il déposa non loin la dague afin qu'elle puisse s'en servir dés son réveil puis, en poussant de légère plainte sous la douleur, Soap alla s'installer à l'opposé, le dos contre la roche en pierre. Immobile, son regard troublé ne pouvait se détacher des deux formes mourante, deux formes qui n'avaient rien demandé à personne et qui s'étaient faite attaqué par un type en proie à la vengeance. Attaquée juste après s'être réconciliée.
La nuit blanche, les combats et sa blessure eurent tôt fait d'alourdir ses paupières. L'homme lutta contre le sommeil, ne voulant pas donner à Caro la belle occasion de le tuer lorsqu'elle recouvrirait ses moyens, et plus encore lorsqu'elle remarquerait ses vêtements trempés disposé devant le feu de camp. Il aurait put faire de même pour Clémence, seulement il aurait fallu enlever les bandages pour les remettre...Trop dangereux. Pendant quelques minutes, ses yeux clignèrent, sombrant peu à peu dans la passivité et le manque d'attention, s'échouant sur les flammes dansantes qui eurent un effet soporifique dévastateur.
Dos contre le mur, torse nu, la jambe ensanglantée, il pria pour la survie des deux femmes et poursuivit sa lutte sans se rendre compte que c'était devenu un rêve, ses paupières s'étant finalement fermées. Ses mouvements allaient bientôt témoigner d'un sommeil agité, peuplé de cauchemars terribles qui ne l'avait jamais quitté, mélange de regrets et d'autocritique qui se mêlaient de son passé troublé.
Malgré tout, si Caro voulait le tuer durant son sommeil, elle remarquerais bien vite l'horrible cicatrice qui bariolait sa peau en profondeur, juste au niveau de son coeur
caro
Dans ma tête les mots s’entrechoquaient et hurlaient de ne pas cesser le combat, mais la volonté n’y était plus. Vaguement je discernais encore ma fille mais plus je tentais d’y voir plus nettement plus tout se voilait et c’était sans compter les larmes qui m’embrouillaient encore plus la vue.

Je ne ressentais plus rien, même pas la boue qui séchait sur mon visage ni même le tiraillement que cela pouvait causer. Plus rien ne comptait à présent si ce n’est mes pensées qui se tournaient vers les êtres aimés et chéris plus que tout. Sentant la vie me quitter peu à peu, le cœur battre de moins en moins vite, une peur, une peur qui me tordait les viscères encore quelque peu à même de ressentir quelque chose. Oui une peur effroyable, qui me donnait l’envie de hurler que je ne voulais pas mourir, menait une guerre affreuse et sans relâche contre la faucheuse qui déjà se montrait au loin sous son voile noir.

Je la regardais droit dans les yeux… qu’elle ait le courage de me trancher la tête et ce au plus vite pour que ce calvaire se termine, qu’enfin je puisse retrouver la paix en moi, retrouver une once de sérénité. Elle s’approchait et s’approchait encore jusqu’à ce que je puisse la discerner correctement. Nette, elle est au plus nette devant mes yeux. Oui je la voyais se poster devant moi et sans comprendre ce qu’il se passait je me voyais me relever en position assise, mon regard ne quittant toujours pas la mort des yeux. Allait-elle me dire quelque chose ? Non elle ne disait rien, restait des plus silencieuse et me toisait comme pour me dire « ton temps n’est plus long, d’ici peu mon travail sera accomplit ».

Ne supportant pas ce que je voyais j’ouvrais la bouche pour lui hurler toute ma colère, mais sentais que j’étais entrain de m’étouffer. La faucheuse venait de faire quelques pas en arrière alors que je toussais violemment. Bref retour à la « vie » et de me sentir ballotée vers un endroit bien plus doux et confortable avant de sombrer à nouveau.

Un long tunnel noir avant d’apercevoir la lumière que je suivais pour me retrouver dans une clairière. D’y voir tous ceux chers à mon cœur. De ne pas trop comprendre ce qui se passait mais de me laisser bercer par cette quiétude et de goûter à nouveau au bonheur sans failles aux costés de mon bien aimé, de ma fille, des amis.... Et puis de me voir quitter cet endroit pour ouvrir doucement les yeux et de tourner lentement ma tête, d’essayer de me repérer et de rassembler mes souvenirs.

Usée, je me sentais usée et l’impression d’avoir été piétinée par un cheval. Dans un état encore plus ou moins second, je me mettais à demi assise, regardant une fois de plus autour de moi et de me rappeler, de voir Clémence couchée à costé de moi. Malgré le manque de force je me mettais rapidement à genoux et tournais Clémence vers moi. Elle était blanche, et alors que je posais ma main sur son front…. Ce froid….

Je sentais la panique monter en moi tel un cheval au galop et dans des gestes encore mal coordonnés je dégageais ma fille des peaux, de lui prendre une main. Froide… elle était glacée. Les gestes qui partaient dans tous les sens pour chercher son pouls, poser ma tête sur son torse pour entendre son petit cœur battre … mais rien… rien du tout… le silence

Non cela n’était pas possible pas ma fille. Je prenais Clémence dans mes bras, la serrait au plus fort contre moi, l’embrassais sur le front avant de relever ma tête vers le plafond de la grotte


Clémeeeeennnncceeeeeeee …….Clémeeeeeennncceeeeeee

Je hurlais son prénom et pleurais sans relâche… ma chair et mon sang n’était plus… non ce n’était pas possible je devais être dans un cauchemar et j’allais me réveiller

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Soap
Soap flottait dans le noir, lentement bercé par le crépitement du feu. Complètement dans le cirage, il en avait oublié jusqu'à sa mission, s'enterrant dans un sommeil des plus profond. Parfois, sa sérénité était troublé par les images du passé, la violence et l'horreur l'assaillant comme toutes les nuits, avait fini par devenir une habitude, jusqu'à ressembler à une simple formalité. Les minutes s'égrenaient lentement, le poids de sa nuit blanche et de son épuisement disparaissant petit à petit. C'est alors qu'un terrible cri s'éleva, une douleur déchirante qui résonna en lui avec une telle violence qu'il se leva d'un bond.
La vision était cauchemardesque, diabolique. Caro étreignait le corps sans vie de sa fille dans ses bras. Les bras de l'enfant ballotant, les couleurs l'ayant quitté et la rigidité cadavérique commençant à apparaître par endroits. La peau de Clémence était devenue bleu, signe plus qu'évident de son trépas.
Immobile, Soap fixait la jeune femme complètement démolie, criant le nom de sa fille avec le vain espoir de la réveiller. Les larmes coulaient à flots, la fatigue et l'état fragile de Caro n'ayant plus le moindre impact, la douleur du coeur étant immensément plus forte. L'homme ne bouge pas, spectateur de cette horrible scène dont il est l'unique responsable. Lui non plus ne parvient pas à y croire. Sa flèche ne lui avait pas été destinée, il avait visé le cheval. Il n'avait jamais eu l'intention de la tuer, jamais voulu leur faire de mal. Son contrat stipulait la mort de Caro et de sa fille, mais il avait choisi de ne pas le respecter. Voilà donc le résultat de son incompétence, le résultat de ses mauvaises décisions. Il leur avait dit pourtant, il leur avait dit de ne pas résister. Mais bon dieu ! Si elle l'avait écouté, Clémence serait surement dans un lit à l'heure qu'il est, entre les mains d'un médicastre.
Le souffle irrégulier, le poids de la responsabilité l'assommant d'une sorte de transe dubitative, Soap s'approche de la jeune femme. Il finit par s'agenouiller devant elle, elle qui tient serré contre elle le cadavre de sa fille. Il n'y a pas le moindre doute, elle est belle et bien morte.
Prenant le bras de Caro, de toute façon bien conscient qu'il ne serait jamais excuser d'un tel crime, l'homme tire la fille vers lui, essayant de l'arracher des bras de Caro, pour qu'elle ne se fasse pas plus de mal qu'elle en a déjà.

- Caro...Elle est morte...Arrête...

Ses paroles ne parviennent pas jusqu'à ses oreilles, le bruit des sanglots, du chagrin et du désastre anéantissant tout ce qu'il pourrait lui dire. Soap se redresse, la contourne, puis prend la dague qu'il avait laissée à côté d'elle. Se reposant devant elle, il lui prend la main et y dépose l'arme croisant son regard d'un air déterminé.

- J'ai échoué à mes principes. Je suis devenu ce que je répugnais à être...............Fait ça rapidement...

Dernier silence avant de fuir son regard et de tourner la tête, lui laissant le champ libre pour qu'elle applique sa vengeance.

- Je suis navré...

Une vie pour une vie. À vouloir se venger, il avait tué une fillette et démoli sa mère, tout comme on l'avait détruit de la même manière. À quoi bon se venger d'un assassin si on en est un soit même ?
Soap était las de tout ceci. Il savait qu'il ne pourrait supporter de s'enfuir en ayant laissé derrière lui une femme littéralement ravagée par le chagrin. Si sa mort devait lui apporter un quelconque réconfort, alors il irait rejoindre Adria.
clemence
Un battement...puis deux...de l'air...de l'air vite....Clémence prend une grande inspiration, qui la fait tousser, alors qu'elle souhaite avoir encore plus d'air, ce qui ne fait qu'aggraver les toussotements. Respiration difficile et douloureuse, tout ses muscles étant entièrement raide. Pendant ce temps, elle ne peut bouger aucun autre d'entre eux qui ont manqué de sang et d e ce faite d'oxygène pendant un long moment. Juste respirer pour remplir les poumons, recharger le sang en oxygène pour nourrir les muscles...faire circuler à nouveau ce sang pour chauffer le corps devenu aussi froid que l'air ambiant. Tout ce qui l'entoure n'a pas d'importance, juste respirer pour reprendre vie, instinct primaire de survie du corps...le cerveau n'étant de toute manière pas en état de réfléchir à quoique se soit. Elle ne sent pas ses blessures, ni l'humidité sur elle..."cette" douleur, quant à elle, semble encore être là, bien que moins importante.

Après un instant où respiration et rythme cardiaque se sont emballés, afin de relancer tout le système, le tout revient à la normale. Le froid encore présent en son corps qui tremble. Son esprit et ses sens commencent à lui revenir, une chaleur toute proche...une présence. Les tympans qui mettent un temps à faire le tri dans les sons qui se mélangent, les yeux qui s'ouvrent doucement...une lumière aveuglante, jusqu'à ce que la rétine s'habitue et distingue une forme qui ne lui ai pas inconnue, mais encore trop tôt pour mettre un nom sur ce qui semble être la source de cette chaleur et présence si agréable.

L'unique lien de sang entre les Maledent de Feytiat et les Compalite revenait d'un lieu dont elle n'avait aucun souvenir...mais au fond d'elle quelque chose de différent aller naitre de cette renaissance.

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Brune comme son Papa! Yeux bleu comme sa Maman!
12 ans
caro
Pleurant et serrant ma fille au plus fort, aveuglée par les larmes, je sentais qu'on m'arrachait Clémence des mains mais rien y faisait, de toutes les forces que j'avais pu récupérer je ne la lâchais pas, jusqu'à ce qu'à nouveau on tente de me dégager une main.

Relevant le regard je voyais ma dague se glisser dans ma main, mais de voir qui avait fait ce geste, mon sang ne fit qu'un tour et alors que j'entrais dans une rage des plus folle que je n'avais qu'une seule envie c'est le tuer, le voilà qu'il m'ordonnait de rapidement lui ôter la vie.

Ma fille toujours serrée contre moi, les larmes venaient de cesser de couler cédant la place à une colère que je n'avais encore jamais connue, au prise d'une envie meurtrière des plus grande.

Doucement je reposais Clémence toujours contre moi mais sur mes jambes, contre mon ventre, avant de relever la tête et de fixer l'assassin de ma fille. Respiration une fois de plus courte, rapide, la dague bien en main jusqu'à en faire blanchir la peau au niveau des phalanges. Il était à bout portant et alors que ma main s'avançait vers son coeur dans une violence extrême au dernier moment je changeais de direction pour la planter dans le sol avec la même rage, tout en la gardant en main si jamais il avait dans l'idée de la prendre.


Tu ne mérites pas de mourir !!!! tu mérites de VIVRE avec ce MEURTRE sur la conscience !!! Oh que oui tu vas regretter ce que tu as fait !!!! ta vie sera un ENFER et tu regretteras que je ne t'ai pas achevé là maintenant !!!


TU N'ES QU'UN.....

Une toux ? Clémence venait de tousser ?

Instinctivement je lâchais ma dague pour prendre Clémence dans mes bras et de constater qu'elle avait les yeux ouverts et qu'elle respirait. Etait-ce la réalité ou une chimère ? Pourtant tout cela semblait bel et bien réel. Je lui caressais la joue ne pouvant plus prononcer un seul mot

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clemence
Une caresse....LA caresse....

Hanhan...
difficulté à prononcer le mot, bouche un peu pâteuse, et son visage qui se tourne en direction de la poitrine maternelle, tout en fermant les yeux, y chercher la chaleur qui se dégage de ce corps, y chercher le réconfort et l'aide. Si elle avait pu, elle se serait tourné entièrement vers elle, mais seul la tête réussi à faire le mouvement.
Clémence se recroqueville du mieux qu'elle peut, c'est à dire pas grand chose, afin d'être au plus prêt de cette source de chaleur qui dégage quelque chose en plus des autres, un lien unique, que les autres ne pourraient jamais produire ou même reproduire.

La main opposée qu'elle soulève avec grand difficulté pour la laisser retomber sur son ventre un instant..avant d'aller chercher un bout de tissu à « saisir » -sa faiblesse trop importante pour le tenir fermement, elle se contente d'avoir les doigts légèrement replié dessus.-
Cette action lui permet de se tourner légèrement, mais pas assez à son goût, cependant elle en reste là.

Le froid, l 'épuisement, les besoins vitaux...dormir, elle veut dormir dans les bras rassurant de sa mère et la laisser s'occuper de tout pour elle, tel le nourrisson dépendant en tout de l'adulte. La si fière, si colérique et si intelligente Clémence se retrouve à présent dans un état proche du nouveau né, bien différent d'elle, ignorant tout des évènements alentour..le monde se résumant en cet instant à elle et sa mère.

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Brune comme son Papa! Yeux bleu comme sa Maman!
12 ans
Soap
Elle est désemparée, meurtrie par le chagrin et une douleur qu'il ne connaît que trop bien. N'ayant pas le courage de la fixer droit dans les yeux, à cet instant précis où la mort est inéluctable, Soap attend sa sentence avec la peur au ventre, peur que ressent tout être qui sait sa fin proche.
Le cri de rage s'élève, le choc ne devrait plus tarder mais il ne se passe rien. En tournant son regard vers le sol, il se rend compte qu'elle ne le visait pas. Non, la mort aurait été bien trop simple pour lui et elle le savait. Vivre avec le meurtre d'une gamine sur la conscience serait une belle torture et, quelque part, une bonne vengeance pour Caro.
Soap fixe alors son visage déformé par la haine et la tristesse. Elle ne ressemble plus à la femme qu'il avait pour habitude d'épier. C'était à présent une étrangère qui avait perdu ce qu'elle chérissait le plus au monde. C'est alors que l'impensable se produisit, le corps jadis inanimé reprenant vie comme par miracle. Que s'était-il passé ? Etait-ce un voeu exhaussé ?
Soap ne croyait pas en des êtres supérieurs capable d'influer. Mais à cet instant précis, il était bien incapable de trouver une explication à ce miracle. Les signes de vie de la petite avaient imposé comme une trêve temporaire, assez puissante pour que Caro oublie littéralement l'assassin et le couteau qu'elle avait lâché. C'était une belle frayeur qui se dissipait sans réellement disparaître. Profitant de cet instant d'inattention, Soap récupéra l'arme blanche puis se leva. S'éloignant rapidement de quelques pas, il alla s'emparer de la sacoche afin de la lui rapporter. Quelques instants plus tard, il s'agenouilla et lui remit l'objet afin qu'elle puisse apporter les soins nécessaire. Il la fixa intensément, d'un regard qui n'était ni glacial ni trop émotif, et ajouta doucement :

- Je vis déjà un enfer !

Assez de frayeur pour ce soir, l'homme retourna contre le mur, s'asseyant afin de s'y reposer. Malgré les événements, la fatigue ne tarda pas à l'assommer de nouveau. Puisqu'il était stupide de penser que Caro voudrait le tuer maintenant après avoir loupé l'occasion qui s'était offerte à elle, il se laissa sombrer dans le sommeil. Là dehors, la pluie avait redoublé de violence, les éclairs de l'orage ne cessant de tonner et de faire vibrer la grotte. Elle ne pourrait pas partir...
caro
Encore à tenter de comprendre ce qui venait de se passer je serrais ma fille contre moi, réalisant doucement qu'elle était bel et bien en vie. Mais très vite cet état changeait quand je le voyais déposer la sacoche à mes costés. Pas un mot envers lui, pas un merci, mais un regard qui en disait long. Juste des pensées "Et ton enfer sera bien pire encore d'ici peu, je peux te le garantir et ce même si tu m'as sauvé la vie"

Détournant mon regard pour le reposer sur ma fille, encore faible je la prenais par les aisselles et la posais dos sur les peaux, m'agenouillant à ses costés. Doucement je déserrais la ceinture qui faisait pression sur sa blessure


Chtttt... ne bouge pas.. je vais regarder ta blessure... tout va bien se passer ma puce....

La ceinture défaite, je soulevais les bandages. Les bandages ? ainsi donc il avait mis plusieurs bandages sur la plaie de Clémence ? Sans tourner la teste, juste un regard en coin avant de revenir sur la blessure. Elle avait cessé de saigner. J'ouvrais ma petite besace rapidement, pour fouiller. Oui elle était là, il me semblait bien que dans cette fiole il me restait de la décoction de thym. Tiède cela aurait mieux mais tant pis, pas envie de perdre plus de temps encore. Je sortais la fiole du sac, l'ouvrais et versais doucement la décoction directement sur la plaie. Seul le froid du liquide pourrait faire réagir Clémence, pour le reste nulle douleur mais cela désinfecterait. Ceci fait je passais ma main sur le front de ma fille. Je ne sais par quel miracle, mais elle n'était pas bouillante, pas de fièvre apparemment, mais là aussi je préférais prendre les devants. Laissant la plaie quelque peu à l'air pour lui permettre de "respirer" et ne pas suinter, je regardais autour de moi.

Sa cachette m'avait-il dit ? il devait y en avoir. Me relevant ne lui prêtant nulle attention, bien trop prise avec l'unique idée de soigner ma fille, je trouvais là un gobelet... et maintenant de l'eau, il me fallait de l'eau.

Au dehors la pluie semblait diluvienne mais il me fallait de l'eau. Vascillante je passais à ses cotés et me dirigeais vers la sortie. Sortir sous cette pluie était impensable mais là le long de la roche l'eau coulait grandement et décidais donc d'y placer mon gobelet pour en recueillir l'eau de pluie. Le gobelet remplit je retournais vers ma fille, manquant de tomber par une perte d'équilibre. Mais avant de revenir vers Clémence, je déposais le gobelet dans les braises. Retournant fouiller dans ma besace j'en sortais quelques feuilles de tilleuls séchés et les mettais dans l'eau. Cela l'aiderait pour la fièvre même si j'avais vraiment l'impression qu'elle n'en avait pas. Le temps que cela chauffe, je revenais à genoux près de ma fille.


Repose toi Clémence, reprends des forces... mais je vais devoir .... te recoudre.....

Une fois de plus me voilà à fouiller dans la besace et d'en sortir aiguille et fil ainsi qu'une autre fiole. Un regard à ma fille, un soupir de ce que j'allais devoir lui infliger mais je n'avais pas le choix. Il me fallait la remettre dans un état second. Versant un peu de pierre de Memphis sur un bandage avant de lui passer sous le nez et de la voir sombrer dans un sommeil forcé.

J'allais ensuite oter le gobelet des braises, manquant de me brûler, pour le laisser refroidir et laisser le tilleul infuser avant de revenir encore vers ma fille, de pousser un long soupir et d'entreprendre mon travail : refermer sa plaie

Ceci fait, après quelques minutes sans doute, je lui remettais un peu de décoction de thym et lui remettais un des bandages qui n'était pas trop maculé de sang. Il ne restait plus qu'à attendre qu'elle se réveille.

Je lui déposais un baiser sur le front avant de me tourner vers notre agresseur, de chercher ma dague du regard et de ne pas la trouver. Et c'était sans compter qu'on était bloqués ici à ne pouvoir rentrer au domaine. Quelqu'un s'appercevrait-il de notre absence ?

J'étais encore groggis, l'envie de dormir présente mais là encore je prenais sur moi... je m'asseyais sur une peau, fermant les yeux un court instant pour chasser ce vertige qui venait de me prendre, de les rouvrir et de m'adresser à Soap


A nous deux maintenant... vous allez m'expliquer à la fin pourquoi vous vous en prenez à moi ? qu'est ce que je vous ai fait ?

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