Insanius
Un petit avant-propos Hrp avant de commencer...
Ceci est un Rp de la dernière chance. L'ennui d'un joueur qui trimballe une marionnette depuis... ouf... longtemps.
Tellement longtemps que même si je finis par me lasser de lui, il m'est quasiment impossible de le laisser mourir comme ça...
Disons que c'est une thérapie de couple entre lui et moi et si ça foire, on divorcera.
Tout le monde peut y participer, je suis ouvert à tout, mais n'hésitez pas à me contacter par MP avant...
J'aime être surpris, mais faut pas que ça parte en cacahuète...
Ceci est un Rp de la dernière chance. L'ennui d'un joueur qui trimballe une marionnette depuis... ouf... longtemps.
Tellement longtemps que même si je finis par me lasser de lui, il m'est quasiment impossible de le laisser mourir comme ça...
Disons que c'est une thérapie de couple entre lui et moi et si ça foire, on divorcera.
Tout le monde peut y participer, je suis ouvert à tout, mais n'hésitez pas à me contacter par MP avant...
J'aime être surpris, mais faut pas que ça parte en cacahuète...
[Quelque part, la Provence ou ailleurs....]
Au début tout n'était que néant. Pas l'ombre d'un mouvement, d'une clarté, d'un esprit. Pas de couleur, pas de noir, rien ne semblait vivre, rien ne semblait même pouvoir exister.
Puis une naissance.
Une petite étincelle, comme une présence vacillante. Le début d'une pensée incertaine, bribe d'existence, fragment d'un être.
Une intelligence qui petit à petit se développait, prenant conscience d'elle même avant de s'étendre vers l'extérieur.
Elle se sentait croitre, consciente que d'un point de départ qu'elle prenait pour son identité s'étendait désormais des filaments. Excroissances fouineuses qui venaient se greffer à son être. Qui la renseignait sur ce qui l'entourait.
Elle n'était pas seule, elle découvrait le monde. Puis soudain vint la conviction qu'elle n'était pas que pensée. Ces excroissances c'était elle. On appelait cela un corps. Avec un corps on pouvait bouger. Avec un corps on pouvait ressentir, on pouvait voir...
Oui voir, mais pour ça il y avait quelque chose à faire. S'ouvrir.
Mais pour le moment elle n'y arrivait pas. Elle ne se souvenait plus....
Se souvenir... Encore une chose d'ailleurs qu'elle croyait connaitre. Pour se souvenir il fallait avoir déjà vécu. Était ce son cas?
Non... Elle avait beau penser, elle n'avait pas conscience d'avoir eu une existence... Pourtant, elle savait déjà des choses... Sur elle même, sur le monde... Elle savait avoir un corps... Mais comment?
Comment avoir conscience de soi, quand on ne sait pas ce que l'on est?
Choc des idées, des paradoxes, elle était heurtée de tous les côtés. elle avait envie de crier pour ne plus avoir à réfléchir...
Crier... Oui! Crier! Cela lui revenait! Il fallait contracter des muscles pour produire un son...
Un son... Elle se souvenait maintenant... Le monde c'était ça aussi... Une musique, des accords... Mais alors pourquoi n'entendait elle plus rien?
Si vivre c'était sentir, voir, entendre... Où était elle? Et plus grave encore, cette question... De ru tranquille, elle se changeait en fleuve puissant, charriant les pierres de son âme dans un tumulte d'écumes et de grondements....
Qui suis je...
Torrent d'interrogations qui déferle, elle est submergée, son esprit panique, elle ne comprend plus, elle ne sait plus et soudain avec la violence d'un cheval lancé au triple galop vint l'explosion...
[Toulon, devant la ville, un champs de bataille. Au même instant, le XIXème jour de Mars.]
Éclair blanc qui délimite son corps, elle ressent, elle entend, elle comprend.
Sur elle, un poids; étendu comme une chape de plomb; compressant son souffle; pesant sur ses muscles.
En elle, la douleur, diffuse. Dans chaque membre et dans chaque muscle elle sent la cuisante meurtrissure... Lame froide qui déchire ses chairs...
Elle tente de bouger, mais ses membres sont raidis elle sait qu'elle est entravée, mais elle ne comprend pas ce qui lui arrive....
Ses oreilles se sont éveillées, elle capte un monde assourdi. Un bruit régulier, comme quelque chose qui frappe, sans relâche et sans faiblesse... son cur... Oui c'est ça, son cur bat à tout rompre. Elle peut l'entendre, mêlée à sa respiration, couvrant les autres bruits...
Au loin, des froissements, des petits cris... Comme mille oiseaux qui recouvriraient le monde...
Elle sait maintenant qu'elle existe, mais n'est pas plus rassurée pour autant... Elle sait qu'elle devrait voir, elle sait qu'elle devrait être libre de bouger, elle sait qu'elle ne devrait pas avoir mal... De nouveau, la peur, la terreur se saisissent d'elle...
Elle hurle... Cri sortant de sa gorge comme celui que pousserait un nourrisson venant au monde...
Cri interrompu dans un hoquet... Elle s'arrête, surprise... La découverte de sa gorge a chassé la peur... Elle commence à retrouver la façon de contrôler son corps...
Elle se calme, elle sait que si elle panique, elle n'arrivera plus à rien.
Au bout de son corps, il y a des mains. Elle se rappelle qu'elle peut les utiliser, que grâce à elles elle pourra se dégager. Peut être même pourra t elle retrouver la vue...
Lentement elle leur ordonne de pousser. Et malgré la douleur qui fuse en elles et dans leur prolongement dont elle ne se rappelle plus le nom, elles continuent. Elle sent le poids sur elle glisser...
Elle redouble d'effort, soufflant tel un buf, suant, elle sait qu'elle doit y arriver....
Elle pousse, elle grogne et soudain, la masse bouge...
Nouvelle sensation que l'air frais sur son visage... Elle a réussit...
A plein poumon elle inspire, l'air sent mauvais... Il est chargé d'un relent qu'elle semble bien connaitre, sans toutefois pouvoir l'identifier...
Qu'importe...
Elle prends aussi conscience qu'elle peut voir... Enfin...
Le ciel est sombre, tacheté de petites lumières qu'elle reconnait comme des étoiles. Une plus grosse que les autres nimbe le paysage autour d'elle d'un pâle éclat.
Lune... c'est son nom. Elle semble se rappeler de ce qui l'entoure, elle connait des noms, elle comprends des choses... Mais elle ne sait toujours pas ce qu'elle est... Poussant sur cette partie de son corps qu'elle sait être des coudes, elle se redresse...
Ses balayent ce qui l'entoure sans qu'elle puisse parvenir à comprendre... Des corps... Des cadavres fraichement tués.
Sa bouche se remplit d'un goût déplaisant... Métallique, puant, froid et désagréable... Le goût du sang...
Que c'est il passé ici? Pourquoi tant de morts? Pourquoi est elle là? Pourquoi est elle vivante? A t elle tué?
Usant de ses forces vacillantes elle repousse le poids qui lui servait de tombeau... Le corps d'un homme, transpercé de part en part. Le visage figé dans un expression de douleur...
Elle vomit, souillant le cadavre plus qu'il ne l'était déjà. Puis elle se redresse aussi vite qu'elle le peut... Dégoutée, paniquée... Ses jambes se dérobent, elle tombe sur un autre corps... Crie... Se relève... Prends la fuite...
Ses pas désordonnés et lourds vont s'envoler une nuée de corbeaux qui se repaissaient des pauvres hommes tombés... Elle comprend mieux les sons qu'elle a pu entendre... Elle sait désormais que le bruit des pattes courant sur les cadavres, que les froissements d'ailes des oiseaux voletant pour se nourrir la hanteront à jamais...
Elle fuit... Cherchant un abri pour se cacher de sa panique... Elle fuit loin... Pauvre petite pensée devenu être humain... Elle ne sait plus qui elle est, elle ne sait plus ce qu'est la vie. Venue au monde dans la mort, elle a peur...
Sa course folle l'emmène loin, elle évite le mur de pierre derrière elle. Tremblant à l"idée du monstre cruel qui pourrait s'y cacher. Elle le tient pour responsable du massacre dont elle a émergé. Si il la trouve, elle sait qu'il la dévorera... Il est un corbeau géant, affamé d'hommes...
Épuisée, elle ne sait quelle distance elle a parcouru, elle ne sait si elle est à l'abri. Mais ses forces la quittent... Elle s'écroule près d'un arbre et s'y adosse. Autour d'elle, la nuit est paisible.
Reprenant une respiration lente, elle essaye de réfléchir... Sa tête est douloureuse... Elle y porte une main et tressaille. Les chairs sont douloureuses, poisseuses. La ramenant devant ses yeux, elle y voit du sang. Elle clôt ses paupières et soupire. Elle n'en a que trop vu aujourd'hui... Mais très vite, elle les ouvre à nouveau. Un détail la perturbe. Sa main couverte de sang est étrange, différente de l'autre... Il y manque deux doigts... Pourtant elle n'a pas mal... Elle l'essuie sur son pantalon et remarque que la peau a recouvert l'emplacement où ils auraient du se trouver. La blessure est donc ancienne... Il ne sait pas comment il le sait, mais c'est la dans sa tête...
Il... Pourquoi se définit il comme "il" maintenant? Jusqu'à présent, il se croyait pensée... Mais étrangement il a la certitude d'être autre chose... D'être... un homme... Oui, c'est le mot qui le définit... un homme... C'est ce qu'il est...
Il en sait un peu plus désormais... Il a un corps, il a un nom.. Homme... Il existe... Mais il est épuisé... Il s'endort...
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