[RP] ... La Carriole Magique

La jeune fille marchait le long du fleuve... Elle pensait à elle même...
Que faire d'autre à vrai dire, quand la famille avait décidé de se séparer, chacun de son coté, plus personne ensemble, et Yohanna au milieu...

La jeune fille avait l'impression de perdre à nouveau cet équilibre fragile qu'elle avait retrouvé en passant cette semaine avec sa sœur et ses cousines.
Maintenant, elle avait peur de se retrouver à nouveau au centre d'une tempête, sous une vague immense d'évènements incontrôlables...
Et comme à chaque fois dans ses situations, elle avait envie de fuir. Loin, le plus loin possible. Tout oublier. Tout recommencer...

Ses pensées se perdaient sur le chemin de l'incertain et de l'imaginatif alors qu'elle sautillait d'un rocher à un autre, en évitant de glisser dans l'eau. Peut-être aurait-elle envie de se baigner et laisser la fraicheur de l'eau engourdir son corps, son cœur et son esprit bien trop agité.
C'est alors qu'elle entendit du bruit, derrière les arbres... Elle s'approcha et vit la carriole non loin d'elle, avec une agitation joyeuse autour.

Elle avait croisé ce cortège bien étrange en Anjou, mais elle n'avait pas osé s'approcher.
Maintenant, c'était l'occasion de se changer les idées, et de tenter de leur voler un peu de leur joie. Cette joie qu'ils respiraient, qui étaient comme un halo autour de ses personnes, cette joie attirait inexorablement la jeune fille.
Elle osa donc s'adresser à la dame:

Vos voyages lointains dites-vous? Vous avez vu beaucoup de lieux différents?

J'aime le voyage aussi, parlez-moi de ce que je ne connais pas. Je veux tout savoir. Parlez-moi de tout ce que vous voulez...

Puis la jeune fille écouta la dame, heureuse de voir de l'intérêt.
Yohanna avait envie de tout entendre, de tout savoir.. Elle allait boire ses paroles comme une source de vie...
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"La Carriole magique"
Etait-elle assez magique pour vous ramener les personnes qui vous manquaient? Etait-elle assez grande pour contenir votre monde? Avait-elle assez voyager pour avoir ramené votre passé?

La jeune fille avait les yeux grands ouverts en observant cette carriole et ses objets hétéroclites tous plus rigolos et merveilleux les uns que les autres. Elle se sentait être une autre, elle s'imaginait être un lutin respirant l'air de l'Italie dans une bouteille, ou alors un soldat romain ayant coupé le doigt d'un enfant empereur ou encore une cuisinière au talent gigantesque capable de battre des œufs en neige tout en haut d'une échelle de bois..
Yohanna souriait, elle n'était plus elle même

Jusqu'au moment où trois mots effleurèrent ses oreilles

Bonjour ma belle...

Elle s'imaginait qu'on parlait à quelqu'un dans la carriole, sans doute à la drôle de bohémienne qui lui parlait. Yohanna trouva le timbre de voix doux et vibrant, une légère pointe de timidité tellement agréable à entendre qui continua un moment s'emporter la jeune fille au pays de l'irréel.
Elle se retourna alors par politesse pour voir l'homme qui s'approchait quand elle se rendit comte qu'il la regardait, elle.

Et elle le connaissait. Il avait changé.
Etait-ce son habituelle assurance qui s'était transformée en un visage de douceur ou bien était-ce elle qui avait oublié à quel point elle le trouvait beau?
Mais aucun doute, c'était lui.

Le sourire de la jeune fille disparut au rythme où son esprit acceptait l'idée de le revoir. Non ce n'était pas un mirage. Ni un fantôme.. Ca n'y ressemblait pas du moins, Mais il lui fallait toutefois le vérifier.
Posant machinalement sa main sur son ventre, par habitude ou par regret, Yohanna fit un pas vers lui.
Mais un trop plein d'émotion se déversa en elle alors qu'elle plongea ses yeux dans celui qui sans le vouloir lui avait tant donné.
Son cœur rata un battement, et ses jambes se dérobèrent sous elle, son corps emporté vers le sol par le poids de sa hache..
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...Absorbé par des recherches dans un coffre à parchemins à l'intérieur du vago, Sandino avait entendu une voix féminine inconnue puis celle de sa compagne lui répondre, à n'en pas douter une visiteuse avec qui elle discutait pensa t'il, une voix masculine également inconnue du bohémien salua l'une des deux femmes en des termes affectueux suite aux propos de Zézé.

Ne sachant si sa compagne était la destinataire des mots doux Sandino finit par se lever et fit son apparition sur le toit du vago du haut duquel il surveillait les alentours lors des haltes.

- Con quien estant hablando quérida ? Ils ont besogno di qualcosa questi gadjé ?

Le bohémien avait posé sa question tout en saluant le couple d'un hochement de tête.
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La gitane tournait le dos au couple. Une ombre sur le sol lui fait lever la tête, Sandino, sur son promontoire surveillait le campement.

- Penso che si conoscano, cio che voglio ... io non lo sanno ancora !!*

A peine ces mots dit, un cri l' interpelle ... enfin c'est surtout le cri qui la fait se retourner, le fait d'entendre un simple "Madame" ne l'aurait pas fait réagir, mais dans ce cri transpirait la peur, la panique.
Zézé se retourne pour découvrir la femme qui quelque temps plus tôt lui parlait et là elle était au sol soutenue par l'homme.
Sans plus attendre, la gitane se précipite dans la carriole pour vite en ressortir et se diriger vers le couple, s'agenouille, place sous le nez de de la belle évanouie un flacon. L'homme inquiet, fait un geste pour pousser la main de la bohémienne.

- Ne vous en fait pas, c'est du sel d'Angleterre, son odeur d'ammoniaque va la faire revenir à elle sous peu !! ... c'est vous qui lui faites cet effet ?!! ... je savais les hommes tombeurs, mais pas à ce point là !!





* Je pense qu'ils se connaissent, ce qu'ils veulent ... je ne le sais pas encore !!
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…Remise sur pied grâce aux bons soins de Zézé leur visiteuse semblait retrouver tout aussi rapidement sa capacité d’élocution, à l’homme qui l’avait salué de manière familière elle parla sur un ton qui ne laissait pas de place à l’ingénuité qui caractérisait parfois le propos des Damoiselles, la hache accrochée dans son dos étant la marque manifeste que l’on avait affaire à une combattante.

Surpris de voir les deux inconnus entamer un début de dialogue comme s’ils furent chez eux Sandino qui avait rejoint sa compagne regardait le couple ne sachant qu’en penser, Zézé tout aussi perplexe que lui restait attentive tout en s’activant prés du feu, le bohémien se doutait qu’elle ne laisserait pas partir la jeune fille sans lui avoir au préalable fait ingurgiter une tisane dont elle avait le secret.

- Ils finissent pas de m’étonner ces gadjé quérida, ils ont des façons curieuses auxquelles on ne peut s’attendre par avance, je me demande bien ce qu’ils veulent de nous en venant ici se retrouver, si la destiné les a mis sur notre route je doute que cela soit per niente ! attendons et laissons les en finir sans nous, despues preguntaremos.

C’est tout haut que le bohémien avait parlé à sa compagne, par principe les Romané ne chuchotaient pas en présence d’étrangers quand bien même ils aient à dire du mal de ces derniers.
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"Et voilà! Elle je savais... Il est lancé dans les reproches...
Un bisou? Ah ca, c'est bien du Lost tout craché..
Pas le voir... S'il savait..
Perigord.. aye.. mon coeur saigne..
"Il lui semble?" Non mais il veut ma main dans la figure??"

Mais les reproches qu'elles s'attendaient à recevoir ne vinrent pas. Comme s'il avait oublié. Comme s'il s'en moquait. C'était peut-être çà après tout. Il s'en moquait... D'ailleurs, il pensait déjà à repartir. Etait-il seulement ici à coté d'elle...

Une douleur vive fut réveillée dans le cœur et le corps de la jeune fille en même temps que les lourds souvenirs de ces longs mois qu'elle essayait d'oublier.
Il fallait qu'elle parle avant d'éclater en sanglot en public. Elle s'adressa donc elle aussi aux voyageurs:

- Non, bonnes gens, ne partez pas, nous ne voulons en rien vous faire fuir.

Elle les laissa discuter en laissant son esprit vagabonder alors qu'elle détaillait discrètement celui qu'elle aimait à surnommer "son loulou". Il était toujours aussi beau et fringuant que la dernière fois qu'elle l'avait vu. Elle aurait aimer lui dire mille choses, lui expliquer mille détails, lui donner mille baisers, ou tout simplement le regarder durant mille heures, sans bouger.
Mais on fond d'elle-même, elle se doutait que dans une poignée de minutes, il aurait à nouveau disparu, pour continuer son chemin.
"Je fais ce que je veux!" Un petit sourire triste sur le visage de la jeune fille quand elle se rendit compte qu'elle aurait donné n'importe quoi pour entendre à nouveau ses mots qu'il se plaisait à répéter à tout le monde.

Alors que ses souvenirs joyeux venaient doucement caresser les plaies encore ouvertes du cœur de la petite brunette, une larme coula sur sa joue.
Il fallait qu'elle lui parle. Elle avait besoin de lui dire.. Oui mais lui dire quoi? un flot de phrases possibles défila dans sa tête mais elle n'arrivait pas à trouver celle qui pourrait le retenir quelques temps, le faire rester un peu plus à ses côtés.

Alors Yohanna laissa ses lèvres s'entrouvrir, et un seul mot en sortit alors qu'elle regardait celui pour qui elle avait tant de tendresse:

"Pardon..."
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...Pour les bohémiens pourtant habitués à vivre des expériences variées c'était la première fois qu'ils se trouvaient spectateurs d'une scène pareille, gens de spectacle ils appréciaient ce qui se jouait entre la femme et l'homme débarqués dans leur monde sans crier gare. Un instant l'idée qu'ils fussent comédiens avait traversé l'esprit du patriarche du clan, l'instant suivant il se dit que le couple essayait peut-être de trouver un engagement auprès d'eux et que l'enjeu du dialogue entre les deux inconnus n'était autre que de montrer par l'exemple ce dont ils étaient capables, une idée en chassant une autre Sandino finit par se résoudre à ne plus voir en eux des acteurs mais bien des gadjé qui à n'en pas douter faisaient mieux que de se connaitre, ces deux là se dit-il se tournent autour comme la lune et le soleil.

Confus par la remarque que le gitan avait fait à sa compagne
précèdement, la femme revenue définitivement au pays des vivants et son ami s'étaient extraits de leur tête à tête le temps de parler aux Romané chez qui ils avaient décidé de tenir conseil de manière impromptue, la femme avait demandé aux bohémiens de rester avant de demander le pardon à l'homme, lequel s'était enquis d'une destination agréable auprès des gitans jugeant certainement que leur condition de tsiganes valait expertise en la matière.

Zézé et Sandino s'étaient regardés un moment, une forme de dialogue muet qu'ils pratiquaient régulièrement certains de la valeur d'un tel échange, avaient suivi des mimiques et des gestes exprimant l'interrogation tout autant que l'indécision.

Zézé la première associant paroles et gestes les avaient poussé à se regarder franchement, puis le patriarche avait pris la parole pour répondre à la question de l'homme.

- Señor je serai tenté de vous dire que "celui qui ne sait pas où il va, est toujours où il ne devrait pas être" qu'importe donc la destination, cependant je vous conseille l'Auvergne, un duché misto, el mas grande du royaume avec une quantité de villages tous différents je vous invite même à vous réclamer de nous si vous rencontriez la moindre difficulté in questo paese siamo conuto di molto gadjé, ma !! aspeta j'ai de quoi vous aider maintenant que j'y pense, tengo una carta del mundo si quieres verla attendez un peu le temps que je la retrouve dans le vago, é un caso di trovare qualcosa in questo bordello mais je vais vous chercher ça, en attendant ma gitane va vous servir un breuvage apaisant...se tournant vers Zézé...Daï cariña fais infuser ta science et donnes à nos invités un remontant.

Les laissant en compagnie de Zézé, Sandino était rentré dans son vago à la recherche de la carte du monde laquelle bien que datant de l'empire romain ne devait pas être trop fausse c'est du moins ce que lui en avait dit le marin à qui il l'avait échangé contre un sablier vide sensé permettre de ne pas voir le temps passer.
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Un échange sur le voyage... Quel plaisir...
Et dire que c'était justement lui qui lui avait donné le gout de voyager.. Mais ça bien sur, il ne le saurait jamais. Il lui avait aussi donné le gout de la liberté, le gout de l'amour... Et c'était aussi sans doute à cause de lui qu'elle raffolait des blonds...
Elle détestait qu'un homme ait autant d'importance dans sa vie. Là encore, surement à cause du fait que le seul qui en ait eut soit le fils d'Eole en personne!

La jeune fille s'assit devant le feu et regardait timidement le garçon toujours debout qui lui souriait.
Elle prit un ton calme.. Enfin, si sa voix ne tremblait pas tant, il aurait été calme!

- Assieds-toi en l'attendant. Tu ne va pas rester à regarder le feu de loin...

Elle lui fit une petite place à coté d'elle.
Il n'avait pas réagit à ce qu'elle avait dit.. Elle ne savait donc plus du tout quoi dire. Et franchement, elle n'avait pas envie d'engager une conversation comme si de rien était alors que tant d'émotions la retournait totalement. S'il ne se décidait pas à parler, elle n'aurait pas le courage de continuer, et s'il partait sans rien dire, elle allait s'en mordre les doigts encore pendant des semaines.

La jeune fille posa sa main sur son ventre en baissant la tête... Peut-être cela déclencherait-il une réaction chez le blond qui avait tendance à fuir.

Finalement, c'est chez elle que ca déclencha une réaction. Toute la douleur qu'elle essayait de refouler éclata au niveau de sa main et la jeune fille se plia un peu en deux... avant de faire une chose qu'elle aurait préféré être capable d'évter: se jeter dans les bras de Lost et éclater en sanglots.

- Oh Lost! Je te demande pardon! Pardon! Tout est de ma faute.. Je ne méritais même pas de te revoir! Et toi tu ne méritais pas de souffrir par ma faute! Je suis désolée... Pardon..

Yoyo s'écarta de lui, un peu gênée, mais aussi parce que la sensation de se serrer contre lui était aussi douce que douloureuse.
Et elle se perdit à nouveau dans les excuses:

- oh, pardon.. Je ne voulais pas.. Je ne t'importunerais plus.. Je ne veux pas te causer d'ennui.. Ni...

Mais elle se tut, finalement, il ne devait avoir que faire de ses mots.
Elle ne savait plus que penser de lui, que dire.. Elle s'essuya les yeux et s'apprêta à partir. Finalement, le passé ferait mieux d'être oublié, plutôt que remis à jour. les choses devaient rester ce qu'elles étaient plutôt que de vouloir les changer...
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Il venait de répondre au gitans qui avait une vision totalement différente de la notion de voyage... enfin pas tant que ca dans le fond... Il ne pu s'empêcher de répliqué a ca remarque... Oui c'était plus fort que lui... Malgré l'invitation de la brunette de s'assoir a ces coté il répondit d'abord au gitans...

Oui vous vous trompez... Je vais essayez de m'expliquez plus clairement... Nous sommes tous maitre de notre destin... le hasard fait certes parti de la vie... mais c'est a nous de le forcer... c'est nous qui faisons que tel chose se réalise ou non... Mais pour moi c'est perdre en liberté que de ce fixer une destination et de l'atteindre en un temps donner... Vous voyez au jour d'aujourd'hui plusieurs choix s'offre a moi... J'ai des personnes qui me sont chère en Flandres... en Périgord ou bien encore en Anjou... et bien ailleurs encore... Si je me fixe comme destination le Périgord alors je ne ferais pas de détour par l'Anjou qui est pourtant a deux jour d'ici... ou je ne pourrais pas me laissez tenter par un voyage en agréable compagnie... Alors oui je voyage a l'aveuglette au grès de mes envie... Et comme j'aime le répéter lorsqu'on me demande si je pars et ou je vais... Je leur répond que je ne sais pas... et si jamais on tente de me faire resté ou de m'embarquer... alors je répondrais que je fait ce que je veux... J'écouterai peut être les gens qui m'auront dit tel ou tel chose... mais j'aurai fait ce que j'aurai voulu...

Après cette longue tirade il obéit poliment a la demande de Yoyo... Oui pour une fois qu'il faisait ce qu'on lui disait sans rechigner... Devait y avoir un problème... Sans doute le timbre tremblant de ca voix qui ne présageait rien de bon... il allait avoir cette discussion qui l'effrayait tant...

Long silence presque pesant... petit regard vers elle... regard vers ces mains... mais qui va le rompre ce silence presque insoutenable... Il regard a présent les flammes qui danse... pensant a deux corps qui s'entremêle ce laissant allez au plaisir charnelle sans ce posé de questions... aucun mots rien... juste des gestes presque harmonieux... Voila notre Lost parti dans ces pensée...

Quand tout a coup il fut tiré de ces pensée par une jeune fille éclatant en sanglots dans ces bras... Retour a la réalité... dure réalité... Notre beau blond ne peux que l'entourer de ces bras... Avant que celle ci ne les fuit a nouveau comme la peste... Il l'écoute sagement essayant de ne pas craquer... enfonçant même ces ongles dans ca peau pour ne pas ce laissez emporter... Être aussi insensible qu'il le peux... Ne pas montrer de sentiments... Restez fort quitte a paraitre détacher... Il tente de répondre a la brunette... Comment abordé un tel sujet sans laissez les larmes perler sur ces joue... Comment parler de la mort de ce qui aurai été son enfant sans craqué... Regarder le feu... Oui voila... il n'y a que cela a faire... regarde le feu et ce perdre dans ces flammes... Grande inspiration avant de tenté de répondre...

Tu ne m'importune pas et tu le sais très bien... et puis ce n'est pas ta faute Yoyo... c'est de la mienne... tu n'y es pour rien... si j'aurai été quelqu'un de normal rien de tout ca ne serai arrivé... Je suis entièrement responsable... on fait payer mon mode de vie sur des personnes qui n'ont rien demander... sur des êtres encore innocent... des êtres qui n'aurait demander qu'a vivre et être aimer...

Son regard ne ce détachait pas des flammes... il ne l'avait pas vu ce lever... Ces yeux était certes devenue rouge... mais il arrivait encore a retenir ces larmes...
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...Un moment hésitant, Sandino s'était finalement décidé à laisser au couple un moment d'intimité bien qu'il ait acquis la certitude que les deux conversations croisées qu'entretenait l'homme étaient deux faces de la même médaille, en bon connaisseur de l'âme humaine il avait senti que la réponse que le voyageur lui avait donné tenait lieu aussi de justification auprès de la femme quant à son comportement passé et présent.

Trouver la carte lui avait pris un peu de temps, dans les coffres en bois de camphre qui hébergeaient ses document à l'abris des insectes, se cotoyaient des traités d'irrigation espagnole, des écrits personnels et tout un tas de parchemins traitant de tout ce qui les émerveillait sa compagne et lui.

De la carriole des jurons sortaient sur un rythme régulier le temps de la recherche jusqu'à ce qu'un cri de victoire s'en échappe.

- MISTO !! j'ai trouvé cette carte in fine !!

Carte en main le bohémien ayant rejoint le couple l'avait déplié devant eux en les regardant fixement tout en parlant à l'homme



- señor vos arguments ne m'ont pas convaincu, vous nous avez dit qu'en choisissant le Périgord vous allez fatalement rater l'Anjou où vous dites vous auriez pu vous laisser tenter par un voyage, c'est là que vous faites erreur, si votre destin est d'aller en Anjou il fera en sorteque vous y alliez quand bien même vous soyez en route pour le Périgord, bref ce n'est pas le moment d'avoir une discussion plus longue à ce sujet vous avez une Dame à soutenir toutefois pour illustrer mon propos je vais vous donner un exemple, avec ma gitane nous avons mis plus d'un an pour aller de Montpellier en Italie voyage qui nous tenait à coeur croyez le, mais voila le destin nous commande, le hasard n'a été en rien responsable de cet état de fait et les rencontres que nous ignorions devoir faire ont eu lieu.
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Elle avait entendu parler d’une carriole qui avait pris place dans le coin. C’est donc l’esprit plus que curieux que la jeune femme se dirigea vers le camp. Enroulée dans sa cape passe partout comme elle se plaisait à le dire, d’un bon pas la brunette suivit avec un grand sérieux les informations concernant l’emplacement exact des nouveaux arrivants. Il fallait bien éviter de se montrer fermer et de pousser au dialogue avec d’autres gens. La Touraine n’était un lieu contenant des sauvages pit être des dingues mais à part ça… Enfin bref, gambadant joyeusement Al se permit de fureter tout de même près des boutiques, cherchant de quoi se vêtir pour un certain jour dans un certain temps (mystère mystère quand tu nous tiens). Au bout d’un moment le bruit de la ville laissa place au repos de la nature et surtout au chant de l’eau. Un vieux lui avait bafouillé qu’elle devait suivre le fleuve, il reprit peu après sa sieste. Apparemment, Al avait troublé un rêve joyeux enfin pas ce qui la gênait outre mesure.

Les mirettes de la Montbazon ne lâchèrent pas le fleuve jusqu’à entendre du bruit et un attroupement. Parfois elle avait de drôles idées venir seule dans un endroit perdu avec des gens qu’elle ne connaissait ni de la Boulasse ni d’Aristote. La folie Montbazonesque ou bien c’était le fait de râler comme un Montbazon…Elle haussa les épaules et entra dans le camp, saluant avec un grand sourire. La jeune femme avait bien fait de mettre des braies au cas où pour courir c’était plus simple. La brunette s’approcha d’une carriole qui attirait une masse de personnes, se faufilant pour lire ce qui était accroché.

Livre d’insultes en italien…Hum je bougonne suffisamment si jamais Zades commence à m’entendre parler ainsi elle va me renier pour toujours.

Les émeraudes continuèrent de parcourir le parchemin, on sait jamais un truc pourrait lui sauter aux yeux.
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… » A la troisième Lune passée visite les maisons herbacées » tel était le commandement que suivait scrupuleusement Zézé, le long du cours d’eau comme dans les clairières on trouvait ces plantes appelées « simples » qui si on les cueillait au bon moment se montraient généreuses le moment venu de leur utilisation.

Partie au milieu de la nuit pour être en chasse avant que le soleil ne sèche les herbes recherchées, la bohémienne allait être absente pour deux jours laissant à Sandino le soin de recevoir les gadjé de passage au camp chose qu’il ne faisait pas à l’ordinaire. Il y avait bien leur fils Nevin et sa compagne Douchka mais cette dernière à peine revenue du monastère, prisonnière des bras de son gitan était trop occupée.

Pendant que le couple devisant tout bas regardait la carte et buvait l’infusion servie par Zézé , sans bruit une femme était arrivée au camp. Silencieuse elle lisait l’affiche jetant des regards discrets sur le campement et les personnes qui l’occupaient. Sandino qui aiguisait son churri* assis à l’écart du couple ne bougea pas, les Romané n’étaient pas des colporteurs, inutile de forcer les gens s’ils avaient envie d’en savoir plus libre à eux de la manifester. Cependant le gitan savait combien les gadjé pouvaient être timides parfois, ne rien manifester à leur encontre pouvait être perçu comme une fin de non recevoir ou de la méfiance, c’est pourquoi sans bouger ni cesser de passer sa lame sur la pierre Sandino souhaita la bienvenue à la femme.

- Bienvenida señora ! io sonno Sandino si je peux vous être utile n’hésitez pas.

Le tout débité lentement suivit par une chanson, chose habituelle chez lui qui fredonnait souvent.

- Au gré du ruisseau l’on voit
Au gré de l’eau il y a
Une sirène de fontaine
Puisant des brassés de serments
Lancés par les amants.
Un astre flamboyant
En quarantaine
Sur la faïence du temps
Miroitant
D’un reflet éclatant
La mosaïque humaine.

Entre dos aguas
Asi van las palabras
Entre dos aguas
La poesia siempre sera

Au gré des trous d’eau parfois
Au gré des flots se voit
Des passants en ribambelle
Faisant galons de dentelles
Aux poignets d’un royaume rêvé,
La petite ritournelle
La gigue éternelle
La ronde sans fin des sentiments avoués.

Au gré des méandres là-bas
Au gré des courants on aperçoit
Fiancés au picrate
De sombres pirates
Échoués sur les bancs
Que le sable mouvant
Fait au gré des courants
Surgir des cataractes.

Entre dos aguas
Asi van las palabras
Entre dos aguas
La poesia siempre sera

Au gré du ruisseau
Des courants, de l’eau il y a
Des corps étraves
De funèbres épaves
Qui abandonnent aux rives,
Plus mortes que vives et laissées à la dérive,
Bien des âmes nouées d’entraves,
D’illusions suaves
Où faute de courage,
Trouvent en guise de rivage,
L’oubli.

Entre dos aguas
Asi van las palabras
Entre dos aguas
La poesia siempre sera*…


Au gré des eaux
Des courants du ruisseau, s’entend tout bas
Un chant,
Accompagnant depuis la source
Le long de sa course
Le ruban liquide
Comme un guide
Disant l’espoir vivant
D’un delta florissant
Qui au levant,
Surgit d’un néant de brume
Comme une gerbe d’écume,
Explosera…


* Churri = couteau
* entre deux eaux/ ainsi vont les paroles/entre deux eaux/la poésie toujours sera…
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[Entre quelque part et quelque part]


Fatiguée à force de courir après un couillu dépourvu d'entendement qui s'était même fait insultant, l'enchignonnée n'avait pas percuté qu'on lui adressait un signe de tête au percolateur à rumeurs. Après maintes grattages de chignon, elle se souvint d'une rencontre avec l'ami de Waldo, l'oie de Niort, puis d'une autre bien plus plaisante à Thouars. Il est vrai que la première fois, la gueuse n'était pas encore connue en tant que Vilaine et que l'on ne se privait pas de la mépriser. Bien que ce dernier point n'ait pas vraiment changé en Poitou, c'est un sourire qui naquit sur son visage quand elle retrouva le lien qui faisait qu'elle appréciait au final croiser cet homme. Il avait planté un arbre à souvenirs à Niort qu'elle avait fort longtemps entretenu lorsqu'elle passait même furtivement dans son village de résidence. A chaque fois qu'elle trouvait refuge sous le feuillage tantôt verdoyant, tantôt pourpre, elle espérait y entrevoir le minois souriant de la belle Zézé ou l'entendre l'interpeler d'une voix douce pour qu'elle partage un moment conviviale en taverne. Malheureusement la Vilaine, constamment sur les chemins elle aussi, finit par brûler tous ses biens niortais pour s'établir dans la forêt au nord ouest du comté. L'arbre dépérit faute de soins et le hameau de Niort perdit tout fantaisie et toute âme poétique.

Nessty avait déposé son barda dans une clairière de Thouars. Lors de longues soirées au coin du feu, elle savait que la belle louve aux moeurs étranges et prénommée Sylphide viendrait la rejoindre, suivie de peu par le charmant Akashia. Une amitié rare et précieuse se tissa entre les deux carnassières. Au point que la Vilaine revint au grand galop du couvent dans lequel elle s'était recluse après l'incartade chignonnesque qui marqua a jamais son destin tourangeau. Elle n'aurait pour rien au monde manqué le mariage célébré entre la belle Louve et m'sieur l'Arbre dans la pure tradition de Gaïa. Leur bonheur était si parfait que de les entourer en un tel jour d'amis francs et fidèles, et ils étaient forts nombreux, tombait sous le sens. C'était donc dans ces conditions là que la Vilaine avait revu Sandino et Zézé. A une éternité de là selon elle, à un clignement de cils selon d'autres. Depuis, une carte postale avant-gardiste avait laissée entendre que la carriole magique déambulait hors des frontières du Royaume. Jusqu'à ce jour.

Vain diù d'vain doux ! Faut pas que j'les loupe !

Si aujourd'hui Sandino était dans le coin, Zézé ne pouvait que l'être elle aussi. L'un sans l'autre était l'autre sans l'un, totalement inconcevable. La gueuse maugréa de ne point avoir pourchassé le gaillard pour l'assaillir de questions, ça elle savait parfaitement le faire. Ou encore le filer en douce pour trouver leur roulotte, ça aussi elle savait faire. Malheureusement la lassitude de tant de journées à tenter de débusquer un maire, ses préoccupations électorales de taille - essayez de faire passer le droit de vote aux animaux vous ! - et surtout sa relation ambigüe avec son duck ne lui avaient point octroyé la présence d'esprit d'agir sur le champ. Aussi se retrouva-t-elle avec le potron sur un jeune canasson toujours autant fougueux que capricieux en pleine campagne tourangelle, à chercher une roulotte. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin puisqu'elle ne connaissait pas encore les moindres recoins de ce duché.

Vain diù d'vain doux ! Pas encore elle !

Les noisettes venaient de reconnaitre au loin la silhouette d'une Alandrisse en vadrouille. La Vilaine fit virevolter son cheval pour aller prospecter un peu plus loin, en faisant tout pour éviter la prévôte, c'est à dire en partant dans la direction opposée. Pourquoi la gueuse évitait-elle tant de croiser cette nobliote vendômoise, pourtant charmante et peu radine en chopines contrairement à sa tantine ? Tout simplement parce que cette dernière s'était récemment mis en tête d'embrigader Nessty et de la détourner de son droit chemin de robinette des bois. Ce choix perdit l'enchignonnée, au sens figuré comme au sens propre. A trop penser à l'air soucieux du Vénérable Vieux Con les rares fois où il s'arrachait à mare ducale, elle ne savait carrément plus où elle était. Plantée en pleine forêt, le chignon en son pignon s'agitait comme la pointe aimantée d'une boussole devenue folle.

Vain diù d'vain doux ! J'me suis paumée !

La solution miraculeuse en telle situation pour la gueuse était de sortir une piécette et de la lancer en l'air comme l'avait si souvent fait son ami feu Mac_Hyavel. Les sabots du destrier foulèrent finalement le chemin qui se profilaient dans la direction opposée à celle indiquée par le hasard. Et oui, l'esprit de contradiction de la Vilaine n'allait pas laisser choisir autre qu'elle par où elle irait. Contradictoire avec elle même en somme mais que ne ferait elle pas pour saluer ne serait ce que cinq minutes Zézé ?
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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.

Depuis leur arrivée en Tourraine il s'était occupé des montures puis étais partis chercher du bois pendant que Douchka était partis mediter dans un sombre couvent.

Au retour il croisa sa mère , elle lui expliqua ce pourquoi elle partait, il la serra fort dans ses bras lui intimant de faire trè attention.

Lorsqu'il arrive près des Vago , il vois un couple près du feu et une dame près de la cariole regardant la liste...

Il dépose le bois sous son vago puis entends son père fredonner , il entre rapidement dans son Vago et apparaît sur le toit par une trappe prevu a cet effet et s'asseois les jambes pendante ...

Il prends sa vielle et joue pour accompagner son père dans ce chant magnifique !
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Le lendemain

…Leurs trois visiteurs partis la veille au soir, les Romané à nouveau réunis suite au retour nocturne de Zézé s’étaient retrouvés autour du feu renaissant au petit matin pour organiser la journée future. A chacun était dévolue des tâches précises, à Douchka et Nevin revenait celle d’aller relever les collets posés par les deux hommes du clan la veille à la faveur du soleil couchant, Sandino s’occuperait des animaux pendant que sa compagne mettrait en bouquet les plantes cueillies ces derniers jours afin de les faire sécher.

Décidés à donner une représentation le soir même, le bohémien avait insisté pour que tous fassent au plus vite, la préparation demandant plus de temps que le spectacle lui même il ne fallait pas traîner.

Avant que les membres ne se dispersent pour accomplir ce qui devait l’être, Sandino raconta à sa compagne comment durant son absence la journée précédente s’était terminée.

- Una morenita est venue a lu l’affiche puis est partie sans rien dire bien que je lui ai souhaité la bienvenue quérida, je te jure que je ne lui ai pas fait mon regard de méchant ni celui enjôleur qui te plait tant, plus tard le couple en a fait de même après avoir discuté un bon moment, j’ai bien pensé leur offrir le gîte en les invitant à dormir dans notre vago vu que tu n’étais pas là j’aurais dormi sur le toit, ma sono partito comme ils sont apparus…ha oui ! tengo una cosita per te bella mia ! Un cadeau de la femme pour te remercier a-t'elle dit de ton aide et de ta vision des choses.

Tenant la feuille dorée du bout des doigts, la faisant tourner devant les yeux de Zézé, le bohémien la déposa dans la main de sa compagne.

- Ostia !! J'oublais de te dire que j'avais vu Ness de loin, Daï !! andiamo !! tenemos muchas cosas à faire. Finit-il par dire au bout d’un moment invitant le clan à s'activer.
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…Debout devant le feu, la scène derrière lui, Sandino fait face au public assis de l’autre coté des flammes, c’est le même rituel depuis toujours les soirs de représentations, la nuit venue, l’assistance arrivée, le bohémien s’approche et fait l’annonce comme il s’apprête à le faire à cet instant.

- Señoras et messires pour la première fois dans cette région la « Carriole magique » vous invite au spectacle, la pièce que nous allons interpréter ce soir est « La Rebis » représentation que nous dédicaçons à Douchka membre de notre clan qui fête ce soir son anniversaire, la pièce finie je reviendrai devant vous pour vous donner les précisions utiles à sa totale compréhension, pour l’heure place au spectacle qui nous l’espérons va vous plaire, bonne soirée à tous !!
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...Le rideau tombé les deux bohémiens s'étaient étreints comme ils le faisaient à chaque fin de spectacle, puis comme promis Sandino refit son apparition devant le public.

- Gente assemblée, à travers cette pièce c’est l’affirmation que les contraires non content de ne pas s’annuler sont souvent complémentaires que nous avons voulu exprimer, que les antagonismes mis sur notre chemin sont là pour être dépassés et que c’est bien l’autre, ami ou ennemi qui nous libère par sa seule présence et son écoute.
Afin d’illustrer ce message de manière symbolique c’est dans l’activité qui en utilise le plus que nous avons puisé. Pour l’alchimiste, la réalisation du « Grand œuvre » but final de sa recherche passe par des étapes intermédiaires, c’est l’une d’elles qui est la trame de la pièce, La Rebis, du Latin res = chose et bina = double, « chose double » forme allégorique du dualisme qui détermine toutes les manifestations de la vie , homme femme, nuit jour, sec et humide, la Rebis est le principe alchimique du « discordia concors » désaccord concordant ou unité des opposés dans le seul but de réaliser « le grand œuvre alchimique » élévation spirituelle de l’homme et purification de la matière.
Je précise que si nous avons respecté l’esprit qui préside à cette activité, les éléments choisis Saturne et Vénus ne sont pas les bons afin de laisser les secrets à leurs places, cependant et ce sans trahir le vœu de silence concernant les arcanes de cette discipline qui veut rester discrète, il me tenait à cœur de vous dire ce que je pouvais à commencer par Saturne souvent représenté sous les traits d’un vieillard en méditation, Père de la mélancolie et de l’imagination, associé au plomb et Vénus ici la déesse Mère, la matière primordiale, représentante d’un point de vu astrologique du principe de la joie de vivre, de l’attraction et de la fusion.
C’est donc un texte d’inspiration alchimique que vous avez entendu, à vous d’y trouver les clés si l’envie d’en savoir plus vous habite.
L’existence est une brise dans une forêt de symboles, aveugles ceux qui ne veulent pas voir… merci d’être venu, la carriole magique vous souhaite longue vie au royaume.
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Lily était assise par terre à coté de l'estrade, elle avait écouté avec ravissement l'échange entre les deux étoiles Saturne la noire et Vénus la dorée. Cette idée que les contraires ne s'annulent pas ne la persuadait pas totalement... Trop de différences peuvent briser l'entente...

Par contre, elle était tout à fait d'accord pour penser et pour le dire bien haut que l'autre apporte énormément par sa différence,
On s'enrichit toujours au contact de qui a vu autre chose que soi, de qui a vécu d'autres évènements ou de qui les a perçut autrement que soi..

Elle était bien là, elle écoutait l'air joyeux joué par le jeune troubadour.. et non un ménestrel ^^ surtout pas un ménestrel... cette pensée la fit sourire dans le noir.

Elle n'avait pas eu de mal à trouver le chemin de la carriole. En effet, Lily avait rencontré à la taverne ces éternels voyageurs. Ils avaient discuté longuement, joué avec les mots et cela lui avait calmé un peu les siens de maux...
Tout en écoutant la mélodie, Lily regarda autour d'elle, le campement était agréable, au coeur de la clairière mais protégé par de grands arbres sur le pourtour... Venir jusqu'ici était non pas un effort mais un cheminement, on avait le temps de penser...surtout elle en ce moment..

Elle espérait que ce spectacle attirerait les Chinonais toujours un peu frileux et peut-être encore plus depuis la dernière expérience... Elle se rappelait comment les soi-disant artistes avaient profité de la crédulité des villageois et de leur émerveillement lors du grand spectacle qui se déroulait sous leur yeux alors que dans les ténèbres d'un tunnel, des écus changeaient de mains. En y repensant, un frisson la parcourut.

Cette fois, rien de pareil, elle en était sur et la jeune femme passait quant à elle de très agréables moments en compagnie de cette famille d'artiste.

Ils lui avait proposé de les accompagner quelques temps...La vie est quelque fois bizarre.. Hier elle aurait dit non sans réfléchir...mais là avec le départ annoncé de son parrain, le voyage que Tul allait entreprendre, partir quelques jours lui permettrait peut-être de se secouer un peu... Lily se rendait compte que dans la vie... enfin dans sa vie toujours, elle était souvent seule, allant d'échec en échec se relevant toujours, mais pas toujours grandie de ses amères expériences mais à coup sur plus fragilisée tout en construisant un mur plus large et plus haut autour d'elle.

Reprenant un peu pied avec la réalité, elle entendit la dernière note de la poésie chantée par Nevin et se mit à applaudir fortement en se levant vivement comme pour se secouer elle aussi.

Bravo... Bravissima à vous tous !!

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[Entre fromage et désert]


Des jours qu'elle scrutait la campagne à la recherche de la carriole magique, évitant de trop s'éloigner de Vendôme cette fois ci au risque de se perdre comme la dernière fois. Une rencontre fortuite en taverne avec un jeune homme prénommé Nevin la rassura sur la présence de Zézé et de son compagnon en Touraine : un festival à Tours qu'ils ne pouvaient manquer. Soit mais dommage quand même qu'ils aient préféré assister à une animation non promue dans le duché en une capitale réputée peu vivante. Excellente nouvelle tout de même pour la gueuse qui continua à espérer le passage de ces visages connus en son paisible village, paisible... paisible... de par l'absence totale de son maire ne serait ce que pour répondre aux questions de son électorat, il en va de soi mais peu paisible quand l'on arpentait les tavernes... Le hameau était toute fois bouillant ces derniers temps en raison des projets qui s'y développaient. Il fallait simplement savoir y prêter attention.

A la grande surprise de l'enchignonnée, celui qui lui avait annoncé que la carriole était encore sur les terres tourangelles n'était autre que le fils adoptif du couple. Un gaillard fort charmant bien qu'encore un peu timide au goût de la Vilaine. En tout cas, elle lui offrit quelques chopines mais point trop non plus car sa bourse était bien maigre en ces temps. Si la mise à bas de l'une de ses biquettes ne l'avait pas retenue loin des tavernes, elle lui aurait surement proposé un stage intensif de jurons en tout genre. De quoi dérouiller n'importe quel morveux au poil de menton en voie d'expansion.

Au lieu d'y dispenser leur spectacle de marionnettes en pleine campagne, les saltimbanques pourraient peut être bien profiter à Vendôme de celui d'un guignol muet sans morale aucune. J'vais les inviter !

L'attente se faisait longue pour la gueuse qui ne voyait rien venir. Elle se décida enfin à laisser sa plume courir sur un parchemin et de l'expédier au bon gré du vent avec l'espoir que son piaf soit plus doué qu'elle en matière de repérage de roulotte.

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Adoratrice des MP d'insultes de LdJ Theudrik.