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[RP] Exposition à Montpellier...

Polstephie
    [Chapitre 1 : De l'Art de tomber des Nues - Naissance d'une Rumeur Folle...]



La Rumeur est vivante.

La Rumeur naît entre les lèvres fines et purpurines d'une jeune fille battant le linge au lavoir, entre les lèvres parcheminées d'une vieille femme qui fait son marché, entre les lèvres pincées d'un Bourgeois parvenu, entre les lèvres sèches d'un curé dévot, entre les lèvres agiles d'une catin à la langue bien pendue, entre les lèvres craquelées et salées d'un marin mettant pied à terre, entre les lèvres avides d'un Noble vénal, entre les grasses lèvres d'un boucher qui aiguise ses instruments ou encore entre celles d'une Dame ou d'un Seigneur Nobles de Cœur et d'Âme...

Après avoir vu les faits, eux-même ou par procuration, ils laissent leurs langues se délier et délivrent ainsi les évènements les plus simples, les plus courants, mais également les plus étranges, ou les plus audacieux. Car c'est bien rare, en vérité, que la Rumeur véhicule des faits de tous les jours...


Et c'est ainsi - après avoir voyagé des lèvres d'un Aubergiste à celles de l'un de ses clients, passant par celles d'une catin, d'une maquerelle, d'un enfant des rues, d'un tire-laine, de servantes, de commerçants et de bien d'autres personnes - c'est donc ainsi que cette folle rumeur vint aux oreilles du Héraut.



[Montpellier, les bureaux du Héraut - le 21 Mars, sur les coups de midi]

Alors qu'elle avait envoyé l'un de ses valets en courses afin de se procurer des œufs. Il était revenu rapidement ce valet bleu et il l'avait avisée de la terrible nouvelle... Elle ne se demanda pas comment il était possible que rien n'ait filtré au Château de Montpellier. Elle ne se demanda pas pourquoi aucune annonce n'avait été faite. Elle ne se demanda pas pourquoi le silence était total autour de cette nouvelle... Elle "savait".

La première chose que notre Blanche Comtesse fit, ce fut de prendre plume et parchemins afin d'envoyer lettre à l'une des concernées. Mais elle se reprit et se dit que cela ne pouvait être. Alors elle abandonna là tout le nécessaire et entreprit de se rendre là où la Rumeur les disait abandonnés.


Paula revêtit une cape doublée de fourrure après avoir ajusté un chaperon sur sa tête. Puis elle se rendit dans une auberge proche où elle les avait envoyé se restaurer. Elle en ressortit avec deux hommes d'armes qui l'accompagnaient parfois en déplacement. Puis le petit groupe se dirigea vers le lieu saint...


[Église de Montpellier, Lieu de l'Exposition - Alors que la première heure de l'après-midi bientôt sonnera... ]

La Dame Blanche pénétra doucement les lieux, religieusement en vérité. Elle s'avança un peu et se signa en s'agenouillant devant la nef. Elle resta ainsi quelques secondes, adressant une prière au Très-Haut pour le repos de l'Âme de son défunt Époux et une autre encore pour Celle de Celui dont elle avait accepté la demande. Ce ne fut qu'une fois ces prières adressées qu'elle se releva et se dirigea vers l'Autel.

Aussitôt dépassé le pilier qui lui "gâchait la vue", elle les vit. Le tableau qui s'offrit à la vue de Paula la fit frissonner. La Rumeur était donc fondée et le tableau était macabre en vérité.

Là, chacun d'entre eux sur une planche dressée sur des tréteaux et recouverte de linges blancs, deux figures emblématiques reposaient. Des idoles ? Des icônes en tout cas...

La pâleur de la Mort était évidente. Même sur Lui, le Maure. La Faucheuse les avait tous deux embrassés et ils n'avaient pu se défaire de ce baiser mortel. Ils reposaient donc là. A la vue de tous, comme le voulait la coutume.

Alors qu'elle s'approchait, un mouvement se fit tout près des Corps exposés. Et si Paula sursauta, ce fut autant de peur en captant ce mouvement, que de la frayeur qu'elle ressentit quand la cloche vibra pour sonner la première heure de l'après-midi. Elle en trembla et faillit même s'écrouler, réussissant tout juste à se rattraper à l'un des piliers de l'Église...

Sa vue troublée, son émoi certain et son cœur affolé ne lui permirent pas alors de reconnaître Arnault qui veillait ses Maîtres depuis l'Avant-Veille au soir, depuis qu'on les avait exposés en ces lieux...



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HRP : RP ouvert à tous
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Amaury_de_k
La Rumeur lui avait incidemment appris la nouvelle de la bouche du petit aubergiste au regard fuyant qui l'hébergeait lorsqu'il passait à Montpellier. Le tenancier, outre ces chambres à la propreté douteuse, faisait un commerce éhonté des ragots les plus sordides, mais aussi souvent les plus véridiques.

Amaury s'était donc dirigé vers l'église. Quel crédit accorder à cet oiseau de mauvais augure, Amaury ne le savait pas. Malheureusement, en ce bas monde, la pire nouvelle est parfois en deca de la réalité.

Arrivé à proximité de l'église, il vit la Comtessa et ses gens approcher, par l'autre coté de la place. Ses craintes se virent renforcés.

Amaury stoppa sa marche, hésitant à entrer dans le Lieu Saint.
Finubar


[Archevêché de Narbonne 2 jours plus tôt]

Tandis que le Capitaine arrivait en la ville de Narbonne, il eu une étrange sensation en entendant certains crieurs de rues annoncer l’assassinat des Baron et Baronne de Portes et d’Exat. Faisant arrêter son Ardennais, Finubar le fit marcher à reculons jusqu'à arriver à hauteur du crieur de rues. Il lui semblait étrange que cela soit réel. Le Baron et lui-même était plutôt proche et entretenaient une amitié, pourtant la réunion pour trouver des solutions entre la Bannière d’Exat et le Conseil devait avoir lieu en ce jour.

Activant sa monture, le Florentin partit au galop jusqu'à l’Archevêché ou il devait annoncer ce qu’il venait d’entendre.

*Une rumeur ? Un fait réel ?* pensa t-il en son fort intérieur.

Ayant patiente une demi-journée dans la salle de réunion avec la Comtesse, la Connétable et un Marechal d’Exat, il semblerait que la rumeur soit plus qu’une rumeur.


[Retour a Montpellier]

A peine, eu-t-il traverse la porte ouest de Montpellier, Capitale du Languedoc. Finubar se dirigea jusqu'à la Cathédrale de Montpellier, lieu ou les corps devraient en principe être exposés.

Entrant lentement dans le lieu saint, Finubar s’agenouilla en baissant la tette avant de se remettre en marche. Déjà il pouvait apercevoir deux corps dans la légère pénombre de la Cathédrale. Il avala sa salive et poursuivit son ascension vers les corps.

Sa respiration se fit plus rapide et moins espacée. Lorsqu’il aperçut les corps, il reconnut le Baron de Portes, Djahen Shaggash, le visage du Maure blanchit par la froideur de l’étreinte de la mort, a ses cotes, la Baronne Exat, Marie-Douce Shaggash, malgré son visage bien plus blanc, elle avait toujours été d’un tempérament calme, il semblait qu’elle fut dans une sorte de sommeil du quel elle se réveillerait sous peu.

Le Florentin restait la a les observer, tandis que ses mains se mirent à trembler, ses yeux se mouillèrent et une larme glissa sur sa joue. Jamais n’avait-il verse de larmes depuis que sa mère quitta cette terre pour rejoindre le Très Puissant.
Levant le visage en direction du vitraille, Finubar se mit à genoux, observant les corps sur lesquels se dessinaient de magnifiques jeux de lumières.

Il ferma les yeux, les larmes forces à sortir de l’orifice oculaire, Finubar fit une prière.

Se relevant, il aperçut Arnault, qui veillait sur son Maitre comme il l’avait fait de son vivant. Reportant son attention sur les corps, Finubar ferma ses yeux à nouveau.


- espartit mues amigàs

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