Doubleface était descendu dans les cuisines, attrapant au passage deux servantes. Arrivé là bas, caché sous son demi masque et sa perruque blanche, armé de son arbalète il mit le gaillard qui servait de chef cuisinier en joue. Sous la menace celui ci lui prépara un poulet avec des pommes de terre et des marrons, ainsi qu'un plat rempli de fruit.
Doubleface faisait porter chaque plateau par les deux servantes à peine adultes qu'il avait choisi pour leur beauté. Le chef cuisinier suivait les deux jeunes femmes et le brigand le tenait toujours au respect. S'arrêtant devant une chambre, il leur fit signe de rentrer et de poser les plateaux sur la table.
Dooubleface fixa le cuistot.
Dégages! Laisses nous tranquille!
Le cuistot fit un pas vers le vilain s'arrêtant sous l'arbalète brandit dans sa direction.
Si tu touches à ma fille, je te tue!
Doubleface jeta un coup d'oeil rapides vers les demoiselles.
J'ai faim c'est tout, dégages! Et si mes compères me cherchent dis leur que je veux manger tranquille! File, fou moi l'camp ou je les tue toutes les deux!
Le cuistot sortit lentement et à contre cur. Doubleface ferma la porte à clef sans porter attention aux deux jeunes filles tremblantes de peur. Il fixa un tableau qui devait représenter le roi au dessus du lit et y tira le projectile de son arme. Jetant son arme par terre, il sortit avec précaution de son baluchon un linge enroulé.
Puis il se retourna fixant ses otages.
Enlevez moi ces vêtements!
Il fila directement à la table en se versant un verre de vin. Il se retourna à nouveau et voyait les deux jeunes filles pleurer. S'irritant cette fois ci.
Vous voulez me mettre en colère, vous m'enlevez tout, sinon j'en tue une pour que l'autre la bouffe! Si je me retourne à nouveau et que vous êtes dans cet accoutrement, je vous promets que vous prierez la mort!
Il se pencha sur la table, arracha une cuisse de poulet et croqua dedans. Derrière lui ça bougeait, il se calma puis se retourna. Elles avaient obéi, dénudées et terrifiées. Il s'approcha en balançant son verre au hasard dans la chambre. Il passa sa main sur le visage de l'une avec douceur, puis l'autre. L'une était blonde, l'autre brune et d'une rare beauté.
Doubleface décrocha sa perruque et son demi masque laissant paraître le visage d'un adolescent, une face d'ange trompée par un regard hanté par la haine. Les deux femmes se rassurèrent. Il saisit la première par les cheveux et pencha sa tête en arrière pour l'embrasser dans le cou, celle ci laissa échapper un son de plaisir.
Doubleface se rapprocha de la table en décrochant son ceinturon, sa chemise, et ses braies. Les deux heures que passèrent les trois jeunots dans ce lit furent doux et délicats, doubleface était rincé allongé sur les deux gros coussins, les deux jeunes filles dans ses bras et bien à l'aise. L'une fermait les yeux, l'autre glissait ses doigts sur le torse nu et désert de pilosité du brigand.
Celui ci ne bougeait plus, il était si bien, il se pencha sur celle qui s'endormait.
Va me chercher du vin!
Celle ci se redressa en souriant.
Tout de suite!
Doubleface lui sourit aussi, quand elle se réinstalla il lui fit signe de garder la coupe et de rependre sa place, elle lui posa la coupe sur les lèvres.
Merci bel ange!
Il se tourna vers la brune qui se douta à ce moment qu'elle allait devoir le servir.
Du raisin!
Elle se leva et lui ramena une grappe, se réinstalla et lui déposa un raisin dans la bouche. Doubleface saisit les cheveux de celle ci pour attirer ses lèvres aux siennes.
Vous êtes merveilleuses toutes le deux!
La blonde prit la parole.
Que vas-tu faire? Nous tuer?
La brune et doubleface sourient.
Ca aurait été avec joie, mais j'ai fait une promesse.
La brune se décomposa.
Je vous laisserai donc cet incroyable souvenir! Celui où vous aurez eu le privilège toutes les deux de partager mon lit.
Les deux jeunettes se mirent à rire. Doubleface se leva, la brunette arqua un sourcil.
Tu t'en vas?
Doubleface approcha de la table, croquant dans une pomme et la jetant.
Oui, je vais rejoindre mes compagnons!
La brune remarqua sa brulure dans le dos, un H et un T, l'autre remarqua sa cicatrice saignant au bras ainsi que son tatouage dans le cou, la brunette se lança.
Qui es-tu? Réellement?
Doubleface remettait ses habits, il s'approcha du tableau et récupéra son projectile.
Un homme libre! Et je vais le rester!
Et ces marques?
Le prix à payer pour être riche!
La blonde prit la parole.
Et ta nuque?
Doubleface s'approcha de la porte, il réarmait son arme.
L'héritage de mon maître. Maintenant fermez la!
C'est qui la fille du cuistot?
La blonde se leva, Doubleface remettait son masque et sa perruque, déverrouillant la porte il sortit sa dague et plaça son arme sous la gorge de la demoiselle.
Tout va bien se passer, ne t'en fais pas!
Il fixa la brune.
Ouvre la porte.
Celle ci s'exécuta en se couvrant du fin tissus qui les bordait. La porte ouvert, Doubleface souffla dans l'oreille de la blonde
Appels ton papa, vas y!
Celle ci avait réussi à faire confiance en la douceur de son agresseur.
Papa, viens!
Rien, Doubleface étouffa la blonde de sa dague.
Je vais la tuer, et toi tu ne m'auras pas!
Celle ci gémit de peur en tentant de récupérer sa respiration. Une arme tomba sur le sol et le père entra.
Elle était promise, je t'aurai, un jour tu me reverras...
Doubleface bouscula la blonde en saisissant son arme, il condamna le cuistot à une douleur immense.
Le carreau s'enfonça dans sa poitrine éclaboussant le visage de Doubleface d'un liquide rouge foncé. Il fit deux pas en arrière et s'écroula. Sa fille se jetta en hurlant sur son père, elle se mit à pleurer, celui ci gémissait de ces derniers souffles. Le brigand posa son pieds sur le torse su cuistot et posa la main sur le projectile.
Garde moi une place au paradis!
Il arracha le carreau du mourant, celui ci se figea et ne bougea plus. L'assassin se dirigea vers la table où reposait le repas froid et déballa le tissus posé à son arrivée avec une extrême précaution, il y découvrit une rose peinte à l'encre noire. Il l'a jeta sur le lit. S'approchant de la brune choquée, Doubleface l'embrasse de force en lui arrachant les cheveux.
Tu passeras mes salutations à ta copine.
Le brigand, baluchon sur l'épaule, arme en main, essuya le projectile et réarma son arbalète à nouveau.
Mangez, votre comté n'aura bientôt plus rien! Vous bouffrez de la paille!
Il referma la porte, laissant la pleureuse et la choquée dans la pièce avec le cadavre. Il tourna la clef pour les enfermer et la jeta dans le couloir, puis sourit en voyant le tranchoir du cuistot. Enfin, le coup couvert de suçons il se dirigea vers la salle de doléance à travers le château, près à recevoir les ordres.