Arielle_de_siorac
Enfin, Paris ne me verra plus nomade.
La nouvelle comtesse de Nijmegen avoit ainsi exprimé son soulagement lorsqu'on luy avoit faict savoir que son hostel particulier parisien, qu'elle avoit faict construire dans un Marais fort à la mode et dont l'érection avoit pris un temps considérable, estoit enfin prest à estre habité.
Elle alloit ainsi pouvoir quitter ses appartements exigus et désuets où elle dormoit souvent, aux Ambassades royales, pour se retirer en une demeure spacieuse où elle connoitroit intimité et confort.
C'est donc avec un enthousiasme tout particulier qu'elle prict le chemin de la ville du Roy, où elle travailloit depuys des lustres. Des tracas l'attendoient à son bureau de diplomate, certes, mais elle avoit haste de fouler enfin ce qui alloit estre son pied-à-terre, en Paris, et l'éventuel lieu de rendez-vous de sa famille et de ses amis.
Alors que son carrosse noir et or entroit au nord par la porte Sainct-Martin, la Grande Ambassadrice colla son nez à sa fenestre, admirant l'habituelle agitation crasseuse de la ville. Entre mignons poudrés, ribaudes poitrinaires et bourgeois enguirlandés, la faune urbaine offroit aux yeux de la néo-flamande leur spectacle grotesque. Et comme une jouvencelle fraischement catapultée de son plat pays, elle regardoit tout cela le coeur battant la chamade.
Débouchée sur la rue Sainct-Antoyne, Arielle n'y tinct plus et passa sa teste par la fenestre, au risque de se faire découronner par quelque autre carrosse passant en sens inverse. Elle fouilloit les murs des yeux.
Enfin, peu avant de croiser la rue des Tournelles, elle trouva ce qu'elle cherchoit, et un petit Ooooh! de ravissement vinct ponctuer son arrivée.
Devant elle, un délicat portique levoit haut son nez frappé en relief par les armes de son époux et elle. Fortement gardées, les grilles laissoient voir derrière une cour impeccable, qui tenoit éloignée de la rue le corps de logis, au fond. Iceluy s'élevoit en une élégante simplicité.
Tandis que ses gens organisoient les détails matériels de leur entrée dans une maison neuve, Arielle déambula dans chacune des pièces, son sourire infini trahissant sa joye.
Construit en une seule enfilade de pièces étalées de la cour, à l'avant, au jardin d'agrément, à l'arrière, le corps de logis s'enorgueillissoit de cinq niveaux: des caves, des voutes semi-souterraines, un rez-de chaussé surélevé, l'étage noble, et tout en haut, les combles.
Les fresques, meubles luxueux, tapisseries et autres oeuvres d'art n'étant pas encor installés, l'espace nu sembloit à la comtesse d'une grandeur quasi effarante. Arielle conclut son inquisition dans une flaque de soleil, au milieu de l'écho de la salle de bal.
Nous n'avons pas de temps à perdre, lança-t-elle à ses gens, qui attendoient ses instructions. Je veux que tout soit prest dans une semaine afin d'accueillir convenablement le comte mon époux, ainsi que ma mesnie.
Edit: correction d'une faute, grrr...
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La nouvelle comtesse de Nijmegen avoit ainsi exprimé son soulagement lorsqu'on luy avoit faict savoir que son hostel particulier parisien, qu'elle avoit faict construire dans un Marais fort à la mode et dont l'érection avoit pris un temps considérable, estoit enfin prest à estre habité.
Elle alloit ainsi pouvoir quitter ses appartements exigus et désuets où elle dormoit souvent, aux Ambassades royales, pour se retirer en une demeure spacieuse où elle connoitroit intimité et confort.
C'est donc avec un enthousiasme tout particulier qu'elle prict le chemin de la ville du Roy, où elle travailloit depuys des lustres. Des tracas l'attendoient à son bureau de diplomate, certes, mais elle avoit haste de fouler enfin ce qui alloit estre son pied-à-terre, en Paris, et l'éventuel lieu de rendez-vous de sa famille et de ses amis.
Alors que son carrosse noir et or entroit au nord par la porte Sainct-Martin, la Grande Ambassadrice colla son nez à sa fenestre, admirant l'habituelle agitation crasseuse de la ville. Entre mignons poudrés, ribaudes poitrinaires et bourgeois enguirlandés, la faune urbaine offroit aux yeux de la néo-flamande leur spectacle grotesque. Et comme une jouvencelle fraischement catapultée de son plat pays, elle regardoit tout cela le coeur battant la chamade.
Débouchée sur la rue Sainct-Antoyne, Arielle n'y tinct plus et passa sa teste par la fenestre, au risque de se faire découronner par quelque autre carrosse passant en sens inverse. Elle fouilloit les murs des yeux.
Enfin, peu avant de croiser la rue des Tournelles, elle trouva ce qu'elle cherchoit, et un petit Ooooh! de ravissement vinct ponctuer son arrivée.
Devant elle, un délicat portique levoit haut son nez frappé en relief par les armes de son époux et elle. Fortement gardées, les grilles laissoient voir derrière une cour impeccable, qui tenoit éloignée de la rue le corps de logis, au fond. Iceluy s'élevoit en une élégante simplicité.
Tandis que ses gens organisoient les détails matériels de leur entrée dans une maison neuve, Arielle déambula dans chacune des pièces, son sourire infini trahissant sa joye.
Construit en une seule enfilade de pièces étalées de la cour, à l'avant, au jardin d'agrément, à l'arrière, le corps de logis s'enorgueillissoit de cinq niveaux: des caves, des voutes semi-souterraines, un rez-de chaussé surélevé, l'étage noble, et tout en haut, les combles.
Les fresques, meubles luxueux, tapisseries et autres oeuvres d'art n'étant pas encor installés, l'espace nu sembloit à la comtesse d'une grandeur quasi effarante. Arielle conclut son inquisition dans une flaque de soleil, au milieu de l'écho de la salle de bal.
Nous n'avons pas de temps à perdre, lança-t-elle à ses gens, qui attendoient ses instructions. Je veux que tout soit prest dans une semaine afin d'accueillir convenablement le comte mon époux, ainsi que ma mesnie.
Edit: correction d'une faute, grrr...
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