Clemence.de.lepine

Clémence venait d'arriver. En retard, de toute évidence, puisqu'alors qu'on la faisait entrer, son hôtesse la Comtesse de Nijmegen ouvrait officiellement les festivités.
Festivités, oui, dont le but avait presque fait rougir la demoiselle. Il s'agissait, apparemment, de provoquer des rencontres entre des jeunes gens de bonnes familles qui n'avait pas encore fait bon mariage. Et si cela avait d'abord réfréné la jeune femme, que le simple fait de se retrouver au milieu de jeunes hommes -ou de moins jeunes, peut-être, sait-on jamais- en quête de chair toute aussi jeune, avait effrayée, après réflexion, cependant, l'idée de s'intégrer une nouvelle fois à cette société qu'elle avait longtemps boudée l'avait convaincue de répondre favorablement à l'invitation, ô combien inattendue.
Elle n'était pas venue seule. Évidemment. La Comtesse avait prévenu : c'était une occasion informelle mais tout de même, les enjeux étaient clairs... Alors elle avait demandé à être accompagnée. Damoiselle Beulbeul, dame de compagnie de sa mère la Marquise, serait là pour veiller sur elle, sur ses rencontres, et se chargerait de donner son avis, si on le lui demandait. Ce que Clémence ne manquerait pas de faire. Après tout, Beulbeul avait vécu assez de temps auprès de la Marquise pour connaître les "critères" de cette dernière. Qui, au demeurant, ne rendait pas la tâche facile. Celle qui consistait à trouver chaussure appropriée à son pied. Titré convenablement, voire très convenablement, ou héritier d'une grande famille toute aussi titrée ; éduqué, c'était indéniable ; agréable à regarder et à écouter, parce que tout de même, c'était sa fille unique, qu'elle devait marier ; jeune, ou du moins, éviter un grabataire... Était-ce tout ? Clémence esquissa un sourire. Tout ce que sa mère allait réussir à faire, c'était la destiner à demeurer vieille fille.
Occasion informelle, donc. La jeune fille avait donc laissé le camocas et opté pour un tissu plus simple. La robe émeraude, tissée de fils d'argent, était ajustée là où les formes devaient être mises en valeur. Pourtant, la taille menue de la demoiselle n'arborait pas encore les atouts qui se dévoilent avec le temps. Il faudrait attendre, et voir si l'âge lui offrirait davantage de...charmes qui pour l'heure, ne concernaient que la candeur de son visage. A presque seize ans, ses yeux azur encadrés de boucles d'ambre ne manquaient pas de rappeler l'image de sa mère, Matthilde de Beaugency.
Allons nous présenter à la Comtesse. murmura Clémence à l'adresse de sa duègne d'un jour. D'un pas discret, prenant soudainement conscience de l'étrangeté de la situation et surtout, de l'environnement inconnu qui les entouraient toutes deux, elle s'approcha, notant au passage la présence de la jeune Ellesya - ce qui ne manqua pas de la soulager un peu.
Comtesse... salua-t-elle, s'attachant à ne pas donner de "Votre Grandeur" comme elle l'avait souhaité, mais tout de même, on ne badine pas avec l'étiquette. Je suis Clémence de l'Épine. Nul besoin d'en dire plus. Si on l'a invitée, c'est que l'on doit savoir d'où elle vient et de qui elle vient. Voici Damoiselle Beulbeul, Dame de compagnie de la Marquise ma mère, qui m'accompagne ce jour. Large geste du bras en direction de sa compagne. Je vous remercie pour votre invitation. Elle fut reçue avec beaucoup de plaisir. Une petite courbette, parce qu'il en faut, et qu'en face, la Dame est une Comtesse. Et Clémence se relève, affichant un sourire qui, une fois n'est pas coutume, se rapproche davantage du "je suis tendue mais j'essaie de le cacher" plutôt que du "je suis à l'aise et je rayonne de bonheur".
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Festivités, oui, dont le but avait presque fait rougir la demoiselle. Il s'agissait, apparemment, de provoquer des rencontres entre des jeunes gens de bonnes familles qui n'avait pas encore fait bon mariage. Et si cela avait d'abord réfréné la jeune femme, que le simple fait de se retrouver au milieu de jeunes hommes -ou de moins jeunes, peut-être, sait-on jamais- en quête de chair toute aussi jeune, avait effrayée, après réflexion, cependant, l'idée de s'intégrer une nouvelle fois à cette société qu'elle avait longtemps boudée l'avait convaincue de répondre favorablement à l'invitation, ô combien inattendue.
Elle n'était pas venue seule. Évidemment. La Comtesse avait prévenu : c'était une occasion informelle mais tout de même, les enjeux étaient clairs... Alors elle avait demandé à être accompagnée. Damoiselle Beulbeul, dame de compagnie de sa mère la Marquise, serait là pour veiller sur elle, sur ses rencontres, et se chargerait de donner son avis, si on le lui demandait. Ce que Clémence ne manquerait pas de faire. Après tout, Beulbeul avait vécu assez de temps auprès de la Marquise pour connaître les "critères" de cette dernière. Qui, au demeurant, ne rendait pas la tâche facile. Celle qui consistait à trouver chaussure appropriée à son pied. Titré convenablement, voire très convenablement, ou héritier d'une grande famille toute aussi titrée ; éduqué, c'était indéniable ; agréable à regarder et à écouter, parce que tout de même, c'était sa fille unique, qu'elle devait marier ; jeune, ou du moins, éviter un grabataire... Était-ce tout ? Clémence esquissa un sourire. Tout ce que sa mère allait réussir à faire, c'était la destiner à demeurer vieille fille.
Occasion informelle, donc. La jeune fille avait donc laissé le camocas et opté pour un tissu plus simple. La robe émeraude, tissée de fils d'argent, était ajustée là où les formes devaient être mises en valeur. Pourtant, la taille menue de la demoiselle n'arborait pas encore les atouts qui se dévoilent avec le temps. Il faudrait attendre, et voir si l'âge lui offrirait davantage de...charmes qui pour l'heure, ne concernaient que la candeur de son visage. A presque seize ans, ses yeux azur encadrés de boucles d'ambre ne manquaient pas de rappeler l'image de sa mère, Matthilde de Beaugency.
Allons nous présenter à la Comtesse. murmura Clémence à l'adresse de sa duègne d'un jour. D'un pas discret, prenant soudainement conscience de l'étrangeté de la situation et surtout, de l'environnement inconnu qui les entouraient toutes deux, elle s'approcha, notant au passage la présence de la jeune Ellesya - ce qui ne manqua pas de la soulager un peu.
Comtesse... salua-t-elle, s'attachant à ne pas donner de "Votre Grandeur" comme elle l'avait souhaité, mais tout de même, on ne badine pas avec l'étiquette. Je suis Clémence de l'Épine. Nul besoin d'en dire plus. Si on l'a invitée, c'est que l'on doit savoir d'où elle vient et de qui elle vient. Voici Damoiselle Beulbeul, Dame de compagnie de la Marquise ma mère, qui m'accompagne ce jour. Large geste du bras en direction de sa compagne. Je vous remercie pour votre invitation. Elle fut reçue avec beaucoup de plaisir. Une petite courbette, parce qu'il en faut, et qu'en face, la Dame est une Comtesse. Et Clémence se relève, affichant un sourire qui, une fois n'est pas coutume, se rapproche davantage du "je suis tendue mais j'essaie de le cacher" plutôt que du "je suis à l'aise et je rayonne de bonheur".
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