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[RP] Hostel de Gilraen, rue Sainct-Antoyne

Arielle_de_siorac
[Des efforts d'une semi-tamago pour conclure enfin l'histoire, avec plates excuses pour le retard]

Le jeu, titillant au départ, s'était étiré en une queue de poisson au fumet âcre pour l'hôte de la soirée. Les invités s'en étaient tant lassés qu'on n'attendait plus la réponse du dernier roi désigné, ni même les votes demandés. Quelque peu contrariée, Arielle laissa tomber dans un soupir. Malgré les sourires environnants, elle avait la désagréable impression d'avoir échoué sa réception.

Elle en était là de son épilogue lorsque sa belle-soeur, si discrète toute la soirée, se glissa près d'elle pour lui susurrer trois phrases qui firent sursauter la comtesse.


Un présent? répondit-elle dans un souffle. Son regard surpris n'obtint pour réponse qu'un visage fermé, où traînait une étonnante culpabilité. Un présent honteux? Mais... Mais?!?

Heu... Je vous en prie, prenez soin de vous, chère soeur, fut tout ce qu'Arielle trouva à ajouter, alors même qu'elle était prodigieusement curieuse. La douce nuit.

L'esprit encombré par le présent mystérieux, Arielle ne prêta aucune attention au cavalier qui lui tendait une missive avec insistance, jusqu'à ce qu'il lui mette carrément le pli sous le nez.

Oh! Hum... Merci, mon brave, rougit-elle, avant de puiser dans sa bourse pour le remercier de sa peine.

Nul temps pour la lecture: d'autres invités commençaient à prendre congé. La comtesse les remercia avec chaleur, cherchant anxieusement dans les prunelles quelques traces d'ennui.

Mais voilà que sa fille faisait son apparition lumineuse au bras d'un damoiseau à l'allure familière. Arielle reconnut Gauvhin, le fils de sa lointaine cousine Icie.


Bien sûr, comment pourrais-je oublier tel vaillant visage! répondit-elle à la question de Rose. Le bonsoir à vous, cher cousin. Je suis ravie de vous voir céans... avec toute cette foule, je crains avoir manqué votre arrivée!

Vous souhaitiez me parler?

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Gauvhin
Au bras de sa jolie cousine, Gauvhin arriva dans la pièce et reconnu sa cousine Arielle, un sourire illumina un peu plus son visage, les présentations.

Salua
, Bien le bonsoir, je suis très heureux de vous revoir chère cousine, je suis venu vous rendre une petite visite suite à votre demande puis par plaisir de vous revoir ainsi que la famille et d’autres nobles personnes.

Oh ce n’est pas grave de m’avoir manqué, il y a tellement de monde et je suis en bonne compagnie avec demoiselle Rose, nous avons beaucoup à nous dire, et avons rencontré de futur amis Angevins.

Oui j’aurai souhait de vous parler, m’enquérir de votre santé, et de parler des derniers potins de la capitale et familiaux.

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Arielle_de_siorac
Arielle avait échangé quelques paroles plaisantes avec sa fille et le jeune Plantagenêt, ravie de déceler dans leurs regards des étincelles d'intérêt mutuel. La soirée s'était terminée tout doucement, les invités prenant congé un à un, la fatigue sur les paupières. Il était largement temps de passer au lendemain.

Auparavant, toutefois, il y avait un "cadeau" à découvrir.

Rongée par la curiosité, la comtesse attendit que son intendant ait terminé de coordonner le ménage du soir avant de l'attraper au vol pour l'interroger.


Médard, chuchota-t-elle, ma belle-sœur a-t-elle laissé quelque chose à mon attention?

Le vieil homme pâlit, manifestement embarrassé.

Heu... Oui, ma Dame. Je... C'est que... Enfin, je... je vais vous... vous montrer.

Les prunelles d'Arielle se teintèrent d'inquiétude. Quel était donc ce terrible mystère? Qu'est-ce que Gnia avait bien pu lui offrir pour susciter une telle réaction chez son intendant, pourtant si flegmatique d'ordinaire? Les pas de la comtesse suivaient Médard dans la volée de marches montant aux combles, des pas lourds d'appréhension, de doutes.

La porte s'ouvrit sur la pièce sombre, faiblement éclairée par une seule bougie et le halo de la lune venu s'écraser au sol par le soupirail. Le regard d'Arielle fut attiré par le visage morne d'une inconnue assise en silence dans un coin. Il n'y avait rien, ici, rien qu'une ambiance étouffante, un parfum coupable. Qui était cette étrangère? Et où était donc ce présent si effroyable?

Un léger mouvement attira l'œil d'Arielle vers le lit. Quelque chose bougeait dans ce qu'elle avait d'abord pris pour un simple tas de couvertures. La Dénéré s'approcha, le souffle retenu.

C'était un bébé.

Son cœur de mère la fit d'abord sourire, simple réflexe devant un poupon. Puis elle recula avec un hoquet horrifié. Elle avait vu le petit bras, il manquait une main!

La marque de la Créature Sans Nom!

Prise de nausée, Arielle se signa avant de s'agripper au bras de Médard. La colère enflait en elle. Mais quelle était donc cette mauvaise farce?


Expliquez-vous, gronda-t-elle, d'où vient cette chose? Pourquoi est-ce sous mon toit?

Médard hocha la tête, tétanisé, l'air effaré. Il chercha du regard quelque support auprès de la nourrice silencieuse, puis pointa du doigt un morceau de vélin dépassant des couvertures.

Là... fut tout ce qu'il arriva à dire.

Fronçant les sourcils, Arielle chercha ce qu'il désignait, ne voyant d'abord que le petit bras monstrueux qui la narguait. Elle repéra enfin la lettre qu'elle saisit dans un geste rageur, non sans veiller à ne pas trop s'approcher de la créature.

"Je vous confie ma fille aînée issue de mon union avec votre frère." Abasourdie, la comtesse avait du mal à tenir le vélin entre ses doigts tremblants. Cette... chose était sa nièce? "Voici donc Laetitia-Isabelle Arielle de Dénéré, fille aînée de votre frère. " La fille d'Erel, la fille aînée d'Erel, sa nièce, Arielle comme elle... La fille d'Erel...

Bouleversée. Son âme vacillait. Elle dût s'asseoir, serrant si fort le vélin qu'elle le chiffonnait. Elle n'avait eu qu'un seul frère, connu si tard après avoir souffert toute sa vie d'être enfant unique. Il était mort bien trop jeune, bien trop vite. Et voilà que sa fille...

Ce bébé.

Arielle respira profondément afin de se calmer. Elle se pencha prudemment au-dessus du lit. Au-delà du bras hideux qui s'agitait, elle rencontra pour la première fois un regard profond, presque sans âge. La petite semblait lire en elle, lui pardonner d'avance. Lui parler d'Erel. La Dénéré eut l'impression d'être aspirée par ces prunelles.

Mûe par un geste plus fort qu'elle, elle serra le poupon sur son cœur.

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Arielle_de_siorac
[Le lendemain matin]

Des ombres maussades s'étaient dessinées sous les yeux de la comtesse. Icelle n'avait pas fermé l'œil de la nuit, s'agitant en son lit sans parvenir à calmer le tumulte en elle.

Vers laudes, elle avait renoncé à se reposer. Rhabillée d'une robe d'un gris strict, elle avait surpris ses domestiques en se présentant si tôt aux cuisines. Même l'intendant était encore couché!


Faites monter du lait chaud et du pain au miel pour... dans la chambre de... à la nourrice dans les combles. Et la même chose pour moi dans mon cabinet.

Elle allait repartir quand elle se souvint d'un détail à rajouter:

Je veux qu'on fasse faire un gant de cuir rembourré pour... Elle était incapable de prononcer le nom. ... pour l'enfant. Qu'on ne voie plus jamais ce... cela.

Les domestiques acquiescèrent en silence, la mine grave. Ils comprenaient parfaitement. D'ailleurs, la rumeur sur ce fameux bras diabolique les excitait depuis la veille.

Ses ordres lancés, Arielle se retira en son cabinet de travail. Elle souhaitait répondre à Eugénie de Varenne, dont le messager devait repartir ce matin-même.


Citation:
Ma chère amie,

quelle heureuse surprise que ce présent tout simple mais si à propos! Je te remercie de cette pensée qui me touche, car elle témoigne d'une affection plus solide que le temps et la distance. J'aimerais te rendre la pareille mais ne vois guère comment, outre une banale invitation à venir me visiter en Paris si tu en as l'occasion. Tu es toujours la bienvenue chez moi.

J'espère que la vie est douce avec toi. Je ne sais plus rien de ce qui t'arrive; as-tu convolé? As-tu conçu quelque descendance? Et laisses-tu toujours la folie du jeu politique t'emporter dans son tourbillon sinistre? Pour mon humble part, j'ai largement renoncé à la vie publique depuis l'attentat contre ma personne. Je me contente de quelques occupations loin de la controverse. Il me faut soigner mes vieux jours et veiller à la prospérité de ma maison.

Je t'envoie mes amitiés et prie le Très Haut qu'Il te préserve de la maladie et de la male heur.





Une lettre toute légère, si loin de ses véritables préoccupations. Arielle la scella avec son jeu de scels tout neuf pour la faire remettre au coursier. Il aurait été inapproprié de s'épancher de ses tracas auprès de cette amie qu'elle n'avait plus revue depuis des lustres.

Inapproprié, mais aussi imprudent, se rappela-t-elle. Défroissant la lettre de Gnia, la comtesse relut posément chaque phrase.

"Je vous demanderai de bien vouloir cacher au monde son ascendance et si le Très Hauct lui prête d'arriver à l'âge de demander ses origines de soigneusement les lui cacher également."

Voilà qui était bien embêtant, même si Arielle comprenait parfaitement les motivations de sa belle-sœur. Ainsi, non seulement se retrouvait-elle avec un bébé monstrueux sur les bras, mais aussi devait-elle cacher au monde d'où elle sortait!

Il lui fallait réorganiser sa mesnie, faire en sorte que le secret soit préservé. Il lui fallait réfléchir. Trouver une façon d'élever cette enfant loin des regards, trouver une histoire à raconter à ceux qui la verraient tout de même. La petite ne pouvait continuer à s'appeler Laetitia-Isabelle Arielle de Dénéré, c'était crier à tous le secret de ses origines.

Désormais, elle serait seulement Laetitia. Oui, Laetitia, une enfant abandonnée - c'était vrai - et trouvée par Arielle - vrai aussi, en quelque sorte - et qui grandirait à l'ombre des murs de l'Hostel de Gilraen, à l'écart des mondanités. Emmurée dans son propre mystère.

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Arielle_de_siorac
[Quelques mois plus tard]

Jour après jour, le temps s'échappait, entraînant inexorablement Arielle un peu plus loin dans la vieillesse. Ses cheveux étaient désormais plus gris que bruns, promettant même de blanchir dans un avenir pas si lointain. Et pourtant, malgré quelques soucis de santé qu'elle taisait par coquetterie, la comtesse conservait l'énergie qui l'avait caractérisée lorsqu'elle était dans la force de l'âge.

Bien sûr, cela était dû en partie à son caractère mais s'expliquait également par la présence d'une adorable petite fille auprès d'elle.

La vie à l'Hostel de Gilraen s'était organisée autour du secret à préserver. La nourrice et l'enfant n'étaient en aucun cas autorisées à descendre au rez-de-chaussée. Elles passaient de paisibles journées entre les combles et le petit salon du dernier étage, où la comtesse venait souvent pour lire ou broder. Icelle aimait la compagnie discrète d'Aglaé, la nourrice, et surtout de ce doux petit monstre avec qui elle partageait son sang.

Laetitia était un bébé silencieux, presque songeur. Les réticences d'Arielle, ravivées chaque soir en ses réflexions amères, fondaient chaque matin à la vue des sourires lumineux que la petite faisait à l'apparition de sa tante. Le bras problématique restait en permanence dissimulé dans un gant soigneusement ajusté. On aurait dit que tout était normal.

La comtesse vivant ces temps-ci à l'écart du monde et des siens, il avait été jusque là relativement simple d'éviter que l'on remarque la présence importune en sa demeure. Toutefois, cela devait forcément changer un jour ou l'autre.

Justement, deux visites s'annonçaient à Paris: sa grande et belle fille Rose, de même que Eoghan de Dénéré, le fils de la cousine Chimera. Si Arielle se réjouissait de ces arrivées prochaines, elle ne pouvait s'empêcher de se tracasser à l'idée que le secret soit ainsi éventé.


Vous allez devoir rester dans les combles le temps des visites, Aglaé, avait averti la comtesse. Nul ne doit vous entendre. C'est bien compris?

La jeune femme avait acquiescé en soupirant. Elle était en prison! Quand reverrait-elle le ciel, la rue, la campagne? Allait-elle devoir attendre que l'enfant n'en soit plus un?
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Eoghan
Oh Paris, Paris, Paris !

Enfin... Paris quoi. Drôle de ville que le gamin blond ne comprend pas toujours. Tant de personnes l'admiraient, et tant d'autres la détestaient. Croisement entre l'opulence, la richesse, la pauvreté et l'infamie. Vraiment, une étrange ville.

Heureusement ce jour, le jeune fils du Duc du Vannetais et de la Baronne de Bubry n'aurait pas le temps de jauger de tout cela, car sa visite ne concernait qu'un point précis : visiter la cousine de sa mère, la célèbre Arielle de Gilraen de Dénéré.
Il y avait un but sans vraiment en avoir. Peut-être juste l'envie de s'évader un peu de l'Alençon ou de tout autre soucis, avec une excuse bien ficeler pour aller rendre visite à la Comtesse de Hoorn, qui l'avait fort impressionné lors des fois où il l'avait croisé.
D'ailleurs, ce n'était pas tant pour les fonctions qu'elle avait occupé dans le passé plutôt que pour la ressemblance qu'il y avait entre eux deux. Elle, qui était originaire de l'Anjou à une époque où ce dernier faisait preuve de positions indépendantistes, tout en servant la France. Un peu comme lui qui venait de l'indépendante Bretagne et qui pourtant, occupait des fonctions dans le Domaine Royal. De sa rencontre avec elle et de ce qu'il en découlerait, Eoghan espérait au fond de lui pouvoir prendre exemple sur elle et tout comme elle, avançait dans un monde à deux extrêmes que peu de personnes pouvaient comprendre, n'étant pas tiraillées par deux opposés.

Et ainsi, les pensées s'accumulaient dans l'esprit tourmenté du jeune garçon de treize ans et demi, prit dans des problèmes d'adultes avec un esprit d'adolescent et un corps plus petit que la moyenne qui le faisait davantage apparaître gamin que presqu'homme.

Mais déjà, le carrosse aux armes des Cassel d'Ailhaud, puisqu'emprunté à la Duchesse d'Alençon, Deedlitt, s'était engagé dans la rue St Antoine pour quelques instants après s'immobilisait devant les grilles du Manoir Gilraen.
Et le chauffeur d'annoncer "Eoghan de Dénéré-Dongenan, fils de Chimera de Dénéré-Dongenan"...

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Rosedeplantagenest


Depuys le temps qu’elle avait fait partir la missive à sa mère afin de prévenir de son arrivée imminente…

Soupire…

Ce temps qui luy faisait trop souvent défaut…Ce temps dont elle manquait cruellement ! Sa mère devait estre morte d’inquiétude pour le coup !

Glissement d’un minois par le rideau afin de voir où ils sont, bonne nouvelle ils sont sur Paris déjà ! Evidemment le cortège est ralenti par ces badauds qui cherchent toujours à savoir qui se trouve caché derrière les rideaux et elle doit reculé son visage en voyant une main tendue vers elle, elle fronce les sourcils en voyant le noir de crasse et s’installe plus au milieu de sa banquette avant de sourire à la servante qui l’accompagne.
L’empressement prend possession d’elle, et si elle était debout, elle piétinerait d’impatience…Le carrosse ralentit enfin, elle ferme ses yeux et respire profondément, elle allait enfin retrouver sa mère !

Nul besoin de l’annoncer, elle entend les grilles s’ouvrir avant que sa voiture ne soit proche et elle peut entendre le bruit des sabots poursuivre leur route jusqu’à l’arrêt complet.

Le temps s’arrête alors, elle a l’impression que tout file au ralenti, que le cocher a décidé de la faire patienter alors qu’elle est prête à descendre !
Enfin sa porte s’ouvre et elle dépose sa main sur celle du cocher pour en descendre. Elle a revêtue une robe bleue et laisser ses cheveux détaché, faisant des boucles dans son dos.

Pressée, elle se dirige droit vers l’entrée du manoir quand la porte s’ouvre à ce moment là, les gens de la maison la reconnaisse et lui sourit en s’inclinant, elle leur répond par un sourire et se dirige tout droit vers le bureau de sa mère, espérant la trouver la bas…


« -Mère ? »

Elle ouvre la porte du bureau en souriant, ne sachant pas que son cousin Eoghan faisait lui aussi son arrivée à ce moment précis…

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Arielle_de_siorac
Vous ferez monter des vivres aux combles matin et soir, ordonnait Arielle à son intendant. Ce dernier, le front humide de nervosité, acquiesçait avec vigueur. Ce sera Berthe qui ira. Discrètement. Au plus tard à prime en matinée, et le soir pas avant que nos hôtes ne soient couchés.

La vieille comtesse avait beau n'avoir qu'un filet de voix pas plus sonore qu'un murmure, ses ordres étaient reçus comme autant de jappements militaires. Il fallait maintenir serrée la discipline en cette grande maisonnée, et la fébrilité due à la combinaison du secret et du danger que ce dernier soit découvert risquait de faire faire des âneries à quelques soubrettes distraites. L'intendant Médard en était tout à fait conscient, d'où la sueur lui courant le long de l'échine.

Et si un domestique commettait une imprudence? Ce serait peut-être là la fin de la carrière de Médard, maugré les longues années de service en l'Hostel de Gilraen.


Ma Dame, le Damoiseau Dénéré-Dongenan est arrivé et vous attend dans la cour, susurra un jeune page encore tout enflé de l'orgueil de ses nouvelles fonctions.

Jetant un oeil à cet enfant encore inconnu d'elle, la comtesse leva un sourcil mais se contenta d'acquiescer. Elle demanderait plus tard à son intendant où il avait dégoté un tel paon.

Elle allait quitter les communs lorsqu'elle se retourna pour toiser ses gens d'un regard sévère.


Pas un mot, pas un geste, pas même le moindre souffle suspect, vous m'entendez?

Arrivée dehors où l'on aidait son visiteur à descendre de carrosse, elle arbora un large sourire qui, s'il était sincèrement heureux, cachait - elle l'espérait - l'étendue de son anxiété.

Mon jeune cousin, vous voilà! chuchota-t-elle en l'embrassant sans façon. Comme vous avez grandi! Je vous reconnais à peine.

L'adolescent était certes petit pour son âge, mais dépassait tout de même un peu Arielle qui était véritablement courte sur pattes.

Avez-vous fait bon voyage? Est-ce la première fois que vous foulez notre bonne capitale royale?

À travers le flot de ses questions, la comtesse aperçut un autre carrosse, celui-là frappé des armes de sa fille. Haussant des sourcils surpris, Arielle se tourna vers les laquais affairés à soigner les nombreux chevaux des deux escortes.

Ma fille est ici?

Ô Aristote... Et si Rose était arrivée alors que... Et si elle avait eu le temps d'entendre... Ou même de voir! Quand était-elle donc arrivée?!?
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Rosedeplantagenest


Son sourire s’évanouit rapidement en trouvant la pièce vide de la présence bien aimée, et une chose étonna encore plus Rose : la pièce estait …différente, accueillante, trop mesme…Ou quelque chose d’autre mais ceci se mict à la tracasser…Fronçant les sourcils, elle fict demi tour sur elle-mesme et sursauta en mesme temps qu’une servante qui se dirigeait vers elle.

Rose ne la connaissait poinct encore mais à la voir, sa mère ne devait poinct estre loin sinon pourquoi une nouvelle employée ?
Le coup de stupeur passé, Rose luy sourit et ouvra plusieur fois la bouche avant de trouver les mots juste :


« -Savez vous ou se trouve la Comtesse ? Je suis Rose, sa fille… »

Avait-elle au moins entendu une fois ce nom la jeune fille ? Rien estait moins sûr mais tant pis…La jeune fille luy sourit et luy respondict que sa mère se trouvait certainement dehors. Haussant un sourcil, Rose remercia la jeune femme, fict un pas, se retourna vers la servante et reprit la parole :

« -Si ma mère se trouve dehors, qui ais-je entendu parler dans ce salon un peu plus tost en arrivant ? Quoique…non laissez, j’ai du croire entendre parler icelieu, mais l’hostel est vaste… »

Elle qui avaist cru entendre des mots sortirent du petit salon se prit tout à coup pour une folle, mais l’empressement de retrouver le regard maternel avait eu raison d’elle. Sans réflechir plus longuement elle reprit le mesme chemin et se dirigea là ou elle venaist d’arriver. Les escaliers lui donnaient l’impression d’estre interminable et lorsqu’enfin elle posa son pied en bas, elle vict sa tendre mère dehors, elle accéléra alors et fut étonnée de la voir en compagnie d’un jeune homme.

Décidement la journée allait estre prometteuse. D’un pas léger, elle se dirigea vers sa mère et le nouvel arrivant :


« -Mère bonjour ! »

Elle s’inclina face aux deux personnes et salua le jeune homme d’un « Bon Jour »

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Eoghan
Les arrivées s'étaient croisées, mais le jeune garçon n'en eut pas conscience de suite. Rapidement, les gardes lui ouvrirent les grilles de la propriété, et le carrosse s'y enfila, suivant la voie qui lui était destinée jusqu'à non loin de la demeure.
Bien entendu, pressé et curieux, Eoghan ne se fit nullement prié pour descendre. Dès qu'il fut dehors, il s'étonna et s'émerveilla de voir qu'une si vaste propriété pouvait se trouvait à Paris, loin des affres de la pauvreté et des soucis du pouvoir royal, un peu comme si justement, tout cela n'était pas sis en la capitale du Royaume.
Cependant il n'eut point davantage le temps de poser son regard d'un vert très foncé sur les merveilles du jardin qui offrait une vue et des odeurs incroyable en cette saison printanière ni sur l'architecture de la vaste demeure, car sa cousine - pas germaine bien sûr, d'ailleurs il n'en a pas, ses deux tantes étant plus jeunes que lui - l'accueillit assez promptement et d'une manière moins distante qu'il s'y attendait, ce qui l'étonna d'ailleurs. Mais après tout, les quelques fois où il l'avait croisé, ce ne fut que dans le cadre de ses fonctions à elle à Belrupt ou au Palais des Académies, rien à voir donc avec une visite familiale.
D'ailleurs, ce qui lui sembla être de l'enthousiasme provenant d'Arielle lui ôta une partie de l'anxiété qui le rongeait, étant d'un naturel timide et peu assuré.

Des exclamations, la Comtesse passa aux questions, et ce fut donc au tour du jeune fils de Chimera de prendre la parole.


J'ai certes un peu grandi, mais vous, n'avez point changé. Toujours aussi radieuse et... impressionnante.

À vrai dire, le breton alençonnais ne savait point si cela se disait de quelqu'un, mais il n'était pas toujours des plus doués dans l'art de la parole, et sa franchise lui faisait dire parfois les choses d'une façon qu'il aurait préféré autre. Et ayant surtout retenu de ses rencontres avec l'ancienne Grande Académicienne Royale la classe et la force qu'elle dégageait malgré son âge, il ne put que constater à haute voix qu'elle n'avait pas changé... Quoi que, peut-être paraissait-elle même plus radieuse qu'avant, comme si quelque chose avait changé. Mais ne la connaissant pas plus que cela, il n'alla pas plus loin dans ses réflexions, et se contenta de répondre aux questions posées.

Oh oui, j'ai fait bon voyage. Je suis habitué à ceux-ci, entre le Vannetais en Bretagne, ou Saint Omer en Artois... Alençon-Paris me semble presqu'être trop court pour être un véritable voyage à vrai dire.

Comme d'habitude, il s'était perdu dans une réponse un peu trop complète à une question pourtant fort simple. Trait de caractère certain du jeune Dénéré-Dongenan que d'en dire toujours plus que nécessaire, voir trop parfois.

Certes non, ce n'est pas la première fois.

Inutile de dire que la première fois fut il y a fort peu de temps lorsque la Comtesse de Lille sa préceptrice, apprit à Saint Omer la mort de Leah Melani lors du baptême de la fille de cette dernière, et partit sous le coup de la rage et de la colère à Paris pour la Chapelle Sainct-Antoine, afin de s'assurer de la véracité de ces faits qu'elle ne voulait admettre.
Etrange et triste prime visite à Paris donc, qu'Eoghan ne voulait pas pour l'instant évoquer.

Puis Arielle afficha sur son visage un air surpris, suivit de ce qu'il crut percevoir comme un filet d'inquiétude alors qu'elle apprenait que sa fille était ici. Bien entendu, il ne comprit pas ce qu'il pouvait y avoir d'inquiétant en cela, et de toute façon, quelques instants après la fille en question arriva quelques instants après.

D'une élégante beauté, la jeune femme s'empressa de les saluer avec des manières parfaites. S'il était au courant par le hasard que la Comtesse de Hoorn avait deux fils, il ne l'était point pour la fille. Jaugeant rapidement que la jeune femme devait être plus âgée que lui de quelques années, il se posa intérieurement la question de si elle était l'ainée de la fratrie ou pas.
Mais comme pour le reste, il aurait l'occasion de découvrir tout cela plus tard.


Bien le bonjour Dame.

À son tour, le garçon de treize années s'incline, et galant, offre un baise-main à l'arrivante, puis se remet bien droit, les joues émaciées légèrement rosies par son excessive timidité. Le regard se porta finalement sur son hôte, ne sachant que faire.
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Maxxas
( A la grille)

Ainsi, c'était celà, Paris...Tudieu, que de gourgandines et de marauds en peuplaient les rues!

Parfois, un parfum trahissait le passage d'une Dame de bonne société, souvent dissimulée sous des capuches qui ne laissaient hélas guère l'oeil pénétrer le secret d'un visage.

A d'autres moments, une voix plus forte que la populace témoignait du passage de quelque noble, mécontent de frayer ainsi malgré lui parmi le petit peuple de Paris.

Ayant vérifié que Dame Rose était en sécurité à l'intérieur de la cour pavée, il décida d'attendre un signe lui indiquant qu'il serait le bienvenu céans.

Regardant le passage incessant des Parisiens, il hocha la tête négativement en direction d'une fille des rues qui se dirigeait vers lui, puis s'installa dos au mur, son maigre pécule à l'abri des tire-goussets.


L'observation attentive des passants lui apprit de nombreuses choses sur le mode de vie des habitants de la capitale du Royaume, leur étrangeté ne le cédant parfois qu'à leur apparente folie...
Arielle_de_siorac
Son jeune visiteur avait d'abord semblé un peu nerveux mais après une minute ou deux de bavardages courtois, ses traits se détendirent. Arielle en fut ravie: elle souhaitait que le séjour de son parent se passe bien. Et puis, s'il était apaisé, il serait moins sur le qui-vive et risquerait peut-être moins de remarquer...

Rose fit alors son apparition radieuse. Sa mère l'examina d'un coup d'oeil à la recherche d'une émotion suspecte.


Ah ma chérie, te voilà! Mais quand es-tu donc arrivée? Elle espérait que son anxiété ne pointe pas à travers ses chuchotements.

La comtesse laissa Eoghan lui baiser la main, puis elle pris sa fille dans ses bras, sans cérémonie. Prendre ses enfants sur son coeur était toujours un tel bonheur pour la vieille dame! En particulier sa seule fille, qu'elle chérissait comme ses prunelles.


Je te présente ton cousin Eoghan de Dénéré-Dongenan qui nous arrive d'Alençon. Eoghan, voici ma fille Rose Deldor de Plantagenest.

Laissant les cousins faire connaissance un instant, Arielle tourna les yeux machinalement vers la grille d'entrée, comme si elle avait senti un regard peser sur elle. Un étranger se tenait là, les épiant, avant de disparaître. Peut-être avait-il vu qu'elle l'avait repéré.

La comtesse fronça les sourcils. S'il n'était pas rare que les humbles badauds manifestent de la curiosité envers les opulentes demeures de la rue Sainct-Antoyne, il lui était tout de même déplaisant de se voir ainsi observée sans vergogne. Mais que faisaient les gardes postés à cette même grille? Pourquoi ne chassaient-ils pas cet importun? Elle se promit de tancer son intendant à ce propos.


Ne restons pas dehors, murmura-t-elle dans un geste vers l'hostel, ces nuages lourds semblent annoncer une averse.
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Rosedeplantagenest


Le jeune homme répondit rapidement de façon parfaite et à en juger par sa tenue vestimentaire il ne se trouvait point icelieu par hasard…Invitation de sa mère ? Très probablement et cela la ravissait de rencontrer de nouvelles personnes !

Elle sourit au jeune homme avant de sentir les bras aimant de sa mère contre elle…Cela luy avait manqué...Trop mesme… qu’elle se laissa faire comme une petite fille. Mais les embrassades avaient une fin et la petite fille qu’elle était en présence de sa mère, redevint la jeune femme lorsqu’elle l’entendit faire les présentations. Se tournant alors vers son cousin, son sourire se fit plus large et les mirettes plus pétillantes.


« -Je suis sincèrement ravie de faire vostre connaissance ! C’est toujours un honneur que de rencontrer les membres de nostre famille ! »

Suivant le regard de sa mère, Rose vit les lourds orages annonciateurs de pluie et d’un signe de tête acquiesça ses propos.

Lentement, elle suivit sa mère et Eoghan dans le petit salon du manoir et s’installant dans un large fauteuil laissa une des servantes apporter de quoi se sustenter.


[color=violet]« -Alors Sieur...Eoghan vous venez d'Alençon...Belle contrée! Vous estes de passage ou vous restez quelques temps sur Paris? »[/color
]
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Eoghan
Rose Deldor de Plantagenêt... Plantagenêt. Un grand nom que voilà, plutôt rare de surcroît.
Cependant, Arielle était une Gilraen & une Dénéré... Comment sa fille ainée pouvait-elle en ce cas s'appelait Deldor de Plantagenêt ? Un premier mariage ? Bah... Il éclairerait ce nouveau mystère plus tard.
Mais pour l'heure, en effet, il était tant de rentrer, et Eoghan avait déjà oublié ce qu'il semblait avoir décelé sur le visage de la Comtesse comme des tracas.

La petite troupe alla donc s'installer à l'intérieur du manoir, dans le salon, à l'abri de la météo menaçante.

Rapidement, sa cousine ranima la conversation sans laisser le temps au silence de s'installer.


-Oh oui, l'Alençon est une belle contrée... Certes un peu vide, et qui mériterait à ce que les gens viennent s'y installer. Et je suis là pour quelques jours sur Paris, ici-même, n'étant venu que pour rencontrer votre mère.

Léger sourire du jeune garçon vers Arielle pour la remercier de son hospitalité, puis les mirettes vertes se posent à nouveau sur la cousine.

-Et vous-même ? Habitez-vous Paris ou la province ?
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Beeky
Toutes deux estoient à pied, l’air de Paris se faisoit doux à défaut d’estre pur… et les deux jeunes femmes avoient choisi de profiter des premiers rais ardents du soleil pour s’en aller visiter la Comtesse Arielle. Allant d’un pas de promenade, Aelis et Beeky apprécioient l’architecture des riches demeures de ce quartier Saint Antoine, qui s’accommodoient pourtant des marais tout proches et nauséabonds.

Les deux belles-sœurs avoient fini par sympathiser et sembloient jouir d’une complicité toute faicte de fraischeur et de joye de vivre. Le séjour champenois d’Aelis s’estoit révélé quelque peu maussade et la jeune savoyarde se languissoit de son Empire natal. Fort marrie, Beeky eut l’idée de lui proposer de séjourner en son hostel particulier, sis en la capitale, à l’angle de la grand’rue Saint Jacques.

Il faisoit beau, il faisoit chaud, les deux nobles dames vouloient profiter de la douce après midi adoncque laissèrent-elles leurs pas les guider au hasard des ruelles. Les badauds se retournaient parfois sur leur passage, mais point elles n’y prestoient attention. Elles estoient fort différentes. L’une brune, l’autre chastain clair. L’une d’un esprit frondeur et l’autre estonnement polissée, coulée dans un moule qui sembloit lui convenir à merveille. Ce n’estoit d’ailleurs point, non sans une certaine crainte, que Beeky alloit introduire sa jeune belle-sœur, en la société parisienne…


    Allons, ma chère Aelis, estes-vous preste pour affronter la vye parisienne ?

Petit coup d'oeil malicieux, demi-sourire complice, Beeky se sentoit retrouver ses vingt ans au contact de son espiègle belle-soeur.
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