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[RP] Hostel de Gilraen, rue Sainct-Antoyne

Aelis
Pérégrinations parisiennes des deux belles-sœurs.
Notre Aélis internationale ne pouvait s'empescher d'ouvrir de grands yeux de chouette hulotte cherchant pitance à chaque fois qu'elles passaient devant un nouvel hostel...
On était vraiment loin des sinistres chasteaux-forts auxquels elle était habituée, mesme si elle avait accompli notre de travaux de modernisation en son Cerrione.
Il fallait dire qu'avec la mine d'or sise en son fief, la damoiselle avait presque trop d'argent, et se plaisait à en dépenser de fortes sommes pour faire quelque bien, à l'exemple de l'orphelinat de San Michele, dont elle ignorait en quel état elle le retrouverait en rentrant en Savoye.
C'était folie que d'avoir quitté ses terres, et les plaines biellaises, mais le décès prématuré d'Arthur avait plus que contribué à son besoin de changement.

A présent, le deuil était fait, et elle se sentait preste à repartir.
Repartir... Le problème étant de se trouver une escorte.
Mais cela serait bientost chose faite, et elle dirait adieu à la Champagne sans rien regretter, si ce n'était quelques amitiés, dont la plus aboutie semblait estre celle qui la liait à sa belle-sœur.
Pourtant, on ne pouvait pas dire qu'elle l'avait aimée au premier regard.
Que nenni, je vous dis !
Il lui avait semblé que son frère s'apprestait à épouser une femme hautaine et condescendante, lui qui était si bonhomme malgré ses airs de barbare tout droit descendu des Wisigoths ou elle ne savait quelle tribu...
Et finalement - et c'était souvent la mesme chose avec Aélis - il s'était révélé que sa première impression avait été fausse, orgueil et préjugés again and again.

Bref, leur mission du jour était de rendre visite à une proche amie de Beeky, prénommée Arielle, comtesse de son état, mais la jeune pucelle n'en savait guère plus.
Et à vrai dire, était préoccupée par ce fait, mais n'osant passer Beeky à la question, comme elle savait pourtant si bien le faire, elle échafaudait les plus folles histoires en son esprit, sur fond d'hostels parisiens d'un luxe certain, et des odeurs nettement plus déplaisantes des rues de Paris.
Mais une question d'Attigny la sortit de ses idées farfelues, au moment où elle en était à se demander si la Comtesse n'était pas une ancienne pirate reconvertie dans les mondanités.


Allons, ma chère Aelis, estes-vous preste pour affronter la vye parisienne ?

La vie parisienne...
Grande question que celle que Beeky venait de lui poser.
Qu'était-ce au juste que la vie parisienne ?
Ce qu'elle en imaginait, c'est à dire des sourires de façade, des duels sous les ponts et des secrets d'alcôve, ou ni plus ni moins que ce qu'elle avait déjà connu par le passé ?


Ma foy...
Je n'ai jamais été une grande mondaine, mais après tout...
Si vostre amie est aussi sympathique que vous l'estes à mes yeux, cela ne devrait pas poser de complication majeure !
Enfin je l'espère.

Et encore une fois, Beeky, mille mercis de m'avoir sortie de mon trou champenois...
Quoique la réclusion ait permis d'embellir mon teint, j'avais peur de finir par sentir le renfermé !


Un sourire étira les lèvres vermeilles de Cerrione, dont les yeux pétillants traduisaient une profonde envie d'éclater de rire.
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Cherchez pas; la plus belle femme de France, c'est môa.
Arielle_de_siorac
Ma fille séjourne au Poitou, répliqua la comtesse d'un ton un peu sec. Malgré ce que Rose lui avait annoncé noir sur blanc dans sa dernière lettre, Arielle ne pouvait se faire à l'idée que cette dernière ait déménagé en ce duché qu'elle-même honnissait depuis... depuis si longtemps que ça ne pouvait être remis en question.

Mais à l'air interdit de ses hôtes, la vieille dame se rendit compte qu'elle venait de manquer d'élégance.


Excuse-moi d'avoir répondu à ta place, ma chérie. Je... Je suis inquiète pour ton frère Laurens, dont je n'ai plus de nouvelles depuis des mois.

C'était vrai, bien sûr, mais pas l'entière vérité. La présence gigotante d'une certaine boule de chair entre ses murs déconcentrait la comtesse comme une mouche lui tournant autour de la tête.

Je compte me rendre à Bruges d'ici peu afin de mener ma petite enquête à son sujet.

Une heure avait passé; ils avaient épuisé le sujet des voyages et des origines respectives. Arielle croqua dans un abricot confit en jetant un oeil aux gros nuages qui avaient à présent tout à fait assombri le ciel de l'après-midi, plongeant Paris en une pénombre prématurée.

C'est alors que le nouveau page fit son entrée dans le petit salon. Impressionné par tant de visites somptueuses, il enfla la poitrine avant de croasser:


Leurs... heu... Mââgnificences Beeeeky Maledent de Feytiâât, Vicomtesse d'Attigny, et Ââelis Maledent de Feytiâât, Dame de Cerriôône, demandent... heu... une audieeeence à Sa Grandeur Hâârielle de Gilraêên de Dénéré, Comtesse de...

Oui, d'accord, ça suffit! s'impatienta Arielle. Décidément, ce superbe n'allait pas faire long feu à l'Hostel de Gilraen. Fais-les monter et assure-toi qu'on nous ressert du vin et des gueulardises.

Cette visite à l'improvisade était charmante, assurément. Mais la comtesse sentit une boule se former en sa poitrine. L'affluence n'allait certes pas l'aider à se détendre.

Vous allez rencontrer mon amie Beeky d'App.... Maledent de Feytiat, sourit Arielle à Eoghan. Et si j'en juge par le patronyme de celle qui l'accompagne, il doit s'agir d'une dame de sa nouvelle belle-famille.
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Eoghan
Poitou ? Le Poitou ?

Le regard porté sur la jeune femme en apprenant la nouvelle, éteint à la fois pris d'étrangeté et de curiosité. Le Poitou était l'ennemi de l'Anjou, terre Dénérienne par excellence, donc d'autant plus susceptible d'être la province la moins accueillante pour une Dénéré sinon par le nom, par le sang. Coup d'oeil sur la Comtesse qui elle, avait une réaction bien pis que la sienne. Voir même peu habituelle pour cette femme de la haute société.
Le ton cependant, changea rapidement. Laurens... N'était-ce pas le fils ainé de l'Académicienne Royale qu'elle était, et donc lui-même l'Académicien Royal que l'on n'avait point vu depuis des mois à l'Académie ? Si, sans doute. En y pensant, le rouge lui monta aux joues alors même qu'il avait eu une rencontre avec l'actuelle Grande Académicienne Royale, Sindanarie Carsenac, était fortement en colère de la mort de l'Institut d'Histoire, dont ledit Laurens était censé être en charge.

[...]

Et puis finalement, les discussions se pressèrent, s'enchainèrent et s'évaporèrent plus ou moins tranquillement.


Leurs... heu... Mââgnificences Beeeeky Maledent de Feytiâât, Vicomtesse d'Attigny, et Ââelis Maledent de Feytiâât, Dame de Cerriôône, demandent... heu... une audieeeence à Sa Grandeur Hâârielle de Gilraêên de Dénéré, Comtesse de...

Son visage se crispa en entendant les paroles du garçon. Eoghan n'était certes pas spécialiste en le recrutement des gens de maison, mais ce jeune page rien qu'à la manière de parler, agaçait le blondinet. Qu'avait-il pris à la Comtesse d'engager un tel... personnage ?

Vous allez rencontrer mon amie Beeky d'App.... Maledent de Feytiat. Et si j'en juge par le patronyme de celle qui l'accompagne, il doit s'agir d'une dame de sa nouvelle belle-famille.

Acquiescement de la tête du jeune garçon, qui sur le ton de la conversation lance :

Et bien. Je ne croyais pas rencontrer tant de monde en une heure à peine. Est-ce habituel pour vous que de recevoir tant de personnes ? Sourire pour agrémenter ses paroles. La nervosité évidente de la Gilraen n'avait pas échappé au jeune fils ainé de Chimera. En tout cas, je me ferai une joie de rencontrer une personne sûrement aussi estimable que vous.

Eoghan avait beau être très jeune, il n'en était pas moins éduqué aux bonnes manières et belles paroles qu'il fallait avoir en les nobles compagnies.
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Beeky
Les grilles de l’hostel se profiloient au loin, tout comme les gros nuages qui commençoient à s’amonceler en le ciel parisien. Les deux champenoises de présentèrent aux portes de la comtale demeure, toutes pimpantes, l’esprit libre, loin des tourments qui agitaient leur duché.

Vivre loin des soucis et des tracas, respirer la liberté d’une vie parisienne où tout n’était que luxe, calme et plaisirs des yeux. Il y avoit bien long temps que Beeky n’avoit gousté aux délices d’une vie de noble dame fortunée et son époux n’étant guère enclin aux mondanités, quoi de plus naturel que d’emmener sa très jeune belle-sœur découvrir le cercle restreint de certains salons parisiens…

Beeky jeta un petit coup d’œil rapide sur la toilette d’Aelis et ses boucles brunes si bien arrangées autour de son visage plutôt intéressant… Nul doute, la jeune femme remporteroit un vif succès auprès de la gente masculine. La jeune espousée en estoit là de ses réflexions lorsqu’à peine franchies les portes de l’hostel, une sorte d’aboyeur public les introduisit auprès de la comtesse. Nouveauté ou caprice de son amie Arielle, peut-être alloit-elle en lancer la mode, qui sait…


Leurs... heu... Mââgnificences Beeeeky Maledent de Feytiâât, Vicomtesse d'Attigny, et Ââelis Maledent de Feytiâât, Dame de Cerriôône, demandent... heu... une audieeeence à Sa Grandeur Hâârielle de Gilraêên de Dénéré, Comtesse de...

La vicomtesse se tourna vers la cadette de son époux et lui lança, d’un air goguenard

Allons-y, ma chère, entrez en lice, je suis susre que la comtesse va vous adorer !

Frou-frou de robe qui traine sur le parquet, parfum capiteux de rose qui s’exhale à outrance laissant un souvenir olfactif dans son sillage, Beeky fict son entrée en toute… simplicité.
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Rosedeplantagenest


Voici qui venait d’estre dit…et Rose comprit immédiatement que son choix n’avait poinct séduit sa mère…Changer de demeure une nouvelle fois ? Si sa mère le lui mandait, elle le ferait sur le champ…Son frère Percy le lui avait proposé dans son dernier courrier d’ailleurs !

Elle sourit à sa mère, pardonnant ce qu’il n’y avait pas à pardonner, mais notant tout de mesme une chose bizarre chez elle…Quelque chose la troublait, mais quoi ? L’histoire de Laurens ne la convainquit pas totalement, et elle profiterait de la soirée pour savoir si tout allait bien pour elle.


« -Ho vous comptez vous rendre à Bruges ? Mais quand ? Et avec….. »

Point le temps de poursuivre que le valet fait son apparition, hurlant et bafouillant ou non, ceci estait peut estre son accent…Mais cela estait fort désagréable à l’ouie…Elle nota aussi dans un coin de son esprit qu’elle devrait entretenir sa mère à propos de ses nouveaux domestiques !

Toute heureuse que sa marraine fasse une visite à sa mère, Rose sentit une bouffée de bonheur l’envahir et sourit aux propos d’Eoghan avant de luy dire sur un ton enjoué :


« -Il y eut des jours ou la demeure estait sans cesse en mouvement ! »

Un sourire à sa mère avant d’entendre des pas venir à eux, Rose se lève et fait un pas en avant, se sortant du fauteuil et se mettant face à la porte pour accueillir sa chère marraine, juste derrière sa mère.

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Aelis
Ne pas se laisser aller à sa timidité naturelle, c'était l'objectif que s'était fixé la demoiselle pour ceste journée.
Alors qu'elles suivaient le valet à travers les couloirs de l'hostel, elle n'avait de cesse que de croiser un miroir, ou toute autre surface réfléchissante, afin d'y pouvoir mirer son reflet.
Non point par narcissisme, mais elle avait peur d'estre décoiffée, ou que sais-je.
Elle craignait déjà suffisamment d'estre ridicule par son comportement, autant d'assurer qu'au moins son apparence n'avait rien qui ne put lui porter préjudice.


Allons-y, ma chère, entrez en lice, je suis susre que la comtesse va vous adorer !

La malicieuse Aélis se retint de tirer la langue à sa belle-sœur, et se contenta d'un sourire complice.
Enfin ses yeux rencontrèrent un miroir, et la jeune femme fut rassurée.
Ses boucles brunes encadraient toujours un visage de porcelaine, aux grands yeux noirs frangés de longs cils, et aux lèvres finement ourlées.
L'entestant parfum de rose de Beeky se meslait au plus discret jasmin qu'affectionnait sa cadette.
Un pas derrière Attigny, elle la suivait, et toutes deux furent introduites au salon.
Le suspense était à son comble.
La Comtesse était-elle une ancienne ribaude, oui ou non ?

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Cherchez pas; la plus belle femme de France, c'est môa.
Arielle_de_siorac
L'apparition irritante du jeune page fit place à celle, infiniment plus charmante, de la grande Beeky et d'une délicieuse brunette aux boucles coquines. Arielle oublia un instant ses tracas et, s'appuyant sur sa canne, vint embrasser son amie de vieille date.

Ma chère, quelle plaisante surprise que de te voir céans! Sa voix n'était qu'un murmure à peine plus audible que le froissement des pantoufles sur le parquet.

La comtesse serra la visiteuse sur son coeur, sans se soucier des courbettes en vogue dans les salons de Paris. Il y avait belle heurette qu'elles étaient passées au-delà de ces gymnastiques mondaines.


Te voilà rayonnante, telle une jeunette prête à faire son entrée dans le monde!

Se tournant alors vers la jeune femme qui l'accompagnait, elle lui prit les mains en la gratifiant d'un large sourire.

Dame Aelis, soyez la bienvenue en l'Hostel de Gilraen.

À ces mots, cependant, l'image du poupon des combles reprit sa course nerveuse autour de la tête de la comtesse.

Je suis Arielle, chuchota-t-elle simplement, la gorge légèrement nouée.

Avec un petit soupir, elle désigna d'un geste les deux jeunes gens qui se tenaient sagement cois quelques pas derrière.


Je vous présente Eoghan de Dénéré-Dongenan, fils de ma cousine bretonne Chimera. Et voici ma belle grande fille Rose Deldor de Plantagenest. Tous deux viennent d'arriver pour un court séjour en la capitale.
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Aelis
Visiblement, elle s'était trompée.
La Comtesse n'avait en rien l'air d'une ancienne ribaude.
Ou alors, elle cachait très très bien son jeu.
Point de pirate non plus, ni de princesse de Babylone, ni d'esclave nubienne.
Déception ?
Que nenni !
L'aura bienveillante qui semblait entourer la Comtesse ravissait notre jeune aventurière de salon.
Imposante Comtesse, certes, non point par sa taille ou autres futilités purement physiques, mais un quelque chose de purement aristocratique.
Quoique...
Enfin, la chose serait à étudier plus en détail.


Dame Aelis, soyez la bienvenue en l'Hostel de Gilraen.

Mille mercy, vostre Grandeur !

Elle précisa son prénom à son intention, mais quelque chose semblait la contrarier, d'un coup.
Montée de stress chez notre Aélis internationale, qui rosit sans trop comprendre ce qu'elle avait fait de mal, et dont le regard convergea immédiatement vers ses pieds.
Ce qui pouvait passer pour de l'humilité ou de la timidité...
Mais qui n'en était pas.
Pas le moins du monde, mesme.


Je vous présente Eoghan de Dénéré-Dongenan, fils de ma cousine bretonne Chimera. Et voici ma belle grande fille Rose Deldor de Plantagenest. Tous deux viennent d'arriver pour un court séjour en la capitale.

A tout deux elle adressa un signe de teste, et reprenant un peu de contenance, lança un enjoué :

Enchantée !

Tout cela en les observant, l'un et l'autre.
Et ne trouvant rien à redire sur leur mise ou leur attitude à tous deux, elle tourna la teste vers Beeky, lui adressant un nouveau sourire complice, et l'interrogeant du regard, l'air de dire : "Ça va ? Je ne fais pas trop bouseuse fraischement débarquée de mon bled savoyard ?".
Dialogue muet dont peu savent saisir le sens, souvent propre aux amis ou aux amants.

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Cherchez pas; la plus belle femme de France, c'est môa.
Beeky
La pièce avoit beau estre encombrée d’objets raffinés, de tapisseries et meubles cossus, la porte sitost franchie, la silhouette d’Arielle se détacha du décor comme par quelque sortilège bienveillant. La comtesse s’en alla rejoindre ses deux visiteuses et serra fort Beeky sur son cueur. Ces embrassades familières estoient de doux moments de pur bonheur. L’étreinte de leurs deux corps sentant la vitalité couler en les veines de l’autre avoit toujours esté rassurante et pourtant quelque chose mit Beeky mal à l’aise …

La démarche d’Arielle, s’aidant du secours de sa canne se faisait-elle plus lourde ? Son regard paraissoit-il plus sombre, sa mine moins radieuse… Impression diffuse, malaise insidieux, l’inquiétude gagna la vicomtesse qui, se détachant de son amie, lui sourit un instant sans mot dire, l’enrobant d’un regard inquisiteur.

Cela estoit toujours ainsi lorsque leurs regards se croisoient, quoique… au fil du temps peut-estre estoit-ce plus fort, plus intense, car de voir Arielle s’appuyant sur sa canne, sa fille en asge de convoler en justes noces, Beeky commençoit à faire le décompte des années... Cela faisait des siècles qu’elles se cognoissoient, des années lumières qu’elles se comprenoient sans mesme se parler. Un simple regard, un sourire point aussi éclatant qu’il auroit du estre, un chuchotis se faisant moins audible et Beeky se voyoit nourrir un brin d’inquiétude. Son cœur se mit à battre à tout rompre, l’angoisse lui tenailla les entrailles, elle se mandoit quel mauvais augure planoit sur son amie.

Attigny laissa son hostesse faire les présentations puis prit la parole à son tour.


Ma chère Arielle, je suis de passage en notre belle capitale avec ma jeune belle-sœur. Je n’aye poinct diligenté de messager pour annoncer notre venue mais je vois que tu as de la visite, aussy me voicy fort contrite…

A dire le vray, Aelis s’ennuyait à mourir en Champagne et j’aye songé luy faire gouster la vie parisienne.


Sourire entendu, puis la dame renchérit un ton plus bas.

Mais dis-moy… si j’aye la mine radieuse d’une femme qui porte en son ventre le fruit d’un amour épanoui, tu n’as poinct mine gaillarde… Ta sancté te donne-t-elle quelque tracas ?

Voulant donner le change, la vicomtesse salua le parent de son amie et fit un radieux sourire à sa chère Rose qui embellissoit de jour en jour. Puis Beeky se tourna vers Aelis et avec un œil malicieux lui fit comprendre que cela n’estoit poinct sy mal pour un début. Erwin, son époux lui en auroit voulu si elle façonnoit sa petite sœur aux mœurs codées de la cour, luy brisant les élans de spontanéité qu’il aimoit tant chez elle et quy faisoit ce qu’elle estoit, une jeune damoiselle de seize printemps, toute pimpante et pleine de vye.
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Arielle_de_siorac
Était-elle donc un livre ouvert? Ce fût été pour le moins surprenant compte tenu de la carrière ayant fait la petite renommée d'Arielle, carrière basée sur le contrôle d'elle-même et des secrets qu'elle recueillait aux quatre coins de l'Europe. Il était néanmoins vrai que la Dénéré était passablement limpide sous le regard attentif de sa Beeky.

Enfin pas tant que cela, car icelle se déquiétait déjà d'un mal imaginaire. Fallait-il l'encourager dans cette voie pour écarter son esprit incisif de l'escalier menant au dernier étage?

Arielle n'en avait pas le coeur. Pas avec son amie. Et puis, mieux valait une demi-vérité qu'un mensonge entier.


Ma santé, que nenni, ma chère, chuchota-t-elle. Mon fils Laurens, assurément. Je ne sais ce qu'il advient de lui, voilà des mois qu'on n'a plus de nouvelles. Il a disparu du jour au lendemain.

Puis, la nouvelle ayant eu le temps de faire son chemin dans l'ombre de cette première réponse, elle vint illuminer le visage de la vieille comtesse.

Oooooh Beeky, mes félicitations! Un enfançon, quel bonheur!

Entraînant les deux dames vers les fauteuils, elle invita tout le monde à s'asseoir tandis que l'on resservait du vin, des fruits confits et des noix. Un bébé... Des bébés... Un bébé rose, un bébé marqué par le Sans Nom. Laetitia. Arielle avait peur de s'échapper et de prononcer ce nom clandestin par inadvertance. Quel hasard fâcheux pour les nerfs de la comtesse! Elle n'avait assurément plus l'âge pour tant de cachotteries.

Ne vous en faites pas, nous sommes ravis de votre passage parmi nous, chuchota-t-elle, non sans échanger un regard pétillant avec Rose et Eoghan. Puis, se tournant vers Aelis: Ainsi, vous découvrez Paris? Ah vous verrez, la capitale ne laisse personne indifférent! Bien que la fange y soit peut-être plus épaisse qu'ailleurs, les trésors qui s'y cachent sont tout à fait fabuleux. Après nous, oncques n'ai-je visité de ville aussi fascinante, et pourtant j'ai fort voyagé en mon temps!

Entraînée par son propre enthousiasme, étourdie par le vin qu'elle sirotait depuis déjà quelques heures, l'esprit dissipé par la nervosité qui la tenaillait, elle oublia un instant la prudence et ajouta...

Et si Paris vous plaît, vous pourriez même y séjourner plus longuement. Je cherche une dame d'atours!

En prononçant ces quelques mots, Arielle sut qu'elle s'était trop avancée. Aïe! Comment cacher un monstre tapi au grenier à quelqu'un qui vivrait ici?

Enfin... bafouilla-t-elle, la capitale a aussi ses inconvénients... D'abord, elle est un véritable coupe-gorge...
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Aelis
Lentement, elle relève les yeux...
Observe Beeky et Arielle en pleine séance de murmures, et tente de comprendre la teneur des paroles échangées. (curiosité quand tu nous tiens... !)
Et puis...


Oooooh Beeky, mes félicitations! Un enfançon, quel bonheur!

Et la Dame de Cerrione d'ouvrir des yeux ronds comme des soucoupes.
Un bébé ?!
Erwin papa.
Mélie maman.
Isys, bientôt mariée.
Et elle...


Foutremerde ! Beeky, je suis sur le...

Défection.
Fail.
Game over, Aélis Maledent de Feytiat, sortez d'icy tout de suite et ne revenez jamais !


Euuuh, départ !

Hem, pardonnez-moi, c'est sorti tout seul.
Je sais me tenir, d'habitude.


J'en connais une qui ne retournerait pas en taverne de sitost !
Roh mais quand mesme, un bébé...
Ses prédictions se réalisaient, elle finirait vieille fille, donnant des leçons d'histoire (histoire qu'elle aurait vécu, cela allait de soi !) à ses neveux et nièce, et qui finirait dévorée par une horde de bergers allemands alors qu'elle s'en était allée faire la cueillette des champignons...
Tout cela lui fichait un coup de vieux, et comme toute jeune fille qui ne savait pas ce qu'elle voulait, elle était à la fois extresmement heureuse, et en avait gros sur la patate.

Bref, après ce petit aparté tragi-comique, Arielle les entraisna vers les fauteuils.


Ainsi, vous découvrez Paris? Ah vous verrez, la capitale ne laisse personne indifférent! Bien que la fange y soit peut-être plus épaisse qu'ailleurs, les trésors qui s'y cachent sont tout à fait fabuleux. Après nous, oncques n'ai-je visité de ville aussi fascinante, et pourtant j'ai fort voyagé en mon temps!
Et si Paris vous plaît, vous pourriez même y séjourner plus longuement. Je cherche une dame d'atours!
Enfin... la capitale a aussi ses inconvénients... D'abord, elle est un véritable coupe-gorge...


Lili prit sur elle de faire une réponse réfléchie et posée.
Pas recommencer comme tout à l'heure...
Une fois pouvait encore passer, mais deux...

Mais... Une proposition ?!
Réfléchissement, Jean-Pierre, réfléchissement.
Dame d'atour...
Rien que le dernier mot faisait gling gling à ses esgourdes.
Arielle n'aurait pas pu trouver demoiselle plus amoureuse des vestements qu'Aélis.
Certes.
Et en mesme temps, Isys voulait la revoir à la chancellerie de Savoye...
Bien, réponse élégante mais allusive devait estre faicte.


N'est-ce pas dans la fange que naissent bien souvent les plus belles fleurs ?

Doux sourire, tandis qu'elle se creuse la teste pour faire une réponse satisfaisante.
Et la proposition qu'elle lui avait faicte l'air de rien rendait sa tasche encore plus délicate.


Mes sœurs me réclament en Savoye, pour l'heure, mais certes...
Vostre proposition de prolonger mon séjour parisien mérite d'estre très sérieusement étudiée.
Paris me plait déjà beaucoup.


Nouveau sourire, ceste fois enjoué.
Elle jugea inutile de préciser que Mélisende avait jugé fort utile de lui apprendre à se défendre, étant donné la capacité presque surhumaine qu'avait Aélis à se fourrer dans toutes sortes d'ennuis, toujours contre sa volonté.
Et une dague ne la quittait que très rarement, surtout quand elle quittait les terres biellaises.
Mais elle appréciait énormément l'honnesteté d'Arielle, qui loin de chercher à l'emberlificoter lui montrait également les aspects négatifs qu'il y avait à vivre en une telle fourmilière.

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Cherchez pas; la plus belle femme de France, c'est môa.
Eoghan
De salutations légères en regards intrigués, le jeune garçon écoutait, passif.

Les discussions qui s'entamaient lui paraissaient si... éloignées de ses intérêts. Normal, en même temps. Des quatre autres personnes présentes, ils ne connaissait rien ou presque. Que cela soit les deux visiteuses impromptues ou la fille ainée, jamais il ne les avait vu auparavant. De la Comtesse de Hoorn il ne connaissait non plus que peu de choses, sa visite à Paris étant essentiellement faite d'ailleurs pour palier à ce manque. Et puis franchement, que ces discussions l'ennuyait... Les bébés ou les mondanités, tout cela lui était tellement étranger pour un garçon plutôt en proie à des envies chevaleresques, et qui n'aurait atteint sa majorité qu'en Octobre prochain.

Alors, que dire ou faire sinon se cloîtrer dans un pieu silence et s'enfoncer discrètement dans son siège ? Bah... Rien.

Discrètement, bras accoudé, Eoghan appuya sa joue dans sa main, et soupira.

Déjà d'une nature très timide, il ne fallait pas attendre à ce qu'il s'intègre à des conversations féminines, ou à en lancer une nouvelle.

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Aelis
Un léger soupir fait se dresser l'oreille exercée de Cerrione.
Il est vrai que ces si féminins pépiements devaient en agacer au moins un icelieu.
Au moins un, car il arrivait certains jours où Aélis arrivait à s'auto-saouler.
Souvent lorsqu'elle jouait à "qui de nous deux est le plus malheureux ?"
Et à ce petit jeu, elle boxait en catégorie poids-lourds.

Mais aujourd'hui, point de ce petit jeu, elle avait à cœur de se rendre agréable.
Main posée sur le bras de Beeky, échange de sourires.
Elle la laisse discuter avec Arielle, elle doivent avoir tant de choses à se dire...
Et dardant des yeux pleins d'intérest non feint vers le jeune homme, demande :


Messire Eoghan...
Connaissez-vous les principes d'une joute ?
Ma sœur m'a menacé de m'y inscrire...

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Cherchez pas; la plus belle femme de France, c'est môa.
Eoghan
Au milieu des papotages féminins, le jeune blondinet entendit son nom. Par automatisme, il releva son buste, juste histoire de rester présentable.
Les joutes ? Ah bah oui, les joutes... Comment avouer à la jeune femme qui tentait d'intégrer le Breton Alençonnais à une nouvelle discussion qui aurait pu l'intéresser qu'il n'y connaissait rien ou presque en joutes ? À vrai dire, pas tellement envie de l'avouer. A l'âge adolescent, on avait davantage envie de faire le paon que de se montrer défaillant en quoi que ce soit. Or, le domaine des armes même s'il l'intéressait grandement, était sans doute celui où le jeune garçon s'y connaissait le moins. Depuis déjà pas mal de temps il aurait dû recevoir l'enseignement du Breton Duc de Retz pour ce domaine, mais cela pour l'instant, ne s'était pas produit.
Bref, le regard vert foncé qui pouvait presque semblait dur et impassible tellement la couleur des iris était compacte se posa sur le visage de sa nouvelle interlocutrice. Le défi était de taille. Répondre sans pour autant montrer son ignorance dans le domaine.


- Les joutes... N'est-ce pas cela qui chez le sang bleu, remplace les combats de rue, lances et chevaux en prime pour faire plus élégant ?

Le ton du timide était totalement tourné vers l'humour, tandis qu'il essayait de prendre un air assuré.
Ne pas laisser le temps à la jeune femme d'aller à des questions dont il ne pourrait pas se défaire par une parabole, tel était le second défi.


- Est-ce habituel qu'en votre famille, les femmes combattent ? Les combats doivent être affaire de virilité, et non une préoccupation de la part belle et fragile de l'humanité.

Si les mots "hommes" et "femmes" sont remplacés par des comparaisons facilement compréhensibles, la pensée de fond, elle, est réelle et sincère. Quoi de plus naturel qu'à cet époque, un garçon de son âge ait une telle pensée ? Pensée d'autant plus accentuée que sa préceptrice, la Comtesse de Lille & de Sainct-Omer, était de celles qui ne comprenaient pas l'engouement de certaines femmes pour le combat et autres histoires d'épées.
À voir si l'Aelis rentrait dans le moule de l'époque ou était plutôt une adepte de la nouvelle pensée féminine.

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Aelis
Le trait d'humour la fait sourire.
Il était vrai que, noble ou pas noble, tous les estres humains qui peuplaient ceste Terre étaient enfants d'Oane.
Et cela, elle avait souvent un peu trop tendance à l'oublier, l'orgueilleuse.


- Est-ce habituel qu'en votre famille, les femmes combattent ? Les combats doivent être affaire de virilité, et non une préoccupation de la part belle et fragile de l'humanité.

La remarque lui tira ceste fois un éclat de rire.

- Oh, ma famille, si vous saviez...
Nous avons une combattante. Ma sœur Isys, la chancelière de Savoye qui fait également partie de l'Ost. Mais ni la Duchesse de Bielle ni moi ne prenons part à d'éventuels combats... Non, je crois que dans sa bouche, il s'agissait plutost de me tuer !
Pourquoi, vous me pensez taillée pour l'art de la joute ?


Souriant franchement, la demoiselle considéra ses poignets pas plus épais que deux brindilles...
Repensant au jour où elle avait voulu soulever la masse d'armes du Duc de Canavese, et en avait été bien incapable.
Oh ça non, s'il y avait bien une chose pour laquelle elle ne se savait pas faicte, c'était bien les arts militaires.
Et malicieusement, elle ajouta :


D'où la nécessité, pour nous, femmes, de nous trouver quelque chevalier servant...

Sinon, à quoi serviraient les hommes ?


Mais quoieuh ?
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Cherchez pas; la plus belle femme de France, c'est môa.
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