Sybille_von_frayner
Les effluves parfumées des fleurs donnaient à penser que la demeure était à mille lieux de Paris. Aucune agitation, aucun bruit, tout était calme... Seul le chant des oiseaux égayait le jardin. Un hâvre de paix...
Sybille n'avait eu aucun mal à se trouver une place icilieu. Certes elle était tout bonnement arrivée, mais déjà elle se sentait à son aise. L'accueil chaleureux de la Comtesse n'y était pas étranger. E t pour ne rien gacher, l'endroit était splendide.
Sybille n'avait pas encore découvert Paris. Mais en vérité, elle appréhendait le moment de le faire. Elle préférait au brouhaha des rues nauséabondes, le cocon agréable de l'hôtel de Gilraen.
Assise aux côtés d'Arielle, un ouvrage entre les mains, elle laissait son regard parcourir les pages et sa voix égrener les mots avec douceur.
Moment de sérénité...
Le chapitre terminé, elle se tut. Les yeux mi-clos, elle appréciait cet instant agréable.
Mais la Comtesse s'adressa à elle en des mots qui, certes bien choisis, la laissèrent pensive. En premier lieu, la jeune fille lui adressa un regard interrogatif. Pouvait-on lire en elle aussi facilement que dans un livre ouvert ?
Comme à la recherche inconsciente d'une métaphore, Sybille referma doucement l'ouvrage non sans en caresser la couverture de cuir. Elle baissa les yeux et laissa le silence s'imposer une minute.
Pas de crainte, pas d'angoisse... Rien de tout cela. Elle se sentait en confiance, bercée par une tendre chaleur, presque maternelle... Mais ces mots ravivèrent une blessure encore fraîche.
- Disons que... je me suis résignée Ma Dame...
Elle releva les yeux vers la Comtesse dont le visage toujours aussi serein réconforta la jeune fille.
- Je me suis entichée d'un amour impossible. Je savais avant même de me laisser aller à ce sentiment qu'une telle histoire ne serait pas viable. Je suis l'instigatrice de mon propre malheur. Je ne peux en vouloir qu'à moi même.
Elle se tue... déglutit... C'était la première fois qu'elle pouvait en parler sans sanglot dans la voix...
Un frisson la parcourut. Elle posa le livre et s'entoura d'un châle.
Pudique, elle n'osa rien ajouter... La jeune fille avait honte... Honte d'avoir fait souffrir autrui , honte d'avoir ainsi déçu ses parents... Mais plus que tout, cette tristesse lancinante qui se rappelait à elle si souvent l'obnubilait...
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Sybille n'avait eu aucun mal à se trouver une place icilieu. Certes elle était tout bonnement arrivée, mais déjà elle se sentait à son aise. L'accueil chaleureux de la Comtesse n'y était pas étranger. E t pour ne rien gacher, l'endroit était splendide.
Sybille n'avait pas encore découvert Paris. Mais en vérité, elle appréhendait le moment de le faire. Elle préférait au brouhaha des rues nauséabondes, le cocon agréable de l'hôtel de Gilraen.
Assise aux côtés d'Arielle, un ouvrage entre les mains, elle laissait son regard parcourir les pages et sa voix égrener les mots avec douceur.
Moment de sérénité...
Le chapitre terminé, elle se tut. Les yeux mi-clos, elle appréciait cet instant agréable.
Mais la Comtesse s'adressa à elle en des mots qui, certes bien choisis, la laissèrent pensive. En premier lieu, la jeune fille lui adressa un regard interrogatif. Pouvait-on lire en elle aussi facilement que dans un livre ouvert ?
Comme à la recherche inconsciente d'une métaphore, Sybille referma doucement l'ouvrage non sans en caresser la couverture de cuir. Elle baissa les yeux et laissa le silence s'imposer une minute.
Pas de crainte, pas d'angoisse... Rien de tout cela. Elle se sentait en confiance, bercée par une tendre chaleur, presque maternelle... Mais ces mots ravivèrent une blessure encore fraîche.
- Disons que... je me suis résignée Ma Dame...
Elle releva les yeux vers la Comtesse dont le visage toujours aussi serein réconforta la jeune fille.
- Je me suis entichée d'un amour impossible. Je savais avant même de me laisser aller à ce sentiment qu'une telle histoire ne serait pas viable. Je suis l'instigatrice de mon propre malheur. Je ne peux en vouloir qu'à moi même.
Elle se tue... déglutit... C'était la première fois qu'elle pouvait en parler sans sanglot dans la voix...
Un frisson la parcourut. Elle posa le livre et s'entoura d'un châle.
Pudique, elle n'osa rien ajouter... La jeune fille avait honte... Honte d'avoir fait souffrir autrui , honte d'avoir ainsi déçu ses parents... Mais plus que tout, cette tristesse lancinante qui se rappelait à elle si souvent l'obnubilait...
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