Elianor_de_vergy
Aveugle et sourde au remue-ménage qui s'étendait autour d'elle, la poupée serrait ses petits poings, attentive seulement à la honte et la consternation qui l'envahissaient. Allait-on vraiment la jeter en pâture à cette famille de malappris pas même capable de respecter les décisions d'une morte? Allait-on réellement la livrer à ce...ce... cet homme qui restait planté là, sans dire un mot, sans même la regarder, l'air absent, incapable de mettre fin aux éclats de sa famille?
Mais que faire? Qua faire quand quatorze années d'obéissance inconditonnelle vous pèsent sur les épaules comme une chape de métal? Que faire quand le sens de l'honneur familial et le respect des accords vous ligotent sans rémission, quand bien même ces accords ont été passés par d'autres que vous? Par *une* autre.
Mère.... Oh mère est-ce vaiment cela que vous avez voulu? Auriez-vous persisté malgré tout dans cette décision prise des années plus tôt? M'auriez-vous réellement sacrifié pour accroître le prestige de la famille? Mais quel prestige y-a-t-il à se lier à de telles gens? Oh mère, mère... Serait-ce donc vrai ce que l'on raconte? Que vous n'aviez point de coeur?
Mais la défunte ne risquait plus de répondre. Seule son ombre s'étendait encore sur sa famille qui n'avait pas osé remettre en cause les desiderata de la matriarche. Eperdue, la quintefeuille tourna la tête pour envisager les siens. Sa douce marraine, interloquée par la tournure prise par les évènements. Son petit prince, inhabituellement muet et sage, attitude qui cachait probablement quelque chsoe... Sa demi-soeur Aélis, le visage fermé arborant un rictus de mauvais augure. Le bruit d'un pas accompagné d'une canne et c'est ensuite sa tante qui entre dans le champ de vision de la gamine déboussolée, suivie d'un inconnu qui semble lui faire escorte. Sa tante, la seule à avoir eu l'audace de s'opposer à sa mère, l'audace d'aller jusqu'à la rupture. Une audace qu'elle admire, la poupée, mais dont _ lucide_ elle se sait totalement dépourvue...
Et son frère. Guilhem. L'aîné, le chef de famille. En d'autres termes, le seul capable de la sortir de là. Des larmes, qu'elle retient à grand-peine depuis le début de la cérémonie, se forment lentement au bord des yeux verts agrandis par la peur et le doute, perles de sel qui font briller le messsage de détresse qu'on déchiffre dans le regard de l'enfant blonde.
Sortez-moi de là. Par pitié. Sortez-moi de là.
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Mais que faire? Qua faire quand quatorze années d'obéissance inconditonnelle vous pèsent sur les épaules comme une chape de métal? Que faire quand le sens de l'honneur familial et le respect des accords vous ligotent sans rémission, quand bien même ces accords ont été passés par d'autres que vous? Par *une* autre.
Mère.... Oh mère est-ce vaiment cela que vous avez voulu? Auriez-vous persisté malgré tout dans cette décision prise des années plus tôt? M'auriez-vous réellement sacrifié pour accroître le prestige de la famille? Mais quel prestige y-a-t-il à se lier à de telles gens? Oh mère, mère... Serait-ce donc vrai ce que l'on raconte? Que vous n'aviez point de coeur?
Mais la défunte ne risquait plus de répondre. Seule son ombre s'étendait encore sur sa famille qui n'avait pas osé remettre en cause les desiderata de la matriarche. Eperdue, la quintefeuille tourna la tête pour envisager les siens. Sa douce marraine, interloquée par la tournure prise par les évènements. Son petit prince, inhabituellement muet et sage, attitude qui cachait probablement quelque chsoe... Sa demi-soeur Aélis, le visage fermé arborant un rictus de mauvais augure. Le bruit d'un pas accompagné d'une canne et c'est ensuite sa tante qui entre dans le champ de vision de la gamine déboussolée, suivie d'un inconnu qui semble lui faire escorte. Sa tante, la seule à avoir eu l'audace de s'opposer à sa mère, l'audace d'aller jusqu'à la rupture. Une audace qu'elle admire, la poupée, mais dont _ lucide_ elle se sait totalement dépourvue...
Et son frère. Guilhem. L'aîné, le chef de famille. En d'autres termes, le seul capable de la sortir de là. Des larmes, qu'elle retient à grand-peine depuis le début de la cérémonie, se forment lentement au bord des yeux verts agrandis par la peur et le doute, perles de sel qui font briller le messsage de détresse qu'on déchiffre dans le regard de l'enfant blonde.
Sortez-moi de là. Par pitié. Sortez-moi de là.
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